Eloquentia donne la parole aux jeunes via un concours francophone international d'éloquence.
Dadju, avec sa fondation, veut partager le bien qu'il a reçu.
Retrouvez Jaleh Bradea tous les dimanches à 9h10 et les podcasts sur les plateformes partenaires.
https://eloquentia.world/
https://givebackcharity.fr/
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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour et bienvenue dans Envie d'agir où je suis ravie d'accueillir aujourd'hui
00:12 Alicia Isard et Sarah Safoui pour Elocancia. Bonjour à toutes les deux.
00:18 Bonjour Jalé.
00:19 Merci d'être avec nous. Alicia, je vais commencer avec vous.
00:22 Vous êtes la directrice générale d'Elocancia. Expliquez-nous ce qu'est Elocancia s'il vous plaît.
00:27 Alors, Elocancia c'est un programme éducatif et culturel en direction de la jeunesse,
00:31 devenu une association et qui oeuvre depuis 10 ans pour permettre aux jeunes de s'émanciper
00:36 par la prise de parole. On le fait via des parcours pédagogiques en milieu scolaire
00:41 ou auprès de publics spécifiques, des jeunes méritants, des personnes éloignées de l'emploi
00:45 et des publics sous main de justice. Et puis, par ailleurs, notre deuxième jambe,
00:49 c'est des concours de prise de parole à destination des jeunes lycéens et un deuxième concours
00:54 à destination des 18-30 ans partout en France et à l'échelle de la francophonie.
00:58 Donc ce que j'entends c'est l'éloquence au service de l'égalité des chances,
01:02 puisque vous parlez de personnes éloignées, des passants d'emploi, des personnes en difficulté,
01:06 c'est bien ça ?
01:07 Tout à fait. Et en fait, le propos d'Elocancia, c'est très lié à l'histoire personnelle
01:12 de notre fondateur qui a vécu la prise de parole, finalement, comme quelque chose d'excluant au départ.
01:18 Lui venait d'Aubervilliers, a grandi là-bas et s'est retrouvé à l'adolescence en sport-études
01:23 à Porte d'Auteuil.
01:24 Oui, il s'agit de Stéphane de Freitas, que je suis sûre nos téléspectateurs connaissent.
01:28 Exactement.
01:29 Et donc Stéphane a traversé aussi, lui, dans sa jeunesse, quelque chose qui l'a énormément marqué, c'est ça ?
01:33 C'est ça.
01:34 Parce qu'il y a une différence dans la possibilité de parler ? Racontez-nous ça.
01:39 Tout à fait. En fait, à l'adolescence, lorsqu'il déménage à Porte d'Auteuil, il se retrouve dans des écoles
01:44 d'un autre type qu'il n'a pas connu, où il se retrouve un petit peu exclu, il n'a pas forcément les codes,
01:50 il voit qu'il ne s'exprime pas comme ses camarades, que lui, il a été habitué à, finalement, parler le plus fort,
01:57 à avoir la tchatche, mais que ça ne suffit pas. Et donc, à ce moment où il vit une expérience un petit peu traumatique,
02:03 il va la transformer en quelque chose de très positif, à la fois à titre personnel, puisqu'il va se former à la prise de parole,
02:10 poursuivre des études de droit et mener des concours d'éloquence. Et puis, par ailleurs, pour les autres,
02:17 il va créer la pédagogie Porte et Savoie, que l'on porte aujourd'hui au sein de l'association et dont on est très fiers,
02:24 et qui propose un voyage pédagogique à travers cinq matières, la rhétorique classique, l'expression scénique,
02:31 les techniques vocales, la respiration, l'écriture créative, avec du slam, de la poésie, tout est permis.
02:37 Et puis, évidemment, l'aspiration professionnelle et personnelle, parce que c'est important de faire ce travail
02:43 d'introspection, de travailler sur soi, pour comprendre ce qu'on a envie de délivrer aux autres.
02:47 Donc, effectivement, ce n'est pas que l'éloquence, il y a plein de choses derrière. Sarah, je vous voyais au chez de la tête.
02:52 Vous, donc, vous êtes la finaliste du concours international, une des finalistes du concours international,
02:59 mais également la gagnante de l'éloquence à Caen, l'année dernière. Racontez-nous, qu'est-ce qui vous a amené là ?
03:06 Ce qui m'a amené là, tout d'abord, c'est le film "Avod", qui a été réalisé par Stéphane De Freitas, justement, dont on parlait.
03:11 Et là, Julie, il y a un film qui retrace l'histoire de jeunes de Saint-Denis au sein du concours éloquentia.
03:16 Et quand j'ai vu ce film pour la première fois, ça m'a beaucoup inspirée, ça m'a beaucoup touchée.
03:19 Et je me suis dit, mais si un jour j'en ai l'occasion, j'aimerais beaucoup participer aussi à ce concours moi-même,
03:24 puisque depuis petite, j'ai un contact avec les mots, avec la prise de parole. J'ai toujours aimé lire. En classe, j'aimais toujours parler,
03:31 faire des exposés. Et donc, je me suis dit, j'ai peut-être ma chance ici. Et l'année dernière, l'antenne Canez a été créée.
03:37 Et donc, j'en ai profité pour m'inscrire. Et ensuite, j'ai gagné le concours effectivement à Caen.
03:42 Et ça m'a emmenée jusqu'en finale internationale, il y a deux semaines de ça, à la scène musicale à Boulogne-Biancourt devant presque 1 200 personnes.
03:49 Oui, tout à fait. J'ai eu la chance d'être jurée dans ce concours cette année. C'était vraiment impressionnant ce que vous avez fait.
03:54 Mais est-ce que vous n'avez pas l'impression d'être un peu un cas isolé ? Parce que finalement, on a l'impression aussi, nous, que le français s'appauvrit,
04:00 que la maîtrise de la langue est de moins en moins faite. Et vous, comment vous ressentez ça ?
04:06 Je ne pense pas forcément être un cas isolé parce qu'en fait, je pense juste qu'on ne donne pas assez la chance aux jeunes de parler, de s'exprimer.
04:12 C'est vrai que l'écrit est peut-être une forme un peu moins appréciée par la jeunesse, et encore peut-être que je me trompe.
04:17 Mais je pense que les gens ont toujours cette envie de parler, de s'exprimer. Les réseaux sociaux en sont la preuve vivante.
04:23 On s'exprime finalement tous les jours par des canaux différents d'auparavant. Mais en tout cas, l'expression est là.
04:29 Et je pense qu'avec le Cancien, justement, on permet de cadrer cette expression et de donner la chance aux jeunes de parler plutôt que d'écrire.
04:35 Et à mon avis, le français a encore de beaux jours devant lui, je pense.
04:39 Alicia, effectivement, le français comme un lien entre tout le monde ?
04:44 Oui, tout à fait. Le français, la francophonie, c'est quelque chose qui nous tient beaucoup à cœur.
04:49 Et comme le disait Sarah, en fait, chez L'Occancien, on pose un cadre qui est propice à l'expression et au dialogue.
04:56 Le respect, l'écoute, la bienveillance, ce sont les trois valeurs socles, les valeurs fondatrices d'L'Occancien.
05:02 Le vocabulaire, la syntaxe, comme ça, le français comme un socle solide pour l'avenir des acteurs jeunes.
05:08 On va aussi travailler tout ça. Il faut savoir que les animateurs pédagogiques qui vont accompagner les jeunes, ils viennent de tous les horizons.
05:14 Nous avons des avocats, des comédiens, des personnes qui travaillent plutôt l'expression scénique, des coachs vocaux.
05:21 Donc tout ça, en fait, ça va apporter une richesse aux jeunes pour pouvoir s'exprimer avec les bons mots.
05:26 Et puis travailler aussi la congruence, comment on va s'aligner entre ce qu'on a dans la tête, dans les tripes, et puis ce qu'on va délivrer aux autres.
05:35 Oui, et si vous savez, il y a quelqu'un qui est vraiment super fort en éloquence, je pense que s'il acceptait de venir à votre concours, vous seriez content.
05:41 Je ne sais plus si, je ne crois pas qu'il a encore 30 ans. Je vous propose de regarder son message engagé. On se retrouve après.
05:48 J'ai choisi cette photo parce qu'en fait, tout simplement, il y a plusieurs expressions de visage.
05:54 Cette photo veut dire plein de choses. En fait, tous ces enfants, toutes ces filles, toutes ces femmes qui sont sur cette photo ont vécu des choses horribles, des choses atroces.
06:02 Mais quand tu regardes la photo, tu as juste l'impression que c'est Dajouk qui a fini son concert. Il est avec ses fans, il est posé.
06:09 Donc cette photo, elle représente la force de ces femmes-là, la positivité de ces femmes-là, ces enfants, de ces filles-là.
06:16 Quand j'ai vu une enfant de 13 ans, 12 ans, je crois, enceinte, je n'avais jamais vu ça. C'est la première fois que je voyais ça.
06:23 Ça m'a fait bizarre parce que tu vois, femme enceinte, déjà, on dit femme enceinte. Là, c'est une enfant qui a envie de jouer, qui a envie de... Mais elle est enceinte.
06:31 Tu vois ce que je veux dire ? C'est une enfant qui a un bébé dans le ventre. Ça m'a bouleversé un peu.
06:34 Qu'est-ce que moi, Dajouk, je peux faire pour les aider, elles ? Donc on a essayé de monter des programmes de suivi.
06:39 Le plus fréquent avec ces femmes-là, c'est qu'il y a l'acte, elles deviennent victimes. Ensuite, il y a l'après.
06:45 Si tu ne les suis pas bien, ces femmes-là, parfois, il y en a qui se suicident.
06:49 Qu'est-ce qu'on peut faire pour ces femmes après, pour les suivre et les aider à se réinsérer dans la société, dans la vraie vie ?
06:56 J'ai écrit cette chanson avant la rencontre et elles ont dansé sur cette musique.
07:04 La musique, là, en question, fait exactement l'effet que je voulais que ça fasse. Et ça fait du bien, franchement.
07:15 Et là, c'est pour moi, personnellement, que je parle. C'est elles qui m'ont soulagé, au final. C'est elles qui m'ont mis bien, en fait.
07:20 Elles m'ont super bien accueilli. Elles m'ont mis à l'aise, en fait. Alors que c'était mon rôle de faire ça.
07:26 J'ai monté l'association Give Back avec un de mes managers, Joss, un de mes agents, Nasser, et surtout avec ma mère,
07:33 qui est très importante dans ma vie et qui m'a toujours sensibilisé à ça.
07:38 Il faut savoir que Give Back Charity, c'est vraiment un soutien, en fait. Et c'est pas un projet stable qui va continuer comme ça pendant des années.
07:47 C'est plus, cette année, on est sur ça. L'année prochaine, on essaie d'aider un tel.
07:51 Le prochain objectif, c'est d'offrir des kits de scolarité aux enfants, de construire une nouvelle classe.
07:56 Honnêtement, vu comment on m'a aidé, je me sentirais ingrat, moi, avec la position que j'ai aujourd'hui, de ne pas aider ceux qui en ont besoin.
08:05 Je ne peux pas aider la terre entière, mais je peux aider la personne qui est en face de moi, en tout cas.
08:09 Merci, Dajou, pour ce message engagé. Sarah, qu'est-ce que ça vous inspire ?
08:14 Je suis très touchée par cette vidéo. Je trouve ça vraiment beau de voir que des artistes qui ont de la visibilité,
08:19 qui ont une parole qui est entendue, s'en servent pour défendre des causes qu'on ne connaît pas forcément,
08:24 pour mettre en lumière des situations dont on n'a pas forcément la connaissance.
08:27 Et cette logique du Give Back, je la trouve très intéressante.
08:31 Je pense qu'elle s'applique aussi, je pense qu'Alicia tu seras d'accord, dans la logique d'Eloquencia également.
08:36 C'est ce que vous disiez, des anciens qui viennent aussi, qui s'investissent.
08:41 Et je pense aussi que l'éloquence, il faut en avoir pour être rappeur, chanteur comme Dajou.
08:47 Et cette éloquence permet aussi d'aller négocier, d'aller convaincre, et c'est un outil phénoménal.
08:52 Qu'est-ce que vous avez envie de faire, vous, Sarah ?
08:54 Franchement, j'ai beaucoup d'idées, mais j'aimerais vraiment continuer dans le domaine de la prise de parole en public.
08:59 J'aimerais continuer à, oui, soit enseigner ou à former des jeunes à cette prise de parole en public,
09:05 et à sensibiliser les gens au pouvoir de la parole.
09:08 Je pense que c'est quelque chose de vraiment important, une véritable arme qu'on a tous entre nos mains,
09:12 et qu'il suffit juste de travailler un petit peu pour pouvoir s'en servir.
09:15 Et d'ailleurs, à ce titre, je pense faire partie, dès la prochaine session,
09:19 de la formation des animateurs pédagogiques Eloquencia,
09:22 pour pouvoir rejoindre le mouvement et à mon tour enseigner la prise de parole en public.
09:25 Très bien. Alors, Alicia, Eloquencia va fêter ses 10 ans.
09:30 Quel impact vous pensez que vous avez eu sur la société durant ces 10 ans d'existence ?
09:36 Alors, effectivement, l'association à 10 ans, c'est vraiment un cap pour nous,
09:39 et on se projette maintenant dans les 10 prochaines années.
09:42 Alors, évidemment, il y a un impact quantitatif, puisque Eloquencia,
09:46 sur l'année qui vient de s'écouler, c'est près de 10 000 heures de parcours pédagogique,
09:52 en milieu scolaire ou auprès de publics spécifiques.
09:55 C'est aussi un réseau de 30 équipes concours en France et dans les pays francophones,
10:00 qui est porté par 300 bénévoles environ, et qui touche près de 1 000 orateurs cette année.
10:05 Donc, c'est vraiment un impact qui continue de s'étendre, de s'étoffer au fil des années.
10:10 Et on estime cette année pouvoir toucher environ 15 000 bénéficiaires.
10:15 Donc, évidemment, il y a cet impact quantitatif, mais il y a aussi l'impact le plus évident,
10:20 qui est la qualité des programmes que l'on apporte,
10:23 et qui nous est partagé à la fois par les enseignants, par les élèves eux-mêmes,
10:27 les animateurs pédagogiques qui voient l'évolution des élèves pendant les parcours,
10:31 et puis les participants à nos concours, les finalistes, leurs proches.
10:35 Tout ça, c'est vraiment ce qui nous rend le plus fiers,
10:37 quand ils nous disent que l'expérience Eloquencia transforme leur vie,
10:41 ou en tout cas leur redonne confiance en eux pour la suite.
10:44 Très bien. Et si on veut vous aider, si on veut participer, qu'est-ce qu'on fait, comment on fait ?
10:50 Alors, Sarah, on a parlé, on recrute chaque année une cohorte d'animateurs pédagogiques
10:55 qui nous suivent pour certains au fil des années,
10:58 et qui viennent étoffer notre communauté d'animateurs pour agir partout en France,
11:02 et notamment en Ile-de-France, en région PACA, où on a beaucoup de parcours.
11:05 Donc là, le processus de sélection démarre.
11:08 Si vous avez envie de devenir animateur pédagogique, c'est possible.
11:12 Écrivez-nous, allez sur notre site web, il y aura deux sessions, deux formations, fin août et fin octobre.
11:18 Par ailleurs, évidemment, les équipes concours ont besoin de jeunes bénévoles,
11:22 également entre 18 et 30 ans, de tous horizons, qu'ils soient en études, qu'ils travaillent.
11:27 L'idée, c'est vraiment de créer ce mélange.
11:29 Et puis, à l'aune de nos 10 ans, on est également à la recherche de mécènes,
11:34 de soutiens financiers, de soutiens de toutes parts,
11:36 pour accompagner évidemment nos actions sur le terrain,
11:39 mais aussi un mouvement que l'on aimerait impulser à l'occasion de cet anniversaire.
11:43 Très bien. Le temps passe vraiment beaucoup trop vite.
11:45 Juste, dites-moi en deux phrases votre envie d'agir, même si je pense qu'on l'a à peu près compris,
11:49 mais très vite, c'est quoi votre envie d'agir pour les cinq prochaines années ?
11:52 Non, 10 prochaines années !
11:53 Pour les 10 prochaines années.
11:54 Oui, comme ça, on fêtera aussi les 20 ans ensemble.
11:57 Alors, pour nous, c'est d'avoir toujours plus d'impact, notamment dans les territoires.
12:01 On est en train de travailler un format e-learning pour nous permettre d'aller
12:05 là où la proposition éducative, culturelle n'est pas forcément aussi forte
12:12 qu'en région parisienne ou dans les grandes villes.
12:14 Donc, on a besoin de soutien pour travailler ce projet.
12:17 Et puis, c'est de toucher toujours plus de jeunes partout en France.
12:20 Très bien. Merci beaucoup à toutes les deux d'avoir été avec nous.
12:23 Je voudrais aussi vous rappeler, vous, qui a nos podcasts,
12:27 envie d'agir sur toutes vos plateformes préférées, n'hésitez pas à aller les écouter.
12:31 Je ne peux que vous les conseiller, évidemment.
12:34 Et je vous dis à très vite sur C8 pour plus d'envie d'agir. Merci.