Lundi 20 mars, fin de journée, la motion de censure échoue à 9 voix près.
La soirée voit des manifestations et émeutes fleurir partout dans le pays.
Dans la nuit, vers 2h du matin, le blocage de gréviste au terminal pétrolier de Donges (44) est attaqué par la gendarmerie mobile pour y déloger les syndicalistes présents sur le site depuis une semaine.
Le déchaînement de violence en entier : politique comme physique.
Notre journaliste Cemil SANLI était à l'Assemblée Nationale ce lundi et s'est rendu le lendemain matin auprès des travailleurs et travailleuses de cet important site industriel français en Loire-Atlantique.
Dans ce nouveau reportage, chamboulé par les événements de la nuit, il nous emmène (accompagné d'Andreï Manivit derrière la caméra) à la rencontre des personnes qui travaillent sur le site industriel et qui sont en lutte contre la réforme des retraites.
Alors, en l’espace de quelques heures, entre l’échec de la motion de censure à l’AN et l’assaut des forces de l’ordre ici, quel est l’état d’esprit des grévistes à Donges?
Comment ont-ils vécu le rejet de la motion de censure? Vont-ils cesser la grève et courber l’échine comme l’espère le gouvernement?
Ou au contraire, redoubler de détermination et durcir le ton face à un pouvoir aux abois?
C’est ce qu’on va voir dans cette vidéo.
▶ CRÉDITS :
Journaliste et montage : Cemil Sanli
Caméra : Andreï Manivit
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https://www.lemediatv.fr/soutien
La soirée voit des manifestations et émeutes fleurir partout dans le pays.
Dans la nuit, vers 2h du matin, le blocage de gréviste au terminal pétrolier de Donges (44) est attaqué par la gendarmerie mobile pour y déloger les syndicalistes présents sur le site depuis une semaine.
Le déchaînement de violence en entier : politique comme physique.
Notre journaliste Cemil SANLI était à l'Assemblée Nationale ce lundi et s'est rendu le lendemain matin auprès des travailleurs et travailleuses de cet important site industriel français en Loire-Atlantique.
Dans ce nouveau reportage, chamboulé par les événements de la nuit, il nous emmène (accompagné d'Andreï Manivit derrière la caméra) à la rencontre des personnes qui travaillent sur le site industriel et qui sont en lutte contre la réforme des retraites.
Alors, en l’espace de quelques heures, entre l’échec de la motion de censure à l’AN et l’assaut des forces de l’ordre ici, quel est l’état d’esprit des grévistes à Donges?
Comment ont-ils vécu le rejet de la motion de censure? Vont-ils cesser la grève et courber l’échine comme l’espère le gouvernement?
Ou au contraire, redoubler de détermination et durcir le ton face à un pouvoir aux abois?
C’est ce qu’on va voir dans cette vidéo.
▶ CRÉDITS :
Journaliste et montage : Cemil Sanli
Caméra : Andreï Manivit
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NewsTranscription
00:00 Et là on voit des débris justement de verre,
00:02 mais aussi des grenades lacrymogènes.
00:04 On va pas lâcher de toute façon,
00:06 ils nous emmerdent, on va l'emmerder jusqu'au bout.
00:08 Comme la raffinerie est éteinte,
00:10 on ne peut plus recevoir de pétrole brut.
00:11 Là donc t'as la route avec tout ce qui a été mis dessus,
00:13 et après au bout à gauche t'as le dépôt pétrolier.
00:16 Vous êtes en train de m'avoir !
00:18 On remplisse l'air de CHK, c'est qu'il y a un risque d'explosion.
00:20 Et tout est mis en ordre pour faire croire qu'il n'y a pas de pénurie
00:22 et qu'il ne se passe rien dans le pays.
00:23 Et tous ces premiers de Corvée là,
00:26 avec aussi des raffineurs évidemment,
00:28 on les a traités comme des criminels,
00:30 on nous a matraqué la gueule.
00:31 Voilà, c'est ça Macron quoi.
00:32 Salut, c'est Jemil,
00:33 et pour Le Média je vous emmène une nouvelle fois
00:35 hors des studios prendre l'air,
00:37 et même hors de Paris.
00:38 Je suis actuellement à Donge, en Loire-Atlantique,
00:40 où l'une des plus importantes raffineries du pays
00:42 est paralysée par la grève qui dure ici depuis plus de 3 semaines,
00:46 et dont la reconduite a été récemment votée jusqu'au 24 mars.
00:49 Nous sommes aujourd'hui le 21 mars 2023,
00:52 et ces dernières heures ont vu énormément de choses bouger.
00:54 Hier, 20 mars, la motion de censure transpartisane
00:57 qui a donné des sueurs froides au gouvernement
00:58 a été rejetée de justesse à 9 minuscules voix près,
01:02 fragilisant encore plus le pouvoir.
01:04 La soirée fut explosive à Paris,
01:05 comme ailleurs en France où la colère populaire légitime
01:08 s'est exprimée face à une répression de policières
01:10 qui a grimpé d'un cran.
01:11 Et dans la nuit, vers 2h du matin,
01:13 c'est le dépôt de carburant juste derrière moi
01:15 qui a été pris d'assaut par la gendarmerie mobile
01:18 pour y déloger les grévistes qui le bloquaient,
01:20 qui bloquaient l'arrivée de pétrole et de carburant
01:23 ici depuis bientôt une semaine.
01:24 2h d'affrontement violent en pleine nuit
01:26 à coups de LBD, gaz lacrymogène et coup de matraque
01:29 pour lever le blocage et réquisitionner des salariés.
01:32 Dans ce nouveau reportage,
01:33 chamboulé par les événements de cette nuit,
01:35 je vous emmène avec André derrière la caméra
01:37 à la rencontre des personnes qui travaillent ici
01:39 et qui sont en lutte depuis plusieurs semaines déjà
01:42 contre la réforme des retraites.
01:43 Alors, en l'espace de quelques heures,
01:45 entre l'échec de la motion de censure à l'Assemblée nationale
01:48 et l'assaut aux policiers cette nuit ici,
01:50 dans quel état d'esprit sont les travailleurs et travailleuses
01:52 ici à Donge ?
01:53 Comment ont-ils vécu tous ces événements ?
01:55 Vont-ils cesser la grève, reprendre le travail
01:57 et courber les chines comme l'espère le gouvernement ?
02:00 Ou au contraire, redoubler de détermination
02:03 et durcir le ton face à un pouvoir aux abois ?
02:05 C'est ce qu'on va voir entre autres dans cette nouvelle vidéo.
02:07 C'est parti !
02:08 [Musique]
02:26 Là, donc, t'as la route avec tout ce qui a été mis dessus
02:28 et après au bout, à gauche, t'as le dépôt pétrolier justement
02:31 avec son accès.
02:32 Et au bout, t'as une route, ça fait un T, une route de chaque côté.
02:34 Pareil, il y a eu un peu des barricades
02:36 et des choses de mise de la même sorte.
02:37 Donc t'as trois accès à ce dépôt
02:39 et les trois accès étaient bloqués, quoi.
02:41 Là, on est sur un accès que je comprends bien,
02:43 c'est l'accès qui mène au port
02:45 où cette nuit a été amarré un bateau avec du pétrole prêt à l'usage.
02:49 Tout à fait, l'apprentissage qui est juste là-bas
02:51 et qui lui est relié directement au dépôt pétrolier qui est là-bas.
02:54 Mais après, Décuv' ici,
02:56 t'as un énorme pipeline qui va jusqu'à Metz
02:59 et qui dessert quatre villes en passant par Paris, en fait.
03:01 Alors aujourd'hui, ce qui se passe sur le terminal métanier de Montour-Bretagne
03:04 et sur Fosse-sur-Mer,
03:05 nous sommes en mouvement de grève depuis le 6 mars.
03:09 Et depuis donc le 6 mars,
03:10 aucune goutte de CH4 sort de nos sites.
03:13 — Le CH4, pour ceux qui sont un peu novices. — Du méthane.
03:15 Alors hier soir, on s'était eu au téléphone,
03:22 alors que j'étais devant l'Assemblée, j'en sortais,
03:24 la motion de censure venait d'être rejetée.
03:26 Et puis à ce moment-là, vous me disiez
03:27 « Bah nous, on bloque de notre côté, à demain,
03:29 la police, elle est occupée, etc. »
03:31 On est surpris, finalement, ce qui s'est passé cette nuit ?
03:33 — Ils nous ont pris par surprise, de manière complètement déloyale,
03:37 si on peut imaginer que de temps en temps, il y a de la loyauté là-dedans.
03:40 Et puis après, surtout, ils nous ont traité comme des criminels, en fait.
03:43 Tabassés, gaz, acrimaux,
03:46 on a eu droit au flashball, voilà.
03:48 Super.
03:49 — On voit qu'ici, les manifestants, les syndicalistes,
03:51 ont poussé le rocher à main nue, manifestement,
03:54 il y a des traces par terre, pour bloquer la route,
03:56 et après, il y a inscrit un 60 en signe de protestation
03:59 contre les 64, les 62,
04:01 puisqu'ils veulent la retraite à 60 ans.
04:03 — C'est pas possible...
04:05 Et là, on voit...
04:07 des débris, justement, de verre,
04:08 mais aussi...
04:09 des grenades lacrymogènes.
04:11 Tout ça témoigne de la violence, des affrontements de cette nuit.
04:18 Alors déjà, on reprend les choses depuis le départ, en fait.
04:23 Il y a quand même cet événement, hier soir, qui est dramatique,
04:25 j'imagine pour beaucoup d'entre vous,
04:27 qui est difficile, qui est violent.
04:28 Mais juste avant, quelques heures avant, c'était la motion de centure.
04:31 À neuf voix près, qui ne passe pas.
04:33 Comment, à ce moment-là, vous étiez l'état d'esprit de vous et vos camarades ?
04:35 Très bien, c'est-- c'est-- c'est-- c'est très bien, c'est--
04:38 Neuf voix, c'est sûr qu'on voit qu'aujourd'hui,
04:40 y a un souci au niveau de ce gouvernement, hein.
04:41 J'étais dégoûtée.
04:42 Dégoûtée, j'me suis dit euh... tout ce...
04:44 euh... Bon, en fait on a beaucoup d'gens, euh...
04:47 au gouvernement qui ont pas de-- excusez-moi l'expression,
04:49 mais pas d'couilles, et euh...
04:51 et voilà, donc ils crient, ils crient, ils sont pas contents,
04:54 et tout le bazar, mais dès qu'on leur fait un peu de chantage,
04:56 ben en fait euh... ben en fait ils ferment leur gueule et puis ils exécutent.
04:59 Donc euh, c'est des bons chiens-chiens.
05:01 Pas hyper surpris, parce que le jeu des appareils politiques euh...
05:04 faisait que certains voulaient à tout prix se protéger,
05:06 donc on... pensait pas que cette motion de censure allait aboutir.
05:09 Euh... Après, voilà, on arrive euh... au bout d'un processus
05:14 que certains appellent démocratique,
05:15 qui pour nous n'est rien de démocratique, qui est hyper autoritaire.
05:18 Et euh... Et voilà, c'est-- c'est dans le droit fil de...
05:21 de tout ce qui a été fait jusqu'alors.
05:22 On ignore les manifestations en nombre,
05:24 on ignore les organisations syndicales,
05:26 on ignore l'opinion publique,
05:28 on ignore les Français qui sont opposés à cette réforme,
05:30 et puis on y va, on continue sa petite réforme pour faire plaisir,
05:33 sans doute demain à des fonds de pension
05:34 qui proposeront des-- des retraites complémentaires, voilà.
05:37 Le moral, ce matin ?
05:38 Ben regardez mes yeux.
05:39 (rires)
05:40 Les nuits sont courtes et les journées sont longues.
05:42 Vous étiez depuis une semaine sur le dépôt de carburant,
05:45 bloqué depuis une semaine, tout le monde était dans-- dans le combat,
05:48 et délogé en-- en deux heures, vous avez résisté deux heures,
05:51 c'est ce qu'on lit, ce que vous m'avez raconté.
05:53 Comment ça s'est passé, euh... concrètement, ces deux heures ?
05:55 À deux heures du matin ?
05:56 Bah déjà on a été surpris, hein, parce que des collègues nous ont avertis
05:59 qu'il y avait un bateau qui arrivait, hein, là aussi, en dehors de tout radar.
06:02 Donc on a amobi-- — Pas trop loin ?
06:04 Ah ben de pétrole, pétrole raffiné en fait.
06:06 Comme la raffinerie est éteinte,
06:07 on ne peut plus recevoir de pétrole brut, hein,
06:10 pour en remettre sur le réseau.
06:11 Donc y a un appompement qui dessert directement le dépôt,
06:14 où on peut recevoir, mais que du pétrole raffiné.
06:16 Donc c'est ce qu'ils ont voulu faire arriver déjà à deux reprises dans la semaine.
06:19 On s'est mobilisés à deux reprises pour l'empêcher d'arriver.
06:22 Euh, et puis là, bah ils nous ont pris par surprise,
06:24 avec euh... avec des forces de l'ordre qu'on s'attendait pas à trouver là,
06:27 pas en nombre aussi conséquent.
06:28 Faut savoir que sur-- sur l'appompement qui permet de faire venir
06:31 des gros conteneurs de-- de produits déjà raffinés,
06:33 le Palpplain qui part donc de cet appompement,
06:35 va jusqu'à Metz en desservant le Mans et la région parisienne.
06:38 Donc le but c'était bien de contrarier
06:40 l'action des travailleurs en lutte contre la réforme des retraites,
06:44 afin de sauvegarder les régions qui sont toujours pas touchées
06:47 par les pénuries de carburant.
06:49 Et euh, laissant quand même le Grand Ouest en difficulté.
06:51 Puis voilà, ils ont réussi à-- à reprendre la main
06:54 sur les lamaneurs, hein, à les...
06:56 amener un peu de force au travail quand même,
06:58 parce qu'ils y sont pas allés avec le sourire.
07:00 Et euh, donc ils ont raccordé le bateau pour le vider.
07:02 Donc y a toujours pas de citerne qui sorte du dépôt
07:04 parce que même s'il y a plus d'occupation par les personnes,
07:07 y a encore des barricades sur la route qui empêchent les camions de circuler.
07:11 Donc ça nous laisse un peu de temps pour nous organiser,
07:13 pour j'imagine aller le reprendre là dans les jours à venir.
07:15 Bah c'est une décision de... de calmer le...
07:17 calmer le système pour laisser croire à tout le monde que
07:20 ça s'essouffle et qu'il se passe rien dans l'économie.
07:22 Évidemment que... y a un impact économique là-dessus, hein.
07:25 SFDM va avoir un impact, les raffineurs vont avoir un impact.
07:29 EDF, c'est 400 millions par semaine
07:31 depuis le début du mouvement,
07:33 entre les baisses de production, les blocages des arrêts de tranche dans le nucléaire,
07:36 sur les centrales thermiques,
07:38 euh... la reprise en main des outils de travail ici dans l'hydraulique.
07:40 Donc y a un vrai impact économique et tout est mis en ordre
07:43 pour faire croire qu'y a pas de pénuries et qu'il se passe rien dans le pays.
07:45 Bah on était face à face, on a eu un peu d'échanges.
07:48 Un p'tit... moment avec les renseignements généraux
07:51 qu'on essayait de venir faire de la médiation.
07:52 Clairement devant la colère on avait besoin d'un temps d'échange un peu plus conséquent.
07:56 Seulement, c'est pas c'qu'ils ont voulu, donc ils nous ont chargés.
07:58 Et puis voilà, donc certains se sont retrouvés au sol,
08:01 certains ont pris des coups.
08:02 Après, bah quand ils nous ont fait reculer...
08:05 voilà, on a pris... une pluie de grenades lacrymogènes,
08:09 mais moi j'en ai jamais vu autant de ma vie en fait.
08:11 Ceux qui avaient envie de résister un p'tit peu,
08:13 on a pris des... des balles de... de LBD...
08:17 Voilà, donc on a des collègues là qui ont des macarons sur la peau, voilà.
08:20 Donc je rappelle quand même qu'on est les premiers de...
08:23 de corvée, hein, comme appelait Macron.
08:25 Donc là, hier y avait des gens qui déchargent les bateaux
08:27 pour alimenter le pays.
08:29 Y avait des électriciens et gaziers, hein,
08:31 qui font ce qu'ils peuvent pour assurer le service public de l'énergie.
08:34 Y avait des agents SNCF, ceux qui conduisent les transports.
08:37 Y avait... des personnes de la santé, hein, ceux qui nous soignent.
08:40 Y avait des gens de l'éducation, ceux qui éduquent nos gamins.
08:43 Et tous ces premiers de corvée, là, avec aussi des raffineurs, évidemment,
08:46 eh ben on les a traités comme des criminels, on nous a matraqué la gueule.
08:49 Voilà, c'est ça Macron, quoi. Voilà, mais... super.
08:52 C'est bien la peine de faire des beaux discours pendant le Covid,
08:54 et puis de nous traiter ainsi.
08:55 Déjà le mépris de la réforme des retraites,
08:57 de nous faire travailler deux ans de plus, c'est inacceptable.
08:59 Mais alors en plus de nous opposer ce type de pratiques,
09:01 c'est clairement... c'est insupportable. C'est insupportable.
09:11 Comme vous l'avez compris, le site de Donge, près de Saint-Nazaire,
09:14 concentre nombre d'industries liées à l'énergie.
09:16 Pétrole, gaz, éolien offshore, etc.
09:18 Des milliers de personnes travaillent ici à importer, transformer,
09:22 produire et exporter d'immenses quantités d'énergie sous différentes formes.
09:26 En somme, c'est un lieu hautement stratégique pour le pays.
09:29 Ici, nous sommes au terminal méthanier, où arrive le méthane.
09:32 Un gaz préalablement liquéfié pour faciliter son transport
09:35 et son stockage en cuve, qui est ici regazéifié et odorisé
09:39 avant d'être injecté dans le réseau pour être utilisé pour l'eau chauffage par exemple.
09:43 Je vous expliquais tout à l'heure, grève, aucun qui sort, rien qui rentre,
09:46 mais il y a quand même une activité.
09:47 Bien sûr, on est un site CVD, donc en fait, le GNL qui est stocké dans nos cuves,
09:51 il est toujours en évaporation, parce qu'à -160°C,
09:54 même si vous avez des super frigos, vous avez toujours une déperdition thermique.
09:58 Et donc en fait, c'est pour ça qu'aujourd'hui, on voyait une flamme au niveau de la torche.
10:02 Ces évaporations qui se font naturellement, voilà,
10:05 on n'arrive pas à les recomprimer, donc on est obligé de les brûler
10:09 pour pas qu'en fait, bah on les recrache à l'air et qu'on remplisse l'air de ces haches-caisses
10:13 et qu'il y ait un risque d'explosion.
10:14 On est dans une zone en plus où il y a énormément de circulation et tout ça,
10:17 avec en face Airbus, donc il faut pas qu'on mette en péril...
10:22 euh... les entreprises et les citoyens.
10:25 Ce mardi matin, ils et elles sont nombreux à se donner rendez-vous
10:36 pour différentes assemblées générales afin de décider démocratiquement
10:39 de la suite à donner aux mouvements sociaux.
10:41 Ici, par exemple, au terminal métanier d'LNG,
10:44 les salariés ont voté pour reconduire la grève jusqu'à mardi prochain.
10:47 La détermination est donc totale.
10:48 Ces rendez-vous syndicaux, au-delà de leur importance politique,
10:51 sont aussi l'occasion de se socialiser
10:53 en trinquant un verre et en mangeant un bout dans la bonne humeur.
10:56 Pour un avenir bien rouge !
11:06 Et demain, Emmanuel Macron qui parle à la télévision,
11:08 demain mercredi, pour, j'imagine, enteriner un peu le projet de loi,
11:11 pour peut-être se satisfaire du fait que son gouvernement n'est pas tombé.
11:14 Qu'est-ce que vous attendez du Président ?
11:15 Est-ce que vous allez l'écouter demain ?
11:16 Pfff, j'ai même pas envie de l'écouter, il nous écoute pas !
11:19 (rire)
11:20 13 heures, c'est des journées de... 'fin, les gens travaillent, je crois, donc...
11:23 On n'attend rien du tout, hein.
11:25 On n'attendait rien de la motion de censure,
11:26 on a vu que tout était joué déjà d'avance,
11:28 on a fait nous aussi les calculs, on attend rien du Président,
11:30 si ce n'est qu'il va rassurer son électorat, hein,
11:32 puisque la majorité de son électorat... est déjà en retraite,
11:35 (rire)
11:36 et se veut rassurer pour leur pension.
11:37 Donc on attend quoi de lui ? On attend qu'il révèle son orgueil,
11:40 et puis qu'il revienne à la raison.
11:42 Et qu'il comprenne que non, on peut pas travailler deux ans de plus, non.
11:44 Qu'il aille faire certains métiers, lui, et il verra.
11:47 Donc non, on attend rien, il va les rassurer,
11:48 et nous on va continuer à faire... ce qu'on a fait, ce qu'on a déjà fait,
11:51 euh, comme la loi du CPE,
11:53 pour éviter la mise en place du décret d'application.
11:55 En même temps, si je vous écoute, vous...
11:57 vous avez intégré, peut-être, le négatif,
12:00 vous avez... « On va bientôt perdre », etc.
12:01 Et malgré tout, vous êtes quand même dans la lutte,
12:03 'fin c'est quand même... y a une dissonance.
12:05 On va pas lâcher, de toute façon.
12:06 Il nous emmerde, on va l'emmerder jusqu'au bout.
12:08 (rires)
12:09 Alors en fait, la reconductibilité ou pas du mouvement
12:12 n'est pas liée à ce qui s'est passé hier à Donge,
12:15 euh, sur l'assaut, comme vous dites, au niveau du stockage pétrolier.
12:19 Cette reconductibilité-là, qui est ou pas cet assaut,
12:22 elle aurait été proposée aux salariés.
12:25 Euh, mais c'est sûr qu'avec ces... ces actions des forces de l'ordre
12:29 et les réquisitions qui sont mises en place aussi,
12:32 euh, sur fosse, sur mer,
12:33 c'est sûr que ça continue à accroître
12:36 cette exercébration des salariés contre cette réforme
12:39 et comment elle a été... euh... imposée,
12:42 aujourd'hui, à l'ensemble des citoyens.
12:44 Non, c'est pas simple du tout, mais euh...
12:46 on a... on est tous ensemble et c'est ça aussi qui fait plaisir.
12:50 C'est qu'on s'laisse pas... on s'laisse pas avoir.
12:53 Maintenant, le... c'est important, cette force, il faut continuer.
12:57 Et on passe d'un piqué à un piqué, là j'arrive dans ce nid,
13:00 euh... où j'étais à 5 heures ce matin.
13:03 Euh... là j'arrive ici, et ce soir,
13:07 je repars sur Nantes tout à l'heure,
13:09 parce que ce soir on est sur la manif au flambeau,
13:11 dans Nantes, donc organisation et tout le tintouin qui va avec.
13:15 Donc y a pas de relâchement, en fait ? – Non.
13:17 Je sais que la centrale de Cordomé est en grève, là-bas.
13:20 Est-ce que ça va se poursuivre, malgré que le texte soit adopté ?
13:23 'Fin, comment, comment se passent les choses, là-bas ?
13:25 Nous aujourd'hui on s'organise sur des... des grèves,
13:28 un p'tit peu en identifiant des métiers,
13:30 puisqu'aujourd'hui les 1 200 MW disponibles à Cordomé
13:33 sont bloqués sur la main des grévistes.
13:34 Ça représente quand même l'équivalent d'un réacteur nucléaire,
13:36 qui n'est pas sur le réseau alors que nous sommes sollicités tous les jours.
13:40 Et la volonté, donc on a fait une assemblée générale ce matin,
13:42 où la volonté c'est de... de durcir et de continuer
13:44 à se mettre dans les différentes actions.
13:45 On voit bien qu'aujourd'hui avec l'éolien,
13:47 c'est pas forcément sur l'électricité qu'on continuera,
13:49 mais y a d'autres actions, le rail,
13:51 on continue à venir en soutien des raffineurs.
13:53 Aujourd'hui on est... au... au terminal métanier.
13:56 Les camarades... pour finir sur l'énergie,
13:57 les camarades du cycle Combiné Gazes sont aussi à l'arrêt,
13:59 c'est toujours des MW qui sont pas sur le réseau.
14:01 Donc en fait, les énergéticiens en Loire-Atlantique
14:03 ne produisent zéro MW.
14:05 Mais en tout cas y a une chose qui est sûre,
14:06 c'est qu'on a une détermination sans faille
14:08 par rapport à la cause qui nous est... qui nous est mise devant nous, là.
14:12 Mais aussi une détermination qui est galvanisée
14:14 par rapport au traitement qui nous est opposé.
14:16 Le mépris sur l'aspect politique,
14:19 le mépris sur le fait qu'on dialogue même pas avec les OS,
14:22 le mépris sur le fait qu'on n'entende pas les manifs,
14:24 et le mépris en plus de venir nous matraquer,
14:26 'fin c'est bon, ça suffit quoi, ça suffit.
14:28 La société c'est nous qui la faisons tourner,
14:30 et à un moment on mérite un tout petit peu de respect quoi.
14:32 Ces gens-là ils ont été élus par le peuple,
14:33 ils sont là pour servir le peuple,
14:35 ils sont pas là pour le détruire.
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