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La président du groupe du Rassemblement National à l'Assemblée, Marine Le Pen, s'est exprimée au micro de BFMTV sur la motion de censure et la temporalité de la mise en place de la réforme des retraites. 

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Transcription
00:00 Oui alors que les prises de parole se poursuivent dans l'hémicycle.
00:04 Bonjour Marine Le Pen.
00:05 Bonjour.
00:06 Présidente du groupe Rassemblement National à l'Assemblée, ce ne sont que des présidents
00:08 de groupe qui ont pris la parole tout à l'heure, mais pas pour le Rassemblement National.
00:11 Pourquoi ce n'est pas vous qui avez conduit la motion de censure ?
00:15 Il faut bien laisser la place aux autres un peu de temps en temps.
00:17 Vous voyez, je suis devant vous et je l'ai été durant de longues semaines pour vous
00:21 exprimer l'opposition de mon groupe à cette réforme des retraites, pour vous exprimer
00:26 aujourd'hui qu'en réalité quand on est dans l'opposition, on vote cette motion de censure.
00:30 C'est aussi simple que cela.
00:31 J'ai entendu beaucoup de discours pour justifier tout le mal qu'on pense du gouvernement tout
00:36 en refusant de voter la motion de censure.
00:37 Quand on est dans l'opposition, on vote la motion de censure.
00:40 Et si on ne la vote pas, c'est qu'en réalité on est dans la majorité.
00:43 Vous en avez tous des échanges que vous avez pu avoir avec les députés de droite puisque
00:47 vous leur aviez promis que s'ils votaient la motion de censure, vous ne présenteriez
00:52 pas le Rassemblement National de candidats face à eux en cas de dissolution.
00:55 Ça a apporté ses fruits ?
00:56 Ce n'est pas une promesse.
00:58 Je crois que vous n'avez pas compris la démarche.
00:59 La démarche, ce n'est pas de donner quelque chose en contrepartie d'eux.
01:05 La démarche, c'est de dire que les Français souhaitent que cette motion de censure soit
01:08 votée.
01:09 Par conséquent, tous ceux qui votent la motion de censure doivent se considérer pendant
01:15 au moins le temps du vote dans la même opposition à Emmanuel Macron.
01:21 Donc si des députés LR votaient la motion de censure et qu'une dissolution était la
01:27 conséquence de ce vote, nous ne présenterions pas deux candidats face à eux.
01:32 Je trouve que c'est un moyen de passer au-delà des partis et de défendre l'intérêt des
01:36 Français au moment où, encore une fois, ceux-ci sont très majoritairement opposés
01:41 non seulement à cette réforme de retraite, mais opposés à la manière dont le gouvernement
01:45 a agi par l'intermédiaire de ce 49-3 en empêchant la représentation nationale de
01:50 pouvoir s'exprimer sur un texte aussi important que celui-là.
01:53 287 voix, est-ce que vous y croyez Marine Le Pen ?
01:56 Je veux toujours y croire, jusqu'au vote.
01:58 Ce n'est pas le plus probable ?
01:59 Non, ce n'est pas le plus probable selon les différents calculs qui sont faits, mais
02:04 tout cela dépend aussi d'un certain nombre de députés LR et de la liberté qui sera
02:08 la leur de se considérer soit dans la majorité, soit dans l'opposition.
02:13 Mais de toute façon, ça en dira long, je pense, sur peut-être les divergences d'ailleurs
02:18 qui traversent ce mouvement politique.
02:21 C'est quoi la suite alors, si elle n'est pas adoptée cette motion de censure ? Est-ce
02:24 que vous appelez à la démission d'Elisabeth Borne quand même ? Est-ce que vous appelez
02:27 à poursuivre les manifestations ?
02:29 Alors d'abord, la suite, si jamais cette motion de censure n'est pas votée, c'est
02:35 déjà la saisine du Conseil constitutionnel.
02:37 Et ce sera fait dès demain.
02:39 Dès demain, nous déposerons ce recours devant le Conseil constitutionnel car il nous apparaît
02:43 que les choix qui ont été faits par le gouvernement sont profondément anti-constitutionnels.
02:50 Ça, c'est la première des choses.
02:51 Et deuxièmement, ça n'empêche pas que je pense qu'Elisabeth Borne ne peut pas rester.
02:58 L'utilisation du 49-3, après avoir été sûre de sa majorité, elle est venue nous
03:04 le dire.
03:05 J'ai une majorité pour voter ce texte, j'ai une majorité pour repousser l'âge de départ
03:09 à la retraite.
03:10 Et à ce dernier moment, non, elle n'a pas de majorité et elle a dû utiliser cet article
03:16 qui n'est pas fait pour cela dans la Constitution.
03:18 Et quant aux manifestations, alors ? Vous avez vu ce week-end que ça pouvait parfois déraper,
03:23 qu'il y a beaucoup d'actions spontanées.
03:24 Est-ce que vous êtes inquiète ? Est-ce que vous appelez au calme ? Ça va évoluer comment ?
03:28 Moi, si vous voulez, je pense que toutes les manifestations pacifiques sont les bienvenues.
03:31 Mais vous ne me trouverez pas du côté de ceux qui sèment la violence dans notre pays.
03:36 Jamais, de quelque manière que ce soit.
03:39 Mais encore une fois, jusqu'à présent, enfin jusqu'à l'annonce du 49.3, les manifestations
03:44 s'étaient déroulées et on peut tirer, je crois, son chapeau au syndicat d'ailleurs,
03:49 de manière très calme, très respectueuse, très pacifique.
03:54 Mais comme là, ça prend une autre direction.
03:56 Ça pourrait toujours continuer.
03:58 Mais il est vrai que le gouvernement, il faut bien le dire, comme j'ai eu l'occasion de
04:05 le rappeler, joue avec des allumettes dans une station service depuis déjà des mois.
04:11 Puisque rien que cette réforme de retraite, au moment d'une inflation alimentaire spectaculaire,
04:19 au moment où le carburant est à 2 euros, au moment où des TPE-PME sont en train de
04:24 mettre la clé sous la porte, ce gouvernement aurait dû se dire que cette réforme de retraite
04:28 n'était pas le bienvenu.
04:29 Qu'à tout le moins, même s'ils étaient convaincus de son utilité, ce qui n'est vraiment
04:34 pas mon cas, elle aurait pu être retardée, être ajournée.
04:39 Non, ils ont rajouté de la violence, celle de leur choix, à la violence de leur choix
04:45 passé qui entraîne la situation dramatique de notre pays.
04:48 On parle beaucoup de vous et de votre formation, Marine Le Pen, dans les prises de parole dans
04:51 l'hémicycle.
04:52 Elisabeth Borne, la semaine dernière, avait dit que le Rassemblement national restait
04:54 tapis dans l'ombre.
04:55 Aurore Bergé avait dit "si ça continue, ce sera 2027 et vous saurez ce qui va se passer".
04:59 Suivez mon regard.
05:00 Comment vous interprétez tout ça ?
05:02 Je pense que l'ensemble de cet hémicycle, de l'extrême gauche jusqu'à la majorité
05:11 nouvelle, donc incluant les Républicains, ont pris conscience que la véritable alternance
05:16 c'est le Rassemblement national.
05:17 Et quand a été après Emmanuel Macron, ce sera nous.
05:20 Et ça ne peut bien entendu que nous réjouir et nous travaillons chaque jour pour que ceci
05:26 se fasse le moment venu parce que la France n'a plus tellement de temps à perdre.
05:30 2027, mais il pourrait y avoir une dissolution avance, est-ce que vous souhaitez ?
05:32 Oui, écoutez, moi je ne souhaite rien mais je n'en ai absolument pas peur.
05:36 Moi, à chaque fois que l'on retourne au peuple, je pense que c'est une bonne chose.
05:39 Parce que lorsqu'il y a une crise comme celle que nous vivons, c'est vrai qu'il est naturel
05:45 de se tourner vers le peuple français pour que ce soit lui qui ait les moyens de dénouer
05:50 cette crise.
05:51 Le président de la République s'en sert de cette dissolution comme un chantage.
05:54 La réalité, c'est que je pense qu'il n'a jamais voulu la faire et qu'il ne souhaite
05:58 pas la faire car il ne pense jamais qu'à son intérêt personnel.
06:00 Et la question de fond, c'est est-ce que ça réglerait la situation ? Est-ce que la
06:03 France serait mieux gouvernable après une dissolution ? D'après vous, est-ce qu'on
06:06 aurait un équilibre plus clair ?
06:08 Probablement, mais surtout les Français auraient pu s'exprimer.
06:11 Ils auraient pu éventuellement sanctionner ceux qui ont cherché à leur imposer cette
06:16 réforme des retraites et peut-être faire d'autres choix dans des circonscriptions
06:21 que ceux qu'ils ont fait hier.
06:22 Mais quoi qu'il en soit, c'est à eux de décider.
06:24 Donc encore une fois, soit le référendum, soit le retour à des élections législatives,
06:28 ce sont deux procédures qui sont les plus démocratiques qui soient parce que je le
06:32 rappelle et je le rappellerai toujours, le seul souverain dans notre pays, c'est le
06:35 peuple.
06:36 Et le peuple a choisi précisément aux élections législatives, il a voté pour une majorité
06:43 relative.
06:44 Il a choisi de ne pas donner de majorité absolue au camp gouvernemental.
06:47 Si vous l'emportiez, si le Rassemblement National arrivait devant une éventuelle dissolution,
06:52 vous seriez première ministre ?
06:54 Non, je ne serais pas première ministre parce que j'ai été trois fois candidate à la
06:57 présidentielle, peut-être le serais-je d'ailleurs une quatrième fois et que c'est ce sur quoi
07:01 je me concentre.
07:02 Mais il y aurait évidemment un premier ministre au Rassemblement National qui mettrait en
07:06 œuvre une politique qui est celle que nous avons défendue lors de la dernière présidentielle.
07:11 Marine Le Pen, quand on voit ce qui se passe dans la rue, on en a parlé un petit peu tout
07:14 à l'heure, on entend la gauche qui rend le gouvernement responsable, le gouvernement
07:18 qui rend la gauche, les syndicats responsables du chaos.
07:21 Et vous, qu'est-ce que vous en pensez ?
07:23 La réalité c'est que la période que nous venons de vivre est de la double responsabilité
07:28 de l'extrême gauche et du gouvernement.
07:30 Le gouvernement, parce qu'il a choisi un véhicule législatif qui précisément permettait
07:37 à l'extrême gauche de faire de l'obstruction, et l'extrême gauche qui en a profité pour
07:41 empêcher le vote du texte, empêcher même d'arriver jusqu'à cet article 7 qui était
07:46 quand même le cœur de la réforme, parce que c'est celui qui prévoyait l'allongement
07:50 de l'âge de départ.
07:51 On voit qu'il y a quand même, chacun avait un avantage entre le gouvernement et l'extrême
07:56 gauche à faire durer ces débats, et peut-être à pousser d'ailleurs à l'utilisation du
08:01 49F.
08:02 Pour être bien claire, parce qu'il y a beaucoup de manifestants là, notamment qui nous regardent,
08:05 est-ce que vous les appelez à continuer ? Et ce dans le calme ? Ou est-ce que vous dites
08:09 stop au chaos là, maintenant il y en a assez, il faut que les gens rentrent chez eux ?
08:12 Non mais la manifestation c'est pas le chaos.
08:15 Que le peuple français puisse exprimer en manifestant, puisse exprimer son désaccord,
08:20 c'est pas le chaos.
08:21 Il faut arrêter avec cet argument du chaos, qui est un argument que ressort Emmanuel Macron
08:26 systématiquement, et lorsqu'il y a le chaos, bien souvent c'est lui qui en est, il faut
08:31 bien le dire, l'initiateur.
08:33 C'est lui qui génère ce chaos.
08:36 Donc il a bonne mine après de venir s'en plaindre.
08:39 Des manifestations oui, et par exemple le blocage des dépôts, des raffineries, les
08:43 éboueurs qui aujourd'hui ne travaillent plus, vous leur dites quoi à cela ?
08:45 Ça c'est le chaos ou pas ?
08:46 Non mais qu'est-ce que je dis à ceux qui...
08:49 A tous ceux qui bloquent ou qui...
08:50 Mais moi je suis...
08:51 Aujourd'hui qui font grève.
08:52 Mais encore une fois, la grève et le blocage c'est pas la même chose, d'accord ? Il y
08:55 a des gens qui font grève, il y a des gens qui bloquent.
08:57 La grève c'est constitutionnel, le blocage ça ne l'est pas.
09:01 Voilà donc c'est simple, moi je suis pour le respect de la loi, donc je leur dis d'exprimer
09:06 leur désaccord en respectant la loi.
09:08 Mais encore une fois, il y a un bon moyen de sortir de cette situation qui est une situation
09:12 effectivement extrêmement tendue et qui pourrait devenir encore plus tendue demain, c'est le
09:17 recours au référendum.
09:18 Le recours au référendum.
09:21 C'est au peuple de trancher s'il veut ou s'il ne veut pas cette réforme des retraites.
09:26 Mais ça le gouvernement ne le fera pas parce que le gouvernement sait que le peuple français
09:30 ne veut pas cette réforme des retraites et il veut appliquer cette réforme des retraites
09:34 contre la volonté du peuple français.
09:36 Et pour rester sur les grèves, vous voyez aujourd'hui les éboueurs qui ne veulent pas
09:39 reprendre le travail, est-ce que par exemple Gérald Darmanin a raison quand il dit il
09:43 va falloir débloquer les raffineries si besoin avec des réquisitions et il faut aussi débloquer
09:48 la situation avec les éboueurs ?
09:49 Alors je l'ai dit très clairement, à partir du moment où les grèves entraînent un problème
09:53 sanitaire pour la population française, je pense que le ministre de l'Intérieur doit
09:59 effectivement intervenir pour qu'il n'y ait pas de difficultés sanitaires.
10:02 De la même manière si demain il y avait une usine de traitement des eaux qui était
10:07 bloquée, ça entraînerait un risque sanitaire pour le peuple et ça, ça n'est pas possible.
10:12 Et sur les raffineries ?
10:13 Donc là il faut intervenir.
10:14 Et sur les raffineries c'est pareil.
10:15 On débloque ?
10:16 Oui, je crois qu'il ne faut pas admettre les blocages.
10:18 Encore une fois, la grève est constitutionnelle, le blocage ne l'est pas.
10:23 On est dans un contexte Marine Le Pen aussi, ça revient beaucoup des élus de terrain,
10:26 les élus de la majorité, les élus LR le disent, de pression.
10:30 Vous avez vu ce qui est arrivé à la permanence d'Eric Ciotti, est-ce que ce contexte-là
10:34 vous le sentez vous aussi lorsque vous allez sur le terrain ?
10:36 Non, moi je ne fais pas l'objet de pression.
10:40 Nous avons eu des permanences dégradées par l'extrême gauche depuis de très nombreuses
10:46 années sans d'ailleurs 65 personnes.
10:47 Ce que je veux dire c'est que par exemple à Lyon c'était une mairie écologiste par
10:50 exemple qui a été attaquée, c'est-à-dire que quel que soit le bord, il y a une espèce
10:52 d'agressivité contre tout ce qui peut représenter l'État.
10:55 Non, ce n'est pas quel que soit le bord, c'est toujours du même bord.
10:57 Pardon, il faut arrêter avec ça.
10:58 Europe Écologie, la majorité, LR.
11:02 Ceux qui commettent ces actes de violence et ces dégradations, ce sont toujours les
11:06 mêmes.
11:07 Ce sont les milices d'extrême gauche, c'est vrai à Lyon, c'est vrai à Grenoble, c'est
11:11 vrai à Rennes, c'est vrai à Brest, c'est vrai à Paris et c'est à chaque fois la même
11:14 chose.
11:15 Et le gouvernement les laisse faire.
11:16 Et donc la vraie question c'est pourquoi depuis tant d'années le gouvernement fait
11:20 preuve d'autant de complaisance à l'égard de ces milices d'extrême gauche violentes.
11:24 Et vous pouvez assurer aujourd'hui qu'aucun de vos militants ne commet de violence, que
11:30 le Rassemblement National et ses troupes n'ont strictement rien à voir dans ce qui peut
11:34 se passer.
11:35 Bien sûr, je vous le dis de la manière la plus claire qui soit.
11:37 Nous n'avons jamais dégradé de permanence, nous n'avons jamais brûlé de voiture, nous
11:42 ne sommes jamais attaqués à des mairies et nous ne le ferons jamais, bien évidemment.
11:46 Est-ce que ce climat est en train de déraper ? Est-ce que c'est plus grave que jamais ce
11:50 qui est en train de se passer ? Parce que les dernières années déjà en France, les
11:53 agressions contre les élus ont augmenté.
11:55 Mais est-ce que là on franchit un cap ?
11:56 Je ne sais pas si on franchit un cap.
11:59 Ce qui est sûr c'est que le pays est sous tension.
12:01 Vous n'êtes pas l'air choqué ou bouleversé.
12:03 Non mais excusez-moi, mais la vie que j'ai vécue me permet d'être bouleversé par des
12:08 choses plus graves que trois autocollants sur une permanence d'accord collé.
12:12 Parait de l'attentat quand c'est qui est jeune contre votre père.
12:14 Bon, d'accord, bon, voilà.
12:15 Pardon, mais ce que je dis c'est que le pays est comme une cocotte minute depuis des années.
12:20 En réalité, la crise des Gilets jaunes n'a jamais été réglée.
12:23 Emmanuel Macron n'a jamais tiré les leçons de cette crise des Gilets jaunes, et notamment
12:27 sur le plan de l'écoute démocratique des Français.
12:30 Et donc à un moment donné ou à un autre, la pression dans la cocotte minute monte,
12:35 et là elle est à l'évidence en train de monter, parce que le gouvernement cherche
12:39 à imposer contre la volonté des Français une réforme dont les Français ne veulent
12:43 pas, mais même contre la volonté majoritaire de l'Assemblée nationale.
12:47 Ce n'est quand même pas rien.
12:48 Alors c'est vrai qu'on est à un moment dangereux, et c'est au gouvernement de régler ce problème.
12:55 Vous parliez de référendum tout à l'heure.
12:57 Vous disiez que le gouvernement n'irait pas au référendum parce qu'il en avait peur,
13:00 c'est ce que vous disiez tout à l'heure.
13:01 Il y a un moyen de l'y contraindre, c'est le référendum d'initiative partagée.
13:05 Est-ce que vous vous associeriez à la démarche ? Est-ce que vous seriez prêts à mobiliser
13:10 vos militants, à leur dire d'aller signer pour réclamer un référendum d'initiative
13:13 partagée ?
13:14 Non, mais vous vous trompez de procédure.
13:15 La réalité c'est que le référendum, c'était par l'intermédiaire de la motion référendaire
13:18 qu'on aurait pu l'obtenir.
13:19 Nous l'avons proposé à l'Assemblée nationale et l'intégralité des groupes ont voté contre,
13:24 y compris ceux aujourd'hui qui réclament un référendum.
13:25 Donc qu'ils aillent s'expliquer avec leurs propres électeurs sur leur profonde incohérence
13:30 ou sur leur profond sectarisme.
13:31 Le référendum d'initiative partagée, ce n'est pas du tout cela.
13:35 Ça peut aboutir à un référendum.
13:37 Non, c'est une procédure qui en réalité a pour objectif d'obliger l'Assemblée nationale
13:42 à se saisir d'un texte.
13:43 Mais c'est bon, il s'en est saisi.
13:44 Ou s'il ne s'en saisit pas, Emmanuel Macron doit organiser un référendum.
13:47 L'Assemblée nationale se saisirait évidemment de ce texte.
13:50 Donc vous ne mobiliserez pas vos militants pour qu'ils votent.
13:51 Donc ce référendum d'initiative partagée est une escroquerie démocratique créée
13:55 par Nicolas Sarkozy pour faire perdre du temps à ceux qui sont en opposition avec la manière
14:00 dont le gouvernement gouverne.
14:01 Voilà.
14:02 Donc je ne tombe pas dans ce piège-là.
14:04 Donc est-ce que vous dites même à vos militantes "surtout ne votez pas".
14:06 Non mais je ne veux pas dire "surtout ne votez pas".
14:08 Je leur dirais "ça ne sert à rien si vous avez envie de voter et si vous avez le goût
14:12 de l'effort inutile, faites-le".
14:14 Mais la réalité c'est que ça n'a rien à voir.
14:16 Avec le référendum tel que nous l'avons réclamé dans le cadre de la motion référendaire
14:22 qui oblige le gouvernement dans ses conditions à présenter, comme il l'a fait pour la
14:26 constitution européenne, à présenter cette réforme au vote direct du peuple français.
14:32 Ce qui n'arrivera pas, vous l'avez dit en tout cas d'après vous puisqu'il ne vous
14:36 souhaitera pas y aller.
14:37 Alors du coup, qu'est-ce qui reste ?
14:38 Voter Marine Le Pen en 2027 si le Conseil constitutionnel ne sanctionne pas cette décision
14:45 et si la motion de censure n'est pas votée ?
14:47 Et peu importe si d'ici là le texte n'est pas piqué.
14:48 Non mais écoutez, il n'y a pas 50 possibilités.
14:49 Et pendant 4 ans, qu'est-ce que vous faites ?
14:51 Excusez-moi, mais soit la motion de censure est votée et il n'y a plus de texte.
14:55 Soit le Conseil constitutionnel censure les aspects les plus importants ou le véhicule
15:01 législatif qui a été choisi et dans ces cas-là il n'y a plus de texte.
15:04 Soit, et bien il faudra voter pour Marine Le Pen en 2027.
15:08 Il y aura un bulletin Marine Le Pen en 2027 ?
15:09 On verra, mais en tout cas il y aura un bulletin du représentant du camp national, mais ça
15:15 ne change rien.
15:16 C'est important quand même, Madame Le Pen.
15:17 Non, vous ne allez pas me faire dire aujourd'hui si je serai candidate ou pas, vous êtes gentil,
15:20 j'ai trop d'expérience pour ça.
15:21 C'est trop tard, je vous l'avais dit.
15:22 Mais quoi qu'il en soit, le projet du Rassemblement national qui consiste à faire partir à la
15:29 retraite avec 40 annuités et 60 ans ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans,
15:34 puis progressivement jusqu'à 42 annuités maximum et 62 ans d'âge légal, c'est celui-là
15:41 qui sera défendu lors de la prochaine présidentielle.
15:43 Un mot sur ce qui s'est passé aussi dans l'hémicycle, les députés de la majorité
15:46 des très...
15:47 Lors des prochaines législatives, s'il y a une dissolution.
15:48 On n'y est pas.
15:50 Les députés de la majorité étaient absents, étonnamment, tout à l'heure, beaucoup d'entre
15:54 eux dans l'hémicycle.
15:55 Comment est-ce que vous analysez cela ? Est-ce une forme de désaveu pour la Première ministre
16:00 ?
16:01 Non, c'est clairement une forme de désaveu, car lorsque une motion de censure est déposée,
16:07 normalement les députés de la majorité sont là pour soutenir le gouvernement.
16:11 Donc tous les députés de la majorité, presque la moitié qui sont absents, expriment, il
16:16 me semble clairement, un désaveu du 49-3 qui a été utilisé par Elisabeth Borne,
16:21 ce qui, encore une fois, la fragilise d'autant plus.
16:24 Et ce qui me permet de vous dire que même si cette motion de censure, ce que je regretterais
16:28 profondément, n'est pas votée, je pense que les jours de Mme Borne sont comptés.
16:32 Et alors il faudrait quoi ? Un Premier ministre après de droite ? Un Premier ministre issu
16:36 de quel bord ? Comment est-ce qu'on avance si ce n'est pas Mme Borne ? Qui ?
16:40 Ça ne changera rien, très objectivement.
16:44 La réalité, c'est que le Premier ministre qui sera choisi portera encore la politique
16:51 d'Emmanuel Macron.
16:52 Donc il ne faut rien en attendre de particulier.
16:54 Merci Mme Le Pen.
16:55 C'était notre première réaction.
16:56 Merci à vous.
16:57 Merci à vous, Mme Le Pen.
16:58 Merci beaucoup.
16:59 Je vais récupérer ceci.
17:00 Voilà, Olivier et Alain.
17:01 La réaction de Marine Le Pen qui est très très très attendue, vous le voyez.

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