Emmanuel Macron sur Taïwan: "Nous sommes pour le statu quo"

  • l’année dernière
Dans un entretien accordé au quotidien Les Échos, le chef de l'État a appelé les Européens à ne pas être "suiviste" des États-Unis, et indiqué que la crise autour de Taïwan résultait en partie des positions de Washington.

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Transcript
00:00 Je pense qu'en effet, l'autonomie stratégique européenne
00:02 n'est pas simplement un concept.
00:04 C'est en train de devenir une réalité
00:06 à la fois politique et en acte.
00:07 C'est ce que nous sommes en train de construire tous ensemble.
00:12 Et donc, nous avons cela à faire pour nous-mêmes
00:14 et vis-à-vis de l'extérieur.
00:16 C'est d'ailleurs au titre de cette autonomie stratégique
00:18 qu'il nous faut préserver l'unité de l'Europe vis-à-vis de la Chine.
00:21 C'est pourquoi nous avons d'ailleurs l'un et l'autre
00:23 constamment défendu une approche unie vis-à-vis de la Chine
00:26 en récusant des formats de division,
00:28 le fameux 17+1 ou d'autres,
00:30 et en défendant une approche unie.
00:32 J'avais pris l'initiative en 2019 d'associer à l'époque
00:34 la chancelière Merkel et le président Juncker,
00:36 et là, de proposer qu'on ait un format trilatéral
00:38 avec la présidente Van der Leyen à l'occasion de cette visite,
00:41 ce qui est la meilleure démonstration d'unité de notre Europe.
00:44 Ensuite, vis-à-vis de la région, nous avons une unité,
00:47 et notre autonomie stratégique se déploie
00:49 à travers la stratégie indo-pacifique
00:52 que nous avons adoptée en européen,
00:54 et que d'ailleurs nous rappelons et soutenons l'un et l'autre,
00:56 compte tenu de nos histoires,
00:58 dans cette région, à travers la déclaration commune
01:00 à l'occasion de cette visite.
01:02 Nous sommes tous deux, et c'est la politique européenne,
01:04 pour un indo-pacifique ouvert.
01:06 Et à cet égard, la position de la France et des Européens
01:09 est la même sur Taïwan.
01:10 Nous sommes pour le statu quo.
01:12 Et elle est constante, cette politique,
01:14 elle n'a pas changé.
01:16 C'est la politique d'une seule Chine
01:17 et la recherche d'un règlement pacifique de la question.
01:20 C'est ce que j'ai dit en tête à tête au président,
01:22 c'est ce qui a été redit partout.
01:23 Nous n'avons pas changé.
01:26 Par ailleurs, sur ce sujet, je peux vous dire,
01:28 pour avoir parlé au président Biden,
01:30 avant mon réélu en Chine,
01:32 que celui-ci, à titre personnel,
01:35 a une volonté qui est d'éviter toute escalade
01:38 en dépit des tensions actuelles.
01:40 Et nous avons chacun notre approche de la Chine,
01:43 mais nous partageons une vision commune
01:45 d'un indo-pacifique ouvert, là aussi avec les Etats-Unis,
01:47 d'où la navigation est libre et la coopération possible.
01:50 Et quand j'entends certains qui doutent
01:52 de la clarté de la France sur ce sujet,
01:54 je les invite quand même à regarder
01:55 ces derniers jours où on voit la frégate prériale
01:58 passer, justement, dans les eaux qui étaient prévues,
02:03 dans la région, et démontrer clairement notre engagement
02:07 pour un indo-pacifique ouvert, sans provocation,
02:10 sans escalade, avec respect, avec clarté.

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