Raymond Domenech, ancien entraîneur de l'OL, se dit surpris par le timing du départ de Jean-Michel de la présidence du club rhodanien, moins par l'issue. Lui qui l'a connu quasiment à ses débuts raconte ses années Aulas.
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00:00 -Rémon, je me tourne vers vous.
00:01 Vous êtes proche de Jean-Michel Lollas.
00:04 Il vous a choisi comme entraîneur, c'était de 88 à 93,
00:07 et vous faites partie des hommes qui ont permis à Lyon
00:09 de retrouver l'élite en 89. -J'aime bien
00:12 quand c'est dit comme ça. -C'est l'entraîneur
00:14 qui a duré le plus longtemps avec lui.
00:17 -C'est une partie également de votre vie.
00:19 Vous êtes proche de lui. On savait que ça allait arriver,
00:22 mais pas aussitôt. Quand la nouvelle est tombée,
00:25 qu'est-ce que ça vous a fait comme effet ?
00:27 -Quelque part, c'était prévisible, c'était pas une surprise.
00:31 -Il devait rester encore 3 ans. -Oui, il restait 3 ans,
00:34 mais il en discutait quelques fois,
00:36 il a laissé planer le doute en disant 3 ans,
00:40 mais on n'est pas sûr que ça tienne 3 ans.
00:43 Il le savait lui-même, c'est arrivé vite.
00:45 Le truc, c'est que ça arrive vite à ce moment-là,
00:49 mais je pense qu'il se faisait pas d'illusions sur la suite.
00:52 Il savait très bien que, pour lui, la page était en train de se tourner
00:57 à un moment ou à un autre.
00:58 Ca peut être une surprise, parce que ça s'est fait vite,
01:02 mais je pense qu'il s'y attendait vraiment.
01:05 A partir du moment où il avait vendu le club,
01:08 ça allait arriver, c'est le modèle américain,
01:11 c'est l'entreprise, c'est ce qu'il a dit,
01:13 et puis on change les têtes à un moment ou à un autre
01:16 pour se mettre en place.
01:18 A la limite, c'est le rôle des Américains,
01:20 ils prennent, s'ils veulent amener quelque chose,
01:23 ils changent un peu tout et repartent sur d'autres bases.
01:27 -Raymond Sefiuf, votre président, c'était quel genre de président ?
01:30 -C'est toujours mon président.
01:32 Pour moi, il restera éternellement le président.
01:35 Il y a pas...
01:36 J'en ai pas connu d'autre qui ait cette...
01:41 Cette capacité à créer quelque chose dans un club
01:45 sans arriver à la catastrophe à la fin.
01:47 On a eu des présidents qui ont réussi,
01:49 mais à la fin, il y a toujours eux,
01:52 ils ont franchi la ligne blanche ou rouge, je sais pas,
01:55 et ça s'est mal fini.
01:56 Tous les grands présidents, ça s'est passé comme ça.
01:59 Lui, non, jamais.
02:00 Les gens me disaient toujours... Il est toujours à la limite,
02:04 on discute souvent, mais il a jamais franchi la ligne.
02:07 Il est toujours resté dans une idée,
02:09 on avance, on va construire quelque chose de grand
02:12 dès le départ, déjà, parce qu'on en discutait déjà
02:15 au début, quand il est arrivé.
02:17 Son idée, le stade, c'était déjà une idée qu'il avait en tête
02:20 et qu'il avait envie de mettre en place.
02:23 Les modèles européens, il les avait vus,
02:25 il regardait ce qui se passait,
02:27 et il avait envie d'aller sur cette idée-là.
02:30 Il a mis le temps qu'il fallait,
02:32 et il a réussi.
02:33 On peut qu'applaudir et répéter
02:35 à tous les gens qui le critiquent, partout,
02:38 je dis, au lieu de le critiquer, imitez-le.