"Les influenceurs doivent être considérés comme des publicitaires comme les autres, et devraient respecter les mêmes règles."
Pendant ce temps-là, les députés s'apprêtent à adopter une loi pour lutter contre les dérives des influenceurs. Voici ce qu'il s'est dit en commission.
Pendant ce temps-là, les députés s'apprêtent à adopter une loi pour lutter contre les dérives des influenceurs. Voici ce qu'il s'est dit en commission.
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00:00 Les exemples s'accumulent.
00:01 Marc Enadeblata, avec les escroqueries aux crypto-monnaies.
00:05 Maëva Guénam, qui a fait la promotion d'objets vendus sur des sites dépourvus de conditions
00:09 générales de vente.
00:10 Mila Jasmin, qui vante la pratique illégale de la médecine.
00:13 Ou Kevin Gage, qui a fait la promotion du trading.
00:16 Nous avons effectivement voulu surmonter nos différences.
00:26 Parce que c'est dans l'intérêt des nombreuses victimes des dérives auxquelles nous souhaitons
00:29 mettre fin.
00:30 Les postes relatifs à la chirurgie esthétique, les investissements risqués, les inscriptions
00:40 à des formations bidons doivent être bannis de l'influence commerciale.
00:43 Nous sommes là aujourd'hui pour éviter que de nouvelles personnes soient victimes
00:46 de placements financiers frauduleux, de produits de blanchiment dentaire dangereux ou d'escroqueries
00:52 aux comptes formation professionnelle, bien trop souvent par des influenceurs à très
00:56 forte notoriété issus de la télé-réalité.
00:59 Pour les annonceurs et les marques, ces prescripteurs 2.0 à forte notoriété sont les clients
01:04 idéaux pour faire la promotion de leurs produits et développer leurs profits.
01:07 Les victimes sont vulnérables, naïves parfois, elles font confiance à leurs idoles.
01:12 La DGCCRF estime que les influenceurs doivent être considérés comme des publicitaires
01:17 comme les autres et devraient respecter les mêmes règles.
01:20 Dans le monde des influenceurs, tous n'ont pas le même profil.
01:22 Prenez la blogueuse Julie Bourge qui apprend à vivre avec un corps de grande brûlée
01:28 ou encore l'ENA qui sensibilise sa communauté au harcèlement en ligne et à la santé mentale.
01:32 Rien à voir finalement avec le couple Nadé et Marc Blatta, ni avec Dylan, 1,5 million
01:39 d'abonnés sur Instagram qui faisait en novembre 2022 la promotion, cela a été dit, de "gélules
01:45 qui guérissent les cellules cancéreuses".
01:46 Ces derniers sont des influenceurs truants.
01:48 Des sanctions sont certes prononcées, mais elles restent encore trop rares.
01:53 Ainsi la célèbre influenceuse Nabilia Benatia Vergara a été condamnée l'été dernier
01:58 à payer une amende de 20 000 euros pour des pratiques commerciales trompeuses relatives
02:02 à la promotion sur le réseau social Snapchat d'un site de formation au trading en ligne.
02:07 Si l'on peut se féliciter que ces arnaques soient de plus en plus dénoncées, indéniablement
02:12 ces influenceurs, majoritairement domiciliés à Dubaï, ont profité des zones grises qu'il
02:17 convient de clarifier.
02:19 La plupart des influenceurs exercent en France, pour répondre aussi au fantasme de l'influenceur
02:24 vivant à Dubaï, la plupart vivent et exercent sur le sol français.
02:27 Ne pourrions-nous pas envisager l'élaboration d'un cadre de référence avec les parties
02:32 prenantes du secteur et une réflexion sur le rôle et les obligations des plateformes
02:36 de contenu ?
02:37 Cette tentative, aussi louable soit-elle, est condamnée dès le départ à rester un
02:42 vœu pieux, faute de moyens coercitifs concrets.
02:45 Vous dites que les influenceurs qui proposent du contenu à destination de la population
02:48 française doivent être représentés légalement en France, afin qu'ils soient indirectement
02:53 soumis à notre droit par l'intermédiaire de leurs représentants.
02:56 Très bien.
02:57 Maintenant, que proposez-vous pour les contraindre à désigner ce représentant légal ?
03:01 Par conséquent, que changera cette proposition de loi pour les influenceurs de demain ?
03:05 Pas grand-chose.
03:06 Des solutions concrètes existent pourtant, mais il faut taper là où ça fait mal, en
03:11 entachant la réputation des fraudeurs et en limitant l'audience de leur publicité.
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