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L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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00:00 -Bienvenue.
00:03 Si vous nous rejoignez, c'est la parole aux Français.
00:07 On vous donne la parole, que vous soyez dans les cortèges
00:10 ou en dehors des cortèges,
00:12 pour ou contre cette réforme des retraites.
00:15 Nous sommes en direct des défilés,
00:17 que ce soit à Marseille, à Paris,
00:19 où le cortège va se lancer depuis la place de la République
00:22 pour rejoindre Nation.
00:23 Nous serons également à Rennes ou encore à Bordeaux.
00:27 On commence par le journal Ordre et Bertheau. Bonjour.
00:30 -Bonjour, Clélie.
00:31 10e journée de mobilisation.
00:33 On débute à Rennes, où la préfecture annonce
00:36 environ 13 600 manifestants ce midi.
00:39 Les syndicats, eux, en comptent 25 000.
00:41 Sur place, la situation.
00:43 Ce temps des premiers affrontements
00:45 entre manifestants et forces de l'ordre
00:47 ont eu lieu. Des échanges de projectiles
00:50 de gaz lacrymogènes, des canons à eau ont été lancés.
00:53 Vous allez le voir sur ce tweet de la préfecture.
00:57 Quatre personnes ont été interpellées
00:59 pour port de projectiles
01:01 destinés à blesser les forces de l'ordre.
01:04 Trouver une voie pour apaiser les tensions,
01:07 c'est le souhait de Laurent Berger,
01:09 numéro un de la CFDT.
01:10 Il manifeste actuellement dans le cortège parisien.
01:13 Il appelle à une médiation pour trouver une voie de sortie
01:17 à la crise sociale.
01:18 Le gouvernement a rejeté cette demande de médiation.
01:21 Le secrétaire général de la CFDT.
01:25 -La proposition qui a été faite au nom de l'intersyndicale,
01:28 c'est une proposition de se parler,
01:31 en mettant de côté les 64 ans et cette réforme pour l'instant,
01:35 d'ouvrir des discussions sur le travail et les retraites
01:38 et de faire en sorte qu'on trouve une voie de passage
01:41 pour apaiser les tensions.
01:43 C'est une proposition positive, d'apaisement.
01:46 Et à peine 2 ou 3 heures après,
01:48 la réponse est une fin de non-recevoir.
01:51 Ca va commencer à suffire,
01:52 les fins de non-recevoir à la discussion.
01:55 Il va falloir s'interroger sur qui ne veut pas le dialogue.
01:58 Il ne suffit pas de dire partout qu'on veut le dialogue,
02:01 mais on ne veut pas discuter des retraites.
02:03 Ce n'est pas possible.
02:04 -Philippe Martinez a clairement fait rang
02:07 dans le cortège de la manifestation.
02:09 Il a annoncé ce matin que l'intersyndicale
02:11 allait écrire à Emmanuel Macron
02:13 dans le but de résoudre le conflit social.
02:16 Ecoutez le secrétaire général de la CGT.
02:19 -Je suis dans une manifestation, et ce n'est pas la dernière.
02:23 Je suis tenté sur moi.
02:24 C'est motivant d'être dans une phase de lutte
02:31 que certains qualifient d'historique,
02:33 puisque c'est la 10e journée.
02:35 Ca fait plus de 2 mois, largement,
02:37 que toutes les semaines, il y a des mobilisations.
02:39 Ce matin, j'étais sur un piquet de grève à l'AIA,
02:42 à Clermont. Les salariés sont déterminés.
02:45 Quand on écoute les salariés parler de leur boulot,
02:48 on comprend que 2 ans de plus, c'est pas possible.
02:50 C'est ça, la réalité.
02:52 -Bonjour en région. Nouvelle journée de grève
02:54 et de mobilisation à Marseille.
02:56 Le parcours de la manifestation reste habituel.
02:59 L'arrivée du cortège se fera à la Porte d'Aix.
03:01 180 000 personnes sont en train de manifester,
03:05 selon les syndicats.
03:06 11 000, selon la police.
03:08 Et puis, la grève des éboires se poursuit.
03:11 Il reste 7 300 tonnes de déchets non ramassés à Paris.
03:16 À Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne,
03:18 un barrage filtrant a été mis en place dans ce garage.
03:21 Des amions poubelles partent au compte-gouttes
03:24 depuis ce matin, un mouvement qui devrait durer jusqu'à demain.
03:27 Et puis, plus de 15 % des stations à service
03:31 sont à court d'au moins un carburant.
03:33 La pénurie est encore plus prononcée dans l'Ouest,
03:36 en particulier en Loire-Atlantique,
03:38 où plus de la moitié des stations sont touchées.
03:40 On vous a demandé si la situation devient compliquée.
03:43 Ecoutez vos réponses.
03:45 -Sur tout le chemin à aller, j'ai dû faire un petit détour
03:48 pour trouver des pompes à essence avec du sand plomb.
03:51 C'est de plus en plus difficile.
03:53 Les seules qui ont, ça explose les prix déjà.
03:56 -Avant de venir ici, j'ai fait au moins 3 ou 4.
03:58 -Vous l'entendez parler sur les réseaux sociaux ?
04:01 -À la rentrée du périph', ça y est, il n'y a plus d'essence.
04:05 Il n'y a plus d'essence, il n'y a que de gasoil.
04:07 J'imaginais pas qu'en France, on aura tout ça.
04:10 J'imagine que, voilà, le train soit sur les rails.
04:14 Parce que, franchement, on est en train de...
04:16 de bousiller la perle, la France.
04:21 ...
04:23 -Merci beaucoup, Audrey Bertheau.
04:25 On va partir tout de suite dans les cortèges,
04:28 retrouver notre journaliste à Rennes, où la situation
04:31 s'est tendue quelque peu,
04:33 avec les forces de l'ordre d'un côté, évidemment,
04:35 et les manifestants de l'autre.
04:38 ...
04:40 -Vous le voyez sur ces images, à l'instant,
04:43 avec des forces de l'ordre qui sont, à l'instant,
04:46 en train de répliquer à des tirs de bouteilles, de...
04:51 J'ai pas vu de cocktails molotov, mais des bouteilles, des pierres.
04:55 Depuis tout à l'heure, on se retrouve dans des situations étonnantes.
04:58 La manifestation est terminée depuis bien longtemps,
05:01 et on se retrouve dans cette situation où vous avez un groupe,
05:04 je dirais, je sais pas si c'est vraiment des Black Blocs
05:07 ou plutôt des étudiants masqués ou de jeunes masqués,
05:11 avec des parapluies, bien souvent, comme vous le constatez,
05:14 qui viennent à l'affrontement très régulièrement
05:18 et qui viennent essayer de se confronter aux forces de l'ordre.
05:22 Ce qu'on peut dire, c'est que la manifestation était calme
05:25 jusqu'à la fin. Un défilé a duré une heure environ,
05:28 et avec, on va dire, une centaine de personnes au début du cortège,
05:33 c'était une sorte de pré-cortège de gens masqués
05:35 qui ont commencé à prendre des poubelles
05:38 et à vouloir les incendier,
05:39 et c'est comme ça que les heures ont commencé.
05:42 Depuis tout à l'heure, la manifestation est bien terminée,
05:46 mais il y a encore des cortèges sauvages
05:48 qui déambulent dans les rues
05:50 avec cette espèce de jeu de chat et la souris
05:53 avec les forces de l'ordre depuis tout à l'heure.
05:56 -Merci. On vous retrouvera pour faire le point sur la situation.
06:00 Sandra Buisson, du service police-justice de CNews.
06:02 Vous avez eu accès ? Vous avez eu quelques photos
06:06 d'objets qui ont pu être retrouvés sur des manifestants ?
06:09 -C'était en amont de la manifestation
06:11 pour des individus qui sont contrôlés.
06:13 C'est souvent sur réquisition du procureur
06:16 que ces contrôles sont permis en amont,
06:18 dans les gares, sur les voies d'accès au cortège
06:21 pour détecter des armes par destination.
06:23 Vous allez le voir, effectivement, on a retrouvé des munitions
06:27 qui sont peu ou prou les mêmes que celles qu'on a vues la semaine dernière.
06:31 Le procureur de Rennes avait mis une photo sur Twitter
06:34 d'une fabrication un peu particulière.
06:37 C'est un petit bocal en verre
06:39 où les individus mettent du plâtre et plantent des clous à l'envers,
06:43 c'est-à-dire avec la pointe ressortant.
06:45 C'est ce qu'ils lancent sur les forces de l'ordre.
06:48 Il y a aussi des pieds de biche, des marteaux.
06:51 On l'a vu aussi dans les images que nous avons récupérées,
06:54 de nombreux masques de protection,
06:56 puisque les individus ultra veulent pouvoir rester le maximum
07:00 sur les points de tension qu'ils créent,
07:02 et donc se protéger des lacrymos que lancent les forces de l'ordre
07:06 pour essayer de les disperser.
07:08 Il y a une inquiétude aujourd'hui sur certaines villes de France
07:11 en région, et notamment Rennes.
07:15 Pourquoi cette inquiétude forte aujourd'hui ?
07:18 Comme la semaine dernière, le jeudi,
07:20 il y aura un peu plus d'un millier d'ultras radicaux,
07:23 membres de l'ultra gauche à Paris,
07:25 qui tenteront de faire dégénérer le cortège,
07:28 ce sont des individus qui viennent de l'étranger,
07:31 de Solines, où ils ont été tentés de commettre des violences.
07:34 Mais certains de ces ultras ont aussi choisi
07:38 d'aller sur des manifestations en région.
07:41 Et on le voit, les inquiétudes portaient sur des villes
07:45 où, historiquement, l'ultra gauche est plus spécifiquement implantée,
07:49 Lyon, Rennes, Nantes, Dijon, Bordeaux,
07:52 selon nos informations et une note du renseignement
07:55 que nous avons pu consulter.
07:57 Il y a une crainte d'incidents graves dans une cinquantaine de villes.
08:01 -Merci, Sandra. Vous restez avec nous.
08:03 Je suis avec Mathieu Longlois, Eric de Ritmaten, Yvan Rioufol.
08:07 On est dans les cortèges, que ce soit à Paris ou en région.
08:10 Efraim, vous êtes lycéen et vous êtes à Paris.
08:13 Vous apprêtez à vous élancer dans le cortège.
08:16 Nous sommes également en ligne avec Antoine Dutoy,
08:19 fondateur d'Hapimouv, taxi, vélo, et qui est à Lille.
08:23 Et André, à Marseille, militant, cfDT.
08:27 Bonjour à tous les trois. Soyez les bienvenus.
08:29 Efraim, je commence avec vous.
08:31 Vous êtes lycéen, je le disais. Vous avez 17 ans, je crois.
08:35 -Oui, c'est ça.
08:36 -Vous savez qu'aujourd'hui, on regarde particulièrement la jeunesse.
08:40 Depuis la semaine dernière,
08:41 les jeunes sont de plus en plus nombreux dans les cortèges.
08:44 Vous avez conscience de ce poids pour la durée
08:47 et l'importance de la mobilisation ?
08:49 -C'est ça. Aujourd'hui, dans le mouvement social,
08:52 on constate que dès que la jeunesse est dans la rue,
08:54 ça fait un tournant.
08:56 Aujourd'hui, les réformes ne passeront plus
08:58 si la jeunesse est dans la rue.
09:00 Jeudi, c'était une vraie réussite.
09:02 Aujourd'hui, c'est d'autant plus une vraie réussite.
09:05 Il y a eu 150 lycées bloqués.
09:06 C'était des lycéens, des nouveaux lycéens,
09:09 des lycéennes qui viennent se mobiliser.
09:11 Des milliers de jeunes vont se mobiliser dans la rue.
09:14 Jeudi, c'était 500 000. Pourquoi pas aujourd'hui beaucoup plus ?
09:17 Si les jeunes descendent dans la rue,
09:19 c'est gagner le retrait de la réforme.
09:21 On ne l'aura pas, les prochaines réformes.
09:24 -Vous paraissez sûr de vous ?
09:25 On a entendu, et Audrey Berthold a dit,
09:28 que le gouvernement opposait une fin de non-recevoir
09:31 à l'intersyndical, notamment la CFDT,
09:33 qui avait fait une médiation, une pause avant cela,
09:36 et même une médiation dans cette réforme de la retraite.
09:39 Olivier Véran, porte-parole du gouvernement,
09:41 a dit en sortie du Conseil des ministres
09:43 qu'il n'y aurait pas de médiation.
09:45 Le gouvernement semble quand même assez sûr de lui et de son côté.
09:49 -C'est ce qu'on constate, le contraire.
09:51 Aujourd'hui, à chaque prise de parole du gouvernement,
09:54 ils sont sur la défensive.
09:56 Aujourd'hui, ils n'ont pas les 45 minutes de discours de Macron
09:59 qui avaient eu mardi, pas un mot pour la jeunesse,
10:02 mais le gouvernement a recul et a peur.
10:04 Après la levée de masse qu'il y a eu jeudi,
10:07 il s'était dit ouvert à la discussion,
10:09 même si ce n'était pas pour parler de la retraite,
10:12 c'est déjà une petite victoire.
10:14 Aujourd'hui, le gouvernement recule,
10:16 dès qu'il fait une allocution, c'est pour se défendre,
10:19 alors que nous, nous sommes dans la rue,
10:21 nous sommes devant le lycée, c'est pas seulement pour bloquer,
10:25 c'est pas seulement pour protester,
10:27 c'est aussi parce qu'on a des choses à avancer,
10:30 il y a eu la réforme des lycées, la réforme des lycées pros,
10:33 la réforme de parcours sup' et qu'il va y avoir le SNU,
10:36 qu'on se mobilise aujourd'hui.
10:38 – Efraim, on lit, on dit, on entend que la jeunesse
10:41 est plus prompte à se radicaliser et à basculer dans la violence.
10:44 Est-ce que vous avez autour de vous des lycéens,
10:47 des étudiants qui eux sont prêts à aller à employer la force s'il le faut ?
10:51 Qu'est-ce que vous en pensez ?
10:53 – Ecoutez, quand vous êtes lycéen et que vous êtes mineur
10:56 et que vous arrivez dans un lieu de manifestation
10:59 avec des gaz lacrymo et tout le tralala,
11:01 nous bien sûr on en voit et c'est très difficile pour nous
11:05 de manifester pacifiquement parce qu'à chaque fois
11:08 qu'on va en manifestation on se fait gazer alors qu'on n'a rien fait,
11:10 parce qu'à chaque fois qu'on va en manifestation
11:12 on se fait courser par la brave haine alors qu'on n'a rien fait,
11:15 et c'est très difficile déjà pour nous de mobiliser nous jeunes,
11:18 et je peux vous citer un exemple,
11:19 à cause de la répression policière aujourd'hui,
11:21 on a beau ramener 15 lycéens dans le lycée en manifestation,
11:24 il y en a 13 qui ne reviendront jamais parce qu'ils sont pleins de la police
11:27 et 2 qui reviendront au cagoulé.
11:28 Parce que la répression policière aujourd'hui est trop grande,
11:31 et c'est ça, je vais vous expliquer ce que c'est l'escalade de la violence,
11:35 mais c'est ça aujourd'hui quand vous arrivez face à des CRS
11:37 qui sont surarmés, face à des forces de l'ordre
11:38 qui sont en surnombre et que là vous vous sentez démunis,
11:41 que vous vous faites frapper, que vous vous faites gazer,
11:44 et bien la prochaine fois ça ne vous donne pas envie de venir,
11:46 ou soit ça vous donne envie de venir de manière sécurité,
11:48 et forcément que vous allez prendre peut-être un masque FFP2
11:51 pour vous protéger au moins des gaz lacrymogènes,
11:54 mais moi je n'appelle pas ça se radicaliser,
11:56 j'appelle ça se protéger.
11:57 Alors je vous rappelle que Laurent Lugnese ce matin a précisé
12:00 quand même qu'il a l'usage de la force,
12:02 je vous rappelle aussi que la police et les forces de l'ordre
12:04 ont une violence légitime,
12:07 devait être strictement proportionnelle, il l'a rappelé,
12:10 et je rappelle aussi qu'à la suite de certains témoignages
12:13 ou de certaines images qui ont été diffusées,
12:15 il y a des enquêtes notamment,
12:16 17 enquêtes administratives ou judiciaires qui sont ouvertes.
12:19 Je vais donner la parole à André qui est à Marseille,
12:21 la CFDT, à Marseille, il y avait 180 000 personnes
12:25 qui ont manifesté, 11 000 selon la police,
12:27 c'est toujours ce petit décalage André,
12:28 je crois que la manifestation est terminée,
12:30 mais vous, vous estimez que,
12:31 en cette dixième journée de mobilisation,
12:34 cette manifestation était encore un succès ?
12:38 Oui, tout à fait, on le voit natellement,
12:40 on voit natellement que les gens restent mobilisés,
12:43 malgré les difficultés je dirais financières
12:45 en qui touche beaucoup de salariés,
12:47 parce qu'effectivement pour venir manifester,
12:49 il faut faire le choix de ne pas aller travailler,
12:51 donc de se passer d'une partie de son salaire,
12:54 et puis il y a eu, bon, malgré le blocage
12:59 de certaines dépôts d'essence,
13:01 il y a un manque de carburant
13:03 qui n'a pas permis justement à certains d'entre nous
13:06 de pouvoir venir, mais ça c'est un détail,
13:08 je ne sais pas ce qui a fait que la mobilisation
13:12 elle est toujours là, 180 000,
13:14 bon moi je dirais peut-être 200 000,
13:16 ce qui est toujours utile c'est que les gens restent mobilisés,
13:19 en même si on est à Marseille,
13:20 parfois on a tendance à gogler les chiffres,
13:22 mais la mobilisation était là, les gens étaient présents,
13:26 l'ensemble de la population marseillaise était présente,
13:29 sur Marseille, là vous le voyez, là autour de moi,
13:32 le mouvement social s'est dispersé,
13:34 puisqu'on arrive à terme de la manifestation,
13:37 mais la mobilisation elle est là,
13:39 elle est là et elle restera tant que nécessaire.
13:42 La CFDT, notamment Laurent Berger,
13:43 a proposé ce matin, alors il avait déjà proposé
13:45 une pause dans la réforme, ensuite il a proposé
13:47 une médiation au gouvernement,
13:48 médiation qui a été refusée,
13:50 l'intersyndical qui a, semble-t-il, tendu la main,
13:53 le gouvernement qui oppose une fin de non-recevoir,
13:56 comment répondez-vous ?
13:57 Alors malheureusement, ce n'est pas la première fois
14:00 que le gouvernement réagit de la sorte,
14:03 les organisations syndicales, on devait savoir dès le début,
14:06 que ce soit Laurent Berger ou M. Martinez pour la CGT
14:10 et les enceintes syndicales,
14:12 justement ont toujours tendu la main au gouvernement,
14:15 de façon à pouvoir se retrouver autour de la table
14:17 et surtout continuer à discuter de cette réforme.
14:20 Ce qui est injuste en l'état, ça c'est clair,
14:22 on ne veut pas de cette réforme telle qu'elle est.
14:25 Alors bien sûr, ça peut toujours se négocier,
14:27 mais il faut arrêter que le gouvernement
14:30 en fait de jouer au yo-yo avec les organisations syndicales,
14:33 un jour c'est blanc, un jour c'est noir,
14:35 ce n'est pas possible, voilà.
14:36 Et là, la mobilisation, elle en restera, elle est là,
14:40 on suivra toujours nos organisations syndicales
14:43 et on sera toujours mobilisés.
14:44 Il n'y a pas eu de violence d'après ce que vous avez vu
14:47 à Marseille aujourd'hui ?
14:50 Alors, Marseille, non, peut-être autour,
14:53 mais sur Marseille, non, il n'y a pas eu de violence.
14:57 D'ailleurs, la police et la préfecture
14:59 peuvent vous le confirmer.
15:00 Nous, on fait tout, quand je dis nous,
15:01 c'est l'ensemble des organisations syndicales
15:03 font tout justement pour qu'il n'y ait pas de violence,
15:06 mais généralement à Marseille, ça se passe très bien.
15:08 - Une question, oui, deux questions,
15:11 Mathieu Langlois et Yvan Rioufol,
15:12 je crois pour Ephraim, Yvan Rioufol.
15:14 - Alors pour Ephraim, oui,
15:16 Ephraim a dit "la jeunesse est dans la rue".
15:18 Bon, d'abord, on peut peut-être quand même modérer ceci
15:20 parce que la jeunesse n'est pas tout à fait dans la rue.
15:22 La jeunesse qui est dans la rue...
15:23 - En tout cas, il y a des jeunes dans la rue.
15:24 - On lui fait le procès à celle qui est dans la rue,
15:26 on lui fait le procès d'être manipulée par l'extrême gauche,
15:28 vous voulez savoir ce qu'Ephraim en pensait.
15:30 Et il y a toute une autre partie de la jeunesse,
15:31 et ça, ce sont les chandages qui le disent,
15:33 qui, elles, se retrouvent davantage
15:36 du côté du Rassemblement national.
15:37 Est-ce que vous pensez que cette jeunesse-là
15:38 a sa place également dans les manifestations ?
15:41 - On voit ici, alors, je vais vous donner la parole, Ephraim,
15:44 alors qu'on voit ici des images de tensions qui continuent.
15:46 À Rennes, on était, il y a un instant, en duplex,
15:50 et là, vous voyez, il y a toujours des heurts
15:52 entre certains individus cagoulés, masqués, avec lunettes,
15:56 et donc les forces de l'ordre.
15:59 - Il doit pleuvoir, à Rennes.
16:01 - Mathieu Langlois...
16:03 Donc on le voit peut-être qu'on va retrouver notre journaliste
16:07 qui est sur place pour témoigner de ce qu'il voit
16:10 et de ces affrontements qui continuent, encore une fois,
16:12 alors qu'il nous le disait, le cortège est terminé depuis quelques temps,
16:16 mais il y a toujours ces petits groupes
16:17 qui s'opposent aux forces de l'ordre, qui ont pu répliquer.
16:21 - Oui, c'est exactement ça, en fait.
16:23 On est dans une petite rue, à l'instant,
16:26 où les forces de l'ordre tentent, on va dire, de se défendre
16:33 à coups de gaz lacrymogènes.
16:36 Je suis désolé, j'ai un petit peu de mal à parler,
16:37 parce qu'il y a eu des gros nuages tout à l'heure.
16:41 Mais oui, des affrontements qui sont assez violents,
16:42 quand même, depuis tout à l'heure,
16:44 avec les forces de l'ordre, ici, dans cette petite rue,
16:46 sachant que la manifestation s'est plutôt très bien déroulée.
16:49 Une heure de déambulation dans les rues de Rennes,
16:52 où il n'y avait aucun souci,
16:54 et puis c'est vers la fin de la manifestation
16:55 que les tensions ont commencé à éclater.
16:58 Et depuis tout à l'heure, c'est un espèce déjà de jeu
17:02 de chat et à la souris avec les forces de l'ordre
17:03 dans les petites rues qui sont parallèles au cortège.
17:07 - On vous laisse évidemment reprendre votre souffle
17:10 et récupérer votre voix.
17:12 Soyez prudents, évidemment.
17:14 Donc là, une question d'Yvan Riofoil pour Efraim.
17:16 Efraim, vous vous souvenez de la question
17:17 sur la politisation, finalement, des mouvements de jeunesse ?
17:22 - Je pense que les jeunes n'ont pas besoin
17:24 de leur rappeler ce qu'ils doivent faire,
17:25 n'ont pas besoin de leur rappeler ce qu'ils doivent penser.
17:27 Ils le savent très bien,
17:28 parce que ce sont les premiers concernés,
17:30 ce sont les premiers concernés,
17:32 sur court terme, sur long terme, par la réforme des retraites,
17:34 parce qu'ils vont en cours et savent ce que c'est le 49.3 aujourd'hui,
17:37 parce qu'ils savent ce que c'est une démocratie,
17:39 pas que le gouvernement,
17:40 et ils n'ont pas besoin de ce qu'on leur dise.
17:42 Moi, j'entends beaucoup ce qui paraît,
17:44 les gens violents, on dirait de l'ultra-gauche,
17:46 ceux qui ont brûlé la porte de Bordeaux,
17:48 c'était des gens d'extrême droite.
17:50 Donc je ne sais pas...
17:51 - Alors, Sandra Buisson de Service Pays Justice
17:53 dément ce que vous dites d'un signal de tête.
17:56 - De toute façon, je vais résumer ça.
17:59 On ne peut pas parler de politisation de ces gens-là.
18:01 Ces gens-là sont juste là pour, je ne sais pas quoi faire,
18:05 mais en tout cas, pas pour porter des revendications
18:06 comme nous, nous le faisons.
18:08 Jeudi, il y avait 800 000 personnes à Paris,
18:10 il y en avait peut-être 300 qui foutaient le bazar devant,
18:13 et il y avait 800 000 personnes
18:14 qui étaient là en train de manifester pacifiquement.
18:15 Et ce qu'on retient, c'est qu'il y a eu de la casse,
18:17 et qu'il y a eu des gens qui étaient, certes, radicalisés,
18:20 et qui étaient là pour casser.
18:22 Et on n'en parle pas, en fait,
18:23 des gens qui avaient des vraies revendications,
18:25 des gens qui étaient là pour porter quelque chose.
18:27 Et il y en a vraiment tellement, il y en a vraiment beaucoup,
18:29 ils n'en sont pas assez aujourd'hui.
18:31 Donc c'est ça aussi.
18:32 - Alors, on a quand même fait, je vous le rappelle,
18:34 un bon nombre d'émissions, notamment,
18:37 sur la réforme des retraites,
18:38 sur ce qu'elle impliquait, sur les changements...
18:40 - Je ne vais pas faire votre pub.
18:42 - Bah si, quand même, vous pourriez.
18:43 Une question de Mathieu Langlois.
18:46 - C'est une question pour Eframe.
18:47 Donc, Eframe a 17 ans,
18:49 c'est-à-dire qu'il a tout son avenir devant lui,
18:51 il a bien de la chance.
18:53 Et moi, il y a un petit mot qu'il a dit tout à l'heure,
18:55 c'est qu'il était contre, évidemment, la réforme des retraites,
18:59 et je ne vais pas insister là-dessus,
19:00 mais il a aussi dit qu'il était contre toute forme de réforme.
19:06 Et donc, ma question, c'est, est-ce qu'il conçoit un avenir,
19:09 et encore une fois, il a tout l'avenir devant lui,
19:12 avec une société qui n'évoluera pas,
19:15 et qui restera telle qu'elle est ?
19:17 C'est-à-dire que le but des réformes,
19:19 c'est aussi de faire changer et de modifier la société.
19:22 Je ne reviens pas sur celle-là,
19:23 mais c'est-à-dire que s'il y a 17 ans,
19:25 il est opposé à tout changement,
19:26 je trouve ça un petit peu...
19:30 - Qu'est-ce qu'il propose ? En fait, c'est peut-être ça.
19:31 - Oui, puis même, quand on est tourné sur l'avenir,
19:35 en général, on a envie que le monde bouge et le monde change.
19:37 - Comment le monde peut-il bouger, Efraim, d'après vous ?
19:39 - Je crois que je me suis fait mal comprendre.
19:41 Je dis que c'est opposé à toutes sortes de réformes
19:43 qui allaient venir, en tout cas, de cette période-là
19:46 du mouvement social, parce que, bien sûr que moi,
19:48 si j'ai envie de me projeter dans un avenir,
19:50 ce n'est pas en partant la retraite à 90 ans
19:52 si on continue à repousser l'âge de la retraite.
19:54 Ce n'est pas dans un monde où on bafoue le climat,
19:57 ce n'est pas dans un monde où on bafoue les droits sociaux
20:00 et les droits des travailleurs.
20:02 Et bien sûr qu'aujourd'hui,
20:03 je vous parlais d'évolution sociale,
20:04 il y a un problème aujourd'hui dans notre société,
20:07 c'est qu'on s'appuie sur une Constitution
20:09 qui n'a pas changé depuis 60 ans,
20:10 alors que la société a profondément changé, elle.
20:13 Donc là aussi, il y a des problèmes de fond à résoudre.
20:15 Là, les jeunes, aujourd'hui,
20:16 ils ont envie de travailler dans un monde meilleur,
20:18 ils ont envie de travailler dans un monde plus écologique
20:20 parce qu'ils sont au courant de ce qui se passe aujourd'hui
20:23 et ils ont envie de se réformer,
20:25 ils ont envie de révolutionner le monde du travail,
20:26 de révolutionner la société,
20:28 et bien sûr que ça se passe par la réforme et par le débat.
20:32 - "Révolutionner" c'est le mot qu'il doit...
20:34 - Ce n'est pas des réformes ce qu'il faut,
20:35 c'est une révolution.
20:36 - C'est ça.
20:37 - Je ne me suis pas fait comprendre comme ça.
20:41 - C'est vous qui avez utilisé le mot "révolutionner".
20:44 - C'est un beau mot, "révolutionner".
20:46 - Vous n'êtes pas fier d'être en France
20:47 et heureux de vivre en France,
20:49 parce que c'est quand même le plus beau pays au monde,
20:50 on est le plus protégé
20:51 et on vit dans un confort extraordinaire,
20:53 ce n'est pas votre cas, vous avez l'air pourtant.
20:55 - Alors, ce n'est pas du tout ce que j'ai dit,
20:57 moi, j'adore le pays dans lequel je vis,
21:00 mais j'avais envie qu'il reste comme il est,
21:02 j'avais envie qu'on ne recule pas
21:04 justement sur les droits sociaux qu'on a acquis,
21:07 parce que c'est bien beau de s'appuyer
21:08 sur les pays européens aujourd'hui,
21:09 mais les pays européens, ce n'est pas vraiment
21:10 les meilleurs exemples qu'on puisse prendre.
21:12 Si vraiment on veut s'appuyer...
21:13 - C'est beau.
21:14 - Non, mais vraiment, c'est ça aujourd'hui,
21:17 il faut savoir aussi ce qu'on a,
21:18 il faut savoir le garder, il faut savoir le préserver.
21:20 Si aujourd'hui on est dans un pays
21:22 qui est un des pays qui reverse le plus d'aides,
21:26 qui est un des pays qui aide le plus,
21:27 c'est parce qu'il y a des avancées sociales,
21:28 c'est parce qu'on s'est battus pour les avoir,
21:30 et aujourd'hui, qu'est-ce qu'on est en train de faire ?
21:31 On est en train de les reculer.
21:32 Donc c'est pour ça qu'on se bat aujourd'hui,
21:34 c'est aussi pour garder ces choses-là,
21:35 c'est aussi pour garder les choses
21:36 pour lesquelles on s'est battus avant.
21:38 Et on est vraiment...
21:39 En fait, aujourd'hui, ça me dégoûte
21:41 quand on voit qu'on veut faire comme les autres
21:44 juste parce qu'ils l'ont fait.
21:46 On s'appuie sur des pays comme l'Allemagne,
21:47 sur des pays comme les Etats-Unis,
21:48 mais alors que vraiment,
21:50 ce ne sont pas des exemples sur les droits sociaux,
21:52 ce ne sont pas des exemples
21:53 sur tout le modèle sociétal qu'il y a aujourd'hui.
21:56 -Alors, Edfram, vous restez avec nous,
21:57 alors qu'on a entendu un boum,
21:59 ça venait de la...
22:00 Pareil, des tensions qu'il y a toujours à Rennes,
22:01 vous voyez ici sur les images de notre reporter.
22:04 Toujours ces gaz lacrymogènes qui se sont lancés,
22:07 ces tensions qui se poursuivent à Rennes.
22:09 Nous sommes également en ligne avec Antoine Dutoit,
22:10 qui est fondateur de Happy Move Taxi Vélo à Lille.
22:13 Alors vous, je disais, on donne la parole
22:15 à ceux qui manifestent, ceux qui ne manifestent pas,
22:17 ceux qui sont en grève et ceux qui ne sont pas en grève.
22:19 Expliquez-nous votre journée de travail aujourd'hui.
22:21 ...
22:24 -Bonjour.
22:26 ...
22:28 -Bonjour. Vous m'entendez ?
22:30 Je vous demandais de nous expliquer
22:31 si vous arriviez à travailler aujourd'hui.
22:33 Comment ça se passait pour quelqu'un
22:34 qui a une entreprise de mobilité, de taxi, de vélo ?
22:37 Comment ça se passe aujourd'hui, 10e journée de mobilisation ?
22:40 -C'est à voir.
22:41 -Ecoutez, pour nous, c'est un peu compliqué.
22:44 On a des chauffeurs qui n'arrivent pas à accéder
22:46 jusqu'au lieu de travail, jusqu'au dépôt.
22:49 Et on a des difficultés pour assurer notre service
22:52 de façon convenable.
22:54 Et notamment, on transporte beaucoup de personnes âgées
22:57 pour aller vers les rendez-vous médicaux.
23:00 Et puis, tout le monde est en retard,
23:02 et tout le monde s'énerve, tout le monde s'affole.
23:04 Donc c'est un petit peu compliqué.
23:06 Ça nous facilite vraiment pas la vie.
23:08 -Et vous avez une baisse du chiffre d'affaires,
23:10 vous le constatez, depuis le début de la mobilisation,
23:12 on va dire depuis le mois de janvier, le début de l'année ?
23:15 -Oui, globalement, la veille,
23:18 la veille des manifestations et le jour des manifestations,
23:22 c'est une baisse d'environ 30 % de fréquentation.
23:25 Malgré tout, les rendez-vous médicaux,
23:27 donc, comme je vous disais, des personnes qu'on transporte,
23:29 sont pas annulés.
23:31 Mais c'est globalement une baisse quand même d'activité.
23:34 -Et est-ce que vous comprenez, malgré tout,
23:37 cette mobilisation, ces manifestations
23:39 qui s'enchaînent pour la... Là, c'est la 10e journée
23:41 de mobilisation. Est-ce que vous la comprenez ?
23:44 -Oui, bien sûr. En fait, ici, tous les chauffeurs
23:48 et tout le personnel, on est tous plutôt...
23:51 plutôt contre la réforme, d'ailleurs.
23:55 En fait, ce qui nous convient pas,
23:57 c'est plutôt le mode de financement qui est choisi,
24:00 c'est-à-dire de faire...
24:02 de faire contribuer toujours un peu les mêmes personnes,
24:06 au lieu de trouver d'autres solutions de financement, finalement.
24:10 -D'accord. Oui, je vois.
24:12 Peut-être une question d'Eric de Ritmaten ?
24:15 -Oui, effectivement. Moi, je vois que l'hôtellerie souffre
24:18 énormément. J'ai eu tout à l'heure Thierry Marx,
24:21 qui est le président de l'Union des métiers de l'industrie
24:23 de l'hôtellerie. Il me parle de 40 % de chute de fréquentation
24:26 pour les hôtels et une image pour le tourisme qui est dramatique.
24:29 Vous ressentez ça aussi autour de vous ?
24:32 -Alors, nous, on a une activité touristique,
24:36 mais qui est assez restreinte et qui est liée quand même
24:39 à l'activité de l'hôtellerie. Donc oui, encore une fois,
24:42 tout est un peu imbriqué et l'activité de l'hôtellerie
24:45 qui baisse, c'est aussi pour nous,
24:47 du monde en moins dans la ville, donc des activités en moins.
24:51 -Forcément. On va retrouver...
24:53 Vous restez avec nous, évidemment, Antoine,
24:55 alors qu'on voit toujours à côté de vous des images
24:58 des tensions et des forces de l'ordre qui se préparent.
25:02 Nous sommes à Rennes, en Ile-et-Vilaine.
25:05 On a pu voir des individus jeter...
25:07 des objets sur les forces de l'ordre.
25:12 On les voit encore là. Voilà.
25:14 -Vous voyez... -Sandra Buisson, expliquez-nous.
25:17 -C'est intéressant, c'est de regarder cet homme-là,
25:19 qu'on voit tout de vert vêtu avec des gants rouges,
25:22 la cagoule, les lunettes, donc les lunettes
25:25 pour le gaz lacrymogène, mais aussi pour rester anonyme
25:28 et non identifiable par les enquêtes.
25:30 Les gants pour éviter qu'il laisse des empreintes
25:33 sur les objets qu'il lance et qu'il puisse être retrouvé
25:36 là aussi à posteriori par les enquêtes judiciaires.
25:39 Vous voyez la façon dont ils sont grimés,
25:41 typique des individus d'ultra-gauche
25:44 qui tentent et qui commettent là les dégradations à Rennes.
25:48 On l'a vu un peu plus tôt dans l'après-midi.
25:50 Ils avaient cassé la vitrine d'une société d'assurance.
25:54 Ces individus qui sont venus dans cette manifestation
25:58 comme ils seraient venus dans une manifestation
26:01 de médecins, de pompiers, de ce que vous voulez,
26:03 peu importe l'objectif, en général,
26:06 ils viennent quand il y a suffisamment de manifestants
26:09 pour pouvoir se fondre dans le cortège.
26:13 Là, ce que disait notre reporter sur place,
26:15 c'est que la manifestation s'est très bien passée
26:18 et qu'ils ont commencé à passer à l'acte.
26:20 -La manifestation est terminée. -Il ne reste que les violents.
26:23 On a vu déjà depuis 2h les effectifs de police,
26:28 les CRS qu'on voyait il y a quelques secondes encore,
26:31 qui essaient à chaque fois qu'ils commettent des dégradations
26:34 de mettre fin à ces violences.
26:36 Ils avaient détruit une barricade en flamme
26:38 avec l'enjeu lanceur d'eau.
26:41 On a vu aussi un peu plus tôt des photos que nous avons récupérées,
26:44 des saisies qui sont faites en amont
26:47 par les contrôles de police,
26:49 dans les gares, sur les voies d'accès au cortège de manifestation.
26:52 Et des objets ont été saisis
26:56 qui étaient clairement destinés pour s'en prendre aux forces de l'ordre.
27:00 On se rappelle ce bocal en verre
27:02 dans lequel les assaillants mettent du plâtre et des clous à l'envers,
27:05 le pic ressortant pour les lancer sur les forces de l'ordre.
27:09 Ces contrôles en amont ont lieu aussi à chaque fois à Paris.
27:13 On vient d'avoir le chiffre 6 400 contrôles
27:15 effectués en amont de la manifestation parisienne
27:17 et 11 interpellations.
27:19 La préfecture a tweeté
27:21 certains des éléments saisis sur les individus.
27:24 On a vu un couteau,
27:26 des engins incendiaires, un masque à gaz...
27:31 Je montre que cette jeunesse que vous dites être dans la rue,
27:34 une partie d'entre elles est celle précisément
27:36 qui alimente ces violences et une haine contre la police.
27:40 Est-ce que vous êtes solidaires ou vous vous désolidarisez
27:43 de cette jeunesse qui représente malgré tout
27:46 cette jeunesse qui est dans la rue ?
27:49 -E. Macron, n'est plus avec nous.
27:51 Je suis désolée.
27:53 Je suis désolée.
27:54 On va retourner voir les images de Rennes,
27:58 en Ile-et-Vilaine,
27:59 là où il y a de plus en plus de tensions.
28:02 Les forces de l'ordre empêchent quelqu'un de passer.
28:05 Il y a eu des tensions et on a pu voir des dégradations
28:08 commises sur des banques.
28:10 Ca, c'était à Lyon.
28:11 A Paris, le cortège s'était lancé.
28:14 Le cortège qui s'était lancé depuis la place de la République
28:18 doit rejoindre la place de la Nation
28:20 en passant par le boulevard Voltaire.
28:22 Vous voyez ici des images en direct du cortège parisien.
28:26 Vous me disiez quoi ?
28:27 -Ca a l'air calme. -Pour l'instant, ça a l'air calme.
28:30 -Il est 15h. -Jeudi dernier,
28:32 la violence avait commencé dès le départ.
28:34 Vous aviez, je m'étais rendu sur place,
28:36 à peu près 1 000 à 2 000 casseurs qui ouvraient le mouvement.
28:39 C'est là que les violences urbaines avaient commencé.
28:42 -Ils sont présents. -Ils sont présents.
28:44 -Ils sont pas en tête. -Ils sont dans un cortège de têtes.
28:48 Donc devant le cortège,
28:49 la tête de colère, plusieurs centaines de personnes
28:53 qui, il y a quelques minutes,
28:55 bloquaient la progression des manifestants.
28:57 Ils n'étaient pas encore passés aux dégradations.
29:00 -Il est 15h. On va faire un point sur l'actualité.
29:03 -J'en profite pour remercier tous les Français
29:05 qui ont pu témoigner durant cette heure qui vient de s'écouler.
29:09 Et évidemment, à la une, la dixième journée
29:11 de mobilisation, manifestations et grèves
29:14 contre la réforme des retraites.
29:16 À Rennes, Audrey, la préfecture annonce environ 13 600 manifestants.
29:19 C'était à midi. -Oui, les syndicats, eux,
29:22 en comptent 25 000.
29:24 Sur place, la situation, ce temps.
29:26 On va retrouver notre envoyé spécial,
29:28 donc à Rennes, en Ile-et-Vilaine.
29:30 Vous avez constaté des premières tensions ?
29:33 -Oui, alors, les tensions, elles ont eu lieu, on va dire,
29:36 jusqu'à peu près 25 minutes,
29:38 et puis là, on est dans un moment d'accalmie
29:41 où, j'ai envie de dire, chacun reprend sa respiration.
29:44 Les forces de l'ordre ont encadré la place sur laquelle je suis,
29:47 c'est qu'il y a la Martine, en plein centre-ville de Rennes.
29:50 Et depuis, je dirais, 25 minutes, c'est plutôt l'accalmie.
29:54 On n'a pas réussi à localiser les fauteurs de troubles
29:57 depuis un petit moment,
29:59 donc je ne sais pas s'ils ont réellement disparu
30:02 ou s'ils sont allés dans les rues adjacentes.
30:04 En ce moment, je ne peux pas vous le dire.
30:06 -Merci beaucoup.
30:09 Et puis regardez ce tweet du préfet de Bretagne et d'Ile-et-Vilaine.
30:13 "Quatre personnes ont été interpellées
30:16 "pour port de projectiles
30:18 "destinées à blesser les forces de l'ordre."
30:21 Le préfet qui condamne la préméditation
30:23 des violences mises au jour.
30:26 -Toujours à Rennes,
30:27 Sandra, la préfecture a annoncé que des boulons,
30:30 des crâtres aussi, avec des clous inversés,
30:32 des outils ont été saisis avant la manifestation.
30:35 -Oui, comme avant chaque manifestation,
30:37 des contrôles sont menés en amont
30:39 pour saisir tout ce qui servirait d'armes,
30:42 d'armes par destination qui pourraient être utilisées
30:45 pour blesser et agresser les forces de l'ordre.
30:47 Comme pour les précédentes manifestations
30:50 de jeudi dernier à Paris et en région,
30:52 les services de renseignement avaient des craintes
30:55 de violents débordements.
30:56 Plus de 1 000 éléments radicaux étaient attendus à Paris,
31:00 d'autres présents à Saint-Sauline.
31:02 On l'a vu, il y a plusieurs centaines
31:04 de ces radicaux qui sont dans le précortège
31:06 de la manifestation parisienne
31:08 et qui n'ont pas encore tenté de faire dégénérer le cortège.
31:12 Crainte d'incidents graves,
31:14 des renseignements dans une cinquantaine de villes,
31:17 selon cette note, notamment dans les bastions d'ultra-gauche,
31:20 Lyon, Rennes, Nantes, Dijon, Bordeaux.
31:23 Vous le disiez, à Rennes, ça a commencé,
31:25 à Lyon également.
31:26 La crainte au total sur cette journée,
31:29 c'est bien évidemment les violences de l'ultra-gauche,
31:32 mais aussi que ces ultras arrivent à emmener avec eux
31:35 une partie de la jeunesse qui est descendue dans la rue
31:38 et qui a commencé à se mêler à ce mouvement anti-retraite
31:41 jeudi dernier.
31:43 L'autre crainte, c'est que des manifestants syndiqués
31:46 commencent eux aussi à se radicaliser
31:48 et à être entraînés dans la violence.
31:50 -Le gouvernement est au rempart à la violence illégitime,
31:54 c'est ce qu'a affirmé Olivier Véran à l'issue du Conseil.
31:57 La parole du gouvernement a réagi aux violences
32:00 qui ont eu lieu lors des derniers rassemblements
32:03 contre la réforme des retraites,
32:05 mais encore celle à Sainte-Sauline.
32:07 -La journée de manifestation à Sainte-Sauline l'a montré,
32:10 les violents n'ont pas besoin de la réforme des retraites
32:13 pour être violents.
32:15 Le projet à l'oeuvre, c'est celui de la SAP
32:17 de nos institutions, de la fragilisation de la République.
32:20 Nous sommes et nous resterons le rempart
32:23 à la violence illégitime et dangereuse.
32:26 -Trouver une voie pour apaiser les tensions,
32:28 c'est le souhait de Laurent Berger, numéro un de la CFDT.
32:32 Il manifeste actuellement dans le cortège parisien.
32:35 Laurent Berger, qui appelle à une médiation
32:37 pour trouver une voie de sortie à la crise sociale.
32:40 Le gouvernement, de son côté, a rejeté cette demande de médiation.
32:44 Ecoutez le secrétaire général de la CFDT.
32:46 -La proposition qui a été faite au nom de l'intersyndicale,
32:50 c'est une proposition de se parler,
32:52 en mettant de côté les 64 ans et cette réforme pour l'instant,
32:57 d'ouvrir des discussions sur le travail et les retraites
33:00 et de faire en sorte qu'on trouve une voie de passage
33:03 pour apaiser les tensions.
33:05 C'est une proposition positive, d'apaisement.
33:08 Et à peine 2 ou 3 heures après, la réponse est une fin de non-recevoir.
33:12 Ca va commencer à suffire,
33:14 les fins de non-recevoir à la discussion, au dialogue.
33:17 Il va falloir s'interroger sur qui ne veut pas le dialogue.
33:21 On a le droit de dire partout qu'on veut le dialogue,
33:23 mais on ne veut pas discuter des retraites.
33:26 -Du côté de la CGT, c'est motivant d'être dans une phase
33:29 de lutte qualifiée d'historique.
33:31 C'est ce qu'a dit Philippe Martinez.
33:34 -Je suis dans une manifestation, et ce n'est pas la dernière.
33:37 Vous pouvez me compter sur moi.
33:39 C'est motivant d'être dans une phase de lutte
33:45 que certains qualifient d'historique.
33:47 C'est la 10e journée.
33:49 Ca fait plus de 2 mois que toutes les semaines,
33:52 il y a des mobilisations.
33:54 Ce matin, j'étais sur un piquet de grève à l'AIA, à Clermont.
33:58 Les salariés sont déterminés.
33:59 Quand on écoute parler de leur boulot,
34:02 on comprend que 2 ans de plus, ce n'est pas possible.
34:05 -Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT,
34:08 a clairement fait rang dans le cortège de la manifestation.
34:11 Il a annoncé que l'intersyndicale allait écrire à Emmanuel Macron
34:15 pour résoudre ce conflit social.
34:17 -On part maintenant à Paris,
34:19 dans le cortège qui s'était lancé
34:21 depuis la place de la République à 14h.
34:23 Les manifestants sont attendus en fin de journée
34:26 place de la Nation.
34:27 On va retrouver l'un de nos journalistes sur place.
34:31 Comment est la situation actuellement ?
34:33 La tête du cortège est très encadrée.
34:35 ...
34:44 -Visiblement, un petit problème de liaison également.
34:49 Parmi les autres conséquences de cette journée de mobilisation,
34:53 l'accès à la Tour Eiffel, fermé en raison de la grève.
34:56 -L'appel à la grève des 2 syndicats
34:58 des employés de la société d'exploitation
35:00 font qu'aujourd'hui, il n'y a pas assez d'effectifs
35:03 pour ouvrir la Tour Eiffel,
35:05 mais le parvis reste accessible.
35:07 Cet accès, protégé par un mur de verre,
35:10 est assuré par un prestataire de sécurité
35:12 dont le personnel est présent.
35:15 -C'est l'heure de la chronique éco
35:17 avec Eric de Ritmaten, qui est avec nous en plateau.
35:20 -J'attendais le billboard, mais il n'y a pas de billboard.
35:27 Il n'y a pas de générique.
35:29 Les manifestations ont un impact global sur l'économie.
35:32 -Effectivement.
35:33 Le cri d'alarme lancé par l'Union des métiers
35:36 de l'industrie de l'hôtellerie,
35:38 les chiffres sont assez éloquents.
35:40 On est à 20 % dit Thierry Marx,
35:42 président de cette union professionnelle.
35:44 Ca devient inquiétant à tel point qu'il demande l'aide de l'Etat,
35:48 notamment le chômage partiel.
35:50 Vous savez que l'hôtellerie, la restauration,
35:53 emploie 1 million de personnes en France
35:55 et beaucoup de saisonniers, 300 000.
35:58 Avec la multiplication des grèves, des manifestations
36:01 et l'entassement des poubelles,
36:03 il y a une vraie désaffection.
36:05 Ca pose un problème.
36:06 La profession se dit maintenant prise au piège
36:09 par le communiqué de Thierry Marx.
36:11 Nous sommes dans une situation de tension
36:14 pour nos entreprises.
36:15 La situation se dégrade.
36:17 Il faut en sortir au plus vite.
36:19 C'est aussi vrai pour le commerce.
36:21 Alliance du commerce a précisé
36:23 que les chutes de ventes s'accélèrent.
36:26 On l'a vu, les commerces sont fermés les jours de grève.
36:29 L'envie de sortir de chez soi pour faire des courses
36:32 disparaît peu à peu.
36:34 Dans des villes comme Rennes,
36:36 il y avait une chute des ventes de 60 %,
36:38 et de 90 % à Paris.
36:39 Plus les grèves dureront, plus le mal sera fait.
36:43 Il y a une vraie inquiétude pour la profession.
36:46 -Merci beaucoup, Eric.
36:50 Audrey, la mobilisation.
36:52 On a quelques chiffres pour les villes, notamment en région.
36:55 -A Bordeaux, environ 80 000 personnes
36:58 manifestent dans les rues de Bordeaux,
37:00 selon l'intersyndical.
37:02 Le dernier mouvement, le 23 mars, avait rassemblé
37:05 plus de 110 000 personnes.
37:07 Sur place, quelle est la situation ?
37:10 On va retrouver notre envoyé spécial.
37:12 -Sur place, la situation est un peu différente
37:15 par rapport aux deux derniers rassemblements
37:18 ici à Bordeaux.
37:19 80 000 personnes s'excanoncent
37:21 pendant les syndicats.
37:22 C'est une situation différente,
37:24 dans le sens où il y a beaucoup de jeunes.
37:27 Vous voyez sur les images en direct de Jérôme Rampneau,
37:30 les lycéens qui passent en face de nous.
37:33 On a vu aussi toutes les fédérations
37:36 et les syndicats d'étudiants défilés à Bordeaux.
37:39 Il y a beaucoup de jeunes.
37:40 La manifestation, pour l'instant, arrive sur les quais de Bordeaux.
37:45 C'est son point final, la place de la Bourse.
37:47 Normalement, pour l'instant, tout est absolument calme.
37:51 Aucun débordement, aucune casse,
37:53 pendant le passage du cortège à l'intérieur de Centreville.
37:57 Pour l'instant, la manifestation se déroule dans le calme.
38:00 -Merci beaucoup.
38:04 On reste en région à Lyon,
38:06 où la manifestation s'était lancée de la manufacture des tabacs
38:10 et se dirige vers la place Belko.
38:12 Il y a des premiers débordements à Lyon.
38:15 On va poser la question à notre envoyée spéciale sur place.
38:19 -Oui, il y a des premiers débordements depuis 1h30.
38:25 Ce sont des commerces qui sont pris pour cible,
38:28 notamment aussi les établissements bancaires.
38:31 Il y a plusieurs personnes, des jeunes surtout,
38:34 qui sont en précortège
38:36 et qui ont décidé de s'attaquer à certains symboles pour eux,
38:41 qu'ils dénoncent.
38:43 Sur toutes les attaques,
38:44 il n'y a pas eu énormément de répliques des forces de l'ordre
38:48 qui préfèrent essayer de les disperser
38:50 pour éviter tout débordement plus violent.
38:54 Là, on est encore dans un face-à-face,
38:56 dans un statu quo.
38:58 Il y a des manifestants qui ont tiré des mortiers d'artifice
39:01 sur les manifestants.
39:03 Ce qui était assez étrange, c'est qu'il y a ces jeunes
39:07 qui sont là pour casser du commerce,
39:09 mais il y a aussi beaucoup de manifestants.
39:12 On entendait une personne âgée qui était là
39:14 et qui ne comprenait pas pourquoi il faisait cela.
39:17 Il y a cette population mélangée.
39:19 C'est compliqué, puisque les gaz de tir lacrymogène
39:22 ne peuvent pas toucher non plus tout le monde.
39:25 C'est un peu la situation qui est un peu compliquée,
39:28 puisque parmi ces manifestants,
39:30 il y a plein de manifestants qui sont là
39:33 pour dénoncer ce projet de réforme des retraites
39:36 et qui ne sont pas là non plus pour casser des commerces.
39:39 -On reviendra vers vous, évidemment,
39:42 dès que la situation se tendra avec de nouvelles images.
39:45 Yvan Rioufol, Mathieu Langlois, une réaction.
39:48 C'est ce que nous disaient les Français
39:50 à qui on a donné la parole,
39:52 qu'ils veulent manifester de manière légitime
39:55 la réforme des retraites.
39:56 Ils ont l'impression que le message qu'ils veulent faire passer
40:00 sur cette réforme, qui, selon eux, n'est pas la bonne,
40:04 ne passe plus parce qu'on parle de violences,
40:07 de ces casseurs, des black blocs.
40:09 -Ca a été dit par plusieurs personnes
40:11 qui se sont exprimées tout à l'heure.
40:14 Quand je vois les images de ce qui se passe en région,
40:17 on sent qu'il y a de la tension.
40:19 -Désolée, on va aller à l'Assemblée nationale.
40:22 Écoutez la réponse de Gérald Darmanin.
40:24 -Merci, monsieur le député.
40:26 Monsieur le député, je vais répondre à votre question.
40:30 Je regrette qu'en propos liminaire,
40:32 vous n'ayez pas eu un mot pour les policiers et les gendarmes blessés
40:36 ces derniers jours.
40:38 Je constate qu'avant les événements de Saint-Sauline,
40:41 vos prises de parole publiques ont été assez défavorables
40:45 contre la police sur les plateaux de télévision.
40:48 Je serai prêt à vous donner quelques extraits.
40:51 Il y a chez les policiers et chez les gendarmes
40:54 des femmes et des hommes de toute opinion politique qui nous protègent.
40:59 N'ayez pas le soutien à la police, s'il vous plaît, sélectif.
41:03 Vous avez raison, monsieur le député.
41:05 Il y a des militants extrémistes dans notre pays.
41:08 Il y en a beaucoup de l'ultra-gauche,
41:11 de l'ultra-droite.
41:12 Nous aimerions que vous les condamniez de la même manière.
41:16 Il y a des personnes qui sont fichées S dans notre pays.
41:20 Je vous rappelle qu'un fichier de renseignement
41:23 n'est pas une incrimination pénale.
41:25 Je constate que le gouvernement, lorsqu'il y avait un autre ministre
41:29 d'Intérieur que vous avez combattu, alors qu'il avait été courageux
41:34 contre cette question, a été censuré à l'époque
41:37 par le Conseil constitutionnel.
41:39 Vous n'avez pas voté le texte qu'il vous avait proposé.
41:43 - Laëtitia Saint-Paul: Je vous remercie.
41:46 - Gérald Darmanin, à l'Assemblée nationale,
41:49 qui répondait aux questions sur ces violences que l'on a pu voir.
41:53 Il y a eu des échaufferies, des tensions,
41:56 que ce soit à Rennes ou à Lyon, où on était en duplex
42:00 il y a quelques instants.
42:01 Gérald Darmanin a défendu les forces de police
42:04 et les enquêtes qui étaient en cours.
42:07 Une réaction, Mathieu Langlois ?
42:09 Je suis navrée, je vous laisse terminer.
42:12 - Ce que je disais, c'est qu'on sent qu'il y a de la tension,
42:16 mais il faut se réjouir que dans l'immense majorité
42:19 des images qu'on a et de ce qu'on voit,
42:22 il y a de l'intelligence des deux côtés.
42:25 Il y a quand même une maîtrise
42:27 qui essaie de rejeter la violence de la part des manifestants
42:32 et évidemment du côté des forces de l'ordre.
42:36 Pour moi, ça ne fait pas l'ombre d'un doute.
42:40 - Yvan Réopold ?
42:41 - L'opinion rejette la violence, naturellement,
42:44 parce qu'elle n'est pas soutenable, bien entendu,
42:48 mais en même temps, l'opinion reste majoritairement solidaire
42:52 avec le mouvement en dépit de la violence.
42:54 L'opinion arrive à dissocier ceux qui sont les casseurs
42:58 de ceux qui manifestent.
42:59 Ils font la différence entre les deux.
43:02 Le pari du gouvernement et d'Emmanuel Macron
43:05 d'un pourrissement, avec une opinion
43:07 qui, par force d'exaspération, quitterait ce mouvement
43:11 et son soutien, est un faux pari.
43:13 Il me semble que Macron a déjà perdu,
43:15 il est rentré dans un rapport de force défavorable.
43:18 S'il pense qu'il peut renouveler ce qui s'était passé en mai 68
43:22 ou en mai 68, après les casses de la rue,
43:26 De Gaulle avait fait faire manifester
43:29 un million de personnes dans les rues fin mai,
43:32 puis, après avoir dissous, l'Assemblée avait suscité
43:36 un tsunami du MRP à l'époque,
43:40 ce scénario-là, s'il l'espère, n'aura pas lieu.
43:43 S'il dissoluait, le parti de la République en marche
43:47 s'effondrerait.
43:48 Il a perdu, mais il ne veut pas encore admettre
43:52 qu'il a à reculer et à rendre les armes.
43:55 -M. Langelois ?
43:56 -C'était juste une question par rapport à ce qu'a dit Eric
44:00 tout à l'heure.
44:01 Je me projette déjà sur deux événements majeurs,
44:05 qui sont la Coupe du monde de rugby et les JO,
44:09 certes, dans un peu plus d'un an,
44:11 mais si je me mets à la place de touristes étrangers
44:16 qui projettent éventuellement de venir en France,
44:19 en particulier pendant la Coupe du monde,
44:21 c'est actuellement qu'on réserve ses billets,
44:24 qu'on fait des choix en fonction de son budget,
44:27 en disant "je veux venir en France pour cet événement",
44:30 et que j'ai peur qu'au contraire,
44:34 on paye très cher dans le futur,
44:37 toutes les images qu'on voit actuellement
44:40 et tout ce qu'on montre de la France,
44:43 qui n'est pas... La France, c'est pas ça,
44:46 c'est pas que ça, en tout cas,
44:47 mais j'ai peur que vis-à-vis de l'étranger,
44:50 ça se paye sur des événements majeurs,
44:53 que sont la Coupe du monde.
44:54 -A venir dans un an ? -Et peut-être pour les JO.
44:57 Les JO, on a encore du temps,
44:59 mais il va falloir se prendre en main vite fait.
45:02 -Alors, on est tout droit.
45:03 On va écouter votre réponse, Eric Desnidane,
45:07 après Gérald Darmanin, interrogé par Eric Ciotti.
45:09 -Je veux aussi penser aux sapeurs-pompiers
45:12 qui ont été pris à partie, encore ce matin,
45:15 dans l'ouest de la France.
45:17 Applaudissements
45:19 ...
45:22 Je veux souligner, monsieur le député Ciotti,
45:25 que les préfets de la République, les policiers et les gendarmes
45:29 et les organisations syndicales ont su organiser
45:32 huit grandes journées de manifestation
45:35 contre la réforme des retraites,
45:37 sans qu'il n'y ait aucun incident majeur dans notre pays,
45:41 avec des millions de personnes partout sur le territoire national.
45:45 Et je veux des millions cumulés, madame la présidente Le Pen.
45:49 Ce qui est important de souligner,
45:51 c'est que lorsque l'extrême-gauche et l'ultra-gauche
45:55 s'est mêlée, depuis le 16 mars dernier,
45:57 aux manifestations sauvages, non déclarées,
46:00 s'attaquant aux carrés syndicaux,
46:03 aux policiers et aux gendarmes,
46:05 à des préfectures, à des commissariats,
46:08 à des hôpitaux, à des tribunaux,
46:10 à des permanences politiques et parlementaires,
46:13 menaçant les élus de la République,
46:15 le chaos cherche à s'installer.
46:17 Ce que je regrette, comme vous,
46:19 c'est qu'il n'y ait pas eu l'unanimité dans la classe politique
46:23 pour dénoncer ces groupes faccieux qui veulent mettre à bas la République.
46:27 L'ultra-gauche ne veut pas attaquer la réforme des retraites,
46:31 l'ultra-gauche ne veut pas attaquer le gouvernement,
46:35 elle veut attaquer les policiers.
46:37 Ça fait 8 groupuscules aux associations d'extrême-gauche
46:40 que je propose à la dissolution, toutes validées par le Conseil d'Etat.
46:45 J'espère avec l'unanimité de la représentation nationale.
46:48 -Je vous remercie.
46:50 -Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
46:53 qui répondait à une question du député les Républicains,
46:57 Eric Ciotti, toujours à propos de ces violences
47:00 contre la réforme des retraites.
47:02 -Gérald Darmanin a raison, bien entendu,
47:05 1000 fois raison de désigner l'extrême-gauche
47:08 comme les fauteurs de troubles.
47:10 Il y a eu beaucoup de temps perdu.
47:12 Je me souviens qu'encore récemment,
47:14 de la part du gouvernement et du discours officiel,
47:17 l'extrême-droite était désignée comme l'ennemi de la République.
47:21 Encore très récemment, lors de son dernière intervention,
47:25 le président de la République a mis en garde
47:28 de possibles événements similaires
47:30 à ceux de la prise d'assaut du Capitole par des trumpistes
47:33 ou à ceux de la prise d'assaut du gouvernement brésilien
47:37 à Brasilia.
47:38 En désignant à nouveau, à travers les trumpistes
47:41 ou Bolsonaro, l'extrême-droite.
47:43 On voit qu'il y a un travers intellectuel
47:45 qui a forcé le gouvernement et les discours qui l'accompagnent,
47:49 et même le discours médiatique,
47:51 à occulter la violence de l'extrême-gauche,
47:54 qui se révèle maintenant.
47:56 Est-ce qu'il va y avoir une prise de conscience
47:58 de ce que sont les nouveaux cagoulards ?
48:01 On peut les appeler ça.
48:02 Ils sont tous en cagoule noire pour se dissimuler.
48:05 Tous ces nouveaux fachos qui se réclament de l'antifascisme,
48:09 il va falloir faire un sérieux travail
48:11 de réappropriation de la réalité
48:13 afin de sortir de ce manichéisme
48:15 qui voudrait que seule l'extrême-droite,
48:18 qui n'est plus représentée par le RN,
48:20 ce n'est pas vrai.
48:22 Il y a 42 % de Français qui votent pour ce RN,
48:25 qui ne sont pas des fascistes,
48:27 ou alors il faut quitter ce pays.
48:29 Je voudrais qu'on sorte de ce mensonge intellectuel
48:32 qui nous a fait perdre beaucoup de temps
48:35 et qui a donné une place considérable
48:37 à l'extrême-gauche qui veut abattre la Ve République.
48:40 -Gérald Darmanin a répondu sur ce point.
48:43 -Il a très bien répondu.
48:45 -Eric de Rigmatin, je rebondis sur la question
48:47 que Mathieu Langlois vous a posée.
48:50 On est à un an d'une Coupe du monde,
48:52 on est à 6 mois de la Coupe du monde de rugby,
48:55 on a un an et demi des Jeux olympiques.
48:57 Peut-on dissuader certains étrangers
48:59 de venir en France quand ils voient des manifestations ?
49:02 On a beaucoup parlé des amoncellements de poubelles,
49:06 notamment à Paris.
49:07 -C'est sûr que ça joue et ça jouera si ça dure.
49:10 Il faudrait que vite cette bombe soit désamorcée.
49:12 C'est pour ça que les appels sont lancés
49:15 pour qu'Emmanuel Macron prenne sa décision.
49:18 Le Conseil constitutionnel, ça prendra du temps.
49:21 -Je vous coupe, Eric de Rigmatin.
49:23 C'est difficile, mais vous y arriverez.
49:25 -J'ai demandé deux rapports,
49:27 le premier à la préfète des Deux-Sèvres,
49:30 le deuxième au directeur général de la Gendarmerie.
49:33 Je les mettrai en ligne cet après-midi
49:35 sur le site du ministère de l'Intérieur.
49:37 Je l'ai dit au président de la commission des lois
49:40 des deux assemblées. Je suis à la disposition
49:43 de toutes et tous, pour moi-même et ceux qui ont eu en commandement,
49:47 à répondre aux interrogations de la représentation nationale.
49:51 Je parle des manifestations déclarées,
49:53 pas celles qui sont interdites.
49:55 Le devoir des policiers et des gendarmes
49:57 est de permettre aux gens de manifester.
50:00 C'est le premier honneur des policiers et des gendarmes.
50:03 Ils le font de façon répétée dans toutes les villes de France,
50:07 avec calme et avec dignité.
50:09 Je veux dire ici que la confiance absolue
50:11 et le soutien total que j'ai envers les forces de l'ordre
50:15 n'empêchent pas d'avoir la même exigence
50:17 dans le respect de la déontologie.
50:20 Les forces de l'ordre, c'est un métier.
50:22 C'est un métier qui est très important.
50:24 Les forces de l'ordre, c'est un métier.
50:27 Les policiers et les gendarmes ne respectent pas le droit.
50:30 Ils sont évidemment sanctionnés.
50:33 Je veux dire qu'il nous manque, pour répondre à votre question,
50:37 trois choses. La première, c'est de plus en plus
50:40 de forces de l'ordre, des unités de force mobile.
50:43 L'ordre public, c'est un métier.
50:45 Ce n'est pas la police judiciaire, ce n'est pas la sécurité publique.
50:49 C'est un métier qui est très important.
50:52 Deuxièmement, c'est un métier qui est très complexe.
50:55 Vous avez suivi, la police et la gendarmerie sont les seuls
50:59 à ne pas pouvoir faire voler des drones en France.
51:02 Bientôt, le décret qui sortira de la loi sécurité globale
51:06 permettra à la police et à la gendarmerie d'avoir des drones.
51:10 Quand les casseurs en ont eu, à Sainte-Soline,
51:13 voilà la vérité qu'on doit dire aux Français.
51:16 -On va parler des questions au gouvernement
51:19 depuis l'Assemblée nationale.
51:21 Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur,
51:24 est interrogé sur les violences, les débordements
51:27 et sur l'ordre public.
51:29 Vous savez que Gérald Darmanin a annoncé avoir engagé
51:32 la dissolution du soulèvement de la terre,
51:35 un des mouvements dits à l'origine des actions violentes.
51:39 La grève des éboueurs est suspendue à partir de mercredi.
51:43 -Paris. Voilà.
51:44 Eric, vous allez peut-être... -Voilà, rapidement.
51:48 -Non, allez-y. Vous allez pouvoir...
51:50 Peut-être que vous serez interrompu.
51:53 -L'image de la France à l'étranger est vraiment touchée.
51:56 Les journaux, les télévisions, on parle toujours de CNN,
52:00 passent en boucle ces images dans le monde entier.
52:03 C'est vraiment très mauvais.
52:05 Pendant la période des Gilets jaunes,
52:08 la France avait été placée "no zone".
52:10 C'est grave. Les agences de tourisme internationales disaient
52:14 "non, on n'allait pas en France".
52:16 On n'en est pas là, heureusement.
52:19 C'est vrai que cet effet est dramatique
52:21 parce que c'est une loupe qui est portée sur des incidents
52:25 qui se passent, comme tout à l'heure,
52:27 avec des magasins à Taquet ou la banque à Lyon.
52:30 C'est très mauvais.
52:32 A l'étranger, on se dit que la France est instable.
52:35 On peut se promener dans les rues de Paris,
52:38 mais c'est très mauvais.
52:40 Pour beaucoup d'étrangers américains,
52:42 chinois et japonais, qui n'aiment pas le désordre,
52:46 c'est une menace sur le tourisme.
52:48 -Merci, Eric.
52:49 Vous voyez des images du cortège parisien
52:52 qui, pour l'instant, se déroule dans le calme.
52:55 On va retrouver nos reporters.
52:58 Le cortège s'était lancé depuis la Place de la République.
53:01 Il doit rejoindre la Place de la Nation
53:04 en passant par le boulevard Voltaire.
53:07 Oui ?
53:08 -Effectivement, c'est plutôt très calme.
53:11 Là, on va bientôt arriver.
53:13 Place de la Nation.
53:14 Je me situe très en amont de cette tête de cortège.
53:18 En fait, on n'est pas loin du cordon
53:21 mis par les forces de l'ordre
53:23 pour gérer l'avancée de ce cortège.
53:26 On est bien devant les syndicats.
53:28 Et donc, cette tête de cortège,
53:30 avant les syndicats, qui est très hétérogène,
53:33 il y a des Gilets jaunes, effectivement,
53:36 il y a des manifestants.
53:37 Parfois, certains affichent les couleurs de certains syndicats.
53:41 Et puis, il y a également une partie de ces manifestants
53:46 qui est habillée de noir, parfois cagoulée,
53:49 parfois déjà avec des lunettes de protection mises.
53:52 Mais pour l'instant, jusqu'ici,
53:54 le cortège se déroule de façon très calme.
53:58 On entend, effectivement, parfois des slogans
54:00 à destination de la police,
54:02 qu'on entend régulièrement dans les manifestations.
54:05 Jusqu'ici, aucun heurt à signaler.
54:07 -Pas de heurt pour l'instant dans le cortège parisien
54:11 qui s'est lancé depuis la place de la République.
54:14 Les premiers ne vont pas tarder à arriver.
54:16 Place de la Nation, Yvan Rioufol.
54:18 -Je pense que la responsabilité du président de la République
54:22 est de trouver en urgence une porte de sortie.
54:24 On ne peut pas attendre que le Conseil constitutionnel
54:27 se prononce, parce qu'on prête au Conseil constitutionnel
54:31 d'être l'alibi qui pourrait permettre à cette réforme
54:34 de rendre sa décision dans trois semaines,
54:36 voire un peu plus.
54:37 On ne peut pas encore supporter,
54:39 encore deux fois par semaine, de telles manifestations,
54:42 même si elles semblent s'essouffler.
54:44 A priori, les rangs me paraissent...
54:46 -On tirera le bilan à la fin de la manifestation.
54:49 -A chaque fois, nous allons arriver
54:51 dans une crescendo de la violence.
54:53 Il faut arrêter ce carnage-là.
54:55 Laurent Berger a proposé au président de la République
54:58 une pause.
54:59 -Et une médiation, surtout.
55:01 -Une médiation, qui a été refusée aussi.
55:03 -Il faut écouter ces discours qui me paraissent très raisonnables.
55:07 -Vous pensez que le président...
55:09 -Il est intellectuellement bloqué sur son propre orgueil
55:12 et sa propre solitude, mais il faut qu'il regarde
55:15 comment réagissent les Français.
55:17 Les Français le lâchent.
55:18 -Si vous me permettez, le point de blocage, c'est 62-64 ans.
55:22 -C'est les deux ans. -C'est ça.
55:24 Pour le reste, Emmanuel Macron a dit
55:26 "Je reçois les syndicats qui viennent parler de tout,
55:29 "sauf de 64 ans." Ca, ça bloque.
55:31 -On est au lycée de Lyon,
55:32 où les manifestations ont dérapé.
55:34 À un moment, on a vu des images d'une banque
55:37 qui avait été sévèrement attaquée.
55:39 On va retrouver notre reporter, qui est sur place, à Lyon.
55:44 -Oui, Clélie. Vous avez vu plusieurs établissements
55:50 qui ont été attaqués, pris pour cible,
55:53 notamment des établissements bancaires.
55:56 Ca a commencé assez rapidement, après le départ du cortège.
55:59 Là, en fait, nous sommes derrière les forces de l'ordre,
56:03 au niveau du pont de la Guillotière,
56:05 qui est un passage très compliqué à chaque fois,
56:07 puisque la place Bellecour est juste derrière.
56:10 En ce passage, il y a cette nébuleuse,
56:13 il y a même le camion à eau, qui est positionné.
56:16 Les forces de l'ordre s'attendent à plusieurs jets de projectiles,
56:20 comme il y en a eu tout à l'heure,
56:22 un autre passage où il y avait beaucoup de jets de projectiles,
56:26 notamment des pierres,
56:27 des tirs de mortier d'artifice.
56:31 Alors, la difficulté, c'est que ces projectiles
56:34 sont lancés sur les forces de l'ordre,
56:37 mais au milieu aussi des manifestants
56:39 qui, eux, sont venus manifester contre cette réforme des retraites
56:44 qui a été adoptée par le Parlement,
56:46 qui nous disent à chaque fois qu'ils iront jusqu'au bout,
56:50 qu'ils continuent à manifester
56:52 pour le retrait de cette manifestation.
56:54 Ils assistent impuissants à ces vandalismes
56:58 qu'ils ne comprennent pas, qu'ils ne cautionnent pas.
57:01 Ici, à Lyon, cette place, c'est donc des plus stratégiques,
57:06 puisque la place Bellecour est vraiment à côté.
57:09 Quand ils arrivent, théoriquement, c'est la fin de la manifestation.
57:14 Et les éléments radicaux,
57:16 qui sont, je ne sais pas, à peu près une petite centaine,
57:20 qui sont là, ont évidemment décidé de passer à l'action.

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