Témoignages, départ de l'hôpital : les dernières révélations autour de Pierre Palmade

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00:00 - Oui, on était très proche de Pierre au début,
00:02 puisqu'on a fait pratiquement notre arrivée en 88-90 ensemble.
00:05 Et c'était un garçon, un grand déjeuner gandé,
00:08 avec cette coupe en pain de sucre,
00:11 mais qui était très drôle, qui était assez lunaire.
00:14 Je racontais cette anecdote justement dans le reportage.
00:16 La première fois que nous sommes allés au restaurant,
00:18 évidemment je suis l'adulte, j'ai 10 ans de plus que lui,
00:20 nous sommes du même signe.
00:21 Et puis nous entendons bien, lui, il aime le côté
00:24 imitateur de femme chez moi, puisqu'il ressent une espèce de...
00:27 Puis il veut m'amener déjà dans les boîtes gay, un petit peu.
00:29 Sauf que j'arrive là-bas, c'est un peu le service à la pompe.
00:31 Donc je me demandais ce que j'allais faire là.
00:35 Il me dit...
00:37 Oui, le terme est peut-être très approprié.
00:41 Mais en tout cas, je me retrouve avec ça.
00:45 Et on va donc au restaurant et il me dit
00:47 "Amenez-moi l'édition, livre d'or".
00:50 Et là, je me suis dit, mais quel...
00:52 Alors c'est là où j'ai parlé un petit peu d'arrogance,
00:56 mais presque une arrogance poétique,
00:57 parce qu'il y avait quelque chose d'un peu chevaleresque.
01:00 Il y avait du panache chez ce garçon-là.
01:02 Il y avait beaucoup de douceur, d'aménité.
01:05 Et c'est ce qui m'a plu, parce qu'il est extrêmement généreux.
01:08 C'est un garçon qui a besoin qu'on l'aime.
01:11 Donc du coup, quelque part, il paye.
01:13 Il avait fait un très bon sketch à un moment qui s'appelait
01:15 "Je vais louer des amis".
01:17 Et en fait, ça ressemble un petit peu à la vérité, à sa vérité.
01:22 C'est-à-dire que c'est un garçon qui n'aimait rien tant
01:24 que d'être entouré et d'être aimé.
01:26 - On est fini, vous pouvez y aller.
01:27 - Non, mais j'adore. Patrick, je peux l'écouter des heures.
01:29 Alors, le documentaire fait aussi le lien entre
01:32 les premières consommations de drogue de Pierre
01:34 et son homosexualité, qui est un fardeau pour lui
01:37 jusqu'à son arrivée à Paris.
01:39 Regardez.
01:40 En réalité, la fête et ses paradis artificiels
01:43 sont d'abord un refuge, une fuite en avant
01:47 contre un mal-être qui ronge le comédien depuis l'enfance,
01:50 son homosexualité.
01:52 - J'ai grandi avec l'homosexualité qui était un délit,
01:56 qui était donc pénalisée.
01:58 Je suis arrivé à Paris, où là, il y avait un milieu gay.
02:01 La nuit parisienne était très, très accueillante
02:06 pour les homos.
02:08 Et là, je me suis éclaté, mais trop.
02:11 Je suis parti parce que j'ai découvert l'alcool et la drogue
02:14 qui m'ont aidé à ne plus me juger mal en tant qu'homo,
02:18 parce qu'à l'époque, je me jugeais mal.
02:19 Je me disais "Oh, merde, pourquoi je suis homo ?
02:21 Ça aurait été tellement plus simple d'être hétéro."
02:23 - Alors, dans cette première partie aussi,
02:26 il y a 30 ans déjà, Pierre Palmade avait déjà été visé
02:29 par une perquisition liée à la drogue.
02:31 C'était en 92. Regardez.
02:34 - 24 décembre 1992.
02:37 Le nom de Pierre Palmade est une première fois associé
02:40 à la cocaïne.
02:41 Il raconte sans fard son arrestation
02:43 dans son autobiographie.
02:44 - Il est 7h du matin.
02:46 On frappe à la porte de l'appartement que j'habite
02:48 dans le 16e arrondissement de Paris.
02:50 J'ai mis un oeil dans le judas.
02:51 4 ou 5 flics sur le palier. J'ouvre.
02:53 Ils entrent comme dans un film.
02:55 L'un des policiers appelle son chef.
02:56 On a trouvé quelque chose.
02:58 C'est évidemment de la coke.
02:59 J'avoue tout, notamment ma consommation, substantielle.
03:02 J'en suis à 5 grammes par semaine, 20 grammes par mois.
03:05 - En fait, on voit déjà à ce moment-là son addiction
03:09 et aussi l'obligation qu'il va avoir de financer ça.
03:12 C'est-à-dire qu'il va y avoir un piège autour de lui.
03:14 Peut-être l'avez-vous connu, mais il doit trouver de l'argent
03:16 pour financer.
03:17 Alors, quand ça rentre, c'est très bien,
03:19 mais à un moment où il y a moins de travail,
03:20 ça va devenir très compliqué pour lui.
03:22 - Enfin, il a rarement été au chômage.
03:24 Je veux dire qu'il écrivait déjà des pièces.
03:26 Il a écrit pour les plus grands.
03:27 Il avait des droits d'auteur qui étaient assez conséquents.
03:30 Il avait beaucoup, beaucoup de galas.
03:32 Donc, je ne pense pas qu'il manquait.
03:33 Par contre, il y avait une surenchère
03:35 au niveau de la consommation de drogue.
03:38 C'est ça, peut-être, qui...
03:40 - Oui, Guillaume.
03:41 - Ce qui m'a gêné dans le documentaire d'hier soir,
03:42 c'est que je trouve qu'on l'a un peu victimisé
03:43 dans la manière dont c'était raconté.
03:44 C'est-à-dire qu'on a pris sa vie et son parcours et ses démons...
03:47 Alors, pas vous, dans vos interventions,
03:48 mais la manière dont ils l'ont raconté,
03:50 comme une circonstance atteignante.
03:51 Le fait qu'il n'assume pas du tout sa sexualité,
03:54 le fait qu'il ait sombré dans la drogue,
03:56 comme si ça expliquait ce qu'il avait fait.
03:57 Mais on est d'accord que ce n'est pas du tout excusable
03:58 et que les familles des victimes,
03:59 elles s'en foutent complètement de ces failles,
04:01 maintenant, après ce qui est arrivé.
04:02 - Si on en est au début de sa carrière,
04:04 il faut voir que, nous, sur les derniers mois,
04:07 lorsqu'il a annulé notre dernière représentation
04:09 en thème des maturins...
04:10 Enfin, il ne l'a même pas annulé, il n'est pas venu.
04:12 Donc, voilà.
04:13 Le lendemain, il nous envoie ce texto
04:14 dont on avait parlé récemment.
04:16 Et il nous dit "la coke me détruit la vie".
04:21 Voilà.
04:22 Il n'était pas en état de venir,
04:23 et encore moins de nous prévenir.
04:24 Mais la coke, ma drogue, me détruit la vie.
04:27 Donc, quelque part, il est quand même un peu victime.
04:30 Enfin, on est quand même dans un milieu...
04:32 Si on revient sur les années 90, les années 2000...
04:34 - Après ce qui est arrivé, il y a un bébé qui est mort.
04:36 - On ne peut pas entendre ça.
04:37 Le bébé est en train d'arriver dans quelques jours.
04:38 Excusez-moi.
04:39 - Je suis désolé, mais là, ce n'est pas entendable.
04:40 Excusez-moi.
04:41 - Quoi ?
04:42 - Non, mais ce n'est pas entendable.
04:43 Le bébé serait né...
04:44 Qui a perdu la jeune femme serait née dans quelques jours,
04:46 et vous dites que...
04:47 Non, non, ça, ça ne peut pas l'entendre.
04:48 - Le jeune garçon qui va mettre des années à se reconstruire...
04:50 - La coke a détruit sa vie,
04:51 mais a détruit surtout d'autres vies qui n'ont rien de bon.
04:53 - Là, il y a une forme de mange-boire, là, pour...
04:54 - Tout à fait.
04:55 - C'est difficile à entendre.
04:56 C'est pas...
04:57 - Alors, dans la 2e partie,
04:58 là, il parle des dérives de Pierre Palma.
04:59 Il parle des dérives de Pierre Palma.
05:22 - Oui.
05:43 - Là, c'est la fuite totale dans la fameuse 3MMC,
05:47 notamment les molécules.
05:48 Ils découvrent ça et pour...
05:49 Moi, ce que j'ai aimé dans le reportage,
05:51 c'est que là, effectivement, c'est progressif,
05:52 comme vous le montrez, Cyril.
05:53 Et là, il a encore un entourage autour de lui.
05:55 Mais après, il va perdre tout le monde.
05:57 Je sais pas si vous l'avez connu à ce moment-là, déjà,
05:59 où les drogues de synthèse ont commencé à briser sa vie.
06:02 - On a commencé...
06:03 Enfin, il y a très longtemps, je veux dire, qu'on n'est plus en rapport.
06:05 Moi, j'allais le voir,
06:06 puisqu'il avait ce qu'on appelle la bande à Palma,
06:08 avec Camille Cotin, notamment.
06:09 Je veux dire, on allait le voir...
06:11 - C'est Bastien Castro qui a eu le Molière hier soir.
06:13 - Oui, qui a eu le Molière, oui.
06:14 Et donc, on allait le voir à ce moment-là.
06:16 Et moi, je me rappelle que très souvent, il me disait,
06:18 on mange après, mais après une première expérience
06:20 qui avait été un ratage total, on avait passé la soirée ensemble.
06:24 On va au restaurant, il découvre Dorothée.
06:27 Il ne fait que lui parler.
06:28 Je reste donc seul face à mon entrecôte.
06:31 Et après, je vais payer mon écho.
06:33 Et il me dit, j'espère que t'as passé une bonne soirée.
06:35 Et je lui dis oui, mais c'était pas ce soir.
06:37 Et voilà, tout était comme ça.
06:39 Je veux dire, il pouvait nous planter au dernier moment.
06:41 Il pouvait nous inviter et puis en fait ne pas être là.
06:44 Donc, il y a très longtemps, je veux dire qu'on a pris tous des distances,
06:48 tout en ayant la même affection.
06:50 Parce qu'on sait ces démons qui le dévorent.
06:53 On sait la fragilité du mec.
06:56 Il a tout tenté. Il a même tenté le mariage.
06:59 Parce qu'à un moment, on a rigolé.
07:00 Moi, j'étais au mariage et il draguait à côté des garçons.
07:04 On se regardait avec Adrou Banoff, on se disait, mais il est stone.
07:07 - Mais non, mais c'est symptomatique.
07:08 C'est-à-dire que le fait d'un jour se marier avec une femme
07:10 alors que tu sais pertinemment que tu es homo,
07:12 ça veut dire que tu as une souffrance qui est extrême
07:14 sur le fait que tu te détestes et que tu n'assumes pas qui tu es.
07:17 Alors, pour quelles raisons ? Il y a plein de raisons.
07:19 Mais il y a aussi le fait que la société t'aide pas à t'assumer aussi.
07:22 Et quand on parlait tout à l'heure, quand vous dites qu'il n'est pas victime,
07:24 certes, il n'est pas victime parce que la finalité de tout ce parcours,
07:27 elle est mortifère, mais il est quelque part aussi victime de sa propre vie.
07:30 Et tous ces démons-là, la drogue et tout,
07:32 on ne peut pas lui enlever ce statut de victime aussi,
07:35 à lui, avant d'arriver à ce drame-là.
07:38 Surtout qu'il n'a pas été nécessairement entouré
07:41 puisque les gens l'ont quand même beaucoup abandonné.
07:43 Ce n'est pas que je le défends, mais ce que je veux dire,
07:45 c'est qu'on ne peut pas balayer tout un parcours uniquement,
07:47 malheureusement, parce qu'il y a eu un drame au bout de son vie.
07:50 S'il vous plaît, s'il vous plaît.
07:51 Il promet à tous ses proches, qui s'est mis au vert,
07:53 en achetant cette fameuse maison de Célie Ambier,
07:56 objectif de ne pas perdre ses derniers amis qui le soutiennent depuis trop d'années.
08:00 Regardez.
08:01 Il en parlait énormément, ça l'aidait d'en parler, semble-t-il.
08:05 Comme il avait promis à Régine Avantière, à Muriel Robin le lendemain,
08:09 et à moi le surlendemain, et à Michel Larocque après-demain,
08:13 évidemment, il disait "putain, il faut que je tienne ma parole,
08:15 parce que sinon ces quatre-là, au moins, vont me prendre pour un rigolo".
08:18 Donc ça l'aidait d'en parler, de nous dire "ça y est, là, je crois que c'est bon,
08:22 Pierre, en tout cas, regardez-voir, ça fait un mois et demi que je ne suis qu'au jus d'orange".
08:27 "Bon, Pierre", on disait.
08:29 – Alors, pour traiter ses addictions,
08:31 il décide de débourser une somme folle pour une cure en Tunisie, c'est ça ?
08:34 – Oui, absolument. Il est parti en Tunisie, ça devait durer longtemps,
08:37 et puis finalement, il n'a pas pu suivre jusqu'au bout cette cure.
08:40 – Ça ne s'est pas très bien passé ?
08:41 – Ça n'a pas très bien passé.
08:42 – Une clinique haut de gamme, très chère ?
08:44 – Oui, absolument.
08:45 Et ils ont d'ailleurs retrouvé dans le reportage
08:47 quelqu'un qui l'avait suivi à ce moment-là, et c'était un passage intéressant.
08:51 – Il y a un problème de date.
08:53 Deux ans avant l'accident, il va tenter une fois encore d'échapper à ses démons
08:57 à plus de 1700 km de chez lui.
09:01 Il s'envole alors pour la Tunisie, direction la Villa Paradiso,
09:06 une clinique haut de gamme spécialisée dans le traitement des addictions.
09:09 Le comédien doit y suivre une cure de 28 jours pour un montant de 15 000 euros.
09:14 Un membre du personnel, présent lors de son admission à la clinique,
09:17 décrit un homme très affaibli.
09:19 – Pierre Palmade a rejoint la clinique dans un état physique et psychologique instable.
09:23 Le sevrage était très difficile et les signes de manque intenses.
09:26 Il était introverti et répondait peu aux tentatives de l'équipe de le faire parler.
09:30 À cette source, il a finalement quitté la clinique au bout d'une semaine de cure seulement.
09:35 – Une des multiples cures qu'il a suivies et qui n'ont pas abouti.
09:39 – Il n'en a fait que trois.
09:41 – Absolument, trois c'est beaucoup quand même.
09:43 Ce qui fait dire aux gens qu'en fait c'était un peu velléitaire,
09:46 il n'avait pas réellement envie de guérir.
09:48 Je ne sais pas si vous avez vu ça de cette manière-là.
09:51 – On a cette impression aussi.
09:53 – Oui.
09:54 – Vous dites qu'il y avait un problème.
09:56 – Moi je me demande même si ce n'était pas un acte manqué à la fin.
09:58 – C'est une chose, il fallait que ça se termine,
10:00 sauf que ça s'est très mal terminé, puisqu'il se bute tout seul à la James Dean.
10:04 Oui, mais qu'il en bute d'autres, non.
10:06 – Vous disiez qu'il y avait un problème de date, c'est quoi ça ?
10:09 – Pour la Tunisie, je crois.
10:11 – Et pour la Tunisie ?
10:12 – C'est-à-dire ?
10:13 – Premier pays, producteur de date.
10:15 – C'est tout, c'est tout.
10:17 – Je vais y aller moi.
10:19 Je vais y aller.
10:20 Alors, c'est pas grave, t'as raison.
10:22 La descente aux enfers continue après pour Pierre Palma
10:24 et il a réussi d'avoir un très gros train de vie
10:26 sans avoir d'entrée suffisante d'argent, c'est ça ?
10:28 – Là c'est ça, absolument, il lui fallait de plus en plus de besoins
10:30 et de moins en moins de rentrées, de moins en moins de galas,
10:32 son nom commençait à être moins populaire.
10:34 Donc voilà, 6 000 euros nécessaires pour acheter la drogue,
10:38 5 000 euros de rentrées, le déficit se creuse à ce moment-là.
10:41 Et il commence à devoir de l'argent à l'Urssaf au fisc.
10:43 – Christophe ?
10:44 – Excusez-moi, mais ça fait quand même, allez on va dire 30 ans
10:47 que les droits d'auteur de Pierre sont pas de 6 000 euros par mois,
10:49 sans vouloir… c'est beaucoup plus.
10:51 – Vous rêvez, vous rêvez, 6 000 euros par mois, vous rêvez.
10:53 – Il a écrit des scénarios de films qui passent régulièrement à la télé,
10:55 les grands restaurants, la fine équipe…
10:58 – Je te dis, tu rêves, 6 000 euros par an,
11:00 il a eu une émission "1 000 euros par mois, tu rêves"
11:02 – Je pense qu'on est plus près de 20 000 que de 6 000.
11:04 – Je suis un peu d'accord avec vous, là, Gilles, il est…
11:06 – C'est lui qui a fait ça.
11:07 – J'ai repris ses propres déclarations.
11:09 – Non mais elles sont peut-être fausses.
11:11 – Son nom s'appelle Pierre Palma, s'il y a juste un petit décalage de 1 000 euros,
11:14 c'est beaucoup d'argent, mais c'est que 1 000 euros quelque part,
11:16 je pense qu'il peut arriver à couvrir,
11:18 et puis je pense qu'il a emprunté à beaucoup de monde, je pense que très franchement.
11:20 – Oui, c'est ça.
11:21 – On a vu dans les derniers spectacles qu'on produisait pour lui,
11:23 les productions du colonel, je ne veux pas le dire,
11:27 mais c'est vrai qu'il avait besoin de faire rentrer de l'argent,
11:31 il faut être réaliste.
11:32 – Regardez.
11:33 À la campagne, les hauts murs de son refuge ont laissé s'engouffrer le vice
11:38 et la fête sans limite y a pris ses quartiers.
11:41 Cette maison, il l'a mise en vente en décembre dernier pour 1 365 000 euros.
11:47 Car il est criblé de dettes, il doit 250 000 euros à l'Ursaf et aux impôts notamment,
11:53 et garde un train de vie au-dessus de ses moyens.
11:56 6 000 euros de dépense contre 5 000 euros de revenu mensuel.
12:00 – Ça y rêve.
12:01 – Oui, on est assez loin des réalités.
12:03 – Et puis il a fait des one-man-shows, il a fait des pièces de tertre,
12:06 en plus au moment où il était en Tunisie, il jouait au thème des enfants du paradis,
12:10 oui j'ai une pièce à deux.
12:12 – Patrick, Patrick, on est loin des réalités là, 5 000, c'est quoi ?
12:14 – Je pense qu'on est loin.
12:15 – C'est n'importe quoi.
12:16 – À mon avis, on est plus sur du 20 000.
12:17 – Bien sûr.
12:18 – 20 000.
12:19 – Non mais c'est ça, franchement, je vous dis 6 000 euros.
12:22 – On voit ce qu'il réclame pour un one-man-show.
12:24 – Bien sûr, c'est quoi pour un one-man-show, comment c'est ?
12:26 – Non mais normalement, le prix moyen pour un Pierre Palmas,
12:29 ça doit être dans les 15 000 pour la soirée,
12:32 mais vous avez toute une équipe, une technique, des éclairages, des régisseurs, des smear-mort.
12:37 – C'est ce qui génère beaucoup de monde, il génère il y a 2000 personnes.
12:40 – Il faisait travailler beaucoup de monde.
12:42 – Quand ils ont fait la tournée avec Robin et la tournée avec Michel Larroque,
12:45 c'était des salles, des zéniths, ils doublaient, ils doublaient les dates.
12:48 – On dirait que tout le monde reprend ce chiffre de 6 000 euros par mois.
12:51 – Non, non, non, mais c'est la blague.
12:53 – Oui, parce que sa pièce, par exemple, il s'aime, il se re-aime,
12:55 c'est rejoué par d'autres artistes, donc ça tourne.
12:57 – Et il touche toujours.
12:58 – Forcément, c'est lui l'auteur, il touche toujours, c'est n'importe quoi.
13:01 C'est comme la fine équipe sur France Télévisions, il a très bien vendu la fine équipe
13:05 et on sait très bien que France Télévisions paye beaucoup et très cher.
13:08 – Alors, dans la troisième partie de ce documentaire,
13:11 BFM révèle donc ensuite des infos sur le fameux accident du 10 février dernier
13:15 et dévoile les participants à la session Chemsex organisée chez lui.
13:19 Écoutez le programme.
13:21 Ce jeudi 9 février, c'est bien ici qu'il invite trois amis des mauvais jours
13:25 à venir combler sa solitude.
13:27 Mocine E, 33 ans, Sambu G, 34 ans,
13:32 qui lui vient d'être condamnée pour trafic de stupéfiants,
13:35 et Camille, qui fréquente Pierre Palmatte depuis 4 ans.
13:39 Tous connaissent le programme de la fête qui s'annonce.
13:42 Cocaïne, drogue de synthèse et sexe, plusieurs jours d'affilée.
13:46 – Alors, c'est vrai ça ?
13:48 – Oui, visiblement, il n'y a pas de doute à avoir.
13:53 – Je ne suis pas la géographe de Pierre Palmatte.
13:55 – En fait, ces liambières devaient être le refuge
13:57 et puis on a vu très vite que ça devenait un endroit festif avec de la drogue
14:00 et ces participants qui sont donc ceux qui l'ont accompagnée ensuite.
14:04 Donc voilà, Camille va expliquer qu'elle est…
14:07 Camille est partie au milieu de la fête mais les deux autres sont restés.
14:11 – Et de temps en temps même l'inverse,
14:12 parce que quand on a fait ce spectacle au théâtre de hier, le 21 octobre,
14:16 le taxi devait le ramener à sa maison de campagne,
14:20 il nous dit finalement "Ramenez-moi à Paris
14:22 parce que j'ai un peu envie de faire la fête ce soir".
14:24 Donc visiblement c'est aussi l'inverse, je pense que…
14:27 – Oui, mais quand on voit le doc, on ne peut pas s'empêcher de poser la question
14:30 "Est-ce que le drame aurait pu être évité ?"
14:31 Moi j'étais surpris de voir que la première arrestation par la police,
14:34 elle était il y a 30 ans, on l'a vu tout à l'heure,
14:36 est-ce qu'il n'y a pas un proche à un moment qui l'a dit ?
14:37 Parce que s'il partait tout seul des curs, est-ce qu'il n'y a pas un proche
14:39 qui lui a dit "Non, tu restes jusqu'à ce que tu sois guéri" ?
14:41 Parce que c'était quasiment écrit ce drame qui allait arriver.
14:43 – Mais vous croyez qu'avec Pierre Palmatte, vous pouvez lui dire
14:46 "Maintenant tu ne sors plus de chez toi, tu rentres en ferme dans la chambre" ?
14:48 – J'ai connu ça en boîte, il m'a dit "Si jamais tu me vois prendre une bouteille,
14:51 tu me fous une claque".
14:52 Je suis parti aux toilettes, je l'ai revenu, il avait une bouteille,
14:55 il m'a dit "Ne m'emmerde pas, dégage".
14:57 – Notre dernier spectacle d'ailleurs, il nous a dit "Pas de vin, pas d'alcool, coca zéro".
15:02 Non, non, donc il faisait aussi des efforts.
15:04 – Mais Sambou, un de ses compagnons de défense, il n'était pas censé être avec lui
15:07 puisque normalement il ne devait pas l'approcher.
15:09 Donc ça veut dire que malgré tout, dans tout le dispositif judiciaire,
15:12 il y a eu quand même des failles qui ont permis à ce Sambou d'être avec Pierre Palmade.
15:16 – Il y a surtout eu des failles il y a quelques années quand il a été appréhendé
15:18 qu'il n'a eu qu'une amende de 1500 euros.
15:20 – Oui, donc il y a eu quand même des…
15:22 – Qu'est-ce que c'est que 1500 euros pour Pierre Palmade ?
15:24 Alors qu'il est piqué avec de la drogue ?
15:26 – C'était quoi ?
15:27 – C'était une amende parce qu'effectivement il y avait eu une…
15:30 – Détention et…
15:31 – Détention et usage de stupéfiants.
15:33 – Donc 1500 euros.
15:34 – C'était la première alerte, la première condamnation
15:36 qui pourrait faire qu'il y aurait une récidive éventuellement dans le dernier drame.
15:39 – Mais même…
15:40 – Qu'est-ce qu'une condamnation à 1500 euros pour un type qui en gagne,
15:43 à l'époque, 50 000 ?
15:44 – Le drame c'est qu'on est dans la caricature du showbiz, il faut être objectif.
15:47 – Oui, il y avait des faits d'années d'or, de ce monde,
15:50 c'était sexe, drogue et rock'n'roll.
15:52 – Exactement, exactement.
15:53 – Dans les années 90.
15:54 – On a vu tous les drames aux États-Unis, des Whitney Houston, des…
15:57 Bon, qu'est-ce qu'on peut faire ?
15:59 – Vous avez été invité au soirée ?
16:01 – Oui.
16:02 – Oui.
16:03 – Oui, moi je suis allé et puis j'ai vu que c'était pas que du sucre,
16:05 je suis parti, parce que je sucre beaucoup mon café.
16:08 – Non, non, c'est vrai ? Vous êtes déjà allé ?
16:10 – Non, non, sérieusement, oui, bien sûr.
16:11 – Alors, c'était pas vrai ?
16:12 – Non, moi j'ai une peur panique.
16:14 – C'est pas votre délire.
16:15 – Ouais, c'est ça.
16:16 – Non, puis à l'époque, je faisais, vous vous en souvenez,
16:18 on faisait le tournoi de tennis des personnalités,
16:20 donc moi je faisais 5 heures de tennis par semaine,
16:22 donc j'étais plutôt un mec sportif.
16:23 – Qu'est-ce qui s'est passé alors ?
16:24 – Il y a une coque s'approcher de l'encre, je me dis "Oh merde".
16:26 – Eh, vous êtes vu, vous ?
16:29 – Elle est mignonne la gosse.
16:31 – T'as quand même été à la soirée, t'es reparti direct ?
16:33 – Ah oui, oui, je suis reparti, mais j'ai fait exactement comme François Rollin,
16:36 on n'était pas branchés par les mêmes choses.
16:39 Un petit coup de vin, ok.
16:40 – Alors, après des heures de consommation de drogue…
16:42 – De toute façon, on est déjà en ligne avec les 3 vieux pots, là.
16:44 – Merci.
16:45 Après des heures de consommation de drogue, d'alcool et de médicaments,
16:47 Pierre et ses amis ressortent le soir de l'accident.
16:49 Dans le documentaire, ils retracent ce qui s'est passé,
16:52 ils diffusent le témoignage du vieil homme qui a été impliqué dans l'accident.
16:55 C'est la première fois que ce monsieur parle dans les médias, regardez.
16:58 – Peu avant 19h, le comédien monte à bord de sa voiture,
17:01 accompagné cette fois de Mocine et Sambou.
17:04 – Sambou Gé a proposé justement à Pierre Palmade de conduire
17:07 parce qu'il n'était pas en état, et Pierre Palmade a refusé.
17:10 Il voulait conduire alors que 30 minutes avant,
17:13 il était encore en train de s'injecter des drogues de synthèse.
17:16 – Les 3 hommes prennent la route.
17:18 Au même moment, à Damaril-Elis, une autre voiture s'engage sur la chaussée,
17:23 celle de Youxel Yakout.
17:25 Avec son fils de Vrim, assis à l'arrière,
17:28 il raccompagne chez elle sa belle-sœur, enceinte de 7 mois.
17:31 Juste derrière, un 3e véhicule, conduit par un homme de 87 ans.
17:36 – Je roule à 60-62, je sais puisque je suis la voiture depuis le rond-point.
17:41 Je suis à 40 mètres derrière.
17:43 – Face à eux, la voiture conduite par Pierre Palmade.
17:46 – La voiture arrive en face, et arrivé à la hauteur de la voiture,
17:49 il donne un coup de volant et la percute de plein fouet.
17:51 [Musique]
17:54 – C'est la première fois qu'il y a un QE qui parle.
17:56 – Oui, ça c'est un vrai témoignage.
17:58 Ce qu'on ignore encore, c'est la vitesse, pour le moment,
18:00 les expertises n'ont pas donné leur verdict,
18:02 et est-ce qu'il y a eu une défaillance,
18:04 ou est-ce qu'il y a une autre raison à ce coup de volant brutal qui est arrivé.
18:07 Et il faut dire aussi que Pierre Palmade était déjà sorti dans la journée.
18:12 – Le matin.
18:13 – Vous l'aviez révélé, Cyril, il était sorti déjà une première fois
18:16 pour acheter des seringues.
18:18 Et Mocine qui a révélé ça, ils ont acheté des seringues.
18:21 Et puis il est ressorti pour aller effectivement au ravitaillement à Villiers-en-Bière.
18:25 – Ça y est, on oublie, et dans tout ça, il y a trois victimes.
18:27 – Oui, oui, il faut penser à elles.
18:29 – Alors justement, il y a le témoignage de Mocine, il ne veut pas parler.
18:32 – On va rappeler qui est Mocine.
18:34 – Il était dans la voiture, il a participé au chemsex,
18:37 ils étaient tous les trois ensemble avec une autre personne,
18:39 et il dit que lui il ne se rappelle de rien, qu'il dormait, etc.
18:41 Et qu'il ne voulait surtout pas répondre, on l'a entendu,
18:43 il dit "non je ne veux pas en parler, je ne veux pas en parler",
18:45 genre comme s'il était traumatisé.
18:46 – Alors justement, les amis de Pierre Palmade qui étaient présents dans la voiture
18:48 ont aussi parlé pour la première fois, il ne dit rien,
18:51 et l'un d'entre eux est encore sous le choc, écoutez.
18:54 "Nous avons contacté ces deux passagers qui avaient pris la fuite après la collision.
18:58 Le premier, sans bouger, nous a reçus chez lui en banlieue parisienne
19:02 et nous a confié être très perturbé depuis le drame.
19:05 Selon lui, juste avant l'accident,
19:07 Pierre Palmade aurait reçu un texto sur son téléphone portable
19:10 qu'il lui aurait demandé de lire avant de dévier soudainement sur la gauche.
19:14 Mocine, eux, a lui affirmé aux enquêteurs
19:17 qu'il dormait à l'arrière de la voiture avant l'accident.
19:19 Nous l'avons contacté par téléphone."
19:21 – Vous vous souvenez un petit peu du contexte dans lequel l'accident s'est produit ?
19:26 – Oui, honnêtement je ne peux pas parler de ça en fait.
19:28 – Pourquoi ?
19:29 – En fait je ne suis pas prêt à parler de ça.
19:31 – Parce que les souvenirs sont douloureux ?
19:34 – Non, en fait je n'ai pas de souvenirs.
19:36 En ce moment je ne suis pas encore prêt pour parler de ça.
19:39 – Je ne vais pas être médisant, mais ça sent un peu le coup de l'avocat.
19:42 C'est-à-dire que vous ne dites rien.
19:45 Est-ce que ce n'est pas une défense ou une autre ?
19:49 – Je pense qu'ils ne peuvent pas trop parler, oui Guillaume.
19:51 – Juste sur le volet pédopornographique, il faut savoir qu'il n'y a aucune accusation
19:54 qui a été retenue contre lui et ça pose quand même question
19:56 sur l'emballement judiciaire qu'il y a eu suite à ça
19:58 parce qu'on part quand même d'une dénonciation par téléphone.
20:00 Donc il y a un média appelé pour dire "Pierre Palmade a des vidéos pédopornographiques".
20:03 Ils ont fait deux perquisitions immédiatement, tous les médias en ont parlé.
20:06 Donc c'est quand même un emballement à partir d'un simple coup de fil.
20:08 Il n'y a aucune accusation.
20:09 – Il n'y a rien de plus simple que de mettre un type qui est déjà en état,
20:12 débilleté devant un film pédopornographique et de prendre avec une caméra,
20:18 de faire un petit reportage de ça et de balancer après.
20:21 – On peut avoir des gens aussi qui ne regardent pas ce genre de trucs dans son environnement.
20:25 – Bien sûr.
20:26 – Alors Gilles Verdez, on en est où là maintenant ?
20:28 – Alors on en est à une phase extrêmement nouvelle,
20:32 c'est-à-dire que Pierre Palmade va pouvoir quitter Villejuif
20:35 et il va donc aller à Bordeaux, vous l'avez annoncé.
20:37 Pourquoi Bordeaux ? Il y a plusieurs raisons.
20:39 Bordeaux c'est sa terre natale.
20:40 Bordeaux, les enquêteurs pensent qu'il va être coupé de ses potentiels approvisionnements parisiens,
20:46 donc une sorte d'exil comme ça.
20:48 Et au CHU de Bordeaux, il y a une section addictologie, comportement addictif,
20:53 qui est extrêmement performante.
20:55 Lui, il sera en soins et en réadaptation, donc ils vont pouvoir le suivre.
20:59 On avait évoqué, Cyril vous vous en souvenez, des cliniques privées.
21:02 Vous aviez évoqué Montevideo et moi je pensais également à une clinique au Vézinet,
21:06 qui sont réputées pour soigner les personnalités qui ont des addictions.
21:09 En tout cas, il a beaucoup de chance en rapport au Lambda.
21:11 Exactement. Alors le problème de ces cliniques privées...
21:13 Est-ce qu'on peut ajouter juste une petite chose ?
21:14 Allez-y.
21:15 C'est qu'effectivement quand même, Bordeaux n'est pas non plus totalement anodin,
21:17 parce que sa sœur habite à Bordeaux, et sa sœur est une femme de poigne.
21:21 Père familiale.
21:22 Parce qu'elle va aussi remettre un peu les penduleurs.
21:25 Vous disiez un truc, Patrick Adeler, c'est pas le même traitement pour tout le monde, vous trouvez ?
21:27 Je trouve que c'est pas le même traitement, c'est parce qu'il s'appelle Pierre Palmade
21:31 que va y avoir sûrement une jurisprudence Pierre Palmade par rapport à la décision de justice.
21:36 Je pense qu'un Pékin moyen, je veux dire, n'aura pas toutes ces...
21:39 Ah, vous pensez vraiment ?
21:40 Je le pense vraiment.
21:41 C'est certain, c'est certain.
21:42 Et il y aurait eu une polémique s'il était parti en clinique privée.
21:45 Je vous explique pourquoi.
21:46 Qui paye, tout simplement ? Qui paye ?
21:48 C'est-à-dire que quand vous allez dans ces cliniques privées, c'est plusieurs milliers d'euros par jour.
21:52 Ok, il faut payer la suite, l'hébergement, etc.
21:55 Si vous n'avez pas de mutuelle, je sais pas s'il en a une,
21:57 si vous n'avez pas de mutuelle, ça coûte très cher.
21:58 Est-ce que le contribuable aurait payé ? Lui, visiblement, ne peut pas payer.
22:01 Donc le CHU, terrain public.
22:03 La maison est en vente et il a quand même un appartement à partir du moment où on le faisait.
22:07 Et la maison ne se vend pas.
22:08 La maison ne se vend pas pour le moment.
22:09 Ils ont arrêté le CHU avec des curieux.
22:10 Donc le CHU de Bordeaux, ça semble, le juge a donné son aval,
22:13 ça semble un lieu où peut-être pourra-t-il poursuivre son processus et suivre, continuer à suivre cette cure.
22:19 cette cure. »
22:20 [Musique]

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