L’interview d’actualité - Valérie Boned

  • l’année dernière
Chroniqueuse : Estelle Colin


Bonne nouvelle ! Les réservations pour les vacances sont en hausse en France ce qui est un excellent signe pour tous les professionnels du secteur. Valérie Boned est secrétaire générales des entreprises du voyage et répond aux questions d'Estelle Colin. 

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Transcription
00:00 Bonjour Valérie Bonnette.
00:01 Bonjour.
00:01 Allez, on va commencer par une bonne nouvelle, parce qu'il n'y en a pas autant que ça ces temps-ci.
00:05 Les réservations sont en hausse, c'est plutôt de bon augure pour les professionnels évidemment.
00:10 Mais pour ceux qui n'ont encore rien fait, qui n'ont pas réservé leurs vacances, est-ce que c'est cuit ou pas ?
00:15 Non, alors bonjour. Non, ce n'est pas cuit.
00:17 Et en effet, les réservations sont aujourd'hui, par rapport à l'année dernière, en augmentation de 35% pour l'été.
00:24 Donc les Français anticipent beaucoup.
00:26 Donc en effet, ils font leur choix pour partir. On est très contents évidemment, parce que l'actualité n'est pas forcément morose.
00:33 Elle n'est pas forcément...
00:34 Elle est très morose.
00:35 Elle est assez morose, on l'a entendu. Et je crois que les Français ont envie de s'échapper.
00:39 Oui, on a encore évidemment des possibilités partout, puisque l'été est quand même dans deux mois.
00:44 Encore un peu moins.
00:45 Voilà, et puis on parle de l'été, juillet, août et même septembre. Donc oui, il y a encore des possibilités de partir.
00:50 Valérie, le chiffre de l'inflation est tombé hier, +5,9%. Est-ce que ce chiffre, cette inflation, se traduit aussi dans vos métiers ?
00:59 Ça veut dire que les Français devront peut-être payer leurs vacances un peu plus cher aussi ou pas ?
01:04 Ça c'est très juste. Le panier moyen a augmenté de 25% par rapport à 2019 et par rapport à l'année dernière aussi.
01:12 Ça veut dire que les offres, les services, notamment l'aérien, ont augmenté.
01:19 Les prix des billets ont beaucoup augmenté, +25%.
01:23 Donc il y a un sujet d'inflation et un sujet de pouvoir d'achat.
01:26 On voit qu'un certain nombre de Français ne vont pas partir.
01:29 Mais en revanche, ceux qui partent essayent de compenser effectivement cette augmentation du panier moyen.
01:35 Alors cette augmentation des prestations, soit ils choisissent des décideurs qui sont moins chers...
01:38 Est-ce que, justement, ils sont moins ambitieux ? Ils vont beaucoup plus près de chez eux ou pas ?
01:46 Pas forcément plus près. Le moyen courrier a vraiment repris sa place.
01:49 C'est quoi ? C'est la Grèce, l'Espagne ?
01:51 L'Espagne, la Grèce, exactement. Le Maroc, l'Égypte.
01:53 L'Italie ?
01:54 Tout à fait. Mais ils ont un peu plus malin.
01:57 C'est-à-dire qu'effectivement, oui, ils ramènent un petit peu la distance par rapport à eux.
02:01 Mais en allant quand même à l'étranger, il y a vraiment une envie de partir à l'étranger.
02:05 On le voit vraiment par rapport à l'année dernière et aux années précédentes.
02:08 Et puis, ils choisissent d'autres formes, c'est-à-dire ou un peu moins cher au niveau de la gamme,
02:15 ou des locations de meublée sans prestations à côté.
02:20 Mais en tout cas, on sent une vraie envie et donc un arbitrage sur le budget intelligent.
02:25 On prend l'exemple des destinations lointaines. Ça veut dire quoi ?
02:28 Le choix, c'est aussi loin mais plus court et moins souvent ?
02:33 Alors, c'est moins souvent. Ce n'est pas forcément plus court.
02:37 Puisque comme je vous l'ai dit, c'est surtout le transport qui impacte l'augmentation des prix.
02:41 Donc, en fait, le billet, on le fait aller-retour, quelle que soit la durée du voyage.
02:45 Il y a quand même une prise de conscience écologique.
02:47 Donc, on voyage peut-être même plus longtemps.
02:50 Et la durée des voyages est un petit peu allongée, même pour les voyages courts.
02:54 On est passé de 6 jours à peu près en moyenne à 8.
02:56 Donc, on allonge un petit peu. On choisit par rapport à la période.
03:01 On en est un peu malin, c'est-à-dire qu'on va voir un jour avant, un jour après, par rapport à l'idée qu'on avait eue.
03:05 Parce que les prix changent. Vous savez que ça change d'un moment à l'autre.
03:08 Donc, oui, on est un peu plus curieux et surtout, on se fait accompagner, j'insiste, par des professionnels.
03:13 Parce que l'intermédiation aujourd'hui, elle a repris toute sa valeur dans le Conseil et même dans d'autres situations.
03:18 Valérie Bonnette, est-ce que le tourisme local a toujours le vent en poupe ?
03:22 C'est même d'ailleurs un peu lourd pour certaines communes.
03:25 Etretat disait, par exemple, qu'il étouffait.
03:29 Etretat, les Calanques à Marseille.
03:33 Oui, il y a ce qu'on appelle le surtourisme, en tout cas la surfréquentation.
03:37 Alors, les autochtones, évidemment, souffrent de cet envahissement.
03:42 Mais il y a un équilibre à trouver.
03:45 Et cette régulation, elle se fait soit par des réservations, soit par des endroits où il faut payer pour avoir accès.
03:52 Donc, c'est une question d'aménagement et de gestion des flux.
03:55 Mais on compte sur le client, le touriste, pour avoir aussi une conscience de ce qui est agréable pour lui et ce qui est agréable pour la destination.
04:02 En ce mois de mai, Valérie, alors trois jours fériés tombent un lundi, avec en plus le week-end de l'Ascension.
04:08 Ça fait quatre occasions en or de s'échapper.
04:12 Où vont les Français, justement, pendant ces longs ponts de mai ?
04:16 Alors, soit ils vont en France, en effet, soit ils vont en Europe, en city break.
04:20 Ils choisissent des capitales, des villes.
04:22 Je pense au Portugal, je pense à l'Espagne.
04:24 Et ils font des allers-retours en avion, évidemment, dans ce cas-là.
04:27 Ou en train, mais sur quatre jours, il y a quand même des passes qui existent.
04:31 Ensuite, ils sont très curieux, donc ils ont très envie de changer.
04:35 Et sur ces quatre jours, ils sont en général en famille.
04:38 Donc, ça permet effectivement de prendre l'air pour certains qui ne sont pas partis.
04:42 C'est ce côté "revenge travel", même pour des périodes courtes, parce que certains ne sont pas partis depuis longtemps.
04:47 Alors, Valérie Bonnet, on va parler maintenant des professionnels de votre secteur.
04:51 Est-ce qu'ils ont retrouvé un niveau d'activité d'avant Covid ?
04:55 Oui, alors, dans le loisir, parce que dans notre secteur, on est loisir et affaires, dans le loisir.
05:00 On a même dépassé les niveaux d'activité que nous avions avec l'année de référence, qui est 2019.
05:05 Donc, on a dépassé ce niveau d'activité.
05:08 Donc, enfin, on peut avoir le sourire. Enfin, on se porte bien.
05:12 Nous, les agences de voyage, les tours opérateurs, qui conseillons les clients,
05:15 mais aussi l'hôtellerie de plein air, puisqu'ils sont un peu dans la même tendance,
05:19 avec des réservations et une anticipation qui permet de voir un peu venir.
05:22 Même avec les difficultés de recrutement, parce qu'on en parle énormément,
05:26 en particulier dans l'hôtellerie, la restauration, qu'en est-il aujourd'hui ?
05:31 C'est une réalité. On est dans un secteur, le tourisme au sens large, qui a du mal à recruter.
05:36 Une question d'attractivité des métiers, de lassitude pendant le Covid quand même,
05:40 parce qu'on a beaucoup géré les clients, reportés, on les a beaucoup accompagnés.
05:44 Donc, voilà, on a besoin de gens pour travailler dans nos agences, dans les restaurants, dans les hôtels.
05:49 Mais on pallie ce manque de façon, en prenant de l'intérim, en allant chercher des seniors
05:56 qui étaient chez nous et qui reviennent et qui ont une expertise.
05:59 Donc, on essaie d'avoir la réponse pour les clients, mais c'est vrai qu'on est,
06:03 comme beaucoup de secteurs, mais même en pointe sur ce sujet du recrutement.
06:07 Ce sont donc les moyens de levier que vous avez trouvés pour compenser, justement,
06:11 cette problématique de recrutement. Mars-avril, c'est le moment où l'on achète ses vacances d'été ?
06:18 Oui, on le voit, je vous le disais en introduction. Il y a surtout une anticipation assez incroyable
06:24 qui s'explique sûrement parce qu'on a envie, mais aussi on sait qu'il y a de l'inflation.
06:28 Et s'il y a un conseil à donner, c'est vraiment, en tant que professionnel,
06:31 c'est vraiment de réserver le plus tôt possible. Il ne faut pas imaginer que ce sera moins cher
06:35 quand on va se rapprocher de la date de départ.
06:37 Oui, parce que c'est vraiment ce qu'on a en tête. On se dit, on attend, on attend.
06:39 Les prix vont encore baisser ?
06:41 C'est vraiment le contraire, dans tous les domaines et dans l'aérien spécifiquement.
06:45 Alors l'année 2023 s'annonce-t-elle comme un bon millésime ? C'est ma dernière question, Valérie.
06:50 Oui, elle s'annonce comme un bon millésime. Même s'il y a des grèves à droite à gauche,
06:54 vous le savez, mais on commence à être habitué. Encore une fois, le fait de passer par une agence
06:58 de voyage qui vous accompagne, qui va au dernier moment regarder par rapport à ce que vous pouvez
07:02 avoir comme aléas pour arranger les choses, ça permet aux clients d'être sereins,
07:06 mais on est assez contents et c'est vraiment agréable de le dire après ces trois années qu'on vient de passer.
07:10 On est d'accord. Merci beaucoup pour tous vos conseils, Valérie. Bonne aide.
07:14 Merci.

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