• l’année dernière
Attention : sujet très difficile. Aux Philippines, des enfants sont violés et filmés par leurs propres familles, payées par des pédocriminels qui regardent depuis l’Occident. La journaliste Lorraine de Foucher raconte son enquête sur ces “live streams” qui ont explosé depuis le confinement.

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Transcription
00:00 C'est des policiers qui m'ont alerté sur une recrudescence
00:02 d'un fait criminel plutôt inconnu en France.
00:05 Des Français commanditent des viols sur des enfants aux Philippines.
00:09 Ça commence sur des réseaux sociaux traditionnels qu'on utilise tous.
00:14 Il y a une mise en relation entre, en général,
00:17 les parents ou les proches adultes des enfants
00:19 et des commanditaires occidentaux.
00:21 En gros, ce sont des Occidentaux qui envoient des scénarios
00:25 plus ou moins précis de ce qu'ils aiment.
00:27 Et ce sont ensuite aux enfants, à l'autre bout de la planète,
00:29 de performer ce scénario devant la webcam,
00:32 pouvant aller jusqu'à des rapports entre les enfants
00:36 ou sinon des rapports des parents ou des proches adultes sur les enfants.
00:40 On s'est aperçu que les commanditaires ne cherchaient pas à masquer leur identité,
00:44 ne vont pas sur le dark web, n'utilisent pas des VPN très compliqués,
00:47 c'est payé avec des moyens de paiement très courants
00:50 que sont Western Union, PayPal,
00:52 enfin c'est vraiment les canaux hyper traditionnels.
00:56 Au cours de notre enquête avec Jean-Baptiste Renaud,
00:58 on a rencontré presque une adolescente qui avait 11 ans et qui s'appelait Divoa.
01:03 On l'a rencontrée avec deux petits garçons dont elle était inséparable,
01:07 qui étaient son cousin et son frère adoptif,
01:09 donc ils étaient tout le temps tous les trois.
01:12 - Quand elle dit faire ça,
01:14 elle parle en fait de l'exploitation sexuelle qu'elle a subie.
01:16 C'est-à-dire que plusieurs fois par jour,
01:19 on lui demandait de venir s'asseoir devant le canapé,
01:22 elle était filmée avec un téléphone
01:24 et elle était à l'écran,
01:27 et on lui disait de venir s'asseoir devant le canapé.
01:30 C'est-à-dire qu'elle avait un peu peur de se faire faire ça,
01:32 et elle a fait ça.
01:33 - C'est-à-dire qu'elle a eu un peu peur de se faire ça,
01:36 et elle a fait ça.
01:37 - C'est-à-dire qu'elle a eu un peu peur de se faire ça,
01:39 et elle a fait ça.
01:40 - C'est-à-dire qu'elle a eu un peu peur de se faire ça,
01:42 et elle a fait ça.
01:43 - C'est-à-dire qu'elle a eu un peu peur de se faire ça,
01:45 et elle a fait ça.
01:46 - C'est-à-dire qu'elle a eu un peu peur de se faire ça,
01:48 et elle a fait ça.
01:49 - C'est-à-dire qu'elle a eu un peu peur de se faire ça,
01:51 et elle a fait ça.
01:52 - C'est-à-dire qu'elle a eu un peu peur de se faire ça,
01:54 et elle a fait ça.
01:55 - C'est-à-dire qu'elle a eu un peu peur de se faire ça,
01:57 et elle a fait ça.
01:58 - C'est-à-dire qu'elle a eu un peu peur de se faire ça,
02:00 et elle a fait ça.
02:01 - Je peux donner des phrases du type, pour 200 dollars,
02:04 je peux avoir des relations sexuelles
02:06 entre ma fille et mon compagnon.
02:08 - L'exploitation sexuelle était organisée par...
02:11 sa mère est une sorte de père adoptif,
02:14 et il a été fait un mariage avec une femme.
02:17 - L'exploitation sexuelle était organisée par...
02:20 sa mère est une sorte de père adoptif,
02:23 et il a été fait un mariage avec une femme.
02:26 - L'exploitation sexuelle était organisée par...
02:29 sa mère est une sorte de père adoptif,
02:32 et il a été fait un mariage avec une femme.
02:35 - Sa mère est une sorte de père adoptif,
02:38 et il y avait aussi ses deux oncles qui organisaient tout ça,
02:41 et ils ont gagné pas mal d'argent,
02:43 puisque sur un an, il y a un montant de 4 500 dollars
02:47 qui apparaît sur leur compte en banque.
02:49 Là-bas, ça représente à peu près un an de salaire moyen.
02:52 C'est la police philippine qui a intervenu pour libérer les enfants.
02:56 Sa mère et son père adoptif, eux, sont en prison,
02:59 en attente d'un procès.
03:00 Et donc, il y a encore une bataille judiciaire
03:02 qui s'annonce pour les enfants,
03:03 avec cette difficulté potentielle de devoir encore raconter leur histoire
03:06 devant un tribunal.
03:07 Le ONG qui a recueilli les enfants d'Ondiwa,
03:10 il y a une thérapie qu'ils utilisent,
03:12 qui est une thérapie de libération des émotions.
03:14 On leur propose de crier, en gros,
03:16 pour libérer toute la colère et la souffrance qu'ils ont en eux.
03:18 Les spécialistes ont pu nous expliquer
03:27 que ça leur permettait de soulager un petit peu leurs blessures
03:30 et surtout de renforcer leurs paroles
03:32 pour les préparer au procès qui pouvait arriver ensuite.
03:37 Ce qu'il faut savoir aussi avec le live streaming,
03:39 c'est que c'est un crime intrafamilial,
03:41 puisqu'en fait, 41% de ces faits de violence sexuelle sur les enfants
03:45 sont commis par les parents
03:47 et 42% par des membres proches de la famille.
03:49 Pourquoi est-ce que les familles infligent ça à leurs enfants ?
03:51 Je ne veux pas généraliser à l'échelle de tout un pays,
03:53 mais il y a cette espèce d'hyper-pauvreté.
03:56 Là, par exemple, dans l'histoire de Diwa,
03:58 les parents et la famille s'est retrouvés très très pauvres
04:01 à cause du confinement
04:03 et c'est apparu malheureusement comme une ressource
04:05 et comme un moyen de subsistance d'exploiter les enfants.
04:07 Mais il ne faut pas oublier que les parents philippins
04:10 ne feraient pas ça d'eux-mêmes.
04:12 C'est vraiment une réponse à des exigences occidentales
04:15 qui les poussent à faire ça.
04:17 Pour l'instant, l'enquête de police n'a permis de faire le lien
04:20 qu'avec deux personnes,
04:22 c'est-à-dire un résident suisse et un résident britannique,
04:25 dont le statut judiciaire est pour l'instant inconnu,
04:28 c'est-à-dire qu'on ne sait même pas si, à l'issue de l'enquête,
04:31 ils ont été arrêtés ou pas.
04:33 Des pédocriminels français ont été identifiés et sont identifiés.
04:37 À l'OCRVP, qui est l'Office central de répression des violences aux personnes
04:41 basé à Nanterre, il y a une quarantaine de procédures en cours
04:45 qui visent à traduire devant les tribunaux français
04:48 des Français qui ont commandité des violences sexuelles
04:51 sur des enfants philippins.
04:53 L'OCRVP a aussi dans son viseur à peu près 300 personnes,
04:57 donc 300 Français,
04:59 et il regarde comment ils peuvent judiciariser les procédures.
05:02 Aux Philippines, pour que ça puisse tenir devant un tribunal,
05:05 il faut que les faits soient commis en flagrant délit.
05:08 Et donc ça implique, pour les polices philippines et internationales,
05:12 de faire beaucoup d'infiltration numérique,
05:14 c'est-à-dire de travailler avec des faux profils de pédocriminels,
05:18 d'approcher les familles, de les voir presque commettre le délit
05:21 pour pouvoir intervenir en flagrant délit.
05:24 C'est un crime international, donc il faut une réponse policière internationale,
05:28 parce que juste arrêter les familles qui vendent leurs enfants,
05:34 ça n'a pas de sens si on n'arrête pas les commanditaires
05:37 à l'autre bout de la planète.
05:39 *sifflement*

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