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Dans son édito du 11/04/2023, Jérôme Béglé revient sur les propos de Fabien Roussel.

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Transcription
00:00 La politique avec vous Jérôme Béglé, directeur général de la rédaction du journal du dimanche.
00:04 Fabien Roussel a été réélu, sans surprise, secrétaire national du parti communiste.
00:10 Mais il a eu des mots forts, des mots très durs à l'égard de la NUPES et de la France Insoumise.
00:17 Oui, on ne retraînera pas des trois jours du congrès du PSF à Marseille les 80,4% des suffrages
00:22 obtenus par Fabien Roussel pour être conduits une troisième fois à la tête de son parti.
00:26 Mais ses propos forts et d'agréables à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon.
00:30 Vendredi, en ouverture du 39e congrès, il avait demandé aux militants insoumis de,
00:35 je cite, "se mêler de leurs affaires".
00:36 Il répondait à Manuel Bompard, le chef des Insoumis,
00:39 qui avait demandé aux communistes de clarifier leur position vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon.
00:43 Et le député du Nord, on a rajouté tout le week-end, pour lui la NUPES est dépassée.
00:48 Il veut rassembler bien au-delà, au-delà de cette alliance évidemment,
00:52 notamment en s'accordant avec la convention, le mouvement de Benarcasneuve.
00:57 Il parle d'un nouveau front populaire.
00:59 En guise d'avertissement, Fabien Roussel a claironné, je le cite,
01:03 "Personne ne dictera aux communistes ce qu'ils doivent voter, faire, choisir.
01:07 Nous sommes souverains, libres, communistes."
01:10 Et il a donné une leçon de démocratie à ses alliés en rayant l'opacité dans laquelle
01:14 elle est fille, élise ses chefs, excommunie les uns ou les autres,
01:17 et choisit ou pas d'ailleurs sa ligne politique.
01:19 Nous décidons démocratiquement, nous !
01:21 A-t-il cinglé à la tribune devant 700 cadres de son parti.
01:24 Alors Fabien Roussel a-t-il oublié, un petit détail,
01:28 qu'il n'a recueilli que 2,28% des voix à la dernière présidentielle
01:34 et qu'il ne compte que 12 députés à l'Assemblée nationale ?
01:37 Vous avez raison, et encore ces 12 députés doivent sans doute d'être élus à la NUPES,
01:41 car ils n'avaient pas en face d'eux d'adversaires de gauche.
01:44 Mais il n'est plus ce qu'il était, le Parti communiste a retrouvé,
01:48 je dirais, une forme de modernité.
01:50 Il n'a pas sombré dans l'euroquisme,
01:52 ni la condamnation des mangeurs de viande par exemple,
01:54 ni l'idéologie anti-nucléaire.
01:56 Il a su prendre ses distances avec Moscou au moment de l'invasion de l'Ukraine,
01:59 et il n'a pas cédé à la violence verbale à l'Assemblée nationale.
02:02 Il a la fierté patriotique, il a la connaissance intime du pays,
02:06 de ses villes, de ses campagnes et de ses institutions.
02:09 Dans le fonctionnement interne, il ne manie pas Lucas comme Mélenchon.
02:13 Fabien Roussel, comme André Chassen, d'ailleurs président du groupe au Palais Bourbon,
02:17 sont désormais écoutés, voire respectés.
02:20 Et puis, impossible de conclure une alliance à gauche sans eux, sans les communistes,
02:25 sans leur structure locale, nationale,
02:27 d'un vieux parti qui est encore capable de capillariser dans toute la France.
02:30 Jean-Luc Mélenchon est conscient que la perte du PCF au sein de la NUPES,
02:34 lui serait finalement plus préjudiciable qu'autre chose.
02:36 Donc il n'a pas ouvert la porte de sortie, ni prononcé l'exclusion.
02:40 Deux attitudes qui lui sont pourtant très, très familières.
02:43 Le petit pousset communiste tient donc pour l'instant la dragée haute à l'ogre insoumis.
02:47 Et ce n'est qu'un début.
02:48 Car les sénatoriales de septembre ainsi que les européennes de l'année prochaine
02:52 pourraient être favorables aux camarades de Roussel.
02:55 Voilà pourquoi les communistes ne sont pas prêts de faire taire leur critique
02:58 à l'encontre de Mélenchon et de ses amis.
03:00 [Musique]
03:04 [SILENCE]

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