Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari reçoit Philippe Chauvin pour parler de son combat pour faire changer les règles du rugby après la mort de son fils, Nicolas.
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00:00 18h42, on se retrouve en direct sur Europe 1 et sur CNews pour Punchline et on accueille Philippe Chauvin.
00:05 Bonsoir M. Chauvin.
00:06 Vous écrivez ce livre qui s'appelle "Rugby, mourir fait partie du jeu, le combat d'un père endeuillé".
00:12 Vous livrez ce soir un témoignage extrêmement fort sur ce qui s'est passé dans votre famille,
00:16 sur la mort de votre fils Nicolas qui avait 18 ans, c'était en 2018.
00:19 Et puis il y a un combat que vous menez après et qu'on va retracer ce soir,
00:23 qui vous fait vous heurter au monde du rugby.
00:26 Finalement, l'omerta qui y règne et les règles qu'on ne veut pas changer,
00:30 parce que ça dérange un certain nombre.
00:33 On va commencer si vous voulez bien par ce qui s'est passé ce jour de décembre 2018,
00:37 quand vous amenez votre garçon de 18 ans à la gare, qui est très heureux
00:41 parce qu'il va jouer un match professionnel, il va porter les couleurs du stade français.
00:47 Et là vous vous dites évidemment "à aucun moment, c'est la dernière fois que je vais voir mon fils".
00:51 Effectivement, c'était pour lui une première titularisation.
00:55 Il avait rejoint le stade français depuis six mois
00:58 et il était tout excité à l'idée d'aller jouer à Bordeaux son premier match, en espoir,
01:03 mais ce qui est l'anti-chambre des professionnels.
01:05 Et voilà, c'était une joie.
01:08 On ne l'a pas suivi cette fois-ci exceptionnellement,
01:11 parce que c'était l'anniversaire de son frère aîné la veille.
01:14 Mais je voulais que ce soit son moment, qu'il n'y ait pas de pression, pas de stress,
01:18 qu'il soit détendu.
01:18 Je lui ai dit "de toute façon on en verra d'autres des matchs à la maison ou ailleurs,
01:21 donc t'inquiète pas, prends du plaisir,
01:24 profite du moment".
01:25 - Et vous, vous aimez le rugby, vous donnez des conseils beaucoup à l'époque.
01:30 - Oui, parce que j'ai joué pendant 25 ans, j'ai été dirigeant
01:34 et j'ai transmis cette passion à mes enfants, à des amis autour de moi.
01:39 - Le coup de massue tombe quand un appel arrive sur votre téléphone portable,
01:43 on vous dit que votre fils a été transporté dans un état grave à l'hôpital.
01:46 Qu'est-ce qui s'est passé sur le terrain ?
01:48 Est-ce que vous le savez tout de suite quand le coup de fil arrive ou pas ?
01:51 - Ce qu'on me dit c'est "il y a une situation bizarre,
01:53 il y a un double plaquage, on pense qu'il n'a pas vu arriver un joueur".
01:56 Et puis voilà, ça devient très surprenant,
02:01 c'est quand on vous dit que c'est un arrachement de la seconde vertèbre cervicale.
02:04 Et là, en tant qu'ancien rugbyman, je n'ai jamais vu un truc pareil.
02:08 Je me dis "non mais là, il s'est passé quoi ?"
02:10 - C'est ultra violent ?
02:11 - C'est d'une intensité, c'est comme vous preniez deux objets
02:16 de 120 kg à 20 km/h et d'un au niveau de la tête,
02:20 et les deux en même temps.
02:22 - Donc votre fils était sur le terrain, il avait le ballon dans les mains,
02:25 il était à l'arrêt et il a pris deux joueurs du club adverse qui l'ont fracassé.
02:29 - Voilà. En fait, vous avez une situation de jeu où vous essayez de sortir
02:33 le jeu et le ballon d'un regroupement, il est évacué à mon fils,
02:37 mon fils est en attente, il est suspendu, et puis au moment où il a le ballon,
02:41 il a 300 ms, puisque moi j'ai eu le temps de mesurer,
02:43 puisque j'ai vu la vidéo, revue et revue, analysée image par image,
02:47 300 ms pour faire face à deux joueurs qui sont lancés depuis 5 mètres,
02:51 qui ont choisi la technique, comment ils allaient le plaquer,
02:54 et qui lui rentrent dedans.
02:55 - J'imagine que revisionner ces images a dû être une épouvante pour vous et votre famille.
02:59 - Moi j'ai pris soin de les regarder seuls,
03:03 ma femme les a vues une fois et ça suffit largement,
03:05 mais moi j'ai dû les revoir beaucoup de fois,
03:08 parce que vous ne pouvez pas adresser ce genre de sujet,
03:10 si vous êtes dans le moment et dans la passion,
03:14 effectivement vous allez dire n'importe quoi,
03:16 donc il vaut mieux bien découper les choses, les mettre à plat,
03:19 et comprendre ce qui s'est passé, comment les règles ont été appliquées ou pas.
03:22 Et justement, on s'aperçoit qu'on a un corpus de règlement qui est largement suffisant,
03:27 encore faut-il l'appliquer,
03:29 et lorsqu'il n'est pas appliqué, il faut sanctionner,
03:32 il faut dissuader les tricheurs de faire des gestes dangereux.
03:36 - Et là pendant ce match, ces règles n'ont pas été appliquées,
03:39 votre fils a été foudroyé alors que ça n'aurait jamais dû arriver.
03:43 - C'est ça, vous avez un plaquage qui est excessivement haut,
03:47 moi je n'appelle pas ça un plaquage, je parle d'une collision,
03:51 qui n'aurait pas dû être faite.
03:53 Un double plaquage c'est un geste très technique,
03:56 puisqu'il y en a un en bas et un en haut,
03:58 là en l'occurrence, celui qui est arrivé en premier a essayé de saisir mon fils,
04:03 ce qui l'a fait reculer un petit peu, remonter,
04:05 et le second est arrivé en orientant son épaule au niveau de sa tête,
04:08 et puis il a plongé,
04:10 une ultime impulsion,
04:13 et a heurté la tête de mon fils.
04:15 - À l'hôpital, on vous dit que son état est désespéré très très vite,
04:19 et vous devez prendre la décision de débrancher les machines,
04:22 vous le faites avec toute votre famille ?
04:24 - Alors oui, parce que l'hôpital Pellegrain a été très dans l'accompagnement,
04:30 très bienveillant, c'est-à-dire que ça s'est fait en trois jours,
04:33 pour nous faire comprendre la gravité de la situation,
04:36 et surtout pour qu'il mesure bien notre compréhension de la situation.
04:39 Et c'est à ce moment-là effectivement qu'on a conclu,
04:42 avec un collège d'ETSPER,
04:44 que la vie de Nicolas n'avait pas de sens,
04:46 puisqu'elle était simplement maintenue par des machines,
04:48 il était dans un coma profond,
04:50 son cerveau n'avait pas été irrigué, probablement pendant 20 minutes,
04:53 donc on avait peu de chance de le voir revenir,
04:56 et il était en état de tétraplégie,
04:58 avec des poumons d'acier,
04:59 c'est-à-dire que s'il n'avait pas de respirateur, il ne vivait pas.
05:03 Donc son diagnostic, s'il voulait, il était toujours dans le coma,
05:06 il n'y avait plus aucun pronostic possible.
05:09 - Et vous avez pris cette décision en accord avec votre épouse et vos deux autres fils ?
05:12 - Oui, on a dû se poser la question.
05:16 Moi je ne voulais pas que mes enfants reviennent sur Bordeaux
05:18 pour voir leur frère allongé, intubé et sous respirateur,
05:23 et j'aurais peut-être maladroitement,
05:26 maintenant on fait comme on peut à ce moment-là.
05:30 Voilà, je leur ai demandé comment ils voyaient la suite pour leur frère,
05:34 et bon, on a tous été unanimes,
05:36 Nicolas c'était la vie, c'était la joie, c'était la bonne humeur,
05:40 il a occupé l'espace entre ses deux frères très largement,
05:45 donc ils n'imaginaient pas simplement une hertalité peut-être végétative.
05:49 - Pour que nos téléspectateurs et auditeurs comprennent bien,
05:52 on ne se dit pas quand on envoie son fils à un match de rugby qu'il peut mourir.
05:57 Quand vous avez commencé à comprendre que les règles n'avaient pas été appliquées,
06:00 qu'il y a des gestes d'une brutalité qui sont condamnables,
06:02 vous êtes allé voir les instances de rugby.
06:04 Comment est-ce que vous avez été reçu, M. Chauvin ?
06:06 - Beaucoup de courtoisie au départ.
06:08 C'est quand je suis revenu plusieurs fois qu'ils ont commencé à être un peu agacés.
06:11 C'est-à-dire qu'en fait,
06:13 je pense qu'ils ont été surpris par la technicité du dossier que j'ai ramené,
06:16 puisque je suis le seul à priori à avoir fait un dossier,
06:19 suite à la mort de mon fils.
06:21 La seule analyse image par image avec l'application des règles
06:25 qui a été faite, c'est celui que j'ai fait.
06:26 Moi je n'en ai pas vu d'autre aujourd'hui, ni au ministère des Sports,
06:29 ni auprès de la Fédération Française de Rugby.
06:31 Donc aujourd'hui on me dit, on en a discuté, on me dit qu'il n'y a pas de faute.
06:34 Je dis "mais attendez, vous n'êtes pas sérieux ?"
06:35 Et quand j'ai vu Bernard Laporte à Jeanbouin,
06:37 je lui ai montré mon dossier et là son discours a changé.
06:40 Il m'a dit "mais bien sûr, mais c'est quoi ça ?
06:41 Mais c'est pas possible, c'est pas possible."
06:43 Bon, il était retourné.
06:44 Après, est-ce que c'était simulé ? Est-ce que c'était sincère ?
06:46 Je pense qu'il y a eu une forme de sincérité.
06:49 Mais après, pourquoi ?
06:50 On ne va pas plus loin, je ne sais pas le dire.
06:52 Est-ce qu'on se dit "il est mort, bon et alors ?
06:55 C'est pas grave, on a un quota."
06:57 - On a un quota ? - Non.
06:58 - Oui, mais cette image est terrible parce que...
07:00 - C'est comme ça que je le pense, parce qu'à un moment donné...
07:02 - Parce que la même année, il y a eu quatre jeunes
07:03 qui sont morts dans les mêmes circonstances sur les terrains, c'est ça ?
07:06 - Il y a eu quatre décès, pas forcément dans les mêmes circonstances,
07:08 mais il y a quatre morts sur des terrains de rugby
07:11 entre 17 et 20 ans.
07:14 Et c'est juste insupportable.
07:16 On a juste un problème.
07:18 Quand j'ai rencontré Serge Chimond à Jeanbouin pendant la commémoration
07:21 et qu'il me parle de statistiques,
07:24 trois jours après la mort de mon fils,
07:26 il oublie juste qu'il a eu le père d'une occurrence statistique en face de lui.
07:29 Comment peut-on dire à un père...
07:31 Vous savez, on est un des sports les plus furs du monde.
07:35 Mais mon fils est dans le lot.
07:37 Donc, bien évidemment, je ne suis pas resté avec ce monsieur
07:39 parce que ce n'était pas intéressant,
07:41 mais ça interroge quand même sur le regard de ces gens-là.
07:44 Ils ne voient pas les choses avec l'humanité d'une famille.
07:49 Ils les voient avec celle d'un dirigeant,
07:54 avec un business économique et un modèle économique.
07:57 - Et qui compte des statistiques.
07:59 - Et qui compte des statistiques.
08:00 - Qui est absolument inférent.
08:01 Ce que vous racontez dans ce livre,
08:02 c'est ce combat que vous portez pour que la mort de votre fils
08:06 ne soit pas morte pour rien.
08:08 - Bien sûr.
08:08 - Vous voulez que ça ne se reproduise pas.
08:10 Et on le comprend.
08:11 Est-ce que depuis, les choses changent ?
08:13 Est-ce que vous avez porté plainte ?
08:14 Est-ce que la justice s'est saisie de l'affaire ou pas ?
08:16 - Alors, on a porté plainte dès le départ.
08:19 Notre volonté, avec mon épouse Caroline,
08:22 c'était de dire "il faut responsabiliser les joueurs".
08:25 Parce que les premiers responsables, effectivement,
08:28 ce sont ceux qui sont sur le terrain.
08:29 Après, ça ne sert à rien d'incriminer les arbitres,
08:31 les règles et ainsi de suite.
08:33 Si déjà les instituteurs principaux
08:34 ne sont pas conscients de leur responsabilité,
08:37 on n'arrivera à rien.
08:38 Donc c'est pour ça qu'on a déposé une plainte.
08:39 On a posé une plainte contre Higgs,
08:41 au mycine involontaire, parce que là, notre fils est mort.
08:43 On se doute que ce n'était pas volontaire.
08:45 Mais on a fait cette démarche et heureusement,
08:48 puisque si on ne l'avait pas faite,
08:51 comme la Fédération française de rugby
08:52 n'a engagé aucun dossier disciplinaire,
08:56 n'a déclaré aucune faute,
08:58 ça veut dire que mon fils serait mort dans des conditions normales.
09:00 Ça voudrait dire qu'il est mort et que ça fait partie du jeu.
09:04 Et c'est bien là que le sujet est insupportable
09:07 pour tout amoureux du rugby.
09:08 On ne considère pas, comme vous le disiez tout à l'heure,
09:10 que nos enfants, on les conduit
09:13 et qu'un jour, on ne les ramènera peut-être pas.
09:15 Est-ce que les choses ont bougé
09:17 depuis que vous dites les choses publiquement,
09:19 depuis que ce livre a été publié ?
09:21 Non. Aujourd'hui, il y a deux actes
09:23 sur lesquels j'essayais de faire avancer les choses.
09:24 Le premier, c'est effectivement avoir un rapport
09:27 des circonstances dans lesquelles,
09:29 établi officiellement par des experts.
09:31 Vous ne l'avez toujours pas ?
09:31 Non, jamais.
09:32 On est cinq ans après l'effet.
09:33 Oui.
09:34 Mais on va accueillir la Coupe du monde de rugby 2023,
09:37 on n'a pas trouvé un arbitre
09:39 qui était capable aujourd'hui, officiellement,
09:40 pour l'FFR, de me faire une analyse circonstanciée
09:43 qui puisse peut-être dire l'inverse de ce que j'ai dit.
09:46 Mais écrivez-le.
09:48 Mais c'est très embarrassant pour eux.
09:50 Parce que si on écrit que c'est normal,
09:52 comment est-ce que vous allez recruter
09:53 dans les écoles de rugby les enfants et ainsi de suite ?
09:55 C'est très embarrassant comme situation.
09:57 Mais elle est là, il faut la traiter,
09:58 c'est ce que j'aurais demandé.
09:59 Et le deuxième acte, c'est qu'on a un règlement,
10:02 la règle 9, alinéa 11, qui dit qu'on ne doit rien attenter
10:05 qui soit dangereux ou imprudent pour un adversaire.
10:08 Je veux dire, tout est dans la phrase.
10:10 Ça fait partie du règlement du rugby.
10:12 On n'en parle jamais.
10:14 On peut se rentrer dedans,
10:15 on peut faire des choses complètement absurdes,
10:17 complètement violentes,
10:18 et on dit "c'est du sport, c'est du rugby, et alors ?"
10:22 Vous parlez de business aussi.
10:23 Ça dérange le business, en fait, ce que vous dites,
10:26 le fait que les règles ne soient pas respectées,
10:27 qu'on mette la vie en danger de ces jeunes joueurs ?
10:30 Je pense qu'on est...
10:31 Enfin, vous êtes spécialiste des médias aussi,
10:34 donc vous savez qu'on va vers le spectaculaire.
10:37 Maintenant, est-ce que les éléments de langage
10:41 ont changé quand même depuis 10 ans dans le domaine du sport
10:44 et particulièrement dans le domaine du rugby ?
10:45 On va vous parler de combat, on va vous parler de férocité,
10:48 on va vous parler d'intensité,
10:50 pour ceux qui voudront édulcorer un petit peu,
10:52 mais en fait, on veut rendre le sport plus...
10:56 Je ne vais pas dire plus sanglant, mais plus spectaculaire.
10:59 Et donc, la question,
11:00 et c'est là aussi où je dis qu'on a tous un rôle,
11:02 c'est nous, spectateurs, nous, parents,
11:04 on a aussi le droit de s'opposer à ces choses-là en disant
11:06 "on n'est pas venus voir les Jeux du Cirque
11:08 et on ne veut pas voir des morts, on ne veut pas voir des blessés,
11:10 on veut voir des personnes qui jouent loyalement
11:13 à un sport qui est un sport qui est plein de valeur."
11:15 Mais aujourd'hui, moi, ce que je dis,
11:17 quand vous ne respectez pas les règles,
11:19 sortez les tricheurs.
11:20 Alors qu'aujourd'hui, on est dans le phénomène inverse.
11:23 Je dois m'expliquer, je dois expliquer,
11:25 je dois essayer de faire comprendre à tout le monde
11:27 que quand on n'applique pas les règles, c'est dangereux.
11:30 Et c'est ça qui est incroyable.
11:32 - Donc, vous êtes quasiment à la place de l'accusé
11:34 qui doit s'expliquer.
11:35 - Moi, je dois expliquer pourquoi il faut respecter les règles.
11:37 Moi, je peux en témoigner, j'ai perdu un fils
11:39 dans des circonstances abominables.
11:41 Donc, en fait, on écoute,
11:43 mais c'est quand même...
11:44 Il faut qu'on se pose tous la question,
11:45 à un moment donné, comment est-ce qu'on en arrive là
11:47 à se dire que quand les règles ne sont pas appliquées,
11:49 il faille encore essayer d'être convaincu
11:51 qu'il fallait les appliquer.
11:53 C'est absurde.
11:54 - On est à quelques semaines, vous le disiez, de ces mondiaux.
11:57 Rien ne va bouger ?
11:59 - Moi, en tout cas, je lutte ardemment
12:01 pour que le 8 septembre, avant le 8 septembre,
12:04 j'espère que le ministère des Sports tiendra son engagement.
12:07 Je fais confiance à la ministre qui est très engagée
12:10 et qui a regardé le rubis féminin
12:12 et qui le trouve formidable.
12:13 Et d'ailleurs, moi aussi...
12:14 - Oudéa Kastéra.
12:15 - Voilà.
12:15 - Qui est plus humaine que sa précédente écesserice,
12:18 d'après ce que vous racontez dans le livre.
12:19 - En tout cas, je ne l'ai pas rencontrée, mais elle me semble.
12:22 Mais en tout cas, ce qu'elle a dit sur le rubis féminin,
12:24 dimanche, suite à la victoire de la France contre l'Écosse,
12:27 c'est qu'elle avait trouvé le spectacle formidable,
12:29 et ainsi de suite.
12:29 Eh bien, ce sont les mêmes règles.
12:31 Et pourquoi, dans ces cas-là,
12:32 les femmes arrivent à pratiquer un rugby de vitesse,
12:35 d'évitement, d'intelligence ?
12:37 Et pourquoi est-ce qu'on résoudrait les hommes
12:39 à un rugby de combat, de brutalité, de bêtialité ?
12:42 L'équipe de France masculine, depuis deux ans,
12:44 ne fait pas ce sport, ce rugby brutal.
12:47 Et elle gagne.
12:49 Donc, continuons comme ça,
12:50 et faisons appliquer la règle 9, alinée à 11.
12:53 Inscrivons-la partout.
12:54 Moi, je demande à ce que les adhérents
12:56 les recopient sur leur licence.
12:58 Comme ça, ils en auront conscience.
12:59 - Est-ce que vous êtes en colère, aujourd'hui ?
13:01 - Non.
13:02 - Comment va votre famille, déjà ?
13:03 - Non, je ne peux pas être en colère,
13:04 parce que si j'étais en colère,
13:06 je pense que je perdrais toute crédibilité.
13:08 Je perdrais aussi le sens de l'analyse.
13:11 Et je pourrais rompre le dialogue.
13:14 Moi, aujourd'hui, ce qui m'intéresse,
13:15 c'est que le rugby sorte par le haut.
13:17 C'est ce que j'avais dit à Bernard Laporte,
13:18 au mois de janvier 2019.
13:21 Je ne devais pas passer dans les médias,
13:22 je ne devais pas écrire de livres.
13:24 Je leur faisais confiance.
13:26 Je leur ai dit, c'est un vrai problème, d'accord,
13:29 mais vous avez la possibilité d'en sortir par le haut,
13:31 en faisant vous-même l'établissement des responsabilités
13:34 et en apportant les actions correctives
13:36 qui se sont passées sur ce jour-là.
13:38 Ils n'ont rien fait.
13:39 - Cette, évidemment, attitude et votre dignité
13:42 vous font honneur.
13:43 Merci beaucoup d'être venu livrer votre témoignage.
13:46 Philippe Chauvin, "Rugby, mourir, fait partir du jeu,
13:48 le combat d'un père en deuil",
13:49 c'est aux éditions du Rocher.
13:51 Merci beaucoup à vous d'être venu ce soir sur nos antennes.