• l’année dernière

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00:00 La France Bouge, la pépite du jour.
00:04 Chaque année nous remettons des trophées européens de l'avenir
00:07 parce qu'ici on découvre des pépites, des toutes petites entreprises, parfois à l'état de projet.
00:11 Aujourd'hui ça a réellement démarré, job staging, il y a quelques mois, c'était en décembre 2022, c'est ça Hervé ?
00:18 Oui exactement, on est dans les premiers mois de fonctionnement.
00:21 Vous êtes dans les tout premiers mois, donc ça tombe bien, vous êtes là à La France Bouge,
00:24 vous allez recevoir les conseils de Nathalie Carré.
00:27 Alors Hervé, vous avez 52 ans, on va revenir un petit peu sur votre parcours.
00:30 Vous avez fait une quinzaine d'années dans l'industrie pharmaceutique,
00:34 vous avez été directeur digital d'une ETI, c'est ça, dans le nord de la France ?
00:39 Oui c'est ça.
00:40 Et vous aviez une cinquantaine de personnes sous votre direction.
00:43 Et dans ce poste vous recrutiez essentiellement des développeurs, des chefs de projet dans la tech.
00:49 Et vous vous êtes aperçu que c'était pas évident de recruter, c'est vrai, c'est un vrai problème Nathalie.
00:54 Partout.
00:55 Partout, c'est un sujet majeur.
00:58 Vous, vous avez quitté vos fonctions avec ce constat en tête,
01:01 et vous vous êtes dit "mais moi je vais me lancer sur ce créneau,
01:04 et je vais me lancer sur ce créneau spécialement en Bretagne".
01:08 Tout à fait.
01:09 Pourquoi la Bretagne ?
01:10 Alors déjà parce que c'est ma région natale évidemment,
01:13 et donc j'étais plus en Bretagne à ce moment-là,
01:16 mais j'avais envie de revenir vers ma terre natale.
01:18 Donc vous avez pendant un an travaillé sur le modèle économique,
01:21 vous avez été accompagné par l'agglomération de Vannes,
01:25 et la société a été créée donc il y a un peu moins d'un an.
01:27 Et le reste, vous allez tout nous raconter,
01:29 parce que finalement, job staging, c'est quoi ?
01:32 Et bien vous avez, vous aussi, une minute.
01:34 Hervé, on vous écoute.
01:36 Alors job staging est né d'un constat.
01:38 70% des entreprises en France n'appellent jamais un cabinet de recrutement.
01:42 Et cela malgré la tension sur l'emploi,
01:45 et ces tensions sont particulièrement fortes dans les médias,
01:47 l'informatique et encore plus en Bretagne évidemment.
01:50 Et donc comme vous l'avez dit, moi j'ai été moi-même directeur digital,
01:53 donc j'ai été à la place de ces chefs d'entreprise,
01:56 donc je connais bien le problème,
01:57 et j'ai voulu créer une agence innovante et différenciante.
02:00 Donc job staging, en quelque sorte, c'est la première startup du recrutement digital,
02:05 entièrement dédiée aux métiers d'informatique sur le territoire breton.
02:08 Concrètement, notre approche est innovante,
02:10 elle est basée sur un processus court de recrutement,
02:13 parce qu'il faut aller vite en informatique.
02:15 On fait beaucoup de qualifications aussi des candidats,
02:17 basées sur la motivation et la personnalité.
02:20 Et enfin, nous avons un modèle économique qui est particulièrement adapté
02:23 aux petites structures, aux structures en croissance,
02:25 les ETP, les PME, les startups,
02:27 et qui est basé non pas sur le salaire, mais sur un devis fixe et transparent.
02:31 Et on est à peu près deux fois moins cher qu'un cabinet conventionnel.
02:34 Donc en quelque sorte, la mission de job staging,
02:36 c'est de démocratiser la prestation de recrutement,
02:39 pour permettre à la tech bretonne de maintenir l'activité sur le territoire,
02:44 et de recruter les meilleurs candidats dans le secteur de l'informatique.
02:47 Merci Hervé Bassé pour "job staging".
02:50 Ce n'est pas très breton comme nom d'entreprise, "job staging".
02:52 Non, c'est vrai.
02:53 Non, le "bryze".
02:54 On aurait préféré "bryze".
02:56 Vous mettez un "bryze" et ce sera beaucoup mieux.
02:58 Vous êtes ici dans la France Bouche parce que vous avez des projets.
03:02 En plus, on l'a dit, l'entreprise est née en décembre 2022.
03:06 Si j'ai bien compris, vous souhaitez créer un réseau de recrutement indépendant,
03:09 c'est-à-dire que vous avez créé votre méthode,
03:11 et vous voulez en dispatier un peu partout dans la région.
03:13 Exactement.
03:14 Je suis basé à Vannes personnellement,
03:16 et je gère mes clients qui sont déjà très nombreux au bout de trois mois d'activité.
03:20 C'est bien ça.
03:21 Voilà, tout à fait.
03:22 Ça veut dire que mon approche correspond aux besoins du marché,
03:26 que j'ai beaucoup travaillé en particulier en vous écoutant depuis un an.
03:29 Merci, merci.
03:31 Clairement, j'ai fait une étude de marché sur le territoire breton,
03:35 et clairement, toutes les villes de côte,
03:37 hormis les deux grandes technopoles bretonnes et avoisinantes nanterraines,
03:43 il y a un besoin de recruteurs spécialisés dans les métiers de l'informatique
03:48 sur les villes intermédiaires comme Vannes, Lorient, Quimper, Morlaix, Lagnon, Saint-Rémy, etc.
03:55 Donc il y a un besoin qui est évident.
03:58 Il faut des financements pour créer ce réseau de recruteur indépendant.
04:01 Nathalie, qu'est-ce que vous pouvez lui conseiller ?
04:04 Alors déjà, vous avez un modèle dans lequel vous proposez des prix près de deux fois inférieurs,
04:09 vous l'avez dit que vos concurrents,
04:10 donc ça peut inquiéter des financeurs qui peuvent se dire
04:13 "Oh, il ne va pas faire assez de bénéfices, il ne va pas tenir".
04:15 Donc deux conseils.
04:16 Un, expliquez votre modèle tout simplement sur votre site internet.
04:19 Ça rassurera les investisseurs, mais aussi les clients.
04:22 Vous connaissez le principe du prix psychologique,
04:24 quand on a une fourchette de prix en tête pour un produit ou un service,
04:27 on considère que tout ce qui est moins cher est de mauvaise qualité.
04:30 Vous allez me dire "mais si j'explique mon modèle, les autres vont me copier".
04:33 À vous d'en dire assez pour que tout le monde comprenne,
04:35 mais pas trop pour que personne ne fasse exactement la même chose.
04:38 Vous voyez, c'est comme la recette du coca.
04:39 Par ailleurs, si certains voulaient faire comme vous,
04:42 ça serait le bon moyen de les rallier à votre cause
04:44 et de leur proposer de rejoindre votre réseau.
04:46 D'ailleurs, peut-être que votre modèle est un concept de franchise
04:48 que certains recruteurs indépendants ou cabinets
04:50 auraient envie de rejoindre et auraient envie de rejoindre cette franchise.
04:54 Deux, expliquez votre volonté d'aller plus loin.
04:57 Un réseau qui va s'étendre sur d'autres services peut-être,
04:59 mais aussi sur d'autres territoires, vous l'avez dit.
05:01 Donc ça donne de la perspective à votre projet
05:03 et les investisseurs ont besoin de cette visibilité sur l'avenir
05:05 pour évaluer l'intérêt de l'investissement.
05:07 Là encore, sur votre site internet.
05:09 Au passage, ça peut donner envie à des partenaires
05:11 de proposer leur aide pour mettre en œuvre ce projet.
05:13 Alors, quant aux financeurs,
05:15 votre CCI saura vous faire un plan de financement aux petits oignons,
05:18 car il dépendra de votre modèle et du montant de vos besoins,
05:20 mais il y a deux axes possibles.
05:22 Le classique, prêt d'honneur plus financement bancaire,
05:24 plus, si besoin, Business Angels.
05:26 Le solidaire, financement participatif pour amener auprès des bretons,
05:30 notamment avec l'appui des maires de certaines petites villes
05:32 qui aimeraient retrouver une population à l'année.
05:34 Plus la Banque de Bretagne, plus le mécénat d'entreprises bretonnes,
05:38 il y a quelques très belles PME implantées dans votre territoire,
05:40 qui pourra aider une entreprise qui se lance.
05:42 Donc le choix dépendra de vos besoins et de l'avenir
05:44 que vous envisagez pour votre entreprise.
05:46 - Vous avez pris les notes ?
05:47 - Oui, complètement. Je m'y attendais,
05:49 donc je connais la partie dans un atelier carré.
05:51 J'ai pris les notes, effectivement, c'est tout à fait ça,
05:54 c'est exactement ça.
05:56 Ma volonté, c'est de créer un réseau de recruteurs indépendants
05:59 et de trouver des partenaires financiers pour m'aider dans cette logique-là.
06:05 - Alors, cette logique, ça c'est fait, mais il y a de la demande du côté des entreprises,
06:09 mais vous l'avez dit, vous manquez de talents dans la région,
06:13 il faut les faire venir.
06:14 Tout à l'heure, Yann Petit le disait, c'est de plus en plus cher,
06:17 parce que la Bretagne, c'est au bord de l'eau,
06:19 avec des paysages magnifiques et ça reste encore très préservé.
06:21 Nathalie, comment peut-il faire Hervé Bassé ?
06:24 - Alors, j'ai appris que la diaspora bretonne était partout,
06:27 Japon, Chine, Vietnam, Irlande, Brésil, Etats-Unis,
06:30 mais plus proche de nous, il y aurait un million de personnes
06:33 ayant des origines bretonnes à Paris, ça fait du monde,
06:36 il n'y a plus qu'à les ramener en armorique.
06:37 Alors, ça demande organisation et partenariat.
06:40 Il vous faut une technique de prospection de candidats.
06:42 Là, il s'agit de communiquer sur,
06:44 il y a des opportunités en Bretagne dans les métiers de l'informatique,
06:46 et si vous rentriez au Bercail aujourd'hui ou demain.
06:48 L'idée, c'est de planter des graines auprès de ceux
06:50 qui n'ont pas encore décidé de démissionner de leur poste, par exemple,
06:53 mais peut-être que demain.
06:55 Donc, vous ne faites pas la promotion de votre entreprise,
06:57 mais du possible retour en Bretagne grâce au métier de l'informatique.
07:00 Ce qui veut dire des messages sur toutes les communautés numériques
07:02 de la diaspora bretonne, tous les sites et blogs,
07:04 et qui leur sont destinés, il y en a beaucoup.
07:06 Là, c'est la répétition qui fera son œuvre,
07:08 pour que vous receviez des CV, que vous pourriez actionner
07:11 quand vous aurez une demande.
07:12 Et pour que l'idée de déménager en Bretagne s'installe,
07:14 et que la décision soit prise rapidement,
07:16 au moment où vous aurez une offre,
07:17 il faut entretenir la flamme.
07:18 Donc, vous pouvez envoyer une newsletter régulièrement
07:21 qui met en avant la beauté des différents territoires,
07:23 les activités à faire, etc.
07:25 Ensuite, si l'éventualité d'aller travailler en Bretagne devient désirable,
07:28 il faut lever les freins qui pourront apparaître,
07:30 et notamment trouver un logement, vendre le sien,
07:32 trouver un job pour le conjoint, une école pour les enfants, etc.
07:35 Organiser le déménagement.
07:36 Pour aider sur ces points et rassurer,
07:38 faites jouer la solidarité pour identifier les structures bretonnes
07:40 qui peuvent informer, guider, agir auprès de vos candidats.
07:43 L'idée, ce n'est pas de renvoyer vers l'entreprise X ou l'association Y,
07:46 mais vers Mme Le Guene ou M. Le Goff,
07:48 qui sont à répondre.
07:49 Vous avez vu, j'ai choisi de n'expliciter.
07:51 J'ai cherché sur Internet les noms bretons, je suis tombée dessus.
07:54 Idéalement, vous auriez un réseau de bénévoles
07:58 qui pourraient prendre en charge les demandes et faire les mises en relation.
08:01 Une plateforme web, c'est bien.
08:02 Un humain qui connaît la région, c'est mieux.
08:04 Un peu comme une agence qui aide des expatriés à revenir.
08:06 Ensuite, une fois sur place, les candidats doivent s'intégrer.
08:09 C'est là que vous leur mettez à côté d'eux un mentor ou un ambassadeur
08:12 qui pourra les aider une fois arrivés.
08:14 Il y a des sites comme Switcheoff ou Gritters qui pourraient vous aider.
08:17 L'idée, c'est de vous concentrer sur le recrutement
08:19 et de déléguer le reste.
08:20 Et puis, évidemment, valoriser tout ça sur le site Internet.
08:22 Encore une fois, ça rassure.
08:24 Parce que finalement, job staging, donc "braise job chasing", on l'a dit.
08:27 - Vous avez baptisé.
08:29 - C'est le réseau des recruteurs qui transforme et accompagne
08:32 votre envie de vivre en Bretagne en réalité.
08:35 - Merci Nathalie Carré, Hervé Bassé.
08:38 - Merci beaucoup Nathalie.
08:39 - Votre réaction ?
08:40 - Très pertinemment.
08:41 On a réfléchi déjà à beaucoup de choses sur les services qu'on peut offrir
08:45 aux candidats qui sont hors région,
08:47 autour du logement, autour du job, la conjointe aussi,
08:53 parce que c'est aussi une réalité.
08:54 J'avoue que la diaspora bretonne génie n'y avait pas pensé.
08:58 - Mais oui, mais oui.
08:59 - C'est une très bonne idée.
09:02 - Et les refaire revenir.
09:04 - Exactement.
09:05 Et c'est vrai que les premiers candidats que j'ai réussi à faire venir
09:09 d'autres régions, on avait déjà des points d'implantation en Bretagne.
09:14 Des parents, des grands-parents, c'est un point, effectivement,
09:17 c'est tout à fait dans cet esprit.
09:19 - Yann Petit, vous êtes le président du groupe La Trinitaine.
09:22 Quel regard portez-vous sur le job staging ?
09:24 Ça peut être une réponse aux problématiques de recrutement ?
09:29 - Oui, ça peut être une réponse.
09:30 C'est dommage qu'ils ne fassent que de l'informatique.
09:32 - Parce que vous, vous n'avez pas du tout besoin de candidats dans la tech ?
09:36 - Au niveau informatique, nous, on a notre équipe,
09:39 donc on n'a pas besoin sur ce poste-là.
09:43 On a plus besoin sur conducteurs de ligne, pâtissiers,
09:48 et puis après, des personnes à certains postes un peu plus cibés.
09:54 - Mais Hervé Bassé, vous êtes dans la tech,
09:58 mais vous pouvez aussi élargir.
10:00 Regardez, si Yann Petit a besoin de pâtissiers ou de conducteurs de ligne,
10:04 il y a peut-être quelque chose à élargir pour la région ?
10:07 - Alors potentiellement, le modèle, il est scalable,
10:10 et puis il est exportable sur d'autres secteurs.
10:12 - Donc, ça peut évoluer ?
10:13 - Voilà, complètement.
10:14 Moi, mon expertise, c'est les métiers de l'informatique,
10:16 et comme je le disais, notre mission, c'est de démocratiser le recrutement
10:20 pour des sociétés qui ne font pas appel aux cabinets conventionnels.
10:24 Donc, pourquoi pas imaginer d'autres verticals métiers, évidemment,
10:27 mais avec des experts métiers.
10:29 L'important dans mon modèle, c'est que ce sont des experts métiers
10:31 qui sont formés au recrutement et non pas l'inverse.
10:33 Et donc, du coup, pourquoi pas imaginer un équivalent du modèle du jobstaging
10:38 sur l'industriel.
10:39 - Voilà, le dupliqué sur un natalisé.
10:41 C'est votre troisième conseil.
10:43 - Merci.
10:44 - Mais oui, c'est un travail d'équipe.
10:46 C'est la richesse du collectif qui fait qu'on aura des bonnes idées.

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