Gervais Martel, l'ancien président de Lens, n'a que de bons souvenirs avec son homologue lyonnais Jean-Michel Aulas, dont le départ de la présidence de l'OL a été officialisé ce lundi.
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00:00 - La plus grande information du jour, c'est que Jean-Michel Aulas n'est plus président de l'OM,
00:03 donc une première depuis 36 ans, une page se tourne.
00:05 Nous avons Gervais Martel ici comme président de l'équipe du soir.
00:08 Vous l'avez côtoyé pendant près de 30 ans en tant que président du RC Lens.
00:12 On voulait avoir un petit Gervais à la sauce, enfin Aulas à la sauce Gervais.
00:18 Petite musique tranquillement, c'est Stéphane Grappelli.
00:20 Les voici, nos deux légendes.
00:24 Votre plus grosse engueulade, c'est au sujet d'un joueur qui s'appelle Pierre Alain Fraud,
00:28 qui est un joueur qui est arrivé au Mercator de Janvier 2006.
00:30 Je vous laisse la suite, racontez-le.
00:31 - Oui, donc c'est Lension à Lens.
00:34 Et quand j'avais demandé en prêt le joueur à Lyon,
00:39 il me dit comme d'habitude, on ne fait pas jouer pour le match entre nous.
00:43 Je dis oui.
00:44 Et moi, j'avais peut-être une mauvaise habitude, mais ancienne génération,
00:49 je ne demandais jamais l'équipe au coach, je demandais quand j'arrivais au match.
00:53 Donc je ne lui demande pas la veille, etc.
00:55 Quand j'arrivais au match, Francis Gilot me dit,
00:57 il est en train de faire son équipe et je vois Fraud.
00:59 Je dis, oh, je ne dis rien, je dis tant pis, il faut qu'il est là.
01:01 Donc je m'installe dans la tribune.
01:04 Évidemment, il se passe ce qui devait arriver, but de Fraud.
01:07 Et là, il commence à me dire, non, mais dis-donc, il joue, lui.
01:10 Mais tu ne m'avais pas dit qu'il jouait.
01:11 Ça dure comme ça, en secondes, mi-temps, le ton, il monte.
01:13 Il me dit, t'es un escroc, t'es un bandit, etc.
01:16 Et à la 92e ou 90e, égalisation de Gauvoux.
01:20 Et là, on sort.
01:21 Moi, j'avais dû m'amarcher, je me fais opérer le lendemain d'une hanche.
01:25 La hanche, vous allez voir, je vais y revenir après.
01:28 Et donc, je sors, on arrive à l'ascenseur.
01:30 Le ton monte, je le saisis.
01:32 Bon, évidemment, Jean-Michel est grand président,
01:34 mais moi, je suis plus grand que lui, vous comprenez.
01:35 Donc les gens nous séparent, ça se passe très mal.
01:39 Je rentre, je me fais opérer de la hanche.
01:42 Et le lendemain ou ce lendemain, mon épouse me dit,
01:46 il y a un colis qui est arrivé de Lyon.
01:47 Je dis, oh, c'est sûr, c'est Jean-Michel qui m'a envoyé quelque chose.
01:50 Alors, je dis, ouvre-le.
01:52 Elle l'ouvre, c'était une bouteille de Connec Martel
01:55 avec deux ailes, c'est pas bon.
01:58 De 1954.
01:59 Et j'ai dit, ça c'est Jean-Michel avec un petit mot
02:02 en disant, on est vraiment idiot de s'agripper comme ça.
02:05 - Si t'avais trouvé une hanche en plastique, ça aurait été plus drôle.
02:08 Le jour où Jean-Michel Vlas vous a donné un coup de main,
02:11 l'an s'est relégué en Ligue 2, on est en 2008.
02:14 Qu'est-ce qu'il fait Jean-Michel ?
02:15 - Je contacte 2-3 copains, j'en avais quand même quelques-uns.
02:20 Mais les gens qui avaient de l'argent, il faut mieux aller contacter ceux-là.
02:23 Je dis, les gars, faut que je vende des joueurs.
02:25 Donc Diouf, le pape, il m'achète Hilton.
02:29 Nicolas, je sais plus qui m'achète.
02:31 Enfin bref, Louis et j'appelle Jean-Michel, il cherchait un arrière-gauche.
02:34 Je dis, moi j'ai le mec, Colas-Diziac.
02:36 Comment tu le vends, ça vaut combien ?
02:37 Il me dit, du Jean-Michel, leur texte, ça vaut 1 million.
02:40 Je dis, ouais d'accord, mais pour toi, ça peut valoir 1 million,
02:42 c'est 3 millions parce que j'ai besoin d'argent.
02:44 Il me l'a acheté, 2,5 millions en fait.
02:46 Et donc, il l'a fait sur un prix qui était peut-être accessible.
02:50 Et j'avais gagné plus de value sur le joueur qui est parti après.
02:54 En privé, on dit que Jean-Michel, c'est un grand saigneur.
02:57 Avec le cognac Martel, on a eu l'exemple.
02:59 Mais vous pouvez également en témoigner.
03:00 On est revenu en 2006, c'est l'année de la Coupe du Monde.
03:03 Et là, qu'est-ce qui se passe ?
03:05 Toujours le problème des hanches, la deuxième hanche.
03:08 Et donc, je me fais opérer.
03:09 Là, on ne s'engueule pas, etc.
03:11 Je suis délégué à l'époque par la Ligue Nationale au niveau de l'équipe de France.
03:16 Et je ne peux pas aller voir les matchs.
03:17 Et je veux aller voir absolument les huitièmes, le reste.
03:19 Et mon docteur dit "Mais vous êtes fou, vous ne pouvez pas partir là-bas, etc."
03:22 Qu'est-ce que je fais ? J'appelle Jean-Mimi.
03:23 Je lui dis "Écoute, tu veux au match ?"
03:25 "Bah évidemment, je veux au match."
03:27 "Je vais même aller jusqu'au bout parce qu'on veut la gagner."
03:29 Je dis "Je suis d'accord avec toi."
03:30 On me dit "Dis donc, tu ne peux pas faire un petit détour par l'équin pour venir me chercher en avion ?"
03:34 On me dit "Pourquoi ?" "Bah je ne peux pas marcher, j'ai des béquilles et tout."
03:37 Donc il est venu me chercher.
03:38 Ça a duré comme ça jusqu'à la finale.
03:40 Et le jour de la finale, c'est quand même... Là, c'est un moment exceptionnel.
03:43 On avait trouvé une chaise roulante parce que je n'allais pas y aller avec mes béquilles.
03:47 Et on veut redescendre après le match perdu, coup de tête.
03:50 Enfin, vous connaissez ça aussi bien que moi.
03:52 Et on se trompe, il me pousse.
03:54 Et j'arrive dans les cuisines du stade de Berlin.
03:56 Il me dit "Tu me casses les pieds !"
03:58 Je lui dis "Tu ne vas pas me laisser là, non ?"
04:00 Donc on est revenus dans les vestiaires.
04:03 Je me souviens, il y avait le gars, il ne voulait pas nous laisser rentrer.
04:05 Je lui dis "Toi, il faut nous laisser rentrer."
04:07 Il se dit "Ah, moi je ne suis pas de bonne humeur."
04:09 Surtout lui derrière.
04:10 Et on est rentrés, on est arrivés et Jacques Chirac a commencé le discours qui faisait jouer à la fin du match.
04:15 Donc c'est un souvenir impérissable.