Amine Kessaci, président de l'association marseillaise "Conscience": "On explique aux consommateurs que cette kalachnikov a été achetée avec leur argent"

A la suite du règlement de compte qui a fait 3 morts à Marseille ce lundi, la question de la légalisation du cannabis est remise sur la table.

Transcript

00:00 - Vous responsabilisez ceux qui achètent, vous les sanctionnez davantage ?

00:03 - Nous on est en train de mener une campagne de sensibilisation ici à Marseille,

00:07 où on a une photo avec une kalachnikov et on explique aux consommateurs

00:11 que cette kalachnikov a été achetée avec leur argent,

00:13 que l'arme qui va permettre de tuer les jeunes,

00:15 de tuer les jeunes qui sont tombés à Marseille,

00:17 c'est avec leur argent que ces trafiquants les achètent.

00:20 Donc aujourd'hui il faut effectivement responsabiliser les consommateurs.

00:23 - Donc vous êtes quand même à la fois pour la légalisation,

00:25 mais quand même vous dites les consommateurs, il faut un peu les culpabiliser.

00:29 - Totalement, moi je pense qu'aujourd'hui il faut les culpabiliser.

00:32 Pourquoi ? Parce que vous l'avez dit tout à l'heure,

00:34 quand il y aura la légalisation et que l'État va mettre une taxe sur le cannabis,

00:38 bien évidemment qu'il y aura l'offre la moins chère

00:41 et les gens se tourneront vers l'offre la moins chère.

00:44 Mais si on les a sensibilisés, si on les a responsabilisés,

00:47 même s'ils payent plus cher, ils vont se dire

00:48 "je vais préférer aller prendre le cannabis qui a été légalisé,

00:51 celui que l'État met en vente et celui qui va servir dans les cases de l'État,

00:55 plutôt que celui qui va servir d'acheter une kalachnikov et de tuer des gens".