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Chroniqueuse : Vincent Valinducq


Les personnes atteintes de la bronchite chronique, prénommée BPCO (la bronchopneumopathie chronique obstructive) ont reçu une bonne nouvelle : le développement d'un traitement qui pourrait s'avérer efficace contre cette maladie. Le médecin Vincent Valinducq revient sur cette pathologie, très peu connue, qui touche 3,5 millions de personnes en France. 

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Transcription
00:00 Docteur, cette semaine, les personnes atteintes de la bronchite chronique, dite BPCO, ont eu une bonne nouvelle.
00:07 C'est le développement d'un traitement qui pourrait se révéler efficace contre cette maladie.
00:11 On va donc en parler. On va peut-être commencer par vous demander ce qu'est la BPCO.
00:16 Et est-ce que ça concerne beaucoup de monde ?
00:19 Eh bien oui. En fait, la BPCO, vous n'êtes pas les seuls à ne pas savoir ce que c'est.
00:22 Vous ne connaissez pas ? Non.
00:23 Bronco-pneuopathie.
00:24 Ben non, mais ça veut dire bronco-pneuopathie chronique obstructive.
00:28 Ça touche 3 millions et demi de personnes en France.
00:30 Ah, quand même ?
00:31 Oui, ça touche beaucoup de personnes.
00:32 Et c'est vrai que quand on parle avec des patients, ils n'ont jamais entendu parler de ce mot.
00:36 Au niveau de la définition, qu'est-ce que c'est ?
00:38 C'est une bronchite chronique, c'est-à-dire une inflammation des bronches où le patient va tousser, un peu cracher.
00:43 Souvent.
00:44 Oui, c'est quasiment trois mois par an pendant plus de deux ans.
00:47 Ça, c'est la bronchite chronique et en plus associée à une obstruction permanente des voies respiratoires
00:53 parce qu'en fait le tissu pulmonaire, les alvéoles, les bronches se modifient un petit peu
00:58 et du coup, ça bloque un petit peu le passage de l'air.
01:01 Donc du coup, la conséquence de cette obstruction, c'est quoi ? C'est qu'on respire moins bien ?
01:05 Exactement. Il va y avoir un essoufflement et qui va de plus en plus s'installer,
01:10 qui va avoir des répercussions sur le quotidien des patients.
01:13 Donc j'attire votre attention.
01:14 Si vous êtes fumeur ou ancien fumeur, que vous sentez un essoufflement,
01:18 il faut en parler avec votre médecin traitant parce que peut-être que c'est une BPCO
01:21 et l'OMS dit même que c'est la troisième cause de mortalité au monde.
01:24 Donc voilà, ça nécessite, c'est sous-diagnostiqué la BPCO, on n'en entend pas souvent parler.
01:28 Donc je vous invite à consulter votre médecin si vous avez ce genre de symptômes.
01:31 Vous m'en dites, si vous êtes fumeur ou ancien fumeur, ça veut dire que ça concerne uniquement ces profils-là ?
01:35 Essentiellement. Alors le tabac est responsable de 80% des BPCO.
01:39 Mais pas uniquement. Il faut savoir qu'il y a certains métiers qui sont plus à risque de développer une BPCO.
01:44 Par exemple, ceux qui travaillent dans les mines, dans les travaux publics, dans la fonderie.
01:48 Il y a également dans les textiles parce que ça peut en fait irriter tout simplement le tissu pulmonaire
01:52 et engendrer ce genre de choses. Autre possibilité, parfois avoir contracté certaines maladies
01:57 ou pathologies dans l'enfance peut fragiliser le tissu pulmonaire et être responsable de BPCO.
02:02 Quels sont les espoirs attendus docteur avec ce nouveau médicament dont vous nous parlez ce matin ?
02:06 Les espoirs sont multiples parce qu'aujourd'hui on ne guérit pas la BPCO.
02:09 C'est un point qui est important. On va empêcher l'évolution de la maladie.
02:14 Les traitements actuels, on va utiliser des bronchodilatateurs.
02:17 Ce sont des médicaments qui vont ouvrir un petit peu les bronches pour faciliter le passage de l'air.
02:20 Même traitement que l'asthme ou même famille ?
02:22 Même famille plus ou moins.
02:24 En gros c'est le même principe ?
02:26 On va essayer d'ouvrir un petit peu les bronches.
02:28 On peut également utiliser des corticoïdes qui vont lutter contre l'inflammation.
02:32 Et en fonction du stade, on pourra mettre une petite réadaptation respiratoire ou même de l'oxygène à la maison.
02:37 Mais je vous le disais, aujourd'hui on n'en guérit pas.
02:39 Le petit point positif sur le dipy-lumab, la molécule, il faut savoir que ce n'est pas un nouveau traitement.
02:45 Ce médicament, cette molécule, est déjà utilisé dans l'asthme.
02:49 Et là on s'est dit, est-ce qu'on pourrait l'utiliser dans la BPCO ?
02:52 Les résultats sont plutôt favorables.
02:54 Il y aurait une diminution de 30% d'aggravation et d'exacerbation, ce qu'on appelle en fait des complications de la BPCO.
03:00 Et puis aussi une petite récupération au niveau de la fonction respiratoire.
03:03 Donc il y a plein d'espoir.
03:05 Néanmoins, soyez un petit peu encore patient.
03:08 Parce qu'en réalité, il faut attendre d'autres études.
03:11 Les résultats devraient apparaître début 2024 pour savoir s'il y a une bonne voie sur ce médicament.
03:17 Mais c'est en tout cas très encourageant.
03:19 Et puisqu'on est en train de parler de respiration et de nos poumons,
03:24 il paraît que les cas de Covid repartent à la hausse ces dernières semaines.
03:28 Je ne sais pas si vous en avez dans votre entourage.
03:30 Ah oui, si, si.
03:31 Est-ce que vous en voyez vous dans votre cabinet ?
03:33 Oui, alors en fait, ce qui se passe au cabinet, nous parfois on arrive à voir la tendance,
03:36 déjà depuis 15 jours, 3 semaines.
03:38 Je voyais que les patients reconstitués pour la fièvre, des symptômes, des courbatures, ce genre de choses,
03:44 avec des tests positifs.
03:46 Et effectivement, ça colle avec ce que dit Santé publique France,
03:49 qui, au date du 29 mars, a constaté en 7 jours une augmentation de 11,5% des cas de Covid,
03:55 avec un variant Omicron.
03:57 Donc oui, attention, on n'est pas du tout sur le nombre de cas d'avant.
04:01 On constate une petite augmentation.
04:04 C'est un principe de précaution, c'est-à-dire que si vous avez un rhume, que vous n'êtes pas bien,
04:08 que vous toussez un peu, évitez d'approcher des personnes un peu fragiles,
04:13 portez le masque comme toujours s'il y a un souci.
04:15 Et puis pensez à l'hypothèse Covid, c'est ça ce que vous dites.
04:17 Oui, voilà, mais c'est un principe de précaution.
04:18 Attention, si vous ne vous sentez pas au taquet, gardez un petit peu vos distances,
04:21 et puis le geste de sécurité, bien sûr.
04:23 Et d'ailleurs, on peut toujours se faire tester dans les pharmacies, j'ai l'impression qu'il y en a moins de tests.
04:27 C'est toujours possible de le faire.
04:29 Mais c'est moins à grande échelle qu'il y a quelques mois.
04:31 On parle un peu moins, on est moins sur le système, voilà, c'était traqué, dépisté, enfin voilà.
04:36 Vous pouvez toujours vous faire dépister s'il y a besoin, tester du moins, pardon, en pharmacie s'il y a besoin.

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