Alors que les motions de censure ont été rejetées et que la réforme des retraites est définitivement adoptée, Emmanuel Macron donnera une interview à 13 h, à suivre en direct sur BFMTV. Une occasion pour le chef de l'État de prendre enfin la parole et d'appeler au calme.
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00:00 Pourquoi ce choix ?
00:01 Il y a d'abord le choix du format, une interview, pour qu'il y ait du contradictoire, à la différence d'une allocution,
00:06 même si le président jouera quand même la carte du solennel, puisque l'entretien se déroulera à l'Elysée.
00:12 Ensuite, il y a une volonté de s'adresser au territoire, comme on dit à l'Elysée, aux Français qui rentrent chez eux à l'heure du déjeuner,
00:18 à un public aussi parfois un peu plus âgé, de retraités aussi.
00:21 Pour le reste, le choix de mercredi, c'est aussi une question de timing dans un achat à la chargée.
00:26 Ça sera une interview au lendemain d'une journée de consultation, ça c'est ce qui se passe aujourd'hui.
00:29 Et à la veille d'un départ à un sommet européen à Bruxelles.
00:33 Qu'est-ce qu'il peut dire ? Est-ce qu'il peut annoncer ? Est-ce qu'il doit annoncer des choses ?
00:37 D'abord, il faut savoir une chose, c'est qu'Emmanuel Macron s'est toujours refusé, jusqu'à présent en tout cas,
00:41 à agir sous la pression, même en période de crise.
00:44 Et encore, faudrait-il d'ailleurs qu'il partage ce diagnostic, c'est-à-dire que nous vivons une crise et non une péripétie politique ou parlementaire,
00:51 ce qui n'est pas forcément gagné.
00:52 La première chose qu'il devrait faire, c'est d'abord acter l'adoption de la réforme des retraites.
00:56 L'exécutif n'a pas fait tout ça pour rien et quoi qu'on pense du fond de la réforme ou de la façon dont le texte a été adopté,
01:01 il a été adopté.
01:03 Parler demain, c'est donc tenter, je dis bien tenter, d'abord de clore le feuilleton.
01:07 Et à la veille de la 9e journée de mobilisation, tenter de démobiliser, de renvoyer chez eux tous les opposants qui manifestent,
01:12 de dire aux syndicats "c'est fini, passons à la suite".
01:15 - Ça peut aussi être contre-productif, c'est-à-dire que ça peut...
01:18 - Ça peut aussi donner... - ...attiser les flammes.
01:21 - Mais alors, pour l'instant, il consulte Emmanuel Macron.
01:23 Et il va recevoir aujourd'hui, ce matin, les chefs de la majorité et la première ministre.
01:28 Ce midi, il déjeune avec le président du Sénat, Gérard Larcher, et la présidente de l'Assemblée, Yves-Antoine Poulet.
01:32 - Entre temps, il a Villa-Coublé pour... - Voilà.
01:34 - Et puis ce soir, pour évidemment accueillir Olivier Dubois.
01:37 Et puis ce soir, il accueillera à l'Elysée les parlementaires de la majorité.
01:41 Alors, qu'est-ce qu'il y a comme option ?
01:43 Changer de Premier ministre ?
01:44 D'un point de vue institutionnel, Elisabeth Borne, elle a survécu à la motion de censure.
01:48 Mais d'un point de vue politique, elle ressort très affaiblie de ce débat sur la réforme.
01:51 C'est vrai que sa méthode n'a pas fonctionné.
01:53 Mais avant de changer de Premier ministre, il faut quand même trouver un remplaçant et puis annoncer son départ.
01:57 Maintenant, ce serait une façon, en fait, de dire que finalement c'est un échec, je suis obligé de changer de Premier ministre.
02:02 Faire comme si de rien n'était, c'est vrai que ça peut faire bizarre.
02:04 Christophe, vous en parliez.
02:06 Parlez de la suite, même en disant "ben voilà, on va lancer tel et tel chantier".
02:09 Ça donnerait le risque de ne pas être entendu, voire même de ne pas être écouté.
02:12 Et alors, pour le reste, quand même, qu'est-ce qu'il reste ?
02:15 Des grandes manœuvres, il faudra sans doute attendre.
02:17 Qu'est-ce qu'on peut avoir comme grandes manœuvres ?
02:19 Matignon, j'en parlais.
02:20 Un accord de gouvernement, c'est une hypothèse, avec LR.
02:22 Alors là, c'est pas un truc qui se fait sur un coin de table en deux minutes.
02:25 Une éventuelle dissolution, c'est quelque chose dont on a beaucoup parlé aussi.
02:28 Ça s'annonce pas comme ça, il y aurait pas de raison institutionnelle de l'annoncer.
02:32 Enfin, il a bien annoncé un 49-3 jeudi dernier, alors qu'on s'y attendait pas trop.
02:35 En tout cas, il y avait un choix, une décision à prendre, puisque c'était soit le 49-3, soit le vote.
02:39 Donc, il a choisi de le faire.
02:41 On est, avec Emmanuel Macron, toujours dans un processus de maturation avant d'engager des décisions.
02:47 Là, il faut savoir que le feuilleton n'est pas tout à fait terminé.
02:49 Il reste encore l'étape du Conseil constitutionnel, qui doit donner sa décision sur l'ensemble du texte,
02:54 à la fois sur la forme dont il a été adopté, et puis sur le fond de certaines mesures.
02:58 Donc, on devrait, je dis bien, on devrait devoir encore attendre un peu avant de connaître la suite.