Le Dr. Michèle Lévy-Soussan, médecin hospitalier en soins palliatifs, est revenu sur les enjeux de la fin de vie en France.
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00:00 -Oui, je vous suis.
00:01 Je pense, mais j'ai évolué sur cette question
00:03 de manière tremblante, incertaine,
00:06 mais en tout cas, concernant le droit,
00:09 je pense que s'il y a une place dans l'aide médicale à mourir,
00:15 elle est à intégrer dans la relation de soins.
00:18 Et ce qui m'a fait évoluer, ce sont des patients.
00:21 Ce sont des patients qui, souvent,
00:24 atteignent de maladies neurodégénératives très sévères
00:27 et dans une grande désespérance,
00:30 demandaient cette aide et l'inscrivaient
00:33 dans la relation de soins.
00:34 Ce n'était pas un droit A qui devait être mis en exécution.
00:38 Et du reste, ce n'est pas seulement parce qu'aujourd'hui,
00:41 la loi l'interdit que nous pouvions continuer
00:44 à cheminer ensemble, à entendre leurs souffrances,
00:48 à les accompagner.
00:50 C'était parce qu'ils s'adressaient à nous
00:53 dans cette relation de soins.
00:55 Et je crois qu'aujourd'hui, comme l'ont fait nos voisins belges,
00:58 et je vous rejoins tout à fait,
01:00 je ne comprends pas cette forme de diabolisation.
01:03 Ce sont vos voisins, ce sont de bons médecins.
01:07 Et nous nous sommes construits différemment.
01:09 Ils ont construit les soins palliatifs
01:12 en intégrant cette aide à mourir dans le soin palliatif,
01:17 alors qu'historiquement, en France,
01:20 nous nous sommes construits différemment,
01:22 en mettant le soin palliatif dans une tierce voie
01:25 contre l'obstination des raisonnables et contre l'euthanasie,
01:29 et probablement avec le traumatisme d'euthanasie clandestine,
01:32 alors que le patient n'avait rien demandé,
01:35 parce que les soins palliatifs n'existaient pas,
01:37 qu'on ne savait pas soulager.
01:39 Et que, je peux le dire,
01:41 ça a été presque mon premier geste de soin
01:44 qui m'a été demandé quand j'étais interne
01:47 pour soulager un patient en détresse respiratoire.
01:50 Sous-titrage ST' 501
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