Des artistes engagés ont créé une plateforme afin d’éveiller le public sur des enjeux de plus en plus d’actualité : féminisme, santé mentale, discriminations.
Jaleh Bradea reçoit Alexandre Mélot, cofondateurs du média vidéo Pangäa et Grâce Libissa Surin, à la fois auteure, comédienne et chanteuse. En collaboration avec les meilleurs humoristes et stand uppers de la nouvelle génération, ce média positif mêle humour et engagement !
Retrouvez Jaleh Bradea tous les dimanches à 9h10.
Jaleh Bradea reçoit Alexandre Mélot, cofondateurs du média vidéo Pangäa et Grâce Libissa Surin, à la fois auteure, comédienne et chanteuse. En collaboration avec les meilleurs humoristes et stand uppers de la nouvelle génération, ce média positif mêle humour et engagement !
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00:00 [Musique]
00:07 Bonjour et bienvenue dans Envie d'agir où je suis très heureuse d'accueillir
00:11 aujourd'hui Alexandre Mélot et Grace Libissa pour parler de Panga.
00:16 Bonjour à tous les deux.
00:17 Bonjour.
00:18 Merci d'être avec nous.
00:19 Donc Alexandre, vous êtes l'un des cofondateurs du média positif Panga.
00:24 Dites-nous quel est le but de ce média ?
00:27 Le but de Panga c'est d'offrir une plateforme à des jeunes stand-uppers, stand-upers,
00:33 comédiens, comédiennes, chroniqueurs, chroniqueuses,
00:36 pour éveiller par l'humour aux grands enjeux contemporains.
00:40 Vous l'avez lancé il y a combien de temps ?
00:42 Ça fait un petit peu moins de deux ans maintenant.
00:44 C'est quoi la motivation de cette lancée, dans cette aventure ?
00:49 La motivation en fait c'était d'utiliser notre savoir-faire qu'on a,
00:55 les cofondateurs du média, nos équipes et moi-même,
00:59 on est quatre à avoir cofondé le média,
01:01 c'est d'utiliser notre savoir-faire éditorial et artistique
01:07 au service d'un projet qui part du sens.
01:11 Donc voilà, on s'est dit on aime écrire, raconter des histoires, produire,
01:16 donc on va créer un média et du moins engager.
01:21 Et ça veut dire quoi Panga ?
01:23 Panga c'est à l'origine le super continent qui existait il y a 290 millions d'années
01:30 quand tous les continents qu'on connaît aujourd'hui ne faisaient qu'un seul.
01:34 Donc voilà, il y a cette idée de rassembler.
01:37 Très intéressant effectivement.
01:39 Et quelles sont les thématiques, les grandes thématiques que vous traitez ?
01:44 Alors elles sont assez variées mais on trouve plein de choses autour de la santé mentale,
01:53 le bien-être animal, le féminisme, l'environnement bien sûr, les discriminations.
02:00 Et donc c'est plutôt un média digital, ça s'adresse plutôt à des jeunes,
02:05 à des plus vieux et à toutes sortes de... qui vous regardent en fait ?
02:09 Alors évidemment nous on est un média donc on veut toucher le plus de gens possible
02:14 et on s'adresse à plein de gens.
02:18 Mais de fait effectivement le public, notre audience qui est la plus forte,
02:24 parce que c'est un média vidéo et parce que c'est un média digital,
02:28 est plutôt autour de la tranche d'âge 18-25 ans ou un petit peu plus large 18-34 ans.
02:34 Et c'est l'humour aussi qui les fait venir ?
02:37 Effectivement c'est lié à ça. Je pense que c'est une audience qui veut justement,
02:43 qui est déjà en fait éveillée à tous ces grands enjeux dont on a parlé,
02:48 mais qui ne se prend pas forcément toujours au sérieux
02:52 et où en tout cas qu'on touche par l'humour.
02:55 C'est ça, se parler de choses sérieuses mais sans se prendre au sérieux.
02:58 Changer le monde en se marrant.
03:00 C'est un très bel objectif, objectif auquel participe donc grâce l'Ibissa,
03:05 grâce vous êtes l'une des artistes qui intervient sur Panga.
03:10 Vous avez fait des études très prestigieuses, en l'occurrence Sciences Po.
03:14 On en a reçu quelques-uns des étudiants de Sciences Po qui ont changé de vie comme vous.
03:18 Après avoir fait plusieurs expériences en entreprise, vous avez décidé de tout changer.
03:23 On aime bien ces chemins de vie. Expliquez-nous, qu'est-ce qui s'est passé ?
03:29 Alors, me concernant, j'ai toujours fait beaucoup de théâtre, de musique, j'ai toujours écrit.
03:37 Ça a toujours fait partie de ma vie. J'ai fait des pièces de théâtre, des concerts, des comédies musicales.
03:42 Et j'ai suivi des études classiques parce que c'est ce que mes parents attendaient de moi.
03:48 Ça arrive aux parents ça.
03:50 Ça arrive beaucoup aux parents. Ça part de l'amour, je le sais.
03:55 Et je l'ai fait, je l'ai fait avec plaisir. J'ai adoré mes études.
03:58 Et j'ai travaillé effectivement dix ans en entreprise, dans les médias plus particulièrement.
04:03 Et je pouvais toujours accéder à ma créativité, mais au bout d'un moment, effectivement, j'ai eu envie d'y accéder différemment.
04:13 D'une part parce qu'aujourd'hui, je suis beaucoup plus directement dans ce que je fais,
04:18 et aussi parce que j'ai énormément de messages à partager,
04:21 et je me sens bien plus vivante en jouant la comédie, en chantant, en écrivant.
04:26 Voilà, c'est pour ça que j'ai choisi de faire ça à plein temps, et je ne regrette absolument pas mon choix.
04:31 Alors justement, on va regarder un extrait de ce que vous faites ensemble.
04:34 Parce qu'apparemment, dans le monde merveilleux de Jean-Mi, on n'a pas le droit de se promener en bikini, en pom-pom short ou en mini-robe
04:40 si on a de la cellulite, des vergétures ou pire, des poils.
04:44 Non, un poil, non, non !
04:47 Finissons la drague.
04:48 Chercher les connaissances avec quelqu'un en vue d'une aventure.
04:51 Faire la cour.
04:52 Les petits billets, la valse, le roi soleil, les belles robes, Elisabeth Bennet, Mr Darcy.
04:58 Bizarrement, ça n'a rien à voir avec une manchesse non consentie, hein Jean-Mi ?
05:02 Allez, salut !
05:03 Salut !
05:04 Allez, salut !
05:05 Alors, une question primordiale, c'est qui Jean-Mi ?
05:10 C'est qui Jean-Mi ?
05:12 Jean-Mi, c'est le type qui n'est pas un mauvais gars.
05:19 Souvent, ça peut être un mauvais gars, mais c'est plutôt le type qui n'est pas un mauvais gars
05:23 et qui va beaucoup interrompre les femmes, leur expliquer ce que c'est d'être une femme
05:28 et que quand même, lui, de temps en temps, il passe l'aspirateur, alors il ne faut pas trop le déranger,
05:32 il faut arrêter de se plaindre parce que quand même, on a le droit de s'exprimer en public
05:36 et de marcher dans la rue et que ça va bien, avant on avait le droit de draguer.
05:39 Voilà, Jean-Mi, c'est un peu le type qu'on va croiser au travail, dans la rue ou dans un dîner
05:44 et qui va avoir ce comportement assez déplacé qui met les femmes dans une situation d'inconfort
05:51 et ça, c'est la version un peu sympa et vulcorée.
05:54 Mais en gros, Jean-Mi, c'est le misogyne qui nous fatigue et dont on espère qu'il va finir par mûrir
05:59 pour que la société se porte bien mieux, finalement.
06:02 En tout cas, vous essayez de l'aider.
06:04 Donc, ce sont des messages engagés, Grasse, on est d'accord.
06:07 Vous essayez, par exemple, là, dans l'extrait qu'on a vu et puis dans d'autres que vous faites,
06:11 vous dites aux femmes "ne soyez pas prisonnières d'une image".
06:14 C'est bien ça. Expliquez-nous ce qui vous donne aussi cette motivation.
06:18 Pour moi, je dirais que c'est un peu viscéral le besoin de vivre ma liberté pleinement
06:23 et d'encourager les femmes à vivre pleinement leur liberté
06:26 parce que, pour moi, on sera tous libres lorsque tout le monde sera libre.
06:30 Et aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
06:32 Donc, quand je vois le nombre de féminicides, quand je vois le nombre d'agressions,
06:37 quand je vois tout ce qui se passe dans la vie des femmes
06:41 parce qu'elles vivent un sexisme systémique violent,
06:46 ça me frustre et je me dis "qu'est-ce que je peux faire, moi ?"
06:49 Et ce que je peux faire, c'est utiliser mon humour, mes blagues,
06:53 les différents canaux, mes différents messages,
06:56 pour les encourager à être libres et à s'autoriser à être libres
06:59 parce qu'effectivement, lorsqu'on a reçu une certaine éducation,
07:03 que ce soit à la maison ou à travers ce avec quoi on construit notre imaginaire collectif,
07:08 c'est-à-dire les films, les publicités, les séries, les livres, etc.,
07:11 on ne va pas nécessairement se dire "ok, ça peut arriver".
07:15 Et voilà, moi, si je peux aujourd'hui dire "soyez libre comme moi, je me sens libre",
07:20 je le fais et je le fais avec joie.
07:22 Justement, Alexandre, Panga aussi sert à donner la parole
07:26 à des gens qu'on ne voit peut-être pas assez.
07:28 Et c'est ça aussi, votre engagement, c'est rendre visibles les invisibles.
07:34 Alors, oui et non, parce qu'en fait, nous, c'est pas vraiment notre langage,
07:41 les visibles ou invisibles.
07:43 Pour nous, il y a juste des gens qui ont un talent,
07:47 qui ont envie de parler de certains sujets qui les touchent, personnellement.
07:52 Est-ce que ces gens-là sont visibles ou invisibles ?
07:54 Nous, on ne fait pas vraiment la différence.
07:56 Mais en tout cas, si on peut les aider justement à parler des sujets
08:00 qui les touchent et qui les touchent personnellement,
08:03 et que ça peut provoquer quelque chose de plus universel,
08:06 eh bien, on le fait.
08:07 Ça veut dire comprendre n'importe quel sujet sur Panga ?
08:10 Alors, c'est toujours un petit peu...
08:13 Disons que ce ne sont pas des sujets d'actualité,
08:16 mais ce sont des grands enjeux qui traversent notre époque aujourd'hui.
08:20 Donc, là-dedans, on peut parler de beaucoup de choses.
08:24 Et moi, je ne suis jamais restreinte dans mes choix, en tout cas.
08:27 Je peux le dire.
08:28 Merci de le dire.
08:29 Non, mais évidemment, il n'y a pas de commande.
08:33 Voilà, on ne peut pas avoir des fins communes.
08:35 Est-ce que vous avez des retours ?
08:36 Est-ce que vous savez quels sont les sujets qui intéressent le plus votre audience ?
08:40 Alors, nous, on sait évidemment ce qui fonctionne plus ou moins bien
08:45 auprès de l'audience.
08:47 Est-ce que c'est des thèmes qui représentent la jeunesse aujourd'hui ?
08:50 Je ne sais pas.
08:51 Ça serait un peu présomptueux de le dire.
08:53 Mais effectivement, c'est vrai que les questions liées à la sexualité,
08:57 les questions liées à l'identité, en tout genre,
09:01 touchent beaucoup et provoquent beaucoup de réactions.
09:05 Grasse, je voudrais qu'on regarde un deuxième magnéto
09:08 d'une de vos prestations sur Panga.
09:10 Comme je l'ai lu sur Twitter, Jean-Mi,
09:12 comment peux-tu t'étonner de voir une petite sirène noire
09:15 lorsque tant de personnes noires ont été jetées dans l'océan ?
09:17 Plombage d'ambiance !
09:19 Bref, à cause de toi, Jean-Mi, on ne parle pas du plus important.
09:21 C'est que l'actrice et chanteuse Hailey Bailey
09:24 a un talent extraordinaire qui va ravir le monde entier
09:28 et réparer, je dois le dire, la petite fille en moi
09:31 et faire énormément de bien à toutes les petites filles noires
09:33 et métisses dans le monde entier.
09:35 Et rien que pour ça, ça fait plaisir.
09:37 Allez, salut Jean-Mi !
09:39 Donc, femmes, femmes noires, artistes,
09:45 ça a aussi un sens pour vous, je suppose, dans vos engagements ?
09:48 Oui, bien sûr, complètement.
09:50 Par exemple, j'ai été engagée pendant plusieurs années
09:54 dans une association qui s'appelle Révelle
09:56 et qui accompagne les jeunes filles au collège, au lycée
10:00 ou déscolarisées dans leurs rêves professionnels et académiques.
10:03 Et en participant aux activités de cette association,
10:08 j'ai pu rencontrer énormément de jeunes filles
10:11 et je me suis rendue compte, moi ça m'a énormément nourrie déjà,
10:14 de les voir avec leurs rêves et leurs aspirations
10:17 et je me suis rendue compte que souvent, en tant que femme,
10:19 on va se restreindre et ça ne part pas nécessairement de nous.
10:22 C'est aussi parce qu'on ne nous a pas montré
10:24 qu'on pouvait aspirer à autre chose et à plus.
10:27 Moi, j'ai eu énormément de chance parce que j'ai été élevée
10:29 par une femme, ma mère, coucou maman,
10:31 qui est extraordinaire et qui m'a toujours dit
10:34 "Si tu veux faire, tu peux faire, mais il faut travailler."
10:38 Mais ce n'est pas toujours quelque chose d'acquis,
10:42 on ne va pas nécessairement le voir.
10:44 Donc aujourd'hui, si je peux montrer le chemin,
10:47 et encore je le fais avec énormément d'humilité
10:49 parce que je fais mes chroniques qui sont diffusées
10:51 sur les réseaux sociaux, je ne suis pas à une échelle
10:54 Michelle Obama-esque, qui elle-même a énormément inspiré.
11:01 Mais je sais que je veux juste dire,
11:03 ce n'est pas parce qu'on ne nous laisse pas prendre notre place
11:06 qu'on ne peut pas prendre notre place.
11:08 Et je sais que c'est quelque chose qui, moi,
11:10 m'a beaucoup freinée, m'a beaucoup bloquée.
11:12 Et aujourd'hui, comme je le disais,
11:14 je suis très attachée à ma liberté.
11:16 Si je peux encourager les jeunes filles, les jeunes femmes
11:19 à se libérer, et même les femmes d'ailleurs,
11:21 parce que ça peut arriver à des femmes de 50, 60 ans,
11:23 de découvrir leur liberté, de se libérer,
11:26 de prendre leur voix, leur parole,
11:28 si je peux le faire, je le fais avec beaucoup d'aime.
11:30 Génial. Et vous, Alexandre, c'est quoi votre envie d'agir
11:32 dans les prochaines années ?
11:34 Mon envie d'agir, c'est de continuer, évidemment,
11:37 de rire et de travailler avec grâce sur des nouveaux projets.
11:41 Et plus globalement, nous, en tant que Media Panga,
11:45 on aimerait développer un petit peu cette ligne éditoriale
11:48 dans des formats plus variés et plus longs.
11:50 C'est d'ailleurs toujours le cas, parce que,
11:52 comme le disait Grasse un peu plus tôt,
11:55 ce qu'il faut changer, c'est l'imaginaire collectif,
11:58 nos imaginaires, et en fait, c'est un pouvoir incroyable.
12:01 Donc nous, on le fait, effectivement,
12:03 à l'échelle de notre média, mais si tout le monde
12:05 s'y met un petit peu et aime ça, et bien ça peut...
12:08 Oui, c'est très bien. Merci de parler de cet imaginaire collectif
12:11 qui doit évoluer. Vous n'êtes pas sans ignorer
12:13 que c'est le week-end du Sida Action,
12:15 que bien sûr C8 s'engage, comme toutes les autres chaînes,
12:19 auprès du Sida Action. Cela fait 40 ans
12:21 que le virus du VIH a été découvert.
12:23 On n'a jamais été plus proches de pouvoir vivre
12:26 sans sida dans notre monde.
12:29 Donc continuez, continuez à soutenir cette belle action.
12:33 Vous pouvez envoyer don d'EON par SMS au 92 110,
12:38 ou vous pouvez aussi appeler le 110, n'est-ce pas ?
12:41 On appelle. On appelle le 110.
12:43 On appelle le 110. Immédiatement.
12:45 Merci encore, à très vite.
12:47 Merci beaucoup, Jalé. Merci.
12:49 Et quant à nous, on se retrouve aussi très vite sur C8
12:52 pour plus d'envie d'agir. Merci.