Dans les coulisses de la Brigade Anti Criminalité de Saint-Etienne

  • l’année dernière
Nous avons passé une journée aux côtés des policiers de la BAC à Saint-Etienne.
Reportage de Nathan Vacher

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Transcript
00:00 11h, la journée débute pour l'équipe de Benoît et rapidement les trois hommes sont appelés sur une intervention
00:05 Pose toi au sol !
00:16 Pose toi au sol ! Au sol !
00:18 Un individu armé d'un marteau est immobilisé par l'équipe de la BAC, il vient d'agresser un autre homme dans le quartier de centre 2
00:25 Une intervention musclée qui fait partie du quotidien de ces hommes, bienvenue à la brigade anticriminalité de Saint-Etienne
00:32 Mais la BAC ce n'est pas que des interventions avec la force, une surveillance du centre-ville et des quartiers est opérée, on est bien loin
00:40 des clichés habituels, tous se connaissent même très bien
00:43 Nous sur les interventions ça se passe des fois mieux que nos collègues en tenue
00:46 puisque nous ils nous voient au quotidien, ils connaissent même nos prénoms, ils nous voient régulièrement, les jeunes s'arrêtent pour nous dire bonjour
00:52 et il y a plus de proximité des fois que l'uniforme, l'uniforme des fois on a l'impression qu'il fait une barrière
00:57 on se tutoie beaucoup avec les jeunes, ils nous tutoient, on les tutoie et on essaye d'avoir cette proximité pour que ça se passe le mieux possible
01:02 ça va mieux mon gars ?
01:04 Si on peut faire un petit passage, Roger Coppel
01:07 Nous on travaille comme ça, c'est que si on peut interpeller sans mettre les menottes ou sans qu'il y ait ce rapport de force
01:15 on va favoriser le dialogue et on va favoriser ce côté là
01:19 *cris*
01:21 Malgré cette volonté de dialogue, la BAC a toujours une image particulière auprès de certains habitants
01:28 Les gens ils font toujours des rumeurs, après il y a eu peut-être des affaires par le passé dans certains endroits
01:35 qui ont fait que l'image de la BAC elle est particulière
01:39 La délinquance s'accroît, évolue et se rajeunit
01:43 En mode de fois je prends du truc dans la rue pour me déstresser, je sais pas, je sois déstressé
01:47 En 2022, le district de la BAC de Saint-Etienne a réalisé un peu moins de 1300 interventions
01:53 28% d'entre elles concernaient des mineurs, une hausse de la délinquance juvénile qui inquiète
01:59 Avec les trafics de stupéfiants et tout, elle est plus visible aussi
02:02 puisque des fois on se retrouve avec 10-15 jeunes dehors qui font des incivilités
02:08 et pour moi si elle est quand même grandissante, elle est différente surtout, elle est plus violente aussi
02:12 Bon écoute, ça aurait été bien plus simple de dire la fausse clairement, t'étais sorti tout de suite
02:15 Un des deux individus qui arrivait face à nous quand on était en contrôle de celui-ci
02:19 qui arrivait avec une batte de baseball et une barre de fer de musculation
02:27 et un deuxième individu a un couteau en céramique également sur lui
02:32 donc ils sont jeunes, ils sont tous mineurs
02:34 Une délinquance juvénile qui ne se laisse pas faire
02:37 transformant parfois l'intervention en véritable course-poursuite
02:40 L'équipage de Benoit se met en danger, prend tous les risques pour réussir à coincer les individus
02:45 Doublez-les, doublez-les, doublez-les, doublez-les, doublez-les, doublez-les
02:50 Arrête-toi ! Dépêche, arrête-toi !
02:53 Arrête-toi, dépêche-toi !
02:56 Arrête-toi ! Arrête-toi !
03:07 Gagne, gagne ! Le plus bas, le plus bas !
03:10 Pour l'instant on est en train de procéder au contrôle R.S.
03:12 que l'école ne prépare pas de risques
03:13 Ces quatre jeunes sont arrêtés pour avoir voulu en découdre avec une bande rivale
03:18 Ils ont tous entre 13 et 16 ans mais n'ont pas été pris sur le fait
03:22 Ce seront donc les parents qui viendront les chercher directement au commissariat
03:26 Bonjour, madame ***
03:27 C'est le brigade des chefs ***, la brigade de criminalité de la police à Saint-Etienne
03:31 Rien de grave, ne vous inquiétez pas
03:34 Je vous appelle parce qu'il faut venir chercher votre fils au commissariat, madame
03:37 Oui, Kémil, oui, c'est ça
03:40 Les parents ne sont pas surpris ?
03:41 Ils n'ont pas l'air, plus que ça
03:43 Moi, si on m'appelait pour mon fils au commissariat, je serais peut-être dans un état beaucoup plus...
03:49 Après, il n'y a rien de grave non plus
03:53 Avec l'apparition des réseaux sociaux, la médiatisation des interventions s'est drastiquement démocratisée
03:59 Face à la dénonciation de bavure et dans un souci de transparence
04:02 Les équipes sont désormais équipées de caméras
04:05 Celles-ci enregistrent 30 secondes avant leur déclenchement
04:07 Et 30 secondes après la fin de l'enregistrement
04:09 Ce qui n'empêche pas ce phénomène-là de bavure
04:12 Je pense qu'il doit exister, puisqu'il n'y a aucun monde qui est parfait
04:16 Dans tout travail, il y a des gens qui dérapent
04:18 Après, on peut aussi avoir des coups de fatigue, on est des êtres humains avant tout
04:21 Maintenant, ce n'est pas excusable, c'est répréhensible
04:23 On doit normalement intervenir dans des conditions
04:25 Et puis, les réseaux sociaux et le buzz par téléphone
04:28 Donc, nous, d'avoir les caméras, c'est très bien
04:31 Des bavures, il y en a sûrement qui se passent, je ne peux pas nier
04:34 Ce n'est pas possible de nier, ça arrive, on est un corps de métier
04:37 On est beaucoup de policiers, donc voilà
04:39 Mais nous, on essaye de travailler quand même pour ne pas que ça arrive
04:42 Rien que déjà, en quelques années, les trafics de stupéfiants
04:50 On a vu que ça a pris un essor énorme
04:52 On a vu des jeunes qui n'étaient pas dans le trafic de stupéfiants
04:54 Qui se sont mis, donc ça, on a vu
04:56 Les violences aussi, on a vu pour des téléphones portables
04:59 C'est de plus en plus important
05:02 Et si, on voit quand même la délinquance qui augmente
05:04 On le voit au quotidien, et on voit que
05:06 Ce sentiment d'impunité aussi qui augmente, ça on le voit
05:09 Dans le discours des gens qu'on peut avoir face à nous
05:11 La journée reprend son cours, de nouveau
05:13 C'est le calme, on attend d'interventions
05:16 La plus grande partie du travail des policiers de la BAC recommence
05:19 La surveillance
05:21 J'ai envie de dire que c'est la grosse majorité du temps
05:23 C'est vrai que nous, la BAC, on n'est pas forcément appelés
05:27 Souvent sur les interventions, donc c'est beaucoup de la sécurisation
05:30 La dissuasion, le fait de notre présence peut dissuader certains
05:32 Qui ont envie de faire des bêtises
05:34 Maintenant, on nous envoie aussi
05:37 Et on traite avec sérieux, de plus en plus
05:40 Les violences faites aux femmes
05:43 Donc on est de plus en plus sollicités à intervenir
05:47 Et à interpeller des auteurs présumés de violences
05:50 La BAC, c'est tout un aspect psychologique à travailler
05:54 Notamment pour éviter ces dérapages
05:56 Un travail que les policiers emportent parfois jusqu'à la maison
05:59 Même sans le vouloir
06:01 Moi, à titre personnel, j'en parle très peu à la maison
06:03 Parce que ma femme se fait du souci, mon fils est petit
06:06 Donc j'en parle pas à coups
06:08 Ça c'est le pédestrieuse, il a balancé son casque
06:11 Oui, on a interpellé un voleur, mais on rentre pas dans les détails
06:14 On rentre pas dans ce qu'on peut ressentir
06:17 On est beaucoup habité assez loin du lieu de travail
06:20 Justement pour être un peu plus tranquille
06:23 Et vraiment qu'il y ait une scission entre le travail et la vie personnelle
06:28 La journée de la BAC de jour se termine à 22h08
06:31 L'équipe de nuit prend la relève et arrive en renfort à partir de 19h
06:34 Elle interviendra jusqu'au petit matin
06:36 [Musique]

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