• l’année dernière
François Ruffin, député La France Insoumise de la Somme, était l’invité de BFMTV ce jeudi soir pour réagir à la douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, qui aurait réuni plus d'un million de personnes dans toute la France selon la CGT et 380 000 selon la police.

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Transcription
00:00 Je veux qu'on mesure, il y a six mois je disais déjà,
00:03 cette réforme est une folie.
00:04 Je veux qu'on mesure ce que ça va produire
00:07 comme coupure nouvelle dans la société française.
00:09 C'est une déchirure.
00:11 On vit un moment de déchirure.
00:13 Ça veut dire que ce qui se passe là,
00:16 il ne faut pas croire que ça va se réparer
00:18 en 15 jours, 3 semaines, 1 mois,
00:20 même s'il n'y a plus de manifestation.
00:21 Parce qu'il y a quelque chose de pire
00:23 que les images que vous voyez.
00:24 Il y a quelque chose de pire,
00:25 c'est le poisson du ressentiment
00:27 qui s'infiltre dans le corps social.
00:30 Et le sentiment que,
00:32 comment on fait pour être écouté ?
00:34 On fait des manifestations,
00:36 on est 1, 2, 3 millions,
00:37 on n'est pas écouté.
00:38 On a des syndicats qui sont unis,
00:40 ils ne sont pas écoutés.
00:42 Enfin voilà, on a des soldats...
00:43 Mais votre crainte derrière c'est quoi alors ?
00:45 Votre crainte c'est quoi derrière ?
00:46 Ma crainte derrière c'est que
00:48 on insinue encore toujours davantage,
00:50 on instille dans le corps social
00:52 le poison du ressentiment.
00:53 On produit une nouvelle déchirure.
00:55 Pour moi, ce n'est pas la première.
00:57 C'est au moins la troisième déchirure marquante.
00:59 La première déchirure remonte
01:01 au traité constitutionnel européen de 2005,
01:03 où il y a un message très clair
01:04 envoyé par les Français à l'époque,
01:05 55% des Français, 80% des ouvriers,
01:08 qui disent non, on ne veut pas
01:10 de la libre circulation des capitaux
01:11 et des marchandises,
01:12 on ne veut pas de la concurrence
01:13 libre et non faussée.
01:14 Et derrière, le pouvoir fait comme si
01:17 à Lisbonne, il n'y avait pas ce message-là
01:19 qui était passé par le peuple.
01:20 Ça produit une déchirure profonde
01:21 dans le corps social des Français.
01:23 Deuxième déchirure,
01:24 le mouvement des Gilets jaunes,
01:25 où là, il n'y a pas de compromis social
01:27 qui est passé à la sortie.
01:29 Emmanuel Macron fait le blabla du droit de débat.
01:31 Il peut croire s'en être sorti,
01:33 mais en n'écoutant pas ce que disent
01:34 les Français à ce moment-là,
01:36 en ne passant pas de compromis
01:37 avec les Français,
01:38 eh bien, à nouveau, on instille
01:40 dans le corps social le poison du ressentiment.

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