Dans Rothen s'enflamme ce mardi sur RMC, Jérôme Rothen explique pourquoi il pense que Mike Maignan a tout pour laisser une trace plus épaisse qu'Hugo Lloris.
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00:00 Et dans les buts, la question va désormais se poser, parce que c'était clairement l'action du match hier.
00:05 La rée spectaculaire de Mike Maignan sur cette tête de Collins à la dernière minute du match.
00:10 Une parade qui offre deux points au bleu.
00:12 Quelques jours après avoir sorti le pénalty de deux pailles face aux Pays-Bas,
00:16 Maignan fait déjà l'unanimité, au point que les 15 ans passés avec Hugo Loris semblent loin.
00:21 Alors selon vous, est-ce que Maignan va facilement faire oublier Loris ?
00:24 Vous pouvez nous appeler au 3216 pour débattre.
00:27 Écoute, facilement, non. Il ne va pas faire oublier facilement Hugo Loris.
00:32 Je crois que dans tous les cas, il faut être très respectueux avec la carrière d'Hugo,
00:37 même si on ne l'aimait pas en conférence de presse.
00:40 Ça, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:42 Et que Mike Maignan n'a pas du tout la même personnalité.
00:45 Donc vous verrez que quand Mike Maignan ira en conférence de presse,
00:49 il dira des choses, parce qu'il l'a toujours dit.
00:51 Il est franc du collier.
00:54 Alors par contre, ça lui a déjà valu pas mal de reproches par moment au début de sa carrière.
01:00 Mais quand tu te fais un nom comme ça,
01:02 tu t'installes dans une équipe qui a une énorme histoire en Coupe d'Europe,
01:11 une énorme histoire dans le football au Milan AC,
01:14 que là, t'es la relève.
01:17 C'était annoncé déjà, et même pendant la Coupe du Monde, avant la Coupe du Monde.
01:20 On se posait la question avant qu'il se blesse,
01:23 savoir si Hugo Lloris était encore un titulaire indiscutable.
01:27 Parce que Mike Maignan a été impressionnant,
01:29 même le peu de fois qu'il a pu être amené à jouer en équipe de France
01:34 avant d'être là aujourd'hui un titulaire.
01:36 Donc automatiquement, la relève, elle est assurée.
01:39 Et ça, c'est bien.
01:40 On continue, et ça, c'est aussi un avantage en France, d'avoir des grands gardiens.
01:45 Chaque génération, on a eu un grand gardien.
01:48 Et sans grand gardien, tu peux pas avancer.
01:51 Et c'est parce qu'on a eu des grands gardiens
01:53 qu'on a gagné les plus belles des compétitions.
01:56 Donc là, je pense que c'est...
01:59 Je dis pas que c'est une valeur sûre, mais presque.
02:01 Il va falloir attendre, mais hier, il a été énorme.
02:04 Le peu de fois qu'il a eu des choses à faire,
02:07 il l'a fait admirablement bien, comme il l'a fait contre les Pays-Bas.
02:10 Donc pour l'instant, c'est un 100% de réussite.
02:14 Mais c'est tellement fragile aussi le poste de gardien qu'il faut être vigilant.
02:17 Et je te dis, c'est pas parce qu'il a fait cet arrêt qui est énorme hier en fin de match
02:21 que Hugo Lloris va être oublié.
02:24 Hugo Lloris, c'est, je sais pas, 150 sélections ?
02:27 - 145. - Ouais, 145 sélections.
02:29 - C'est le record man. - C'est le record man.
02:31 Donc comment tu veux l'envoyer aux oubliettes ?
02:34 C'est déjà un manque de respect pour ce qu'il a fait.
02:38 T'imagines 150 sélections, Jean-Louis ?
02:40 Bah, je sais pas, Duga, je sais pas ce que t'en penses.
02:43 J'ai souvenir quand même de Lloris qu'il a eu des moments délicats, difficiles.
02:47 - C'est vrai. - En club notamment.
02:49 Et à chaque fois qu'il a eu des passages un peu délicats,
02:52 il a su répondre présent, il a su être décisif.
02:55 Pratiquement dans toutes les compétitions où on a réussi à aller loin,
03:00 il est décisif, il est performant, il fait les arrêts qu'il faut.
03:03 Donc voilà, respect, respect pour sa carrière.
03:06 Après, qu'on l'oublie facilement, j'ai envie de dire, j'espère, j'espère.
03:11 Ça voudra dire que Ménihan est ultra performant, voilà, et ultra bon.
03:18 C'est la vie du footballeur, personne n'est jamais irremplaçable.
03:20 - Oubliez le mot "dur" Duga. - Oui, mais c'est pas très grave.
03:25 Ça semble en connaissant le caractère du Golioris.
03:27 Non, mais c'est pas grave.
03:28 Mais regarde, regarde l'exemple avec Fabien Barthez.
03:31 Oui, mais ça me paraît pas être...
03:33 Il y a eu des grands gardiens, mais il n'est pas oublié pour autant.
03:35 Non, mais ils seront jamais oubliés par rapport à leur performance.
03:38 Mais c'est aussi des garçons de l'ombre.
03:39 Fabien, tu le vois souvent dans les médias ?
03:41 Non, c'est vrai.
03:42 Ce ne sont pas des garçons qui me paraissent avoir des égos surdimensionnés.
03:45 Donc les oublier...
03:47 Depuis Linda Evangelista, c'est vrai que sur le jet-ski, il a pu fuer la une de voici.
03:54 Non, mais c'est peut-être pour ça qu'être oublié...
03:58 Les mecs, ils ont peut-être envie aussi d'être oublié.
03:59 Ce n'est pas très, très grave.
04:00 Tu sais, il y a des choses bien plus importantes dans le foot.
04:03 On n'oubliera jamais les 150 ou les 145 sélections de Golioris.
04:06 Ce qui l'a fait de bien, ce qui l'a fait de mal, c'est la carrière d'un footballeur.
04:09 Après, moi, je trouve ça bien.
04:11 Voilà, c'est la vie.
04:12 C'est la vie.
04:13 Un autre prend ta place et on lui souhaite le meilleur.
04:15 On ne t'oubliera pas.
04:16 Merci pour ce que tu as fait.
04:17 C'est l'histoire du foot.
04:18 C'est l'histoire de la vie.
04:19 Voilà, moi, je n'aime pas non plus qu'on soit trop...
04:22 Qu'on pense trop à ce qui s'est passé.
04:24 Tu vois, comment on dit l'expression quand on pense trop au passé ?
04:28 Ouais, un peu les vieux combattants, tu vois, un peu les trucs comme ça.
04:30 C'était mieux avant.
04:31 C'était mieux...
04:32 Oui, certaines choses étaient mieux avant.
04:33 Hugo Golioris a fait des choses bien.
04:35 Il en a fait des moins bien.
04:36 Bon, écoute, moi, je suis ravi.
04:37 Après, tu étais plus beau avant.
04:38 Ménihan, je ne m'attendais pas, sincèrement, à Ménihan, à le voir aussi bon.
04:43 À Lille, il était performant.
04:45 Ce qu'il fait en Italie, j'étais surpris que le Milanais se le recrute.
04:49 Voilà, et il montre qu'il est omniprésent.
04:51 À Lille, c'était costaud quand même, l'année où ils sont champions.
04:53 Oui, mais très bon.
04:55 Après, aller à Milan, tu vois, il franchit les étapes les unes après les autres avec beaucoup, beaucoup de facilité.
05:01 Je le trouve assez impressionnant.
05:04 Par rapport à ce que tu disais sur le fait que quand les grands joueurs, et c'était le cas de Lioris,
05:09 et certainement, ce sera le cas de Mike Ménihan, il aura des passages à vide, des passages plus compliqués.
05:15 C'est là que tu vois la force de caractère à les mecs qui réagissent.
05:18 Et rien que par rapport au choix de Ménihan dans sa carrière pour l'instant, ça n'a jamais été facile.
05:24 Il est arrivé à Lille, alors oui, il a surpris tout le monde avec ce niveau-là
05:27 et de se mettre titulaire dans cette équipe de Lille.
05:30 Quand il part à Milan, rappelle-toi, il prend la place de Donnarumma,
05:34 qui était vraiment énormément respecté là-bas en Italie.
05:40 L'enfant de Milan, il a grandi à Milan, tout le monde ne comprenait pas, il était limite capitaine de cette équipe.
05:46 Il prend sa place.
05:47 Et là, les gens, quand tu parles avec des Italiens, aujourd'hui, ils te disent, même la presse,
05:51 elles te disent, elle est unanime, pour dire que Ménihan est meilleur que Donnarumma.
05:54 C'est dire qu'en l'espace d'un an, tout ce qu'il a pu traverser, il le met de côté
05:59 parce qu'il a cette personnalité-là.
06:01 Et c'est peut-être la grande différence, quand on parle de laisser une trace, tu as raison Duga,
06:05 tu laisses une trace dans le foot, bien sûr que Hugo Lloris laisse une trace.
06:09 Mais je pense que Mac Ménihan a toutes les qualités pour laisser une trace différente
06:14 et peut-être un peu plus épaisse que Hugo Lloris.
06:17 Je m'explique, c'est que Hugo Lloris, le seul truc qu'on pouvait lui reprocher,
06:21 c'est en effet, c'est un peu son côté soporifique.
06:24 - Un peu lisse. - Oui, un peu trop lisse.
06:26 Il dégage un peu ce que dégage par moment Didier Deschamps.
06:31 Un peu, même dans "La Victoire", tu vois, tu sens pas que le mec, il a une personnalité
06:37 pour fêter ça.
06:39 En 2018, c'est le capitaine de l'équipe de France.
06:44 En 2018, c'est le capitaine de l'équipe de France.
06:47 Mais tu retiens d'autres personnalités que Hugo Lloris.
06:50 - Il est aussi choisi à Tottenham comme capitaine aussi.
06:53 On l'a vu, je me rappelle d'une image dans le vestiaire avec Son,
06:57 là où il se fait fêter et tout ça.
07:00 Bon, c'est vrai que devant la presse, il paraissait assez lisse,
07:04 mais il a quand même son caractère, le garçon.
07:06 - Oui, oui, oui, mais ça se voyait pas tout le temps déjà sur le terrain.
07:10 Peut-être en intérieur du groupe, tu as raison, parce que de toute façon,
07:13 tu deviens pas capitaine comme ça en club ou en sélection par hasard.
07:17 Même si Didier adorait sa communication et qu'on sait très bien pourquoi il l'a choisi.
07:22 Il arrivait à le manager parfaitement,
07:25 à lui faire la langue de bois, il s'est parfaitement l'adapté.
07:29 Mais n'empêche que peut-être qu'il lui manquait un petit truc.
07:33 T'imagines, 145 sélections, c'est le record man.
07:36 Et au bout de deux matchs de McMénihan,
07:38 parce que nous on se pose la question, mais il n'y a pas que nous qui se posons la question,
07:41 c'est pour ça qu'on l'a fait, Jean-Louis.
07:43 On se dit déjà, mais McMénihan, il est en train d'écarter tranquillement Hugo Lloris,
07:48 on n'en parle même plus.
07:49 Qui est plus dans la légende, Hugo Lloris ou Fabien Barthez, tu penses ?
07:53 Moi, je pense que Barthez, par rapport, déjà c'est le premier champion du monde,
07:59 c'est pas vous brosser dans le sens du poil.
08:02 Il avait une personnalité Fabien aussi.
08:04 Et oui, c'est pour ça.
08:06 Et puis la finale de la Coupe du Monde, l'épisode pendant la finale,
08:10 quand il emplâtre Ronaldo, le bisou sur le crâne de Laurent Blanc.
08:15 Ligue des champions avec Marseille.
08:17 Oui, Ligue des champions avec Marseille.
08:19 Donc il y a des choses.
08:20 Après, il a été, même si c'était dans une partie de sa carrière,
08:24 il a été à Manchester United.
08:26 Il n'y a pas beaucoup de joueurs qui ont réussi là-bas.
08:28 Donc, moi, je ne sais pas.
08:32 Il a marqué plus, en tout cas, il reste plus.
08:35 Quand je te parlais du gars, tout à l'heure, des joueurs qui ont joué il y a 30, 40 ans,
08:42 les joueurs, on en parle encore.
08:43 Ceux qui ont marqué l'histoire, qui ont laissé une grosse trace.
08:46 Et Fabien Barthez en fait partie !