Frédéric Montagnon, entrepreneur spécialiste du Web3, nous explique en quoi ce mouvement pourrait bien révolutionner internet
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00:00 Je préfère définir le Web3 comme un principe, comme un mouvement,
00:03 plutôt qu'un ensemble de technologies.
00:04 C'est compliqué, mais c'est compliqué !
00:20 Web3.
00:26 Web3.
00:27 Web3.
00:27 Web3 peut transformer les réseaux sociaux.
00:30 C'est un terme qui est apparu récemment,
00:33 donc c'est un peu normal qu'on n'ait pas encore de définition très claire.
00:35 Pour moi, c'est d'abord un mouvement dont l'objectif est de remettre
00:40 de la souveraineté numérique dans les mains des utilisateurs.
00:42 Et quand on dit utilisateurs, c'est aussi bien des individus,
00:45 des entreprises, enfin tous les gens qui se servent finalement
00:48 d'Internet comme un canal de communication.
00:50 Ensuite, il y a évidemment des technologies qui permettent d'arriver à ce qu'on appelle
00:53 le Web3, mais qui permettent aussi d'arriver à ce qu'on appelle le Web2.
00:56 Donc, c'est un mouvement qui permet de transformer le Web2
00:59 en un canal de communication.
01:01 Ensuite, il y a évidemment des technologies qui permettent d'arriver à ses fins,
01:04 mais je préfère définir le Web3 comme un principe,
01:07 comme un mouvement, plutôt qu'un ensemble de technologies.
01:25 Pour moi, le Web3, c'est un mouvement qui permet d'arriver à ce qu'on appelle
01:29 le Web2, mais plutôt un concept.
01:31 C'est un concept qui permet d'arriver à ce qu'on appelle le Web3
01:34 en tant que système de communication.
01:36 Et donc, je pense que c'est un mouvement qui permet d'arriver à ce qu'on appelle
01:39 le Web2, mais plutôt un concept.
01:40 [Musique]
02:06 L'Internet s'est bâti en gros de son adoption autour de plateformes
02:10 qui, en échange d'offrir un service extrêmement simple d'utilisation
02:14 et de prendre en compte et à sa charge l'ensemble des frais
02:17 qui sont relatifs au stockage d'informations,
02:19 le fait de délivrer ces informations.
02:21 En échange de ça, ces plateformes prennent de nos données,
02:24 les monétisent et on construit des modèles économiques
02:26 qui sont vertueux en ce qui concerne l'adoption d'Internet,
02:30 mais qui, au bout d'un moment, posent tout un tas de problèmes.
02:32 Des problèmes qu'on connaît bien, donc la fuite de données,
02:34 le fait d'utiliser des données sans le consentement des utilisateurs
02:37 ou bien d'être suffisamment opaques dans la manière dont les données
02:40 sont utilisées pour que les utilisateurs ne se rendent pas vraiment compte
02:43 de ce qu'on en fait.
02:43 Tout ça, c'est les dérives qu'on voit arriver avec ce qu'on pourrait appeler
02:46 la plateformisation de l'Internet.
02:48 [Musique]
02:57 La proposition du Web3, c'est de faire en sorte qu'on n'ait plus besoin
03:01 de stocker nos informations sur ces plateformes
03:04 et de pouvoir les utiliser librement.
03:05 En réalité, quand on prend un petit peu de recul,
03:07 nous sommes des utilisateurs de nos propres données,
03:09 mais au travers de plateformes.
03:10 Et ces plateformes, elles mettent les données à l'intérieur d'un format
03:14 qu'elles sont les seules à pouvoir exploiter.
03:15 Et évidemment, leur intérêt, c'est qu'on ne ressorte pas nos données
03:18 pour aller les utiliser ailleurs.
03:19 [Musique]
03:29 Dans cet univers qu'est le Web3, on fait en sorte de trouver des technologies
03:32 pour remettre les données dans les mains des utilisateurs.
03:35 Et c'est là où des outils comme les NFT prennent tout leur sens,
03:39 parce qu'un NFT, c'est un objet numérique unique
03:42 auquel on peut rattacher ce que l'on souhaite.
03:44 Donc, par exemple, un NFT peut être un profil d'utilisateur.
03:47 Un NFT peut être utilisé pour dématérialiser la relation qu'on a tous les deux.
03:52 On a envie, moi j'ai envie de vous suivre, vous avez envie de me suivre.
03:56 Bon, ben voilà, ça peut être dématérialisé par deux NFT.
03:58 Et à partir du moment où on représente toutes ces informations,
04:01 y compris nos goûts, y compris nos cartes de membres et nos cartes d'accès,
04:05 nos clés d'accès pour certains services, pour certains contenus,
04:08 à partir du moment où on représente tout ça sous forme d'actifs numériques,
04:11 en particulier de NFT, eh bien on sait réapproprier nos données
04:14 parce que ce sont des objets numériques qu'on peut conserver nous-mêmes.
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04:30 Et c'est ça la proposition de valeur, c'est-à-dire que demain,
04:33 faire en sorte que des plateformes ne puissent plus se poser en intermédiaire
04:37 dans les relations que nous avons en ligne
04:38 et faire en sorte qu'on soit bien en plein contrôle de nos données.
04:41 [Musique]
04:51 Donc les blockchains, c'est vraiment le niveau, je dirais zéro, c'est l'infrastructure.
04:54 Ce qu'on crée au-dessus de ces blockchains et qui représente de la donnée,
04:57 ce sont des actifs numériques.
04:58 On arrive à trouver des systèmes qui alignent les intérêts des utilisateurs
05:02 avec les intérêts de ceux qui construisent ces systèmes.
05:04 Cet alignement d'intérêt est extrêmement important
05:06 parce que ces blockchains n'appartiennent pas à un individu ou une société.
05:09 Ça crée les conditions pour créer de la confiance
05:11 et pour créer des systèmes qui vont dans l'intérêt des utilisateurs.
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05:29 Quand des technologies permettent de régler des problèmes de manière claire et élégante,
05:34 ces technologies émergent.
05:35 On peut vouloir freiner leur adoption,
05:38 on peut vouloir freiner la vitesse à laquelle les gens vont se l'approprier,
05:41 mais la réalité, c'est qu'au bout du compte, on ira vers un Internet décentralisé.
05:45 Bien entendu, les plateformes existantes ne sont pas ravies du tout
05:48 de l'existence et de l'émergence de ce mouvement et de ces technologies
05:51 parce que ça remet complètement à plat le modèle économique de l'Internet qu'elles ont développé.
05:56 Et donc, c'est un bras de fer qu'on voit aujourd'hui à tout niveau
05:58 dans l'univers de la finance avec les crypto-monnaies.
06:01 La monnaie, quand elle est numérique, ça n'est jamais qu'une information,
06:04 donc ça n'est jamais qu'une donnée personnelle,
06:06 de la même façon, au même titre que toutes les données qu'on utilise aujourd'hui
06:09 sur des plateformes qui nous permettent de communiquer ou des plateformes qui nous permettent de nous informer.
06:13 Quand on dit à ces plateformes-là que demain, on pourra se passer d'elles,
06:16 évidemment, il y a une réaction importante que ça provoque.
06:19 On est dans un bras de fer qui va être assez douloureux, je pense.
06:23 Parce que c'est dans l'intérêt de tout le monde, c'est dans l'intérêt des individus de retrouver de la souveraineté.
06:36 C'est vrai pour les entreprises aussi, qui aujourd'hui, clairement, sont à risque sur leurs données.
06:41 Et c'est aussi l'intérêt des États, quelque part.
06:43 Alors, pas tous, probablement pas l'État américain,
06:45 mais si on regarde factuellement, aujourd'hui, en Europe,
06:48 on n'a pas de situation de dominance sur les plateformes, loin de là.
06:51 On est, au contraire, dépendant de plateformes qui sont des plateformes étrangères.
06:54 Donc, on a tout intérêt, en Europe, à reprendre cette souveraineté.
06:57 On le voit d'ailleurs, la manière dont sont gérées,
07:00 et envisagées le développement de ces technologies aux États-Unis,
07:04 comparativement à l'Europe, on a beaucoup plus d'ouverture de la part des régulateurs en Europe
07:08 que ce que c'est aujourd'hui aux États-Unis.
07:10 Ça montre bien que les intérêts économiques de ces deux zones ne sont pas du tout alignés
07:14 quant à l'adoption de ces technologies.
07:15 Un des challenges pour les Européens aujourd'hui, c'est de bien comprendre
07:18 la raison de l'existence de ces technologies, les motivations profondes de ce mouvement,
07:23 pour ne pas céder, disons, à un lobby de la part des plateformes
07:27 à vouloir faire pérenniser leur modèle économique.
07:29 Nous, on a tout intérêt, en particulier quand on est Européen, à ce que ces technologies se développent.
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