Les syndicats appellent à une grève illimitée à partir du 11 décembre contre le démantèlement de Fret SNCF et plus globalement contre la privatisation en cours de l'entreprise.
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00:00C'est donc l'information de la mi-journée. Va-t-il y avoir une galère monstre dans les transports pour Noël ?
00:04L'ensemble des syndicats de la SNCF appellent à une grève illimitée à partir du 11 décembre prochain.
00:08Ils protestent contre le démantèlement de la filiale frette de la SNCF.
00:11On va retrouver en gare de Montparnasse à Paris Edgar Béquet.
00:15Bonjour Edgar. Comment réagissent autour de vous les voyageurs qui ont reçu cette annonce ?
00:22Bonjour Fanny. Vous l'imaginez, ils ne réagissent pas très bien à cette annonce.
00:27On imagine des galères au mois de décembre.
00:31C'est un peu une tradition maintenant la grève de la SNCF au moment des fêtes de fin d'année,
00:36au moment de la période de Noël avec Margaux Sèvres.
00:39On se trouve devant la gare Montparnasse pour parler justement de cette grève illimitée
00:44qui est prévue à partir du 11 décembre prochain.
00:46On se trouve d'ailleurs avec Marine. Merci d'être avec nous Marine.
00:50Tout à l'heure, vous me disiez cette grève, ça va sans doute impacter mon mois de décembre
00:55parce que vous avez prévu de partir dans le sud-ouest, là, fin décembre.
00:59Je veux passer les fêtes avec ma famille et mes proches.
01:01J'ai cinq heures de train et je ne pourrais peut-être pas y aller si il y a les grèves.
01:06J'espère que la SNCF pourra trouver des solutions ou je trouverai une autre solution
01:10comme l'avion, ce que je disais tout à l'heure, ou le bus.
01:13Mais c'est très long et ce n'est pas forcément ce que je souhaiterais privilégier
01:17comme itinéraire pour rejoindre ma famille.
01:20Vous me disiez aussi, ce n'est pas la première grève.
01:22On commence à être habitué à ces mobilisations en fin d'année.
01:26Oui, ce n'est pas la première fois et en fait, c'est très récurrent.
01:29Et c'est vrai que quand on compare au système ferroviaire d'autres pays,
01:33c'est un peu dommage.
01:37Ça ne donne pas envie de privilégier le train pour faire des itinéraires,
01:40surtout quand on parle de Paris-Pau où c'est cinq heures de train.
01:44Vous êtes prête à prendre d'autres moyens de transport,
01:47prendre la voiture pour descendre jusqu'à Pau?
01:49Mais je ne pourrais pas prendre la voiture parce que je travaille
01:51et il faudrait que je parte le jeudi soir ou alors en week-end.
01:55Mais les routes sont bondées le week-end.
01:57Donc, je ne privilégierais pas la voiture, mais je n'aimerais pas prendre l'avion non plus.
02:01Donc, j'aimerais bien que la SNCF trouve une solution
02:03et écoute un peu aussi ce qui est demandé par les employés pour arrêter les grèves.
02:10Merci beaucoup, Marine, en tout cas pour vos réponses.
02:12Et j'espère que vous trouverez une solution au mois de décembre pour rejoindre votre famille à Pau.
02:17Et vous l'avez dit, Valentin, le motif principal de cette grève,
02:21c'est que les syndicats s'opposent au démantèlement de la filiale frette de la SNCF.
02:28C'est la filiale marchandise de la SNCF.
02:31Et puis, les syndicats s'opposent aussi à l'ouverture à la concurrence de la SNCF.
02:36Edgar Becquet avec Marc Gosseff depuis la gare Montparnasse à Paris.
02:39On continue d'en parler avec vous, Anne-Saura Dubois du service politique de BFMTV.
02:43Bonjour, on sait que les conflits sociaux et la SNCF
02:45sont les plus difficiles à gérer pour le gouvernement.
02:47Oui, c'est très compliqué parce que d'abord,
02:48vous avez souvent une très grande majorité de Français qui sont impactés.
02:52Et la difficulté, précisément, c'est qu'il s'agit quand même d'une entreprise
02:55où l'État n'est plus l'actionnaire principal et donc ne décide plus des négociations en cours.
03:01Ça vous explique l'extrême réserve du gouvernement, à cette heure en tout cas,
03:04qui dit à chaque fois on laisse le dialogue social se dérouler et ensuite on verra.
03:08L'État peut quand même, parce que l'État a aujourd'hui quand même,
03:10étant donné l'énorme impact sur aussi l'organisation de la société
03:14et l'organisation de ses fêtes de fin d'année,
03:16l'État a quand même une marge de manœuvre de pression,
03:18notamment sur la direction de la SNCF et sur les syndicats.
03:21L'année dernière, souvenez-vous, on avait réussi à éviter le conflit de peu,
03:24à quelques jours seulement du déclenchement du plus dur de la grève et à quelques jours de Noël,
03:28parce que l'État avait fini par convoquer quasiment le PDG de la SNCF et les syndicats
03:33en leur disant maintenant il va falloir s'entendre parce que ça ne sera plus possible.
03:36L'État avait aussi agité les législations d'autres pays, notamment l'Italie.
03:43Souvenez-vous de ce débat qui avait commencé à naître en France
03:45et qui disait à la fin peut-être qu'on va finir par interdire les grèves
03:49pendant des périodes très tendues pour les Français,
03:51en tout cas très stratégiques, économiques pour le pays.
03:54Ça avait aussi été agité par le gouvernement.
03:57Et puis l'accélération de l'ouverture à la concurrence,
03:59dont François Dureau, vrai ministre des Transports, a encore parlé il y a 48 heures,
04:02en disant puisque c'est comme ça, puisqu'à chaque fois on a cette espèce de,
04:05on utilise ce mot avec réserve, mais prise d'otage un peu des Français,
04:08eh bien l'ouverture à la concurrence permet aussi,
04:10pour ceux qui n'ont pas d'autre solution, de se tourner vers d'autres trains.
04:13Donc l'État ne peut pas tout, l'État a des limites,
04:16mais l'État a quand même une marge de pression très importante sur ses négociations
04:19et il le fera de nouveau parce que c'est très désastreux à chaque fois,
04:22beaucoup plus sur le gouvernement en termes d'impact électoral que sur les grévistes.
04:27Justement, vous parlez du gouvernement,
04:29le ministre des Transports a réagi forcément à ces annonces de préavis de grève
04:32et il espère, il compte sur la responsabilité des cheminots.
04:35Voilà, très grosse incitation dans les mots, on le comprend,
04:38une très grosse incitation au dialogue et à la résolution de ce conflit,
04:41les cheminots et cheminots de la SNCF sont défermés des hommes,
04:44résolument engagés pour le service public, rappelle le ministre des Transports.
04:47Le ministre sait pouvoir compter sur l'esprit de responsabilité
04:50de la direction et des syndicats pour s'entendre,
04:52sait pouvoir compter, on peut traduire par espère pouvoir compter
04:55sur l'esprit de responsabilité de la direction et des syndicats pour s'entendre.
04:59On essaye de rester positif du côté du ministère des Transports,
05:02pas trop alarmiste, décembre est encore loin,
05:04d'ici là, le dialogue social est en cours et l'objectif, pardon,
05:08est bien sûr de parvenir à un accord qui évite de bloquer les Français,
05:11on en est au stade de l'incitation très forte.