La nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, a appelé à “clore” le “chapitre des attaques personnelles”, après la polémique déclenchée par ses justifications sur la scolarisation de ses enfants dans le privé, évoquant notamment "des paquets d'heures pas sérieusement remplacées" lors de leur expérience dans le public
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00:00 Il peut y avoir une vertu à ce débat, j'ai dit ce que je pensais à la ministre,
00:02 c'est qu'on discute de ce sujet qui est d'une évolution aujourd'hui de l'école.
00:06 Le CNRS a fait une étude, ils appellent ça l'indice de positionnement social,
00:09 qui nous montre une évolution de l'utilisation de l'école privée
00:12 qui n'est plus comme dans les années 50-60 où pour des raisons confessionnelles,
00:16 on mettait les gamins parce qu'on allait à la catho, c'était comme ça dans les familles.
00:19 Aujourd'hui, c'est de plus en plus, pas pour des raisons religieuses,
00:22 mais parce que c'est l'entre-soi social que je décrivais tout à l'heure.
00:25 Aujourd'hui, 18% des enfants vont dans le privé
00:27 et ça nous montre que de plus en plus, elle accueille le nombre de boursiers abaissés,
00:31 de plus en plus, c'est les enfants de l'élite.
00:32 Premier sujet.
00:34 Deuxième sujet, c'est financer sur argent public,
00:36 12,2 milliards d'euros d'argent public chaque année,
00:39 qui finance l'école privée.
00:41 Alors là, on a une question, est-ce que c'est à l'argent public
00:44 de financer des écoles de l'entre-soi social ?
00:47 Autre sujet.
00:48 Troisièmement, moi je suis élu de Saint-Denis.
00:50 En Saint-Denis, chaque année, sur la totalité de la scolarité,
00:53 les enfants perdent une année entière de scolarisation en raison des absences,
00:57 et vous l'avez pointé, des absences non remplacées.
01:00 Je rappelle que les profs du public sont moins absents que les profs du privé.
01:03 2,6% d'absentéisme dans le public, 3,9% dans le privé.
01:07 Mais la différence, c'est que les profs du public,
01:09 en raison de politiques publiques d'économie,
01:11 ne sont pas, il n'y a plus de moyens de remplacement.
01:13 Et je connais des gens, des amis, je vais le dire,
01:15 qui font le choix à partir de la 6ème,
01:17 en raison de la dégradation de l'école publique en Saint-Denis en particulier,
01:21 qui est le département où il y a le plus faible taux de remplacement,
01:23 et qui vont vers le privé.
01:24 Mais dans un dépit de la détérioration du service public.
01:27 Ce qu'il y a de scandaleux dans ce que fait Mme Oudéa Castelain,
01:30 c'est qu'elle, elle se présente comme une victime,
01:31 alors qu'on l'a compris, ce que dit Charles Consigny est totalement vrai,
01:34 elle n'est victime de rien.
01:35 Elle ne va pas dans le privé parce que son école publique est abîmée.
01:39 Elle, c'est vraiment le choix d'une classe sociale,
01:42 qui, je le répète, ne veut pas que ses enfants fréquentent les enfants d'immigrants.
01:46 - Est-ce qu'à l'inverse, Alexis Corbière, il n'y avait pas la volonté ?
01:50 - C'est la raison principale.
01:51 - Est-ce qu'à l'inverse, il n'y avait pas la volonté, justement, malgré tout,
01:56 de montrer qu'il y a bien un problème de non-remplacement dans les écoles publiques,
02:01 et de dire "moi, c'est la raison pour laquelle j'ai mis mes enfants ailleurs".
02:05 - Non, non, non, mais Julien Demey, ne la défendez pas.
02:06 - C'est pas pour la défendre.
02:08 - Moi, les gens de Saint-Denis ont le droit de dire,
02:12 premièrement au passage, "moi, mes enfants sont dans le public".
02:15 Donc le numéro que dès qu'on critique, "la ministre en est hypocrite",
02:17 "mes enfants, mes trois enfants sont allés dans le public",
02:19 et c'est le cas de mes camarades aussi.
02:21 - C'est pas votre honneur.
02:22 - Non, c'est pas mon honneur, c'est normal.
02:23 - C'est moi qui suis mon honneur.
02:24 - Et je suis moi-même enseignement.
02:25 - Moi, je trouve que quand on est un responsable politique,
02:28 c'est mieux d'avoir des rappelants politiques.
02:30 - Non, mais vous avez donné le chiffre.
02:31 Rappelons-le, que 82% des gens mettent leur camarade en public.
02:33 - On est libres quand on est un responsable politique.
02:35 - Mais une fois qu'on a dit ça, moi, je veux pas d'hypocrisie.
02:37 Même au sein du public, aujourd'hui, vous avez une forme de séparatisme scolaire.
02:41 Être collégien en Seine-Saint-Denis, c'est pas la même chose qu'être collégien à Paris.
02:45 Il y a des rapports.
02:46 Mon ami Stéphane Peu, député, a encore fait un rapport tout à fait intéressant sur la Seine-Saint-Denis.
02:50 Donc, ça, il faut le prendre à bras-le-corps.
02:52 Moi, je suis pour des politiques qui redonnent confiance à l'école publique.
02:55 Ma gamine est en CM2 l'année prochaine, elle rentre en 6e.
02:57 C'est typiquement le moment où, avec mes amis, on discute de l'entrée en 6e.
03:00 Et là, je vois l'angoisse de gens qui aiment le service public,
03:03 mais qui le voient se dégrader.
03:04 C'est quoi, mon sujet ?
03:05 En Seine-Saint-Denis, dans les états du Sondes, plus de médecins scolaires, plus d'assistantes sociales,
03:08 les surveillants qui ne sont pas remplacés, les profs qui ne sont pas remplacés,
03:11 toute une série de détériorations.
03:13 Alors, c'est ça qu'il y a de scandaleux, c'est que ça fait 7 ans que Macron a une responsabilité.
03:17 Qu'est-ce qu'ils ont fait face à ça ?
03:19 Le taux de remplacement a baissé depuis 7 ans.
03:22 Alors, c'est pour ça qu'il y a un scandale et que les syndicats sont indignés.
03:25 C'est que les mêmes qui ont créé des problèmes,
03:27 viennent aujourd'hui insulter, parce que, pardon, il y a une forme d'insulte,
03:30 les enseignantes pour dire, elles, Mme Oudéa-Caster habitant le 6e arrondissement,
03:34 "Je suis obligée d'aller dans le privé, parce qu'avec mon mari, on en avait marre de voir tous ces paquets d'heures perdues."
03:38 Eh bien, elle a menti.
03:39 Un ministre qui ment, un ministre qui prend, comment dirais-je, pour cible l'institution qu'elle est censée défendre.
03:45 Un ministre séparatiste ne peut pas lutter contre le séparatisme scolaire.
03:49 De ce point de vue-là, au vu de toutes les tâches qu'elle a menées en plus,
03:52 elle doit partir, on doit mettre quelqu'un qui mène une politique.
03:56 Sinon, je vois bien ce qu'il continue à faire, c'est qu'on dégrade le service public
04:00 et on crée un business de l'école privée, madame.
04:02 Il y a aujourd'hui un business de l'école privée.
04:05 - Mais ce n'est pas criminel, le business, cher Alexis Cordier.
04:08 - Oui, sauf que quand on dégrade le service public...
04:10 - C'est le commerce qui fait marcher le monde.
04:11 - Oui, mais chère Cossélie, je vais vous dire une chose.
04:12 En Seine-Saint-Denis, les gens, ils n'ont pas les moyens d'aller à Saint-Islas.
04:14 Elle, elle a les moyens de le faire.
04:16 En Seine-Saint-Denis, les gens, ils subissent la détérioration des services publics.
04:19 Et je vais vous dire ce que j'appelle le business, pardon d'être un peu précis.
04:22 Quand M. Blanquer, avec la loi Dites Confiances de l'école,
04:24 a scolarisé l'obligation des enfants dès 3 ans,
04:27 l'idée, dirons-nous, et bien je vais vous dire, il y a eu un effet d'aubaine pour le privé,
04:30 qui n'a pas fait augmenter le nombre d'enfants scolarisés dès 3 ans,
04:33 mais qui a créé, je l'ai vu dans ma propre commune,
04:35 commune très endettée de Bagnolet,
04:37 où la commune a dû donner 100 000 euros supplémentaires à l'école privée,
04:40 qui n'a pas scolarisé plus de gamins.
04:42 Donc tout ça, ce sont des...
04:43 Oui, oui, mais c'est le sujet.
04:45 C'est qu'on a des idéologues défenseurs de l'école privée.