"On voit crever sa mère par terre" : Bruce Toussaint revient sur la mort brutale de sa mère

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"On voit crever sa mère par terre" : Bruce Toussaint revient sur la mort brutale de sa mère 

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Transcription
00:00 j'ai reçu un coup de fil en début d'après-midi de ma sœur.
00:04 Maman a fait un malaise, est-ce que tu peux y aller ?
00:06 C'est la convention, c'est pas très loin.
00:08 Sur le coup, on a cru que c'était un truc pas très grave.
00:10 Et quand je suis arrivé, elle était en effet allongée sur le trottoir
00:15 en train d'être...
00:18 d'être radimée, ce qui n'arrivera pas, puisqu'elle ne se relèvera pas.
00:21 Et oui, c'est une vision d'horreur.
00:24 Faut dire les choses.
00:26 Et dans ces cas-là, oui, il n'y a pas d'autre terme que de dire
00:30 on voit crever sa mère par terre, ce qui est...
00:32 Bon, c'est jamais agréable de perdre ses parents.
00:35 C'est même une souffrance absolue pour les enfants que nous sommes
00:40 et redevenons à cet instant-là.
00:41 Mais je dois dire que dans ces circonstances particulières,
00:44 bon, ça a été un traumatisme.
00:47 Ça a été une image difficile à accepter.
00:51 Et puis au bout d'un moment, je me suis dit,
00:52 bon, de toute façon, cette image, je ne pourrai jamais l'effacer de ma mémoire.
00:56 Elle est là, je la porte, en fait.
00:57 C'est comme si j'avais un petit sac à dos avec moi tout le temps.
01:01 Et je me suis dit, bon, maintenant que j'ai cette image-là,
01:03 qui ne partira jamais de mon esprit,
01:05 je vais essayer de raconter ce que j'ai vécu et pourquoi...
01:07 - La mort, le deuil.
01:08 - Voilà, pourquoi tout ça m'a autant remué.
01:10 - Mais en fait, c'est l'histoire d'un deuil impossible.
01:13 - Oui.
01:14 Moi, je pense que...
01:15 On dit le travail de deuil.
01:17 C'est Freud qui a inventé cette expression.
01:20 Moi, je travaille tous les jours à ça,
01:22 mais je pense qu'en fait, c'est un travail qui ne s'arrête jamais
01:24 et que le deuil de ses parents est quelque chose qui est extrêmement difficile.
01:30 Et donc là aussi, accepter,
01:31 donc deuxième petit sac à dos en quelque sorte,
01:33 que c'est quelque chose qu'on va traîner toute sa vie,
01:36 qu'il y a un avant et un après.
01:37 Voilà, donc moi, je pense que ce deuil-là, il ne disparaît pas.
01:43 - C'est intéressant.
01:44 - Il évolue, pardon, mais il ne disparaît pas.

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