Charlotte d'Ornellas sur l'école privée : «Le vrai scandale, c'est que le public ne parvient plus à assurer sa mission, notamment auprès des enfants les plus défavorisés culturellement, scolairement»
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Mais le ministre de l'Éducation nationale ne peut pas croire qu'il ait choisi de mettre ces enfants-là
00:04 dans cet établissement pour des raisons sociales.
00:08 Ce n'est pas pour que ces enfants ne soient pas avec des enfants de pauvres.
00:12 C'est pour que ces enfants aient un niveau scolaire correct.
00:14 C'est pour que ces enfants aient un environnement sécurisé pour apprendre.
00:18 C'est pour que ces enfants aient des professeurs qui soient présents,
00:22 par exemple dans les classes, pour donner les cours.
00:24 C'est pour que ces enfants puissent arriver avec un niveau correct dans les études supérieures.
00:28 Comme le font beaucoup de gens dans la situation du ministre.
00:32 Ce sont des personnes qui en permanence doivent traiter le problème de l'échec scolaire
00:36 et de la catastrophe dans le public, sans être directement concernées par leurs enfants
00:43 qui eux peuvent s'en protéger.
00:45 Voilà la question que devrait se poser le ministre.
00:47 Pourquoi est-ce que j'échappe au public dans le privé ?
00:51 C'est une question qui, à mon avis, donnerait autre chose que simplement
00:55 la volonté d'une mixité sociale dans les établissements qu'ils ne respectent pas.
00:59 Parce que le vrai scandale qui adhère à ça, quand je dis que ce n'est pas le vrai sujet,
01:02 c'est que le public ne parvient plus à assurer sa mission,
01:06 notamment auprès des enfants les plus défavorisés culturellement, scolairement.
01:11 C'est-à-dire avec des parents qui, un, ne sont pas capables, par leur niveau scolaire à eux,
01:16 de compenser ce que les enfants n'apprennent pas à l'école.
01:19 Et financièrement, on est dans un pays qui a le plus fort taux de recours à l'aide,
01:25 à l'assistance scolaire, aux cours de rattrapage que vous faites en plus de l'école.
01:30 Mais ça, il faut de l'argent pour le faire.
01:32 Donc oui, les enfants qui, socialement, sont défavorisés le sont,
01:36 mais parce que l'école publique ne compense pas précisément ces différences culturelles,
01:41 beaucoup plus que différences sociales en réalité, sur le fond.
01:45 Donc voilà, en effet, certains établissements s'en sortent, d'autres ne s'en sortent pas.
01:50 Et la mixité sociale dans les établissements privés, c'est pas un problème en soi.
01:55 D'ailleurs, les autorités de l'école privée ont dit, nous, enfin, discutent avec le ministre,
02:00 et disent "ça n'est pas ça le sujet, vraiment".
02:02 C'est simplement que vouloir distribuer les problèmes scolaires partout dans le pays,
02:08 et notamment dans les écoles privées, qui aujourd'hui fonctionnent correctement,
02:13 c'est une volonté de casser le thermomètre,
02:15 qui montre que ça n'est pas d'abord une question de mixité,
02:17 mais d'abord une question de gestion de l'école,
02:21 et de conception de l'instruction au cœur de l'école.
02:24 [Musique]
02:28 [SILENCE]