Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de Marine Le Pen

  • l’année dernière
La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a réagi à l’interview du président de la République, Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse.

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00:00 maladresse ou choix délibéré, M. Macron a opté pour un horaire
00:03 de diffusion qui relève d'une volonté ostensible,
00:06 transgressive et même puérillement provoquante d'ignorer la France
00:10 qui ne peut pas être devant sa télévision en pleine journée.
00:13 C'est-à-dire la France des actifs,
00:15 ces Français qui étaient les plus concernés par la réforme des
00:18 retraites et qui y sont opposés à près de 90 %.
00:23 Un président de la République aurait dû avoir à cœur de
00:25 s'adresser d'abord à ceux qu'il avait heurtés,
00:28 blessés ou contraints.
00:30 Le rôle d'un président est de s'adresser à tous,
00:33 sans exclusion ni mépris, de trouver les mots pour rassurer
00:39 et rassembler.
00:40 La veille, il a cru bon de qualifier de "foule",
00:44 rappelant le terme, souvenez-vous, de "foule haineuse"
00:47 utilisé lors des Gilets jaunes.
00:50 Les personnes qui manifestent en masse comme s'ils se plaisaient
00:54 à provoquer et entretenir une épreuve de force,
00:58 un affrontement avec les Français.
01:00 À la brutalité de son pouvoir, le président ne peut pas ajouter
01:04 une violence verbale.
01:05 Pourquoi se complaire dans d'inutiles,
01:08 de blessantes et dangereuses provocations ?
01:11 En agissant ainsi, il n'use pas seulement les
01:14 institutions de notre République.
01:16 Par des interventions de diversion,
01:19 il démonétise une nouvelle fois la parole publique.
01:22 Quand le pays est troublé et en plein doute aurait besoin d'une
01:26 parole forte, d'une bienveillante assurance.
01:30 Ce midi, nous avons entendu des propos mécaniques et dilatoires
01:35 d'un homme apparemment de plus en plus seul,
01:38 qui semble avoir perdu tout sens du réel,
01:41 tout contact avec le monde extérieur,
01:43 y compris peut-être avec les siens.
01:45 Alors qu'il devait parler institution,
01:48 il s'est égaré dans de la communication.
01:51 Alors qu'il devait montrer une direction,
01:54 il a cru pouvoir se contenter de contorsions.
01:57 Alors qu'il devait recoudre le tissu national,
02:00 il continue de vouloir en découdre avec le monde entier,
02:04 contre les évidences, contre les réalités.
02:07 Il fallait accepter d'aller au vote,
02:10 accepter d'aller au vote quitte à perdre.
02:14 En démocratie comme en sport, il est des défaites moins
02:17 déshonorantes que des résultats mal acquis.
02:20 Le constat de l'absence de majorité par le gouvernement lui-même
02:24 runait d'ailleurs le seul argument de la réforme qui l'a brandi
02:27 tout au long des débats, celui de son caractère vital.
02:30 L'abus du 49-3, c'est là le raisonnement à courte vue
02:34 d'un joueur de poker, d'un trader,
02:37 mais pas celui d'un responsable politique et encore moins d'un
02:40 homme d'État.
02:41 Les politiques savent que les dévictoires de le coup
02:44 sont si lourdes qu'elles s'apparentent à des défaites.
02:47 Les historiens nous rappellent la victoire d'Héraclée qui fit
02:50 dire à Pyrrhus encore une victoire comme celle-là et nous serons défaits.
02:54 Le gouvernement a gagné, pardon, n'a pas perdu de neuf voix.
03:00 Mais Mme Borne sort pulvérisée de cette séquence.
03:04 Le vote de confiance ne peut s'interpréter que comme une
03:08 manifestation de défiance, bien sûr, du gouvernement,
03:11 mais disons-le aussi du président qui, dans les coulisses
03:15 éliséennes, tirait les ficelles, les grosses ficelles de ce tour
03:19 de magie raté.
03:21 Il verse dans l'anti-parlementarisme en assumant le
03:25 souhait de contourner la représentation nationale dès
03:28 qu'il le pourra, répétant plusieurs fois que les
03:31 réformes ne passeraient pas obligatoirement par la loi.
03:35 Allant même jusqu'à cette déclaration incroyablement
03:40 inquiétante, on passe trop par la loi dans notre République.
03:45 Et pardon de rappeler au président de la République,
03:48 qui en est le garant, que c'est la Constitution qui
03:52 détermine ce qui relève de la loi,
03:55 pas le fait du prince.
03:59 [Musique]
04:03 [SILENCE]

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