Avec Anne Laure Bonnel grand reporter pour Libre média et Philippe Pascot, écrivain, journaliste, auteur de "le pouvoir du pire" chez max milo
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00:00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états, le fait du jour.
00:00:04 "C'est nous la fauve !"
00:00:06 "C'est nous la fauve !"
00:00:08 "C'est nous la fauve !"
00:00:10 "C'est nous la fauve !"
00:00:12 "C'est nous la fauve !"
00:00:14 "C'est nous la fauve !"
00:00:16 "C'est nous la fauve !"
00:00:18 "C'est nous la fauve !"
00:00:20 "C'est nous la fauve !"
00:00:22 "C'est nous la fauve !"
00:00:24 "C'est nous la fauve !"
00:00:26 "C'est nous la fauve !"
00:00:28 "C'est nous la fauve !"
00:00:30 "C'est nous la fauve !"
00:00:32 "C'est nous la fauve !"
00:00:34 "C'est nous la fauve !"
00:00:36 "C'est nous la fauve !"
00:00:38 "C'est nous la fauve !"
00:00:40 "C'est nous la fauve !"
00:00:42 "C'est nous la fauve !"
00:00:44 "C'est nous la fauve !"
00:00:46 "C'est nous la fauve !"
00:00:48 "C'est nous la fauve !"
00:00:50 "C'est nous la fauve !"
00:00:52 "C'est nous la fauve !"
00:00:54 "C'est nous la fauve !"
00:00:56 "C'est nous la fauve !"
00:00:58 "C'est nous la fauve !"
00:01:00 "C'est nous la fauve !"
00:01:02 "C'est nous la fauve !"
00:01:04 "C'est nous la fauve !"
00:01:06 "C'est nous la fauve !"
00:01:08 "C'est nous la fauve !"
00:01:10 "C'est nous la fauve !"
00:01:12 "C'est nous la fauve !"
00:01:14 "C'est nous la fauve !"
00:01:16 "C'est nous la fauve !"
00:01:18 "C'est nous la fauve !"
00:01:20 "C'est nous la fauve !"
00:01:22 "C'est nous la fauve !"
00:01:24 "C'est nous la fauve !"
00:01:26 "C'est nous la fauve !"
00:01:28 "C'est nous la fauve !"
00:01:30 "C'est nous la fauve !"
00:01:32 "C'est nous la fauve !"
00:01:34 "C'est nous la fauve !"
00:01:36 "C'est nous la fauve !"
00:01:38 "C'est nous la fauve !"
00:01:40 "C'est nous la fauve !"
00:01:42 "C'est nous la fauve !"
00:01:44 "C'est nous la fauve !"
00:01:46 "C'est nous la fauve !"
00:01:48 "C'est nous la fauve !"
00:01:50 "C'est nous la fauve !"
00:01:52 "C'est nous la fauve !"
00:01:54 "C'est nous la fauve !"
00:01:56 "C'est nous la fauve !"
00:01:58 "C'est nous la fauve !"
00:02:00 "C'est nous la fauve !"
00:02:02 "C'est nous la fauve !"
00:02:04 "C'est nous la fauve !"
00:02:06 "C'est nous la fauve !"
00:02:08 "C'est nous la fauve !"
00:02:10 "C'est nous la fauve !"
00:02:12 "C'est nous la fauve !"
00:02:14 "C'est nous la fauve !"
00:02:16 "C'est nous la fauve !"
00:02:18 "C'est nous la fauve !"
00:02:20 Alors, Anne-Laure Bonnel, je voudrais vous demander,
00:02:22 au fond,
00:02:24 vous avez été
00:02:26 au Liban et ailleurs, et quelque part
00:02:28 sur ces révoltes
00:02:30 dites populaires, parce qu'il faut toujours prendre
00:02:32 avec des pincettes, mais quand on a des millions
00:02:34 de gens dans la rue, ou des centaines de milliers,
00:02:36 c'est pas rien. Qu'est-ce que vous ressentez,
00:02:38 vous êtes française,
00:02:40 quand vous retournez en France
00:02:42 entre deux reportages, et vous en faites
00:02:44 ici aussi ?
00:02:46 - Je vous remercie, c'est très intéressant
00:02:48 comme question. Je commencerai
00:02:50 par dire, vous avez cité
00:02:52 la Tunisie, c'est vrai qu'en 2011,
00:02:54 j'étais à Nabeul, donc proche de Tunis,
00:02:56 là, on sentait déjà
00:02:58 avant même que le renversement
00:03:00 de Ben Ali soit
00:03:02 en cours, une situation
00:03:04 de tension extrême,
00:03:06 un décrochage avec la population,
00:03:08 alors qu'on est dans un système
00:03:10 autoritaire, où généralement
00:03:12 la population n'est pas habituée à parler.
00:03:14 Moi, j'avais déjà recueilli
00:03:16 quand même certaines confidences,
00:03:18 sans en faire un film, où
00:03:20 on sentait un malaise, et ce,
00:03:22 dans la classe moyenne, alors que, comme vous le savez,
00:03:24 en Tunisie, on a quand même l'habitude de dire
00:03:26 que sous Ben Ali, on parlait peu,
00:03:28 on regardait pression. - C'est clair. - Donc ça a commencé
00:03:30 à sortir. Je fais un parallèle
00:03:32 avec les Gilets jaunes, 2018-
00:03:34 2019. - Que vous avez suivi.
00:03:36 - Que j'ai suivi, que j'ai filmé,
00:03:38 j'ai parcouru la France, je suis allée
00:03:40 auprès, non pas de casseurs, je le précise,
00:03:42 mais auprès de retraités,
00:03:44 de femmes pauvres, de femmes isolées,
00:03:46 de paysans qui, pour la première fois
00:03:48 de leur existence,
00:03:50 manifestaient sur des
00:03:52 ronds-points, qui étaient même étonnés
00:03:54 d'en arriver à manifester. J'ai rencontré
00:03:56 des paysans, j'ai ouvert des frigos,
00:03:58 des frigos vides, je l'ai vu,
00:04:00 je l'ai photographié,
00:04:02 j'ai rencontré des gens qui
00:04:04 avaient travaillé toute leur vie,
00:04:06 qui me disaient être au bord du suicide. C'est extrêmement
00:04:08 troublant d'entendre ça. - Et vous en avez
00:04:10 entendu beaucoup, qui vous disaient ça ? - Écoutez,
00:04:12 c'est énormément de matière, oui. Alors,
00:04:14 beaucoup, c'est représentatif,
00:04:16 on ne va pas faire une généralité,
00:04:18 mais j'ai rencontré quand même une masse de personnes
00:04:20 en souffrance, que je n'avais pas
00:04:22 l'habitude de voir, médiatisées.
00:04:24 Je suis allée à sa rencontre,
00:04:26 et cette masse-là, je peux vous dire qu'elle n'était
00:04:28 ni violente, ni
00:04:30 exaltée, elle était
00:04:32 simplement épuisée.
00:04:34 Hémorralement, financièrement,
00:04:36 économiquement,
00:04:38 le poids de la vie sur les épaules,
00:04:40 c'est assez précaire, comme on dit.
00:04:42 J'ai suivi, comme vous le savez,
00:04:44 le Donbass, 2014. Alors là, c'est différent,
00:04:46 on ne va pas établir un comparatif,
00:04:48 mais il y a quand même quelque chose d'intéressant,
00:04:50 c'est qu'avant même que la guerre commence,
00:04:52 on avait déjà des émeutes, encore une fois,
00:04:54 je répète, aucune comparaison.
00:04:56 Mais des signaux,
00:04:58 des tensions. - On appelle ça des signaux
00:05:00 faibles, au départ. - Rappelez-vous,
00:05:02 au Dessa, en mai
00:05:04 2014, on a des premiers affrontements
00:05:06 entre des pro-russes et des
00:05:08 pro-occidentaux. Je précise bien pour nos
00:05:10 auditeurs, aucune comparaison, mais ces fameux
00:05:12 signaux faibles. Et la police,
00:05:14 avec le
00:05:16 peuple qui commence la rentrée,
00:05:18 en quasi lutte armée. Rappelez-vous de ces
00:05:20 images, la police, heureusement,
00:05:22 nous n'en sommes pas encore là en France,
00:05:24 tire sur les manifestants. Des manifestants
00:05:26 seront brûlés vifs
00:05:28 dans une maison des syndicats. - Heureusement,
00:05:30 on n'en est pas là. - Heureusement,
00:05:32 nous n'en sommes pas là. Mais on compare
00:05:34 les terrains plus ou moins extrêmes.
00:05:36 Et donc, vous voyez,
00:05:38 le délitement
00:05:40 peut aller très vite.
00:05:42 Le Liban, 2019,
00:05:44 avant que ça craque,
00:05:46 j'y suis, je donne une conférence dans une
00:05:48 université, je parcours le Liban,
00:05:50 là également, on sent ces tensions.
00:05:52 Donc quand j'arrive en France,
00:05:54 et que je vois depuis
00:05:56 ce 13ème rendez-vous,
00:05:58 et les images que j'ai pu voir hier,
00:06:00 et les rendez-vous, et les lectures,
00:06:02 et pour parler,
00:06:04 les échanges de français que j'entends
00:06:06 et que j'écoute,
00:06:08 je pense que nous passons
00:06:10 un cap dont on ne mesure
00:06:12 pas la possible gravité.
00:06:14 - Vous pensez qu'on a passé un cap, là ?
00:06:16 Qu'il y a un cap en train d'être franchi ?
00:06:18 - Alors, moi,
00:06:20 je pense qu'il y a un avant et un après
00:06:22 1er mai 2023.
00:06:24 - C'est-à-dire, préciser, oui.
00:06:26 - Il y a
00:06:28 une violence, en comparaison
00:06:30 aux terrains que j'ai fréquentés,
00:06:32 la violence que je vois désormais
00:06:34 entre
00:06:36 certains groupes,
00:06:38 qu'on appelle les Black Blocs, mais également
00:06:40 qui sont,
00:06:42 pour certains, en minorité,
00:06:44 certes, mais supportés également
00:06:46 par des manifestants,
00:06:48 je ne légitime pas, mais j'explique,
00:06:50 qui sont épuisés. C'est peut-être
00:06:52 aussi cette frange de la population
00:06:54 qui est héritière des Gilets jaunes,
00:06:56 mais qui est également,
00:06:58 on y décèle également,
00:07:00 maintenant, la classe moyenne,
00:07:02 on sent qu'il y a un épuisement massif
00:07:04 et des accrochages de plus en plus
00:07:06 importants avec les forces
00:07:08 de l'ordre qui sont également épuisées.
00:07:10 Et ça, c'est très dangereux.
00:07:12 Et ça, je l'ai vu sur l'ensemble
00:07:14 des terrains que j'ai fréquentés. A partir du moment
00:07:16 où il y a une division qui s'installe
00:07:18 entre les classes sociales,
00:07:20 entre les institutions, entre l'élite,
00:07:22 entre les forces
00:07:24 de l'ordre, c'est mauvais signe.
00:07:26 Et les images,
00:07:28 pourquoi je vous dis qu'il y a un avant
00:07:30 à mes yeux, je ne suis pas deveur,
00:07:32 mais c'est mon sentiment,
00:07:34 il y a un après 1er mai,
00:07:36 c'est que cette image qui m'a extrêmement choqué
00:07:38 de ce policier en feu hier
00:07:40 marquera les esprits.
00:07:42 - Oui, il était littéralement en feu.
00:07:44 - Et elle rappelle, vous savez,
00:07:46 il y a un symbole des images.
00:07:48 Elle peut très bien rappeler également ce...
00:07:50 Alors, elle marquera les esprits, mais non pas pour
00:07:52 beaucoup.
00:07:54 Il va y avoir peut-être
00:07:56 un refus des manifestations.
00:07:58 Je ne crois pas. Moi, je crois au contraire
00:08:00 qu'on rentre dans une dynamique
00:08:02 de plus en plus réfractaire
00:08:04 auprès du gouvernement.
00:08:06 - Contre le gouvernement.
00:08:08 - Contre le gouvernement.
00:08:10 Et qu'il est
00:08:12 important là d'entendre
00:08:14 ce que les gens ont à dire. Alors, je précise
00:08:16 bien que ce qui s'est passé auprès
00:08:18 des forces de l'ordre est inacceptable.
00:08:20 Mais, je vais vous dire,
00:08:22 je peux le comprendre.
00:08:24 Je peux vous comprendre ce qui se passe.
00:08:26 - Mais, est-ce que vous ne faites pas juste un leurre,
00:08:28 juste pour aller, pour creuser
00:08:30 un peu tout cela, parce que
00:08:32 c'est intéressant ce que vous ressentiez justement
00:08:34 par rapport à divers
00:08:36 conflits. Encore une fois, une comparaison n'est pas
00:08:38 raison, mais ce n'est pas ce qu'on est en train de faire.
00:08:40 Mais, est-ce qu'il n'y a pas quand même
00:08:42 des gens, Black Bloc ou autres,
00:08:44 qu'on connaît ? Vous savez, moi, j'ai reçu
00:08:46 ici des syndicalistes policiers et
00:08:48 autres qui disent "Mais, est-ce qu'on ne comprend pas les Black Blocs ?
00:08:50 On sait où ils sont. On peut les empêcher
00:08:52 d'arriver à la manifestation et nous n'avons
00:08:54 pas d'ordre." C'est une syndicaliste
00:08:56 policière qui me l'a
00:08:58 dit, qui nous l'a dit d'ailleurs.
00:09:00 Et qu'au fond, qu'est-ce que c'est
00:09:02 que cette ultra-gauche ou que Black Bloc,
00:09:04 je ne sais pas, qui vient effectivement pour casser ?
00:09:06 Alors, vous me dites qu'ils sont rejoints par d'autres.
00:09:08 Et effectivement, il y a diverses formes de
00:09:10 violence, mais ça correspond à quoi ?
00:09:12 - Ce que je vous dis d'abord, c'est
00:09:14 qu'ils ne sont rejoints non pas que
00:09:16 les manifestants applaudissent que
00:09:18 des policiers soient en feu. Non, pas du tout.
00:09:20 Mais c'est qu'ils ont le sentiment, le peuple français
00:09:22 a le sentiment de ne plus être entendu
00:09:24 qu'il se dit "ben, il n'y a plus que la violence".
00:09:26 On n'a plus le choix.
00:09:28 Les mots ne fonctionnent plus.
00:09:30 C'est en ça qu'ils rejoignent, certains les rejoignent.
00:09:32 Ce n'est pas sur le concept.
00:09:34 - Ce n'est pas le peuple français dans sa généralité.
00:09:36 - Voilà, parce qu'ils ont le sentiment
00:09:38 que le système démocratique ne fonctionne plus.
00:09:40 Et qu'à partir du moment
00:09:42 où vous n'avez plus de mots, à partir
00:09:44 du moment où vous exprimez pacifiquement
00:09:48 et que vous n'obtenez aucun résultat,
00:09:50 on en arrive à des dérives
00:09:52 terribles que je condamne, comme celle d'hier.
00:09:54 Alors ensuite, c'est une très bonne question,
00:09:56 qui sont ces "black blocs" ?
00:09:58 C'est vrai que c'est très étonnant. On peut se demander
00:10:00 dans un pays comme la France,
00:10:02 qui a quand même
00:10:04 un service de sécurité
00:10:06 conséquent, comment c'est sophistiqué ?
00:10:08 On a des caméras
00:10:10 partout, on a des
00:10:12 services de renseignement compétents.
00:10:14 Comment se fait-il qu'on arrive à laisser passer
00:10:16 ces personnes-là ? D'ailleurs, je suis très troublée
00:10:18 puisque j'étais à la commémoration
00:10:20 du génocide arménien, la semaine dernière,
00:10:22 mon sac a été fouillé pour
00:10:24 aller à la commémoration.
00:10:26 Je n'ai pas pu accéder sans
00:10:28 ouvrir mes affaires et montrer que
00:10:30 je n'avais ni sifflé,
00:10:32 ni casserole, ou autre. Donc,
00:10:34 ces personnes-là qui arrivent quand même avec
00:10:36 un attirail suffisamment lourd, masque,
00:10:38 etc., tout en noir,
00:10:40 normalement ne devraient pas pouvoir passer
00:10:42 inaperçu, ni à travers les caméras,
00:10:44 ni à travers des services de renseignement
00:10:46 qui sont évidemment intégrés
00:10:48 au cœur des manifestations.
00:10:50 On se pose la question,
00:10:52 est-ce qu'on a
00:10:54 un problème de sécurité en France ?
00:10:56 Je ne sais pas, je ne peux pas répondre,
00:10:58 en tout cas, ça soulève des questionnements.
00:11:00 Qu'est-ce que ça peut donner pendant les JO ?
00:11:02 Moi, ça m'inquiète un peu. Parce que si une manifestation
00:11:04 part dans tous les sens,
00:11:06 comme c'est le cas hier,
00:11:08 alors, excusez-moi,
00:11:10 mais le 14 juillet, on a de quoi s'inquiéter
00:11:12 pour les JO,
00:11:14 on a de quoi s'inquiéter,
00:11:16 mais encore pire, on a de quoi s'inquiéter
00:11:18 de l'État de la France si on a une guerre civile.
00:11:20 Parce que moi, les guerres, je les vois, je les filme.
00:11:22 Les tensions, je les vois,
00:11:24 je les photographie.
00:11:26 Si on n'est pas capable d'avoir
00:11:28 un service de sécurité
00:11:30 qui gère correctement une manifestation,
00:11:32 je vous assure qu'on est mal barrés
00:11:34 si on a...
00:11:36 - Si la tension monte encore.
00:11:38 - Si on a une guerre en France.
00:11:40 - Vous en parlez des territoires dits perdus
00:11:42 ou de la République, et certaines zones de l'Ondroit,
00:11:44 on le connaît, c'est encore autre chose,
00:11:46 mais je voudrais revenir à ça.
00:11:48 Vous avez dit quelque chose.
00:11:50 Qu'est-ce qui fait, à votre avis,
00:11:52 justement, en regardant que...
00:11:54 C'est quoi ce côté non-écoute
00:11:58 de part et d'autre, ou en tout cas,
00:12:00 des gens qui disent "Bon, ils ne nous écoutent plus,
00:12:02 donc il n'y a plus que la violence",
00:12:04 ce qui n'est jamais le recours suprême,
00:12:06 mais enfin, il existe, la violence existe,
00:12:08 elle est inventée un peu partout,
00:12:10 et ce qui fait qu'on a l'impression que
00:12:12 certains, je dis bien certains,
00:12:14 il ne faut jamais généraliser,
00:12:16 ne veulent faire que de l'huile sur le feu,
00:12:18 enfin, mettre de l'huile sur le feu jusque ça.
00:12:20 Que quoi ? Que ça explose ?
00:12:22 Que quoi ?
00:12:24 - Écoutez, je vais être tout à fait honnête avec vous,
00:12:26 André, je ne comprends pas.
00:12:28 Je ne comprends pas pourquoi ça se passe comme ça.
00:12:36 - Il aurait été quand même...
00:12:38 Il aurait été quand même...
00:12:40 Enfin, il se passe quand même certaines choses,
00:12:42 je vais faire une digression, mais on est dans un état extrêmement...
00:12:44 On est dans un état extrêmement fragilisé.
00:12:46 - Fragilisé, pourquoi ?
00:12:48 - Eh bien, on a une défiance.
00:12:50 On a une défiance générale.
00:12:52 Alors, cette défiance, elle touche
00:12:54 les institutions, les partis politiques,
00:12:56 elle touche également les médias, il faut se rendre compte.
00:12:58 Ne pas être à l'écoute
00:13:00 de la parole des Français,
00:13:02 c'est passer à côté de cette défiance,
00:13:04 c'est extrêmement dangereux, parce qu'on ne sait pas
00:13:06 ce qu'elle peut donner, cette défiance.
00:13:08 Les Français, en majorité,
00:13:10 sont extrêmement déçus,
00:13:14 et remettent en cause
00:13:16 et en question tout ce qu'on leur donne à voir
00:13:18 et à entendre.
00:13:20 - Même les sondages le disent, ça.
00:13:22 Et pourtant, il y aurait des choses à dire sur les sondages.
00:13:24 - Donc, ils ont peut-être
00:13:26 le sentiment de ne pas être écoutés,
00:13:28 alors est-ce qu'il faut
00:13:30 rétablir un dialogue social ?
00:13:32 - Ça me semble urgent.
00:13:34 Il y a eu quelques maladresses hier, tout de même,
00:13:36 à voir le 1er mai, en sachant le climat
00:13:38 qui était tendu, c'était annoncé par nos
00:13:40 services de renseignement que c'était très probable
00:13:42 que cette manifestation se passe
00:13:44 mal. Comment se fait-il qu'on ait des
00:13:46 images de
00:13:48 l'Elysée qui nous montrent
00:13:50 des réceptions ? Là, on voit
00:13:52 bien quand même qu'il y a
00:13:54 un certain décrochage entre nos élites
00:13:56 et un peuple qui souffre.
00:13:58 Et mettre ces images en ligne,
00:14:00 c'est peut-être pas
00:14:02 une excellente idée de la part du service de communication
00:14:04 de l'Elysée. - Les réseaux sociaux
00:14:06 les ont montrés parce que l'Elysée les a laissés
00:14:08 fuiter, enfin, ou en tout cas
00:14:10 donner. - Oui, donc il faut faire très attention
00:14:12 dans cette période
00:14:14 très, très trouble,
00:14:16 où la moindre étincelle,
00:14:18 vous le voyez bien, déchaîne
00:14:20 quand même sur les réseaux sociaux,
00:14:22 beaucoup de critiques, de
00:14:24 rancœurs, de menaces.
00:14:26 Nos politiques n'osent même plus désormais
00:14:28 se déplacer en regard
00:14:30 des manifestations,
00:14:32 des casseroles, etc.
00:14:34 Le climat est tendu.
00:14:36 Tout le monde doit le reconnaître. Donc il faut quand même
00:14:38 attendre à ce que le service de
00:14:40 communication de l'Elysée fasse très attention.
00:14:42 Il y a des choses qu'il ne faut pas
00:14:44 faire en ce moment. Il ne faut pas
00:14:46 attiser. Alors pourquoi c'est fait ? Je ne sais pas.
00:14:48 Est-ce qu'il s'agit d'une incompétence
00:14:50 du service de communication ?
00:14:52 C'est possible. Peut-être de la maladresse.
00:14:54 Ou alors c'est peut-être un décrochage.
00:14:56 Aujourd'hui, on a peut-être
00:14:58 certaines parties
00:15:00 de nos élites qui sont
00:15:02 peut-être hors sol,
00:15:04 qui ne sont pas connectées au terrain,
00:15:06 qui ne rencontrent pas
00:15:08 les Français, la France,
00:15:10 les travailleurs, et qui n'arrivent
00:15:12 pas à prendre
00:15:14 en considération, parce qu'ils
00:15:16 ne le voient pas,
00:15:18 les problèmes, aujourd'hui, que partagent
00:15:20 l'ensemble de nos compatriotes.
00:15:22 - Adler Bonnel, vous avez fait, et l'image
00:15:24 vous connaissez, vous avez fait beaucoup d'images
00:15:26 dans le monde, encore une fois sur le front
00:15:28 des guerres, et je précise, vraiment, vous êtes
00:15:30 l'une des rares, enfin,
00:15:32 vous n'êtes pas si nombreuse
00:15:34 à faire ce que vous faites.
00:15:36 Vous disiez que l'image est très importante,
00:15:38 effectivement, que ce policier est
00:15:40 effectivement brûlé, c'est une image qui
00:15:42 passe, mais par rapport aux Gilets jaunes
00:15:44 que vous avez suivis en 2018, 2019
00:15:46 et aujourd'hui, vous pensez que
00:15:48 c'est une situation
00:15:50 qui ne va pas s'arrêter,
00:15:52 que se sont arrêtés les Gilets jaunes,
00:15:54 pour des raisons qu'on ne va pas évoquer ici, ce serait trop long,
00:15:56 mais, est-ce que vous pensez qu'on est passé
00:15:58 d'un cran, ou que c'est
00:16:00 réédition Gilets jaunes,
00:16:02 retour numéro 2 ?
00:16:04 - Je pense que ce n'est pas
00:16:06 un retour des Gilets jaunes, il ne faut pas le comparer.
00:16:08 Je vous dis ça parce que,
00:16:10 je vais prendre un exemple très simple,
00:16:12 aujourd'hui, on a les classes moyennes qui sont touchées,
00:16:14 les Gilets jaunes, c'était plutôt les classes précaires,
00:16:16 ou les retraités.
00:16:18 Là, ce sont les classes moyennes, ça se sent
00:16:20 à travers cette inflation, elles sont déjà
00:16:22 en train d'arbitrer
00:16:24 sur, est-ce que je consomme,
00:16:26 ou est-ce que je pars en vacances ?
00:16:28 Donc, il y a un malaise qui s'installe. - Est-ce que je mange,
00:16:30 est-ce que je passe en vacances, effectivement, ou presque ?
00:16:32 - Alors, les classes moyennes sont touchées, c'était pas le cas
00:16:34 pendant les Gilets jaunes, enfin,
00:16:36 moins. - C'est clair.
00:16:38 - On a, aujourd'hui,
00:16:40 il faut quand même, voilà,
00:16:42 ça choque, ça choque,
00:16:44 ça choque beaucoup de monde, mais,
00:16:46 les Français volent,
00:16:48 ils veulent nourrir, c'était pas le cas pendant les Gilets jaunes.
00:16:50 - On met des antivols,
00:16:52 vous savez, sur les sardines et des produits
00:16:54 dans les supermarchés, enfin, pas partout.
00:16:56 - Oui, non, mais c'est grave ce qui se passe.
00:16:58 Enfin, moi, je suis très inquiète,
00:17:00 très inquiète. Donc, vous voyez bien
00:17:02 qu'on ne peut pas comparer,
00:17:04 étant donné que ce ne sont plus les mêmes classes,
00:17:06 là, j'ose le dire,
00:17:08 le sentiment de pauvreté,
00:17:10 le sentiment de déclassement,
00:17:12 et le déclassement, c'est largement
00:17:14 élargi, et touche
00:17:16 quand même beaucoup plus de Français.
00:17:18 Donc, il faut déjà considérer cet aspect-là. Deuxième aspect,
00:17:20 on a un contexte
00:17:22 international extrêmement
00:17:24 inquiétant.
00:17:26 - Ah ben, ça, c'est le moins que je puisse dire, oui.
00:17:28 - Donc, ça fragilise également
00:17:30 l'aspect psychologique des Français.
00:17:32 Il faut considérer également
00:17:34 que les Français sortent de
00:17:36 la crise Covid, épuisés, fatigués,
00:17:38 avec un climat
00:17:40 de peur
00:17:42 psychologique qui les a
00:17:44 beaucoup fragilisés.
00:17:46 Donc, ils n'en peuvent plus.
00:17:48 Avec, ensuite, le sentiment
00:17:50 de ne pas être entendu,
00:17:52 écouté, ni représenté
00:17:54 par le gouvernement
00:17:56 et l'exécutif, tout ça,
00:17:58 tout ça ne donne
00:18:00 aucun signe.
00:18:02 Troisième facteur, quatrième, pardon,
00:18:04 la presse s'y mêle.
00:18:06 On a désormais unanimement la presse
00:18:08 qui est en train de dire "Malaise en France".
00:18:10 Ce n'était pas le cas pendant les Gilets jaunes. Les Gilets jaunes,
00:18:12 on les appelait "les sans-dents". Vous vous rappelez ?
00:18:14 Moi, j'étais très choquée par ça.
00:18:16 Là, l'exécutif
00:18:18 se fait quand même critiquer par l'ensemble
00:18:20 de nos journaux que nous ne citerons pas.
00:18:22 Ce n'était pas le cas pendant les Gilets jaunes.
00:18:24 Donc, le climat a changé,
00:18:26 les médias ont changé, les médias
00:18:28 mainstream ont changé.
00:18:30 Et on a des images fortes qui sont
00:18:32 largement partagées sur les réseaux sociaux
00:18:34 qui vont graver les mémoires.
00:18:36 - Anne Lormonelle, vous allez filmer tout ça ?
00:18:38 Vous allez prendre votre caméra et filmer en France, sur ce qui se passe ?
00:18:40 - Oui, écoutez...
00:18:42 J'espère...
00:18:44 Je ne sais pas... Oui !
00:18:46 - On va le faire quand même. - Oui, oui, je vais le faire.
00:18:48 Déjà, j'en parle, je l'analyse,
00:18:50 je le regarde, oui, je vais le faire.
00:18:52 - Écoutez, on va suivre tout ça. Et merci.
00:18:54 Merci de votre ressenti.
00:18:56 Sud Radio Bercov, dans tous
00:18:58 ses états, les perles
00:19:00 du jeu. Mais là, ce n'est plus là
00:19:02 que ça se passe, c'est sur Netflix. Comme vous le savez,
00:19:04 tout se passe aujourd'hui sur Netflix.
00:19:06 Eh bien, voilà !
00:19:08 Un grand, grand docu-fiction, effectivement,
00:19:10 sur Netflix, de
00:19:12 Cléopâtre, réalisé
00:19:14 par Jada Pinkett Smith,
00:19:16 la femme du très célèbre
00:19:18 acteur Will Smith.
00:19:20 Sauf que, sauf que, problème, problème,
00:19:22 Cléopâtre, c'est une
00:19:24 actrice noire, qui incarne
00:19:26 Cléopâtre, Cléopâtre, la peau
00:19:28 blanche, dit... Alors,
00:19:30 ils sont fous de rage !
00:19:32 Les Égyptiens ! Le ministère
00:19:34 des Antiquités a publié
00:19:36 un long communiqué, citant de nombreux experts,
00:19:38 tous catégoriques, Cléopâtre
00:19:40 avait la peau blanche et les traits hélénistiques.
00:19:42 C'est l'Égypte qui le dit. Alors, voilà !
00:19:44 Elle, elle a dit "non, pas du tout,
00:19:46 on a présenté", dit Jada Pinkett
00:19:48 Smith, c'est Netflix, "on a
00:19:50 reconstitué, on a vu des témoignages
00:19:52 d'experts, etc. On retrace
00:19:54 la vie de la dernière pharaone d'Égypte,
00:19:56 comme vous le savez,
00:19:58 voilà, 640 avant Jésus-Christ,
00:20:00 Cléopâtre, la plus connue
00:20:02 de toutes les pharaones et de
00:20:04 toutes les... de toutes les reines,
00:20:06 bien sûr. Alors,
00:20:08 arrêtez de documentaire sur Cléopâtre,
00:20:10 sur Netflix, pour falsification historique !
00:20:12 40 000 signatures de nombreux
00:20:14 internautes. Et alors, l'Égypte,
00:20:16 vraiment, ils sont fous de rage !
00:20:18 Ils disent "mais vous n'avez qu'à regarder les bas-reliefs
00:20:20 et les statues de la reine Cléopâtre,
00:20:22 chez nous, hein, c'est chez nous Cléopâtre, quand même !
00:20:24 Les pièces de monnaie grecque,
00:20:26 statues en marbre, présentant Cléopâtre
00:20:28 avec des traits européens, Moustapha
00:20:30 Ouaziri, le patron des Antiquités
00:20:32 égyptiennes, représenter la souveraine
00:20:34 en femme noire, n'est rien d'autre qu'une falsification
00:20:36 de l'histoire égyptienne.
00:20:38 Voilà, il faut défendre l'histoire de la reine Cléopâtre,
00:20:40 qui est une partie importante de l'histoire
00:20:42 de l'Égypte antique, indépendamment de
00:20:44 toutes considérations raciales.
00:20:46 Alors, effectivement, effectivement, qu'est-ce que ça
00:20:48 à avoir ? Qu'est-ce qu'on va rentrer
00:20:50 dans les querelles raciales avec cela ?
00:20:52 Alors, on espère, on espère, nous,
00:20:54 on va pas trancher, hein, je suis pas expert
00:20:56 en égyptologie, je ne sais pas
00:20:58 si Cléopâtre était, d'ailleurs,
00:21:00 qui le sait, était blanche ou noire,
00:21:02 mais enfin, les égyptiens ont droit, effectivement,
00:21:04 de réagir, et surtout,
00:21:06 j'espère que Netflix n'a pas cédé,
00:21:08 parce que Netflix a tendance à céder
00:21:10 au hawkisme le plus total,
00:21:12 à la cancel culture la plus
00:21:14 dérivée,
00:21:16 et c'est quand même un peu embêtant,
00:21:18 parce que, franchement, franchement,
00:21:20 on en a un peu marre de cette espèce de
00:21:22 métaculture et de fausse culture
00:21:24 à visage inhumain.
00:21:26 Alors, laisser Cléopâtre tranquille,
00:21:28 et surtout, laisser, je dirais,
00:21:30 aux égyptiens aussi, le droit
00:21:32 d'être mécontent.
00:21:34 Parce que là,
00:21:36 là, je suis tombé à la renverse,
00:21:38 franchement, vous savez ce qui se passe en Floride
00:21:40 en ce moment ? En Floride,
00:21:42 ça a été Alerte Info qui nous l'a
00:21:44 raconté, qui nous l'a dit, en Floride,
00:21:46 des gens abandonnent leur bébé
00:21:48 dont ils ne peuvent pas s'occuper
00:21:50 dans des boîtes à bébés, voilà.
00:21:52 Les baby box, oui, oui,
00:21:54 à 134 boîtes à bébés
00:21:56 aux Etats-Unis.
00:21:58 Si on n'avait pas le temps de nous occuper de votre bébé,
00:22:00 eh bien, écoutez, il y aura des boîtes à bébés,
00:22:02 on ne sait pas qui va les recueillir pendant
00:22:04 le temps, et bien voilà, ils vont les recueillir.
00:22:06 Ce qu'ils vont en faire, on ne sait pas,
00:22:08 les boîtes à bébés.
00:22:10 Attention, ils les rendent, etc.
00:22:12 Hallucinante ! Et il y a la photo, je ne peux pas
00:22:14 montrer la photo, on est à la radio.
00:22:16 On voit comme ça, une espèce
00:22:18 de boîte, vraiment une boîte, c'est une boîte,
00:22:20 où, effectivement, il y a la place pour
00:22:22 mettre un bébé, mais attendez,
00:22:24 on est où, là ? On est où ?
00:22:26 C'est vrai que, François Asselineau
00:22:28 le rappelle, il y avait ça dans
00:22:30 les paroisses médiévales, vous savez, pour les
00:22:32 hélas, les grossesses non voulues,
00:22:34 c'est pas nouveau, ça.
00:22:36 Et alors, dans les églises, il y avait
00:22:38 comme ça, on mettait pour les
00:22:40 enfants trouvés, pour les enfants en tout cas
00:22:42 abandonnés, et puis on les recueillait,
00:22:44 on s'en occupait.
00:22:46 Mais on est où ? Alors, on est chez McDo, là ?
00:22:48 On va faire des McDo
00:22:50 pour nouveau-nés, maintenant ?
00:22:52 On est où ? Alors, franchement, on parlait
00:22:54 des manifestations, on parlait du délitement,
00:22:56 mais là, c'est plus un délitement, c'est une
00:22:58 véritable décomposition. Stop !
00:23:00 Sud Radio Bercoff,
00:23:02 dans tous ses états,
00:23:04 le face-à-face.
00:23:06 Le face-à-face d'André Bercoff
00:23:08 avec Philippe Pascot, écrivain, journaliste,
00:23:10 auteur de "Pouvoir du pire" chez Max Milo.
00:23:12 Bonjour, Philippe Pascot. - Bonjour.
00:23:14 Alors, Philippe Pascot, vous, vous n'arrêtez pas.
00:23:16 Franchement, je veux dire,
00:23:18 ça fait, quoi, 10 ans, 15 ans,
00:23:20 que vous dénoncez, plus.
00:23:22 - 50 ans, à peu près. - 50 ans.
00:23:24 Voilà, que vous dénoncez, mais surtout
00:23:26 depuis que vous avez eu des baisses salaires absolument.
00:23:28 Je dirais presque qu'on ne les présente plus.
00:23:32 Mais ce que vous avez fait, je voudrais rappeler,
00:23:34 c'est que vous, vous avez mis
00:23:36 les mots, sur les mots
00:23:38 M-O-T-S, sur les mots M-A-U-X,
00:23:40 mais vous avez mis surtout des noms.
00:23:42 - Eh oui, ils n'aiment pas, d'ailleurs. - Ça, eh oui.
00:23:44 C'est-à-dire que vous ne vous contentez pas de dire
00:23:46 "Oui, il y a de la corruption", "Oui, il y a des passe-droits",
00:23:48 "Oui, il y a les copains et les coquins",
00:23:50 "Oui, il y a des espèces de...
00:23:52 allez, de Ménines, de Mélasquèzes,
00:23:54 où on fait du capitalisme,
00:23:56 du connivence, ou d'autres choses,
00:23:58 mais toujours la connivence."
00:24:00 Mais vous, vous mettez les noms. Alors, dites-moi,
00:24:02 on va revenir au premier. - Oui, le premier délit d'élu.
00:24:04 - C'était, voilà, le fameux délit d'élu.
00:24:06 - 2013.
00:24:08 - 2013, c'est ça, ça fait, ouais,
00:24:10 ça fait 10 ans. 10 ans, c'est pas mal, c'est une heure.
00:24:12 Et alors, qu'est-ce qui s'est passé
00:24:14 pour le premier, que vous avez vendu
00:24:16 des centaines de milliers d'exemplaires ?
00:24:18 Comment les gens ont réagi ? Parce qu'on m'avait dit,
00:24:20 Orantel, que vous avez eu
00:24:22 un seul procès, mais pour une vétire.
00:24:24 - J'ai pas de secrétaire,
00:24:26 quand on fait ce genre de trucs, on peut pas avoir de secrétaire.
00:24:28 Donc j'ai fait une erreur à 2h du matin,
00:24:30 une fois, sur un élu
00:24:32 qui passait en jugement
00:24:34 avec plusieurs autres personnes,
00:24:36 et je lui ai attribué une condamnation qui n'était pas à lui.
00:24:38 - D'accord. - J'ai pas eu de bol, je suis pas tombé sur le bon.
00:24:40 - Bon. - Donc, premier adjoint du maire de Nice,
00:24:42 Front National,
00:24:44 François Masson,
00:24:46 et commandant de gendarmerie.
00:24:48 Ça m'a coûté 50 000 euros.
00:24:50 - D'accord, mais alors le reste, comment ils ont réagi ?
00:24:52 - Mal. - Mal ?
00:24:54 - Mal, on me parle plus, j'ai eu aucun article
00:24:56 dans Libération, et aucun article dans Valeurs Actuelles,
00:24:58 parce que je tape aussi bien sur les types de gauche
00:25:00 que sur les types de droite. Et je pars du principe
00:25:02 que la corruption, c'est pas
00:25:04 un parti politique, c'est un système.
00:25:06 - C'est un état d'esprit, presque.
00:25:08 - Oui, mais alors maintenant, en France, ça devient même
00:25:10 une règle.
00:25:12 C'est-à-dire que plus on est corrompu,
00:25:14 plus on a des chances d'arriver à être élu.
00:25:16 - Et alors, justement,
00:25:18 ils ont réagi, comment on sait,
00:25:20 en vous envoyant des courants ?
00:25:22 - Oh, j'ai eu 7 ans de sarcophage
00:25:24 dans mon travail. Vous savez ce que c'est
00:25:26 qu'être au placard ? - Certes.
00:25:28 - Moi, c'est en dessous. J'étais dans un sarcophage.
00:25:30 Dans un bureau sans fenêtre,
00:25:32 avec deux portes blindées pour venir me voir,
00:25:34 plus de secrétariat. - C'était au moment où vous étiez...
00:25:36 - Dès que j'ai sorti mon premier livre...
00:25:38 - À la municipalité, vous étiez. - Oui, j'étais à la communauté
00:25:40 de la beauté d'agglomération, dont le président
00:25:42 est un type qui s'appelait Manuel,
00:25:44 Manuel Valls, je crois, qui n'a pas du tout
00:25:46 aimé mes livres, malgré le fait
00:25:48 que ce que je mets
00:25:50 est purement factuel. C'est-à-dire que je n'invente
00:25:52 rien. Je ne suis pas un type
00:25:54 qui fait des rumeurs. Je ne parle que de
00:25:56 concret, de vérité. Et je pense que
00:25:58 la vérité, comme on dit,
00:26:00 au niveau des élus, n'est pas forcément
00:26:02 bonne à dire, par moment. - Mais alors,
00:26:04 quand ça a atteint ce stade, c'est-à-dire que eux,
00:26:06 effectivement, je me rappelle
00:26:08 très très bien de ce livre et des suivants,
00:26:10 où vous mettez des rancs à caractère gras.
00:26:12 - Oui. - C'est ça. En plus,
00:26:14 vous stigmatisez, en plus.
00:26:16 - Et j'ai continué dans le dernier,
00:26:18 dans "Le pouvoir du pire", parce que j'ai constaté que sur
00:26:20 un individu, dont je vais donner le nom,
00:26:22 notez bien, il s'appelle Christian
00:26:24 Nègre. C'est un monsieur qui est
00:26:26 un haut fonctionnaire, qui pendant 10 ans,
00:26:28 10 ans, au moins, s'est
00:26:30 amusé à donner des diurétiques
00:26:32 à des femmes, et à leur faire attendre
00:26:34 2 ou 3 heures pour qu'elles puissent aller
00:26:36 faire pipi, et quand elles faisaient pipi,
00:26:38 filmaient ou regardaient ce qu'elles faisaient.
00:26:40 Dans tous les journaux que j'ai vu sur cette affaire,
00:26:42 pas une seule fois, j'ai vu le nom
00:26:44 de ce monsieur-là. Eh bien, moi, ça tombe bien,
00:26:46 je l'ai mis dans le livre, je l'ai mis en gras,
00:26:48 justement. Il s'appelle Christian Nègre,
00:26:50 c'est un haut fonctionnaire qui faisait, qui donnait
00:26:52 des diurétiques à des femmes, et qui a été couvert,
00:26:54 couvert, pendant plus de 10 ans.
00:26:56 - Couvert pendant plus de 10 ans. - Ben oui !
00:26:58 Tout le monde le savait ! Dans les petits milieux,
00:27:00 on sait. Sauf que plus tu montes
00:27:02 dans l'hierarchie, moins on ose t'attaquer. Et comme
00:27:04 en plus, il s'occupait un petit peu de DRH,
00:27:06 le problème, c'est qu'il fallait se plaindre à lui-même.
00:27:08 Mais il y a eu des lettres qui ont été faites, il y a des femmes qui se sont plaintes.
00:27:10 En 2015, il y a des femmes qui ont écrit
00:27:12 à deux ministres. Il n'y en a pas
00:27:14 un qui a répondu.
00:27:16 - Oui, et c'est...
00:27:18 Et en même temps, vous êtes inattaquable, parce que
00:27:20 vous avez les preuves de ce que vous avancez.
00:27:22 - Ah mais j'adore ! J'aimerais qu'on me fasse
00:27:24 des procès sur du factuel, puisque le principe
00:27:26 de la diffamation, c'est de prouver
00:27:28 ce que vous êtes en train de dire. Moi, je n'écris
00:27:30 que si j'ai les preuves. Et sur les
00:27:32 1700 noms que j'ai mis, j'ai fait une erreur.
00:27:34 - Et alors, justement,
00:27:36 depuis... Alors, le dernier, on va
00:27:38 en parler, évidemment, du pouvoir du pire.
00:27:40 Pourquoi d'ailleurs ce nom,
00:27:42 le pouvoir du pire ? - Parce qu'on arrive vraiment
00:27:44 dans le pouvoir du pire. Dieu sait
00:27:46 que je commence à avoir un certain âge,
00:27:48 comme vous André. Non, non, vous êtes très
00:27:50 jeune encore. Et donc, j'ai vu
00:27:52 pas mal de choses depuis un paquet d'années,
00:27:54 depuis 1958. Aujourd'hui,
00:27:56 on arrive vraiment dans le pire du pire.
00:27:58 Je vais vous donner un exemple.
00:28:00 Sous le gouvernement Hollande, que je scrutais
00:28:02 déjà, j'avais
00:28:04 référencé 30%
00:28:06 de membres du gouvernement
00:28:08 Hollande qui avaient eu affaire à la justice
00:28:10 ou au fisc. - D'une manière ou d'une autre.
00:28:12 - Justice ou fisc.
00:28:14 Je truande sur ma déclaration,
00:28:16 je truande sur mes impôts, etc. Aujourd'hui, avec le
00:28:18 gouvernement Macron, qui soit disant
00:28:20 était un nouveau monde, soit disant
00:28:22 devait nous apporter... - Le monde
00:28:24 d'après. - Le monde d'après, un monde
00:28:26 heureux, sans corruption. J'en suis à
00:28:28 60%.
00:28:30 Il y a 60% des membres du gouvernement
00:28:32 depuis 2017, de monsieur
00:28:34 Macron, qui ont eu affaire au fisc ou à la
00:28:36 justice. Est-ce que c'est ça le nouveau monde ?
00:28:38 - Et vous le prouvez.
00:28:40 - Ah mais, moi j'ai les preuves, je suis factuel !
00:28:42 Je peux vous sortir une base errati,
00:28:44 je peux vous sortir plein de choses.
00:28:46 Une ministre de la Culture qui n'a pas fait
00:28:48 des déclarations de changement de
00:28:50 travaux dans sa boutique. On a tout ça.
00:28:52 - On va parler de tout ça
00:28:54 après une petite pause,
00:28:56 on va continuer, et je vais vous dire, il y aura des choses
00:28:58 à dire, parce que Philippe Pascot, encore une fois,
00:29:00 il dégaine. - Ça passe ou ça casse.
00:29:02 - Et vous pouvez intervenir sur Sud Radio pour
00:29:04 interpeller Philippe Pascot et son livre "Le pouvoir
00:29:06 du pire". Vous nous appelez au 0826
00:29:08 300 300. A tout de suite sur Sud Radio.
00:29:10 - Je n'aime pas
00:29:12 la blanquette de veau.
00:29:14 Je n'aime pas la blanquette
00:29:16 de veau. - Sud Radio
00:29:18 Bercov dans tous ses états. - Ah bah je suis
00:29:20 pas le seul, je vais vous dire, il y en a beaucoup
00:29:22 qui sont dans tous leurs états quand ils lisent les livres
00:29:24 de Philippe Pascot, parce que lui,
00:29:26 il va, il va, c'est
00:29:28 allez, c'est un chien truffier, quoi.
00:29:30 Il va partout, il va sortir les truffes,
00:29:32 mais alors, quelles truffes ? Alors, justement,
00:29:34 Philippe Pascot, comment vous travaillez ?
00:29:36 Enfin, depuis "Déli délu", depuis...
00:29:38 Alors, je rappelle donc,
00:29:40 il faut le lire celui-là, parce que vraiment, il y a
00:29:42 beaucoup de choses. "Le pouvoir du pire" qui vient
00:29:44 sortir chez Max Milot. Comment vous travaillez ?
00:29:46 Votre méthode de travail, comment vous faites ?
00:29:48 - Je travaille la nuit, j'ai 600 mails
00:29:50 par jour à lire.
00:29:52 Je suis abonné à une
00:29:54 trentaine de journaux, et j'adore
00:29:56 soulever sous le tapis. C'est-à-dire que je sais
00:29:58 lire où les gens ne regardent pas. Parce que les gens ne lisent
00:30:00 plus, les gens ne regardent plus.
00:30:02 Et par exemple, dans un contrat, moi je regarde
00:30:04 toujours les petites lignes d'abord. - Ah ouais,
00:30:06 les lignes irrisibles de Pascot. - Les toutes petites,
00:30:08 ou celles qui sont en 45ème page.
00:30:10 À partir du moment où vous faites ça,
00:30:12 l'information, vous la trouvez. Nous sommes encore
00:30:14 dans des pays où on peut aller chercher l'information.
00:30:16 Le problème, c'est que les gens vont la chercher de moins
00:30:18 en moins. Donc, de plus en plus, elle est
00:30:20 fermée, et elle est accessible
00:30:22 à quelques personnes. J'adore lire les textes
00:30:24 de loi. - Ouais.
00:30:26 - Bon, je sais que c'est pas très sexy.
00:30:28 - Non, mais c'est là où on trouve...
00:30:30 - Mais c'est là où on trouve des choses. Dans les
00:30:32 jaunes, on trouve plein de choses. Il y a encore des endroits
00:30:34 où on peut trouver. Et puis, j'ai... Allez.
00:30:36 15%
00:30:38 d'informations qui
00:30:40 m'arrivent par des gens qui,
00:30:42 eux, ne peuvent pas les sortir. - Je vais vous
00:30:44 demander, vous devez quand même avoir des gens
00:30:46 que vous connaissez, en qui disent "attends, j'ai des choses à faire".
00:30:48 - J'ai quelques informateurs, mais ça devient de plus en plus
00:30:50 difficile. Parce que, comme je suis très surveillé,
00:30:52 c'est difficile de
00:30:54 voir des gens sans qu'ils... - Vous les rencontrez
00:30:56 dans une clairière, dans un bois... - J'ai
00:30:58 un certain nombre de systèmes qui font que
00:31:00 je rends la tâche très difficile à
00:31:02 la DGSI quand elle veut me
00:31:04 pister quand je rencontre quelqu'un.
00:31:06 Mais j'applique uniquement leur système à eux.
00:31:08 C'est pas compliqué. - Est-ce que c'est pas un peu le système
00:31:10 du canard enchaîné, quelque part, qui est pour moi
00:31:12 un compliment ? - Mais j'adore !
00:31:14 Je travaille avec le canard enchaîné depuis maintenant
00:31:16 35 ans. À une époque,
00:31:18 il y a 35 ans, je donnais des informations
00:31:20 au canard enchaîné sur certaines choses.
00:31:22 - Et là, vous le faites pour vos bouquins.
00:31:24 - Bah oui ! J'ai un moment donné, je me suis dit "bon, on sait bien
00:31:26 de le filer au canard, mais tant qu'à faire, essayez de le faire
00:31:28 pour moi". - Alors,
00:31:30 l'autre titre qui vient de paraître, on en reparlera,
00:31:32 "Les cons, ça ose tout,
00:31:34 moi aussi". Vous pensez que
00:31:36 pour faire ce que vous faites, il faut quand même être
00:31:38 un peu con au bon sens du terme ? - Il faut être con et inconscient.
00:31:40 Les gens me disent "mais comment ça se fait
00:31:42 que t'es encore vivant ?"
00:31:44 Je vais vous t'inviter une anecdote marrante à ce sujet-là.
00:31:46 Je faisais des danses à Saint-Lôme un jour, et il y a
00:31:48 un monsieur, il achète tous mes livres.
00:31:50 J'étais content, mais il exige
00:31:52 que je mette la date
00:31:54 à laquelle il a acheté le livre sur
00:31:56 ma dédicace. Première dédicace, je mets
00:31:58 la date, deuxième, je mets la date,
00:32:00 au bout du quatrième, je lui dis "mais pourquoi
00:32:02 vous voulez que je mette la date, monsieur ?"
00:32:04 "Vous, avec ce que vous avez écrivé,
00:32:06 on va vous buter un jour. Donc je pourrais
00:32:08 revendre vos livres deux fois plus cher."
00:32:10 - Oui, il est pas mal !
00:32:12 - C'est un bon lanceur d'argument de vente.
00:32:14 - Oui, c'est très joli. Oui, ça va me loire.
00:32:16 - C'est ça, ça va monter. Dès qu'on va
00:32:18 vous tuer, comme il y a la date, je vais pouvoir
00:32:20 le vendre plus cher. - Donc, en fait, pour revenir
00:32:22 à ça, vous notez tout,
00:32:24 vous regardez les contrats,
00:32:26 vous fouinez... - Et je vérifie.
00:32:28 Surtout, je ne fais pas ce que font
00:32:30 la plupart des gens aujourd'hui. C'est pas
00:32:32 parce qu'il y a 60 000 likes
00:32:34 sur une information que c'est vrai.
00:32:36 Donc je les vérifie, je les vérifie.
00:32:38 Je me suis même fait
00:32:40 tuer pour ça, parce qu'il y a un moment donné, on voulait que j'intervienne
00:32:42 sur la pédophilie, et j'ai dit
00:32:44 "je n'écris que si j'ai la preuve".
00:32:46 Je n'écris pas sur les rumeurs.
00:32:48 Donc c'est plus de travail.
00:32:50 Je vérifie trois fois avant de publier
00:32:52 une information. Parce que j'aime pas les procès.
00:32:54 - Oui, oui, absolument.
00:32:56 - Et qui sont à l'affût.
00:32:58 Le ministère, une fois, a payé deux
00:33:00 stagiaires pendant trois mois, sur mes deux premiers bouquins,
00:33:02 trois bouquins,
00:33:04 il a payé deux stagiaires pendant
00:33:06 trois mois pour savoir si on pouvait me coincer
00:33:08 à l'intérieur de mes livres. Et je le sais, parce qu'il y a un des stagiaires
00:33:10 qui est venu me voir six mois après
00:33:12 en me disant "M. Pascot, vous savez, j'ai été payé
00:33:14 pour vérifier ce que vous écriviez". "Ah bon ? Qui ?"
00:33:16 "Le ministère de l'Intérieur". "Ah bon ?"
00:33:18 - Vous créez des emplois.
00:33:20 - Ah mais ça m'a beaucoup amusé.
00:33:22 Je dis "cherchez, cherchez".
00:33:24 - Mais au fond,
00:33:26 ce qui est très intéressant,
00:33:28 c'est que, et vous le savez,
00:33:30 alors vous dénoncez, vous montrez,
00:33:32 alors vous dites que le niveau de corruption
00:33:34 - Augmente. Plus on monte en haut de la hiérarchie.
00:33:36 - Entre dix ans,
00:33:38 on va pas monter à...
00:33:40 Augmente, pourquoi ?
00:33:42 - Parce que c'est le système, parce qu'aujourd'hui les lobbies
00:33:44 prennent le pouvoir sur les hommes politiques,
00:33:46 parce qu'aujourd'hui une campagne
00:33:48 d'électoral coûte de plus en plus cher.
00:33:50 Vous savez combien coûte une campagne présidentielle,
00:33:52 André ?
00:33:54 50 millions d'euros.
00:33:56 Deuxième tour. Et qu'on me dise pas
00:33:58 que c'est pas vrai. Il y a un type qui s'appelle
00:34:00 Sarkozy qui s'est fait gauler à la hauteur
00:34:02 de 40 millions. Vous les avez, les 40 millions d'euros ?
00:34:04 - Bien moi je sais pas non plus.
00:34:06 - Donc à partir du moment où vous mettez 40 millions d'euros
00:34:08 sur la table, en 6-7 mois,
00:34:10 ça me rappelle un type qui s'est fait dire
00:34:12 en mai 2017, ça.
00:34:14 En 6-7 mois, vous posez 40 millions d'euros
00:34:16 sur la table, 22 millions
00:34:18 officiellement, bien entendu.
00:34:20 - Il y a des généreux donateurs. - Et bien voilà.
00:34:22 Et moi si je te donne un million ou deux millions d'euros,
00:34:24 je veux le retour sur investissement,
00:34:26 c'est pas de l'altruisme complet.
00:34:28 Donc quand vous avez compris ça, ça va
00:34:30 très très vite. L'argent aujourd'hui est en train
00:34:32 de corrompre la politique. Et la
00:34:34 soupe est bonne. - Mais c'est pas nouveau ça, du temps
00:34:36 de Balzac, ça existait. - Sauf que
00:34:38 ça s'accélère. Mais c'est pas une raison
00:34:40 parce que c'était déjà là-bas,
00:34:42 ça s'accélère aujourd'hui parce que
00:34:44 aujourd'hui c'est plus facile de faire des virements bancaires,
00:34:46 aujourd'hui c'est plus facile quand l'argent circule.
00:34:48 Avant déjà c'était plus compliqué.
00:34:50 Maintenant c'est tellement facile
00:34:52 de bousiller une entreprise, c'est tellement facile.
00:34:54 Avant ça prenait un petit peu de temps.
00:34:56 Maintenant ça va très très vite. Donc
00:34:58 les mauvaises choses vont aussi de plus en plus vite.
00:35:00 Et la soupe est vachement bonne en tant qu'élu.
00:35:02 Je l'étais, j'ai fait 25 ans d'élu.
00:35:04 Je peux vous assurer. - Vous étiez évrie,
00:35:06 conseiller. - J'ai été conseiller régional, président
00:35:08 de la fédération, de la
00:35:10 commission... - De la commémoration.
00:35:12 - De la commission apprentissage,
00:35:14 formation et apprentissage sur toute l'île
00:35:16 de France. J'avais 800 millions d'euros
00:35:18 à gérer entre guillemets par an. J'étais maire
00:35:20 adjoint d'évrie jusqu'à
00:35:22 ce qu'on peut mettre dans un sarcophage
00:35:24 à cause de l'écriture de mes livres.
00:35:26 Donc je sais de quoi je parle.
00:35:28 Je sais de quoi je parle. Et être élu aujourd'hui,
00:35:30 quoi qu'on en dise, la soupe est très très
00:35:32 bonne. La preuve, et je vais vous la dire,
00:35:34 je suis fou de rage après le président
00:35:36 du Sénat aujourd'hui, qui refuse...
00:35:38 - Gérard Larcher. - Oui, qui refuse
00:35:40 officiellement de donner le montant
00:35:42 exact de sa retraite et de donner comment
00:35:44 la retraite des sénateurs est
00:35:46 calculée. Je dis bien qu'il le refuse
00:35:48 officiellement en plus. Ce type-là
00:35:50 qui vient de réduire la retraite de l'ensemble
00:35:52 des Français, refuse de donner le montant de la sienne.
00:35:54 J'ai comme un malaise.
00:35:56 - Vous la connaissez, vous ?
00:35:58 - La présidente du Sénat.
00:36:00 - Je suis en train de creuser dessus. Qui s'inquiète pas, on va le savoir.
00:36:02 - Et dites-moi,
00:36:04 par rapport à cela,
00:36:06 vous disiez, hors entelle,
00:36:08 vous disiez le problème, parce que vous vous êtes connus,
00:36:10 et il y en a, et il faut dire, il y a des gens très très
00:36:12 honnêtes, et enfin, même sincères,
00:36:14 mais qui à un moment donné, peut-être,
00:36:16 je sais pas, est-ce que c'est le pouvoir,
00:36:18 est-ce que c'est l'accession à une charge
00:36:20 qui peuvent un peu leur faire péter les plombs,
00:36:22 comme on dit visiblement ?
00:36:24 - Je vais prendre un autre exemple qu'on comprenne bien.
00:36:26 Mai 2017,
00:36:28 les gens qui se sont présentés comme députés,
00:36:30 les gens qui se sont présentés comme députés,
00:36:32 c'était pas des vieux politicards, c'était des gens qui allaient
00:36:34 remplacer la vieille politique. C'était plein de gens
00:36:36 de la société civile.
00:36:38 Faut pas l'oublier. - Bien sûr.
00:36:40 - Eh bien je vais vous donner un truc. Avant le renouvellement
00:36:42 des députés, 87 d'entre eux,
00:36:44 87 d'entre eux,
00:36:46 n'ont pas mis les pieds, une seule fois,
00:36:48 à l'Assemblée nationale
00:36:50 en un an et demi. Ces gens-là,
00:36:52 qui étaient de la société civile,
00:36:54 qui étaient là pour changer les choses, ont fait parfois
00:36:56 pire que les députés
00:36:58 du vieux monde. - Vous voulez dire 87
00:37:00 d'entre eux ne sont jamais mis à l'Assemblée ?
00:37:02 - 87 députés n'ont pas mis
00:37:04 les pieds pendant un an et demi
00:37:06 dans l'enceinte de l'Assemblée nationale.
00:37:08 Pour des gens qui
00:37:10 prêchaient un nouveau monde, les mecs,
00:37:12 vous faites pire que ceux d'avant.
00:37:14 Et c'est vrai. Donc ça veut dire quoi ?
00:37:16 Ça veut dire que ces gens-là qui étaient honnêtes,
00:37:18 sont pas devenus malhonnêtes, ils sont devenus
00:37:20 malhonnêtes à cause du système.
00:37:22 Parce que quand vous rentrez dans ce genre de système,
00:37:24 on vous propose tellement d'avantages
00:37:26 que vous goûtez à la soupe.
00:37:28 Et comme vous trouvez la soupe vachement bonne,
00:37:30 vous avez envie de la garder.
00:37:32 Et surtout, de ne pas la partager.
00:37:34 - Mais dites-moi juste,
00:37:36 avant qu'on fasse
00:37:38 une petite pause encore, et qu'on accueille...
00:37:40 Philippe Ascot, quand même,
00:37:42 ne peut pas le généraliser, ne peut pas dire qu'il n'y a
00:37:44 que des corrompus, que des malhonnêtes,
00:37:46 que des pourris, c'est pas vrai. - Je le dis toujours,
00:37:48 c'est pas Jacobin, il y a des élus honnêtes.
00:37:50 Le problème c'est qu'il y en a de moins en moins.
00:37:52 Parce que plus vous montez dans la hiérarchie
00:37:54 des élus, le petit élu
00:37:56 de base, le petit merdeux de commune,
00:37:58 c'est hyper honnête, ils dépensent plus d'argent
00:38:00 que la peu d'indemnités qu'ils ont.
00:38:02 Cela, il n'y a rien à dire. Mais plus
00:38:04 vous montez dans la hiérarchie,
00:38:06 plus vous vous rendez compte qu'ils sont obligés
00:38:08 tellement de faire de compromis, d'avaler
00:38:10 des couleurs, que ces mecs-là
00:38:12 se corrompent automatiquement.
00:38:14 Ils vont dans des dîners, à Paris je sais,
00:38:16 il y en a encore eu quelques-uns qui ont fait des dîners spécifiques.
00:38:18 Quand vous faites trois dîners par semaine,
00:38:20 avec des chefs d'entreprise, quand vous êtes député, etc.
00:38:22 "Ah mon nez, je te rends service,
00:38:24 tu me rends service, on se rend service,
00:38:26 et on se tient par la barbichette." - Et puis c'est pas ça,
00:38:28 on dit "Il est sympathique, je vais pas lui en vouloir."
00:38:30 - C'est exactement ça.
00:38:32 "Je pensais, oui, c'est vrai, que c'est un capitaliste,
00:38:34 mais je vais pas lui en vouloir." - C'est ça.
00:38:36 "Non, je le connais bien, il est sympa,
00:38:38 pas lui, les autres, oui,
00:38:40 mais pas le mien." Très joli ça.
00:38:42 - Vous nous appelez
00:38:44 pour faire réagir avec
00:38:46 Philippe Pascot pour son livre "Auteur du pouvoir du pire"
00:38:48 chez Max Milot, 0826-300-300.
00:38:50 A tout de suite sur Sud Radio.
00:38:52 "Les français parlent au français.
00:38:54 Les carottes sont cuites.
00:38:56 Les carottes sont cuites."
00:38:58 "Sud Radio Bercov
00:39:00 dans tous ses états."
00:39:02 - Et Philippe Pascot, écrivain, journaliste,
00:39:04 le plus grand fouille-mère de la politique française,
00:39:06 "Auteur de le pouvoir du pire"
00:39:08 chez Max Milot,
00:39:10 et franchement, ça vaut le coup aussi que vous fouillez,
00:39:12 aussi, vraiment lisez son livre.
00:39:14 Et puis l'autre, un autre livre,
00:39:16 parce qu'il fait tout par deux, lui,
00:39:18 voilà, c'est "Les cons s'ahosent tous",
00:39:20 moi aussi, effectivement,
00:39:22 aux éditions Bonneton.
00:39:24 Alors, Philippe Pascot, au fond,
00:39:26 vous avez, c'est votre
00:39:28 combien bouquin,
00:39:30 20e bouquin sur ce sujet ?
00:39:32 - J'en suis à 8 ou 9.
00:39:34 Quand on aime, on compte plus.
00:39:36 Et j'ai de quoi faire encore
00:39:38 5 ou 6 livres, malheureusement.
00:39:40 - Et l'idée de base,
00:39:42 c'est de dire, écoutez,
00:39:44 moi j'expose, voilà ce qu'il en est,
00:39:46 après, faites ce que vous voulez, on le fait friable.
00:39:48 - Avouez de vous en emparer et de ne pas vous laisser faire.
00:39:50 La meilleure façon d'éviter les abus,
00:39:52 c'est la transparence.
00:39:54 Plus on est transparent dans les livres, moins ils peuvent abuser d'un.
00:39:56 Et on a quelques réussites grâce à ça.
00:39:58 Quand j'ai sorti "Pire d'État" en 2015,
00:40:00 d'abord, c'était un moteur
00:40:02 pour les Gilets jaunes, parce qu'ils sont plus inspirés,
00:40:04 c'est le livre qui parlait des avantages
00:40:06 et des privilèges des élus.
00:40:08 Ils ne savaient pas, ils étaient au courant,
00:40:10 mais sans savoir exactement.
00:40:12 Quand vous savez exactement, c'est beaucoup plus difficile.
00:40:14 Moi, pendant 35 ans,
00:40:16 avant d'être mis dans mon sarcophage,
00:40:18 j'ai affiché mon salaire
00:40:20 au-dessus de ma tête dans mon bureau.
00:40:22 Les jeunes qui venaient me voir,
00:40:24 "Ah Philippe, tu gagnes 2500 euros."
00:40:26 Ben ouais, je gagne 2500 euros, à l'époque c'était bien.
00:40:28 - Ah ouais, c'était bien.
00:40:30 - Ben ouais, mais tu vois, je travaille le samedi,
00:40:32 je m'arrête à 19h, et quand tu lis le transparent,
00:40:34 ben ouais, mais en fin de compte, tu gagnes pas assez.
00:40:36 T'as raison, je gagne pas assez.
00:40:38 Donc, plus on est transparent, moins il évite les abus.
00:40:40 C'est aussi simple que ça. Et en politique,
00:40:42 plus tu caches, plus tu peux faire n'importe quoi.
00:40:44 Et moi, mon boulot, c'est justement
00:40:46 de soulever le tapis et dire "Non, ça, faut pas cacher,
00:40:48 M. Collère." - Un peu de lumière, là.
00:40:50 - Ben ouais, c'est trop facile de faire des petites affaires
00:40:52 sans que les autres le sachent.
00:40:54 C'est trop facile de dire que t'as une chemise blanche,
00:40:56 alors qu'en fin de compte, t'as un slip sale.
00:40:58 - Et alors, justement, Philippe, est-ce que vous avez,
00:41:00 dans vos livres, est-ce que vous avez
00:41:02 permis d'obtenir
00:41:04 soit des sanctions, soit des...
00:41:06 - Oui. Grâce, pas qu'à moi,
00:41:08 mais grâce à mon livre et à d'autres
00:41:10 journalistes géniaux comme M. Le Breton,
00:41:12 comme etc., on a réussi à faire bouger
00:41:14 l'IRFM, qui est devenu maintenant
00:41:16 autre chose. C'est pas tout à fait ça encore.
00:41:18 On a réussi à faire bouger l'histoire
00:41:20 de la...
00:41:22 de la somme qu'ils versaient aux députés,
00:41:24 ex-députés, leurs femmes, leurs enfants,
00:41:26 quand ils mourraient. Les frais d'enterrement.
00:41:28 - Ah oui, les frais d'enterrement. - Ben ouais !
00:41:30 Si on l'avait pas dit,
00:41:32 ça aurait continué. Et on n'a pas tout à fait réussi,
00:41:34 parce qu'on a réussi au niveau des députés.
00:41:36 C'est passé de 18 000 à 2 500 euros.
00:41:38 Les ex-députés, hein !
00:41:40 - Parce qu'ils touchaient... Il y avait indemnité
00:41:42 18 000 euros. - Oui, tu mourrais, t'étais un ex-député
00:41:44 18 000 euros. - Et rappelez l'IRFM.
00:41:46 C'est quoi ? - Ben, l'IRFM, c'est l'indemnité
00:41:48 représentative de frais de mandat. C'était les
00:41:50 5 700 euros
00:41:52 nets d'impôts
00:41:54 que touchaient les députés, avant qu'on s'en mêle.
00:41:56 - Tous les députés. Chaque député, il faisait ça. - Tous, chaque député.
00:41:58 6 200 euros pour les sénateurs,
00:42:00 et 5 700 euros pour les députés.
00:42:02 Et ils en faisaient ce qu'ils voulaient.
00:42:04 - Et on leur donnait ça, et puis...
00:42:06 - Ah ben, il y en a qui se sont achetés des maisons,
00:42:08 des appartements, de la lingerie,
00:42:10 enfin, etc. Ça continue, hein !
00:42:12 Ça continue. Mais c'est un peu plus serré,
00:42:14 maintenant. Maintenant, c'est autre chose.
00:42:16 Ils ont remonté un autre truc. - Le même montant.
00:42:18 - C'est toujours le même montant.
00:42:20 Ils ont le droit de s'acheter une voiture avec,
00:42:22 mais ils sont obligés de déclarer.
00:42:24 Donc là, ils sont un peu plus pistés.
00:42:26 Alors après, on peut...
00:42:28 continuer à creuser, parce qu'il y a un déontologue
00:42:30 qui ne peut les vérifier qu'une fois tous les 5 ans.
00:42:32 Il y a encore beaucoup de députés, et c'est pas bien,
00:42:34 qui font des doubles de leur note de restaurant.
00:42:36 Pour se faire rembourser deux fois.
00:42:38 - Ah, carrément ! - Oui, oui, oui.
00:42:40 Mais j'ai les preuves.
00:42:42 Attention à vous. J'ai les preuves.
00:42:44 Mais il y en a toujours qui abusent.
00:42:46 Parce que le système fait qu'ils peuvent abuser.
00:42:48 Ce qu'il faut, c'est qu'on serre le système.
00:42:50 C'est le système, en fin de compte, qui n'est pas bon.
00:42:52 Si jamais le système était un peu plus sérieux,
00:42:54 et qu'ils ont vérifié un petit peu plus,
00:42:56 il y aurait moins de tentations.
00:42:58 - Alors, qu'est-ce que vous répondez ?
00:43:00 Je ne me fais pas l'avocat du diable.
00:43:02 Ils ne méritent pas ça, les pauvres députés.
00:43:04 - Il y en a qui sont honnêtes.
00:43:06 - Il faut le dire. Et ne me dites pas qu'au Maudiard,
00:43:08 il y a aussi des poissons volants,
00:43:10 mais ce n'est pas la majorité de l'espèce.
00:43:12 - Mais ce n'est pas la majorité, malheureusement.
00:43:14 - Mais qu'est-ce que vous répondez à quelqu'un
00:43:16 qui vous dit "Attendez, vous êtes bien gentil,
00:43:18 mais comme vous, Philippe Basco,
00:43:20 on vous disait "Ah oui, mais t'es pas assez payé".
00:43:22 J'ai besoin, j'ai famille, etc."
00:43:24 Et que voilà, il faut que j'ai une...
00:43:26 Vous savez, je rencontre des gens,
00:43:28 je gêne des gens...
00:43:30 - Honnêtement, entre nous,
00:43:32 ils se sont bien payés, il ne faut pas déconner.
00:43:34 Donc les députés qui disent comme,
00:43:36 je l'ai mis dans le livre.
00:43:38 Moi, avec 5000 euros, je n'arrive pas à finir
00:43:40 les fins du mois, et je suis obligé de m'acheter des pattes.
00:43:42 Arrêtez de rigoler, j'ai été élu,
00:43:44 je sais tous les avantages qu'il y a à côté.
00:43:46 Ils ne payent pas leur Internet, ils ne payent pas leur téléphone.
00:43:48 Moi, j'ai même un député qui se faisait rembourser
00:43:50 ses costumes en faisant venir
00:43:52 le couturier dans l'Assemblée nationale.
00:43:54 Arrêtez un petit peu de décence
00:43:56 par rapport aux gens qui aujourd'hui sont au RSA
00:43:58 avec 500 balles et qui dorment
00:44:00 dans leur voiture. - Et il y en a.
00:44:02 - Et il y en a de plus en plus. - Et Philippe Asco,
00:44:04 à part les députés,
00:44:06 vous avez fait les maires, les députés,
00:44:08 les conseillers... - Je fais tous. - Tous. - Les sénateurs aussi.
00:44:10 - Tout ce qui est élu, en fait,
00:44:12 ce sont les élus. - Tout ce qui est élu.
00:44:14 Moi, j'ai tapé véritablement,
00:44:16 plus que quelques grands
00:44:18 patrons d'entreprise
00:44:20 ou autre chose que ça, qui vraiment
00:44:22 ne sont pas très très corrects. - Mais, généralement,
00:44:24 ce sont les élus. - La plupart du temps,
00:44:26 c'est les élus. Parce que, parce que, ces gens-là,
00:44:28 c'est des gens qui nous représentent.
00:44:30 C'est des gens qui prennent des décisions
00:44:32 et je l'ai fait en tant qu'élu pour 20 ans
00:44:34 dans votre vie. Moi, je dis qu'un élu
00:44:36 qui est pris la main dans le sac,
00:44:38 aujourd'hui, on lui accorde des circonstances atténuantes.
00:44:40 Moi, je trouve plutôt qu'il devrait avoir des circonstances
00:44:42 aggravantes. Quand je vois qu'un type comme Balladur
00:44:44 sur l'affaire Caracciu a été condamné à
00:44:46 deux mois avec sursis.
00:44:48 Mais quelle honte !
00:44:50 Tu voles un paquet de chewing-gum, aujourd'hui.
00:44:52 Il y a un type qui a volé un paquet de pâtes, etc.
00:44:54 Il a été condamné à trois mois ferme.
00:44:56 Trois mois ferme !
00:44:58 Deux mois avec sursis sur l'affaire Caracciu,
00:45:00 alors qu'il y a eu des gens qui sont morts dans cette affaire.
00:45:02 Je ne peux pas l'accepter.
00:45:04 - Selon que vous serez puissant
00:45:06 ou misérable, les jugements de cour.
00:45:08 - Oui, et ça s'aggrave avec Claire Macron.
00:45:10 - Oui.
00:45:12 Alors, vous n'avez pas touché la justice, en revanche ?
00:45:14 - Oui, j'ai touché la justice aussi.
00:45:16 Tout ce qui est
00:45:18 corrompu et qui ne fonctionne pas.
00:45:20 La justice qui ne fonctionne pas favorise
00:45:22 la corruption. Quand vous voyez qu'ils ont monté
00:45:24 le truc d'intérêt,
00:45:26 j'arrive jamais à le dire, ce truc-là. Faut avouer demi-pardonné.
00:45:28 C'est-à-dire que vous volez,
00:45:30 vous l'avouez, vous passez dans un petit bureau,
00:45:32 on vous donne une petite amende et vous ressortez.
00:45:34 Surtout pas de publicité. Moi, j'ai chopé une nana
00:45:36 comme ça, qui avait tourné 300 000 euros.
00:45:38 300 000 euros.
00:45:40 A une association plus handicapée.
00:45:42 Déclarée plaide et coupable.
00:45:44 Je passe au machin. Personne
00:45:46 ne le savait. Personne
00:45:48 ne le savait. Non, non. Moi, je l'ai écrit, je l'ai dit.
00:45:50 Et en fin de compte, trois mois après, elle est obligée de démissionner.
00:45:52 Mais si je ne l'avais pas dit,
00:45:54 si je n'avais pas téléphoné à la Provence,
00:45:56 à monsieur... Comment il s'appelait ?
00:45:58 - Défenseur des droits ?
00:46:00 - Non, défenseur des droits, il en a rien à foutre.
00:46:02 Non, non, j'avais téléphoné à la Provence,
00:46:04 à Bailet, la dépêche du midi.
00:46:06 J'avais téléphoné aussi
00:46:08 à Tapie, etc.
00:46:10 Ils n'ont rien, ils ne voulaient rien publier.
00:46:12 "Ouais, tu comprends, c'est une affaire qui est passée,
00:46:14 Pascot, tu nous fais chier, comme vous n'avez que des étapis,
00:46:16 tu nous fais chier, etc."
00:46:18 Ok, pas de problème, je suis passé par des petits blogs
00:46:20 de gens.
00:46:22 Et ça s'est répandu, ça a fait le buzz,
00:46:24 ça a fait le buzz, et là, au bout de trois mois,
00:46:26 elle a démissionné. Parce que c'est normal.
00:46:28 Quand tu détournes 300 000 euros dans ton boulot,
00:46:30 t'es viré.
00:46:32 - Même moi.
00:46:34 - Non, non, il y en a,
00:46:36 regardez, il a oublié de déclarer 300 000 euros dans ses impôts.
00:46:38 En plus, c'est le ministre de la Justice.
00:46:40 Il les rembourse, on lui dit plus rien.
00:46:42 Il les rembourse, on lui dit plus rien.
00:46:44 Chapeau ! Ça vaut le coup d'être ministre
00:46:46 et de détourner.
00:46:48 Pardon, excusez-moi, monsieur le ministre.
00:46:50 300 000 euros.
00:46:52 - Non, mais c'est vrai.
00:46:54 Et on pourrait en faire, je vous dis,
00:46:56 en fait, on pourrait faire une liste
00:46:58 de tout cela, et par là, pendant
00:47:00 quelques heures, tu sais, des appels permanents,
00:47:02 comme ça. Mais on va recevoir nos auditeurs,
00:47:04 et je suis sûr qu'il y en a beaucoup, je sais qu'il y en a beaucoup.
00:47:06 - Merci à la masse.
00:47:08 0826-300-300, on accueille Sophie de Leroux.
00:47:10 Bonjour Sophie. - Oui, bonjour Sophie.
00:47:12 - Bonjour Sophie. - Bonjour. Oui, bonjour
00:47:14 monsieur Bercov, bonjour monsieur Pascot.
00:47:16 Félicitations à tous les deux
00:47:18 pour votre courage. Monsieur Pascot,
00:47:20 j'ai lu, donc, "Pire d'État".
00:47:22 Je n'ai pas du tout celui-là lire,
00:47:24 mais en fait, celui-là m'avait particulièrement
00:47:26 touché.
00:47:28 - 120 000,
00:47:30 s'il vous plaît. - Je me suis...
00:47:32 J'ai reconnu beaucoup de gens
00:47:34 au fil des pages.
00:47:36 En tout cas, les pratiques.
00:47:38 Monsieur Pascot, j'ai une question
00:47:40 à vous poser. La corruption,
00:47:42 d'après vous, elle vient d'en bas
00:47:44 vers le haut, ou elle vient d'en haut vers le bas ?
00:47:46 - Voilà, bonne question.
00:47:48 - C'est une bonne question. Elle vient d'en haut vers le bas.
00:47:50 Le problème, c'est qu'un élu
00:47:52 en haut qui truande, entraîne
00:47:54 autour de lui plein de gens qui ne disent
00:47:56 rien. - Oui, oui, c'est ça.
00:47:58 C'est ça. Vous me confortez.
00:48:00 Bon, l'histoire
00:48:02 est trop longue et je prendrai l'antenne
00:48:04 jusqu'à ce soir. Mais je me suis présentée
00:48:06 dans mon village, justement, pour dénoncer
00:48:08 la corruption. Et sur
00:48:10 ma profession
00:48:12 de foi, j'avais mis
00:48:14 selon que vous soyez puissant ou misérable.
00:48:16 Et aujourd'hui, je me bats
00:48:18 encore, voilà,
00:48:20 dans mon village, une affaire
00:48:22 de passe-droit. Alors en fait,
00:48:24 le maire a autorisé...
00:48:26 - Sophie, on ne va pas pouvoir raconter toute l'histoire.
00:48:28 - Non, mais je vais vous dire juste ça.
00:48:30 Pour se protéger,
00:48:32 parce que le maire a fait une grave erreur,
00:48:34 il est allé chercher
00:48:36 le puissant
00:48:38 conseiller départemental,
00:48:40 etc., pour se protéger
00:48:42 les uns des autres. Et en fait,
00:48:44 ça, maintenant, ça se sait. Les gens,
00:48:46 ils n'en peuvent plus. - Eh oui, ça c'est
00:48:48 vrai, Sophie.
00:48:50 Maintenant, ça se sait. Avant, ça ne se savait pas.
00:48:52 Continuez à le dire.
00:48:54 - Il s'inquiète
00:48:56 parce que je ne suis pas prête à m'arrêter
00:48:58 et je voudrais que M. Bercoff me reçoive
00:49:00 sur son antenne pour qu'on dénonce
00:49:02 plus amplement
00:49:04 nous, les petits,
00:49:06 ceux qui n'ont jamais le droit à la parole.
00:49:08 - Alors, écoutez, Sophie, moi, c'est ce que je fais, vous le savez,
00:49:10 dans l'émission. Alors, vous allez donner,
00:49:12 hors antenne, votre numéro
00:49:14 et, je vous promets, on va vous rappeler.
00:49:16 - Ah, super. Merci, M. Bercoff.
00:49:18 Merci à tous les deux. Continuez.
00:49:20 - Merci. - Merci beaucoup, Sophie. On accueille
00:49:22 Jean-Claude Delessonne. Bonjour, Jean-Claude.
00:49:24 - Oui, bonjour, M. Bercoff.
00:49:26 - Bonjour à tous. Je suis très intéressé, M. Bercoff.
00:49:28 Très intéressant, M. Bercoff, votre livre.
00:49:30 La question que je voulais vous poser,
00:49:32 la corruption, elle n'existe pas depuis hier.
00:49:34 Elle existe depuis, malheureusement,
00:49:36 des siècles et des siècles. - C'est clair.
00:49:38 - Par contre, eh oui, mais la question
00:49:40 que je voulais vous poser, est-ce que vous ne pensez pas
00:49:42 que la corruption
00:49:44 et ceux qui se corrompent,
00:49:46 sont, entre guillemets,
00:49:48 jugés aussi par des corrompus ?
00:49:50 Moi, j'ai vécu pendant des années dans les Hauts-de-Seine
00:49:52 et je ne vais pas vous citer les noms,
00:49:54 c'est pas le droit, M. Bercoff, et chapeau à vous.
00:49:56 Je ne veux pas trop en citer, mais
00:49:58 je me rappelle dans les Hauts-de-Seine pendant des années,
00:50:00 il y avait effectivement un président
00:50:02 euh... oui, d'accord,
00:50:04 et puis vous aviez un grand du BTP.
00:50:06 Bon, alors on va passer...
00:50:08 - Je connais l'affaire. Non, non, oui.
00:50:10 Alors, allez-y. Allez-y. - Voilà.
00:50:12 Alors, est-ce que les corrompus ne sont pas jugés aussi
00:50:14 par des corrompus ? Ce qui fait que...
00:50:16 - Qui met en place certains juges ?
00:50:18 C'est bien les élus.
00:50:20 Donc, ils se tiennent par la baie de Rechelsa,
00:50:22 c'est même des juges honnêtes.
00:50:24 Le problème, c'est qu'ils sont de moins en moins nombreux,
00:50:26 ils doivent de plus en plus se battre.
00:50:28 - Vous voulez dire que c'est les corrompus qui parlent aux corrompus ?
00:50:30 - Mais oui. - Et les embauchent.
00:50:32 - Mais les coupables, c'est nous, hein.
00:50:34 C'est nous qui les élisons, les élus. N'oubliez pas.
00:50:36 - Oui, c'est vrai.
00:50:38 Ne fuyons pas nos responsabilités, Lucia.
00:50:40 - Et vous continuez de nous appeler au 0826 300 300.
00:50:42 On se retrouve tout de suite avec
00:50:44 Philippe Pascot. Merci beaucoup, Jean-Claude.
00:50:46 A tout de suite. 0826 300 300.
00:50:48 - Les Français parlent au français.
00:50:50 Je n'aime pas
00:50:52 la blanquette de veau.
00:50:54 Je n'aime pas
00:50:56 la blanquette de veau.
00:50:58 - Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
00:51:00 - Vous êtes bien dans le face-à-face
00:51:02 d'André Bercoff avec Philippe Pascot
00:51:04 pour son livre "Le pouvoir du pire"
00:51:06 édité chez Max Milot. Et vous avez la parole
00:51:08 au 0826 300 300.
00:51:10 On accueille Arnaud du Val-de-Marne. Bonjour, Arnaud.
00:51:12 - Bonjour, Arnaud. - Bonjour, monsieur Bercoff.
00:51:14 Bonjour, monsieur Pascot.
00:51:16 J'ai une petite question en prenant au but.
00:51:18 Vous voulez faire sauter la République,
00:51:20 monsieur Pascot, ou quoi, là ?
00:51:22 - Pas du tout. - Avec les informations
00:51:24 que vous donnez, que vous avez
00:51:26 rédigées dans un livre,
00:51:28 ça va créer un gros malaise.
00:51:30 En tout cas, je vous félicite
00:51:32 du travail d'investigation que vous avez fait.
00:51:34 Moi, je voulais rebondir sur tout ça
00:51:36 pour vous dire, en effet, que la situation en France,
00:51:38 vous l'avez bien décrit,
00:51:40 elle est... petit à petit, elle augmente
00:51:42 dans le... dans la corruption
00:51:44 et dans la... dans le comment... dans la...
00:51:46 dans l'utilisation... dans le pire, et dans l'utilisation
00:51:48 d'un système qui est bien vérolé.
00:51:50 Je pense qu'on peut relier
00:51:52 tout ça, aujourd'hui, un petit peu, avec ce qui se passe en France.
00:51:54 J'étais déjà intervenu
00:51:56 sur Sud Radio là-dessus.
00:51:58 C'est qu'en fait, quand on regarde un peu la structure
00:52:00 politique de la France, on a une structure, actuellement,
00:52:02 qui ressemble à une structure d'entreprise.
00:52:04 C'est-à-dire que vous avez des groupes d'actionnaires qui sont représentés
00:52:06 par l'UE. La Nation,
00:52:08 la France est une filiale de ce
00:52:10 groupe d'actionnaires, comme tous les autres pays européens.
00:52:12 - Une union européenne, oui, oui, actionnaire. - Absolument.
00:52:14 Le président n'est qu'un PDG,
00:52:16 et son action ne revient qu'à,
00:52:18 si vous voulez,
00:52:20 tout simplement, appliquer les ordres de l'Union
00:52:22 européenne, en faisant passer ça
00:52:24 via des réformes, des choses comme ça.
00:52:26 Bon, on le voit bien, d'ailleurs, avec la réforme
00:52:28 des retraites, puisque,
00:52:30 si vous voulez, M. Macron n'a absolument pas
00:52:32 écouté le peuple. Et puis,
00:52:34 en ce qui concerne la partie...
00:52:36 Pourquoi il n'a pas écouté le peuple ? Parce que les ordres viennent de l'Union
00:52:38 européenne, et que c'est une imposition de l'Union européenne,
00:52:40 et qu'en fait, on retrouve exactement
00:52:42 la même chose. On va retrouver exactement la même chose,
00:52:44 puisque Mme Borne a déclaré que, dans le cadre
00:52:46 de la loi sur l'émigration,
00:52:48 il n'y avait pas de majorité. En définitive,
00:52:50 ce qui se passe, c'est que le gouvernement
00:52:52 et M. Macron attendent, tout
00:52:54 simplement, des directives de l'Union européenne,
00:52:56 puisque l'Union européenne va
00:52:58 décider bientôt de faire
00:53:00 une loi anti-émigration,
00:53:02 en tout cas, de réguler le problème.
00:53:04 Donc, on arrive bien,
00:53:06 si vous voulez, à ce que M. Macron
00:53:08 attende les instructions de l'Union européenne,
00:53:10 telles que je viens de le décrire.
00:53:12 Et ce qui se passe, et M. Pascot
00:53:14 l'a parfaitement décrit, c'est qu'en fait,
00:53:16 on utilise les machines d'État et tout le
00:53:18 système pour pouvoir réaliser
00:53:20 des affaires plus ou moins importantes.
00:53:22 Quand on prend l'affaire Macron-Colère
00:53:24 sur l'affaire MSC,
00:53:26 et les ports africains... - Oui, non, attendez,
00:53:28 on ne va pas détailler tout cela, vous avez
00:53:30 très bien décrit le mécanisme, Arnaud. - Ça rentre exactement...
00:53:32 - Je connais bien le dossier, monsieur.
00:53:34 Par contre, écoutez-moi.
00:53:36 Ce que vous dites sur l'Europe
00:53:38 est intéressant. Maintenant, ce que je veux
00:53:40 faire est de préciser qu'on n'est pas obligé d'appliquer
00:53:42 les directives européennes, quoi qu'on en dise.
00:53:44 Il y a plein de pays aujourd'hui qui restent
00:53:46 maîtres de ce qu'ils veulent faire dans leur pays
00:53:48 et qui refusent d'appliquer. Donc, c'est faux
00:53:50 de dire qu'ils l'appliquent uniquement.
00:53:52 C'est parce que, simplement, ils n'ont pas de couilles.
00:53:54 - Ils l'appliquent parce qu'ils ont envie de l'appliquer. - Parce qu'ils l'ont envie.
00:53:56 Mais ils ne l'ont pas obligé. Moi, l'Europe,
00:53:58 je compare ça à un syndicat de copropriété.
00:54:00 Vous connaissez ce que c'est qu'un syndicat de propriété.
00:54:02 Donc, un syndicat de copropriété,
00:54:04 il s'occupe des espaces communs.
00:54:06 OK, il s'occupe de la route, du gardiennage
00:54:08 et un petit peu de l'herbe
00:54:10 à pousser. Mais là où je commence à hurler
00:54:12 et on aurait raison de le faire,
00:54:14 c'est quand le syndicat de copropriété
00:54:16 commence à s'occuper de la couleur du papier peint de ma chambre.
00:54:18 Là, je ne suis pas d'accord.
00:54:20 Et malheureusement, et c'est ce qu'ils font,
00:54:22 et là, malheureusement, nos gouvernants
00:54:24 n'ont pas les couilles de dire
00:54:26 "la couleur du papier de ma chambre, c'est moi
00:54:28 qui décide et c'est pas toi".
00:54:30 C'est ça Arnaud, le problème.
00:54:32 - Ils ont compris que le système leur était simple
00:54:34 parce qu'ils n'ont pas de stratégie à mettre en place.
00:54:36 - On est d'accord.
00:54:38 - Ils n'ont qu'à appliquer des directives
00:54:40 sans avoir de réflexion stratégique politique à long terme
00:54:42 telle qu'on pourrait avoir selon De Gaulle.
00:54:44 Et l'image que vous donnez sur la copropriété,
00:54:46 oui, je la connais bien,
00:54:48 c'est tout à fait vrai, et M. Asselineau
00:54:50 a déjà fait des conférences là-dessus
00:54:52 et a parfaitement décrit cette situation.
00:54:54 Je suis tout à fait d'accord avec vous.
00:54:56 - Merci Arnaud.
00:54:58 - Merci beaucoup Arnaud. On accueille Julien de Créteil.
00:55:00 Bonjour Julien.
00:55:02 - Bonjour mon cher André et bonjour à M. Dynamite
00:55:04 parce que je pense que c'est comme ça qu'il faut vous appeler.
00:55:06 - Dynamite ?
00:55:08 - Oui.
00:55:10 - Les deux, les deux.
00:55:12 - Mais vous avez le mérite de le faire et franchement
00:55:14 on ne vous voit pas beaucoup d'ailleurs, je reprends la comparaison
00:55:16 de ce que a dit votre précédent interlocuteur,
00:55:18 vous êtes un peu le Asselineau des élus,
00:55:20 vous êtes souvent sur le bord de la route et quand on vous invite,
00:55:22 ça dérange un peu les plateaux.
00:55:24 Mais passons. Moi je regardais un petit peu
00:55:26 depuis que ce gouvernement est en place.
00:55:28 Alors entre l'affaire Alstom, Dubost,
00:55:30 qui s'était payé des petites culottes au frais de la princesse,
00:55:32 Bardella, Solaire et Delevoye,
00:55:34 d'ailleurs Delevoye qui avait dû quitter au moment
00:55:36 de vouloir nous mettre en place cette infâme réforme des retraites,
00:55:38 je ne vais pas faire toute la liste là
00:55:40 parce que sinon je pense que Brigitte Laé, son émission
00:55:42 serait mangée en terre.
00:55:44 - Ah oui, vous n'allez pas me faire ça, ce n'est pas possible.
00:55:46 - Non, je ne vais pas vous faire ça mon cher André, mais franchement,
00:55:48 écoutez, le système est pourri
00:55:50 jusqu'à l'os, ça pue la corruption,
00:55:52 ça déborde et à un moment donné
00:55:54 quand un gouvernement à la mérule,
00:55:56 il n'y a plus rien à faire, il faut couper
00:55:58 l'arbre. Donc je pense que
00:56:00 M. Macron, très objectivement,
00:56:02 devrait soit démissionner, il a dit qu'il ne le ferait pas,
00:56:04 être destitué,
00:56:06 il ne reste que ça, ou faire un référendum,
00:56:08 mais même le référendum, il en a
00:56:10 très très peur.
00:56:12 Très clairement, moi je me pose quand même une question
00:56:14 et je rebondis sur ce qui a été dit juste avant,
00:56:16 je trouvais que c'était juste, pourquoi en fait
00:56:18 en France on ne laisse pas une alternance
00:56:20 politique qui n'est ni extrême gauche
00:56:22 ni extrême droite
00:56:24 et qui revendique
00:56:26 une souveraineté française ?
00:56:28 Pourquoi on ne permet pas cette alternance politique
00:56:30 qui est "raisonnable"
00:56:32 je le mets entre guillemets, pourquoi on ne la laisse,
00:56:34 ne lui permet pas de s'exprimer
00:56:36 et de proposer un programme pour que tout ça marche ?
00:56:38 - Parce que juste avant que, vous voyez Julien,
00:56:40 juste avant de donner la parole évidemment à Philippe,
00:56:42 c'est que il n'y a pas
00:56:44 un parti souverainiste en France
00:56:46 qui y a actuellement, ça pourra venir.
00:56:48 - Bah si, vous en avez qui sont ni extrême gauche
00:56:50 ni extrême droite. - Oui mais il n'est pas
00:56:52 encore avec des effectifs suffisants
00:56:54 pour renverser la vapeur, c'est tout.
00:56:56 - Il est surtout blacklisté, vous le savez très bien.
00:56:58 - Blacklisté et très divisé.
00:57:00 - Philippe ?
00:57:02 - Je ne peux être
00:57:04 que d'accord avec vous mais encore une fois la démocratie
00:57:06 c'est entre nos mains aujourd'hui, c'est nous
00:57:08 qui la faisons. Moi on se sert de la démocratie
00:57:10 en France et c'est ce qui est en train de se faire
00:57:12 puisque je rappelle quand même qu'il y a des endroits
00:57:14 comme en Seine-Saint-Denis où il y a 90%
00:57:16 d'abstentions
00:57:18 hors urnes.
00:57:20 Aujourd'hui la démocratie elle meurt parce qu'on s'en sert pas.
00:57:22 Aujourd'hui la démocratie elle meurt
00:57:24 parce qu'on veut tous des élits propres
00:57:26 mais pas le sien. Non parce que le mien je le connais
00:57:28 il est sympa, il a trouvé
00:57:30 du travail à ma fille, je vais
00:57:32 quand même pas l'enfoncer. Et c'est pour ça
00:57:34 que des Guérini ont tenu pendant
00:57:36 20 ans, c'est pour ça que des Balkany
00:57:38 ont tenu. Et on peut en citer, je peux en citer
00:57:40 100 000, mais ces gens là,
00:57:42 ils se sont présentés aux élections.
00:57:44 Plusieurs fois. - Ils ont été élus très régulièrement.
00:57:46 - Ils ont été réélus régulièrement.
00:57:48 Moi je dis toujours, mon frère
00:57:50 met les mains dans la confiture.
00:57:52 S'il se présente à l'élection, je ne vote pas pour lui.
00:57:54 - Ouais, il faut savoir ce qu'on veut
00:57:56 absolument. - Merci Julien.
00:57:58 - Merci beaucoup Julien. Et on va
00:58:00 à Pau avec Jean-Louis. Bonjour Jean-Louis.
00:58:02 - Bonjour Jean-Louis. - Oui.
00:58:04 Oui bonjour monsieur Bercov, bonjour monsieur Bercov.
00:58:06 Voilà, moi j'avais une question,
00:58:08 j'ai toujours eu, je sais pas
00:58:10 pourquoi, mais une grande
00:58:12 confiance au commissaire
00:58:14 à la Cour des Comptes.
00:58:16 J'ai toujours pensé,
00:58:18 j'ai toujours pensé qu'on ne faisait pas,
00:58:20 qu'on ne donnait pas assez de pouvoir. Je voulais savoir
00:58:22 si
00:58:24 monsieur Bascois avait déjà eu
00:58:26 ou entendu
00:58:28 des affaires qui prouveraient que
00:58:30 en fait non, c'est peut-être pas si bien que ça,
00:58:32 que ce sont des gens honnêtes,
00:58:34 voilà quoi. - Encore une fois,
00:58:36 la plupart des gens de la Cour des Comptes sont des gens honnêtes.
00:58:38 Après c'est vrai que les moyens on les réduit. Je l'ai mis
00:58:40 dans un de mes anciens livres et je parle
00:58:42 de la Cour des Comptes dans le livre "Dans le pouvoir du pire"
00:58:44 où quelque part ils se sont octroyés
00:58:46 une petite augmentation
00:58:48 de 9000 euros en
00:58:50 maquillant les chiffres. Le problème qu'a la Cour des Comptes
00:58:52 c'est que ce n'est que consultatif.
00:58:54 Donc ils n'ont aucun pouvoir de répression.
00:58:56 Et en plus c'est vrai, je vais vous donner un
00:58:58 exemple, il y avait des Cours des Comptes régionales.
00:59:00 Et bien l'État s'est arrangé
00:59:02 pour supprimer
00:59:04 des voitures à ces Cours des Comptes.
00:59:06 Ce qui fait que quand une Cour des Comptes avait la voiture,
00:59:08 l'autre ne l'avait pas. Donc en fin de compte
00:59:10 on ralentissait par le fonctionnement
00:59:12 le délai d'instruction
00:59:14 des Cours des Comptes régionales.
00:59:16 - Mais comment ? L'État s'est arbitrairement...
00:59:18 - Oui arbitrairement ils ont réduit le fait que les gens
00:59:20 pouvaient se déplacer avec plusieurs voitures de service.
00:59:22 Ce qui fait que quand un contrôleur
00:59:24 se rendait dans une entreprise,
00:59:26 l'autre contrôleur il ne pouvait pas, il était obligé de rester au bureau.
00:59:28 Donc du coup ça ralentissait les dossiers.
00:59:30 - Oui c'est... et puis surtout...
00:59:32 - C'est une autre technique pour ne pas.
00:59:34 - Et surtout Jean-Louis, la Cour des Comptes d'Ambalance
00:59:36 n'a pas l'autorité...
00:59:38 - Aucun pouvoir coercitif.
00:59:40 - Oui oui, je le savais,
00:59:42 mais je me suis souvent posé la question,
00:59:44 je me suis souvent demandé s'il serait peut-être pas bon
00:59:46 de justement leur donner un peu plus de pouvoir.
00:59:48 - Eh bien ça il faut que l'État,
00:59:50 que les élections
00:59:52 envoient des députés
00:59:54 qui choisissent de le faire.
00:59:56 Et c'est possible.
00:59:58 - Il faut une loi. - Mais ça dépend que de nous, encore une fois,
01:00:00 et comme toujours.
01:00:02 Mais Philippe Pascault, au fond,
01:00:04 vous dites que vous en avez encore,
01:00:06 en continuant cette veine,
01:00:08 vous en avez encore pour 10 ans,
01:00:10 ou peut-être plus, d'ailleurs, si il y a finité.
01:00:12 Mais est-ce qu'au fond,
01:00:14 il n'y aurait pas... comment en fait,
01:00:16 on arrive à... c'est vraiment important.
01:00:18 Vous seriez, vous, et j'espère pas
01:00:20 par des moyens corrompus,
01:00:22 vous seriez ministre de l'Intérieur ou ministre de la Justice.
01:00:24 Comment on peut, je ne dis pas supprimer,
01:00:26 il ne faut pas rêver,
01:00:28 toute la corruption, la nature humaine...
01:00:30 - On ne supprimera jamais tout. - Absolument.
01:00:32 Mais comment on peut limiter les dégâts ?
01:00:34 - Je vais vous donner un truc dont je milite
01:00:36 depuis 2013, puisque je suis l'instigateur
01:00:38 de la pétition, la première,
01:00:40 sur le fait qu'il faut un casier judiciaire
01:00:42 vierge pour être élu.
01:00:44 Aujourd'hui, ça n'existe toujours pas.
01:00:46 - Ça n'existe pas ? - Non !
01:00:48 396 métiers, je vous donne encore un autre scoop,
01:00:50 il y a plus de 396 métiers, c'est moi qui les ai référencés.
01:00:52 En gros, il y en a 600 en France
01:00:54 à quels on exige un casier judiciaire
01:00:56 vierge pour travailler,
01:00:58 pas pour être élu. Vous pouvez bosser dans une mairie.
01:01:00 Si vous avez un casier chargé,
01:01:02 si vous êtes condamné, on vous vire de la mairie,
01:01:04 on peut même vous retirer votre retraite.
01:01:06 Par contre, pour diriger la mairie, il n'y a pas de problème
01:01:08 pour avoir un casier chargé. C'est le premier point.
01:01:10 Le deuxième point, moi je souhaiterais
01:01:12 que le vote soit obligatoire.
01:01:14 - Que le vote soit obligatoire ? - Oui !
01:01:16 Ça serait tellement simple. Et qu'on me dise pas
01:01:18 que ce n'est pas possible, ça existe déjà en France.
01:01:20 - En Belgique ? - En France !
01:01:22 Ah oui, j'adore quand je vois ça.
01:01:24 En France, le vote obligatoire
01:01:26 existe déjà. - Où ça ? - Les sénateurs.
01:01:28 Moi, j'ai été conseiller régional,
01:01:30 j'ai été obligé d'aller voter pour les sénateurs.
01:01:32 C'est un vote obligatoire.
01:01:34 Et je vais même te dire plus, on m'a donné 100 euros
01:01:36 pour aller voter.
01:01:38 - Ah, pas mal ! - En France ! - Voilà, il faut faire la prime.
01:01:40 Vote obligatoire avec prime !
01:01:42 - Et surtout, en plus, un truc vachement simple,
01:01:44 le vote, on ne le fait pas le dimanche.
01:01:46 On le fait sur les heures de travail.
01:01:48 Et qu'on me dise pas là aussi que c'est pas possible,
01:01:50 ça existait déjà en France.
01:01:52 Le vote professionnel,
01:01:54 c'est bien sur les heures de travail.
01:01:56 Pourquoi on ne pourrait pas le faire pour les élus ?
01:01:58 Il y a plein de solutions comme ça pour améliorer.
01:02:00 Alors, on ne refermera jamais totalement
01:02:02 la porte de la corruption. - Ah, bien sûr !
01:02:04 - Ce qu'il faut, c'est la refermer le plus possible.
01:02:06 - Exactement, limiter les dégâts. - Rien que le casier
01:02:08 judiciaire vierge, on va faire
01:02:10 qu'un petit peu de ménage.
01:02:12 - Écoutez, en attendant, je crois qu'on a fait
01:02:14 un certain ménage à Sud Radio
01:02:16 aujourd'hui, avec cette émission
01:02:18 avec Philippe Pascot,
01:02:20 et puis, on va continuer.
01:02:22 - Merci beaucoup, chers auditeurs, d'être toujours
01:02:24 aussi nombreux à nous écouter. Et merci à
01:02:26 Philippe Pascot, écrivain, journaliste,
01:02:28 auteur du "Pouvoir du Pi", érédité chez
01:02:30 Max Milo. Tout de suite,
01:02:32 l'émission de Brigitte Leh. Après les informations,
01:02:34 à tout de suite sur Sud Radio.