Vous avez appelé le véto ? Avec Pierre Fabing vétérinaire urgentiste

  • l’année dernière
Ils sont appelés par des personnes de tous âges, de tous milieux et l'un d'eux, Pierre Fabing raconte son quotidien dans un ouvrage qui nous plonge au cœur de la société et qui souligne les problématiques auxquelles sont confrontés les vétérinaires ruraux comme urbains.

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Transcription
00:00 Pour raconter la vie des gens, chaque journal devrait avoir un vétérinaire dans ses effectifs.
00:04 Ils sont appelés par des personnes de tous âges, de tous milieux.
00:06 Quand ils travaillent en zone urbaine, ils interviennent aussi bien dans les Ehpad que
00:10 des appartements cossus ou des squats peu recommandables.
00:14 Vous avez appelé le véto dans ce livre.
00:17 Édité chez Albin Michel, Pierre Fabin raconte ce quotidien.
00:20 C'est une plongée dans la société, en l'occurrence celle de la région parisienne,
00:25 vécue chaque jour par un vétérinaire qui a commencé à la campagne et qui travaille
00:29 aujourd'hui chez Véto Adam, service d'urgence à domicile en Ile-de-France, 24h/24.
00:35 Le vétérinaire est au bout du fil et dans les studios de France Inter aujourd'hui.
00:39 Appelez le 01 45 24 7000 et l'appelez France Inter.
00:42 Bonjour Pierre Fabin.
00:43 Bonjour Bruno.
00:44 Que préférez-vous, les animaux ou leurs propriétaires ? En lisant ce livre et toutes
00:48 les histoires que vous racontez, je me suis posé la question.
00:50 Les deux.
00:51 Oui c'est ça.
00:52 On se nourrit autant de la richesse du contact avec les animaux que de les échanges avec
00:57 les hommes.
00:58 C'est un élément qui est oublié dans notre métier en plus.
01:00 C'est-à-dire qu'on vient pour soigner les animaux à la base, notre passion c'est
01:04 l'animal, mais il y a toujours les humains derrière.
01:06 Et notre relation avec eux est très importante parce que c'est eux qui vont s'occuper
01:09 de leur compagnon par la suite.
01:10 C'est ça.
01:11 Et quand vous entrez dans une maison ou un appartement, je trouve qu'il y a un côté
01:14 enquêteur.
01:15 A chaque fois, vous regardez les détails, vous dites tiens, il y a telle odeur, ça
01:21 révèle tel climat dans la maison.
01:22 Et en fait, avant même de voir l'animal, vous vous faites déjà une idée de ce qui
01:26 peut se passer dans la maison.
01:27 Et donc ce nom peut souffrir l'animal.
01:29 Complètement.
01:30 Notre consultation commence même déjà avant avec l'échange téléphonique qu'on
01:33 a avec eux.
01:34 On a le motif d'appel.
01:35 Donc on se fait déjà une préidée.
01:36 On sait ce qu'on va regarder un petit peu, l'enquête qu'on va mener quand on
01:39 va arriver.
01:40 Et c'est un petit avantage qu'on a par rapport à ceux qui travaillent en clinique,
01:43 on va dire, parce qu'on voit vraiment le milieu de vie.
01:44 Et dans ce milieu de vie, on va avoir des indices parfois qui vont nous aiguiller vers
01:48 des problématiques qu'on va aller chercher par la suite.
01:51 Parfois, c'est de la poussière.
01:53 Parfois, c'est des photos.
01:54 Parfois, c'est la tenue des gens.
01:57 Parfois, c'est beaucoup de choses qui peuvent nous aider à soigner les animaux au final.
02:00 Et alors, vous parlez de photos.
02:02 Il y a une scène particulièrement touchante dans ce livre parce qu'au fond, en venant
02:06 soigner des animaux, vous découvrez en effet des histoires humaines dingues.
02:09 Vous entrez chez quelqu'un.
02:10 Il n'y a pas beaucoup de lumière.
02:11 Vous avez l'impression qu'il y a quelqu'un d'autre dans la pièce.
02:14 Vous ne faites pas attention.
02:15 En fait, c'est une grande photo.
02:16 C'est une dame qui venait de perdre son fils.
02:19 Et son animal était en train de mourir aussi.
02:22 Et le tout faisait écho chez elle, ce qui était particulièrement douloureux.
02:26 Et en fait, même nous, on va devenir des vraies éponges un peu pendant ces consultations
02:30 parce qu'il va nous arriver des choses.
02:31 Au final, quand je tombe sur le mobile du fils qui est là, moi, déjà, émotionnellement,
02:37 quand on rentre dans cette situation, ça peut être assez compliqué.
02:39 Et en fait, la dame va complètement faire un parallèle entre ce qui est arrivé à
02:45 son fils et ce qui est en train d'arriver à son chien.
02:47 Donc, il faut réussir à gérer la maîtresse de l'animal en plus du problème qu'a l'animal
02:53 à ce moment-là.
02:54 C'est une double mission qu'on a au final.
02:55 On soigne les animaux, mais on va aussi soigner les gens.
02:57 On soigne les âmes des propriétaires.
02:59 Et derrière un chat mal propre, vous comprenez qu'il y a un problème d'entretien d'une
03:03 maison, un divorce, quelqu'un qui a été abandonné par sa compagne et qui est en train
03:08 de craquer.
03:09 Vous croisez un homme très bien costumé, trois pièces, très joli appartement, qui
03:13 préfère dormir avec ses chiens qu'avec son épouse.
03:15 Il y a aussi le côté haute société, ce majordome qui vous reçoit.
03:19 Vous n'avez pas le droit de rentrer dans la maison.
03:20 Exactement.
03:21 Alors, bizarrement, on est parfois mieux accueilli chez les personnes qui ont peu de moyens,
03:28 qui nous reçoivent parfois mieux que celles qui sont beaucoup plus de moyens.
03:31 Et ça, c'est un peu paradoxal parce qu'on n'imagine pas que beaucoup de monde est prêt
03:36 à dépenser de l'argent au final pour leurs animaux, alors que même parfois, ils vont
03:39 se sacrifier.
03:40 J'ai un exemple d'une dame qui était prête pour juste venir soulager son chat avec une
03:44 injection de morphine à ne pas se faire refaire les dents pendant plusieurs mois, alors qu'elle
03:50 m'a ouvert avec un abcès dentaire de la taille d'une orange.
03:53 Les noms des animaux disent aussi quelque chose du milieu et il y a plein de noms de
03:58 joueurs de foot.
03:59 J'ai appris ça en vous lisant.
04:00 Ah oui, les Neymars, on ne les compte plus.
04:01 Les Neymars, d'accord.
04:02 Je me disais, ça doit être Messi ou Ronaldo.
04:03 Non, c'est Neymar.
04:04 Zlatan, Messi, Neymar, on les a.
04:06 Un poutine, alors on ne sait pas si c'est le plat très calorique du Québec.
04:11 Un Johnny.
04:12 Il y a une différence de lien.
04:14 Vous avez commencé à la campagne, je le disais.
04:15 Il y a une différence de lien entre les animaux et leurs propriétaires, entre campagne et
04:20 ville.
04:21 Ce n'est pas du tout le même rapport aux animaux.
04:23 Alors à la campagne, il va y avoir...
04:24 Vous parlez des chiens, des chats, des vaches.
04:26 De ce que vous voulez.
04:27 Du rapport à l'animal.
04:29 Le rapport à l'animal, toutes les personnes qui font appel à nous, au final, adorent leurs
04:34 animaux.
04:35 Cet amour, on le voit autant que ce soit chez les chiens, chez les chats, que chez les vaches.
04:38 Parce que j'ai vu des éleveurs pleurer pour leurs troupeaux.
04:40 Quand je bossais encore à la campagne, on va dire, j'avais essentiellement une activité
04:45 rurale.
04:46 C'était une période qui était un peu dure parce qu'on était en pleine crise laitière
04:49 avec des prix du lait qui s'étaient effondrés.
04:51 Et j'ai vu des éleveurs pleurer pour leurs troupeaux parce qu'ils n'avaient plus de quoi
04:54 les soigner, plus de quoi les nourrir.
04:56 Une situation très difficile de suicide d'éleveurs dans ces conditions-là à cause de la perte
05:00 d'une partie de leurs troupeaux dans ce contexte-là.
05:02 Donc l'amour des animaux qui m'entourent au final dans mon métier de tous les jours
05:06 est incroyable.
05:07 Et ça, c'est un point commun à tout le monde.
05:09 Alors vous parlez de suicide d'éleveurs.
05:11 Chez les vétérinaires aussi, il y a des moments très difficiles.
05:14 C'est d'abord qu'on entend une auditrice et puis on va parler de ça.
05:17 Bonjour, Josépha.
05:18 - Oui, bonjour.
05:19 - Vous nous appelez Tonon, en Haute-Savoie.
05:21 - À peu près, oui.
05:22 - Le docteur Fabin qui est avec nous a l'habitude d'intervenir tard et en urgence.
05:27 Mais vous, vous avez été surprise par le fait que, bah oui, il y a des vétos qui interviennent
05:30 comme ça en urgence et tard, c'est ça ?
05:31 - C'était impressionnant.
05:32 En disant, je n'ai pas l'habitude d'avoir d'animaux, je gardais juste le petit chien
05:35 de mon fils.
05:36 Et vers 23h avant-hier soir, c'est récent, il avait du mal à respirer.
05:42 Donc j'ai été contrainte de contacter le vétérinaire le plus proche et je m'attendais
05:45 à avoir un répondeur.
05:46 Et là, non, on m'a répondu.
05:47 Un quart d'heure après, j'étais au cabinet.
05:52 La vétérinaire a très bien soigné le petit chien.
05:55 Moi, j'étais complètement paniquée.
05:57 Elle m'a aussi calmée un petit peu.
06:00 Et en sortant de là, je me suis fait la réflexion.
06:03 J'ai dit, bah, quelquefois, il vaut mieux être un animal malade qu'un humain parce
06:08 que, franchement, j'ai été, mais incroyablement, agréablement surprise.
06:12 - Merci pour ce témoignage.
06:13 Ça vous fait plaisir, j'imagine.
06:14 - Oui, complètement.
06:15 On nous dit souvent, même nous, on se déplace là où SOS Médecins ne se déplace plus.
06:18 - Il y a beaucoup de services.
06:21 - Vous avez eu le cas ce week-end ?
06:23 - Oui, dans le 78.
06:24 On m'a dit que SOS Médecins ne vient pas.
06:26 Donc on n'est pas loin de Paris.
06:28 On était à 35 minutes de Paris.
06:29 On m'a dit que SOS Médecins ne se déplaçait pas.
06:31 Et on était plus rapide que les médecins.
06:34 - Il y a beaucoup de services d'urgence comme ça.
06:37 Et la question qu'il y a derrière, c'est est-ce qu'on manque de vétérinaires en France ?
06:40 - Alors, il y a de plus en plus de services d'urgence qui se développent.
06:43 L'historique du monde vétérinaire est un peu spécial.
06:47 Parce qu'avant, les vétérinaires bossaient le jour et la nuit.
06:49 Nos aînés, je parle.
06:50 Moi, quand j'étais jeune, quand j'ai voulu devenir vétérinaire,
06:52 j'avais l'image du vétérinaire qui était disponible H24.
06:54 Je suis d'une génération où on veut un équilibre vie professionnelle, vie personnelle, un petit peu.
07:00 Et on n'est plus prêt à donner forcément cette disponibilité.
07:03 Donc, justement, il y a des services dédiés aux urgences qui commencent à se créer, dont le nôtre.
07:06 Et nous, on va justement se relayer, avoir des effectifs un peu plus importants
07:10 qui sont dédiés à l'urgence pour ne plus avoir à travailler jour et nuit.
07:13 - Il y a eu l'an dernier une étude menée par l'Ordre national des vétérinaires
07:18 et l'association Veto-Entraide sur la santé psychologique des praticiens.
07:22 Profession en grande souffrance, et la conclusion, le risque de suicide
07:26 est trois à quatre fois plus important qu'en population générale.
07:29 Pourquoi ce malaise, Pierre-Fabrin ?
07:31 - C'est multifactoriel. Il y a plusieurs causes à ça.
07:35 Une des premières causes, notamment, qui est sortie de cette étude,
07:38 c'était la charge de travail qui est la nôtre, c'est-à-dire qu'on ne compte pas nos horaires.
07:43 Et en fait, dans la profession, on a une obligation de continuité de soins.
07:45 Donc, quand on n'est pas dans un endroit où il y a un service d'urgence qui est là pour gérer la nuit,
07:49 les vétérinaires se relaient pour faire leur garde le soir.
07:52 Et déjà, on a des amplitudes horaires assez importantes.
07:54 On est sur du 8h-20h, en général 8h-19h éventuellement.
07:57 Mais on déborde toujours parce qu'il y a une urgence qui arrive en fin de journée
08:00 quand les propriétaires rentrent à la maison et découvrent la petite catastrophe.
08:05 Et il y a d'autres facteurs qui jouent également dans ce mal-être.
08:08 Notamment, on est une profession, on a tous été sélectionnés.
08:10 On est passé par l'épreuve d'une prépa, du concours véto,
08:13 où il y a 10% de personnes qui vont réussir à peu près.
08:15 On est sélectionné parmi les meilleurs élèves de France au final.
08:20 Et on est confronté aux erreurs derrière.
08:21 La peur de l'erreur, qui est là, qui peut être là, alors qu'on a toujours tout réussi.
08:25 Donc, c'est assez paradoxal.
08:27 Être confronté à ça les premières fois, c'est dur.
08:29 On peut se tromper et parfois, on ne sait pas.
08:31 Parce qu'il y a une dimension aussi financière dans les soins vétérinaires.
08:35 C'est-à-dire qu'on va avoir un budget du propriétaire parfois qui va nous dire
08:37 "il faut trouver ce qu'a l'animal avec ça".
08:39 On ne va pas forcément pouvoir y arriver.
08:41 Donc, on peut se tromper.
08:42 Il y a des erreurs qui peuvent sortir de ça aussi parfois.
08:44 - Confronté à l'erreur, confronté à la mort aussi, très fréquemment.
08:48 - Énormément.
08:49 Alors, encore plus moi en urgence, on va dire.
08:51 Parce qu'en urgence, il y a plus de fin de vie malheureusement.
08:54 Et même encore plus sur le domicile.
08:56 Parce qu'il y a de plus en plus de propriétaires qui nous appellent
08:59 pour des fins de vie à domicile.
09:00 Moi, ça va représenter autour de 7 à 8 % de mes interventions.
09:04 Donc, c'est beaucoup.
09:07 Et on fait partir tous les jours des animaux sans souffrance.
09:11 Donc, il y a un paradoxe qui est un peu...
09:14 Il n'y a pas vraiment d'études sur le sujet,
09:15 mais on aide tous les jours des animaux à partir.
09:17 On a des produits euthanasiants pour une fin douce, on va dire.
09:21 Et malheureusement, certains confrères décident de la prendre pour eux.
09:25 C'est des moments assez difficiles à parler.
09:28 Pour moi notamment, j'ai un bon ami qui est passé par là.
09:32 Et oui, c'est des moments très durs.
09:37 - Tout autre sujet, la chaleur, le changement climatique
09:42 et l'effet que ça peut avoir sur les animaux.
09:44 Vous expliquez dans ce livre que l'été est une saison finalement plus délicate
09:49 pour eux que l'hiver à cause de la chaleur.
09:52 Et notamment en ville où vous intervenez, parce qu'on n'y pense pas,
09:55 mais les animaux sont près du sol, ils crèvent de chaud.
09:57 - Les coups de chaleur, c'est...
09:59 Il y a des moments où c'est notre seul motif d'intervention, quasiment le soir.
10:02 Je pense à une canicule d'il y a deux ans, on ne faisait que des coups de chaleur.
10:07 Donc le coup de chaleur, c'est quand l'animal va monter en température,
10:09 les animaux ne transpirent pas.
10:10 Donc ils n'évacuent pas par la transpiration, ils évacuent par la respiration.
10:13 Sauf qu'ils ont des capacités limitées pour évacuer cette chaleur.
10:16 À un moment, ils vont monter, monter, monter.
10:18 Et là, ça va être une escalade de problèmes qui va suivre.
10:22 Et ils vont de moins en moins réussir à se réguler.
10:23 Et puis là, il y en a malheureusement qui peuvent décéder.
10:25 - Alors quel conseil, Dr Fabin ?
10:27 - Ne pas sortir la journée avec son chien.
10:30 - OK.
10:30 - Voilà, c'est avant 9h le matin, après 21h le soir.
10:33 Et on évite le macadam, s'il vous plaît.
10:34 - On évite le macadam, voilà.
10:36 Jean-Pierre, au Standard. Bonjour Jean-Pierre.
10:39 - Oui, bonjour monsieur.
10:40 - Je lis ma petite fiche, "Je suis handicapé", est-il écrit ?
10:43 "J'aurais aimé avoir un chat, un menkoune, très gros chat."
10:46 Et quelle est votre question ?
10:47 - Moi, j'aurais voulu savoir, parce que moi, je ne peux pas me déranger
10:50 pour aller chez le vétérinaire s'il est malade ou au caisse.
10:53 Alors j'aurais voulu savoir s'il y avait des vétérinaires qui soignent à domicile.
10:57 - Exactement, oui.
10:59 Alors ça dépend d'où vous êtes.
11:01 Vous êtes où Jean-Pierre ?
11:02 - 93.
11:04 - 93, c'est ça ?
11:04 - 93, ben nous on se déplace si vous voulez, il n'y a aucun problème.
11:07 Donc vous pouvez nous joindre sans aucun souci et on viendra s'occuper de votre animal.
11:11 - Bon, ben voilà, qui est fêché.
11:12 Vous vous appelez Veto Adam, puisque c'est l'organisme pour lequel travaille Pierre Fabin.
11:18 Pierre Fabin, autre question.
11:21 Est-ce que c'est un métier à risque ? On vous la pose souvent, celle-ci.
11:24 Et ça amène une autre question pour nous tous.
11:26 Qu'est-ce qu'on fait face à un animal agressif ?
11:28 Puisque c'est aussi ça que vous rencontrez.
11:29 - Alors il y a les risques animaux, on va dire, il y a les risques humains aussi.
11:32 On pourra en parler après, parce que c'est une autre problématique.
11:36 Oui, c'est un métier à risque, notamment...
11:38 Le danger n'est pas toujours là où on l'attend.
11:39 C'est-à-dire qu'on imagine plus les chiens méchants, on a plus peur des chiens méchants.
11:43 J'ai une sale histoire avec un chien méchant qui est parti avec mon jean en consultation.
11:47 Donc on se retrouve en caleçon chez les propriétaires, c'est très sympa.
11:50 Mais les morsures viennent plus souvent des chats, les morsures problématiques.
11:52 Parce qu'en fait, c'est pas très délabrant sur le coup.
11:55 Il y a juste un petit croc qui passe sous la peau et derrière il y a une infection terrible.
11:58 J'ai une collègue, une assistante vétérinaire que j'ai côtoyée dans mes plus jeunes années de travail,
12:05 qui a failli perdre un bras à cause de morsure de chat.
12:08 - Et donc face à un animal agressif, quel comportement on doit avoir ?
12:10 Et est-ce que ça existe, les chiens méchants ?
12:12 Ça a du sens cette expression-là ou pas ?
12:14 - Alors les chiens méchants, c'est très rare.
12:15 Au final, on a souvent des problèmes d'éducation derrière ça.
12:20 Donc ça vient plutôt du propriétaire qui est un relaxiste,
12:22 par rapport notamment au choix de la race de son chien.
12:25 C'est-à-dire qu'ils vont avoir des chiens qui ne sont pas adaptés.
12:27 On demande aujourd'hui à des chiens qui ont été sélectionnés pendant des dizaines d'années
12:31 à faire du sport, à faire du gardiennage,
12:34 de dormir sur un canapé toute la journée.
12:35 Donc à un moment, ils ne supportent plus.
12:37 Donc le problème vient surtout de la sélection de l'animal,
12:40 et du propriétaire et de son encadrement de son chien.
12:44 - Dans quelle mesure les vétérinaires peuvent-ils intervenir
12:47 dans les cas de maltraitance animale, nous demande Patrice ?
12:50 - Alors, nous on intervient quand on est appelé, au final.
12:53 Donc déjà, il faut qu'on soit appelé pour des cas de maltraitance.
12:56 Parfois, on est réquisitionné par la police sur ces cas de maltraitance.
12:58 On est intervenu récemment dans le 93, justement,
13:01 sur un chien qui s'était fait tabasser, accroché dans une cage d'escalier et tabassé.
13:06 Donc on est intervenu, nous, pour faire les premiers soins en urgence,
13:09 pour le sortir de là-bas.
13:10 Donc on a des réquisitions pour ça.
13:13 Après, en général, en fonction du niveau de maltraitance,
13:16 on s'adresse plutôt à une association ou directement aux vétérinaires
13:18 s'il y a vraiment une urgence.
13:19 - Gare aux accidents domestiques pour les animaux,
13:21 ça fait partie des mille choses que j'ai apprises en lisant ce livre.
13:24 Principalement pour les chats, la chute par la fenêtre.
13:27 - Exactement, c'est le numéro un.
13:29 - Les fenêtres oscillobattantes, les brûlures, le clic-clac.
13:32 - Le clic-clac, ça c'est le chat enfermé dans le clic-clac, on n'y pense pas.
13:35 Mais quand on referme, on peut refermer un peu trop vite et il peut y rester.
13:38 - La voiture qui recule alors que le chat dort tranquillement derrière la roue.
13:41 Vous avez même été amené à démonter un radiateur ou un portail
13:44 pour attention aux tortues sous la tondeuse.
13:47 Je voulais qu'on finisse avec cette maman alpaga que vous avez aidé à donner la vie.
13:51 - Oui, j'ai pu rechausser mes bottes en Ile-de-France.
13:54 Ça m'est arrivé une fois de temps en temps.
13:56 Je les ai toujours dans ma voiture sous la plage de mon coffre.
13:59 C'est des moments exceptionnels, ça reste de l'hyper exceptionnel.
14:02 Je soigne 95% de chiens et de chats.
14:04 Dans le reste, c'est essentiellement des lapins.
14:05 Et après, il y a quelques autres, une fois de temps en temps.
14:07 Et c'est des moments extraordinaires de pouvoir aller faire une mise basse
14:10 sur un alpaga dans un cirque.
14:11 - C'est quoi un alpaga ?
14:12 - C'est un lama.
14:13 Ça ressemble à un lama.
14:14 - Ça ressemble à un lama.
14:15 Il nous reste 30 secondes.
14:16 Une chose que j'ai apprise encore, beaucoup de problèmes.
14:19 Rénault pour les chats qui ne mangent que des croquettes de supermarché, dites-vous.
14:22 - Exactement.
14:23 - Et du coup, comment on doit les nourrir ?
14:25 Il faut faire attention à quoi là-dessus ?
14:26 - La qualité de l'alimentation des chats.
14:28 Donc, demandez à votre vétérinaire quoi lui donner, ça sera mieux.
14:32 - Très difficile les chats, dit Frédéric Pommier qui vient d'entrer.
14:34 Votre chat est extrêmement difficile.
14:36 - Alors ça existe les chats difficiles ou c'est qu'il l'a mal élevé ?
14:39 - Non, les chats sont vraiment plus difficiles que les chiens pour les soins.
14:41 Ils supportent beaucoup moins la contrainte.
14:43 J'ai le même problème à la maison.
14:44 - Tenez, je vous l'offre Frédéric.
14:46 Vous avez appelé le véto Pierre Fabin, c'est chez Albin Michel.
14:49 Le quotidien de vétérinaire.
14:50 Merci beaucoup d'être venu au studio.

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