Manifestations : "Nous devons être très fermes sur le respect de l'ordre et l'autorité républicaine"

  • l’année dernière
A propos des violences qui émanent des cortèges et des manifestations illégales, François-Noël Buffet, sénateur LR du Rhône, président de la commission des lois rappelle que "force doit rester à la loi. Nous devons être très fermes sur le respect de l'ordre et l'autorité républicaine".

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Transcript
00:00 Merci d'être avec nous, François Noël Buffet,
00:02 et de nous accompagner pendant cette première demi-heure.
00:04 Sénateur, les Républicains du Rhône, vous présidez la Commission des lois ici au Sénat.
00:07 On va parler de l'audition hier de Gérald Darmanin que vous avez menée.
00:11 Mais d'abord la réforme des retraites, et on l'a vu, c'est donc un échec
00:14 de la réunion entre Elisabeth Borne et les syndicats qui est responsable de cet échec, selon vous.
00:18 Ce n'était pas surprenant.
00:20 Il y a une manifestation prévue le lendemain.
00:24 Tout le monde attend la décision du Conseil constitutionnel.
00:27 Que pouvait-on espérer de ce rendez-vous ?
00:29 Si on veut être positif, on dit qu'au moins le dialogue s'est rétabli
00:32 entre le gouvernement et les syndicats.
00:34 Après, pour le reste, je crois que c'est suspendu.
00:37 Le temps est suspendu.
00:38 Suspendu, effectivement, à aujourd'hui, parce que les syndicats veulent montrer
00:41 qu'ils sont encore mobilisés, et suspendu à la décision du Conseil constitutionnel,
00:45 peut-être sur laquelle on fait porter beaucoup d'espoir,
00:48 et sans forcément de grande certitude.
00:51 Vous pensez qu'il n'y aura pas de censure ?
00:53 Je n'ai pas dit qu'il n'y en aurait pas.
00:55 Pas de censure totale, en tout cas ?
00:56 Il peut y avoir, il y a toujours une possibilité de censure.
00:59 C'est difficile de juger à la place des juges constitutionnels.
01:02 Mais globalement, on sait quels sont les points forts du texte,
01:05 quels sont les points un peu plus faibles.
01:07 Donc on se doute bien qu'ils vont réagiter quelques points.
01:09 Et vous ne croyez pas à la censure totale ?
01:11 Je n'y crois pas, non. A priori, je ne crois pas à la censure totale.
01:14 Ou alors, dans tous les cas, ce serait une très grande surprise.
01:17 Donc le temps est suspendu.
01:19 Néanmoins, il fallait malgré tout qu'ils se reparlent.
01:22 Alors évidemment, la première rencontre n'est pas très positive.
01:25 Néanmoins, elle a eu lieu, c'est déjà ça.
01:27 Gageons qu'à la faveur des décisions qui arriveront,
01:30 la manifestation d'aujourd'hui, dont on peut imaginer
01:32 qu'elle sera encore, effectivement, une journée de mobilisation importante,
01:35 la décision du Conseil constitutionnel figera la situation.
01:38 Et donc, peut-être que le dialogue pourra se réouvrir,
01:41 sur le fond, un peu plus sérieusement la semaine prochaine.
01:43 Voilà, que pouvons-nous dire de plus ?
01:46 Chacun est un peu dans sa position, dans les acteurs de cette affaire-là.
01:50 C'est dommage d'en arriver là, on ne va pas...
01:52 – Mais si le Conseil constitutionnel ne censure pas totalement le texte
01:55 et que donc Emmanuel Macron promulgue la réforme,
01:58 est-ce que vous craignez une radicalisation des violences,
02:02 des manifestations et donc de la violence ?
02:05 – Je crois d'où l'important... Alors, il faut distinguer les choses.
02:08 Ça reviendra à la discussion qu'on aura avec l'audition d'hier.
02:11 Les manifestants des syndicats manifestent dans le calme,
02:14 il n'y a pas de difficultés particulières,
02:16 ce n'est pas eux qui mettent le bazar.
02:18 C'est les Black Blocs, c'est des gens d'extrême-gauche,
02:21 l'ultra-gauche, ce qu'on appelle l'ultra-gauche,
02:23 c'est des gens violents qui viennent pour la violence.
02:25 Donc ne mélangeons pas les choses tout de même.
02:27 Donc gageons que si la décision du Conseil constitutionnel
02:30 est de confirmer en grande partie ou très majoritairement le texte,
02:33 que les partenaires sociaux et le gouvernement
02:36 retrouvent les fils du dialogue et recommencent à tisser quelque chose.
02:39 Naturellement, ça ne sera pas dans la minute.
02:41 – Et donc tournez la page si le Conseil constitutionnel...
02:43 – Tournez la page, en tous les cas, accompagnez la situation.
02:45 Il y a des sujets à aborder sur le fond.
02:47 La pénibilité, les carrières longues,
02:50 il y a encore beaucoup de travail à faire.
02:52 La notion du travail, quelle est la définition du travail aujourd'hui ?
02:55 – Mais les syndicats disent "on ne peut pas parler de ça
02:57 tant qu'il n'y a pas de retraite".
02:58 – Bien sûr, mais on comprend bien, ils attendent.
03:02 Eh bien une fois que les choses seront faites,
03:03 peut-être que les choses avanceront.
03:04 En tous les cas, il faut le souhaiter pour le pays
03:06 et pour tout le monde, naturellement.
03:07 – Est-ce qu'on est dans une crise démocratique,
03:09 comme le dit Laurent Berger ?
03:10 – Je ne crois pas.
03:11 Les mots ont un sens.
03:12 On est dans un pays comme le nôtre,
03:14 où les institutions fonctionnent,
03:16 elles sont ce qu'elles sont nos institutions,
03:17 mais elles fonctionnent.
03:18 Ce sont les acteurs qui font fonctionner les institutions,
03:21 ce ne sont pas les institutions elles-mêmes.
03:23 Donc le système démocratique fonctionne,
03:25 vous pouvez manifester, vous pouvez dire ce que vous voulez,
03:27 mais il y a un moment évidemment, il y a un système de décision.
03:29 Ce système de décision, c'est la démocratie représentative.
03:33 Donc à partir de ce moment-là, on a élu des gens pour ça,
03:35 des députés, des sénateurs,
03:37 et c'est eux qui tranchent au bout du compte.
03:39 C'est comme ça que ça fonctionne.
03:40 Je ne connais pas d'autres systèmes plus démocratiques,
03:42 il peut y en avoir d'autres.
03:43 Mais les autres, certains systèmes sont plutôt à l'inverse des dictatures.
03:47 Donc gardons bien le nôtre, faisons fonctionner les choses normalement,
03:50 mais non, n'allons pas trop loin quand même dans les propos qui sont tenus.
03:53 – 11e journée de mobilisation, on l'a dit,
03:56 on va parler de la stratégie du maintien de l'ordre dans quelques instants,
03:58 mais 11 500 policiers et gendarmes sont mobilisés aujourd'hui
04:01 pour cette journée de mobilisation.
04:02 C'est un dispositif à même d'éviter les débordements pour vous ?
04:05 – En tout cas, ça peut apparaître comme un dispositif suffisant
04:08 pour pouvoir contenir les choses, essayer de régler les problèmes.
04:11 J'imagine bien que le calibrage, si je puis me permettre cette expression,
04:14 a été fait par le ministère de l'Intérieur à la faveur d'informations
04:17 et malheureusement d'expériences.
04:18 Comme vous dites, c'est la 11e manifestation, 11e jour de grève,
04:22 donc il y a quand même une expérience qui a été acquise.
04:24 Il faut espérer que les choses se passent bien.
04:26 Mais vous savez, l'affaire des Black Blocs, l'ultra-violence,
04:29 ce sont des petits groupes, ils sont importants mais nombreux,
04:32 mais très mobiles et donc c'est toutes ces difficultés qu'il faut gérer.
04:36 – Et on va en parler justement, puisque vous avez auditionné hier
04:38 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sur cette stratégie du maintien de l'ordre.
04:41 On va voir les temps forts de cette audition avec Audrey Vuetaz.
04:44 [Générique]
04:51 – Bonjour Audrey. – Bonjour.
04:53 – Et Audrey, la commission des lois que vous présidez, François-Noël Buffet,
04:56 a donc auditionné Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
04:58 hier au sujet des manifestations et du maintien de l'ordre,
05:01 dans les manifestations contre la réforme des retraites mais aussi à Sainte-Sauline.
05:04 Qu'est-ce qu'on peut en retenir ?
05:05 – Eh bien, le ministre a défendu sa stratégie de maintien de l'ordre
05:08 pendant les manifestations donc et pendant la manifestation à Sainte-Sauline.
05:13 Sainte-Sauline où 48 gendarmes et 200 manifestants ont été blessés,
05:17 l'un d'entre eux est d'ailleurs toujours entre la vie et la mort.
05:20 D'après Gérald Darmanin, s'il y a une augmentation de la violence,
05:23 ce n'est pas un problème de maintien de l'ordre,
05:25 c'est parce que l'ultra-gauche prend, selon lui, en otage le mouvement social.
05:30 Notamment, il y voit un basculement à partir du 16 mars,
05:33 le jour de l'emploi du 49.3 à l'Assemblée nationale.
05:37 L'ultra-gauche qui était aussi présente en nombre d'après lui à Sainte-Sauline.
05:42 Écoutez.
05:43 – Nous nous préparions à un moment de confrontation,
05:45 non pas parce que nous le souhaitions, comme je l'entends ici ou là,
05:48 mais parce qu'il était inévitable puisque personne n'a respecté l'état de droit
05:53 dans le camp des manifestants casseurs,
05:56 ni les arrêtés d'interdiction de la préfète,
05:58 ni les arrêtés de transport d'armes.
06:02 – D'après le ministre de l'Intérieur,
06:04 800 objets auraient été saisis par les policiers et gendarmes,
06:07 couteaux, boules de pétanque, haches.
06:09 Alors, de manière générale, la droite sénatoriale est du côté des forces de l'ordre.
06:13 Ça n'a pas empêché votre collègue le caster Philippe Bas
06:16 d'être un petit peu acerbe avec le gouvernement. Écoutez.
06:21 – Tout ce que vous nous avez démontré
06:23 montre que ce qui s'est produit était prévisible.
06:27 Qu'avez-vous fait pour l'empêcher ?
06:29 C'était interdit, mais où est l'autorité de l'État
06:32 quand l'interdiction n'est pas respectée
06:35 et que vous ne vous donnez pas les moyens d'empêcher ce que vous interdisez ?
06:39 Il me semble que nous sommes aujourd'hui dans une situation
06:41 où l'État est défié, certes, mais qu'il est aussi peut-être déficient.
06:47 – Les personnes n'ont pas réussi à installer de ZAD.
06:50 Et oui, l'autorité de l'État a été respectée.
06:52 Mais oui, cela a été violent.
06:54 Et oui, il faut se prévenir contre cela.
06:57 – François-Noël Buffet, est-ce que l'autorité de l'État
07:00 a été respectée à Sainte-Sauline ?
07:02 – L'autorité de l'État, au bout du bout,
07:05 la manifestation qui était interdite,
07:08 avec une vocation d'ailleurs qui n'avait pas vocation
07:10 de détruire ce qu'on appelle ces grands réservoirs d'eau
07:13 et d'occuper les lieux et de créer une ZAD,
07:16 oui, si on s'en tient à ça, l'objectif est atteint.
07:18 Ils n'ont pas pu s'installer.
07:20 Ce qu'on peut regretter, c'est la manière dont ça s'est passé.
07:23 Évidemment qu'il aurait été bien meilleur
07:25 de pouvoir empêcher les choses,
07:27 que cette manifestation ne se tienne pas.
07:29 Malheureusement, ça n'a pas été possible.
07:31 Pourquoi ça n'a pas été possible ?
07:33 Parce que les personnes qui étaient venues pour manifester
07:36 n'étaient pas venues simplement pour manifester.
07:38 Certaines d'entre elles étaient venues pour casser,
07:40 pour tuer, pour blesser les forces de l'ordre.
07:42 Donc à un moment, évidemment,
07:44 la réaction des forces de l'ordre est difficile.
07:47 Moi, ce que je pense, c'est que nous ne devons pas
07:50 nous laisser aller à un commentaire facile,
07:52 mais qu'en revanche, nous devons être très fermes
07:54 sur le respect de l'ordre et de la règle républicaine.
07:57 Cela sera dit comment ?
07:59 Ça veut dire que les forces de l'ordre ont une discipline,
08:02 des façons de faire,
08:04 avec des règles qui doivent être respectées.
08:06 Naturellement, individuellement, il peut y avoir des difficultés,
08:09 et il ne faut pas les laisser passer,
08:11 il n'y a aucun doute là-dessus.
08:13 Mais on ne peut pas non plus laisser les forces de l'ordre,
08:15 qui sont des concitoyens comme vous et moi,
08:17 se laisser caillasser, se laisser viser par des systèmes de fusées,
08:21 se laisser attaquer par des haches, par des couteaux,
08:23 dans quel monde vit-on ?
08:25 Est-ce qu'on va tolérer cela ?
08:26 Il y a un moment où il y a une échelle des valeurs.
08:28 Et la valeur, elle est plutôt du côté de l'ordre républicain,
08:30 et du respect des règles de la République.
08:32 Pas de la violence, de l'attaque, de l'agression,
08:35 pour ne pas dire autre chose.
08:37 On est vraiment dans des moments où il y a des moments délictuels,
08:39 voire parfois criminels.
08:41 Quand vous apprenez que des gendarmes ont eu les jambes brûlées à l'acide,
08:46 ce n'est pas une manifestation pacifique.
08:48 Donc, ne nous trompons pas sur l'échelle des valeurs.
08:50 Ensuite, que dans cette échelle des valeurs,
08:52 il y ait des règles et qu'elles soient respectées,
08:54 c'est évident dans notre monde.
08:56 Sinon, on n'en sortira pas.
08:57 Mais véritablement, dans cette période,
09:01 la prudence dans l'usage des mots est fondamentale,
09:03 et dans l'usage des punchlines.
09:05 Je comprends bien que tout le monde veut exister sur ces sujets-là.
09:08 Mais attention à ne pas en rajouter trop,
09:11 et voir au-delà de la réalité.
09:13 Au bout du bout, quel est l'enjeu ?
09:15 L'enjeu, c'est notre ordre républicain,
09:17 c'est notre capacité à vivre ensemble,
09:19 à manifester quand on veut manifester,
09:21 mais pas à ce que nos forces de l'ordre,
09:23 ou qui que ce soit d'autre, se prennent un pavé sur la tête,
09:25 voire une balle, voire un coup de hache,
09:27 voire un coup de couteau, voire de l'acide,
09:29 ça c'est non.
09:30 Et force doit rester à la loi, c'est la règle.
09:32 Sinon, ça veut dire que tout est possible,
09:34 et qu'il n'y a plus d'organisation démocratique,
09:37 il n'y a plus de lien social possible,
09:39 il n'y a plus de vie en commun.
09:41 Ce n'est pas possible.
09:42 Or, ceux qui sont venus,
09:43 une grande partie étaient des gens qui venaient aussi
09:45 un peu de l'international, d'un peu tous les pays,
09:47 c'était parfaitement organisé, parfaitement structuré,
09:49 sur le but de poursuivre.
09:50 Le ministre, moi je ne défends pas particulièrement
09:52 ni les uns ni les autres,
09:53 mais je regarde ce qu'il dit,
09:55 c'est documenté, ce qu'il a dit est documenté.
09:57 Donc ce n'est pas une vue de l'esprit,
09:59 c'est une réalité.
10:00 Ces conditions-là, on ne peut être que de son côté.
10:02 En revanche, telle personne
10:05 qui représente l'autorité publique
10:07 commet des actes qu'il n'a pas à commettre,
10:09 évidemment qu'il n'y a pas de faiblesse à avoir à son endroit.
10:12 – Audrey Lagauche a vivement critiqué Gérald Darmanin dans cette audition.
10:16 – Oui, on parlait de l'importance des mots,
10:18 ça a donné lieu à une passe d'arme assez virulente
10:20 entre la sénatrice socialiste Marie-Pierre Delagontry
10:22 et le ministre de l'Intérieur, écoutez.
10:24 – Vous avez fait la une du JDD,
10:26 je vous en félicite sans doute,
10:28 en indisant que vous refusiez de céder
10:30 au terrorisme intellectuel de l'extrême-gauche.
10:32 Je suis élue de Paris, le terme de terrorisme,
10:34 pour chaque Français d'ailleurs,
10:35 est quelque chose que vous ne devriez pas utiliser
10:37 de manière un peu rapide.
10:40 – Vous n'êtes pas la police des mots, Madame Delagontry.
10:42 Vous faites partie manifestement du camp du bien
10:44 et vous considérez qu'il y a des gens qui peuvent utiliser des mots
10:47 et d'autres qui ne peuvent pas le faire.
10:48 Il n'y a pas de police des mots en démocratie, Madame la sénatrice.
10:50 Oui, quand on dit que les policiers doivent se faire rééduquer mentalement,
10:53 comme le dit M. Mélenchon,
10:54 c'est une forme de terreur et de terrorisme intellectuel, c'est certain.
10:56 – François-Noël Buffet, c'est le bon mot, terrorisme ?
10:59 – En tous les cas, ça ne m'a pas choqué particulièrement.
11:02 Évidemment que nous associons ceci aux actions terroristes de l'islam radical,
11:07 mais l'usage dans notre pays,
11:11 c'est d'utiliser ce mot parfois à d'autres fins,
11:13 ce n'est pas quelque chose qui me choque.
11:15 En revanche, ce qui me choque profondément,
11:17 et c'est ce que l'on peut constater,
11:19 c'est qu'il y a une forme de débat sémantique,
11:23 de propagation d'idées qui consiste auprès de la pensée,
11:29 et à considérer qu'il y a effectivement parfois le bien d'un côté et le mal de l'autre,
11:33 et que tout ça n'est pas discutable.
11:35 Ce n'est pas la vie, ça.
11:37 Et puis on sait que pour des raisons politiques,
11:39 certains mouvements, notamment de gauche ou d'extrême gauche,
11:42 utilisent cela de façon à former les pensées,
11:46 à considérer que les gens doivent penser de la même façon,
11:50 et qu'il n'y a pas d'autre manière de penser.
11:52 Attention à ces actions politiques, ou à cette façon de faire de la politique,
11:55 qui naturellement ont une autre vocation que celle qu'elle veut bien avouer,
11:59 et qui est une vocation à finalement percoler dans le pays,
12:02 et amener les gens à croire ce qu'on leur dit,
12:04 sans avoir de capacité de critique.
12:06 Donc toujours gardons cette distance-là,
12:08 et ne nous laissons pas embarquer là-dedans,
12:10 parce que ça finira mal.
12:12 Donc attention à cela, je crois que la prudence est nécessaire,
12:15 et justement, les mots justes, c'est ce qui me paraît la meilleure solution
12:19 pour se sortir de ces situations qui sont,
12:21 j'ose pas dire explosives, ce serait maladroit pour le coup,
12:24 mais qui sont des situations de tension qui n'ont pas lieu d'être.
12:27 – Un point aussi sur la Ligue des droits de l'homme,
12:29 puisque ça a beaucoup fait réagir hier.
12:31 Gérald Darmanin a laissé entendre que les subventions publiques
12:34 accordées à l'association pourraient être remises en cause.
12:36 Alors pour le contexte, il répondait à François Bonhomme,
12:39 sénateur apparenté Les Républicains,
12:41 qui estime que l'association remet en cause l'État de droit.
12:44 Écoutez la réponse du ministre.
12:46 – Vous parlez de la Ligue des droits de l'homme,
12:48 je ne connais pas les subventions données par l'État,
12:50 mais effectivement, je pense que ça mérite d'être regardé
12:53 dans le cadre des actions qu'ils ont pu mener,
12:56 mais je rappelle que beaucoup de collectivités locales aussi, les financent.
12:59 Voilà, je le dis en représentant des collectivités locales également que vous êtes.
13:03 Donc ce n'est pas qu'une question, il n'y a pas que l'État.
13:06 – Quel est votre avis là-dessus ?
13:07 Parce que c'est quand même une association qui défend les droits et les libertés depuis 30 ans.
13:10 – Là aussi, de la distance, sortons d'un débat en commission
13:13 avec les interventions des uns et des autres.
13:16 Alors on dit ça, la Ligue des droits de l'homme est parfaitement connue,
13:19 on sait comment ça fonctionne, voilà, bon.
13:21 On reste calme, c'est une association respectable, elle est dans son rôle.
13:26 Une fois de plus, quand on est le dialogue, c'est la même chose.
13:28 – C'est-à-dire qu'il n'aurait pas dû sous-entendre
13:30 qu'il allait regarder s'il fallait maintenir les subventions de l'État
13:33 à la Ligue des droits de l'homme ?
13:34 – La réponse est sans doute à la droite, mais c'est la même chose
13:38 quand on en parle du Conseil de l'Europe et de la commission,
13:40 la commissaire qui s'est exprimée, voire même la défenseure des droits,
13:46 par exemple, que je respecte par ailleurs.
13:48 Je crois que là aussi, il y a besoin d'un dialogue entre les institutions.
13:51 Et il n'est pas inutile que nous allions les rencontrer,
13:54 discuter avec elles, comprendre ce qu'il en est,
13:57 de façon à ce qu'il n'y ait pas d'excès de cette nature.
14:00 Ça ne sert à rien.
14:01 Nous sommes allés avec la commission des lois il n'y a pas très longtemps
14:04 à la Cour européenne des droits de l'homme,
14:05 nous sommes allés au Conseil de l'Europe il y a une quinzaine de jours,
14:07 trois semaines peut-être, nous sommes allés rencontrer
14:10 tous ces intervenants parce qu'on veut comprendre
14:12 comment ils fonctionnent, comment ils nous regardent.
14:14 Et ça a été très productif et c'est très utile pour nous à la commission.
14:17 Donc voilà, il suffit que les gens discutent un peu.
14:19 Donc dans ce climat de tension…
14:20 – Ça marche dans les deux sens ?
14:21 – Mais bien sûr que ça marche dans les deux sens, évidemment.
14:23 – Vous pensez qu'ils ont mieux compris comment vous fonctionnez,
14:25 comment fonctionne la stratégie du maintien de l'ordre ?
14:27 – En tous les cas, on leur a fait passer des messages,
14:29 on leur a dit comment les choses étaient,
14:31 eux-mêmes ont besoin de comprendre,
14:32 et nous on a besoin de comprendre aussi quelles sont leurs positions.
14:35 Si vous n'instaurez pas ces discussions,
14:37 qui ne veut pas dire qu'on n'a pas des convictions, qu'on n'est pas ferme,
14:39 qu'on n'est pas déterminé à faire des choses,
14:41 il y a un moment ça devient ce qu'on appelle un dialogue de sourds.
14:44 Et il n'y a rien de pire que ça, parce qu'effectivement,
14:46 du dialogue de sourds ne peut souvent apparaître que la violence,
14:50 l'incompréhension et au bout du compte, le grand n'importe quoi.
14:54 Donc il faut sortir de ça, il faut accepter qu'on puisse discuter,
14:57 une fois de plus ça ne remet pas en cause le fait qu'on est ferme
15:00 sur les règles que l'on défend et sur les objectifs que l'on poursuit.
15:03 – Merci Audrey. – Merci.
15:04 – A tout à l'heure.
15:05 – Oui, on va parler d'un autre dialogue de sourds,
15:07 entre Elisabeth Born et les syndicats, ce sera ici dans le club.
15:11 Merci Audrey.
15:12 On va parler de la loi Immigration, François-Noël Buffet,
15:14 puisque vous avez travaillé dessus, vous avez fait un rapport sénatorial
15:17 sur le sujet, mais vous aviez aussi travaillé sur la loi
15:19 qui devait être examinée la semaine dernière au Sénat,
15:22 qui a finalement été reportée.
15:24 Est-ce que vous savez ce que le texte va devenir ?
15:26 Est-ce que vous en avez reparlé avec Gérald Darmanin ?
15:28 – Au moment où je vous parle, je ne sais pas.
15:31 Pour tout vous dire, on a eu une conférence des présidents hier soir,
15:34 le sujet a été abordé, mais nous attendons en réalité
15:38 les arbitrages qui doivent intervenir entre la Première ministre
15:41 et le Président de la République.
15:42 Il y a plusieurs textes importants avant l'été,
15:44 la loi de programmation militaire notamment,
15:46 on nous parle d'une loi travail, on nous parle d'autres textes
15:49 sur l'énergie, le texte Immigration.
15:51 – Sur la fin de vie ?
15:52 – Sur la fin de vie, naturellement, quoique le Président de la République
15:55 puisse demander un texte rédigé, pas forcément présenté au Parlement
15:58 avant l'été, donc nous sommes dans l'attente.
16:00 Nous savons que le mois de mai et le mois de juin sont des mois importants
16:04 en termes d'ordre du jour gouvernemental,
16:06 donc pour l'instant nous sommes suspendus.
16:08 Faut-il en regretter ? La réponse est quand même oui.
16:10 Nous avons la commission des lois…
16:12 – Vous souhaitez que ce texte revienne avant l'été ?
16:14 – Ce serait quand même l'idéal, parce que c'est important,
16:17 les sujets sont fondamentaux, les règles à modifier sont essentielles,
16:22 et donc il faut qu'on avance, c'est un sujet qui est attendu.
16:25 Qu'il ne soit pas placé dans une situation d'ambiance générale
16:28 un peu conflictuelle, on peut le comprendre, mais ça ne peut pas durer.
16:31 Donc il faut maintenant qu'on continue d'avancer,
16:33 la commission des lois s'est déjà prononcée, le texte doit venir en séance,
16:36 eh bien écoutez, qu'on le refixe et qu'on ait le débat.
16:38 – Alors avancer, mais sous quelle forme ?
16:40 Le Président de la République a parlé d'un projet de loi
16:42 et de plusieurs propositions de loi, sous quelle forme vous souhaitez
16:44 qu'il revienne ce texte ?
16:45 – Moi je suis partisan, je l'ai dit, de conserver un texte unique.
16:48 Pour quelle raison ?
16:50 – Pour des raisons de la cohérence. – Le même que celui que vous avez examiné ?
16:52 – Bien sûr, pour des raisons de cohérence.
16:54 Il a été retiré pour des raisons de circonstances, pas pour des raisons de fond.
16:57 Il a été retiré pour des raisons de circonstances, donc gardons ce texte,
17:00 il faut qu'il soit cohérent, celui qui sort de la commission des lois
17:03 me paraît parfaitement, a été nettement amélioré par la commission des lois,
17:07 il a de la cohérence, donc allons au débat et qu'on le fasse sérieusement,
17:11 mais sans crainte non plus.
17:13 – Alors il a été durci, le texte que vous avez examiné en commission des lois,
17:18 vous l'avez durci sur la partie de Gérald Darmanin,
17:20 mais il y a toujours ce point qui pose problème à la droite sénatoriale,
17:23 qui est la question des titres de séjour accordés aux travailleurs
17:26 dans les métiers en tension, qu'est-ce qu'il faut faire ?
17:28 – Mais là encore c'est un faux problème,
17:30 parce que pour le coup on lui dit "légiférez-moi", très bien,
17:33 il n'y a pas de difficulté pour régler le problème des métiers en tension,
17:36 si le gouvernement voulait régulariser un certain nombre de situations,
17:39 il peut le faire sans avoir à légiférer, en passant par les préfets
17:43 qui ont la possibilité de pouvoir régulariser.
17:45 – Donc il faut retirer cet article ?
17:46 – Je pense que le plus simple est de le retirer, effectivement,
17:48 retirer cet article, et puis le gouvernement donnera les instructions qu'il veut aux préfets,
17:52 il y a des conditions à respecter, de ne pas faire n'importe quoi, évidemment,
17:56 mais il n'y a pas besoin de texte pour ça.
17:57 Alors s'il s'agissait d'afficher dans le texte qu'on veut régulariser
18:00 pour donner des gages, et bien c'est raté, on retire, et puis on fait le reste,
18:05 on a besoin de cette cohérence, on a besoin de renforcer l'apprentissage du français,
18:09 le respect des valeurs de la République,
18:11 on a besoin d'avoir une immigration choisie et non pas une immigration subie,
18:15 c'est fondamental, on a besoin de simplifier les règles de procédure
18:19 tout en respectant les droits de la défense, évidemment,
18:21 on a besoin d'être très très ferme à l'égard de l'immigration irrégulière.
18:25 – Mais le texte initial n'allait pas assez loin pour vous ?
18:27 – Non, mais le texte de la commission des lois me semble beaucoup plus équilibré,
18:30 et beaucoup plus, j'allais dire, cohérent avec l'objectif que l'on poursuit.
18:34 – Et c'est un texte que vous parez prêt à suivre le gouvernement ?
18:36 – Écoutez, d'après ce que j'avais entendu, on pouvait avoir quelques discussions
18:40 sur certains points, mais qu'il pouvait avancer,
18:42 après, ce qui se passera à l'Assemblée nationale est une autre affaire.
18:44 – Justement, Olivier Marlec, sur ce plateau, nous disait il y a quelques jours
18:47 que les députés, les républicains réfléchissaient à une proposition de loi
18:50 sur la question de l'immigration, vous en avez parlé avec eux ?
18:53 – Oui, on en a parlé longtemps, moi j'avais moi-même préparé un texte à l'automne
18:56 que j'ai gardé dans mon cartable, en disant "on amendera le texte du gouvernement",
19:00 mais j'ai toujours mon texte dans mon cartable.
19:02 – Que vous pouvez ressortir ?
19:03 – Je peux sortir quand on veut.
19:04 – Et qu'est-ce que vous avez dit alors avec Olivier Marlec ?
19:06 C'est pas un peu dommage que chacun ait son texte de l'autre côté ?
19:08 – Non, non, mais je lui ai dit qu'on le travaillerait ensemble, naturellement,
19:10 avec la proposition qu'on pourrait faire au Sénat, si elle devait aller un peu plus loin,
19:14 on la partagerait, mais globalement nous la partageons,
19:16 donc il n'y a pas de difficultés particulières là-dessus.
19:19 – On va aller voir l'actualité du côté de Lyon, chez vous,
19:21 où on retrouve Marien Trompette, bonjour, merci beaucoup d'être avec nous,
19:25 directeur départemental adjoint au progrès pour le Rhône.
19:30 Marien, merci d'être avec nous, alors on a envie de vous demander,
19:34 est-ce que vous avez des nouvelles de votre président de région, Laurent Wauquiez ?
19:38 – Justement, c'était une question que j'avais envie de poser à M. Bluffet, bonjour.
19:43 – Bonjour.
19:45 – On a l'impression quand même que cette histoire autour de la réforme des retraites
19:49 va laisser des traces certaines, on a senti que le parti s'était divisé,
19:54 notamment sur la motion de censure, et puis dans la région où vous en parliez,
19:59 Laurent Wauquiez est quand même très très discret en ce moment,
20:03 surtout sur ce sujet, il s'est très peu exprimé.
20:06 M. Bluffet, est-ce que vous pensez qu'il aurait dû s'impliquer davantage ?
20:12 Comment vous jugez sa stratégie aujourd'hui ?
20:16 Et puis, est-ce qu'il est toujours le mieux placé pour 2027 ?
20:20 – Je pense, bon d'abord, bonjour, pardon, je pense que le président de la région,
20:26 Laurent Wauquiez aurait, j'aurais souhaité pour ma part,
20:31 qu'il puisse effectivement s'exprimer, pas forcément dans des volumes incroyables,
20:37 mais au moins donner son point de vue et dire les choses, oui.
20:40 Mais c'est son choix, je le respecte, j'aurais moi-même préféré
20:45 qu'il soit candidat à la présidence du mouvement, je lui avais dit d'ailleurs,
20:49 mais voilà, donc c'est son choix, il a pris la décision de se placer en retrait médiatique,
20:58 néanmoins je crois savoir qu'il fait beaucoup de déplacements,
21:01 il est sur le terrain, il est en immersion dans un certain nombre de secteurs,
21:06 c'est une bonne chose, bien sûr, mais c'est vrai que de temps en temps,
21:10 on aimerait l'entendre un peu plus, voilà, bon c'est un regret personnel,
21:14 mais une fois de plus… – Mais vous l'expliquez comment ?
21:17 – Je crois qu'il a décidé, en tous les cas c'est ce que je comprends,
21:21 de passer plus de temps sur le terrain, à la rencontre des Français,
21:25 dans différents secteurs très divers, pour prendre véritablement le pouls de la situation,
21:31 il a raison de le faire, c'est fondamental, il a parfaitement raison de le faire,
21:35 mais de temps en temps, un petit message nous ferait plaisir.
21:39 – Et sur la question de Marien, est-ce que dans ces conditions,
21:42 il peut encore être votre candidat en 2020 ?
21:44 – Vous savez l'élection présidentielle c'est en 2027, nous avons encore 4 ans,
21:49 au moment où l'actualité se joue quasiment de jour en jour, d'heure en heure,
21:54 les situations évoluent, mais rien n'est impossible.
21:58 – Même en n'ayant pas tranché sur une réforme aussi importante dans le contexte actuel ?
22:01 – Bien évidemment, mais bien évidemment, donc de ce point de vue-là,
22:04 je pense qu'il a son programme, il a sa stratégie, il va la dérouler, je l'imagine bien.
22:09 – Vous souhaitez que ce soit lui, vous, ou il y a d'autres personnes chez l'ALR
22:12 qui pourraient être candidat ?
22:13 – Moi je souhaite que, la question est moins une question de personne
22:16 qu'une question d'incarnation de la fonction et de la capacité à porter un projet.
22:20 Donc quand on aura la personnalité capable de porter un projet et d'incarner la fonction,
22:26 il n'y aura pas de difficulté, Laurent Wauquiez fait partie de cela, évidemment.
22:29 – Elisabeth Borne cherche à élargir la majorité, c'est la mission que lui a confiée Emmanuel Macron,
22:34 est-ce qu'il faut que les républicains fassent un pas vers le gouvernement ?
22:36 – Moi j'ai déjà dit ce que j'en pensais de cette situation-là,
22:39 ce n'est pas forcément le moment, mais dès lors qu'on est pris
22:43 entre l'extrême gauche et l'extrême droite, et qu'il faut trouver un socle républicain partagé,
22:49 je crois par la majorité des Français, s'il advenait que nous ayons à travailler
22:53 avec le gouvernement, ça peut se faire que dans un accord de parti politique,
22:57 sur une plateforme parfaitement claire et de façon transparente et négociée.
23:02 Ça ne peut pas être autrement.
23:04 – Donc pas de débauchage individuel.
23:06 – Tout accord individuel, de débauchage individuel, est sans intérêt de mon point de vue.
23:10 – Mais est-ce que vous appelez votre parti à travailler à cet accord gouvernemental ?
23:14 – Il a été dit jusqu'à maintenant qu'on travaillait au cas par cas, c'est ce que l'on fait,
23:18 il faut continuer de le faire, attendons de voir l'évolution de la situation politique,
23:22 mais la règle fondamentale pour moi en tous les cas,
23:25 c'est de ne pas permettre aux extrêmes de pouvoir accéder au pouvoir.
23:28 Voilà, ça c'est un… malgré tout ce que l'on peut dire sur la fin des lignes rouges,
23:34 la fin des… je cherche le terme exact, j'ai l'obligé, des digues, et ainsi de suite,
23:39 il n'y a pas de possibilité, il n'est pas souhaitable que les mouvements extrémistes
23:44 de droite comme de gauche puissent arriver au pouvoir,
23:47 le système démocratique étant ce qu'il est aujourd'hui pourrait éventuellement l'envisager,
23:51 à ce moment-là il appartient à ceux qui ont l'intérêt général chevillé au corps
23:55 et une autre vision de l'évolution de notre pays, le moment venu peut-être de le faire,
23:59 nous n'en sommes pas encore là, mais si ça devait être le cas, je le redis,
24:02 ça ne peut être que de façon transparente.
24:04 – Marien, vous avez une autre question pour François-Noël Buffet
24:07 sur la fusion de deux communes en banlieue de Lyon, communes qu'il connaît bien.
24:12 – Oui, monsieur Buffet vous avez été maire d'Oulain pendant 20 ans,
24:17 il y a quelques semaines le progrès a révélé que cette ville et sa voisine Pierre-Bénite
24:21 avaient comme projet de fusionner, notamment pour peser davantage à la métropole qui,
24:26 à Lyon, rappelons-le, est dirigée par les écologistes.
24:30 Moi j'ai cru comprendre monsieur Buffet que vous n'étiez pas forcément emballé
24:33 par ce mariage et surtout vous n'aviez pas été consulté.
24:36 – Je crois que vous avez parfaitement compris, en réalité je ne suis pas hostile aux fusions
24:41 de communes, bien au contraire, je pense qu'elles sont nécessaires par moment,
24:44 il n'y a pas de difficulté. J'avais moi-même essayé à un moment de rapprocher
24:49 la ville d'Oulain de la ville de la Mulatière, pour des raisons stratégiques,
24:52 parce qu'on a déjà une vie commune, notamment industrielle avec la SNCF
24:55 et parce qu'on s'orientait vers le centre de la métropole.
24:58 Donc sur le principe je suis d'accord.
25:00 Sur le fait que je n'ai pas été associé à la décision, c'est une réalité, c'est vrai,
25:03 je l'ai appris parce que le maire de Pierre-Bénite m'a téléphoné, mais c'est tout.
25:07 – Est-ce que vous avez été vexé, M. Buffet, par rapport à ça ?
25:11 Est-ce que vous avez été vexé par ce manque de tact des élus de l'Oulain de Pierre-Bénite ?
25:18 – Vous savez, j'ai été élu municipal pendant 30 ans, j'ai été adjoint au maire pendant 2 ans
25:22 et j'ai été maire de la commune pendant 20 ans, réélu 3 fois au premier tour par les habitants d'Oulain.
25:27 On a quand même un attachement à son territoire et à ses habitants.
25:31 Nous ne sommes pas que des robots contrairement à ce qu'on imagine,
25:34 on a un peu d'affect, bon mais cela il faut le mettre de côté dans certaines circonstances
25:38 et puis malheureusement c'est comme ça.
25:40 Mais si on dépasse cette situation-là, l'enjeu c'est de savoir quel est l'intérêt de la ville d'Oulain.
25:46 Je comprends parfaitement l'intérêt de la ville de Pierre-Bénite,
25:49 l'intérêt de la ville d'Oulain je le comprends un peu moins.
25:53 Maintenant les maires se sont engagés à eux de démontrer l'intérêt de la fusion.
25:59 Il faut un projet, il faut une idée de fond, il faut une ligne de force.
26:03 Donc cela, moi je l'attends.
26:06 J'ai rencontré les deux maires ces dernières semaines,
26:10 ils m'ont promis qu'il y aura un débat, ils m'ont promis qu'il y aura des propositions qui seraient faites
26:15 et en tous les cas qu'ils démontreraient l'intérêt à la mesure.
26:20 Eh bien écoutez, je suis dans l'attente de cela.
26:23 – Merci, Marion Trompette d'avoir été avec nous.
26:26 On regarde la une du progrès, la désillusion finale et la défaite de Lyon.
26:30 – C'est dramatique.
26:32 – C'est ça, c'est l'éliminé de la Coupe de France Lyon.
26:35 Merci beaucoup Marion Trompette d'avoir été avec nous.
26:38 Merci François-Philippe Buffet d'avoir été notre invité pendant cette première demi-heure.

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