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Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, tient son traditionnel discours du 1er-mai à Perpignan ce mercredi à 39 jours des élections européennes.

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00:00Mesdames et Messieurs, chers amis, c'est toujours un bonheur, et vous le savez, de
00:05nous retrouver ici à Perpignan, ville renaissante, dans une ambiance printanière qui annonce
00:12les beaux jours, de très beaux jours ! Merci à Louis pour ce mot chaleureux, et merci
00:19à vous, mes amis. Merci aussi pour notre prestataire du son. Merci aussi de nous donner
00:32l'occasion de nous retrouver cet après-midi pour parler, bien sûr, de l'Europe, mais
00:37aussi, et c'est lié, du sort de notre peuple, et de ce qui nous unit tous ici, l'amour
00:46de la France. En ce 1er mai, fête de Jeanne d'Arc et fête du Travail, je ne vous parlerai
00:59pas seulement de la France, mais parce que nous sommes un seul et même peuple de la
01:04fraternité sociale qui unit les Français. La nation, vous le savez, c'est pour chacun
01:11d'entre nous l'échelon le plus protecteur, celui qui permet aux Français, d'où qu'ils
01:16viennent, d'être défendus. Et qui les protège, les Français, s'ils ne se sont pas les Français
01:24eux-mêmes ? Nous vivons un moment où se joue, pour l'Europe et par voie de conséquence
01:30pour la France, une partie essentielle. Derrière le débat européen, en effet, ce qui se profite
01:36c'est notre existence en tant qu'État, nos droits en tant que peuple, notre destin
01:42en tant que nation. L'alternative qui nous est proposée le 9 juin est simple, elle est
01:47binaire, elle est implacable. Soit l'option que nous proposons, la France en Europe, soit
01:55l'Union Européenne de nos adversaires, mais alors il n'y aura plus la France. Il n'y
02:00aura plus qu'une région, une petite province d'un État unitaire centralisé, dirigé
02:07d'une main de fer par Bruxelles, face à une Union Européenne qui cherche à dominer
02:12nos nations, qui a programmé leur dilution et, sans le dire ouvertement, leur disparition,
02:19face à un Emmanuel Macron qui a fait clairement le choix d'un basculement post-national.
02:24Cette élection du 9 juin constitue, vous l'avez compris pour tous les Français de
02:31cœur et d'esprit, un appel à la mobilisation générale. Bien sûr, c'est une invitation
02:45démocratique à s'exprimer, comme dans toutes les élections, et il n'y en a pas de petite,
02:49il n'y en a pas de subalterne, toutes sont importantes, mais celle-là particulièrement.
02:56Mais c'est aussi une occasion de contredire publiquement ce dont la misérable ambition
03:02est de rayer 1500 ans d'histoire glorieuse de la France et de réduire son peuple, notre
03:08peuple, au silence. Cette élection, vous l'avez compris, elle met face à face ceux
03:15qui ne croient plus en la France et ceux qui l'aiment par-dessus tout, ceux qui acceptent
03:20la soumission et ceux qui se lèvent, ceux qui veulent se laisser dériver et ceux qui
03:25veulent écrire l'histoire. Je sais que vous êtes de ceux qui se tiennent debout et combattent.
03:33Pour tout patriote français, la participation à un scrutin dont l'enjeu est le sort du
03:44pays est un impératif, un devoir, un commandement. Et puis nous savons, nous devons les contrer,
03:54nous devons les sanctionner, nous devons les congédier, nous devons donner à ce pouvoir
04:00la plus cinglante sanction électorale qu'on puisse lui infliger. Et cette sanction, elle
04:05sera mesurée, n'en doutez pas, à l'écart entre la liste emmenée par Jordan Bardella
04:12et celle des déconstructeurs macronistes. Donc le 9 juin, pas d'abstention, mais pas
04:18de dispersion non plus ! Eh oui, quand le sort du pays est en jeu, on ne s'égare pas,
04:34on groupe les forces de la France. Un seul jour, un seul tour, un seul vote, Bardella !
05:04Dites-vous que le seul instant où tout le monde est égal, c'est devant l'urne de vote,
05:20la voix du plus humble vaut celle du plus puissant. Jamais, peut-être, l'élection
05:26du Parlement européen, la possibilité de mettre en minorité sur de nombreux sujets
05:29les faux soyeurs des nations, dans l'hémicycle de Strasbourg, n'a été aussi plausible.
05:34La poussée des mouvements nationaux dans toute l'Europe rend cette perspective atteignable,
05:40et c'est une perspective à laquelle nous devons travailler sans relâche durant les
05:4439 jours qui nous restent. L'Union européenne est une créature curieuse, une créature hors-sol,
05:54qui ne doute de rien et surtout pas d'elle-même. Elle n'admet pas qu'elle doit parfois s'interroger
06:01et douter, qu'elle doit s'analyser et s'amender, qu'elle doit entendre la critique et éventuellement
06:07se réformer. Elle est sourde à tout alerte, à tout avertissement, que ce soit le référendum
06:14de 2005, le Brexit, la montée partout en Europe des opinions divergentes ou même aujourd'hui
06:20la révolte paysanne dans toute l'Europe. La moindre critique contre elle est frappée
06:29d'interdit, comme si le vanderleïsme était une religion révélée. Un nouveau rite auquel
06:43il faudrait se soumettre, sous peine d'excommunication, une voie en sens unique qu'il faudrait suivre
06:49aveuglément jusqu'au précipice. Vous l'avez constaté durant la campagne, si vous osez
06:54émettre la moindre objection, c'est que vous êtes pour le Frexit, pour le chaos, pour
06:58la ruine et j'en passe et ce sont les mêmes qui dénoncent, je cite, ceux qui surfent
07:03sur la peur. Ne cédez pas à ce terrorisme intellectuel. Nous avons raison d'être critiques,
07:09nous avons raison de vouloir autre chose pour l'Europe et pour la France et pour nous-mêmes.
07:14Les partisans de l'Union Européenne voudraient nous faire croire qu'il n'y a pas d'autre
07:25solution que l'Union Européenne actuelle, pas d'autre alternative, une absence d'alternative
07:30en forme d'injonction à interdire la critique et à proposer une autre manière de voir.
07:35Se circuler, il n'y a rien à voir, nous, Gaulois, décidément irrémédiablement réfractaires,
07:43nous n'en voulons pas. D'abord, parce que lorsque l'on parle de construction européenne,
07:55pardon, mais il s'agit juste de notre argent, de nos libertés, de notre pays et finalement
08:01de nos vies. Ensuite, parce que prétendre qu'il n'y aurait pas d'alternative, ce serait
08:06nier l'idée même d'un débat, d'une opposition, d'un progrès, ce serait nier l'idée de
08:13la démocratie tout simplement. C'est pourquoi il est on ne peut plus légitime de ne pas
08:18vivre comme des somnambules et de ne pas s'interdire les questionnements ou les critiques, elles
08:23sont nombreuses, pertinentes, écrasantes même.
08:26Au seuil de la campagne, pour désembourber sa candidate, Emmanuel Macron a tenté de
08:33nous invoter un nouveau narratif européen, avec un torrent de concepts issus de son imagination
08:39envahissante, sans craindre d'abuser d'une pensée slogan. Mais derrière les pensées
08:45il y a les arrières-pensées et derrière les postures théâtrales, les impostures intellectuelles.
08:51La pensée c'est l'Union Européenne, mais l'arrière-pensée c'est la négation des
08:55nations. La pensée c'est la coopération, mais l'arrière-pensée c'est la soumission
09:00des Etats. La pensée c'est la démocratie, l'arrière-pensée c'est une Europe qui avance
09:05pour reprendre l'expression d'ailleurs d'Emmanuel Macron lui-même en 2017 « à l'abri des
09:11peuples ». Comme si la nation était une maladie mortelle. C'est-à-dire en réalité,
09:19vous l'aurez compris dans l'opacité et dans la tromperie, je le dis ici et vous devez
09:25le dire partout, l'Union Européenne n'est pas l'Europe. L'Union Européenne est un
09:30marché quand l'Europe est une civilisation. L'Union Européenne a 70 ans quand l'Europe
09:36est plurimillinaire. Il n'y a pas de nation européenne parce qu'il n'y a pas de peuple
09:41européen. Il n'y a pas de souveraineté européenne parce qu'il n'y a pas d'Etat
09:46européen. Il n'y a pas de puissance possible de l'Europe et en Europe sans les nations.
09:51Dans l'histoire en effet, ce n'est pas l'Europe qui a fait le rayonnement de notre
09:55civilisation et lui a conféré sa puissance mais le génie propre des nations qui la
10:01composent. L'Union Européenne de Mme von der Leyen est dans la ligne du projet d'Emmanuel
10:07Macron de la Sorbonne ou dans un discours de 1h45, il prononce si peu le mot France
10:18et six fois seulement le mot État. Il est conforme d'ailleurs au rapport Werrochtad
10:24dont vous avez déjà entendu parler qui entend priver les Etats de leur droit de
10:27veto. Le droit de veto c'est quoi ? C'est le droit de dire non. Y compris et bien sûr
10:32en premier lorsque nos intérêts vitaux sont en jeu. Nous, nous voulons pouvoir dire non
10:40si on veut envoyer des Français mourir dans des guerres qui ne sont pas les nôtres. Nous
10:44voulons pouvoir dire non à la submersion migratoire de notre pays. Nous voulons pouvoir
10:49dire non à la destruction de notre économie au nom d'une écologie décroissantiste
10:54devenue folle. Nous voulons pouvoir dire non à des impôts européens qui s'ajouteraient
10:59à nos impôts nationaux ainsi qu'à une dette européenne supplémentaire qui aggraverait
11:04l'avenir de nos enfants. Nous, nous voulons pouvoir dire non au gouvernement technocratique
11:10de Bruxelles ou d'ailleurs. L'Union Européenne c'est une vision impériale, elle se veut
11:15une autorité centrale qui écrase les nations, leur impose des valeurs prétendument supérieures
11:21et réduit les peuples à des populations interchangeables à administrer. Elle s'envisage
11:27non pas comme une communauté de peuples partageant une histoire commune mais comme un marché
11:30mondialisé. Mais un marché, je vous le dis tout de même, sans aucune règle. Sans aucune
11:37règle autre que la loi de la jungle. C'est la concurrence des loyales sacralisées, la
11:42loi du plus cupide, un système pervers, où les appels d'offres par exemple sont
11:48gagnés toujours quasiment par des entreprises extra-européennes. Pourquoi ? Mais grâce
11:53à la règle du moins-disant. La règle du moins-disant c'est la règle du moins cher.
11:57Moins vous respectez l'environnement, moins vous protégez vos salariés, moins vous les
12:02payez, moins vous respectez la sécurité des consommateurs et plus vous arrivez à
12:06obtenir un prix bas et donc plus grande est votre chance de gagner le marché. Et comme
12:12il n'existe pas de patriotisme économique ni de préférence européenne, et bien nos
12:17entreprises perdront toujours. On marche sur la tête et cela non plus, nous n'en voulons
12:23pas. Emmanuel Macron, qui a toujours le don de nous rassurer dans ses prises de parole,
12:40a trouvé une nouvelle expression. L'Europe serait un continent-monde, un Holdegard, dont
12:49on a ouvert grand les portes, démonté les fenêtres, supprimé le toit et dont évidemment
12:53l'attractivité à toutes les migrations mondiales est portée par un système de protection
12:58sociale qu'on a universalisé au lieu de les réserver prioritairement aux nationaux.
13:03Et bien cela aussi, vous l'imaginez, nous n'en voulons pas. Mais je vous le disais,
13:10nous ne confondons pas l'Union européenne et l'Europe. Nous nous pensons que l'Europe,
13:14c'est-à-dire la coopération entre les nations de notre continent, ça doit être
13:18un plus et pas un moins, qu'elle doit nous donner de l'énergie et pas nous la confisquer,
13:24qu'elle doit concourir au bonheur des Français et non à leur appauvrissement, à leur promotion
13:29et non à leur déclassement, à leur liberté et non à leur asservissement.
13:33A ceux qui nous regardent, à ceux qui nous écoutent, j'ai envie de leur dire, mais
13:48avant d'aller voter, posez-vous tout de même quelques questions. Qui peut prétendre
13:54que l'Union européenne a amélioré notre prospérité ? Le PIB par habitant des Européens
14:02qui était égal à celui des Américains en l'an 2000 est aujourd'hui deux fois
14:06moins élevé que le leur. Le décrochage est dramatique. Quant au pouvoir d'achat,
14:12rien qu'en un an, le caddie a augmenté de 22%. Est-ce que vos salaires ont augmenté
14:17de la même manière ? Qui peut affirmer que l'arrimage irréfléchie de l'énergie
14:25à l'usine à gaz de l'Union européenne n'a pas eu pour conséquence concrète l'explosion
14:29de nos factures, alors même que la France avait à l'origine et a toujours l'électricité
14:35la moins chère d'Europe ? Elle aura donc augmenté pour les particuliers de 45% depuis
14:43mai 2017, et ce sera 58% avec la hausse annoncée de 2025 !
14:49Le Portugal et l'Espagne, qui sont dans une situation pourtant bien moins favorable
15:13en termes de souveraineté énergétique, ont trouvé des alternatives à cette situation
15:17ruineuse. Pourquoi pas nous ? Nous n'en pouvons plus de payer leur folie idéologique,
15:23leur entêtement idéologique qui sacrifie les ménages et les entreprises françaises.
15:28Qui peut prétendre qu'il serait juste de faire payer aux plus pauvres ce qu'ils
15:34appellent la transition écologique, et qui n'était là souvent que la mise en œuvre
15:38irréfléchie de normes abusives, de limitations, de restrictions et d'interdictions imposées
15:44par les verts allemands, dont les mensonges gravissimes sur le nucléaire viennent d'être
15:50révélés aux yeux de tous ? Qui, en France, a les moyens de remplacer sa vieille voiture
15:57à essence par un véhicule électrique à 45 000 euros ? Des voitures, par ailleurs
16:02sans autonomie, dont l'explosion du prix de l'électricité renchaînera le coût
16:07du kilomètre, dont l'absence de pièces de remplacement, la complexité des composants
16:11et l'obsolescence des batteries en feront des voitures jetables ? Faut-il se satisfaire
16:27sans rien dire ? Que Bruxelles vous oblige presque du jour au lendemain à changer votre
16:32chaudière pour 15 000 euros ou à faire 30 000 euros de travaux sous peine de perdre
16:36le droit de louer ou de vendre votre maison ? Que dire de ces diminutions autoritaires
16:43des surfaces agricoles et des rendements quand beaucoup d'agriculteurs gagnent souvent
16:47moins de 800 euros par mois et que déjà la moitié des fruits et légumes que nous
16:52consommons sont importés ? Faut-je rappeler qu'un agriculteur se suicide tous les deux
16:57jours et que ces drapes ne semblent pas émouvoir une Commission européenne sans cœur qui
17:03se pique pour la forme de défendre les droits humains ? Qui peut accepter que le système
17:11du travail détaché imposé par l'Union européenne, sorte de délocalisation sur
17:15place, ait fini par créer une préférence étrangère ?
17:19L'Union européenne, la machine à fabriquer des systèmes vicieux au lieu de prôner
17:40des systèmes vertueux. Faut-il qu'elle soit donc déconnectée des réalités du
17:45monde réel, de la vie normale, pour être aveugle et sourde à la détresse des gens,
17:51pour ignorer les drames dont elle est la cause, pour ne pas voir qu'elle nous mène à la
17:54ruine, à la dépendance et au découragement ?
17:58Ces malheurs qui nous arrivent ne sont pas le fruit de la fatalité, du hasard ou du
18:02pas de chance mais, je vous l'ai dit souvent, la conséquence de décisions politiques prises
18:08à Paris et à Bruxelles.
18:10Pour la facture d'énergie, c'est l'abandon du nucléaire et c'est une Europe de l'énergie
18:18mal pislée. Mais on finit par s'interroger sur l'objectif de ceux qui entretiennent
18:24des prix de l'énergie aussi hauts. Mais n'ont-ils pas comme objectif la réduction
18:29de l'activité humaine dans son ensemble ? Ce qui, en réalité, correspond à l'idéologie
18:34très en vogue à l'Union européenne de la décroissance généralisée. Il faut moins
18:38de tout. Il faut moins d'industrie, moins d'énergie, moins d'agriculture, moins
18:44de voitures, moins de maisons individuelles, moins d'enfants même, nous disent certains.
18:48C'est cette même logique de la décroissance qui les pousse à réduire volontairement
18:52les surfaces et les rendements agricoles, alors même que l'alimentation, la souveraineté
18:57et la sécurité alimentaire de nos pays vont constituer les grands défis du XXIe siècle.
19:02C'est toujours la même logique de décroissance qui les conduit à interdire la vente des
19:06moteurs thermiques en 2035 et programme ainsi volontairement la mise à sac de notre industrie
19:13automobile et la dépendance à la Chine. Il n'y a en réalité que pour l'accueil
19:18des migrants qu'ils refusent de mettre en place la décroissance. Et c'est bien dommage.
19:22En fait, tout ça, c'est une logique perdant-perdant. Et ils l'imposent dans des domaines de plus
19:29en plus divers. Alors non, nous ne voulons pas que les technocrates de Bruxelles s'emparent
19:34de la compétence de santé, par exemple, pour nous imposer une médecine ultralibérale
19:39où la carte bleue remplacera la carte vitale. De la même manière, nous refusons les injonctions
19:44ultralibérales de Bruxelles de démantèlement de nos services publics.
19:47Alors la vraie question aussi qui se déterminera le 9 juin. Faut-il continuer à accepter
19:54ces transferts de compétence à l'Union Européenne sans que les Français n'aient été consultés ?
19:58Aujourd'hui, c'est le commerce, l'immigration, l'énergie. Demain, la diplomatie, la fiscalité,
20:05la défense, la santé. Nous n'acceptons pas, par exemple, que la réforme des retraites
20:10des Français soit dictée du Berlaymont, ce bâtiment de verre où siège la commission
20:15de Bruxelles et où se décide aujourd'hui le moindre de nos droits.
20:19La retraite, c'est évidemment un choix technique et comptable, mais c'est aussi
20:23un choix de vie, un choix de société, un choix de souveraineté. Et ce choix, il n'appartient
20:29qu'au peuple français et à lui seul.
20:31Et parallèlement, nous ne voulons pas que la commission nous empêche de protéger nos
20:36frontières, qui est le premier droit d'un État. La belle idée européenne est dévoyée.
20:44Nous, ce que nous voulons, c'est une Europe sociale, une vraie Europe sociale, pas les
20:52promesses que nous avons pu entendre depuis des années.
20:55Nous voulons une Europe qui croit que notre continent n'est pas un terrain vague ouvert,
21:08sans aucune autre règle que celle des puissances financières, mais un espace régulier d'une
21:12coopération respectueuse de tous, d'une attention à tous et singulièrement aux plus
21:18faibles. Une Europe qui ne sacrifie pas la condition humaine aux logiques marchandes
21:23et aux spéculateurs, mais défend l'intérêt bien compris de tous, à commencer par celui
21:27des peuples. C'est une Europe juste, qui récompense le travail, l'effort, le mérite,
21:32mais qui ne laisse pas tomber ses enfants, aucun de ses enfants, ni sur le continent,
21:37ni en Outre-mer. C'est une Europe qui voit dans l'homme un être enraciné dans son
21:42histoire, dans sa culture, et par conséquent reconnaît, se considère et valorise l'attachement
21:47à l'homme.
21:48Ce que nous voulons est simple. Nous voulons que la France défende ses enfants, défende
21:55ses intérêts en Europe, comme le fait actuellement l'Allemagne et tous les pays du monde. Ils
22:03ont raison de le faire. Et nous avons raison d'exiger de nos dirigeants qu'ils nous
22:09défendent. Nous cultivons un esprit français qui se fait un devoir d'écouter la parole
22:15de tous parce que c'est une marque de respect de l'autre, une exigence pour progresser
22:20et un commandement démocratique. Un esprit français qui sait inventer les voies nouvelles,
22:28les idées qui élèvent l'homme, les systèmes qui le protègent, le cadre de vie qui lui
22:33permet de s'épanouir librement, sereinement, naturellement. C'est là le projet de notre
22:40liste que nos députés porteront au Parlement européen.
22:43Oui, nous voulons que soit reconnu de manière irréversible le droit pour chaque État d'invoquer
22:58son intérêt vital. Oui, nous voulons une Europe qui refuse l'injustice de la concurrence
23:03déloyale et du dumping social. Oui, nous voulons une Europe qui respecte les peuples
23:10du monde, qui rompt avec le moralisme planétaire dont l'Union européenne a fait sa spécialité
23:17et qui excède le reste du monde. C'est une Europe qui refuse les élargissements
23:22successifs et inconsidérés, dont l'objectif n'est pas du tout, contrairement à ce que
23:27vous pouvez croire, l'amélioration des conditions de ses États membres. Mais c'est pour la
23:33Commission européenne de se constituer une majorité sûre quand celle-ci aura eu la
23:37peau du droit de veto. Oui, parce qu'ils seront reconnaissants les nouveaux pays qui
23:42seront entrés, d'autant qu'ils bénéficieront de dizaines de milliards pour leur développement,
23:50pour en faire autant de concurrents à nos propres industries et à nos propres agriculteurs.
23:56Notre Europe, ce sera une Europe de la paix, parce qu'il n'y a pas de plus grand malheur
24:00pour nos peuples que la guerre. Notre Europe, c'est un espace de coopération libre qui
24:05laissera aux États la capacité de décider de leurs systèmes sociaux, des protections
24:09individuelles et collectives qu'ils souhaitent mettre en œuvre au service de leurs citoyens,
24:14des choix de sociétés qui lui sont propres aussi.
24:16On a bien vu la manière dont les traités de libre-échange sont utilisés pour institutionnaliser
24:22une injustice à l'égard de nos producteurs. A nos producteurs, on impose toute une série
24:28de normes, qui sont évidemment extrêmement coûteuses, mais dans le même temps on les
24:33met en concurrence déloyale avec des productions qui, elles, ne respectent ou ne sont soumises
24:39à aucune norme.
24:40J'ai noté, nous on avait appelé ça il y a des années le juste échange, en contradiction
24:47avec le libre-échange. J'ai vu que Mme Haillet, sans doute en panne d'inspiration,
24:54a repris ce terme de juste échange. C'est bien, c'est une victoire idéologique supplémentaire
25:04pour notre famille politique, mais nous savons tous que ce ne sont que des mots. Pour la
25:08mise en place, il va falloir attendre que nous soyons au pouvoir.
25:11J'aimerais bien qu'ils reprennent celle-là. Donc si Mme Haillet pouvait m'écouter là
25:37au moment où je parle, la politique migratoire dont nous devons observer la maîtrise doit
25:45conduire à éradiquer le trafic d'êtres humains en traquant les passeurs, en condamnant
25:50les ONG qui sont leurs complices, en saisissant systématiquement tous les moyens de traverser
25:55l'immigration illégale. Cette politique de fermeté à l'égard de l'immigration illégale
26:14permettra de redonner au droit d'asile sa véritable finalité que certains ont complètement
26:20oubliée, c'est-à-dire protéger les vrais réfugiés, c'est-à-dire en droit les personnes
26:24dont la vie est effectivement mise en danger par les autorités de leur État pour des
26:27raisons politiques ou personnelles. Elle nous permettra au passage de faire disparaître
26:32les favelas indignes que l'on voit fleurir aux abords des villes et parfois même au
26:35centre des villes. Ces villages de tentes en réalité sont le triste spectacle de ce
26:40que nous propose l'Union Européenne.
26:42Notre vision de l'Europe n'est pas une vision de repli, comme voudraient le faire
26:45croire nos détracteurs. Ce n'est pas une vision égoïste ou irréaliste. Elle est
26:50tout le contraire. Elle est immergée dans le réel et prend en compte la vie des citoyens.
26:54Elle est humaniste en ce qu'elle place l'homme et les communautés nationales au
26:58cœur de nos politiques. Elle croit au progrès. Car nous croyons que c'est le progrès qui
27:11sera la solution aux problèmes que peuvent poser l'activité humaine au regard des
27:15exigences environnementales. Elle croit au progrès. Elle croit en la science, pas à
27:21la décroissance. Elle est ouverte et se fonde sur le respect de tous les peuples et de toutes
27:26les cultures.
27:27Cette vision sociale que nous portons pour l'Europe est le prolongement du projet que
27:35nous avons pour la France. Et cette Europe-là, ce sera la vraie Europe. La vraie Europe que
27:43nous appelons de nos veuilles et que nous allons construire. Nous n'opposerons pas
27:48les riches aux pauvres, l'ouvrier au cadre, les Français des villes, aux Français des
27:51campagnes. Tout cela conduit à la haine sociale, à la division, à la fragmentation. Nous
27:56ne dissocions pas l'économie et le social. On ne crée rien de solide, mes chers amis,
28:01de pérenne de beau sur la paix du gain immédiat, la spéculation et la prédation.
28:06Alors, aux entrepreneurs comme aux salariés qui nous écoutent, je leur dis, nous vous
28:15laisserons travailler. Nous vous rendrons le fruit de votre travail. Nous permettrons
28:21à vos enfants de profiter de vos efforts de vie. En votant, mes chers amis, mes chers
28:27compatriotes, faites donc que le 9 juin soit la première étape d'une grande alternance
28:33en Europe. Mais aussi, vous le savez, parce qu'il y a des élections présidentielles
28:37en 2027 en France.
28:45La vocation historique de la France est de porter haut l'étendard des peuples et de
29:01la liberté. C'est pour nous Français une fierté, mais c'est aussi une responsabilité.
29:07L'Europe nous regarde. L'Europe nous attend. Nous ne nous déroberons pas.
29:15Mes amis, l'histoire prochaine s'écrira de votre main. Avec ce geste, simple et pourtant
29:30si puissant, par le geste du vote, vive la République, vive la France, vive la vraie
29:39Europe !

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