Visitez notre site :
http://www.france24.com
Rejoignez nous sur Facebook
https://www.facebook.com/FRANCE24
Suivez nous sur Twitter
https://twitter.com/France24_fr#
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 On ne parle plus malheureusement des trêves annoncées, puisqu'aucune n'est respectée.
00:03 Les dernières infos avec vous, Bastien Renaud et Yannick Roby.
00:05 Bonjour, que vous disent vos contacts sur place ?
00:07 Bonjour Damien.
00:12 Eh bien, mes contacts me disent que le conflit continue à l'heure actuelle,
00:16 que cette nouvelle trêve qui devait commencer durant la nuit,
00:19 eh bien, ce n'a pas été le cas.
00:20 Ils n'y croyaient pas il y a quelques jours et ils n'ont pas été déçus,
00:23 puisque les combats continuent.
00:25 Ils me disent entendre des tirs réguliers dans la ville de Omdurmen,
00:29 cette ville voisine de Khartoum.
00:31 Des combats très intenses de l'autre côté du Nil.
00:34 Et puis, vous le disiez, ces combats aussi dans le centre-ville de la capitale.
00:37 Ils me disent entendre de l'artillerie, de très nombreuses explosions
00:40 autour du palais présidentiel et autour du quartier général de l'armée.
00:43 Alors, il faut savoir que le centre-ville de Khartoum, à l'heure actuelle,
00:46 est partagé entre l'armée et les forces de soutien rapide.
00:49 L'armée contrôle son quartier général,
00:51 qui est situé lui-même entre le palais présidentiel d'un côté
00:54 et l'aéroport de l'autre côté.
00:56 Et ces deux bâtiments sont, eux, contrôlés par les forces de soutien rapide.
00:59 Et il semble qu'à l'heure actuelle, l'armée ait lancé une grande offensive
01:02 contre les forces de soutien rapide
01:04 pour essayer de reprendre le contrôle de ces deux bâtiments.
01:07 Mais difficile de savoir exactement quelle est la situation sur le terrain,
01:10 puisque, vous le savez, il est impossible pour nous, les journalistes,
01:12 d'accéder à la zone, que les civils aient bien tenté de fuir
01:16 ou alors sont calfottés chez eux.
01:17 Donc, on ne sait pas exactement ce qui se passe.
01:19 Et que l'armée et les forces de soutien rapide
01:21 donnent des informations contradictoires.
01:23 Donc, difficile de faire confiance à l'un ou à l'autre.
01:26 Ça, c'est pour la situation à Khartoum,
01:28 où des millions de personnes sont toujours bloquées chez elles.
01:30 Le conflit continue aussi dans d'autres régions.
01:32 La région du Nord-Cordofan, où on le sait,
01:34 hier, au moins sept roquettes ont touché le centre-ville
01:37 de la ville de El Obeid.
01:38 Et le Darfour, où il semble qu'il y ait une accalmie dans le conflit,
01:42 que les combats entre l'armée et les forces de soutien rapide
01:45 se soient calmés dans les principales villes de la région,
01:48 El Fachir, Niala ou encore El Djenina.
01:50 Mais voilà, cela ne signifie pas pour autant
01:52 que les violences contre les civils sont terminées,
01:54 puisque selon mes contacts sur place,
01:55 notamment dans la ville d'El Djenina,
01:57 le centre-ville est quadrillé par les forces de soutien rapide,
02:00 qui continuent à brûler des bâtiments,
02:03 à détruire les hôpitaux, les écoles, à piller les maisons,
02:06 à s'attaquer aux civils, des civils qui sont toujours pris pour cible
02:09 par les forces de soutien rapide,
02:10 même si les combats entre les forces de soutien rapide et l'armée
02:14 semblent s'être calmés dans la région à l'heure actuelle.
02:17 Donc, vous le comprenez, une situation toujours extrêmement compliquée
02:20 pour tous ces civils bloqués dans les combats.
02:22 - Et l'aide humanitaire, Bastien ?
02:24 Est-ce qu'elle arrive à atteindre le Soudan ?
02:26 - C'est toujours aussi compliqué.
02:31 Vous le savez, Martin Griffiths, le secrétaire général adjoint
02:35 des Nations unies, responsable de l'aide humanitaire,
02:37 est à Port-Soudan à l'heure actuelle.
02:38 Il est arrivé hier et il passe des coups de fil en longueur de journée
02:42 au général Burhan, au général Emeti.
02:44 Les deux chefs de l'armée et des forces de soutien rapide,
02:47 ils disent espérer pouvoir les rencontrer de visu à Khartoum
02:50 pour pouvoir négocier l'arrivée de cette aide humanitaire.
02:53 Mais cela n'est pas encore le cas et il est toujours compliqué
02:56 d'importer toute cette aide dans le pays.
02:58 Je discutais avec plusieurs ONG internationales
03:00 au cours des derniers jours qui me disaient que
03:02 ils ont l'impression que les militaires n'ont pas vraiment envie
03:05 de laisser cette aide humanitaire arriver dans le pays
03:07 et qu'ils traînent un petit peu les pieds pour signer
03:09 toute la documentation nécessaire.
03:11 Alors, une fois que cette aide arrive dans la ville de Port-Soudan,
03:14 notamment au bord de la mer Rouge,
03:16 pour réussir à l'envoyer vers les zones les plus touchées par le conflit,
03:18 c'est extrêmement compliqué, tout d'abord parce que
03:20 les combats continuent,
03:22 et de deux, la situation reste extrêmement volatile.
03:25 Même s'il n'y a pas de combat, par exemple,
03:26 dans la région du Darfour à l'heure actuelle,
03:28 des camions d'aide humanitaire ont tout de même été attaqués
03:30 durant la journée d'hier, des camions du programme alimentaire mondial,
03:33 ils étaient six, ils transitaient dans la région du Darfour occidental.
03:38 Ils ont été pris pour cibles, on ne sait pas par qui,
03:40 mais ce que l'on sait, c'est qu'ils ont été entièrement pillés.
03:42 Donc vous le comprenez, même si l'aide humanitaire
03:45 arrive jusqu'à Port-Soudan, il sera toujours très très compliqué
03:48 de l'envoyer partout dans le pays, là où les civils en ont besoin.
03:51 Des civils qui sont de plus en plus nombreux sur les routes du Soudan
03:54 à avoir quitté leur maison, et des civils qui sont encore aussi
03:56 extrêmement nombreux, des millions coincés dans le centre-ville
03:59 de Khartoum ou dans d'autres villes, notamment au Darfour,
04:01 des civils qui n'ont pour beaucoup plus accès à l'eau,
04:04 plus accès à la nourriture, et qui n'attendent qu'une chose,
04:06 un cessez-le-feu qui permettrait à cette aide humanitaire d'arriver.
04:10 Merci, Bastien Renouilh, pour ces informations précieuses.