Le débat Renaissance / CGT à Toulouse

  • l’année dernière
Au lendemain de l'allocution d'Emmanuel Macron, France Bleu Occitanie organise un débat entre Vincent Terrail-Novès maire de Balma et référent Renaissance en Haute-Garonne et Thomas Bozonnet, figure du mouvement contestataire et coordinateur régional de la CGT Mines-Énergie en Midi-Pyrénées.
Transcript
00:00 - 8h moins le quart de ce bleu mardi, 18 avril, après l'allocution d'Emmanuel Macron.
00:03 Hier soir, un face à face, ce matin, sur France Bleu Occitanie.
00:06 - Avec deux hommes en studio ce matin sur France Bleu Occitanie et sur France 3 Occitanie.
00:10 Il y a d'abord Vincent Terrain-Novesse, bonjour.
00:12 - Bonjour.
00:13 - Vous êtes maire de Balma, patron de Renaissance à Haute-Garonne, Renaissance le parti présidentiel.
00:17 Et puis face à vous, il y a Thomas Bozonnet, bonjour.
00:19 - Bonjour.
00:20 - Vous êtes le coordinateur régional de la CGT Énergie.
00:23 Première question pour vous, vous allez débattre tous les deux, vous allez échanger après l'allocution du président hier soir.
00:28 Première question pour vous, Vincent Terrain-Novesse, elle a servi à quoi cette intervention d'Emmanuel Macron hier soir ?
00:33 - Elle a montré d'abord une volonté d'apaisement et puis elle a surtout fixé un cap.
00:37 Elle a fixé un cap, notamment avec un objectif à 100 jours, pour redonner au pays des perspectives,
00:43 après cette phase de turbulence et de conflit, très clairement, auquel nous avons été confrontés.
00:49 Et donc elle a fixé un cap avec trois objectifs, une volonté de travailler sur les thématiques,
00:53 notamment du travail, de la justice, mais aussi des services publics et du progrès.
00:59 Et donc elle est là pour apporter une attente, notamment aux défrançaises et des français qui souffrent aujourd'hui de nombreux sujets.
01:05 - Thomas Bozonnet, elle a servi à quoi cette intervention hier soir ?
01:08 - Pour nous, à pas grand-chose. On n'a pas appris grand-chose déjà par rapport à cette loi,
01:14 puisque bon, même si elle a été validée constitutionnellement,
01:18 sur le fond, il y a toujours un vrai problème de rejet par l'ensemble des salariés.
01:21 Donc ils sont quand même les premiers concernés par cette réforme.
01:24 Ça, c'était déjà le premier point.
01:26 Après, effectivement, le président a annoncé certaines mesures qui allaient découler avec un calendrier à 100 jours,
01:35 qui, comme par hasard, fera tomber le calendrier législatif pendant les vacances d'été,
01:39 comme d'habitude, pour éviter au maximum la contestation sociale.
01:43 Enfin, ça, c'est quand même...
01:45 - Vous dites qu'il y a un loup ?
01:47 - Ouais, comme d'habitude, mais...
01:49 Je crois que la volonté de se fixer à 100 jours est une volonté, comme il l'a dit,
01:53 justement de tendre à nouveau la main aux organisations syndicales.
01:56 Je crois qu'on a besoin d'organisations syndicales qui sont fortes, qui sont en force de propositions,
02:00 et notamment sur la thématique du travail,
02:02 et comment on peut améliorer les conditions de travail des Françaises et des Français aujourd'hui,
02:06 qui est une véritable attente.
02:07 Je crois qu'on a besoin des propositions des organisations syndicales.
02:10 Et on ne peut pas reprocher d'avoir fixé un cap à 100 jours et de prendre le temps de négocier,
02:14 d'avoir des propositions,
02:15 et derrière, comme vous le faites, de critiquer cet aspect-là.
02:19 Donc je crois que la volonté, elle est une volonté d'ouverture.
02:22 Il a réinvité à nouveau les organisations syndicales à revenir travailler sur ces sujets-là.
02:26 Mais c'est clair que la réforme des retraites, pour lui, elle est derrière.
02:28 La réforme des retraites, pour lui, elle est clairement derrière.
02:30 - En face de vous, vous avez un homme qui n'est pas du tout convaincu.
02:32 - On a l'expérience de la réforme des retraites, justement,
02:35 où il y avait d'autres propositions qui étaient sur la table,
02:38 qu'il a d'ailleurs totalement éludées hier soir, sur les modes de financement.
02:41 On pouvait aller chercher un financement sur les super-profits, sur le capital,
02:45 et là-dessus, les propositions n'ont jamais été écoutées par le Président
02:49 lors des phases de concertation.
02:51 Donc on ne voit pas pourquoi, pendant ces 100 jours,
02:53 miraculeusement, le Président se mettra à écouter les organisations syndicales.
02:56 - On a un appel au standard.
02:58 - 05 34 43 31 31, au nord de Toulouse, à Saint-Alban, avec Nadine.
03:02 Bonjour Nadine !
03:03 - Bonjour !
03:04 - Bienvenue en direct !
03:05 - Vous avez écouté, vous, le Président hier soir.
03:08 - Oui.
03:09 - Et ?
03:10 - Et ? Et ben, ça ne servait à rien, quoi.
03:13 C'était une poudre de perlimpinpin, pour moi.
03:15 Il n'a pas parlé des graves sujets en cours,
03:18 c'est-à-dire l'inflation.
03:20 Les Français souffrent beaucoup, actuellement,
03:23 et donc il n'a rien fait, il n'a parlé de rien.
03:26 Il a proposé toujours les mêmes choses, sans du concret.
03:30 Ben voilà, ça n'a pas calmé la colère des Français.
03:34 Moi, je vais comprendre, je suis retraitée, hein, mais quand même...
03:36 - Vous attendiez quoi ?
03:38 - Ben, des propositions concrètes, quoi.
03:40 Il parle toujours qu'il va faire ceci, cela, ou quoi.
03:43 Il n'a pas parlé de l'inflation.
03:45 Il a rasé carrément le problème des retraites,
03:49 de cette réforme qu'il a fait passer.
03:53 Enfin, voilà, il n'a pas du tout été à l'écoute.
03:55 Après, moi, je ne veux pas être virulente,
03:57 ce n'est pas le but.
03:58 Mais il est complètement déconnecté de la réalité, c'est dommage.
04:01 - Alors, justement, Nadine, Vincent Terrain-Novès va vous répondre.
04:04 Nadine, à Saint-Alban, vient de dire "déconnectée".
04:07 C'est le mot qui revient depuis hier soir.
04:09 Est-ce que c'est déconnecté, le président de la République ?
04:10 - Il n'est pas déconnecté, c'est le président de la République.
04:12 Nous sommes là, nous, les élus, pour faire remonter
04:14 les aspirations des Françaises et des Français.
04:16 Je crois qu'il les a bien comprises.
04:18 Il en a parlé, lorsqu'il parle des difficultés qu'il y a aujourd'hui
04:22 dans le système de santé, et notamment l'attente très forte
04:25 dans les services d'urgence, qui aujourd'hui n'est pas acceptable.
04:28 Et qu'il dit qu'il faut se donner un cap et un calendrier
04:31 pour qu'on n'ait plus à attendre lorsqu'on va aux services d'urgence.
04:33 Je crois que c'est quelque chose de très, très concret.
04:35 Lorsqu'il dit qu'il veut améliorer la qualité de vie au travail,
04:37 une aspiration, c'est quelque chose de très concret.
04:39 Lorsqu'il dit qu'on va recruter des magistrats
04:41 pour que le sentiment de justice dans notre pays soit aussi plus efficace
04:45 et que les administrés soient bien traités aujourd'hui,
04:49 je crois que c'est quelque chose de très, très concret.
04:51 Quant à l'inflation, je rappelle aujourd'hui le bouclier tarifaire
04:55 qui a été mis en place par le gouvernement,
04:57 qui là aussi est quelque chose de très concret,
04:59 qui permet à des millions de foyers français aujourd'hui
05:02 de ne pas subir la hausse aussi importante
05:04 de l'augmentation du gaz et de l'électricité.
05:06 Je pense également au panier anti-inflation
05:09 qui a été mis en place avec les grandes surfaces.
05:11 Donc des propositions concrètes, il n'y en a.
05:13 Il ne faut pas laisser penser que lors d'une allocution
05:15 où le président donne un cap, qui est un cap général,
05:17 qui est son rôle de président de la République,
05:19 il n'y a pas d'action concrète.
05:21 Derrière, la première ministre va décliner d'ailleurs
05:23 tout un plan d'action pour aller dans le sens du cap qu'il a fixé.
05:27 La parole à Thomas Vauzonnet de la CGT,
05:29 avant de prendre Alain au standard,
05:31 qui nous a appelés ce matin sur France Bloc, Citani.
05:33 C'est un contre-feu qu'il a allumé Emmanuel Macron.
05:35 Vous avez ce sentiment-là quand il parle
05:37 d'un autre chantier mais pas de la réforme des retraites,
05:39 Thomas Vauzonnet ?
05:40 - Oui, c'est un contre-feu, mais c'est toujours un peu facile
05:42 de dire "je vais faire en sorte d'améliorer les conditions de travail"
05:47 quand derrière, lui-même a supprimé tout un tas de dispositifs
05:52 par les ordonnances Macron en septembre après sa première élection.
05:56 S'il veut améliorer les conditions de travail des salariés français,
06:00 la première chose, il n'a qu'à abroger ces ordonnances,
06:02 abroger la loi travail, qui ont enlevé énormément
06:04 de poids aux représentants syndicaux,
06:07 et donc le fameux contre-pouvoir qui fait que maintenant
06:10 les employeurs font beaucoup plus ce qu'ils veulent
06:12 et dégradent beaucoup les conditions de travail.
06:15 Pour ce qui est de l'inflation, vous l'avez très bien noté,
06:20 toute la problématique d'augmentation du coût de l'énergie,
06:23 la décision est très simple, c'est sortir l'énergie,
06:26 au sens large du terme, de la logique de marché,
06:28 revenir à un vrai service public de l'énergie
06:31 comme on l'a connu il y a 25-30 ans,
06:33 avec une vraie société au service du public.
06:38 - Je réponds très rapidement, Santoré Nouvelle.
06:40 - Pour dire que grâce aux ordonnances travail,
06:42 il y a eu la création de 2,7 millions d'emplois,
06:44 aujourd'hui le chômage est au plus bas,
06:46 il n'a jamais été aussi bas historiquement depuis des dizaines d'années,
06:48 donc je crois que les ordonnances travail,
06:50 et l'action qui a été menée par le gouvernement
06:52 et par le président de la République pour favoriser l'emploi,
06:54 qui était la première préoccupation il y a encore quelques années,
06:57 5-6 ans, aujourd'hui ce problème est réglé,
06:59 et a été réglé par le président et par le gouvernement.
07:01 Les ordonnances travail ont quand même montré leur efficacité à ce niveau-là.
07:03 - D'ailleurs côté du téléphone il y a Alain, en stand-up.
07:05 - Il y a Alain dans le GR 05 34 43 31 31 à Castelnau d'Ozon, bonjour Alain.
07:09 - Oui bonjour.
07:11 - Vous avez la parole Alain.
07:13 - Bon alors je vais vous dire une chose,
07:15 moi j'ai 74 ans,
07:17 il ne m'a pas convaincu, c'est toujours la même chanson,
07:21 et alors je vais vous dire une chose,
07:23 quand on est comme une démocratie en France,
07:26 qu'il y en a, j'entends les actualités,
07:29 bon le jour, la nuit, la 26,
07:31 je dors très peu,
07:33 je vais vous dire une chose,
07:35 c'est une honte, qu'en démocratie,
07:37 il y a des gens qui sortent un repas pour se nourrir,
07:41 au 21ème siècle,
07:43 je trouve ça inadmissible.
07:47 - Merci Alain pour votre témoignage ce matin sur France Bleue Occitanie,
07:51 juste une question aussi par rapport à ce qui va se passer maintenant,
07:53 on a l'impression que la colère elle n'est pas apaisée,
07:55 Sophie Binet de la CGT hier soir a posé la question,
07:57 est-ce qu'il faut en passer par la violence pour être entendu ?
08:01 Déjà votre positionnement par rapport à ça,
08:05 Thomas Boissonnet de la CGT Énergie ?
08:07 - Malheureusement, ce qu'on peut constater,
08:09 c'est que les moyens traditionnels d'expression des salariés
08:13 n'ont absolument pas été écoutés par le Président,
08:15 que ce soit par les représentants du personnel,
08:17 par les actions de grève et de manifestations,
08:21 quand il y a des millions de personnes dans la rue
08:23 et qu'on ne bouge pas d'un iota sur sa réforme,
08:25 forcément il va y avoir des personnes qui vont être enclin à se radicaliser,
08:29 et là on ne sera plus sur un mouvement qui sera traditionnel,
08:33 il y a des choses qui peuvent effectivement partir à volo,
08:37 et là-dessus après le Président devra en assumer les conséquences, clairement.
08:39 - Alain Sainte-Arénaouesse, vous avez peur que ça dérape ?
08:41 - La violence, clairement, n'est pas acceptable,
08:43 et il revient aux organisations syndicales aussi,
08:47 de montrer exemple et de tenir leur troupe,
08:49 vous savez à Toulouse on a été confronté il y a quelques mois...
08:51 - Mais on peut toujours se parler entre l'exécutif et les syndicats ou pas ?
08:53 - Les syndicats voulaient absolument trouver une solution pour sortir et éviter toute la violence,
09:01 et c'était tout à fait respectable, donc aujourd'hui il faut éviter ces violences,
09:03 pour le Président de la République c'est clair,
09:05 la réforme des retraites elle est maintenant derrière,
09:07 elle était nécessaire, elle est impopulaire,
09:09 mais elle était nécessaire pour équilibrer le système des finances publiques et des retraites,
09:13 et donc on passe maintenant à d'autres sujets,
09:15 pendant trois ans il reste encore quatre ans de mandat,
09:17 pendant quatre ans on ne va pas tourner en rond et ressasser sans arrêt
09:21 les problèmes des réformes des retraites,
09:23 qui certes sont impopulaires mais étaient nécessaires,
09:25 et ne pas traiter tous les autres sujets,
09:27 il faut aussi traiter tous les autres sujets de façon urgente.
09:29 - Le département de la Véron avec Hortense au 05 34 43 31 31, bonjour Hortense.
09:35 - Je ne comprends pas que les Français refusent de travailler quelques mois de plus,
09:41 pour sauver quand même les retraites et la France,
09:43 alors que tous les autres pays l'ont fait, alors je ne comprends pas.
09:47 - Vous entendez ce que dit Hortense, Thomas Bozonnet, Vincent Tarré-Noès ?
09:51 - Moi ce que j'entends surtout c'est qu'il y avait d'autres pistes qui étaient envisageables,
09:57 je veux dire, aujourd'hui il n'y aurait pas des dividendes dispendieux
10:01 qui seraient distribués par les grandes entreprises à longueur d'année,
10:05 on pourrait peut-être entendre un effort des salariés,
10:08 mais là aujourd'hui on fait peser tout l'effort pour les retraites sur les salariés,
10:12 et toujours rien que sur eux,
10:14 donc il y a un moment il faut savoir faire un vrai partage des richesses,
10:18 arrêter de favoriser les plus riches, de leur donner des aides à tour de bras,
10:22 tout le temps, pour derrière juste concentrer les richesses sur quelques personnes.
10:28 Et à un moment, si c'est vraiment le président de tous les Français,
10:31 ça doit bénéficier à l'ensemble des Français, pas seulement à quelques-uns.
10:35 - Quand on regarde ce qu'a fait l'extrême gauche sur la réforme des retraites en Grèce,
10:38 pardon, mais elle a fait comme tout le monde,
10:40 c'est-à-dire elle a allongé la durée du temps du travail,
10:43 je crois que la plupart des pays européens sont maintenant au-delà de 65 voire 67 ans,
10:47 aujourd'hui les Françaises et les Français, il leur est proposé de travailler jusqu'à 64 ans,
10:52 et effectivement c'est un passage qui est un passage obligé pour sauver notre système,
10:57 il était hors de question de baisser les pensions,
10:59 ou d'augmenter encore les cotisations sociales des travailleurs et des travailleuses,
11:02 donc on fait comme tous les pays européens,
11:04 sauf qu'on va beaucoup moins loin dans la durée du travail.
11:07 - En tout cas on a compris que le débat il n'est pas prêt d'être terminé,
11:10 merci Vincent Terraïnovès de Renaissance à Haute-Garonne
11:13 d'être venu en studio ce matin sur France Bleu et France 3,
11:15 merci à vous Thomas Bozonnet d'être venu également vous représenter la CGT Énergie dans la région.

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