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Business avec l’Afrique : l’heure du New Deal

Table Ronde Agro Industrie

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00:00 Bonjour à tous. Notre matinée se poursuit et nous allons faire maintenant un focus sur
00:16 un sujet absolument crucial, l'industrie agroalimentaire en Afrique avec un nécessaire changement
00:22 d'échelle, la nécessaire création de valeur sur le continent et puis aussi pour lui permettre
00:28 de reprendre les clés de sa souveraineté alimentaire. Pour en parler, je reçois Salmou
00:33 Gourouza Maghaji. Bonjour Madame. Vous êtes ministre de l'Industrie, de l'Entrepreneuriat
00:38 des Jeunes pour la République du Niger. À côté de vous, Karim Haïtal, vous êtes
00:43 le directeur général délégué de Géocoton Group Advance et vous êtes aussi président
00:49 d'une association qui défend une idée intéressante, il faut recommencer à parler d'agriculture
00:55 et d'élevage avec le continent africain. Cette association s'appelle Alpha, vous nous
00:58 en direz un mot. Et puis vous, Olivier Parent, vous êtes le président directeur général
01:02 de Somdia, un acteur très connu, notamment du sucre et de la farine en Afrique. Monsieur
01:09 Fabre est excusé ce matin, il n'a pas pu se joindre à nous. Alors, pour commencer,
01:14 peut-être un petit tour d'horizon assez factuel avec des chiffres pour savoir de quoi on parle.
01:19 L'Afrique, c'est 1,3 milliard d'habitants, 17% de la population mondiale à date, mais
01:26 ce sera beaucoup plus en 2050 puisque le continent comptera probablement 2,5 milliards d'habitants,
01:32 une bonne partie de ces personnes vivant dans une situation d'insécurité alimentaire.
01:38 Autre point intéressant à savoir, le continent rassemble 60% des terres arables de la planète,
01:45 mais les rendements y sont faibles et ils contribuent à 10% seulement de la production
01:50 alimentaire mondiale. Alors, je suis allée comparer, par exemple, les rendements de céréales
01:54 qui donnent une bonne indication. Ils sont de 1,2 tonnes à l'hectare en Afrique quand
01:59 on en cultive, c'est 3 tonnes à l'hectare en Asie et c'est 5,5 tonnes à l'hectare en
02:05 Europe, ce qui nous donne une idée de la progression qui est possible. Autre chose
02:10 intéressante, l'agriculture représente 14% du PIB de l'Afrique subsaharienne, mais
02:14 emploie 80% des personnes qui travaillent. Donc là aussi, il y a probablement des choses
02:20 à développer très fort. Une dernière chose, je ne vais pas vous assommer de chiffres,
02:25 mais entre 2016 et 2018, l'Afrique importait 85% des denrées alimentaires qu'elle consomme,
02:33 ce qui lui coûte extrêmement cher, entre 40 et 50 milliards d'euros par an, beaucoup
02:37 plus quand les coûts des céréales augmentent, comme en ce moment, et ce sera probablement,
02:42 selon la Banque africaine de développement, 110 milliards de dollars à l'échelle 2025.
02:47 Voilà où nous en sommes. Peut-être qu'on va commencer avec vous, Madame Guruza Maghaji.
02:55 Peut-être vous, qui êtes ministre de l'industrie de votre pays, le Niger, pouvez-vous nous
03:01 faire un petit portrait de ce que vous constatez de l'état de l'art de l'industrie agroalimentaire
03:08 en Afrique ? Où est-ce qu'on en est ? D'où est-ce qu'on vient ? Et surtout, quels sont
03:11 les besoins pour les prochaines décennies ?
03:13 Merci, Madame Ducrot. Bonjour à l'assistance. Alors, il vous souviendra qu'en novembre
03:21 2022, le Niger a accueilli le sommet des chefs d'État sur l'industrialisation et la diversification
03:28 économique que nous avons co-organisé avec l'Union africaine. Et le constat qui a été
03:33 fait lors de ce sommet est, comme vous l'avez dit, nous avons un continent qui produit beaucoup
03:41 de matières premières, mais dont la transformation se fait à 85 % dans d'autres continents,
03:50 qui nous importent par la suite les produits finis. Et la conséquence, c'est que malheureusement,
03:58 quand dans ces continents où se fait la transformation de nos matières premières, quand ces continents
04:03 éternuent, eh bien, au niveau du continent africain, nous sommes les premiers à nous
04:07 enrhumer. L'exemple, c'est que tout récemment, avec la crise, la pandémie de la Covid-19,
04:17 et là, la crise, la guerre en Ukraine, ça a été dit tout à l'heure par quelqu'un,
04:24 c'est que les approvisionnements se font très rares et les produits nous redeviennent beaucoup
04:30 plus chers. Les cours du blé ont doublé en quelques mois. Tout à fait, exactement.
04:34 Alors, les chefs d'État et de gouvernement, à l'heure de ce sommet, ont pris certaines
04:40 décisions très importantes, à savoir vraiment faire en sorte que nous nous concentrons sur
04:49 la transformation de nos produits. Et une des décisions importantes a été que 5 % des
04:59 budgets de chaque État soit alloué à la transformation des produits industriels,
05:06 à l'industrialisation de nos pays. Et un des secteurs sur lesquels on a décidé de
05:12 mettre l'accent, c'est le secteur de l'agro-industrie. Au Niger, nous sommes vraiment alignés avec
05:20 cette politique régionale et c'est pour cela que nous avons décidé depuis quelques années
05:26 de faire en sorte que l'industrie, l'agro-industrie, soit au centre du développement de notre
05:32 pays. De quoi nous disposons comme atout ? Vous allez me dire un pays aride comme le
05:39 Niger.
05:40 Où est-ce qu'en est le secteur agroalimentaire dans votre pays, le Niger ? Qu'est-ce que
05:44 ça représente actuellement ?
05:46 Alors, comme vous le dites, nous faisons partie des pays qui importons quasiment tout ce que
05:50 nous consommons. Vous avez donné le chiffre de 85 %, mais au Niger, je dirais que c'est
05:57 95 % des produits que nous consommons qui sont importés des autres continents.
06:02 À l'exception peut-être des fruits et des légumes ?
06:04 À l'exception des fruits et des légumes, je parle des produits transformés. Pour les
06:08 produits frais, nous sommes de plus en plus en train de développer notre agriculture,
06:14 notamment avec la mise en place de ce que nous avons appelé depuis une dizaine d'années
06:18 l'initiative 3N, les Nigérains nourrissent les Nigériens. Il y a quelques années de
06:22 cela, nous ne pouvons pas trouver à cette période de l'année des fruits et des légumes
06:25 sur le marché nigérien parce que c'est la période très chaude. Mais aujourd'hui, toute
06:29 l'année, vous avez des produits agricoles, des légumes et des fruits, j'allais dire.
06:35 Donc, de quoi le Niger dispose comme atout ? J'étais en train de dire pour développer
06:40 le secteur agro-industriel.
06:42 Une étude de MCC, le Million Challenge Corporation, a démontré il y a deux ans de cela que nous
06:51 disposons, comme l'a dit ce matin le Premier ministre et notre Premier ministre, de 2 000
06:56 milliards de mètres cubes d'eau souterraine, dont 2,5 milliards d'eau renouvelable chaque
07:04 année. Et ce qui fait de nous, en fait, le pays qui regorge, en tout cas dans le Sahel,
07:10 de la plus grande réserve en eau souterraine. Et ça nous permettra d'intensifier notre
07:18 agriculture à travers l'irrigation. Et toujours à travers cette étude, il est démontré
07:23 que nous pouvons mettre en production 20 millions d'hectares de terre arable, ce qui n'est
07:31 pas rien. Les atouts, les autres atouts que nous avons, c'est comme tous les autres pays
07:37 africains, c'est la main-d'œuvre abandante à bon marché. Nous avons aussi, nous avons
07:43 parlé d'énergie ce matin, surtout d'énergie renouvelable. Nous faisons partie des pays
07:48 les plus insolés au monde. Nous avons 12 heures et demie d'insolément par jour, alors
07:54 que la moyenne, je pense, est de 8,5. Donc ça va nous permettre, en fait, de répondre
08:02 aussi à cette problématique d'énergie qui est, en fait, un des défis majeurs que nous
08:06 avons actuellement en Afrique.
08:08 Parlez-nous de cette zone industrielle qui va s'implanter ou qui est peut-être déjà
08:13 en train de s'implanter à côté de Niamey et où l'agroalimentaire aura une place de
08:19 choix.
08:20 Tout à fait. Donc nous sommes en train de terminer actuellement une étude sur la toute
08:24 première zone économique spéciale qui va être mise en place au Niger, donc à la sortie,
08:30 disons, de la capitale. C'est un choix très stratégique que nous avons fait de mettre
08:35 cette zone à cet endroit et qui va vraiment permettre d'attirer des investisseurs industriels
08:43 et de leur donner toutes les commodités nécessaires, notamment, j'ai parlé tout à l'heure d'énergie,
08:48 donc il y aura une autonomie en énergie, il y aura un centre de formation aux métiers
08:55 qui vont être exercés dans ces industries qui vont être implantées dans cette zone.
09:01 Merci beaucoup. Karine Aytal, vous avez écouté avec attention et vous faites partie de ces
09:09 personnes qui disent qu'il faut absolument qu'on parle d'agroalimentaire, qu'on parle
09:13 d'élevage, qu'on parle d'agriculture avec l'Afrique du point de vue français pour co-construire
09:19 une nouvelle agriculture, un nouvel agroalimentaire sur le continent africain. Alors expliquez-nous
09:26 d'où est parti votre constat et pourquoi vous avez décidé de monter cette association
09:30 ? Je rappelle que par ailleurs vous travaillez chez Géocoton, un groupe qui est bien connu
09:36 en Afrique, mais parlez-nous de cette initiative associative. Tout d'abord merci pour l'invitation,
09:42 merci aussi Anne et l'Opinion pour l'organisation de ce forum. Le constat finalement il est
09:48 très simple, c'est que l'Afrique est à 14 kilomètres des côtes européennes, donc
09:54 nos destins sont intimement liés. Et quand on regarde, je dirais, la population africaine,
09:59 elle vit à 70% en zone rurale. Donc je pense qu'il n'y a pas besoin de faire de très
10:04 très longues études pour comprendre que développer l'agriculture et l'élevage en Afrique permettra
10:10 donc au continent d'émerger. Ce qui s'est passé c'est qu'en réalité au cours des
10:14 peut-être 40 ou 50 dernières années, on a toujours considéré le continent africain
10:18 comme un marché de déversement. Donc il fallait que le monde entier puisse exporter
10:22 ses surplus, ses réaliers, d'huile, de sucre et autres. Et donc pendant toutes ces années
10:26 ça a empêché en réalité l'émergence et je dirais le développement du potentiel africain.
10:31 Ce que je voudrais moi dire ici devant l'audience c'est qu'en Afrique on peut absolument tout
10:36 faire. C'est une vaste zone agroécologique, c'est pas un seul bloc. Donc on peut faire
10:43 des fruits, des légumes, de la viande, du lait, on peut absolument tout faire. Donc
10:50 à partir du moment où on peut faire ces choses-là et que malheureusement effectivement dans
10:55 les différents discours qu'il y a sur la place internationale, on considère l'Afrique
11:00 comme un continent à problème, un continent sur lequel il n'y a que de l'insécurité,
11:03 il faut venir avec des solutions qui soient des solutions pérennes et des solutions je
11:07 dirais structurantes. Pour ça l'agriculture et l'élevage est dedans. Alors c'est pas
11:11 un sujet qui est simple, puisqu'on en parlera certainement après, il y a énormément de
11:15 freins à lever. Et c'est pour ça qu'on a décidé avec un certain nombre d'opérateurs
11:20 français de créer en fait ce mouvement qui s'appelle Alpha, qui est une fédération,
11:25 une coalition d'acteurs français complémentaires qui travaillent sur la thématique agriculture
11:29 et élevage de façon directe ou indirecte et qui veulent participer justement à co-construire
11:35 ce nouveau discours avec le continent africain en faisant des projets en Afrique avec les
11:40 Africains pour l'Afrique et arrêter effectivement comme le disait Madame d'importer forcément
11:45 des produits. Il y a beaucoup de choses qu'on peut faire localement, produire localement,
11:48 consommer localement sans avoir à faire venir de l'international.
11:52 Le développement d'une industrie agroalimentaire qui répond aussi aux besoins d'une classe
11:57 moyenne qui émerge, ça veut dire le développement d'une agriculture qui soit fiable, stable
12:03 dans ses productions et qui soit aussi plus productive ?
12:05 Qui soit plus productive, ça c'est très important parce que l'agriculture et l'élevage
12:11 c'est une chaîne de valeur. Dans cette chaîne de valeur on commence d'abord par la terre
12:16 sur laquelle on a des agriculteurs. Il faut rappeler aujourd'hui que les exploitations
12:21 agricoles africaines sont essentiellement familiales voire quasi exclusivement familiales,
12:25 que ce sont des petites exploitations qui ont entre 0,5 et 2 hectares. Sur ces exploitations
12:30 il n'y a pas de titres fonciers, il n'y a pas de comptes en banque. Donc ça veut dire
12:33 que dès le départ on dit à un producteur "il y a ton capital humain, il y a ta sueur,
12:39 il y a le soleil, il y a la terre, il y a un petit peu d'eau, débrouille-toi". Non,
12:43 ça ne fonctionne pas. Donc l'idée c'est de dire "il faut qu'on puisse renforcer la
12:48 capacité de production des producteurs à produire plus et à produire mieux". Donc
12:52 il faut arrêter d'être simplement dans l'extension, c'est-à-dire une fois que j'ai développé
12:57 mon lopin de terre je vais aller à côté. Non, sur cette parcelle-là on peut faire
13:01 certainement mieux avec des semences de qualité, avec des intrants de qualité, avec un accès
13:05 au marché et autres. Donc il faut venir traiter de façon chirurgicale tous les maillons de
13:10 cette chaîne de valeur, depuis la recherche et le développement des semences, des intrants
13:16 et autres, l'accompagnement et la formation des producteurs, garantir le rachat de sa
13:21 production à un prix qu'on aura conjointement défini avec lui avant le semis, pour qu'il
13:26 puisse avoir une visibilité. Enfin il faut pouvoir le transporter au meilleur coût,
13:30 donc il faut avoir des infrastructures routières qui soient de qualité pour éviter justement
13:34 d'avoir une perte sur les coûts logistiques. Et une fois que ça arrive au niveau des unités
13:39 industrielles qui sont implantées localement, qu'il va falloir financer avec de l'argent
13:44 compétitif, rappelons quand même que les taux d'intérêt sont extrêmement élevés
13:47 en Afrique lorsque vous voulez développer un projet, donc il y a une vraie réflexion
13:50 à avoir sur l'accès au financement, sur la problématique de l'énergie, qui dit
13:55 transformation dit énergie, aujourd'hui on est quand même sur beaucoup de pays sur
13:58 lesquels malheureusement la source d'énergie est fossile, donc ça veut dire qu'on importe
14:04 du fioul, on transforme ça en électricité, alors qu'on est en compétition avec des pays
14:08 qui vont avoir une énergie beaucoup moins chère, notamment à l'international.
14:12 Donc finalement aujourd'hui il existe en fait plein de solutions pour pouvoir traiter
14:17 de façon chirurgicale tout ça, et une fois qu'on aura traité ça avec bien entendu
14:21 un cadre de gouvernance qui permette aux investisseurs, qu'ils soient locaux, régionaux, internationaux,
14:26 de s'installer dans le pays, de pouvoir je dirais faire un investissement sécurisé,
14:31 de pouvoir remonter ses dividendes quand il le veut, à ce moment là on pourra parler
14:35 d'agriculture performante et donc d'agroalimentaire, sinon malheureusement si on ne traite pas
14:40 ça en amont, on aura toujours à un moment donné des difficultés à être à des agroindustriels
14:45 compétitifs à l'ère où le monde est un village.
14:48 C'est une chaîne, donc il faut travailler tous les moyens.
14:51 Madame Salmogourousa Maghaji, juste avant que je donne la parole à Olivier Paron, j'aimerais
14:57 vous entendre sur ce point là précisément, sécuriser l'investissement, faire en sorte
15:02 que les cadres soient bien définis pour qu'il n'y ait pas de surprise, est-ce que ça fait
15:05 partie du travail qu'on mène aussi quand on est dirigeant d'un état et qu'on veut
15:11 développer l'agroalimentaire ?
15:12 Oui, exactement, et sur ce plan je pense qu'au niveau du Niger il n'y a pas de problème
15:20 particulier, je veux dire, nous avons de plus en plus d'investisseurs qui sont en train
15:24 de venir, mais comme l'a dit le Premier ministre malheureusement, la France, les investisseurs
15:28 français se sont retirés, mais nous espérons qu'ils vont revenir vu ce qui est en train
15:35 de se passer actuellement.
15:36 Et la sécurisation des investissements fait partie vraiment des priorités pour le Niger.
15:49 Aujourd'hui je pense qu'il n'y a pas d'investisseur qui se plaint au Niger d'avoir eu des problèmes
15:56 particuliers par rapport à ces activités sur le terrain, et nous sommes vraiment…
16:05 c'est quelque chose qui nous tient à cœur, comme je vous l'ai dit, merci.
16:09 Nous sommes très regardants sur cela.
16:11 Olivier Parranvou, ça va être intéressant d'avoir votre vision des choses, vous êtes
16:16 le président directeur général de Somdia, un acteur qui est actif dans le sucre et dans
16:25 les farines, et vous êtes vraiment à la charnière des deux thématiques qu'on a
16:29 évoquées jusqu'à maintenant, c'est-à-dire qu'est-ce qu'on fait avec ce qu'on produit
16:32 localement et qu'est-ce qu'on importe parce qu'on ne le fait pas localement.
16:35 Alors ce serait bien déjà si vous pouviez présenter un petit peu vos activités, on
16:38 comprendra pourquoi je parle de cette charnière.
16:40 Oui, effectivement.
16:41 Donc merci Oceane, merci à tout le monde pour cette invitation.
16:47 Somdia c'est une entreprise qui est présente depuis plus de 70 ans en Afrique sur deux
16:53 grands métiers, le sucre et la farine.
16:55 Et effectivement ces deux métiers qui sont tous les deux dans l'agroalimentaire et qui
16:58 sont en Afrique pour les Africains ont deux caractéristiques assez différentes puisque
17:03 le sucre en fait nous avons nos propres plantations sur cinq pays, donc sur la Côte d'Ivoire,
17:10 sur le Tchad, au Congo, au Cameroun, au Gabon, et nous produisons du sucre localement sur
17:19 ces exploitations pour les Africains avec une marque panafricaine qui est très connue
17:24 qui s'appelle Princess Tati, en tout cas elle est très connue en Afrique.
17:28 Qui a la particularité d'être une des premières marques grand public "b2c" comme on dit.
17:33 Tout à fait, exactement, avec des publicités sur les chaînes locales, dans la presse,
17:39 c'est très important en ce moment à l'occasion du Ramadan, donc on fait énormément de publicités
17:43 sur notre marque.
17:44 Donc voilà, ça c'est vraiment la production locale pour les Africains et depuis quelque
17:53 fois plus de 70 ans sur certains pays.
17:54 Et puis nous avons à côté le métier de la minoterie où nous avons des moulins dans
18:00 des ports africains, au Togo, également au Gabon, au Congo-Brasaville, et puis également
18:09 le Cameroun.
18:10 Nous sommes également à l'île de la Réunion mais là on repart sur la France.
18:13 Et donc là on importe des céréales d'Europe, du Canada si on veut, beaucoup de protéines,
18:20 auparavant de Russie, pour fabriquer de la farine, pour répondre aux besoins des consommateurs
18:28 africains, de l'industrie également agroalimentaire.
18:32 Et nous fabriquons différentes farines répondant au cahier des charges des productions locales,
18:36 que ce soit pour des beignets, pour des pâtisseries, pour de la boulangerie-venoiserie-pâtisserie
18:41 classique, comme on peut l'avoir en France.
18:44 Et à côté de ces métiers, on a Ma Cousine, qui est une marque panafricaine que nous avons
18:54 développée depuis 2-3 ans et que nous souhaitons développer sur l'ensemble des pays sur lesquels
18:59 nous sommes présents, et qui est une farine pour le consommateur qui pourra retrouver,
19:05 avec le développement de la distribution et de la grande distribution assez classique,
19:10 que le consommateur africain pourra retrouver.
19:12 Selon vous, quelles sont les conditions pour qu'une industrie agroalimentaire efficace,
19:18 locale, se développe dans les pays où vous êtes présent ? Je rappelle 6 pays.
19:23 Par quoi il faut commencer ?
19:26 Je vais reprendre un peu les propos de Karim précédemment.
19:30 Nous on a une bonne expérience, c'est à côté de ces deux métiers, on est en train
19:34 d'en développer un nouveau, qui est la culture du maïs et la transformation dans
19:38 des maïseries en Afrique.
19:39 Nous voulons le faire en développant la culture du maïs localement.
19:46 C'est du maïs pour la consommation humaine et animale ?
19:48 Le maïs a de cela intéressant, c'est que quand vous transformez du maïs, vous avez
19:54 un premier débouché qui est par exemple la brasserie, où vous allez utiliser dans
19:58 les formules de la bière de la semoule de maïs qui va apporter l'amidon à la bière
20:02 et qui va aider à la fermentation et qui va apporter un peu de sucre dans la fabrication
20:05 de la bière.
20:06 Donc ça c'est un premier débouché, vous avez un deuxième débouché qui est l'agro-alimentaire
20:10 avec des semoules de maïs qui peuvent rentrer dans la fabrication de céréales.
20:14 Alors là la difficulté c'est qu'on n'a pas toujours les débouchés qui sont présents
20:18 en Afrique parce qu'il faut du développement de la deuxième transformation agro-alimentaire
20:24 mais on trouve néanmoins des applications dans la farine baignée qui était avec de
20:28 la farine de blé, on incorpore petit à petit de la farine de maïs qui nous permet d'avoir
20:33 d'abord un très bon goût, apprécié par le consommateur et puis surtout de l'utilisation
20:37 locale.
20:38 Et le troisième débouché c'est l'alimentation animale où ça nous permet d'avoir le son
20:44 de maïs qui rentre dans les formulations de l'alimentation animale et nous contribuons
20:50 également à construire la troisième voie, le troisième débouché qui est le développement
20:55 d'une filière avicole qui nous permet le développement de l'élevage, le poulet et
21:02 la poule etc. donc de créer un débouché pour l'alimentation animale.
21:07 Donc c'est toute la filière en fait sur laquelle nous travaillons pour contribuer
21:11 au développement de la filière agro-alimentaire sur l'Afrique.
21:14 Karim Aytalm, j'aurais voulu revenir aussi sur ce point-là, qu'est-ce qu'on importe,
21:21 qu'est-ce qu'on transforme sur place ? Et vous avez deux expériences à mettre en parallèle
21:25 qui concernent l'huile de coton qui est une des spécialités du groupe dont vous êtes
21:29 le directeur général délégué, Géocoton.
21:31 Donc le coton est une huile extrêmement consommée pour l'alimentation humaine en Afrique, on
21:36 le sait assez peu, et cette huile elle est concurrencée par des produits d'importation
21:40 alors qu'elle est locale.
21:41 Est-ce que vous pouvez nous raconter comment deux pays ont géré de manière différente
21:45 leur rapport aux importations d'huile concurrente ?
21:48 Très bien, alors déjà rappelons que le coton effectivement ce n'est pas que de la fibre
21:53 au textile, ça pousse dans des champs, comme je le disais tout à l'heure par des petites
21:56 exploitations, donc nous ce qu'on fait c'est que déjà on les fédère, on les met en groupement,
22:00 on les réforme, après on rachète la production, on fait ce qu'on appelle une première transformation
22:04 qui est l'aigronnage, donc on vient séparer la graine de la fibre.
22:07 La fibre elle part sur le marché international parce que malheureusement il n'y a pas de
22:10 filature compétitive à date aujourd'hui sur le continent africain.
22:14 On n'en est pas dans l'agroalimentaire stricto sensu mais c'est une autre question à traiter
22:19 aussi.
22:20 Exactement.
22:21 Mais alors le co-produit...
22:22 Il nous reste ces graines.
22:23 Voilà, mais pour obtenir la graine il faut déjà enlever la fibre.
22:25 Donc on enlève la fibre, on garde la graine.
22:27 Cette graine là effectivement dans les pays soudano-sahéliens c'est une graine qui est
22:32 extrêmement appréciée parce que c'est une production d'oléagineux locale et donc nous
22:36 on vient la triturer, on en fait de l'huile alimentaire pour consommation humaine.
22:40 Triturer ça n'a rien de bizarre, c'est le mot qu'on emploie.
22:44 C'est écraser si vous voulez, on écrase, on triture, donc on extrait la matière grasse
22:48 si vous voulez de la graine, ça nous donne donc de l'huile.
22:51 Le résidu c'est du tourteau qu'on va venir incorporer avec des coques, on va rajouter
22:56 un peu de sel minéraux, on va pellétiser et ça donne de l'alimentation animale prête
23:00 à l'emploi.
23:01 Donc cette huile de coton, on voit bien que c'est purement l'illustration de comment
23:06 on transforme une matière agricole locale et on en fait un produit de consommation locale.
23:10 Alors le problème c'est que cette culture, comme beaucoup d'autres cultures, c'est une
23:15 culture annuelle pluviale.
23:16 Elle ne pousse qu'une fois par an et donc face à nous on a effectivement une concurrence
23:22 d'huiles végétales qui ont peut-être 2-3 cultures par an, voire même plus dans le
23:27 cas du palmier à huile.
23:29 Et donc forcément il se pose la question de la compétitivité.
23:32 Comment faire qu'une huile produite locale soit moins chère qu'une huile produite en
23:37 très grosse quantité de façon industrielle ailleurs ?
23:40 En l'occurrence de l'huile de palme.
23:41 En l'occurrence par exemple l'huile de palme.
23:43 Et quand elle arrive sur le marché, elle est plus compétitive que vous.
23:46 Alors des fois elle est plus compétitive parce que déjà 1) le coût de production, vu les
23:50 volumes produits, est plus faible que l'huile de coton.
23:54 Et 2) parce que certains opérateurs, notamment des importateurs, vont peut-être à un moment
23:58 donné avoir quelques astuces pour éviter de payer toutes les taxes qu'il faut sur le
24:03 produit.
24:04 Et donc forcément ça vient détruire le début d'une filière de transformation locale.
24:08 Dans le cas du Burkina, on avait sensibilisé les autorités sur cette question-là.
24:14 On a discuté avec les importateurs, qui sont nos partenaires.
24:17 Et en fait finalement pour pouvoir importer aujourd'hui de l'huile végétale extérieure,
24:23 il faut d'abord favoriser l'huile locale.
24:25 Donc ça c'est un modèle qui a été gagnant parce que ça a permis de consolider les activités.
24:29 Ça permet donc derrière de donner un meilleur prix d'achat au producteur et donc de dépendre
24:35 moins des importations, surtout quand on voit qu'il y a des fluctuations.
24:38 Donc ça c'est le cas du Burkina.
24:39 Dans un autre pays malheureusement il n'y a pas eu cette stratégie-là.
24:42 Et au final on a dû arrêter de faire de l'huile de coton pour faire autre chose.
24:46 Madame Gurusa Maghaji, j'aimerais vous entendre sur ce point-là.
24:49 C'est intéressant.
24:50 Comment est-ce qu'on protège les filières qui émergent pour qu'elles ne soient pas
24:53 détruites par des importations concurrentes le temps qu'elles prennent leur ampleur ?
24:56 Qu'est-ce qu'on peut faire pour pousser les racines ?
25:00 C'est une question piège.
25:03 C'est vraiment une question piège.
25:05 Surtout avec l'avènement de l'AZ-LECAF, ce n'est pas toujours évident.
25:09 Mais bon, les pays trouvent, je ne peux pas vous exposer comme ça.
25:15 Je ne voulais pas vous.
25:18 Mais bon, je veux dire, c'est important.
25:22 Je suis d'accord qu'il est important en tout cas pour une industrie naissante de pouvoir
25:27 l'accompagner.
25:28 Dans tous les pays ça se fait.
25:29 Et chaque pays a ses stratégies pour pouvoir vraiment accompagner ces industries, comme
25:36 je dis.
25:37 Au Niger par exemple, nous sommes en train de réfléchir parce que c'est un problème
25:41 que nous rencontrons tous les jours, auquel nous faisons face.
25:47 Et nous sommes en train de réfléchir notamment sur… nous sommes en train de réviser notre
25:53 code des investissements pour le rendre plus attractif.
25:56 Et puis bon, permettre aux investisseurs, malgré la concurrence, j'allais dire déloyale
26:05 des importateurs de produits finaux, de pouvoir aussi trouver leur marge et faire face à
26:12 cette concurrence.
26:13 Olivier Parrand, j'aimerais bien qu'on parle un peu du rôle des industriels qui
26:18 sont déjà implantés dans un pays.
26:19 Donc vous, vous avez une expérience de transformation et de commerce local de produits sucriers
26:25 en l'occurrence.
26:26 Quel est le rôle de structuration des industriels vis-à-vis de toute cette chaîne agricole
26:33 dont on comprend qu'elle est quand même très émiettée, pas extrêmement performante.
26:36 Et ce qui m'intéresse, c'est aussi que vous nous parliez du rôle de l'innovation
26:40 parce qu'on sait que parfois quand on part de presque zéro, on peut faire des bons très
26:45 rapides grâce à des technologies qu'on adopte différemment et beaucoup plus vite
26:49 que dans le reste du monde.
26:50 Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment ça peut se traduire sur le terrain de l'agriculture
26:54 et de l'agroalimentaire africaine ?
26:56 Olivier Roland Je vais essayer.
26:57 Déjà, je trouve que sur le sucre, on est assez performant finalement.
27:01 On arrive à avoir des très bons niveaux de performance et en plus, c'est du sucre,
27:07 on ne sait pas suffisamment, mais c'est du sucre durable.
27:09 C'est-à-dire qu'en fait, la bagasse de la canne à sucre, elle est brûlée dans
27:13 les chaudières et en fait, en termes d'énergie, nos installations sucrières en Afrique sont
27:20 autonomes en énergie.
27:21 Donc ça, c'est déjà un premier point qui est intéressant.
27:22 Après, en ce qui concerne les nouvelles technologies, je donnerais deux exemples.
27:26 Évidemment, on a ce souci d'aller vers une agriculture de plus en plus raisonnée.
27:33 Et pour les épandages d'un tronc, en fait, on est en train de tester de l'épandage
27:39 par drone qui sont beaucoup plus précis, beaucoup plus flexibles et qui permettent
27:45 justement de répondre à cette préoccupation d'aller vers une agriculture beaucoup plus
27:50 raisonnée et qui nous permettra, en utilisant des nouvelles technologies par satellite
27:55 par exemple, d'aller traiter aux endroits simplement où c'est nécessaire de traiter.
28:00 Ce qui veut dire ne pas en passer par les excès qu'a connus l'agriculture américaine
28:03 ou l'agriculture européenne dans les années 70.
28:05 Exactement.
28:06 Et ça, c'est notre objectif d'aller dans cette direction.
28:09 Après, sur l'intelligence artificielle, là, on est en train de… on est encore très
28:15 au début en fait de nos réflexions, mais on a un groupe de travail dans l'entreprise
28:19 qui nous permettra, en collectant l'ensemble de nos données agronomiques, d'essayer
28:26 de mieux travailler le rythme de nos plantations, le rythme également de nos traitements, de
28:35 contribuer également à aller vers une agriculture beaucoup plus raisonnée et grâce au traitement
28:41 du big data en utilisant des logiciels d'intelligence artificielle.
28:47 Donc voilà deux petits exemples en fait d'innovation sur lesquels les équipes travaillent et qui
28:53 nous permettront de faire encore mieux notre travail d'agriculteur en Afrique demain par
28:58 rapport à aujourd'hui.
28:59 Il va être temps pour chacun d'entre vous de conclure cette table ronde.
29:02 Je vais vous laisser la parole Olivier Paron.
29:05 Selon vous, dans les dix prochaines années, quelles seront les étapes clés à ne pas
29:09 rater pour l'industrialisation agroalimentaire du continent africain ? Est-ce qu'il y a
29:14 des étapes clés à côté desquelles il ne faut absolument pas passer ?
29:18 Je pense qu'il faudra parvenir à accompagner des groupes comme les nôtres en fait et Karim
29:25 en parlera peut-être encore mieux que moi, mais sur la garantie du financement.
29:29 En fait il y a un besoin énorme pour aider à la mécanisation des agriculteurs, développer
29:37 des compétences aussi autour de cette mécanisation.
29:40 Ce n'est pas le tout d'apporter, parce que là on ne les trouve pas localement, des
29:44 engins agricoles, des tracteurs et autres etc.
29:46 Faut-il encore pouvoir les entretenir localement ?
29:49 Donc ça demande des financements assez importants, ça demande de la gestion de risque.
29:56 Le New Deal, ça pourrait être un engagement un peu tripartite avec des bailleurs qui garantiraient
30:03 en fait des investissements, des banquiers qui seraient prêts à prendre le risque.
30:05 L'État qui, c'est quasiment un jeu à quatre mains, l'État qui serait là pour
30:14 assurer en fait un environnement politique et économique adéquat pour que des industriels
30:20 comme nous puissions développer des projets et avancer et contribuer au développement
30:25 de l'agroalimentaire en Afrique.
30:26 Karim Haïtal, je vais vous poser la même question.
30:29 Selon vous, s'il y a une priorité à ne pas rater, alors on a parlé d'investissement,
30:33 est-ce qu'il y a un autre point qui vous semble absolument crucial ?
30:35 Moi j'en vois six, c'est possible ?
30:38 Allez-y, soyons fous, on est là pour ça.
30:40 Le premier c'est déjà de casser cette image qu'à l'Afrique, qui est un continent
30:45 où on ne peut pas produire.
30:46 On a compris que c'était possible, c'est de l'investissement de la technologie et de
30:50 l'agronomie.
30:51 Voilà, la preuve en est, on le voit au travers de l'expérience de Somia, de Geocoton, d'autres
30:55 sociétés, c'est possible de faire localement.
30:57 Après, effectivement, il y a le sujet de renforcer la capacité des producteurs.
31:01 Donc ça c'est très important, il faut pouvoir les accompagner à produire plus et à produire
31:05 mieux.
31:06 Donc leur apporter des semences de qualité, des intrants et du savoir-faire.
31:09 Ça c'est vital.
31:11 Deuxièmement, c'est d'investir dans les infrastructures, mais de façon intelligente.
31:14 Il y a trois là, pardon, ça fait trois.
31:15 Oui, ça fait trois, j'ai dit six.
31:18 Donc vous avez les infrastructures, notamment routières et énergétiques, qui sont absolument
31:24 essentielles pour pouvoir transporter les matières agricoles et les transformer.
31:27 Le quatrième point, c'est ce que dit Olivier sur le financement, qui est absolument essentiel.
31:33 On ne peut pas imaginer à un moment donné favoriser le développement de projets qui
31:39 nécessitent des fois quelques millions d'euros.
31:41 L'agro-industrie, vous savez, ça va de 100 000 euros à 30 millions d'euros.
31:46 Donc la palette de financement n'est pas la même.
31:48 Donc ça, il faut pouvoir apporter des solutions de financement qui répondent, je dirais,
31:51 à la réalité du terrain, notamment en termes de maturité du crédit et également du taux,
31:57 qui est très important et aujourd'hui qui est produitif.
31:58 Après, pour moi, c'est la structuration des filières.
32:03 C'est-à-dire qu'il faut réfléchir en disant, si je développe une agro-industrie,
32:07 il faut que je résonne en filière de manière globale, comment moi je m'intègre dans
32:10 cette filière et je viens être un complément de la chaîne de valeur.
32:14 Et le dernier point, qui est absolument essentiel, pour moi, c'est tout ce qui est en lien avec
32:18 la conformité et la gouvernance.
32:22 C'est-à-dire qu'il faut pouvoir favoriser l'investissement du secteur privé et pour
32:27 cela il faut pouvoir le rassurer.
32:29 Et pour le rassurer, il faut donc un cadre législatif, un cadre réglementaire qui lui
32:33 permette justement de s'en sortir sécurisé.
32:35 Et donc derrière, une fois qu'il y a ça, c'est-à-dire qu'une fois qu'on a cassé
32:38 cette image d'Afrique qui ne peut pas produire, de regarder, tiens, je peux effectivement
32:42 m'installer dans tel pays sans avoir de difficultés demain pour remonter mon argent ou autre,
32:47 je regarde d'un peu plus près le dossier et là je vois à ce moment-là qu'il y a
32:49 des infrastructures, je vois qu'il y a des gens qui produisent bien.
32:52 Et à ce moment-là, je considère l'Afrique comme un terrain d'exploitation sur lequel
32:55 je peux développer des projets qui sont pérennes.
32:57 Tant qu'on n'a pas réalisé un petit peu, je dirais, ce traitement chirurgical sur
33:01 ces six points, malheureusement on continuera à parler d'insécurité alimentaire en
33:05 Afrique alors que le continent africain a toutes les solutions à sa disposition.
33:09 Madame la Ministre, je vais vous laisser le mot de la fin parce que je crois que vous
33:13 vouliez apporter une conclusion à ce débat.
33:15 Ça vous semble, cet enchaînement de conditions vous semble pertinent ?
33:20 Tout à fait.
33:22 En deux mots, je dirais que notre Premier ministre ce matin a vraiment bien résumé
33:30 les choses en parlant du Niger comme futur Eldorado de l'Afrique, en tout cas de la
33:36 sous-région.
33:37 Et je pense qu'il y a un alignement des astres pour qu'il en soit ainsi.
33:40 Et avec tout à l'heure, je vous ai parlé des atouts que nous avons pour développer
33:44 notre industrie, je pense que le Niger pourra être, avec l'accompagnement bien sûr des
33:51 partenaires, le futur grenier du Sahel.
33:54 Et nous sommes en train de travailler pour qu'il en soit ainsi.
33:56 Je vous remercie.
33:57 Merci beaucoup à vous.
33:59 Et vous m'avez parlé hier d'une initiative fantastique, cette aquifère qui est sous
34:05 le sol du Niger.
34:06 On fait pousser maintenant des céréales en plein désert avec cette eau.
34:10 C'est un test sur 2000 mètres carrés, 2000 hectares, pardon.
34:14 Et ça a l'air absolument fantastique à regarder.
34:18 C'est encourageant.
34:19 Merci à tous les trois.
34:20 Je vais maintenant laisser la parole à Nicolas Béthoud qui a interviewé Denis Sasounguesso,
34:26 président de la République du Congo, qui va conclure cette matinée avec vous.
34:30 Merci.
34:32 (Applaudissements)

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