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A la veille de la mobilisation du 1er mai nous recevons le secrétaire général CGT du Grand Port Maritime de Marseille, Pascal Galéoté, dans Rue de la République. ...

Vidéo publiée le : 30/04/2023 à 13:00:00

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00:00 Bonjour à toutes et à tous, une nouvelle émission Rue de la République à la veille de ce 1er mai avec Pascal Galeoté, le secrétaire général CGT du Grand Port Maritime de Marseille et du terminal pétrolier de la Véra et de Fos.
00:13 Bonjour Pascal Galeoté. - Bonjour.
00:15 Et bonjour à Léo Turgette qui va m'accompagner pour cette émission, président de Journal de la Marseillaise. Bonjour Léo. - Bonjour.
00:20 La fête des travailleurs, une nouvelle occasion de descendre dans la rue après la promulgation de la réforme des retraites. Est-ce que vous pouvez nous parler de l'état d'esprit côté portuaire à la veille de ce grand rendez-vous ?
00:32 Ecoutez, oui. D'ailleurs, j'ai eu l'occasion de l'exprimer ce matin en conseil de surveillance où la colère est toujours là. C'est une colère à la fois froide mais prégnante. Il y a la volonté des travailleurs de continuer à se mobiliser.
00:47 Ce n'est pas parce qu'elle a été promulguée qu'elle est pour le coup légitime, bien au contraire. Donc on va continuer à être nombreux et à se mobiliser dans le cadre de la poursuite du mouvement social où notre objectif est bien évidemment de faire en sorte qu'elle soit retirée.
01:02 Il y a une modification évidemment depuis les premières manifestations. C'est que le président a promulgué cette loi et qu'il essaye de passer à autre chose. Est-ce que les portuaires eux veulent passer à autre chose ?
01:15 Non, ce n'est bien évidemment pas le cas. Je crois qu'il ne peut pas aujourd'hui s'adjuger et être arbitre de la situation. On a vu des manifestations nombreuses, des journées de grève aussi nombreuses.
01:29 Donc ça coûte y compris dans le portefeuille des travailleurs. Aujourd'hui, il ne peut pas siffler la fin de la partie comme si c'était lui qui décidait seul. Je crois qu'il doit respecter la démocratie, il doit respecter le peuple, il doit respecter les travailleurs.
01:44 On n'a pas porté que du mépris depuis des semaines. Bien évidemment qu'on va continuer et que quoi qu'il en soit, nous allons nous adapter parce qu'il faut adapter le mouvement social, parce qu'on ne peut pas continuer sur cette intensité-là.
01:56 Mais dans la durée, avec des moments forts, nous allons bien évidemment continuer à nous inscrire sur des journées de mobilisation. On sait qu'on a un impact économique important dans les ports, dans l'énergie, dans d'autres métiers.
02:09 Mais il faut aussi travailler à ce qu'il y ait encore plus de monde en grève, en mouvement. Donc c'est absolument pas fini. Et donc on est tous convaincus, comme ça a pu être le cas par le passé, que le gouvernement et le chef de l'État retrouvent un peu de raison et se rendent compte que ces annonces de 100 jours ou plus ne suffiront pas à faire taire la colère des travailleurs.
02:32 Bien évidemment, elle est bien plus grande, bien plus large que ce qu'on peut imaginer aujourd'hui. Et malin celui qui peut prédire ce qui se passera dans les prochaines semaines. Mais quoi qu'il en soit, ça ne se fera pas comme le chef de l'État l'a décidé.
02:45 Et comment vous mobilisez les travailleurs, justement, parce que vous l'avez dit, ça leur coûte dans leur porte-monnaie. Ça fait longtemps que la grève, que les mouvements de grève continuent. Comment on mobilise les troupes encore aujourd'hui, après la promulgation de la loi ?
02:58 Écoutez, c'est tout le discours que nous avons tenu au niveau national, y compris par la première secrétaire générale de la CGT, où c'est pas parce que c'est promulgué qu'il faut renoncer. Il y a d'autres lois antisociales qui vont arriver.
03:13 Je crois que le combat a été mené, il a été instauré. L'impact économique, malgré le déni du gouvernement et quelquefois du patronat, il pèse. Ce sont des actions dans lesquelles nous avons engragé, malgré tout, un certain nombre d'éléments.
03:31 Et le rapport de force est bien présent, donc il faut continuer. Et la motivation des travailleurs, c'est aussi de comprendre que si aujourd'hui, nous en restions là, quelque part, ça serait bien évidemment un échec, mais que ça laisserait aussi le gouvernement, la place au gouvernement, plutôt, de continuer avec ces réformes antisociales.
03:51 Et je crois qu'aujourd'hui, c'est tout le cœur du débat. C'est les retraites, mais pas que. C'est la question du pouvoir d'achat, c'est la question de la maîtrise de l'énergie, c'est la question, y compris, du principe de la démocratie et des valeurs constitutionnelles aujourd'hui qui sont bafouées.
04:05 Et je crois que tout le monde a à cœur, et les Français le portent en eux, de rétablir cet ordre-là et de rétablir aussi que la démocratie de la rue, elle doit être entendue, elle doit être portée, elle doit être écoutée.
04:17 Aujourd'hui, c'est une situation un peu en suspens que nous vivons. Et je crois que les questions que certains se posent, et maintenant, que se passe-t-il ?
04:29 Maintenant, ça va continuer, et c'est ce que nous disons aux travailleurs. Il faut faire preuve d'imagination, on va continuer, y compris, à avoir des revendications, parce que quand on perd de l'argent, on peut aussi se permettre d'avoir des revendications sur les salaires.
04:41 La question du pouvoir d'achat, elle est cruciale, elle est fondamentale, elle est au cœur de ce débat.
04:45 Est-ce que vous pouvez compter sur de la solidarité financière ? Ça a été beaucoup vu dans les manifs, des collègues, des caisses de grève, etc. Est-ce que ça a compté aussi pour faire durer ce mouvement ?
04:54 Oui, on a déjà eu des chèques de solidarité qui nous sont parvenus, mais je crois que malgré tout, on ne doit pas compter que sur cela, parce que ça donne aussi le sentiment qu'il y a des grèves par procuration.
05:08 Et je crois que si on veut gagner, c'est en élargissant le mouvement, et donc ce n'est pas en disant "quelques-uns faites grève et nous on va contribuer".
05:17 Si on veut aller au blocage de l'économie, à un impact encore plus fort et plus puissant, c'est en travaillant la masse.
05:24 Il faut que tout le monde y soit. Certes, ce sont des sacrifices, mais comme nous le disons, c'est un investissement sur notre avenir, notre avenir au niveau de l'entreprise, notre avenir au niveau du pays.
05:34 Tout le monde l'a bien compris, ça demande des efforts et des sacrifices, mais nous n'avons pas le choix.
05:42 Nous sommes aujourd'hui convaincus que nous avons cette capacité à avancer et à faire reculer le gouvernement.
05:48 Et justement, sur les opérations prévues dans le futur pour continuer ce combat, on a vu la CGT Energy qui propose des opérations black-out dans le futur.
05:57 C'est déjà annoncé. Est-ce que vous, vous avez prévu de nouvelles opérations port-morts, par exemple ?
06:02 Écoutez, ça fait partie des sujets dans lesquels nous allons débattre la semaine prochaine.
06:07 Il y a aussi une réunion de l'intersyndicale qui annoncera les suites.
06:12 On va composer avec cela, il faut qu'on l'analyse, il faut qu'on réfléchisse et qu'on voit comment les choses peuvent être faites.
06:19 Je crois que les portuaires, au niveau national, ont joué leur rôle pleinement avec des semaines de 72 heures.
06:27 Donc ça a un impact considérable, notamment sur l'activité maritime.
06:32 Nous le savons, ça a été encore évoqué vendredi.
06:37 Mais je crois que la pression existe, on verra, mais ce n'est pas exclu, quoi qu'il en soit.
06:46 Alors, vous évoquiez l'intersyndicale. Effectivement, c'est une intersyndicale solide qui dure depuis des mois.
06:52 La caractéristique de ce 1er mai, c'est qu'il est appelé à manifester par toute l'intersyndicale,
06:58 y compris dans notre département où Forces Ouvrières, par exemple, avaient l'habitude de manifester séparément.
07:03 Est-ce que cette alchimie va pouvoir durer longtemps et est-ce qu'elle va garantir un 1er mai historique d'un point de vue d'affluence ?
07:12 Je pense que déjà, ce point-là de l'intersyndicale et de ce rassemblement voulu par les organisations syndicales,
07:20 il est plus que nécessaire et je crois qu'il aurait été quelque part un peu suicidaire pour une organisation de ne pas s'y associer dans la période.
07:28 Certes, elle est historique. Je crois qu'on a vécu des mouvements sociaux, des manifestations rares de mémoire.
07:37 Je suis plutôt jeune, je crois que c'est les manifestations les plus importantes.
07:41 Donc, il y avait nécessité à donner, y compris un signe dans la continuité de cette unité syndicale-là.
07:48 C'est très bien, on le salue et on va bien évidemment tous se mobiliser.
07:53 Je pense que tout le monde veut jouer le jeu et ce signal-là, il faut que les autorités l'entendent une fois de plus.
07:59 Donc, oui, il y aura du monde, oui, c'est un rassemblement unitaire et on va continuer à avancer dans ce cadre-là,
08:05 avec les difficultés de chacun peut-être, mais quoi qu'il en soit, la CGT continue à travailler sur cette question de l'unité.
08:13 Le rassemblement des travailleurs, c'est ce qui nous anime avant tout et donc nous allons continuer dans ce sens.
08:17 Mais sur l'unité syndicale, est-ce que vous y croyez qu'elle va tenir cette unité-là,
08:21 sachant que le gouvernement tend la main de manière assez insistante pour des négociations ?
08:25 Écoutez, je ne suis pas au niveau national, mais je pense que dans la période,
08:31 ça serait difficile pour des organisations d'en sortir de cette façon-là,
08:38 de par y compris l'incompréhension des travailleurs de leur propre centrale syndicale.
08:45 Donc, moi, je crois qu'en tout cas, il y a quelque chose de nouveau qui est né là aussi,
08:49 où on avait vu effectivement pas mal de divisions dans ce cadre-là.
08:52 Est-ce que ça va durer ? Certainement qu'il y aura à des moments des divergences, très bien,
08:58 mais en tout cas, la CGT continuera à porter ses valeurs et notamment celles des mouvements de grève,
09:05 de la mobilisation et du rassemblement.
09:08 Est-ce que vous avez le sentiment justement que cette intransigeance du gouvernement, finalement,
09:13 elle valide la ligne de combativité de la CGT, puisqu'il n'y a pas de discussion possible avec eux ?
09:19 Bien évidemment, la radicalisation du président, du gouvernement, dans leur discours, dans leur mépris,
09:24 aujourd'hui, fait que naturellement, il y a cette nouvelle alliance, quelque part,
09:31 entre les organisations syndicales. Ce n'est pas une alliance, mais en tout cas,
09:34 ce rassemblement qui dure. Mais je crois que c'est la démonstration aussi.
09:39 Et c'est le risque dans lequel nous sommes entrés depuis quelques temps,
09:43 où nous voyons une démocratie en danger. Je crois que tout le monde le perçoit,
09:46 sauf ceux qui sont peut-être à l'Élysée. Mais je suis assez persuadé qu'il y a une volonté aussi
09:54 de continuer à dire "non, là, il y a quelque chose de nouveau à créer,
09:58 quelque chose de nouveau à annoncer, y compris dans l'affichage.
10:01 Et on verra bien dans la durée, mais quoi qu'il en soit, c'est un élément assez fort,
10:06 y compris qui met le gouvernement en difficulté.
10:08 Il y a une nouvelle possibilité pour lancer un référendum d'initiative partagée.
10:14 Est-ce que vous, vous êtes favorable à cet issue ?
10:17 Écoutez, je pense que tous les moyens qui permettront, déjà, de consulter le peuple,
10:23 sont bons à prendre. Après, dans le processus, ça semble un peu compliqué, malgré tout,
10:29 à mettre en œuvre. Je crois que nous, de toutes les façons,
10:33 quelles que soient les aspirations, les possibilités, nous continuerons à nous y inscrire.
10:37 Après, je suis assez perplexe de par la situation du Conseil constitutionnel,
10:43 qu'il y avait déjà au soir du 15 avril, du 14 avril, la possibilité de revenir
10:52 sur un processus démocratique un peu différent. Il n'en a pas été le cas.
10:57 Je crois que ce qui est inquiétant, c'est qu'on est passé d'une crise sociale
11:01 à une crise politique, à une crise institutionnelle.
11:04 Je crois que là, le danger est grave, parce qu'on voit que le travailleur, la colère,
11:09 s'exprime peut-être de façon différente. Il peut y avoir aussi des dérives,
11:14 notamment dans les idéologies, notamment dans ce qui peut être porté par les idées d'extrême-droite.
11:19 J'espère qu'il y a cette responsabilité-là. Le Conseil constitutionnel en est conscient,
11:25 même s'il est désigné par le président Macron. Mais c'est aussi toute l'ambiguïté
11:29 de cette institution-là. La crise institutionnelle réside là aussi.
11:34 Je me dis qu'il n'est jamais trop tard. De toute façon, quand on est salarié,
11:40 militant et mobilisé, on est toujours optimiste, parce qu'on a toujours une vision
11:45 sur ce qui va se passer après. Donc oui, ils peuvent toujours aujourd'hui faire un pas,
11:50 parce qu'ils voient que ça ne s'arrête pas. Ils voient que malgré les annonces
11:54 du gouvernement, de la première ministre, etc., non, les choses continuent.
11:58 Et cette situation où, comment en rayer de leur part, il n'y arrive pas,
12:03 parce que la force de la rue est quand même tellement forte et tellement puissante aujourd'hui
12:07 qu'il faut aussi donner des signes d'apaisement si on veut essayer de retrouver.
12:10 Donc, est-ce que c'est un moyen ? Ce n'est pas le seul, mais ça peut être un moyen
12:14 peut-être de savoir comment s'organiser et comment faire en sorte que le peuple
12:18 puisse s'exprimer sur ce sujet-là. Et je crois que ça serait bon.
12:21 Il serait bon aussi et intéressant que le gouvernement puisse l'entendre.
12:25 Est-ce que pour vous, le président Macron est encore légitime après tout ça ?
12:29 Je crois qu'il est largement détesté. Je pense qu'il n'y a pas d'autre mot.
12:35 Il est conspué à chacun de ses déplacements, même s'il plaisante avec les casseroles,
12:43 les sifflets, etc. Mais on voit qu'il y a une vraie contestation aujourd'hui
12:48 du pouvoir de l'Élysée et de ce qu'il en fait, et du mépris de la façon dont il a de communiquer.
12:55 Donc, je dirais que sa légitimité, de toutes les façons, on le voit dans les sondages,
13:00 même si ce n'est pas la seule référence, elle est au plus bas.
13:04 Donc, il ne faut pas remettre en cause les élections présidentielles,
13:09 mais je crois qu'il doit lui se remettre en cause et essayer de se dire aujourd'hui
13:12 "bon, le pays ne va pas dans le bon sens, on ne peut pas construire une politique,
13:18 qu'elle soit sociale ou économique, contre la vie du peuple,
13:22 parce que les travailleurs sont ceux qui produisent aussi la richesse".
13:25 Vous espérez une prise de consens de sa part ? Vous y croyez à ça ?
13:28 Je n'y crois pas, mais je me dis que peut-être que certains nombres autour de lui le lui disent,
13:33 et le lui rappellent, et j'ose espérer que cela se produise ainsi.
13:39 Je crois que c'est un petit peu le sentiment que nous avons d'un président isolé,
13:44 dans sa tour d'ivoire un peu, ou espèce de monarque.
13:47 Donc, il faut revenir au fondement de la République, au fondement de la démocratie,
13:52 et je crois que c'est avant tout sur ça aussi qu'il doit se positionner.
13:56 Pascal Galléauté, on rappelle que vous êtes secrétaire général CGT du Grand Port Maritime de Marseille
14:01 et du Terminal Pétrolier de la Véra et de Fosse.
14:03 On va parler un peu plus profondément du rôle du port et de son avenir.
14:08 Il y a un nouveau président du conseil de surveillance du port qui est M. Christophe Castaner.
14:14 Comment ça se passe avec lui ? De quoi vous discutez lorsque vous avez fait vos réunions vendredi par exemple ?
14:19 Est-ce que c'est un mini Macron ?
14:21 On a bien sûr réagi quand on a appris l'arrivée de Christophe Castaner
14:29 qui avait été ministre de l'Intérieur avec un certain nombre de situations.
14:36 Il est vraiment alerté. Je pense qu'il l'a compris, mais je pense qu'il est venu dans un rôle un peu différent.
14:43 Je crois que c'est aussi à lui qu'il faudra poser la question.
14:47 Je crois qu'il arrive aujourd'hui avec beaucoup plus de modestie.
14:51 Il se met, me semble-t-il, au service du Grand Port Maritime.
14:56 Il donne en tout cas une toute autre image de celle qu'il avait pu donner en tant que ministre de l'Intérieur.
15:04 Ça n'aurait pas pu fonctionner si ça n'avait pas été le cas.
15:08 Je pense qu'il le comprend, il entend, il est dans sa démarche.
15:12 Nous sommes vigilants sur la politique qui sera menée, mais quoi qu'il en soit,
15:16 nous sommes aussi dans une démarche où nous sommes pour le développement du port.
15:19 Nous sommes dans une phase où la transition écologique est un élément crucial, important, un dévirage avec des projets dans ce cadre-là.
15:26 Comment ça peut se traduire sur notre territoire, cette transition écologique portuaire ?
15:30 Il y a des projets aujourd'hui qui sont sans donner de nom,
15:34 mais Carbon, Gravity, où il y a à la fois de l'activité maritime et de la transition avec des éoliennes, avec des panneaux solaires.
15:41 Il y a des choses qui se passent, il y a des discussions, tout n'est pas arrêté.
15:46 Je pense que c'est un sujet qui est essentiel.
15:50 Ça ne peut pas être le seul sujet, parce que le port a besoin, y compris, de développer des infrastructures, des quais, des routes, des voies ferrées,
15:58 parce que nous sommes en retard dans ce cadre-là.
16:01 Il faut que les collectivités aussi se mobilisent, et l'État au travers du contrat État-région.
16:07 Tout cela, nous y sommes attentifs, nous participons à des réunions, nous essayons de donner notre point de vue.
16:15 Nous avons espoir que les choses avancent.
16:18 Il y a plusieurs projets qui vont dans le bon sens.
16:23 Il reste à savoir qui va travailler, comment cela va s'opérer, avec quel travailleur, quel statut.
16:28 Ce sont aussi des questions sociales qui sont des questions importantes.
16:33 Et puis, je dirais qu'il y a aussi des projets alternatifs qui ne se font pas forcément sur le port,
16:39 mais qui sont dans la transition écologique, comme celui de la centrale de Gardanne, qui est en lien aussi avec l'activité pontuaire,
16:46 dans lequel le rassemblement de la semaine dernière a donné une impulsion nouvelle,
16:50 et dans lequel des nouvelles réunions vont se réaliser, vont s'organiser à partir de la semaine prochaine.
16:56 Restons un peu sur Gardanne.
16:58 Vous étiez présent à côté de la nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet,
17:03 qui n'a pas mâché ses mots à l'égard du gouvernement, des pouvoirs publics et des industriels qui sont impliqués dans le dossier,
17:09 qui a donné un ultimatum au 15 mai, en expliquant que ce serait l'affaire de la CGT au plan confédéral,
17:16 s'il n'y avait pas de réponse aux revendications des travailleurs de la centrale de Gardanne.
17:21 Est-ce que cela signifie que vous, les portuaires, vous êtes prêts à entrer aussi dans ce bras de fer ?
17:27 La première des réponses, c'est oui.
17:31 C'est bien d'avoir une secrétaire générale qui prend un peu à bras le corps un dossier comme la centrale de Gardanne.
17:37 On l'attendait depuis un moment, sans vouloir faire de polémiques.
17:40 Mais je crois qu'aujourd'hui, le discours de la secrétaire générale de Sophie Binet est important.
17:45 Il est important à la fois sur l'analyse qu'elle a pu avoir, assez fine.
17:49 Elle a travaillé le dossier, elle a pu avoir une expression claire.
17:52 Et je crois que tout le monde l'a salué, dans ce sens.
17:56 Et donc derrière, une décision collective avec une date butoir au 15.
18:00 Oui, les travailleurs portuaires sont aux côtés des travailleurs de la centrale de Gardanne
18:05 parce que nous avons perdu du trafic charbon, parce que nous avons des possibilités de trafic alternatif dans ce cadre-là.
18:13 Et parce qu'il y a des salariés qui payent aujourd'hui par leur licenciement, tous les jours.
18:20 Et bien cette décision, encore une fois, faite par Macron, qui n'a pas laissé le temps à des projets alternatifs,
18:27 aujourd'hui sont portés par les travailleurs.
18:29 Et ils sont bien seuls, la CGT bien seule.
18:32 Nous sommes à leur côté, nous travaillons avec eux, nous les aidons.
18:35 Comme l'EDOCARE aussi, de FOS, comme la Fédération Nationale des Portes et EDOC,
18:39 comme l'Union Départementale aussi, avec la Fédération de l'Énergie.
18:43 Donc oui, c'est un dossier qui est important, ça fait 5 ans que nous le portons.
18:47 Aujourd'hui, on ne peut pas avoir des projets qui se développent sur FOS, sur la transition,
18:51 et laisser de côté ceux portés par les travailleurs, qui aujourd'hui ont aussi leur rôle à jouer dans ce cadre-là.
18:58 Ce qu'on dit, c'est qu'on ne doit pas choisir entre la fin du monde et la fin du mois.
19:02 On prend les deux, et on doit effectivement faire en sorte que les travailleurs continuent à travailler,
19:06 et qu'on puisse faire en sorte que la production soit le plus propre possible,
19:09 et répondre aux enjeux d'environnement de demain.
19:12 Un mot rapide sur les investissements dans le grand port maritime de Marseille.
19:15 Vous avez pointé du doigt qu'il y avait une différence d'investissement selon les ports dans le département.
19:20 C'est toujours quelque chose que vous dénoncez ?
19:22 Nous ce qu'on dénonce, c'est qu'il y a besoin d'investissements importants et majeurs,
19:28 notamment sur les infrastructures.
19:30 On peut considérer que le port, lui, investit à l'intérieur du port,
19:33 mais tout autour, tout ce qui peut favoriser l'amélioration de la circulation des flux de l'Interland,
19:39 sur les voies routières, les voies ferrées, les voies fluviales, sont aussi importants.
19:46 C'est là où l'Etat doit agir, les collectivités aussi, notamment la région, même si elle est présente,
19:52 il le faut encore plus, parce qu'aujourd'hui, il y a véritablement une tournante qui doit être prise,
19:57 on voit ce qui se passe, donc il faut réagir.
20:00 Peut-être qu'on a pris certainement trop de retard,
20:03 et donc il y a un besoin important et rapide de décision et d'investissement.
20:08 Il faut le faire, on a les moyens, il y a de l'argent partout.
20:11 Il faut savoir aussi le capter et faire en sorte que ça serve les intérêts généraux,
20:14 notamment de l'activité maritime et du port de Marseille, qui reste le poumon économique de la région.
20:19 Très brièvement, juste sur le rapport entre la ville et le port,
20:23 on voit qu'il y a de plus en plus de volonté d'aller se baigner, d'y vaguer sur les digues, etc.
20:30 La digue du large !
20:32 Comment vous prenez cette volonté des Marseillais de s'approprier un peu un port,
20:38 alors qu'il a des activités qui ne sont pas forcément compatibles ?
20:41 Oui, c'est un sujet qui dure.
20:45 On peut comprendre aussi ce besoin, cette envie de découvrir le port.
20:50 Il y a des visites qui sont organisées, donc il y a la possibilité de venir.
20:56 Après, on y décharge des marchandises, il y a des réglementations qui sont importantes.
21:03 On sait aujourd'hui qu'il y a des points d'entrée, y compris sur certains nombres de trafic,
21:09 donc il faut être vigilant.
21:11 On ne peut pas réouvrir comme c'était le cas il y a des dizaines d'années,
21:15 mais quoi qu'il en soit, il y a des efforts qui sont faits.
21:17 Moi, ce que je regrette notamment, c'est que la direction du port a essayé de prendre en compte ces éléments-là.
21:22 Nous, nous sommes attachés au développement industriel, à l'emploi et à ce que ça peut générer.
21:27 Nous entendons cela, mais il y a aussi des espaces autour du port qui peuvent répondre à ces besoins-là au niveau des populations.
21:32 Ceci étant, l'ouverture par exemple de la digue du large, nous l'entendons, nous l'accompagnons.
21:37 Mais il faut aussi qu'il y ait un discours clair de la part de la mairie et de l'ensemble des élus.
21:41 Aujourd'hui, on ne peut pas continuer à avoir ce double discours, ou quelque part ce discours du "c'est passé", etc.
21:47 Parce qu'il faut aussi trouver un équilibre dans le maintien de l'activité portuaire,
21:53 et des espaces portuaires qui ne peuvent pas être à la fois urbains et à la fois portuaires.
21:58 Je crois qu'il faut s'y résoudre aussi, et développer aussi les espaces qu'il y a sur Corbière, sur l'Estac, certes, mais également au-delà.
22:06 Et donc faire aussi du port de Marseille un élément fondamental, puisqu'on m'a le rappelé,
22:11 c'est plus de 12 000 personnes directement intra-muros de la ville qui bénéficient de son activité,
22:17 qui ont donc un lien direct économiquement avec cela.
22:21 On finit avec la question traditionnelle de notre émission.
22:24 Pascal Galeoté, qu'est-ce que la République pour vous ?
22:26 Je crois que je l'ai dit tout à l'heure, c'est avant tout le principe de séparation des pouvoirs, de laïcité, de démocratie.
22:40 Je crois qu'aujourd'hui cette République est quand même touchée, elle est blessée, elle est quelque part malade.
22:47 Donc il faut arriver à reprendre un peu les bases et les fondements.
22:51 Et parfois on s'interroge dans la situation que nous traversons.
22:54 Ce qui m'est arrivé, c'est de reprendre un peu la Constitution et de relire un peu les principes de base et fondamentaux.
23:00 Et ça permet de resituer un peu les choses.
23:02 Et en tout cas, nous, ça nous conforte dans notre démarche de mobilisation
23:06 et d'avoir un pays qui soit effectivement à la fois républicain et démocratique.
23:10 Merci Pascal Galeoté, secrétaire générale CGT du Grand Port Maritime de Marseille
23:14 et du Terminal Pétrolier de la Véra et de Foz d'avoir été avec nous sur Maritima.
23:18 Merci Léo Purguet pour La Marseillaise.
23:20 Merci.

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