• il y a 2 ans
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🥇
Sport
Transcription
00:00 Bonsoir Julia Simon. - Bonsoir.
00:02 - Alors vous venez de décrocher le gros globe de cristal en biathlon,
00:05 18 ans après la française Sandrine Bailly.
00:07 Alors pour nos auditeurs, le gros globe de cristal
00:10 sacre tout simplement le meilleur athlète de la saison,
00:13 celui qui a cumulé le plus de points en Coupe du Monde
00:15 et sur toutes les disciplines que compte le biathlon.
00:17 C'est donc le meilleur finalement ou la meilleure au classement général.
00:20 Quelle saison hein Julia !
00:22 Avec un peu de recul, à quoi est-ce que vous attribuez cette réussite ?
00:25 - Je pense que c'est à la régularité justement.
00:28 Vraiment un super bel hiver avec pas mal de podiums,
00:31 c'était vraiment assez incroyable,
00:33 mais vraiment une très grosse régularité.
00:35 J'ai fait pas mal de cérémonie des fleurs,
00:37 il faut être dans les 6, donc ouais c'était vraiment un bel hiver,
00:41 inespéré en termes de résultats, c'est assez fou.
00:43 Je pensais pas être capable de faire aussi bien,
00:45 donc je surfe sur mon petit nuage encore.
00:48 - Alors vous dites vous ne pensiez pas,
00:51 vous dites vous ne pensiez pas faire aussi bien,
00:53 vous en aviez rêvé de ce gros globe de cristal ?
00:56 - Ouais bien sûr, pas tout de suite,
00:59 je pensais pas tout de suite à ça,
01:01 je m'étais fixé ce gros globe de cristal comme objectif,
01:04 mais dans les 2-3 années qui suivent,
01:06 donc c'est une petite surprise de réussir à l'avoir aussitôt,
01:10 mais c'est top.
01:12 - Et ce cheminement dans votre esprit,
01:14 il est arrivé après les championnats du monde,
01:16 il y a eu un déclic à un moment donné,
01:17 vous dites finalement c'est possible,
01:19 au fil de la saison on le rappelle,
01:20 une saison en or à 3 victoires en 10 podiums,
01:22 en 18 étapes de...
01:24 Donc on le rappelle, une saison en or,
01:26 3 victoires et 10 podiums en 18 étapes de coupe du monde,
01:29 vous avez dominé quasiment de début à la fin,
01:32 puisque vous aviez le dossard jaune,
01:34 dès la deuxième étape à Orfield Zone,
01:36 il vous a pas quitté,
01:38 donc ça veut dire que vous pensiez que c'était jouable,
01:40 mais à quel moment il y a eu le petit déclic ?
01:42 - Je pensais que c'était jouable,
01:44 mais j'étais aussi un peu focalisée,
01:46 course après course,
01:47 prendre vraiment chaque course les unes après les autres,
01:49 et il y avait aussi les championnats du monde en février,
01:51 donc c'était aussi un gros objectif,
01:53 donc j'étais pas...
01:55 Décembre, janvier, février,
01:57 j'étais concentrée sur mes courses,
01:59 et une fois que les championnats du monde sont passés,
02:01 je me suis dit "bon ben là finalement c'est devenu un vrai objectif,
02:03 et je vais aller chercher ce gros globe,
02:05 parce que je peux plus me cacher,
02:07 si je le loupe en fin de saison,
02:09 ça sera une déception",
02:11 donc il s'est devenu vraiment le gros objectif après février,
02:13 après les mondiaux,
02:15 je me suis entraînée que pour ça.
02:19 - On est sur Europe 1 sport avec Julia Simon,
02:21 qui vient de décrocher le gros globe,
02:23 dans la discipline en biathlon,
02:25 18 ans après la française Sandrine Bailly,
02:27 ça aussi pour vous ça a une résonance particulière,
02:29 c'était en 2005,
02:31 une petite éternité ?
02:33 - Oui, ça fait trop longtemps,
02:35 que le globe n'était pas revenu en France,
02:37 donc ça aussi c'est une grande fierté,
02:39 c'est bien, et j'espère qu'on n'attendra pas aussi longtemps
02:41 pour soulever un nouveau.
02:43 - Alors vous dites "je suis montée en puissance,
02:45 j'y croyais,
02:47 j'ai eu un petit déclic au championnat du monde",
02:49 vous avez quand même avancé masquée,
02:51 on peut le dire, alors quand je dis masquée,
02:53 devant vous il y avait d'autres athlètes françaises
02:55 qui brillaient, notamment Justine Bresaz,
02:57 dont vous perliez, vous étiez un peu derrière,
02:59 on ne vous voyait pas forcément, et clac,
03:01 vous n'êtes pas sortie comme un Jack in the Box,
03:03 mais il y a eu, et puis ça fait trois saisons,
03:05 que vous êtes régulièrement aussi sur les,
03:07 que vous ramenez des podiums,
03:09 il y a eu une montée en puissance vraiment travaillée,
03:11 et c'est la maturité aujourd'hui ?
03:13 - Ouais exactement, moi je ne suis pas quelqu'un
03:15 qui est arrivé sur le devant de la scène tout de suite,
03:17 j'ai pris du temps pour comprendre,
03:19 pour comprendre mon biathlon,
03:21 l'apprentissage, l'expérience,
03:23 et là je pense que je suis arrivé à la maturité
03:25 en tant que biathlète,
03:27 je fais mon meilleur biathlon cet hiver,
03:29 avec ce tir qui était assez
03:31 solide cet hiver,
03:33 un très bon pourcentage, et ma vitesse à ski
03:35 qui m'a permis d'aller chercher des podiums,
03:37 donc enfin, c'était long,
03:39 c'était un long cheminement, mais ça valait le coup,
03:41 parce que là le chemin
03:43 était vraiment très beau,
03:45 et l'hiver était super,
03:47 et je suis profilée de chaque instant.
03:49 - Alors chaque instant ça passe aussi par les championnats du monde,
03:51 on va en parler quelques instants,
03:53 un titre sur la poursuite,
03:55 et deux médailles de bronze en mass-start
03:57 et en relais,
03:59 là il y a eu aussi quelque chose,
04:01 vos adversaires ont commencé
04:03 vraiment à vous voir comme
04:05 une rivale, une concurrente potentielle
04:07 pour la victoire finale ?
04:09 - Ouais peut-être, les mondiaux c'était pas mal
04:11 de pression, parce que je suis arrivée avec
04:13 ce maillot jaune de leader, et du coup
04:15 il y avait de l'attente, les journalistes me parlaient
04:17 beaucoup des médailles,
04:19 et c'était un nouveau statut
04:21 à gérer, à assumer,
04:23 donc le relais, on a commencé par le relais
04:25 mixte, ça m'a libérée aussi de faire
04:27 cette médaille avec le relais, je me suis dit
04:29 ça lance très bien les mondiaux,
04:31 et c'est vrai que quand j'ai été chercher ce titre
04:33 sur la poursuite, le soulagement
04:35 et vraiment une grande fierté aussi,
04:37 c'était une course avec beaucoup d'émotions,
04:39 un rêve de gosse,
04:41 beaucoup de bonheur, et puis la Mastart
04:43 ça a clôturé tout ça,
04:45 ça a vraiment mis la petite cerise sur le gâteau,
04:47 c'était parfait. - Alors le biathlon évidemment
04:49 sur Europe 1 on le suit,
04:51 on est sur Europe 1 Sport avec Julia Simon
04:53 qui a remporté ce globe de cristal en
04:55 biathlon, c'est un feuilleton qui anime
04:57 tous nos hivers, c'est des courses
04:59 qui sont ultra télégéniques,
05:01 il y a eu Martin Fourcade qui a été un ambassadeur
05:03 formidable pour cette discipline,
05:05 et aujourd'hui il y a pas mal de français,
05:07 Quentin Fillon-Mayer, vous,
05:09 d'autres athlètes qui performent régulièrement
05:11 et qui font que cette discipline
05:13 devient finalement
05:15 un rendez-vous, on attend les courses de biathlon,
05:17 et il y a dans cette
05:19 discipline une dramaturgie qui est
05:21 assez phénoménale je trouve, et hyper
05:23 passionnante, c'est celle qui consiste à
05:25 allier effectivement le skid-fond et le tir,
05:27 et j'en viens là justement au tir,
05:29 ça a été un vrai sujet pour vous,
05:31 parce que vous avez complètement revu
05:33 votre technique
05:35 dans le tir, le tir couché notamment,
05:37 et vous aviez une petite faiblesse. - Ouais exactement,
05:39 j'ai dû retravailler, j'ai dû prendre le temps
05:41 de reconstruire ce tir couché qui était
05:43 un peu trop rapide, un peu trop précipité,
05:45 et quand ça fait dix ans qu'on répète ça,
05:47 ça prend du temps, donc on a
05:49 travaillé pendant deux ans. - Deux ans ? - Ouais, deux ans,
05:51 c'était long, mais ça a marché,
05:53 donc maintenant
05:55 je peux dire merci à Jean-Paul, mon coach,
05:57 mais ouais, c'était long,
05:59 et il a fallu du temps,
06:01 de la patience, et puis maintenant
06:03 c'est devenu mon point fort cet hiver
06:05 sur mes statistiques,
06:07 donc c'est bon signe, et maintenant
06:09 il faut retravailler un petit peu le debout aussi,
06:11 et continuer à consolider ce coucher,
06:13 et j'espère que ça fera encore de belles choses.
06:15 - Une discipline très complète le biathlon,
06:17 vous parliez de vos statistiques, je les ai,
06:19 78% de réussite au tir
06:21 entre 2019 et 2020,
06:23 vous êtes redescendu à 72%
06:25 en 2020-2021,
06:27 84% la saison dernière,
06:29 et 93% cette saison,
06:31 vous avez un tir couché
06:33 fiable qui vous place dans le top 15
06:35 de la coupe du monde. Quand vous dites
06:37 "on a travaillé pendant deux ans", ça consiste en quoi ?
06:39 Le travail avec Jean-Paul,
06:41 Giacchino ?
06:43 Pour nos auditeurs,
06:45 expliquez-nous en quoi ça consiste,
06:47 une séance de tir à l'entraînement ?
06:49 - C'est beaucoup de répétition,
06:51 c'est beaucoup de balles lâchées,
06:53 et on essaye de reproduire le geste parfait,
06:55 ce qu'on pense être le geste parfait,
06:57 c'est facile à l'entraînement,
06:59 généralement on loupe pas beaucoup de balles,
07:01 et ça se complique quand on monte en intensité,
07:03 on appelle ça le seuil,
07:05 c'est une vitesse où on est un peu plus rapide
07:07 que l'entraînement, et ça se complique encore plus
07:09 quand on est en vitesse de course,
07:11 donc on essaye déjà d'être parfait sur l'entraînement
07:13 à basse intensité,
07:15 et ensuite à partir de
07:17 fin de l'été, de l'automne, on ajoute des intensités,
07:19 on monte en
07:21 intensité,
07:23 du coup on réapprend à notre corps
07:25 à gérer les soufflements,
07:27 et une séance, c'est
07:29 un balle lâchée à peu près,
07:31 minimum 50 balles globalement,
07:33 ça représente
07:35 un effort mental, une concentration
07:37 assez intense, et voilà, c'est surtout
07:39 être très concentré sur
07:41 les séances de tir, parce que ça
07:43 est très rapide, et ça sert à rien d'enregistrer
07:45 un mouvement qui n'est pas bon,
07:47 donc on essaye de mettre la concentration à 100%,
07:49 et c'est toujours couplé avec
07:51 une séance physique aussi,
07:53 ça peut être course à pied, ou ski à roulettes,
07:55 ça change aussi de faire un peu de course à pied
07:57 l'été, donc c'est sympa.
07:59 - C'est vrai que c'est un sport très complet,
08:01 vous parliez de l'aspect mental, il est intéressant cet aspect-là,
08:03 parce que c'est quelque chose sur lequel vous avez du travailler
08:05 de façon consciente ou inconsciente d'ailleurs,
08:07 comment est-ce qu'on se prépare justement
08:09 à cet exercice du tir, où on
08:11 le voit quand on, nous, on regarde
08:13 du biathlon, on écoute du biathlon,
08:15 vous arrivez dans un état avec un cœur
08:17 qui bat très vite sur le pas de tir, il faut
08:19 stopper, ralentir son rythme
08:21 cardiaque, et dans la tête être particulièrement
08:23 concentré, ça vous le travaillez aussi
08:25 de façon spécifique en équipe de France, avec un
08:27 préparateur mental ? - Alors, personnellement
08:29 oui, avec mon préparateur,
08:31 ma préparatrice mentale, mais
08:33 c'est quelque chose
08:35 qu'on est obligé de travailler à chaque séance,
08:37 c'est à nous aussi de faire l'effort
08:39 de la concentration,
08:41 d'habituer aussi notre corps à se concentrer,
08:43 notre cerveau à se concentrer
08:45 sur... c'est une
08:47 concentration assez importante sur
08:49 peu de temps, donc il faut
08:51 être présent, mais par contre, on le répète assez
08:53 souvent, et c'est vite arrivé d'avoir une pensée
08:55 parasite, d'avoir un moment
08:57 où ton cerveau il part pendant 2-3
08:59 secondes, il passe à quelque chose d'autre, mais c'est trop tard
09:01 parce que la balle elle est lâchée, donc voilà,
09:03 c'est beaucoup d'entraînement aussi,
09:05 quand on arrive sur le pas de tir, on a un moment
09:07 où on dit qu'on switch entre
09:09 le passage où on passe du ski au tir,
09:11 c'est ce moment-là qui est assez
09:13 important, on passe en mode tireur,
09:15 et là, moi
09:17 personnellement, ma technique c'est d'avoir
09:19 un point technique clé auquel je
09:21 pense, et ne penser qu'à ça pour
09:23 que mon cerveau ne pense pas à
09:25 autre chose, à l'enjeu ou à tout ce qui se passe à côté.
09:27 - C'est passionnant, vraiment, et
09:29 on est ravis d'être avec vous, Julia Simon, je le rappelle,
09:31 qui vient de remporter le gros globe de cristal en
09:33 Biathlon et qui est avec nous ce soir dans Europe 1 Sport,
09:35 alors, apprendre à
09:37 se préserver, bien choisir ses objectifs,
09:39 c'est aussi quelque chose d'important
09:41 pour vous, alors vous aviez cet objectif
09:43 de victoire en Coupe du Monde qui était au
09:45 fin fond de vous, et que vous avez réussi à
09:47 faire remonter à la surface, vous avez décroché
09:49 une médaille d'or, je le rappelle, au championnat du monde,
09:51 et là, à la fin, est-ce que
09:53 vous avez senti que finalement, vos adversaires
09:55 tout au long de la saison vous regardent différemment
09:57 désormais ? - Non, pas vraiment.
09:59 - Sur le pas de tir notamment,
10:01 j'entendais
10:03 une spécialiste dire que vous avez un
10:05 tir joueur, c'est-à-dire que désormais, quand vous vous installez sur le
10:07 pas de tir, vos adversaires vous redoutent
10:09 parce qu'elles vous voient tirer, vous avez une vitesse
10:11 où il faut aller vite, en fait, il y a aussi cette
10:13 capacité à enquiller assez vite
10:15 les tirs. - Oui, ça a été un de mes points forts,
10:17 j'ai pas eu besoin de trop le travailler,
10:19 celui-là, justement, j'ai eu besoin de le calmer,
10:21 cette vitesse de tir, mais ouais, sur les
10:23 tirs de boue, j'aime bien jouer,
10:25 j'aime bien m'amuser, et du coup,
10:27 je pense que j'ai fait mes preuves
10:29 sur les derniers tirs, et je suis
10:31 devenue quelqu'un que peut-être on redoute,
10:33 mais sinon, c'est
10:35 quand même... du coup, c'est un peu plus
10:37 la pancarte de la personne à abattre
10:39 du coup, parce qu'on n'a pas trop envie de se retrouver
10:41 avec moi, donc on essaie de
10:43 m'avoir un petit peu avant, mais
10:45 c'est bien, c'est toujours des belles batailles,
10:47 elles m'amènent toujours des super
10:49 beaux combats, et
10:51 c'est top de pouvoir avoir de la concurrence
10:53 comme ça, c'est un bon état
10:55 d'esprit en plus, donc c'est super,
10:57 et un coup, c'est en ma faveur,
10:59 le coup d'après, c'est en la faveur
11:01 de l'autre, donc il y a des belles batailles,
11:03 et c'est un plaisir, et c'est ça
11:05 que je vais me souvenir à la fin de ma carrière aussi, c'est ces moments-là.

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