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Les petits excès de vitesse ne seront plus sanctionnés par un retrait de point à compter du 1er janvier 2024, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. 

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Transcription
00:00 Mathieu Croissando, le ministre de l'Intérieur, a donc annoncé hier que les petits excès de vitesse n'entraîneraient plus de retrait de points.
00:07 Une mesure de bon sens, selon lui, une mesure plutôt de non-sens pour les associations qui combattent évidemment la violence routière.
00:16 Est-ce qu'il a raison le ministre de l'Intérieur ?
00:17 Moi j'ai plutôt envie de dire que le ministre de l'Intérieur roule à contresens et c'est un homme qui a perdu des points et qui peste quand il reçoit des amendes, qui vous le dit.
00:25 Alors on peut d'abord s'interroger sur le moment choisi. Gérald Darmanin prend soin de préciser que c'est à la demande du président de la République,
00:30 lequel président de la République vient de nous promettre il y a trois jours des signes d'apaisement.
00:34 Alors vous me voyez venir, le bon sens pourrait surtout s'apparenter, vous le disiez tout à l'heure Christophe, du sens politique voire politicien.
00:41 Bon pour être tout à fait honnête, cette annonce elle tombe à point mais ça fait des mois que Gérald Darmanin y réfléchissait.
00:46 Elle avait opportunément fuité il y a un an entre l'élection présidentielle et législative, vous vous souvenez, il était prévu d'en faire une loi.
00:51 Et puis le conseil d'État a dit que la voie réglementaire suffisait. Nous y voilà donc, une mesure destinée à adapter le régime répressif
00:58 applicable aux petits excès de vitesse sans les dépénaliser totalement toutefois puisque ceux-ci resteront sanctionnés par des amendes.
01:04 Et donc point d'enthousiasme du côté des associations.
01:07 Non parce que les faits risquent d'être délétères. On le voyait dans le sujet qu'on a passé tout à l'heure dans le journal.
01:10 Le vice-président de la Ligue pour la sécurité routière disait qu'une petite moitié des accidents graves étaient générés par des petits excès de vitesse.
01:17 Les associations y voient donc un très mauvais signal, à un très mauvais moment.
01:21 En juillet dernier, j'ai retrouvé le délégué interministériel à la sécurité routière pointer déjà un relâchement général de tous les usagers.
01:29 Vous imaginez ce que ça risque de donner ?
01:31 Alors Gérald Darmanin lui plaide l'indulgence à l'égard de ces manquements qui relèvent selon lui davantage du manque d'attention que de la volonté délibérée de s'affranchir des règles.
01:38 Sans blague, le ministre de l'Intérieur croit-il sérieusement qu'avec ce rabais, les Français feront désormais davantage attention à leur vitesse ?
01:46 Et puis ce non-sens du point de vue du respect du code de la route se double à mes yeux d'un contresens politique.
01:51 Pourquoi ?
01:52 Parce que depuis 2002, l'année où Jacques Chirac avait fait de la sécurité routière une grande cause nationale,
01:56 il y a sur ce sujet une forme de consensus politique transpartisan, gouvernement après gouvernement, et que cette ligne est de plus en plus rompue.
02:04 Ce n'est pas la première fois que les exécutifs avancent en zigzag sur le sujet de la sécurité routière.
02:08 Vous vous souvenez de la mesure très décriée d'Edouard Philippe sur les 80 km/h sur le réseau routier secondaire ?
02:13 Finalement, on avait dit que vous pourriez peut-être retourner selon les départements à 90 km/h.
02:18 Et puis on est quoi ?
02:20 On est trois jours après un moment où le président de la République nous a dit qu'il était le garant de l'ordre républicain,
02:25 qu'il s'est félicité de 200 nouvelles brigades de gendarmerie dans nos campagnes.
02:29 Si c'est pour dire "Allez-y les gars, vous pouvez rouler tranquille et dépasser la limite", franchement, c'est un contresens.

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