Sur BFMTV, Éric Dupond-Moretti a assuré que la lutte contre le trafic de drogue était "l'affaire de tout le monde" et notamment du consommateur "qui fume son petit pétard le samedi", qui a, selon le garde des Sceaux, "le goût du sang séché sur les trottoirs"
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00:00 Vous êtes pour la légalisation encadrée du cannabis et d'ailleurs vous aimeriez faire un test dans votre commune. Expliquez-nous cela.
00:08 Oui, tout à fait. Suite d'ailleurs au rapport de Mme Janvier, qui était très pertinent à l'Assemblée nationale,
00:17 et un rapport aussi du Conseil économique, social et environnemental, j'ai fait la proposition que ma ville de Bègle,
00:23 une ville de 30 000 habitants dans la banlieue de Bordeaux, soit une ville test de légalisation encadrée de la consommation de cannabis,
00:31 a des fins évidemment de réduction des risques, de réduction de la consommation, de réduction des trafics.
00:38 Parce qu'on voit bien qu'en France, ça a été très bien dit, la consommation augmente. C'est un fait social établi.
00:45 Un million de personnes consomment quotidiennement, 5 millions très régulièrement.
00:50 On va mettre toutes ces personnes en prison, étant donné en plus que la justice et la police sont complètement saturées,
00:56 notamment par des affaires de stupéfiants. Donc il faut changer de regard et il faut aller voir comme fait actuellement,
01:04 par exemple, de grandes agglomérations en Suisse et comme va faire également de grandes agglomérations et de grandes villes l'Allemagne.
01:10 Et donc la proposition que je vais faire au président de la République, ça fait un an que je travaille avec des habitants de ma commune,
01:19 des professionnels locaux et aussi nationaux, des addictologues, des médecins, des spécialistes du sujet,
01:27 pour qu'il y ait un lieu où on puisse, pour une centaine de personnes résidant à Bègle,
01:32 qu'ils puissent acheter en toute légalité du cannabis, mais contrôlé. Parce que pour l'instant, le problème, c'est que le cannabis...
01:38 – Vous achetez où le cannabis ? On est au bureau de tabac ?
01:42 – Non, pas un bureau de tabac, un lieu municipal très encadré où ils pourront choisir quel type de cannabis ils souhaitent acheter.
01:49 – Et il viendrait d'où ce cannabis ?
01:51 – Le cannabis, le projet, c'est de faire une filière de production de cannabis française.
01:56 – Donc ce serait local.
01:57 – Parce qu'elle n'existe pas. D'ailleurs, c'est le chanvre, vous le savez. C'est la même plante ou le CBD.
02:03 Donc il y a un vrai potentiel. Et en plus, les recettes à terme, si ça venait à être légaliste de manière très encadrée,
02:11 bien sûr, pour les majeurs, avec un certain nombre de grammes de cannabis à acheter, maximum par semaine et par mois,
02:19 avec un produit, vous avez compris, vraiment encadré, avec 5% de THC, jusqu'à 20%.
02:25 Parce que là, au niveau des trafics, les gens, ils ne savent pas ce qu'ils achètent.
02:29 Et donc ça permet vraiment de réduire les risques et aussi avoir une campagne de prévention à l'échelle municipale.
02:34 Dans un même temps, parce qu'il faut savoir que dans tous les collèges de France, les collégiens de 12 à 15 ans,
02:41 il y a déjà du cannabis qui circule.
02:43 – Et vous avez fumé, vous, déjà, M. le maire ?
02:45 – Comment ?
02:46 – Vous avez fumé, vous, déjà, M. le maire ?
02:49 – Alors, moi, je ne suis pas consommateur de cannabis.
02:52 – Vous avez essayé ?
02:53 – Je ne fume pas, mais par contre, je suis comme la majorité des Français.
02:56 Il faut savoir qu'il y a plus d'un Français sur deux qui a déjà essayé de fumer du cannabis.
03:02 Et je n'ai pas l'impression d'avoir du sang sur les mains.
03:05 Ce n'est pas bien de culpabiliser les consommateurs quand ils sont aussi nombreux.
03:09 C'est plutôt à l'État de prendre ses responsabilités et d'écouter les collectivités territoriales.
03:13 On a des trafics dans toutes les villes de France, notamment les grandes villes urbaines,
03:18 mais maintenant, les petites et moyennes, également.
03:20 Et donc, des opérations de police, c'est nécessaire quand la situation devient incontrôlable
03:26 et insupportable pour les rivains.
03:27 Mais par contre, il faut travailler à la source et pas que les conséquences.
03:31 Démontrer des réseaux, c'est bien, mais vraiment, de toute façon, l'histoire le montrera.
03:35 La solution, ce n'est pas la prohibition.
03:38 Et donc, je viendrai voir le président de la République
03:40 pour lui présenter cette expérimentation exactement identique
03:44 que ce qui se passe en Allemagne et en Suisse.