Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent du dispositif mis en place pour se 8 mai qui laisse le président seul pour la commémoration.
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00:00 sur cette journée d'hommage, sur cette séquence qui a marqué ce matin un président extrêmement seul sur ses Champs-Elysées déserts.
00:09 On parlera aussi d'immigration. Laurent Jacobelli, le Rassemblement national a créé une crise diplomatique entre la France et l'Italie à la frontière.
00:18 Félicitations, bravo ! On avait besoin de ça en ce moment.
00:21 - Pour vous, Gérald Darmanin n'a pas sa carte au Rassemblement national et c'est lui qui a créé la crise.
00:25 - Vous mettez le bazar à la frontière italienne quand même.
00:27 - On soulève des sujets, on est lanceur d'alerte et apparemment ça irrite le ministre de l'Intérieur.
00:31 - La semaine dernière, Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, a eu une phrase assez particulière.
00:39 Il a dit "les immigrés d'aujourd'hui seront les délinquants de demain".
00:42 Yael Braun-Pivet a répondu. On en parlera dans un instant, je tease.
00:46 Mais ce qu'elle a dit est assez fort. Et vous allez peut-être lui répondre.
00:50 C'est-à-dire que le bras de fer sur la question migratoire n'est toujours pas terminé.
00:53 Mais revenons sur cette commémoration d'un président seul. C'est la question qu'on se pose.
00:59 En parallèle, je voulais vous montrer ce sondage de l'opinion sur les libertés individuelles, le sondage IFOP.
01:08 64% des Français considèrent que les libertés individuelles se sont affaiblies ces dix dernières années.
01:14 La liberté d'expression, on a perdu 20 points entre 2015 et 2023.
01:20 64% des Français s'inquiètent de ces libertés individuelles qui s'affaiblissent.
01:27 On a des Français inquiets pour leurs libertés individuelles.
01:31 Oui, 64... Non, alors oui, c'est "suivez ma voix", ça, Richard Gilles-Maitré.
01:37 C'est 64%... "Suivez ma voix".
01:41 "Suivez ma voix".
01:43 64% des Français considèrent que les libertés individuelles se sont affaiblies.
01:47 Et la liberté d'expression, 54%, bien sûr.
01:51 Mais c'était sur le premier, je le dis aux équipes en régie, c'était sur le premier graphique qu'il y avait un problème.
01:56 Emmanuel Macron, si seul ce matin, Gilles-Maitré, ça vous a surpris ou pas ?
02:00 Oui, c'est une image qui est très frappante et qui est dans la lignée de ce qu'on a vu depuis quelques semaines,
02:07 en fait, depuis ce conflit sur les retraites, où, à force de prendre des mesures qui, là aussi, étaient souvent liberticides,
02:13 quand on a vu qu'on a interdit les dispositifs sonores, pour parler des casseroles,
02:18 quand on a vu qu'il y avait plein de manifestations qui étaient interdites et ensuite immédiatement cassées par le juge,
02:24 on s'est dit qu'il y avait une fébrilité du pouvoir autour de ces manifestations.
02:29 Alors, pour être honnête, c'est pas que le pouvoir, c'est qu'en face de là, en face du gouvernement,
02:35 il y a tous ces black blocs, tous ces casseurs qui font que la moindre manifestation, aujourd'hui,
02:39 devient une manifestation de casseurs. Vous donniez les chiffres tout à l'heure, Elliot,
02:43 quand il y a 20 000 manifestants à Lyon et que sur ces 20 000, il y en a 2 000 qui sont des casseurs,
02:47 on voit bien que c'est la liberté de manifester elle-même.
02:50 Le pré-cortège à Paris, lundi dernier, vous aviez un pré-cortège, c'est le cortège en amont du cortège syndical,
02:57 donc en plus, c'est en toute illégalité, et vous aviez 20 000 personnes dans ce pré-cortège,
03:01 vous aviez 18 000 individus qui étaient avec 2 000 éléments radicaux.
03:05 Donc il faut sauver la liberté de manifester en étant beaucoup plus radicaux sur, justement,
03:11 le suivi des black blocs et des casseurs. Et on a parlé de beaucoup de solutions autour de la table,
03:15 il y a une solution qui était comme très problématique, qui est demandée par tous les syndicats de policiers,
03:19 c'est d'avoir plus d'officiers de police judiciaire présents dans les manifestations
03:23 pour pouvoir faire des flagrants délices et immédiatement écarter les casseurs.
03:27 Je dis tout aux téléspectateurs. C'est-à-dire que quand j'ai vu l'image des Champs-Elysées
03:31 avec le président seul, je me suis dit "mais on va faire un parallèle entre ce qu'on a vu ce week-end
03:35 avec le couronnement du roi Charles III, avec ces britanniques qui faisaient la fête".
03:39 Effectivement, on ne peut pas comparer le couronnement historique de Charles III avec,
03:43 c'est ce que m'a dit ma collègue, justement avec les commémorations du 8 mai.
03:47 Mais il y a peut-être un juste milieu. Des Champs-Elysées déserts pour le 8 mai,
03:52 c'est un peu gênant quand même, Laurent Jacoboli.
03:55 C'est plus que gênant. Moi je pensais à la chanson "Je marche seul", c'est-à-dire que comment en est-on arrivé là ?
03:59 C'est-à-dire que le 8 mai, ça célèbre la victoire contre l'Allemagne nazie,
04:03 des Français qui étaient rassemblés, des communistes, des syndicalistes, des gaullistes,
04:07 des centristes, des anarchistes, même, tous ces gens-là rassemblés
04:11 pour défendre la France, la République et ses valeurs.
04:14 Aujourd'hui, le président de la République, il est seul, sans aucun allié,
04:17 avec des Français qui sont contre lui et lui contre les Français.
04:20 Il s'en méfie tellement maintenant qu'il les éloigne.
04:23 C'est une image qui montre où en est arrivée la Macronie.
04:26 Emmanuel Macron gouverne avec Emmanuel Macron pour les amis d'Emmanuel Macron.
04:30 Et donc il est seul dans sa manière de gouverner, seul dans sa manière de décider,
04:34 seul quand il défile. C'est terrifiant.
04:36 C'est-à-dire que le président de la République n'a plus aucun lien avec les Français,
04:39 Français qui ne veulent plus aucun lien avec lui d'ailleurs.
04:41 Et dans cette solitude, il y a eu quand même un fait politique.
04:45 Hier, Gérard Larcher, le président du Sénat,
04:48 qui est dans la short list pour remplacer Elisabeth Borne,
04:51 il était dans cette short list parce qu'il a dit hier
04:54 "Je refuserai Matignon".
04:56 Maintenant, personne ne veut rejoindre même Matignon,
05:00 même devenir chef du gouvernement quand on n'est pas dans la Macronie.
05:03 Ça pose problème.
05:04 En l'occurrence, Mme Borne a dit qu'elle voulait repenser
05:07 les quatre prochaines années du quinquennat.
05:09 Elle est presque plus présidentielle que le président lui-même.
05:12 Juste pour revenir sur les images, la comparaison avec le Covid m'a aussi frappé.
05:16 C'est-à-dire que vraiment, il faut insister sur cette idée
05:19 que la période du Covid a été une période d'expérimentation politique
05:22 par-delà la lutte contre l'épidémie,
05:24 où on a utilisé des nouvelles manières de gouverner
05:26 qui sont ensuite appliquées, qui se normalisent.
05:28 Là, on voit bien, c'est des images qui reviennent.
05:30 C'est là qu'on rejoint le sondage sur les libertés publiques.
05:33 J'aimerais faire remarquer cette contradiction qui, à mon avis, est majeure.
05:36 Une majorité de Français...
05:38 64% des Français considèrent que les libertés individuelles
05:40 se sont affaiblies ces dix dernières années.
05:42 J'imagine que sur les 64%, les 64% s'en attrisent.
05:45 Il n'y a personne pour s'en réjouir.
05:47 Mais si vous voulez, paradoxalement, il y a aussi à peu près 64% de Français
05:50 qui ont valorisé, qui ont souhaité ce recul des libertés.
05:53 Que ce soit avec le coronavirus,
05:55 toutes les mesures liberticides ont été soutenues par une majorité de la population.
05:58 Donc, c'est trop facile de critiquer le gouvernement.
06:00 Que ce soit aujourd'hui, avec un autre avatar du discours liberticide,
06:03 qui est le discours sécuritaire.
06:05 On en reparlera peut-être quand on parlera de la délinquance.
06:07 On avait la version 2.0, la version retouchée.
06:09 64% des Français considèrent qu'elles se sont affaiblies,
06:12 30% renforcées, et 6% renforcées ni affaiblies.
06:16 Que ce soit aussi donc avec le discours sécuritaire,
06:18 qui est une autre modalité du liberticide.
06:20 On en reparlera peut-être avec le moment sur la délinquance.
06:23 Mais il y a aujourd'hui d'autres forces politiques qui veulent ce discours du sécuritaire.
06:26 On n'est plus dans une époque de la liberté.
06:28 Et juste rendre hommage en un mot à Christophe Merce,
06:30 qui a incarné cette liberté-là, qui s'est en train de s'améliorer.