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Sport
Transcription
00:00 parce que j'étais dans un milieu d'enseignants.
00:02 Mon père, je l'ai confessé la semaine dernière, avait plutôt au début de ma carrière des accents strotskistes
00:10 et des accents qui étaient de gauche bien pensante.
00:15 Et donc, voilà, donc ce n'était pas l'origine et la trajectoire que j'aurais dû avoir.
00:20 Mais en fait, j'ai eu la chance ou la malchance, mais moi, je considère que c'est une chance d'être un des éléments actifs
00:29 de 1968. Bon, j'étais délégué de la MNEF sur le plan local, le plan régional.
00:35 Ça m'emmène à la Sorbonne, ça m'emmène un petit peu partout pour essayer de développer ce fameux slogan.
00:42 Il est interdit d'interdire.
00:44 Et voilà, chez moi, ça s'est traduit par la volonté de faire quelque chose qui aurait peut être pu être interdit,
00:52 c'est à dire quelque chose de différent de mes parents et puis de différent de celui qui rentre dans une première
00:57 entreprise pour être un salarié.
00:59 C'est quoi la première entreprise?
01:01 Alors la première entreprise, c'est une entreprise d'informatique.
01:03 Votre premier salaire?
01:04 Mon premier salaire, c'est un salaire d'une toute petite entreprise d'informatique.
01:09 On était trois à l'époque et voilà, ça a donné la création, l'envie.
01:15 Bon, je travaillais jour et nuit avec, bien sûr, la possibilité, puisque c'était mon métier d'ingénieur informaticien,
01:24 de développer des programmes, mais aussi de vendre les solutions, mais aussi de structurer.
01:29 Je faisais tout, bon, comme un artisan bien élevé qui tente sa chance auprès d'un public qui était un public tout à fait demandeur.
01:38 83 après deuxième entreprise.
01:42 Là aussi, on est dans un moment où l'informatique se développe.
01:46 C'est l'informatique de Bill Gates.
01:47 On est passé des grandes structures informatiques à de petites structures individuelles où chacun peut développer son programme.
01:54 Donc voilà, donc c'est la rencontre.
01:56 En fait, je le dis toujours, c'est la rencontre de la technologie et du marché.
02:01 On a une idée technologique et puis il y a un marché qui est demandeur et donc le marché tire la nouveauté, la innovation.
02:08 Et c'est un peu comme ça aussi dans le football ou quand un certain nombre de jeunes sortent de l'académie et se trouvent confrontés poste à poste à des autres joueurs qui sont moins doués qu'eux.
02:21 Eh bien, il y a une aspiration et s'ils prennent à bras le corps leur destin, eh bien, ils peuvent réussir comme un entrepreneur sur le terrain.
02:27 Et un jour, vous décidez de partir aux Etats-Unis.
02:30 C'est un. Je dis pas que c'est le détonateur, mais il faut y aller.
02:33 Il faut aller les voir.
02:35 Il faut essayer de se de vous vendre entre guillemets.
02:38 C'est extraordinaire parce qu'à un moment, il faut oser partir.
02:42 Oui, bon, c'est je suis un aventurier.
02:43 J'ai un côté inconscient à l'époque.
02:45 Non, il y a un peu d'inconscient et à l'époque, quand on est jeune, mais déjà formé et attiré par l'innovation, attiré par la technologie.
02:57 On se dit que c'est bien de regarder ce qui se passe aux Etats-Unis.
03:01 J'ai fait la même chose pour le football féminin.
03:03 On a regardé ce qui se passait aux Etats-Unis et c'est vrai qu'ils avaient des longueurs d'avance sur nous.
03:10 Ils l'ont encore. Et donc, donc voilà.
03:13 Donc, je suis allé regarder ce qui se passait.
03:16 Je suis allé rencontrer un très grand chef d'entreprise qui était à l'époque patron de 300 ou 400 000 salariés.
03:27 Et je lui ai expliqué le projet pour faire en sorte qu'il puisse y avoir éventuellement une suite.
03:33 Je n'ai rien demandé, si ce n'est d'évaluer ce que j'avais envie de faire.
03:36 Et qu'est ce qu'il vous a dit?
03:37 Il m'a dit je vais t'aider.
03:38 Voilà. Et donc, c'est le point de départ de la Cégide.
03:43 Oui, c'est le départ de la Cégide avec cet entrepreneur.
03:48 Rappelons ce qu'est la Cégide aux auditeurs d'Europe 1.
03:50 Alors la Cégide est une entreprise de logiciels qui développe en fait à destination des experts comptables dans un premier temps,
04:00 puis de toutes les entreprises, des logiciels qui leur permettent d'assurer le développement de leur gestion.
04:06 Alors, ce développement s'est fait par secteur d'activité, les experts comptables.
04:11 Puis après, la gestion de production.
04:13 On a été, on est leader dans le retail.
04:16 On a développé toute une série de logiciels dans les taxes.
04:20 On est numéro un aussi en France.
04:21 Et donc, avec cette spécialisation et cette maîtrise d'une technologie qui, au départ, était un logiciel, puis d'un logiciel qui se déroule dans le cloud.
04:32 Il n'y a plus besoin d'ordinateur.
04:34 On est avec sa prise directement branchée comme un téléphone sur des ordinateurs ultra puissants.
04:42 Et puis un service associé qui fait que celui qui ne connaît pas l'informatique peut utiliser l'ensemble des services et des organisations liées à cette structure là, sans aucune formation a priori.
05:00 Jean-Michel Holla, c'est l'invité d'Europe 1.
05:03 Ce soir, un livre vraiment formidable écrit avec la complicité d'Olivier Blanc.
05:07 Chaque jour serait inventé, chaque jour serait inventé.
05:11 Est-ce qu'on peut l'attribuer au football aussi ?
05:13 Bien sûr, bien sûr.
05:14 C'est pour ça que j'ai attendu.
05:16 Il y a des souvenirs, mais vous parlez de votre arrivée à l'Olympique lyonnais.
05:19 Je veux dire, c'est des souvenirs merveilleux.
05:20 Le vieux stade de Gerland, etc.
05:22 Oui, c'est émouvant.
05:25 Ce bouquin est sérieux et à la fois émouvant.
05:27 Oui, il est fait aussi pour essayer de, je l'ai dit, de donner envie, mais aussi de montrer que l'aventure du football, même si aujourd'hui le Qatar, l'Arabie saoudite, Abu Dhabi apportent une vision qui est une vision extrêmement élitiste avec des moyens très différents.
05:49 Eh bien, j'ai réussi sans aucune compétence particulière, puisque je n'étais pas footballeur de haut niveau.
05:54 J'étais handballeur de haut niveau pour avoir joué cinq ans au niveau le plus haut.
05:59 Et donc, il faut beaucoup d'humilité.
06:03 J'ai eu la chance de rencontrer tous les grands patrons du football de l'époque.
06:08 Je suis allé voir Claude Besse, qui était client de ma société d'informatique.
06:12 Évidemment, j'ai rencontré, bien sûr, Bernard Tapie.
06:18 C'est mon téléphone avec mes excuses.
06:23 Avec mes excuses.
06:24 Éteins-le, excuse-moi.
06:25 Quel con. On recommence, là ? Tu pourras couper ?
06:29 Il faudra.
06:31 Oui, il faudra.
06:32 Vous avez ça chez Paris Match ?
06:35 Quel est le con qui m'appelle ?
06:37 C'est de ma faute.
06:40 Le président de la République appelle Jacques.
06:42 Il m'a téléphoné il y a huit jours.
06:45 Il veut rejouer au football.
06:46 Ah bon ?
06:47 Oui, c'est pas très commun, mais enfin, il veut rejouer au football.
06:48 Allez, on y va. 5, 4, 3, 2, 1, 0.
06:53 Je reviens donc à cette question.
06:55 Chaque jour, se réinventer, c'est le titre de votre livre,
06:58 Jean-Michel Holla, si vous êtes sur Europe 1,
07:00 que vous avez écrit avec Olivier Blanc.
07:01 Est-ce qu'on peut se réinventer aussi au football ?
07:04 Oui, bien sûr.
07:05 Et c'est là où le parallèle avec ma vie d'entrepreneur et ma vie de président de club,
07:10 j'ai eu la chance, le mérite aussi, de faire...
07:14 C'est la 35e année d'un club professionnel, avec la formation, les féminines,
07:21 l'équipe première.
07:22 Et j'ai pu voir au travers de l'académie, qui a été une des orientations incroyables
07:28 que nous avons prises à l'OL,
07:30 et bien que tout était possible dans l'entreprise, mais aussi dans le football.
07:35 Se réinventer, c'est accepter chaque année de pouvoir se remettre en cause,
07:40 après chaque match aussi, évidemment.
07:43 C'est aussi adapter la formation, adapter la préparation des coachs,
07:50 des entraîneurs de l'instant.
07:51 C'est aussi, après un échec, savoir se remettre en cause pour repartir
07:55 pour le prochain match.
07:57 Et c'est vrai que le football, comme l'entreprise, comme peut-être aussi le
08:02 cinéma, peuvent permettre à un certain nombre de gens qui n'ont pas toutes les
08:08 données a priori, encore que le talent, il faut l'avoir,
08:12 de pouvoir, grâce à une remise en cause, une humilité, réussir dans un domaine
08:18 aussi mis à l'entreprise que le football et je dirais aussi la vie d'acteur.
08:22 Est-ce que vous vous souvenez du jour où vous arrivez à l'Olympique Lyonnais ?
08:26 Bien sûr, c'est quand même un moment extrêmement important.
08:29 Vous vous rendez compte ?
08:30 Je l'ai lu dans le livre.
08:31 Comment vous arrivez ?
08:31 On vous appelle.
08:32 Comment ça se passe ?
08:33 On dit Jean-Michel Aulas, voilà, on vous connaît.
08:36 Vous êtes le patron de la Cégil.
08:37 Vous avez réussi professionnellement.
08:40 On a un petit problème avec l'Olympique Lyonnais.
08:42 En fait, c'est ça l'histoire.
08:44 Qu'est-ce que vous pouvez faire ?
08:45 C'est ça.
08:45 Bon, c'était un petit problème.
08:47 Ça s'est révélé être un gros problème, un immense problème,
08:51 puisqu'au départ, je dois arriver comme sponsor.
08:54 Je suis à l'époque sponsor d'Alain Prost.
08:59 On gagne en 87.
09:02 Alain Prost gagne en 87 le championnat du monde.
09:05 Et donc, voilà, donc j'arrive en 83 pour donner un coup de main sur le plan économique.
09:11 J'ai la chance d'avoir participé à un certain nombre d'activités avec Bernard Tapie à l'époque.
09:17 En particulier, il vient d'obtenir pour le compte de Bouygues la privatisation de TF1.
09:22 C'est des histoires incroyables que j'ai eu la chance de vivre de près.
09:28 Et comme on travaille dans une émission de télévision qui s'appelle Ambition,
09:32 qui promeut d'ailleurs les entrepreneurs, on parle de foot.
09:36 Bien sûr, lui sait que j'ai une envie fantastique de réussir, non pas dans le football,
09:42 mais dans la vie d'une manière générale.
09:45 Et à la suite d'une émission d'Ambition à Toulon, il réunit les journalistes sans me prévenir d'ailleurs.
09:51 Et je découvre le lundi matin dans tous les journaux que je suis intéressé par l'Olympique lyonnais.
09:58 Alors en fait, il y a un contact par le biais du maire à l'époque,
10:03 Francisque Collomb, puis André Soulier, qui lui est intéressé par le football, évidemment.
10:09 Et donc, voilà, donc je suis lancé dans une tornade pour devenir partenaire.
10:15 Et puis, on découvre qu'en fait, non, j'arrive à l'Olympique lyonnais sans même avoir de licence,
10:21 ce qui est absolument impossible pour devenir président.
10:23 Et bon, peut être d'ailleurs que des années après, 35 ans après,
10:29 on remettra en cause l'arrivée dans cet Olympique lyonnais,
10:33 bon, une association à l'époque.
10:36 Et je décide, au travers de ce que j'ai envie de réaliser,
10:41 eh bien d'essayer de professionnaliser le football, le structurer comme une entreprise,
10:46 avec des moyens, j'anticipe un certain nombre d'évolutions.
10:50 J'irai jusqu'à aller à Bruxelles pour lutter contre l'Etat français,
10:55 parce que j'avais l'intention de construire un stade privé qui sera construit.
11:00 Et il y a beaucoup de bâtons dans les roues.
11:03 On y est.
11:04 Voilà, on est dans le stade.
11:05 On y est, il est superbe.
11:06 Et il a fallu, il faut s'en souvenir, une injonction de Bruxelles à l'Etat français
11:13 de donner la possibilité au club d'être introduit en bourse.
11:16 L'Olympique lyonnais, avec Jean-François Lamour, ministre des Sports,
11:21 est introduit en bourse.
11:21 C'est une loi qui est une loi formidable, puisqu'elle dit que pour pouvoir être introduit en bourse,
11:26 il faut avoir un projet de stade ou un projet d'équipement.
11:29 Et c'est ce qui permettra d'orienter, en fait, un certain nombre de fonds privés vers le football.
11:36 On sait aujourd'hui que la Cour des comptes, dans son rapport de l'année dernière,
11:42 dit qu'il ne faut plus faire de PPP, mais aller dans des solutions.
11:47 L'Olympique lyonnais est cité.
11:48 Donc, c'est une grande fierté.
11:49 Vous êtes le seul club français à être propriétaire de votre stade.
11:54 Dans votre stade, il y a tout.
11:56 Il y a des hôtels, un hôtel, un restaurant, des salles de réunion.
11:59 Il y a un certain nombre de grandes marques qui viennent faire ce qu'on appelle des séminaires.
12:04 J'ai l'impression, quand je vous écoute ou qu'on en parle, que le stade, c'est une de vos grandes réussites.
12:10 C'est un match que vous avez lancé.
12:12 Je m'en souviens très bien que vous avez failli ne pas gagner et qu'en fait, vous avez gagné parce que vous êtes battu tout le temps.
12:18 Vous n'avez jamais rien lâché.
12:19 Oui, c'est 10 ans de procédure.
12:22 Bon, 116 procédures judiciaires, toutes gagnées depuis les premières instances, en passant par les appels, la cour de cassation.
12:32 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, la fierté, c'est pas tellement d'avoir réussi le stade, mais c'est ses conséquences.
12:40 C'est à dire aujourd'hui, l'État dit il faut que le financement des infrastructures sportives soit fait directement par des privés,
12:52 par un certain nombre de gens qui ont dans l'idée de rentabiliser les équipements.
12:57 Et c'est vrai que c'est le maître mot de demain.
13:00 On n'est pas du tout dans le même dispositif que la culture où la culture, il y a une valeur ajoutée derrière qui ne peut pas venir uniquement de la billetterie ou de la télévision.
13:12 Alors que pour le sport, c'est possible.
13:14 Et donc, aujourd'hui, évidemment, ça devient un élément de fierté incroyable.

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