• il y a 2 ans
Le Tour de Romandie, Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), Romain Bardet (Team DSM), le prochain Tour d'Italie, le duel Primoz Roglic (Jumbo-Visma) - Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step)... Notre chroniqueur Cyrille Guimard - ancien directeur sportif et ancien sélectionneur de l'équipe de France, désormais consultant sur RMC Sport et La Chaine L'Equipe - n'a éludé aucun sujet pour sa chronique sur Cyclism'Actu. Comme toujours, on aime ou on n'aime pas... mais ça se regarde et ça se lit ! Bref, quelques 25 minutes de discussion et entretien avec Le Druide

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Sport
Transcription
00:00 [Musique]
00:07 [Musique]
00:15 Sur le papier, il y a les deux stars.
00:21 On peut les appeler comme ça.
00:24 Vous avez en gros les deux meilleurs rouleurs
00:28 qui sont aussi les deux meilleurs grimpeurs.
00:30 Dans quel cours vous jouez là, derrière ?
00:34 [Musique]
00:47 Pinot, il a sa façon de courir.
00:51 Il a un staff.
00:54 Est-ce que son staff aura la même vision que lui ?
00:59 Je ne sais pas.
01:01 [Musique]
01:17 [Musique]
01:45 [Musique]
01:50 Avant de faire notre point sur le Giro,
01:53 je voulais faire un petit retour sur le Tour de Romandie.
01:57 En l'absence d'Ecador, pour Gatcha, Rivenepoel, Raudy,
02:01 Jvingegaard, on avait une course assez ouverte.
02:04 C'est au final Adam Nietz qui s'est imposé.
02:07 C'était lui le plus costaud sur cette semaine de course suisse.
02:12 Oui, Adam Nietz s'est imposé avec beaucoup d'autorité.
02:17 Aussi, à la tête d'une équipe, il y a quand même quelques éléments
02:22 qui ont un petit peu de talent, on va dire,
02:25 qui savent en plus maîtriser les courses.
02:28 On a eu aussi dans cette course un certain nombre d'abandons
02:32 qui ont pu impacter sur le déroulement de la course.
02:37 Par exemple, l'abandon de Simon Nietz, le frère d'Adam.
02:42 Si on a vu les deux coureurs qui sont pratiquement du même niveau,
02:48 on aurait eu un match peut-être encore beaucoup plus épique
02:52 que celui qu'on a eu sur la montée de Tion.
02:55 Donc, il n'y a pas de surprise.
02:58 On a vu aussi un jeune coureur qui est en train de s'affirmer,
03:05 bien que c'était sa première épreuve depuis le début de l'année
03:09 puisqu'il avait été handicapé par des problèmes de tendons d'Achille.
03:14 Ayuzo, on l'a appelé dans la montée de Tion.
03:18 Il a 19 ans, un col de 20 km, en ayant réalisé une performance
03:24 la veille contre la monte extraordinaire qui démontre tout son talent.
03:28 Je pense qu'il n'aura pas trop de problèmes dans la haute montagne
03:31 dans deux ou trois ans, peut-être même avant,
03:34 parce que ça va très vite maintenant chez les jeunes.
03:37 Et sur le recentre de cette course, il y a plusieurs éléments à tirer.
03:41 D'une part, c'est qu'on avait deux Français qui ont super bien matché,
03:48 qui est Romain Bardet, même commençant à s'en aerdir dans l'esprit
03:56 puisqu'il vient faire des top 5, voire même un top 3.
04:01 Thibaut Pinot qui a été performant derrière Adam Yates.
04:07 Il lui a manqué un petit quelque chose.
04:10 Mais Adam Yates était un petit temps au-dessus,
04:14 d'autant qu'il n'a pas fait de fautes.
04:16 Il a bien géré cette montée, sorti peut-être un peu tard,
04:20 mais quand on fait deuxième, on peut toujours se poser la question
04:23 à quel moment on a perdu.
04:26 On a eu aussi Martinez, qui nous a fait capéter dans la grande étape de montagne.
04:34 Mais il est encore un petit poussin, notre ami Martinez.
04:40 Mais il a surtout fait, c'est là où il nous a un petit peu impressionné,
04:43 il a fait un superbe contre-la-monte, qui plus est,
04:48 compte tenu de son poids léger, de son poids plume,
04:52 une superbe descente, une des meilleures d'ailleurs pour rejoindre la ligne d'arrivée.
04:56 Ce qui peut être surprenant, parce que dans ce genre de situation,
05:00 c'est plutôt les poids lourds qui bénéficient de leur poids pour faire des performants.
05:06 Ce qui veut dire qu'il n'a pas freiné, ce qui est déjà très bien.
05:10 Et puis, je ne sais pas si vous avez observé,
05:17 mais c'est quand même la première fois depuis son accident,
05:20 dans une épreuve aussi difficile.
05:24 Nous avons Egan Bernal qui vient se laire un top 8,
05:31 ce qui est absolument exceptionnel, compte tenu des circonstances et d'un début de saison,
05:36 perturbé par des chutes lors de sa première recourse autour de l'Utah.
05:44 Problème de chute également lorsqu'il revient participer aux premières épreuves en Europe.
05:51 Je crois qu'il n'a fini qu'une seule course au Pays Basque, 92ème exactement.
05:58 Modeste, mais déjà bien, il avait fini.
06:01 Et puis le tour de Rondy, là.
06:03 En plus, il n'était pas seulement 8ème, c'est-à-dire qu'il participe.
06:06 Il a été en position d'équipier pour assurer les tempos de l'équipe Pineus.
06:13 Il s'est même d'ailleurs mêlé au sprint.
06:15 Et d'ailleurs, il a fallu aller par terre parce qu'il a déchaussé le jour où Bardet fait 3.
06:21 Ce qui veut dire d'ailleurs qu'il a retrouvé la confiance.
06:25 Et ça, c'est important.
06:26 On ne va pas dans un sprint comme ça, lorsqu'on s'est pris le pet qu'il s'est pris.
06:33 Ce qui veut dire qu'il a retrouvé la confiance, il a retrouvé les réflexes et puis l'envie.
06:39 Le dernier jour, il y a une boisse où il a vissé et il a tout fait péter.
06:44 Et il a tout fait péter sur à peu près 400 mètres.
06:47 Il est resté 40-50 coureurs, c'est tout.
06:50 Donc voilà un coureur qui est intéressant à deux mois du tour.
06:53 À deux mois du tour, c'est intéressant de suivre sa progression.
06:58 Et rien ne dit qu'il ne sera pas avec un bon niveau quant à gagner le Tour de France.
07:03 Il faut peut-être encore attendre, mais il aura peut-être un rôle à jouer.
07:08 Et ça, c'est quand même très sympathique.
07:11 - En parlant d'un autre qui devrait s'élancer sur le Tour de France dans deux mois, Romain Bardet.
07:18 Est-ce qu'on ne pouvait pas quand même s'attendre à mieux de Romain Bardet
07:22 au vu de la concurrence qui était relativement faible, pour une fois, par rapport aux autres courses World Tour ?
07:27 Cette septième place, ce n'est pas un peu décevant pour lui ?
07:30 - Non, absolument pas.
07:32 Parce que si on regarde la course de Thibaut Pinot et si on regarde,
07:36 du moins dans la montée, dans l'arrivée au sommet,
07:42 ils ont fait deux courses différentes.
07:44 Thibaut a complètement lissé son effort,
07:48 se laissant lâcher sur toutes les accélérations qui faisaient mal,
07:52 sachant qu'à partir du moment où les leaders s'engroupaient,
07:55 ça se relevait, il rentrait au train sans se mettre dans le rouge.
07:59 Alors que Bardet, lui, était dans un rôle d'équipier pour tuercir la course,
08:04 pour son équipier poule.
08:07 Et il a attaqué, je crois, c'est à quatre reprises qu'il attaque,
08:11 mais des vraies attaques franches.
08:13 Là, il ne pouvait pas jouer la victoire de l'étape.
08:17 Mais son équipier, son jeune équipier, très jeune équipier d'ailleurs,
08:20 vient faire quatrième au général.
08:22 Donc c'est deux courses différentes.
08:24 Et si on veut bien les analyser en termes d'énergie dépensée,
08:27 c'est quand même Romain Bardet qui a été le plus loin dans l'effort.
08:31 Je ne parle pas des deux derniers kilomètres où là, il était au taquet.
08:37 Donc il avait du mal à suivre Romain.
08:41 Et que Thibault jouait son va-tout pour revenir sur Adam Yates,
08:47 qui lui, à distance, gérait.
08:50 - En parlant justement de Thibault Pinault,
08:53 j'ai l'impression que depuis le début de la saison,
08:56 voire même depuis ses chutes sur les tours de France,
09:00 il y a quelques années de ça, on ne l'a jamais vu en aussi bonne forme.
09:04 Ça promet pour la suite en vue du Giro, voire du Tour.
09:09 C'est bon signe.
09:11 - Oui, c'est bon signe.
09:13 Il va attaquer le Giro avec…
09:18 Je pense qu'il arrive en super condition pour attaquer un Giro,
09:23 et on va en parler dans quelques minutes,
09:25 qui est très montagneux, très difficile,
09:31 qui va être sur des parcours qui lui vont.
09:34 Pour peu qu'on lui met un peu de pluie, un peu de neige,
09:37 ça va bien le faire.
09:39 Oui, il arrive dans les meilleures conditions.
09:42 Et puis, il est humble, il est beaucoup moins stressé.
09:47 Déjà, quand il est en Italie ou en Suisse,
09:49 il est moins stressé que quand il court en France.
09:53 Il arrive là-bas sans stress particulier,
09:58 sans pression particulière,
10:01 puisqu'il a pris l'habitude de courir en disant,
10:04 ça va bien, ça va bien, ça ne va pas bien, tant pis.
10:07 Et puis, ça ira mieux demain.
10:10 Donc, oui, il arrive.
10:14 En plus, je ne pense pas qu'il arrive en disant,
10:18 comme c'était le cas en 2018,
10:21 en disant, je peux gagner le Giro.
10:24 Quand vous avez Venepoul et Roplich,
10:27 déjà que les deux abandonnent, c'est vrai pour les autres aussi.
10:31 Peut-être que les deux abandonnent,
10:33 où il y a des gros problèmes pour qu'un 3e larron puisse s'imposer.
10:40 A la pédale, bon, tout est possible,
10:42 mais à la pédale, ce n'est pas évident.
10:45 Maintenant, on sait, il ne faut pas perdre espoir non plus.
10:47 Regardez, si je tourne au Romandie,
10:49 le nombre de coureurs qui ont été contraints à l'abandon
10:52 avec des problèmes intestinaux ou des problèmes d'estomac,
10:56 ou vraisemblablement, pour quelques-uns,
10:59 une petite trace de Covid qui traînait sur le tour d'Italie,
11:04 ça n'est pas interdit non plus.
11:06 Donc, de temps en temps, pour peut-être jouer au loto, on ne sait jamais.
11:11 Et donc, qu'est-ce qu'on peut attendre de lui sur le Giro ?
11:17 Selon vous, il devrait plus viser les victoires d'étape,
11:20 voir un meilleur grimpeur,
11:22 ou essayer d'aller chercher le meilleur classement général possible ?
11:26 C'est l'ambiguïté.
11:28 C'est souvent l'ambiguïté, d'ailleurs, pour, pas d'aujourd'hui,
11:32 pour certains coureurs qui sont…
11:36 qui peuvent venir faire un top 10, un top 8, voire un top 5,
11:41 mais il faut des circonstances.
11:44 Et puis, des coureurs qui ont aussi la capacité
11:48 d'aller chercher soit les grimpeurs,
11:50 soit… et les deux, d'ailleurs,
11:52 les classements de la montagne sur les Grands Cols.
11:56 Et souvent, on l'a vu, d'ailleurs,
11:59 ne serait-ce que sur ces deux dernières années,
12:02 entre Bardet,
12:06 Pinault,
12:11 et Martin, au départ du Tour l'an dernier,
12:14 ils ne savaient pas s'il fallait aller sur le général
12:18 ou aller sur le classement de la montagne.
12:21 Au fil des jours, finalement,
12:23 ils se sont recentrés sur le classement général,
12:27 mais à la sortie, rien n'a été véritablement satisfaisant.
12:31 Donc, je crois que…
12:37 moi, je serais Pinault,
12:40 j'ai presque envie de dire les premières étapes,
12:42 je finis dans l'autobus, puis après, je joue.
12:45 Comme faisait, d'ailleurs,
12:48 un ancien Français qui s'appelait Richard Virinque,
12:51 qui arrivait au pied de la montagne
12:53 à 5 ou 6 ou 7 minutes,
12:55 et après, partait dans un raid ou deux,
12:57 allait chercher des étapes et classement de la métagne,
13:00 ce qui lui a permis d'aller en chercher 7.
13:03 S'il avait couru pour aller chercher
13:06 une place au classement général,
13:10 ça lui est arrivé une fois de faire 3
13:12 sur un tour un peu particulier.
13:14 Mais surtout quand vous n'avancez pas contre la monte,
13:19 et c'est le cas des Français aujourd'hui,
13:22 quand je dis avancer au niveau des meilleurs rouleurs,
13:25 bon, il faut choisir.
13:27 Mais ce n'est pas évident de prendre la décision de dire
13:30 première étape de montagne, je regarde de loin,
13:34 je ne me rends pas dans la gueule,
13:37 je travaille tranquillement mes petites canuches,
13:40 quand je vais être fin, prêt et affûté,
13:43 là je passerai à l'action, les écarts seront faits,
13:46 personne ne viendra me chercher au niveau du classement général,
13:49 au contraire, si je vais chercher le classement de la montagne,
13:52 je vais devenir un allié du maillot jaune ou du maillot,
13:55 oui c'est vert maintenant, je crois en Italie,
13:57 je ne sais même plus d'ailleurs.
13:59 À un moment, il était rose, mais il ne l'est plus, je crois.
14:03 Donc vous avez cette possibilité qui est quand même importante,
14:09 que ce soit Wiering, Wiering,
14:11 dès qu'il prenait le classement de la montagne,
14:13 il devenait l'allié de l'équipe qui avait le maillot de leader.
14:17 Lucien Van Niem, qui l'a gagné six fois,
14:21 il devenait presque par obligation, j'ai envie de dire,
14:25 l'équipe pied de Merckx,
14:29 parce qu'ils avaient des intérêts communs.
14:32 Donc si vous avez cette ambition-là,
14:37 il ne faut pas le courage de le faire, c'est tout.
14:41 Si on ne sait pas si on tourne à droite ou à gauche,
14:47 si on essaye d'être un mouton à deux têtes
14:52 en venant titiller d'un côté, butiner de l'autre,
14:56 l'objectif doit être clair et précis au départ.
15:01 Maintenant on peut passer sur les favoris de ce Giro.
15:07 Comment on parle d'un duel entre Evenepoel et Roglic ?
15:12 Est-ce que pour vous, la bataille,
15:15 je parle bien pour la victoire sur ce Tour d'Italie,
15:18 ça va se jouer entre ces deux-là,
15:20 ou quelqu'un d'autre pourrait s'immiscer dans cette bataille,
15:23 hormonale, chute, ou pas le mieux de ce genre ?
15:27 Alors sur le papier, il y a les deux stars.
15:33 On peut les appeler comme ça.
15:37 À la pédale, il faut être sérieux,
15:42 il n'y a pas de coureur capable de venir les titiller d'autant, d'autant, d'autant.
15:48 Ce sont quand même aussi les deux meilleurs rouleurs.
15:51 Sur ce Tour d'Italie, on a quand même un certain nombre de kilomètres,
16:00 pratiquement 60, dont le dernier est une course de côte.
16:06 Une course de côte qui se termine par 6,5 km d'ascension sur les 18,
16:13 avec deux kilomètres qui sont au-delà de 15%, 15,4 et 15,7,
16:19 un autre qui précède, qui est à 14,5 en gros,
16:23 et la montée totale est de plus de 12%.
16:29 Là, vous allez la voir, s'ils sont tout le temps là,
16:32 parce que vous savez, une course, ça vit tous les jours.
16:36 Vous avez en gros les deux meilleurs rouleurs,
16:39 qui sont aussi les deux meilleurs grimpeurs.
16:41 Dans quel cours vous jouez là, derrière ?
16:45 Qui est capable de jouer avec eux ?
16:48 Si on prend la liste des départs, mais comme je dis, une course, ça vit.
16:54 Il y a plein de choses qui peuvent se passer.
16:56 On a parlé tout à l'heure des problèmes de santé.
16:59 Il y a les problèmes de chute aussi, ce qu'on ne se doute pas bien sûr,
17:04 parce qu'on préfère quand même un match qui aille jusqu'au bout,
17:09 avec des coureurs qui sont en pleine possession de leurs moyens.
17:15 On sait que ça ne se passe jamais exactement comme ça.
17:19 Et puis, vous pouvez crever à un mauvais moment, dans une descente,
17:22 les voitures ne sont pas là, il y a des cassures partout,
17:28 vous avez encore une mauvaise crevaison au moment où il y a des coups de bordure
17:33 qui sont partis et les voitures sont loin.
17:36 Vous voyez, il y a plein de choses qui peuvent se passer.
17:40 Jamais un résultat n'est acquis avant l'arrivée.
17:44 Ici, 112 km de contrôlables, c'est énorme.
17:50 C'est énorme aujourd'hui.
17:53 A une certaine époque, c'était 70 km le même jour.
17:57 Oui.
17:59 Les temps ont changé.
18:03 Peuvez-vous mouiller entre événements ?
18:08 Est-ce que vous voyez le mieux sur ce gyro ?
18:10 Non, on ne peut pas se mouiller.
18:14 C'est pas bien de se mouiller, il faut prendre un parapluie.
18:17 Je peux prendre un petit parapluie, puis vous le faire à l'endroit et à l'envers,
18:21 vous dire tout et son contraire.
18:23 Non, là, aujourd'hui, ce n'est pas possible de le dire.
18:29 On connaît les qualités de Roglic, même si sur le Tour de France,
18:36 à chaque fois, il a un petit peu coissoté sur la dernière semaine,
18:41 où il a eu des soucis.
18:44 Il reste quand même, ses qualités restent quand même celles d'un vainqueur de Grand Tour.
18:53 Et Venepool, il arrive sur un gyro qui est quand même très corsé.
19:01 Mais on a vu qu'il est sur, je crois que c'est Liège-Bastogne,
19:06 une petite course qu'il a gagnée il y a une quinzaine de jours,
19:10 où il a rigolé avec tout le monde.
19:12 Même Pitcock, sans lui demander le relais, il l'a sorti de la roue.
19:16 Et puis après, il est parti tranquillement, voir s'il y avait du monde sur la ligne d'arrivée.
19:23 Quand on voit son aisance, sa facilité, quand on connaît ses qualités intrinsèques,
19:33 Roglic ou Evenepool, je vais le faire au 4-21, si vous voulez.
19:40 On parle un peu maintenant du parcours de ce gyro.
19:45 On s'est dit qu'il y avait beaucoup de contre-la-montre, beaucoup de montagne.
19:49 Il est parti quand même sur toutes ces trois semaines.
19:53 Il se jouait sur quoi ?
19:55 Sauf dès les premières étapes, sur les contre-la-montre,
19:58 ou dans les très grandes étapes de montagne, dans les Dolomites, en troisième semaine.
20:03 Alors, il se jouera par obligation, puisque c'est l'épreuve de vérité,
20:07 sur les trois contre-la-montre.
20:09 Si les trois sont encore, bien sûr, enfin si les deux sont encore,
20:15 au départ de l'étape contre-la-montre, la veille de l'arrivée.
20:21 Donc là, imaginons qu'il soit à 10 secondes l'un de l'autre, on n'a pas raté le match.
20:26 Donc c'est d'abord parce que le contre-la-montre, il fait des écarts réels à la pédale.
20:33 Et sans aide d'équipiers, de qui que ce soit, comme en règle générale,
20:40 ils seront en tête du classement général.
20:43 Donc les conditions atmosphériques, vent, pluie, on peut trouver dans d'autres,
20:48 quand il y a des écarts, comme souvent le premier jour, entre les différents coureurs.
20:54 Donc on peut avoir des conditions atmosphériques un peu différentes,
20:59 qui avantage ou désavantage l'un ou l'autre.
21:02 Là, le problème ne se posera pas.
21:06 Donc d'abord là, ensuite compte tenu, parce que moi j'ai encore bien regardé ce matin,
21:13 au niveau de la montagne, ce Tour d'Italie, pour moi c'est un carnage.
21:18 Alors je n'ai pas calculé le nombre de mètres, puis ça n'a pas d'importance d'ailleurs ça,
21:23 puisque vous avez des cols qui font 10 kilomètres,
21:25 qui sont trop regroupés sans qu'il y ait de bataille.
21:30 Alors sur l'ensemble, il y a presque trop de montagnes d'ailleurs.
21:34 Il fait qu'il y a un certain nombre de grandes étapes de montagne,
21:37 qui seront escamotées par les favoris.
21:40 Ça c'est évident.
21:42 Donc ces étapes là, que des coureurs comme entre autres Thibaut Pinot,
21:48 devront cibler pour sortir.
21:52 Parce qu'il y a quand même beaucoup de montagnes, mais il y a des étapes,
21:55 où le dernier col est à plus de 50 kilomètres de l'arrivée.
22:00 Enfin il y en a trois avant.
22:02 Ce qui condamne un peu les sprinters.
22:06 Donc ça ce sont des étapes, où il y aura des cours qui partiront de loin,
22:10 et qui iront à l'arrivée.
22:12 Et qui iront à l'arrivée, c'est évident.
22:14 Donc c'est une course où il y aura par obligation, beaucoup de mouvements.
22:18 Je plains les sprinters dans cette affaire.
22:22 Mais j'ai presque envie de dire, que sont-ils venus faire dans cette galère ?
22:27 Si on voit, enfin prennez Ackermann, Cavendish et autres.
22:32 J'ai peur quand même qu'ils n'arrivent pas contre la monte,
22:37 où la dernière étape qui sera faite pour eux.
22:40 Mais, beaucoup de mouvements, parce que quand on regarde bien par deux, trois étapes,
22:45 c'est des étapes accidentées, j'ai presque envie de dire,
22:47 des étapes de moyenne montagne et des étapes de haute montagne.
22:51 Donc ces étapes de moyenne montagne seront favorables à un certain nombre de coureurs,
22:57 qui sans être les meilleurs grimpeurs, passent bien l'école.
23:01 Surtout lorsqu'ils sont loin de l'arrivée, parce que ça se passe un petit cran en dessous.
23:05 Et puis après, le peloton gèrera cinq, six minutes.
23:10 Ça sera quand même spectaculaire.
23:13 Mais c'est quand même un parcours, que moi j'appellerais un vrai carnage.
23:20 Derrière Evenepoel et Roglic, on a un petit groupe de coureurs,
23:30 en tout cas à mon avis, qui semblent être à peu près du même niveau.
23:35 Almeida, Blasov, Larmar-Gaïdon, c'est-à-dire ce qu'on avait sur le tour des Dapes,
23:41 avec des autres rideaux qui peuvent arriver, comme Caruso, comme Blasov,
23:48 comme McNutli, Karti, Gauguenhart, Guérin-Thomas,
23:58 puis l'équipe UAE avec Almeida, Gévagne, McNulty.
24:05 Une fois qu'on a vu tout ce monde-là, je crois qu'on a fait le tour du problème.
24:13 Donc on a sept, huit coureurs, dont éventuellement Thibaut Pinot,
24:19 s'il veut faire le général.
24:22 Ça remet en cause tout ce qu'on a dit avant, mais bon.
24:26 Pinot, il a sa façon de courir.
24:30 Il a un staff. Est-ce que son staff aura la même vision que lui ?
24:36 Je ne sais pas. L'an dernier, sur le tour, il avait très tôt lâché sur le classement général,
24:44 mais il avait aussi été dans l'incapacité d'aller chercher une gagne,
24:48 même quand il était dans l'échappée.
24:50 Quand vous êtes dans une échappée de 15-20 coureurs, pour gagner,
24:53 il faut être le meilleur du groupe.
24:56 À voir sur ce tour d'Italie, dans la mesure où j'ai le sentiment
25:01 qu'il semble bien dans sa tête et que son niveau de condition physique
25:05 semble quand même au beau fixe.
25:08 [SILENCE]

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