• il y a 2 ans

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00:00 [Musique]
00:30 Bonjour à tous, quel plaisir de vous retrouver ici à TVTour pour une
00:35 nouvelle émission de Wanted TV, une nouvelle émission regardez derrière moi,
00:39 nouveau décor, un nouveau plateau, on a vraiment fait beaucoup d'efforts cette
00:43 année pour vous accueillir et comme vous le savez Wanted TV c'est bien plus
00:47 qu'une émission c'est avant tout un projet social et éducatif puisque chaque
00:52 année nous proposons aux jeunes citoyens de Tours et sa métropole de s'initier au
00:56 journalisme et cela à travers une mission bien précise, réfléchir à un
01:02 sujet de société qui traite du vivre ensemble dans la diversité, aller sur le
01:07 terrain parce qu'on y va vraiment, enquêter et enfin réaliser un reportage.
01:12 Ensuite ce sont ces mêmes reportages et bien que je vous propose de découvrir
01:16 ici en plateau en compagnie bien sûr de mes invités, je ne suis pas toute seule
01:20 regardez ça va s'élargir on va voir mes invités avec nous
01:24 Sarah Etrué, bonjour Sarah, ça va ? Ça va très bien. Alors vous avez participé au
01:29 projet Wanted TV cette année et vous êtes étudiante ? En double
01:34 licence histoire sociologie. Double licence, elle travaille bien Sarah je suis sûre.
01:38 Avec nous également Fatoumata Gassama, bonsoir Fatoumata, bonjour bonsoir
01:43 bonjour, c'est plutôt la journée on est déjà on est déjà parti faire la fête
01:47 bonjour Fatoumata alors vous faites partie de vous de la famille Wanted TV
01:51 puisque ça fait déjà des années que vous suivez le projet vous avez même
01:53 réalisé un petit reportage et cette année vous nous avez préparé le
01:57 portrait d'une femme inspirante. C'est ça ? Exactement, une jeune boxeuse tourangelle
02:02 j'ai hâte de vous présenter. Ok on va voir ça tout à l'heure.
02:05 A côté de vous Fatoumata nous avons Olivier Lebreton, bonjour. Bonjour. Alors
02:10 monsieur Lebreton vous êtes le vice-président du conseil départemental
02:13 d'Indre-et-Loire, merci d'avoir accepté l'invitation. Avec grand plaisir. Et en face
02:17 de vous enfin nous avons Samy Flaudrops, bonjour. Bonjour. Alors merci d'être
02:22 avec nous vous êtes médiateur au café associatif La Barque. La Barque c'est un
02:26 lieu d'entraide où des bénévoles accueillent et accompagnent des personnes
02:30 en difficulté et même en précarité on doit le dire. Et justement en parlant de
02:37 précarité le premier reportage que nous allons vous proposer est un état des
02:41 lieux de la situation des sans-abris à Tours. Pour se faire une idée selon la
02:46 fondation l'abbé Pierre le nombre de personnes sans-abri a doublé en dix ans.
02:51 Un reportage en immersion réalisé par la promotion 2023 de Wanted TV. Jeunes
02:56 engagés à la rencontre des personnes SDF. On regarde tout de suite.
03:02 300 000 c'est le nombre de SDF en France. 2,7 milliards c'est le budget qu'on leur
03:12 accorde. Nous allons à votre rencontre à celle des consommateurs mais aussi aux
03:18 élus Tourangeau. Nous nous demanderons comment les consommateurs prennent
03:21 conscience de leur pouvoir d'agir.
03:24 Michael 42 ans dans la rue depuis sept ans. Trois ans dans la rue avec mon
03:37 ex-femme et ma fille.
03:40 Quand j'étais plus jeune, j'étais placé à la dasse à part que papa buvait et
03:48 l'alcoolique maman. N'importe qui peut être à la rue en fait donc il faut se
03:54 bouger puisque s'il y en a qui sont dans cette situation bah toi tu peux l'être et
03:57 tu serais bien content que quelqu'un t'aide tu vois.
04:01 En fait en étude il y a les différentes statistiques par rapport à la pauvreté
04:07 et les trucs comme ça et du coup là j'ai réalisé qu'il y a beaucoup de
04:11 vulgarité en France. Bah moi personnellement la grosse prise de
04:14 conscience que j'ai eu ça a été quand il y a eu l'événement des oui-courts dans
04:18 la rue quand on sort tout simplement quand on regarde des gens qui sont assis
04:21 par terre pour demander quelques euros. Il y a beaucoup de personnes qui de plus
04:26 en plus ne croient plus justement en l'état, en la démocratie. Ils n'ont plus
04:33 envie d'y participer et c'est pour ça aussi peut-être qu'ils s'excluent de la société.
04:37 Il y a beaucoup de SDF c'est dû à leur orientation sexuelle par exemple ou leur
04:43 décision de changer de religion tout simplement donc je pense que tant qu'il
04:47 y aura des gens qui auront des idées placées et bah il y aura des SDF tout
04:52 simplement. Je pense qu'il y a un problème aussi de communication avec
04:55 l'état, les associations et les SDF. Est-ce qu'ils communiquent vraiment entre eux ?
05:01 On est là ce soir dans la rue justement pour essayer de comprendre les
05:07 difficultés des uns et des autres. L'idée de la nuit de la solidarité c'est de
05:12 répertorier finalement les personnes qui n'ont pas de solution pour dormir.
05:17 Comprendre pourquoi le 115 n'a pas pu répondre à leurs demandes. Enfin en tous
05:22 les cas de demander à ces personnes si elles ont essayé le 115 et puis si elles
05:26 n'ont pas essayé ce dispositif pourquoi ? Parce qu'il y a un certain nombre de
05:31 personnes qui sont découragées et qui ont eu des mauvaises expériences dans le
05:35 115 d'avoir une photo un instantané de la situation dans les rues de la ville.
05:40 Ça permet d'avoir des réponses de court terme mais aussi d'adapter nos
05:44 politiques publiques, d'influer sur le nombre de places d'hébergement d'urgence
05:48 qui devrait peut-être être plus importante etc.
05:50 Alors l'état mobilise des moyens ça c'est certain. En termes de
05:55 capacité d'hébergement d'urgence en l'espace de dix ans on les a
05:58 plus que doublé à l'échelle de l'Indre-et-Droite. Donc les moyens ils
06:02 augmentent. Malheureusement ils sont toujours insuffisants. La période de
06:06 Covid et les confinements successifs ont amené à ce que les personnes à la rue
06:10 on les voit parce que quand on a été confiné ne restait finalement dans la
06:14 rue que des personnes sans abri. Et ça a été je pense aussi une prise de
06:18 conscience un peu accélérée de façon générale des habitants des citoyens sur
06:22 la nécessité aussi de considérer ces gens qui sont d'abord des citoyens et
06:26 pour lesquels il faut qu'on fasse tous un peu plus pour les amener effectivement
06:29 à revenir à une vie à laquelle tout le monde aspire. Trouver un toit, un cadre, avoir accès à
06:35 ses droits et puis à participer à la société.
06:38 Bonjour Michael ! Comment ça va depuis la dernière fois ?
06:43 Ça va toujours. Toujours partant ? Pour aller chez le coiffeur ? On fait ce que tu m'as dit.
06:47 Bon allez on y va ? On va prendre le tram ? Tu m'as invité à aller au coiffeur, je vais au coiffeur.
06:52 Coiffure et beauté. Depuis combien de temps ?
06:55 Ça fait 5 ans que je n'ai pas été chez un coiffeur, que je me rase la tête tout seul.
07:00 Bon allez on y va ? Allez-y. Je suis né à Châteaurenau, j'ai grandi au Sanitas
07:05 donc je suis vraiment d'ici et je suis parti il y a 12 ans et je suis revenu là
07:12 au mois de mars en fait. Vous êtes parti où il y a 12 ans ? En Bretagne et il y a 7 ans
07:19 je me suis retrouvé sur un parcours qui m'a fait partir de Bretagne jusqu'à
07:23 Perpignan dans la rue. Vous êtes hébergé depuis combien de temps chez Emergence ?
07:27 Chez Emergence, j'ai été la première fois la semaine dernière de lundi à lundi.
07:31 J'ai fait rappeler hier par entre des solidarités de 115, qu'il y a un numéro d'urgence
07:37 et eux en fait suivant le nombre de places qu'ils ont, le nombre de places
07:42 qu'ils renouvellent et donc le nombre de places qu'ils ont vraiment disponibles
07:47 vont ensuite faire une sélection des gens qui auront accès ou pas et donc un
07:53 certain nombre de gens vont leur dire quand vous appelez à 10h, qu'il est l'heure
07:57 où ça ouvre le 115 pour rappeler, ils vont leur dire de rappeler à 18h ou à 19h ou à 20h
08:02 ou à 21h mais bon en général quand ils repoussent aussi tard, il y a très peu de
08:07 chances que vous soyez dans la liste de ceux qui vont mettre et au mieux que vous
08:11 ayez une autre solution en cours de route. Alors Michael, comment tu te sens ?
08:15 Je me suis jamais aussi bien coécupé de moi donc satisfait. Tu as une copine ?
08:21 Je me suis séparé au mois de novembre d'une personne que j'aime beaucoup
08:25 mais je l'ai revu dernièrement et peut-être que j'aurai de la chance bientôt.
08:29 Je te le souhaite alors.
08:30 Bon, derrière nous, il y a la mairie, la plus belle de France.
08:33 Ouais, une belle mairie.
08:35 Une belle mairie. Bon, on va aller prendre un café avec mes collègues ?
08:37 Je te suis. Il fait froid, vous voulez jouer un café ?
08:40 Je t'en prie.
08:40 Allez.
08:41 Une bonne partie des nouveaux SDF qui sont des gens qui travaillent, qui sont des
08:45 gens qui avaient des situations, beaucoup en France, se retrouvent dans la rue
08:49 uniquement suite à une séparation.
08:51 Votre fille d'ailleurs qui a 9 ans, elle est à Perpignan.
08:54 Depuis combien de temps que vous ne l'avez pas retrouvée ?
08:56 Depuis 4 ans.
08:57 Moi, ils m'ont dit clairement que je ne reparlerai jamais à ma fille tant que je serai dans cet état d'esprit.
09:03 Du boulot, on m'en propose, les possibilités de travailler, j'en ai.
09:06 Mais si on ne te met pas d'hébergement, pas de moyens de manger,
09:10 puisqu'on te coupe tes ressources, on ne te donne même pas cet espoir.
09:13 Je sais communiquer, j'ai des compétences de travail, j'ai des compétences de vie,
09:20 j'ai même des projets.
09:21 Le problème, c'est que tout ce que j'ai vécu dans ma vie fait que
09:25 j'en ai rien à foutre de moi, je ne m'aime pas, j'en ai rien à battre.
09:29 Quand on est à la rue, on ne peut pas entendre le discours d'insertion sur le thème
09:36 « il y a des possibilités de formation, il y a des capacités d'emploi aujourd'hui, etc. »
09:39 Quand on est à la rue, la question c'est « je suis où ce soir ? »
09:42 « Je suis hébergé comment ? » « Comment je me mets en sécurité ? »
09:46 On sait qu'à Tours, ce soir, il y a 800 places d'hébergement d'urgence,
09:50 il y a aussi 30 places dans un gymnase qui a été réquisitionné par l'État,
09:55 qui est un gymnase de la ville de Tours qui est mis à disposition.
09:57 Et puis il y a une quarantaine de personnes, des familles, qui sont hébergées par la ville de Tours.
10:02 C'est quoi un peu l'endroit symbolique de Tours que tu préfères ?
10:05 Moi, j'aime bien les petites îles du bord de Loire.
10:07 Une fois que tu as réussi à passer la Loire, c'est cool.
10:09 Derrière, tu as l'île Occar aussi qui n'est pas trop mal.
10:12 Et sinon, si tu veux vraiment être bien au calme,
10:14 tu continues, tu remontes sur l'Alevé, direction Saint-Cyr,
10:17 et là, tu as plein d'endroits bien calmes et tout.
10:20 À un moment, ils nous laissaient poser l'étoile de Tente et tout, mais bon.
10:23 Tu as des familles qui préfèrent vivre dans un camion,
10:28 avec des couvertures et tout, et se débrouiller,
10:30 que de se dénoncer aux 115 de peur de se faire enlever leurs enfants.
10:34 Tu as des taux d'enlèvement d'enfants de la rue,
10:36 ou d'enfants issus de parents qui sont des anciens de l'ASE.
10:39 Mais des proportions incroyables.
10:42 Les besoins sont énormes et sont malheureusement difficiles à couvrir.
10:51 Alors, on essaye de faire le maximum.
10:53 Si chacun donne de sa personne, donne un peu,
10:56 on peut aussi changer la situation tous ensemble.
10:58 Je ne dis pas qu'on peut tout résoudre,
11:00 mais en tout cas, on peut améliorer la situation.
11:02 C'est ce qu'on cherche à montrer pour moi, c'est l'objectif principal.
11:04 On ne peut pas dire "moi je ne peux rien faire,
11:07 c'est que les autres, c'est que la politique qui peut y faire".
11:09 Mais si tous ensemble on se dit "allez on essaye,
11:12 on fait tous au moins un truc, on peut aller quelque part".
11:14 Des jeunes engagés à la rencontre des personnes SDF,
11:31 c'est un reportage de Sarah que vous avez réalisé en partie
11:35 avec huit autres camarades.
11:36 Ce projet a eu beaucoup d'engouement pour cette édition.
11:40 Est-ce que tous autour de la table vous pensez que nous avons un devoir,
11:46 voire une responsabilité envers les sans-abri,
11:49 comme le disait Thomas à la fin du reportage ?
11:51 Je vais me tourner vers Sarah au départ.
11:53 Je pense qu'en effet, on a tous, comme vous le dites, une responsabilité
11:57 parce que, comme ça a été dit dans le reportage,
12:00 c'est quelque chose qui peut tous nous toucher.
12:02 Et puis quelque chose qui nous touche en tant que citoyens, déjà, tout d'abord.
12:06 Donc oui, on a une responsabilité parce qu'on n'aurait pas envie
12:10 de laisser ses proches, sa famille ou ses amis dans cet état-là.
12:13 Alors pourquoi laisser des personnes qu'on ne connaît pas
12:17 mais qui sont tout autant des individus à part entière
12:19 et des citoyens que nous dans cet état-là ?
12:21 Enfin, moi c'est ce que je pense.
12:23 C'était une façon d'y contribuer en faisant ce reportage ?
12:25 C'est ça, oui.
12:27 Et vous Fatoumata, qu'est-ce que vous en pensez ?
12:28 Est-ce qu'on est responsable ou est-ce que c'est un devoir
12:32 d'aider ces personnes sans abri ?
12:34 Oui, je pense qu'on a tous une part de responsabilité.
12:37 Après, il faut, je pense, de ne pas se culpabiliser ou culpabiliser les autres.
12:45 Je pense que c'est aussi un point qu'essaye de souligner le reportage
12:49 que finalement, chacun à son niveau peut contribuer et selon ses moyens.
12:55 C'est-à-dire qu'on a ce pouvoir d'agir, ce pouvoir d'action
12:59 qu'il faut ne pas hésiter à prendre à bras le corps.
13:02 Après, ne pas non plus se limiter à l'idée que finalement
13:09 ce que je vais apporter ne va pas changer drastiquement la situation
13:15 mais au moins le simple fait de participer, de regarder, de sourire à ces personnes-là,
13:21 de leur montrer qu'elles existent parce que des fois elles sont invisibilisées.
13:24 Donc voilà, chacun, selon ses moyens, je pense, peut contribuer.
13:30 – Et justement, moi je me tourne vers Samy parce que vous, c'est votre quotidien
13:33 et bravo pour vos actions sociales puisque vous êtes médiateur à La Barque.
13:37 Je rappelle, La Barque, c'est un lieu où vous accueillez régulièrement,
13:41 même souvent, des personnes sans abri.
13:43 Comment ça se passe au quotidien alors justement, pour cette aide, cette entraide ?
13:47 – On est ouvert tous les jours du coup.
13:50 On exclut le samedi mais du lundi au dimanche, 10h à 17h, c'est un accueil de jour du coup.
13:58 Mais pas uniquement un accueil de jour parce que c'est également un café associatif
14:02 donc cette double casquette permet de faire beaucoup plus de choses
14:05 qu'un accueil de jour lambda pourrait proposer.
14:07 – Et vous arrivez à faire des choses alors ? Vous avez des moyens ?
14:09 – Complètement, il faut venir ouvrir la porte et venir nous découvrir.
14:14 On a tendance à… voilà, il faut tordre au cou tout ce qui est préjugé envers les personnes
14:19 et je trouve que faire ce genre de reportage c'est super
14:22 parce que justement ça met en lumière les difficultés mais aussi la réalité
14:26 qui est que ces personnes prétendent à mieux et ont d'autres aspirations également
14:30 et c'est pas que la rue.
14:31 Et justement, alors moi j'agis en tant que médiateur mais nous sommes trois,
14:36 une coordinatrice et une animatrice.
14:38 Également, l'animatrice, son rôle c'est justement de proposer des activités d'inclusion
14:44 et de faire des choses en Lémure et à l'extérieur,
14:47 que ce soit dans la ville de Tours ou ailleurs, avec les personnes.
14:50 Donc c'est vraiment une valeur qui nous est chère,
14:52 c'est d'inclure les personnes au maximum dans les activités.
14:54 – Donc on est assez d'accord autour de la table, c'est une valeur citoyenne
14:59 et c'est vrai que côté politique, on a vu le maire de Tours, Emmanuel Denis,
15:03 qui s'investit, qui va sur le terrain, c'était la nuit de la solidarité
15:07 mais il le dit lui-même, c'est pas suffisant.
15:09 Alors monsieur Lebretour, je me tourne vers vous, par quel "vous" prendre le problème ?
15:13 – C'est compliqué comme problème évidemment.
15:15 Vous avez la personne de la préfecture qui explique assez justement
15:18 que l'État n'a jamais mis autant d'argent, qu'a doublé les sommes en 10 ans,
15:21 si on doit parler de somme d'argent, puisqu'à un moment il faut aussi de l'argent,
15:24 mais le problème est toujours là, vous avez toujours un candidat
15:26 aux élections présidentielles qui dira toujours qu'à la fin de son mandat,
15:28 il n'y aura plus de SDF, malheureusement il y en a encore plus.
15:31 Ce que dit le reportage, bravo pour le reportage, parce que vraiment de grande qualité.
15:36 On voit une personne, et c'est à mon avis aussi le but,
15:40 vous avez, j'allais dire deux, là je parle sous votre contrôle parce que c'est vous,
15:44 ceux qui sont vraiment sur le terrain.
15:45 Nous vous savez les élus, il le dit assez justement,
15:47 les politiques, les élus, l'État, l'État ne pourra pas tout faire.
15:50 Donc à un moment quand vous dites si c'est un devoir,
15:52 oui, c'est le devoir de tous, il y a une urgence.
15:55 – Et qui doit rendre des comptes du coup ?
15:57 – Personne n'a à rendre des comptes, c'est qu'à un moment,
15:59 on n'a pas à se jeter la pierre, qui doit faire si c'est l'État ?
16:02 Il faut savoir que en France, ce problème du sans-abrisme,
16:06 c'est un problème normalement de l'État.
16:08 Force est de constater que l'État met les moyens un peu plus,
16:11 mais ce n'est pas suffisant.
16:13 Donc vous avez évidemment la ville de Tours,
16:15 vous avez le département, vous avez la région,
16:16 vous avez toutes les collectivités locales,
16:18 j'allais dire pas que ici, en vrai, dans toute la France,
16:20 les collectivités locales qui pâlient en fait les carences de l'État.
16:24 Et avec nos moyens, mais à nous, alors que ce n'est pas la compétence.
16:28 Sauf que vu l'urgence, il n'est pas question de se dire,
16:31 de se jeter la pierre en disant, c'est pas moi, c'est lui qui se débrouille.
16:34 Donc chaque collectivité, il prend sa petite part.
16:36 Mais comme dit très bien le reportage,
16:38 les collectivités c'est bien, mais ça ne fera pas tout.
16:40 Parce que capital, c'est les associations.
16:42 Nous au département par exemple,
16:44 c'est le cas, pas pour le département de l'Enverlois,
16:46 mais dans toutes les collectivités,
16:48 nous on a, j'allais dire, on récolte l'argent,
16:50 on a un budget, un budget qui est important au département.
16:52 60% du budget du département, c'est pour les solidarités.
16:55 Je veux dire les solidarités en général,
16:57 ça veut dire aussi bien pour les enfants, les jeunes,
16:59 évidemment en difficulté, on parlait de la ZEU,
17:01 c'est une compétence du département.
17:03 Et puis aussi les personnes seniors,
17:05 et puis évidemment les personnes qui sont en détresse,
17:07 et aussi le RSA.
17:08 Nous le département, évidemment, c'est aussi,
17:10 ça donne une somme d'argent.
17:11 Sauf que la difficulté, c'est d'abord de,
17:13 ce que disait M. Merleau-Tour à l'instant,
17:15 c'est d'abord de les connaître, ces personnes-là.
17:17 – Oui, il faut aller sur le terrain,
17:19 on les voit souvent sur le terrain, les politiques,
17:21 mais est-ce qu'on n'a pas le sentiment,
17:23 parfois, et c'est un discours qui revient,
17:25 si vous êtes d'accord avec moi,
17:27 que les politiques sont un peu au-dessus.
17:29 C'est-à-dire qu'il y a toujours ces discours réels,
17:31 mais sur le terrain, je ne sais pas si ça m'y confirme,
17:33 est-ce que vous vous sentez soutenu ?
17:35 Financièrement, moralement ?
17:37 – Je ne veux pas me faire d'ami, mais oui, c'est très compliqué.
17:39 C'est chouette, on fait une journée de la solidarité,
17:41 mais c'est une journée.
17:43 Nous, c'est 365 jours par an, il n'y a pas de répit.
17:45 Alors, je suis d'accord,
17:47 de toute façon, c'est une responsabilité d'État
17:49 d'allouer plus de moyens et le fonds, effectivement,
17:51 mais ce n'est pas suffisant parce qu'il y a inflation,
17:53 parce qu'il y a eu Covid,
17:55 parce que la réalité, elle est toute autre aujourd'hui.
17:57 Une personne à l'abri hier,
17:59 aujourd'hui, deux freins de demain, c'est une catastrophe.
18:01 Il y a des travailleurs précaires, des travailleurs pauvres,
18:03 il y a des gens qui dorment dans leur voiture alors qu'ils travaillent.
18:07 Il y a la psychiatrie qui est un désastre.
18:09 Donc, quand je vous entends dire
18:11 "les associations, palier à tout ça",
18:13 ben non, en fait, ce n'est pas nous de palier à tout ça.
18:17 En fait, on a un centre qui condense.
18:19 – C'est pour ça que je posais la question de la responsabilité.
18:21 On s'engage tous, on est d'accord avec ça,
18:23 mais à un moment donné, il faut rendre des comptes,
18:25 quand on a des questions à poser ou quand on fait un bilan,
18:27 qui est-ce qui le fait ? C'était ça un peu la question.
18:29 – Ça ne peut pas reposer que sur les associations
18:31 – C'est très difficile de justement, uniquement, nous dire merci
18:33 pour ce que vous avez fait sur l'année.
18:35 Et ouais, il faut venir sur le terrain,
18:37 parce que, moi, mon quotidien, aujourd'hui,
18:39 il n'est pas pareil que demain,
18:41 il est différent d'hier, donc on ne sait jamais à quoi s'attendre.
18:45 Et voilà, en fait, la rue, c'est juste plein de problèmes
18:49 qui peuvent se cumuler sur une personne.
18:51 Et au bout d'un moment, je ne sais pas vous,
18:53 mais moi, j'imposerais, totalement, et c'est un peu la réalité.
18:55 – Oui, ça serait une solution d'imposer.
18:57 Vous en pensez quoi, Sarah ? Parce que vous étiez sur le terrain.
18:59 Et en plus, vous avez même interrogé des gens,
19:01 c'est ce qu'on disait un peu en réunion,
19:03 qu'est-ce qu'ils en pensent, les gens ?
19:05 Parce que là, on est quatre, cinq, on a discuté,
19:07 mais les gens que vous avez interrogés, ils en pensent quoi ?
19:09 Il faut s'engager plus ? Qu'est-ce qu'il faut faire ?
19:11 – Alors, les gens, dans la globalité, pensent qu'ils pourraient plus s'engager.
19:13 C'est-à-dire, pensent qu'ils pourraient…
19:15 Ce qui est important, en fait, ça va être de reconnaître ces personnes-là,
19:19 de les considérer, c'est-à-dire de leur sourire,
19:21 de les considérer, en fait.
19:25 Et par contre, quand on a posé la question aux personnes dans la rue,
19:29 dans la rue, en microtrotoir,
19:31 de savoir, on leur a demandé, en fait,
19:33 quel nombre elles pensaient qu'il y avait de SDF en France.
19:37 La plupart étaient très loin du compte et ne savaient pas vraiment
19:39 expliquer cette différence. – Ah oui, c'est difficile.
19:41 C'est vrai que quand on n'a pas les chiffres,
19:43 on n'a pas la réalité, on ne peut pas vraiment se prononcer.
19:46 Mais en tout cas, c'est bien d'avoir fait ce reportage,
19:48 d'avoir eu en tout cas cet éclaircissement,
19:50 donc grâce à ce reportage.
19:52 En tout cas, continuez-vous à nous donner votre avis,
19:55 prenez part au débat, on n'avait pas de place sur le plateau
19:57 pour vous accueillir, mais à la maison, vous devez être sûrement bien assis.
20:00 Écrivez-nous sur les réseaux sociaux @wantitv.émission.
20:04 Le débat reste ouvert.
20:06 Merci beaucoup à Samy et à vous tous d'avoir participé à ce débat
20:10 et à vos actions au quotidien.
20:12 C'est pour ça que je vous remercie particulièrement.
20:14 Mais je remercie tout le monde, on fait tous des choses.
20:16 En tout cas, WANTITV et Le Vivre Ensemble,
20:18 on continue nos débats dans quelques instants après la publicité.
20:22 Notre amie Fatoumata qui est à ma gauche.
20:24 Ça va toujours, Fatoumata ?
20:25 Ça va toujours.
20:26 Parce que ça va être à votre tour.
20:27 Là, vous allez nous emmener à la rencontre d'une boxeuse professionnelle.
20:31 À tout de suite.
20:33 [Musique]

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