Retrouvez toutes les chroniques de Charline Vanhœnacker sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-charline-vanhoenacker
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AmusantTranscription
00:00 Elisabeth Borne, tiens bon dans l'œil du cyclone, elle reste un personnage énigmatique
00:05 pour essayer de mieux la cerner.
00:07 Nous recevons ce matin sa meilleure amie.
00:09 Bonjour, oui, j'imagine déjà vos auditeurs en train de tweeter « l'ami d'Elisabeth
00:13 Borne » maintenant, mais où est l'info ? Eh ben l'info c'est qu'Elisabeth a encore
00:17 une amie, et c'est moi ! Et c'est pas facile tous les jours.
00:20 Je ne la reconnais plus, je ne la reconnais plus.
00:22 Avant ma babette, c'était la joie de vivre, toujours prête à se marrer, oh là là,
00:26 ensemble on a fait les 200 coups.
00:27 C'est comme les 400 coups mais selon le comptage de la police.
00:30 Une fois je me rappelle, on est rentré de soirée, il était au moins une heure du
00:35 matin, on avait carburé au cidre brut, c'était la folie.
00:38 Maintenant je la trouve taciturne.
00:40 Enfin encore plus qu'avant.
00:41 On s'est connue au collège, je l'ai tout de suite trouvée très attachante parce qu'en
00:45 cours de PS, elle faisait toujours son jogging avec un petit sac en cuir.
00:48 Et puis quel dévouement, même qu'un jour le professeur principal lui a demandé de
00:53 préparer le cours à sa place, elle l'a fait.
00:55 Lui il a juste dit « tiens j'ai fixé le cap, voilà la feuille de route, tu te débrouilles
00:59 pour tenir la classe et je reviens dans trois jours ». Au bout de deux heures c'était
01:03 le bordel.
01:04 Pour apaiser les choses, elle a essayé de faire appel au délégué de classe, mais
01:07 elle n'a jamais réussi à nouer le dialogue.
01:08 Avec Macron c'est la même chose, c'est facile pour lui, il donne tout le seul boulot
01:12 pendant qu'il part en Chine raconter n'importe quoi sur Taïwan.
01:15 Vous comprenez ça vous Léa ? Avec Nico, vous formez un peu l'exécutif de cette matinale.
01:20 C'est comme si Nico partait faire des émissions ailleurs toutes les semaines et qu'il vous
01:25 laissait tout le boulot.
01:26 Enfin chez vous c'est l'inverse, vous êtes un couple déconstruit.
01:28 Par exemple, pendant que Macron est en Pays-Bas, Babette doit se taper son ministre de la Mer
01:33 qui est visé par une plainte devant la Cour de Justice de la République.
01:36 Vous imaginez ? Déjà il a fallu qu'elle se rappelle qu'elle avait un ministre de
01:39 la Mer, ensuite qu'elle se souvienne de son nom et en plus elle a dû lui apporter son
01:42 soutien.
01:43 Je me fais du souci pour elle, parce qu'au début, quand elle a utilisé son premier
01:46 49.3, on s'est dit « oh c'est nouveau, elle fait sa petite expérience, elle en fait
01:50 un usage récréatif ». Quand elle a commencé à en dégainer un par jour sur le budget,
01:54 on a compris qu'elle était devenue accro.
01:56 Je dis « on » parce qu'elle a encore 3-4 copines, Sagnet ses deux cousines.
01:59 On a un groupe WhatsApp, « Pray for Babette ». Et le week-end dernier, on a décidé
02:03 de faire un brunch surprise, mais quand elle nous a vu arriver chez elle pour discuter,
02:07 après 58 minutes, elle nous a foutu dehors.
02:09 Oh là là, avec tout ça, à force de faire le doron, c'est pas d'une majorité dont
02:12 elle va avoir besoin, c'est d'un bon kiné.
02:14 Alors Elisabeth, c'est une héroïne moderne, tiens, ça pourrait être un personnage de
02:17 revue de presse de Claude Askolovitch.
02:19 Elisabeth nous dit quelque chose de l'époque dans laquelle nous sommes plongés, imbibés
02:23 de nos certitudes fugaces.
02:24 Alors non, ça c'est pas du Asko, c'est du Bruno Le Maire.
02:27 Mais j'avoue, c'est pas toujours évident de faire la différence entre les deux.
02:30 Ça c'est le style flamboyant, ça.
02:32 Et puis avant, Elisabeth était de gauche.
02:37 Non, c'est méchant pour Bruno.
02:39 Avant, Elisabeth était de gauche, mais là, elle compte sur le Conseil constitutionnel
02:43 pour faire passer sa réforme.
02:44 Après l'Assemblée et le Sénat, ce serait la troisième fois qu'elle s'en remet à
02:47 des gens de droite pour la faire adopter.
02:49 Alors en vérité, elle n'était pas faite pour être sur le devant de la scène.
02:52 Elle a un petit côté Madame Tout-le-Monde.
02:53 Et maintenant, c'est Madame Tout-le-Monde la déteste.
02:55 Ça c'est joué à rien.
02:57 Nicolas Demorand : merci Charline Vanhoenacker.
02:59 Votre invitée tout à l'heure ?
03:00 Charline Vanhoenacker : je pense que nous serons en grève, chers amis.
03:03 Et oui, la lutte continue quand même.
03:05 Malgré tout.
03:06 Nicolas Demorand : merci Charline.