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😹
Amusant
Transcription
00:00 Avec une nouvelle invitée dans ce studio, nous recevons une députée Renaissance qui
00:05 souhaite rester anonyme.
00:07 Oui, députée Renaissance anonyme, vous me direz, c'est un pléonasme.
00:10 Mais soit oui, je tiens à rester anonyme, déjà pour ma sécurité.
00:14 Et puis parce que j'assume plus du tout.
00:17 Quand je pense que j'ai poussé tous mes amis à voter Macron, résultat aujourd'hui,
00:21 je suis obligée de les appeler en numéro masqué, sinon ils ne me répondent plus.
00:23 C'est dur.
00:24 Et les autres députés ne sont pas tendres avec nous.
00:26 Quand on dit qu'on est député de la majorité, ils ajoutent en cœur « majorité relative ».
00:31 C'est de l'humour de parlementaire.
00:34 Yelgouz aussi a le droit de rire.
00:36 Et quand on revient chez nous, dans les territoires, le seul moment où on peut souffler, c'est
00:41 quand Olivier Dussopt est en déplacement dans notre circonscription.
00:43 Parce qu'à côté de lui, on a l'air sympa.
00:45 Et puis à Renaissance, les réunions de groupe, c'est tendu en ce moment.
00:48 Pour bien s'assurer qu'aucun d'entre nous ne fasse de boulettes, Aurore Berger
00:51 a menacé de nous supprimer les after-work.
00:53 C'est à là que je me suis dit « là c'est trop ».
00:55 Jusque-là, dans ce parti, il n'y avait jamais eu de frondeur.
00:58 Je suis à deux doigts de déclencher la fronde.
01:00 Mais je suis vraiment à ça de dire « zut » et « re-zut ».
01:04 À Renaissance, ça peut partir, vite attention.
01:06 Et je ne suis pas la seule à être remontée.
01:08 Pendant la dernière conf call, il y a mon suppléant Edouard qui a refusé d'allumer
01:12 sa caméra.
01:13 Ah, mais quand on se rebelle, on n'y va pas que de la cuillère.
01:15 Si je lance le mouvement de fronde de Renaissance, je l'appelle le RCS, le « We Wanted Consulting
01:21 Squad ». On milite pour une prise de décision en open source.
01:24 Et à partir de là, on organise des actions au sein même du QG Renaissance.
01:27 Moi j'en ai déjà mené une.
01:29 Hier, j'ai saboté la machine à smoothie de l'espace détente.
01:32 C'est mon côté contestataire qui remonte ça ! J'ai eu ma petite période rebelle.
01:37 J'étais à la pointe de la lutte lors du conflit entre les experts comptables et le
01:40 ministère de l'économie.
01:41 Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais sûrement oui.
01:43 C'était sur l'affectation des reliques à proratiser des opérations financières.
01:47 Un scandale ! Elles étaient pondérées sur les bons commerciaux.
01:50 Enfin, je peux vous dire qu'à l'époque, ça contestait sec.
01:53 On a fait des rassemblements sur le trottoir devant Bercy.
01:55 On était parfois plus de 20.
01:57 Donc si Macron continue à nous mettre la honte, c'est la fronde.
02:00 Ou alors, je prends une mesure encore plus radicale et je change de groupe à l'Assemblée.
02:05 Je rejoins Lyott.
02:06 Ah, alors là, carrément, je prends le maquis et je rallie Charles de Courson.
02:10 Je ne suis quand même pas prête à rejoindre LR ou la NUPES.
02:13 Pas question de frayer avec les factieux et les factions.
02:16 Charles de Courson, c'est parfait.
02:18 Franchement, quitte à être dirigé par un jeune qui pense comme un vieux, autant qu'il
02:22 soit vraiment vieux.
02:23 Parce que quand tu passes complètement à côté de ton époque, être vieux, ça me
02:26 paraît plus excusable.
02:27 Les Lyott sont la preuve qu'on ne peut rien peser et être utile.
02:31 Ils sont un peu la plume démocratique dans l'oreiller du parlementarisme.
02:35 T'es poétique, hein ? Oui, j'ai bossé un petit temps avec Bruno Le Maire.
02:40 Enfin bref, hier, le 13h de Macron, ça a été la goutte d'eau.
02:43 À comparer les manifestants aux partisans de Trump qui avaient envahi le Capitole.
02:46 Quand on pense qu'en avril dernier, des électeurs ont voté Macron pour faire barrage à l'extrême-droite.
02:51 Et un an plus tard, il est croupard à l'extrême-droite.
02:53 Mais je ne comprends pas comment on a pu en arriver là.
02:56 On avait pourtant benchmarké les tendances politiques avant de faire la propale sur le
02:59 segment des retraites.
03:00 À croire que la politique, c'est aussi une affaire de conviction.
03:03 Ah ben là, on aura tout vu !

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