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À partir de mercredi 12 avril prochain, il sera possible de voir dans nos cinémas « Une histoire d'amour » d'Alexis Michalik. L'acteur, metteur en scène, dramaturge, scénariste et réalisateur vient présenter son adaptation d'une pièce de théâtre éponyme. 

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Transcription
00:00 - Allez, comme il va pleuvoir toute la semaine, c'est ce que nous a dit Valéry Maurice,
00:03 et bien une bonne idée, allez au cinéma !
00:04 - On va au cinéma ! - Bien sûr, à partir de mercredi,
00:06 vous pourrez aller voir "Une histoire d'amour".
00:08 C'est votre film Alexis Michalik, bonjour.
00:10 - Bonjour. - Bienvenue sur le plateau de Télé Matins.
00:12 Alors, vous êtes acteur, dramaturge, metteur en scène, scénariste, réalisateur,
00:16 je suis sûre que j'en oublie, ça va au niveau de l'hyperactivité, ça se passe bien ?
00:19 - C'est super. - Oui ?
00:21 - Oui, c'est très bien.
00:22 - Alors, donc, vous venez nous présenter votre dernier film,
00:25 qui est une adaptation d'une pièce de théâtre éponyme.
00:28 Vous l'aviez déjà fait, ça, avec Edmond, en 2018,
00:30 adapter l'une de vos pièces au cinéma,
00:32 c'est ça, la recette Michalik, qu'ils font tirer à tous les coups ?
00:35 - Pas du tout, non, non, en plus c'est deux choses très différentes.
00:37 Edmond, c'était une pièce que j'imaginais d'abord en film,
00:40 et puis, parce qu'on n'arrivait pas à financer le film, on a fait la pièce,
00:43 et puis la pièce a fait un carton, et donc a permis le film.
00:46 Là, vraiment, j'avais pas du tout prévu d'en faire un film,
00:48 et puis c'est les spectateurs qui, dès la première, nous ont dit
00:52 "mais c'est un film, c'est vraiment un film, il faut l'adapter",
00:54 et je me suis dit "je ferai ça quand j'aurai le temps",
00:57 et puis, trois mois après la première, on était en mars 2020,
01:00 - Ah oui, tu as eu un peu de temps là !
01:02 - J'ai eu le temps, voilà, j'ai adapté en scénario,
01:04 et puis, très vite, je me suis dit "mais en fait, il faut que je réussisse à faire ce film
01:08 avec l'équipe de création de la pièce, c'est-à-dire les actrices qui étaient avec moi sur scène".
01:13 - C'est ça qui est étonnant, c'est que vous avez pris exactement le même casting féminin,
01:16 vous avez pas eu envie de rajouter une star ou deux pour l'affiche, comme on dit au cinéma ?
01:20 - C'était la question, quoi, c'était soit on y allait tous,
01:22 et puis on essayait de le produire comme ça,
01:24 et on savait que ça allait être un peu plus compliqué au niveau des financements,
01:26 mais ça faisait une tellement belle histoire à raconter au final,
01:29 et puis, il y avait une telle belle histoire d'amitié sur le plateau,
01:32 et donc, voilà, au final, c'est Juliette Delacroix, Marika Soyer, Pauline Bression et Léontine Doncieux.
01:36 - Et puis alors, même durée, le film, il fait exactement à la minute près la durée de la pièce.
01:40 - C'est vrai, et pourtant, vraiment, c'était pas prévu,
01:42 il faisait 1h50 en première version de montage, et puis on a coupé, coupé, coupé,
01:47 et puis il y a des scènes du film qui sont pas dans la pièce, et vice-versa,
01:50 - C'est pas un copier-coller ? - Non, pas du tout.
01:52 - L'adaptation, on prend pas juste la pièce, on la met au cinéma ?
01:54 - Non, en fait, je voulais justement enlever toute la théâtralité,
01:58 je voulais que ce soit un vrai objet de cinéma, et qu'en le voyant,
02:01 on puisse pas se dire "oui, ça se voit que c'est une pièce de théâtre",
02:04 et je pense que de ce point de vue-là, c'est réussi.
02:07 - Ah, ça fait pas pièce de théâtre. - Merci.
02:08 - Alors, ce film, ça raconte une histoire d'amour,
02:10 on va regarder justement la bande-annonce, et on en parle tout de suite.
02:13 - Ah bah, pas trop tôt ? Tiens, amène ça au camion.
02:16 - Ouais, pourquoi t'es là ? - Je suis obligée, c'est mon frère.
02:19 - Elle est de l'héros, hein. - Je sais, elle a fait chute.
02:21 - Elle est maquée, va. - Chut, chut, chut.
02:22 - Quoi ?
02:24 - Tu veux la revoir ? - Bah non, ça n'a pas de sens.
02:26 - OK. Si tu veux mourir seule, c'est ton droit.
02:28 - Si nous sommes tous réunis, c'est pour célébrer l'amour de deux êtres.
02:35 Je vous déclare unis.
02:37 Vous pouvez vous embrasser comme vous le faites depuis que vous êtes arrivés.
02:40 - T'as repéré la danseuse ? Jolie, hein ?
02:42 - Un peu jalonne, non ? - Ça va, tu vas pas l'épouser.
02:45 - Claire, Katia, Katia, Claire...
02:47 Je crois que j'ai envie d'un enfant avec toi.
02:51 - Alors, on le disait, c'est une histoire d'amour assez sombre, quand même.
02:56 Ça parle de rupture, de blessure.
02:58 Est-ce que vous êtes inspiré de faits réels pour ce scénario ?
03:02 - J'ai effectivement écrit la pièce après une rupture, étonnant.
03:05 Mais en fait, c'est pas du tout mon histoire.
03:08 C'était une histoire que j'avais en tête avant, et simplement, la rupture, ça a été le déclic.
03:11 Je me suis dit, là, je suis au bon endroit pour parler, justement, de qu'est-ce qui se passe après l'amour.
03:16 Qu'est-ce qui se passe quand on est quitté, quand on quitte ?
03:18 Est-ce qu'on peut retrouver l'amour ? Qu'est-ce qu'on fait du temps qui nous reste ?
03:21 Les angoisses liées au deuil, liées à la perte de quelqu'un.
03:25 Tout ça, j'ai mis ça dedans.
03:26 Et pourtant, je crois que j'ai mis aussi beaucoup de comédie dedans pour conjurer un peu ça.
03:32 Et donc, pour moi, je crois pas que ce soit vraiment un mélo.
03:35 - C'est surtout un film, une histoire, une relation entre un frère et une sœur.
03:38 - Il y a le frère et la sœur, il y a l'histoire de Cathy et Justine.
03:41 Il y a plusieurs histoires d'amour différentes, évidemment, qui sont traitées.
03:45 Mais voilà, ça commence comme une comédie romantique, ça bascule en comédie dramatique.
03:51 Donc, on va dire que c'est une comédie dramantique.
03:53 - C'est pas mal, ça. - Dramantique.
03:55 - Idéologiste.
03:56 - Alors d'ailleurs, vous inspirez quand même souvent d'expériences personnelles pour écrire.
04:01 D'ailleurs, ça en rend certains un peu dubitatifs.
04:04 Regardez.
04:06 - Salut Alexi, écoute, comme beaucoup d'auteurs, tu écris sur des expériences personnelles.
04:11 Je crois que le porteur d'histoire t'est venu à cause d'une panne de train.
04:14 Et tu as vu ce cimetière et ça t'a inspiré cette histoire formidable.
04:18 Une histoire d'amour aujourd'hui que tu présentes, t'a été inspirée suite à un chagrin d'amour.
04:22 Et c'est là que j'en ai déduit qu'intramuros t'était sûrement venu pendant que tu faisais de la prison.
04:29 J'espère donc juste que ça n'a pas été trop dur pour toi.
04:31 Et si tu pouvais nous expliquer comment c'est arrivé.
04:34 Voilà.
04:35 - Alors avant de lui répondre, qui est Guillaume Santou ?
04:38 - Guillaume Santou, c'est le comédien qui a créé le rôle d'Edmond au théâtre
04:41 et qui a reçu un Molière pour ça d'ailleurs.
04:42 - Quel succès.
04:43 - Il parle d'intramuros. - Vous avez fait de la prison ?
04:44 - Alors il parle d'intramuros qui est une pièce qui se passe en prison.
04:46 Alors je n'ai pas fait de la prison, mais je suis allé en prison rencontrer des prisonniers.
04:50 Et effectivement, c'est comme ça que j'ai eu l'idée de cette pièce.
04:53 - Justement, vous parlez d'intramuros.
04:55 On va quand même voir juste l'affiche des pièces que vous avez écrites, mises en scène,
04:59 qui sont encore à l'affiche aujourd'hui à Paris.
05:01 Donc effectivement, intramuros, le cercle des illusionnistes, Edmond, le porteur d'histoire.
05:04 J'ajoute les producteurs.
05:05 C'est un bijou de comédie musicale et vous l'avez prolongé jusqu'au 25 juin encore.
05:09 Alors allez-y, c'est quoi ce qui vous excite dans tout ça ?
05:13 C'est la mise en scène millimétrée dans les producteurs ?
05:15 C'est ça vraiment, c'est une mise en scène au couteau.
05:17 - Honnêtement, moi ce qui me plaît le plus, c'est l'aventure humaine.
05:20 C'est le fait d'avoir une troupe et de leur dire "Allez venez,
05:22 on va embarquer dans une grande aventure, on va essayer de jouer cette pièce longtemps".
05:26 J'ai la chance d'avoir des pièces qui effectivement tiennent l'affiche pendant plusieurs années.
05:30 Et ça a été un peu le point de départ aussi du film.
05:33 C'était l'aventure humaine, c'était cette idée de conserver cette troupe qui était si belle.
05:38 De ce spectacle qu'on portait tous les soirs à l'Ascala et ensuite sur les routes de France.
05:42 Et de dire "Je vais essayer d'offrir à ces comédiennes l'opportunité d'avoir un grand rôle au cinéma".
05:47 Et ça a été merveilleux de bout en bout.
05:49 - Ce qui est marrant, c'est qu'on vous retrouve à la fois comme réalisateur, comme scénariste, comme acteur.
05:53 Il y a un rôle que vous préférez ?
05:55 - Oui, acteur, c'est vraiment les vacances.
05:57 Normalement, acteur c'est génial, on n'a pas toute la machine à porter,
06:01 on n'a pas le montage, on n'a pas la prépa, on n'a pas...
06:04 C'est super acteur. - La pression financière aussi.
06:06 - Sauf que quand on réalise et qu'on joue en même temps,
06:08 là c'est un petit truc supplémentaire, surtout quand il y a beaucoup de scènes d'émotions
06:12 et qu'on n'a pas trop le temps sur le tournage.
06:14 Ça a été un petit coup à prendre. - Vous vous engueulez avec vous-même, c'est ça ?
06:17 - Je m'engueule, oui, je m'engueule vraiment.
06:18 Je suis sur le plateau, je me dis "Mais arrête, enfin !"
06:21 Mais au final, comme je suis un metteur en scène pas trop méchant, ça va, ça passe.
06:24 - Du coup, vous avez combien de projets dans les cartons en ce moment ?
06:26 - J'en ai quelques-uns, mais c'est des projets dans des tiroirs
06:31 et puis à un moment, il y en a un qui sort, je dis "Allez, ça va être celui-là".
06:33 Donc le prochain, c'est une pièce qui va s'appeler "Passeport"
06:36 et qui va se monter en janvier 2024 à la Renaissance.
06:40 Mais avant ça, je vais présenter les Molières.
06:42 - Et voilà justement, on allait en parler bien sûr le 24 avril sur France 3.
06:46 Ça y est, présentateur également à la télévision.
06:48 On se stresse ? - Terriblement.
06:51 J'ai vraiment l'impression de préparer un mariage, mais en direct à la télé.
06:55 Non, ouais, mais c'est génial.
06:57 Mais voilà, pour une fois, je me suis dit "J'ai pas de pièce nommée,
07:00 j'ai pas de pièce cette année, je vais me mettre un peu au service d'eux".
07:02 Ça faisait deux, trois ans qu'ils m'en parlaient, effectivement.
07:05 J'espère que je vais pas être trop ridicule dans l'exercice.
07:07 - Qu'est-ce qui est stressant ?
07:08 - Bah, tout en fait, que les gens viennent, qu'ils acceptent de venir dire quelques mots,
07:12 faire une blague, faire un sketch, tout ça, faire un petit truc,
07:15 pas trop se prendre au sérieux.
07:17 Parce qu'au final, tout ça, c'est une fête du théâtre.
07:19 C'est un moment où les spectateurs vont regarder une soirée.
07:21 Et c'est, nous, notre occasion de leur dire "Venez au théâtre,
07:24 vous allez voir, c'est pas ringard, c'est pas chiant, c'est drôle, c'est sympa,
07:28 il y a de tout au théâtre".
07:30 Et voilà, c'est le message que je vais essayer de faire passer.
07:32 - Bah, c'est déjà pas mal, parce que c'est pas forcément facile à faire passer comme message.

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