À cinq cent jours des JO 2024, Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, est l'invitée du Grand Entretien de 8h20. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mardi-14-mars-2023-7771998
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00:00 C'est avec Nathalie Iannetta ce matin, la directrice des sports de Radio France, que
00:05 nous recevons dans le grand entretien du 7-9-30, la ministre des Sports, des Jeux Olympiques
00:10 et Paralympiques.
00:11 Vos questions, amis auditeurs, amis auditrices, au 01 45 24 7000 et sur l'application de
00:18 France Inter.
00:19 Amélie Oudéa Castera, bonjour.
00:21 - Bonjour.
00:22 - Et bienvenue à notre micro à 500 jours exactement de la cérémonie d'ouverture
00:28 des JO de Paris.
00:29 500 jours c'est demain.
00:30 Alors avant d'entrer dans les détails des différents chantiers en cours, il y en a
00:33 un certain nombre, infrastructures, transports, sécurité, billets de tri.
00:38 Dites-nous en quelques mots où vous en êtes ? Vous êtes prêts ? Presque prêts ? C'est
00:43 chaud ? Vous êtes sereines ? Inquiètes ? Quel est votre état d'esprit ce matin ?
00:47 - On est écoutées vraiment à la tâche dans nos temps de passage avec encore beaucoup
00:55 de choses à faire, beaucoup de boulons à serrer un petit peu partout et avec une détermination
01:01 farouche pour arriver à délivrer la meilleure organisation possible, arriver à aider nos
01:06 athlètes à être au top de leur performance, essayer d'organiser une belle fête populaire
01:11 et puis aussi travailler sur un héritage durable, utile, qui soit bénéfique à tous
01:14 les français.
01:15 - Alors on va rentrer quand même dans le détail de ces infrastructures et de ces défis
01:20 dans les 500 jours qui restent.
01:22 Sur ces infrastructures il y a 48 chantiers qui sont en cours, 64 en tout.
01:25 À livrer un seul en retard l'Arena à la Chapelle, il y aura trois mois de retard,
01:29 pas d'inquiétude à avoir sur ces infrastructures sportives ?
01:33 - Non, on faisait le point hier avec la Solideo qui construit ces ouvrages, on est là aussi
01:38 dans les temps.
01:39 L'ensemble sera livré entre décembre 2023 et le printemps pour permettre derrière
01:43 au Cojo, le comité d'organisation, de bien prendre possession de ces lieux et de déployer
01:47 tout pour les sites de compétition et les villages.
01:50 - Les deux points de crispation et d'inquiétude, la sécurité et les transports.
01:54 On va commencer avec les transports, Madame la Ministre.
01:56 Comment on fait pour transporter 7 millions en tout ? C'est ce qu'on attend de visiteurs
02:01 sur un territoire aussi petit que l'Île-de-France.
02:04 Pour celles et ceux qui habitent Paris et la Petite-Couronne depuis plusieurs mois,
02:08 ils savent à quel point c'est un cauchemar.
02:10 Pourquoi on réussirait à transporter tout ce monde-là dans 18 mois alors qu'on est
02:13 incapable de le faire aujourd'hui ?
02:14 - Alors on est très à la tâche là-dessus avec le ministre chargé des Transports Clément
02:19 en liaison évidemment étroite avec IDFM et la région Île-de-France, la préfecture
02:25 de police.
02:26 Il va falloir qu'on arrive à acheminer 800 000 personnes quotidiennement.
02:31 Environ 600 000 spectateurs et 200 000 accrédités, l'ensemble de la famille Olympe.
02:36 Pour ça, on est en train de développer un certain nombre d'infrastructures.
02:41 Je pense à l'extension de la ligne 14.
02:43 - Elle sera prête ?
02:44 - Orly, Saint-Denis, elle sera prête dans les temps au printemps 2024.
02:47 On aura aussi Éol qui va relier Haussmann à Saint-Lazare qui est également une infrastructure
02:53 importante.
02:54 On travaille sur les gares, celle de Saint-Denis-Pleyel.
02:57 On arrive à travailler aussi sur la gare du Nord.
03:00 Et au-delà de ces projets d'infrastructures qui avancent bien, qui avancent dans les temps,
03:05 on déploie un plan de transport pour bien avoir une bonne gestion prévisionnelle des
03:10 flux.
03:11 Un "Travel Demand Management", c'est un acronyme anglais, une expression en français,
03:16 qui va nous permettre de bien gérer les flux, d'éviter les goulets d'étranglement en
03:20 reportant bien sur les bons axes ce qu'il faut.
03:23 Et puis, je rappelle qu'on aura besoin d'augmenter la fréquence des trains, des bus de l'ordre
03:28 de 15% sur l'ensemble des lignes qui vont desservir les sites.
03:32 Et pour ça, il y a des plans de recrutement qui sont en cours.
03:35 Vous avez en tête, c'est bien annoncé par Jean Castex à la RATP, plus de 6000 personnes.
03:38 - Et ça suffira justement ? Parce que le cas échéant, il faudrait ouvrir à la concurrence
03:44 le monopole de la RATP sur les bus de Paris ou de la petite couronne.
03:48 C'est une question qui se pose.
03:49 - Non, cette question, elle viendra le moment venu.
03:51 - Mais elle n'est pas fermée, elle est sur la table.
03:53 - En complément de tout cela, il y aura aussi un système de navettes qui va être mis en
03:56 place.
03:57 Je rappelle aussi tout le réseau de pistes à vélo plus de 400 km.
04:01 Et puis, on aura pour les accréditer un certain nombre de voies olympiques et paralympiques
04:05 qui vont être dédiées à la circulation pour être au standard demandé par le CIO.
04:10 - Mais l'ouverture à la concurrence est sur la table ? C'est une hypothèse ?
04:14 - Elle est aujourd'hui prévue.
04:17 Il y a des discussions qui sont en cours entre Clément Bohn et Valérie Pécresse qui aura
04:22 in fine la décision sur ce sujet-là.
04:25 Toutes ces discussions sont en train d'être revues.
04:28 - Alors l'autre dossier qu'évoquait Nathalie, c'est la sécurité.
04:32 La France n'a pas été capable d'organiser une finale de Champions League l'an dernier.
04:37 On se souvient des scènes de chaos au Stade de France.
04:40 Les JO, c'est plusieurs finales de Champions League sur 15 jours.
04:44 La cérémonie d'ouverture, partons de là, à l'air libre, sur la scène, pourrait attirer
04:49 400 000 spectateurs.
04:51 Certains payants et beaucoup d'autres non.
04:53 Comment allez-vous assurer la sécurité d'un tel événement ? Est-ce que ça vous donne
04:58 tout simplement des sueurs froides ?
04:59 - D'abord, je rappelle qu'il y a beaucoup de matchs depuis la Ligue des Champions au
05:05 Stade de France qui se sont merveilleusement passés, dont ce magnifique crunch ce week-end
05:10 qui nous a...
05:11 Enfin, alors, pardon, celui-ci n'était pas au Stade de France, mais précédemment,
05:14 les matchs, et puis on se prépare à celui de samedi qui arrive contre Galle.
05:18 Donc ça, c'est...
05:19 Je tiens à rappeler ça.
05:20 Après, on a tiré, nous, toutes les leçons des événements du Stade de France, avec Gérald
05:25 Darmanin, qui est extraordinairement mobilisé sur ces chantiers-là de la sécurité.
05:30 Vous l'avez dit, c'est multidimensionnel.
05:32 Il faut sécuriser une quarantaine de sites de compétition, le relais de la flamme, les
05:36 quatre cérémonies.
05:38 On a pour ça une très forte mobilisation de l'ensemble des forces de sécurité intérieure,
05:45 à peu près 45 000 quotidiennement, 30 000 pour la cérémonie d'ouverture.
05:49 On aura en plus à peu près 20 000 à 22 000 au PIC agents de sécurité privée qui vont
05:54 compléter ces forces-là.
05:56 On travaille sur chacun de ces détails, sur également la prévention des grands risques,
06:01 terrorisme, lutte anti-drone, cybersécurité, qui est également un enjeu très important.
06:06 On rappelle qu'il y a eu 4 milliards d'attaques, cyber-attaques à Tokyo.
06:10 C'était assez spectaculaire.
06:12 Mais pour en revenir dans le détail à ces forces de l'ordre, on va aller loger où
06:15 tous ces gendarmes et policiers que Gérald Darmanin veut concentrer sur Paris, puisqu'il
06:19 va donc les enlever sur le reste du territoire français.
06:22 Et puis on va parler de la sécurité privée.
06:24 Comment on forme 22 000 personnes alors qu'on sait que c'est un secteur en tension où plus
06:29 personne ne veut aller travailler, quasiment, Madame la Ministre ?
06:32 Pour le logement des forces de sécurité intérieure, comme d'ailleurs de l'ensemble
06:38 des équipes qui vont contribuer au jeu, jusqu'aux volontaires des jeux, on est aujourd'hui
06:42 en train de recenser l'ensemble des capacités, les différentes casernes, les cités universitaires,
06:48 les CRUSS, les internats des lycées, etc.
06:51 Un préfet a été spécifiquement missionné pour réaliser ce recensement, qui pour l'instant
06:55 est tout à fait rassurant.
06:56 Et on est en train d'organiser non seulement le recensement précis des capacités et la
07:01 location de tout cela.
07:03 Sur la sécurité privée, on est au travail avec Gérald Darmanin, avec Olivier Dussopt,
07:07 le préfet de la région Île-de-France, Pôle Emploi.
07:10 On travaille pour aller chercher le vivier de ceux qui ont déjà un titre pour exercer
07:14 le métier d'agent de sécurité privée.
07:16 On a en même temps créé un titre spécifique avec une formation qui est un peu raccourcie,
07:20 un petit peu allégée, avec des modalités nouvelles.
07:22 106 heures de formation.
07:24 On va aller chercher toute une série de flux nouveaux.
07:27 On va travailler aussi sur notre public des demandeurs d'emploi, des étudiants avec
07:30 une campagne spécifique de communication qui est pilotée par la ministre de l'Enseignement
07:36 supérieur.
07:37 On travaille avec la filière sur l'attractivité de ces métiers et sur leur féminisation
07:43 qui est également un enjeu très important.
07:44 Et s'il venait à manquer de bras, Melioudéa Castera, le recours éventuel à l'armée
07:50 est-il envisagé ?
07:51 Ce n'est pas une question de tabou.
07:53 C'est quelque chose qui sera discuté entre Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu.
07:57 Mais pour l'instant, nous faisons absolument tout pour que dans la planification des forces
08:02 de sécurité intérieure et le recrutement de nos agents de sécurité, on soit pleinement
08:06 au rendez-vous des besoins.
08:07 Le budget de ces jeux est de 8,8 milliards dont 2 milliards de dépenses pour l'État.
08:13 Transport et sécurité dont on vient de parler font dire à Pierre Moscovici, le président
08:17 de la Cour des comptes, qu'il y a un risque de dérapage budgétaire des JO de Paris de
08:22 l'ordre de 3 milliards d'euros.
08:23 Est-ce que vous confirmez ce risque ou vous le récusez ?
08:28 Non, ce n'est aujourd'hui absolument pas le scénario dans lequel nous sommes.
08:32 Je rappelle qu'il y a d'un côté un budget de 4,4 milliards qui est celui du comité
08:37 d'organisation, financé à 96% par des fonds privés.
08:41 Et de l'autre côté, un budget de 3,8 milliards d'euros pour la Solideo qui construit les
08:47 ouvrages dans lesquels l'État finance un peu plus de 1,1 milliard et pour lequel les
08:52 coûts sont absolument contenus puisque même en situation d'inflation forte, de guerre
08:57 en Ukraine, il y a un dépassement qui n'a été que de 140 millions avec des solutions
09:02 trouvées pour faire face à ce choc qui est uniquement limité à l'inflation.
09:06 Donc on a passé vraiment à la paille de fer l'ensemble des comptes du COJO.
09:10 Aujourd'hui on a un équilibre, on a un dispositif pour bien contrôler l'évolution de ces
09:15 dépenses et un bon équilibre entre les recettes et les dépenses.
09:18 Maintenant il faut continuer à avancer, notamment aller chercher de nouveaux partenariats
09:23 et c'est l'une des initiatives qu'aujourd'hui nous portons beaucoup avec Tony Estanguet
09:27 et avec l'aide du Président de la République qui réunira un certain nombre de partenaires
09:31 ce midi.
09:32 Sur ces partenaires, vous allez réunir ceux qui ont déjà signé ce qu'on appelle les
09:35 partenaires du premier rang, BPCE, EDF, Carrefour, Sanofi, Orange.
09:39 En tout, il faudra recueillir 1,2 milliard, Madame la Ministre de Fonds Privés.
09:44 Il y a une personne, une société française à qui Tony Estanguet et l'Etat français
09:50 font les yeux doux, c'est LVMH.
09:52 Bernard Arnault va-t-il, oui ou non, enfin devenir partenaire des Jeux Olympiques à Paris ?
09:58 Écoutez, nous l'espérons tous, les discussions sont en bonne voie, elles avancent au rythme
10:03 où elles le doivent.
10:04 Moi ce que je retiens c'est qu'aujourd'hui le COJO est à 92% du bouclage de son équation
10:10 sur ce 1,2 milliard que vous venez d'évoquer.
10:12 Donc on a encore besoin d'aller chercher une petite centaine de millions.
10:17 Il faut continuer et c'est tout à fait le sens.
10:19 Mais je pense que ces Jeux vont être une très belle fête populaire, un succès pour
10:24 notre pays et qu'on aura la capacité à aller chercher encore quelques partenaires décisifs.
10:29 Alors sur la question de la fête populaire, question de Romy sur l'application France Inter.
10:34 Où sont les JO populaires quand le prix des places pour l'athlétisme est de 790 euros
10:41 par personne ?
10:42 Estelle, comment peut-on parler de fête populaire lorsque l'on voit les prix des billets ?
10:47 Il y a eu polémique, vous le savez Madame la Ministre, après la première vague de
10:53 mise en vente des billets sur le marché.
10:58 Que pouvez-vous répondre à nos deux auditrices ?
11:00 Nous sommes collectivement et le COJO en première loge extraordinairement attentifs
11:06 à l'accessibilité tarifaire de ces Jeux.
11:09 Je rappelle qu'il y a 1 million de places et ce pour tous les sports à 24 euros, qu'on
11:14 a la moitié des billets qui sont à 50 euros et moins et uniquement 10% qui sont au-delà
11:20 de 200 euros.
11:21 Cette proportion-là, au-dessus de 200 euros, c'est moins que pour un concert de Madonna
11:26 à l'Arena de Bercy.
11:28 Il y a en plus une billetterie populaire qui va être mise en place par l'Etat à hauteur
11:32 de 400 000 billets qui vont être offerts à la jeunesse, aux bénévoles du mouvement
11:37 sportif, également à des personnes en situation de handicap et aussi une billetterie territoriale
11:43 qui va être mise en place par les collectivités hôtes qui pourront les offrir à leur public.
11:48 Une nouvelle phase de commercialisation s'ouvre le 11 mai et cet enjeu d'accessibilité est
11:53 absolument clé pour nous tous.
11:54 Une phase de commercialisation, on peut s'inscrire si on ne l'a pas déjà fait pour le premier
11:57 tirage au sort à partir de demain et jusqu'au 21 avril.
12:02 Mais pour revenir sur cette polémique, est-ce que vous diriez du coup que c'est parce que
12:06 le Cojo a fait une faute en termes de communication pour cette commercialisation ? C'est la première
12:12 fois qu'on commercialisait des packs, c'est aussi sain que les supporters n'ont pas compris.
12:17 Moi j'ai envie d'aller voir de l'athlète, pourquoi je vais me retrouver à devoir aller
12:20 voir de l'Aveyron ou de l'équitation ?
12:23 Je pense que sur cette phase de pack, en effet, elle était assez novatrice mais ce n'était
12:28 pas non plus la première fois.
12:29 Ça avait été fait par exemple pour la Coupe du monde de rugby.
12:31 Donc oui, il y a des petites adaptations à faire.
12:35 Maintenant on attaque une phase qui est de vente à l'unité qui sera plus simple pour
12:38 chacun.
12:39 Moi je rappelle que les tarifs qui ont été proposés sont absolument dans la lignée
12:43 des éditions précédentes des Jeux.
12:45 À Londres, c'était 20 euros la place moins chère.
12:49 Pour le volet olympique, c'est normal qu'il y ait un volant de billetterie qui soit important.
12:55 Donc là on va réussir maintenant cette nouvelle phase, cette seconde phase de tirage au sort.
13:00 Il y aura à l'automne la billetterie qui va s'ouvrir aussi pour les Jeux paralympiques
13:03 et puis à l'issue de tout ça, à la fois quelques autres billets qui seront mis en
13:07 vente, mais aussi une faculté d'avoir une plateforme dédiée pour la revente qui permettra
13:12 à certains de regagner une chance.
13:14 Question rapide de Sylvie sur l'application d'Inter.
13:16 Comment être volontaire ?
13:17 Alors il faut s'inscrire.
13:20 La plateforme va débuter à partir du 20 mars prochain.
13:24 Il faut avoir plus de 18 ans.
13:25 On va recruter 45 000 personnes sur différents métiers pour accompagner l'organisation.
13:31 On va essayer d'avoir des recrutements qui soient paritaires et il y aura aussi un petit
13:35 volant à peu près de 3000 personnes en situation de handicap.
13:38 Donc plateforme dédiée, inscription à compter du 20 mars.
13:41 Et voilà, précisément on retourne, on va, au standard d'Inter, on nous attend Rose.
13:46 Bonjour et bienvenue Rose.
13:48 Bonjour.
13:49 On vous écoute.
13:50 Et bien voilà, moi j'aimerais rebondir sur deux aspects que vous venez d'annoncer,
13:55 notamment les pistes cyclables.
13:56 Vous avez dit qu'il y avait 400 kilomètres de pistes cyclables.
14:00 Donc j'imagine, et on le sait tous, qu'il y a un budget de 250 millions d'euros qui
14:04 a été amené pour construire ces pistes.
14:07 On sait aussi que le budget pour la mise en accessibilité de la ville de Paris est de
14:12 moins de 10 millions d'euros.
14:14 Ce gap est énorme.
14:15 On s'en rend compte tous les jours dans la ville.
14:18 On s'en rend compte dans toutes les structures, notamment les structures sportives.
14:22 Mais on s'en rend compte également dans toute la sémantique qu'on utilise.
14:26 On ne parle que des JO, on ne parle pas des paralympiques.
14:30 Moi j'aimerais savoir, parce que c'était l'espoir de toutes les personnes handicapées,
14:36 tout le monde attendait l'attribution des JO parce que ça permettait ou ça permettrait
14:42 d'améliorer l'accessibilité globale et il se trouve que c'est absolument pas le cas.
14:48 Merci Rose pour cette intervention.
14:50 Amélie Oudéa Castera vous répond.
14:52 Donc le vélo très important en effet.
14:54 Vous connaissez la mobilisation du gouvernement avec le plan vélo.
14:57 Donc oui c'est un axe important qui est également porté avec beaucoup d'ambition par la mairie
15:01 de Paris.
15:02 Là-dessus on essaie de desservir l'ensemble des sites.
15:05 Il y aura peut-être Jusville-Pinte où on aura une petite difficulté à boucler complètement
15:08 les voies.
15:09 Mais tout ça n'est jamais au détriment de l'accessibilité aux personnes en situation
15:13 de handicap.
15:14 Votre auditrice a parfaitement raison de dire que ce qui est clé dans la réussite
15:19 aussi de ces Jeux c'est d'arriver à modifier, à améliorer le regard que nous portons collectivement
15:24 sur le handicap.
15:26 Les Jeux Paralympiques seront les plus importants de l'histoire.
15:29 300 heures de diffusion qui vont vraiment permettre en exhaustivité de voir ce spectacle
15:34 qui sera extraordinaire.
15:35 Et sur chacune des dimensions de l'expérience proposée aux personnes en situation de handicap,
15:40 tant pour les JO que pour les JP, je pense à ce que nous faisons en matière de recensement
15:44 et d'audit des logements accessibles sur les transports.
15:47 Le M14 sera pleinement accessible.
15:49 On travaille sur la mise en accessibilité des gares.
15:52 On travaille sur la mise au point absolument des navettes.
15:56 Et nous montons avec les associations concernées un groupe d'experts d'usage pour faire vraiment
16:00 le cheminement exact de l'ensemble des points de dessert jusqu'au site, y compris à travers
16:06 des réfections de la chaussée, pour faire en sorte qu'il puisse y avoir la meilleure
16:11 expérience possible.
16:12 C'est un point qui est absolument clé pour nous et sur lequel nous ne décevrons pas.
16:16 Antoine nous appelle de Toulouse.
16:18 Bienvenue sur Inter.
16:19 Bonjour à tous.
16:20 Bonjour Madame la Ministre.
16:21 La question que j'ai pour vous ce matin porte sur le sujet de la réintégration des
16:27 athlètes russes et biélorusses aux qualifications olympiques.
16:30 Vous le savez, le CIO a pris la décision de laisser cette responsabilité, ce choix
16:36 de la réintégration ou non de ces athlètes aux fédérations internationales concernées.
16:40 Dans ce cadre, la position de la France, je trouve, n'a pas été hyper claire, que
16:45 ce soit l'État, le Cojo, la ville de Paris.
16:48 Notamment, il y a une première fédération, l'ESCRIM, qui a pris la décision du retour
16:56 des tireurs russes et biélorusses, ce que je trouve inadmissible par rapport à la
17:01 condamnation qu'on doit avoir vis-à-vis des agissements de la Russie et de la Biélorussie.
17:05 Dans ce cadre, j'aimerais savoir si la France, le gouvernement, va prendre une position claire
17:10 pour aider les fédérations et les athlètes concernés à prendre une position.
17:15 Et voilà, notamment, je pense aux escrimeurs qui vont devoir bientôt, peut-être, être
17:19 alignés contre des escrimeurs russes.
17:21 Et moi, j'aimerais pas être à leur place.
17:22 Merci Antoine pour cette question très complexe sur un sujet important.
17:27 Amélie Oudéa Castera vous répond.
17:30 Alors, on est évidemment dans une phase d'intensification des sanctions contre le pouvoir russe qui
17:36 est à l'origine de cette agression.
17:38 De l'autre côté, il y a un principe onusien de non-discrimination des personnes à raison
17:45 de leur passeport.
17:46 Donc, on ne peut pas, entre guillemets, sous prétexte qu'une personne est russe, la bannir.
17:51 Et donc, il faut qu'on arrive à équilibrer les situations entre eux.
17:56 On l'a fait là depuis l'agression il y a un an, c'est arrivé que de nombreuses compétitions
18:01 se jouent sur les russes et les biélorusses.
18:02 C'était le régime sous lequel on était jusqu'à présent.
18:04 Vous avez raison de le rappeler.
18:06 Sur le terrain, pas grand chose n'a changé dans cette direction.
18:09 C'est pourquoi nous, les ministres des sports, avons écrit au CIO, qui est décisionnaire
18:13 en dernier ressort là-dessus, le président de la République a indiqué qu'il s'exprimerait
18:18 là-dessus à l'été.
18:20 Pour l'instant, la question ne se pose pas dans la mesure où nous avons demandé au
18:24 CIO, dans l'hypothèse où ils envisageraient une réintégration des russes et des biélorusses,
18:29 mais je le dis bien, sous bannière neutre, en aucun cas sous leur propre drapeau russe.
18:34 C'est-à-dire qu'il n'y aura pas d'hymne, etc.
18:36 Pas d'hymne, pas de drapeau, pas le nom russe ou biélorusse en face de leur nom.
18:42 Et la question que nous avons posée au CIO, c'est si vous envisagez cette réintégration
18:46 sous bannière neutre, expliquez-nous le mode d'emploi, parce que pour l'instant, on ne
18:49 le voit pas.
18:50 Il y a une telle dépendance pour toute une série d'athlètes avec le pouvoir russe.
18:54 On a aussi besoin de comprendre ce qui se passe en matière de contrôle antidopage.
18:57 Qu'est-ce qui se passe pour les athlètes qui sont affiliés à l'armée russe ? Donc
19:00 on voit bien que tout ceci soulève une série d'objections et nous attendons des réponses
19:05 avant que le président de la République s'exprime à l'été, puis que le CIO prenne
19:10 in fine sa décision.
19:11 Il y a des étapes dans cette réflexion.
19:13 Et ceci ne nous empêche pas d'être absolument et radicalement aux côtés de l'Ukraine.
19:18 Et je rappelle que nous avons en ce sens débloqué une aide spécifique de 1 million d'euros
19:22 pour venir en appui de la délégation sportive olympique et paralympique ukrainienne pour
19:27 les aider à préparer les Jeux.
19:28 Une question de Stéphane au Standard Inter.
19:30 Vous nous appelez des Hautes-Alpes.
19:32 Bonjour.
19:33 Oui bonjour.
19:34 Dans les Hautes-Alpes où, je précise qu'hier, il pleuvait à 2200 mètres d'altitude.
19:39 On vous écoute.
19:40 La lambre dont brûlée, il n'y a plus une goutte d'eau, le monde est à feu et à sang.
19:46 Pensez-vous qu'il est encore dans l'air du temps d'organiser des grandes manifestations
19:51 sachant qu'elles vont encore émettre des tonnes de CO2, ne serait-ce que par les transports
19:54 des athlètes qui vont traverser le monde avec des avions.
19:57 Je précise quelque chose, j'ai moi-même participé aux Jeux Olympiques en tant qu'entraîneur
20:00 d'une équipe nationale.
20:01 Et du jour que j'ai compris que notre planète ne pouvait plus supporter ce genre d'événement,
20:06 maintenant je fais du sport local et je me bats contre ce genre de manifestation.
20:12 Et c'était dans quel sport Stéphane ?
20:13 J'étais entraîneur de l'équipe nationale anti-sport de skidsons.
20:17 Merci.
20:18 J'ai participé aux Jeux et j'ai vu le carnage que c'était.
20:22 Il ne faut pas nous faire croire que ça marchera.
20:24 Vous comprenez bien, et je pense que tous les Français peuvent l'entendre, qu'il va
20:27 falloir faire des choix, il va falloir à un moment accepter des petites morts.
20:32 C'est-à-dire dire "oui, mon sport que j'ai connu, je me suis battu pendant des années
20:35 en tant qu'athlète avant d'être entraîneur, j'étais athlète, pour participer aux Jeux,
20:38 à un moment on se rend compte que pour nos enfants, pour les générations futures, ce
20:40 genre d'événement ne doit plus exister, on doit revenir à du sport de proximité
20:44 comme de l'agriculture de proximité.
20:46 Voilà.
20:47 Bien compris Stéphane, merci pour votre intervention.
20:50 Amélie Oudéa Castérat va vous répondre.
20:53 C'est vrai que l'ambition était grande pour les organisateurs des JO de Paris qui promettaient
20:57 un événement à contribution positive pour le climat.
21:01 Madeleine Or, spécialiste d'écologie du sport, dit que même s'ils font comme il
21:07 faut, un gros événement international ne peut pas être parfaitement durable.
21:10 L'événement le plus durable est celui qui n'a pas lieu.
21:13 Madame la Ministre.
21:14 Alors moi ce que je veux d'abord commencer par rappeler, c'est que le sport fait quand
21:18 même partie de ces choses qui peuvent justement redonner du bonheur, de la cohésion, de la
21:24 joie, du partage dans des moments qui ne sont pas évidents.
21:28 Sur cette dimension écologique, incontestablement, ce sera les jeux les plus sobres et les plus
21:35 écologiques de l'histoire.
21:36 Je rappelle que 95% des infrastructures sont déjà existantes, donc on évite complètement
21:41 le syndrome des grands éléphants blancs qui hantent encore les rues de Athènes ou
21:45 de Rio.
21:46 L'engagement écologique, il est très fort, tant du côté de la Solidéo qui travaille
21:50 vraiment aux meilleurs standards environnementaux que du Cojo qui va réussir à baisser de
21:55 moitié en effet le bilan carbone par rapport aux éditions précédentes grâce à notamment
21:59 un raccordement au système d'électricité impeccable et le recours aux énergies renouvelables.
22:04 Il reste 10 secondes madame la ministre, ça fait 10 mois que vous êtes installée à
22:08 Venue de France.
22:09 On ne peut pas dire que ça a été un long flop tranquille depuis le début de votre
22:12 mandature.
22:13 Notamment dans les fédérations, vous venez de nommer un comité.
22:16 Avec Marie-Georges Buffet et Stéphane Diagana pour réformer ces institutions.
22:21 Plus de transparence, plus d'éthique, il nous reste vraiment 30 secondes.
22:24 Est-ce que c'est parce qu'on a trop mis de poussière sous le tapis qu'on en est
22:27 là aujourd'hui avec tout ce qui s'est passé dans les fédés ?
22:30 Non, je pense qu'il y a des progrès.
22:31 Il y a plein de fédés qui vont bien, on a besoin d'avancer.
22:34 On aura aussi Arsène Wenger, Stéphanie Frappard, Jean-François Lamour, Isabelle Autissier,
22:39 toute une série d'experts absolument irréprochables et qui vont nous aider à rendre ce sport
22:43 plus éthique, plus démocratique et à avoir une meilleure protection des pratiquantes
22:46 et des pratiquants.
22:47 Et l'ensemble de ces informations à retrouver sur le site franceinter.fr.
22:52 Merci Amélie Oudéa Castera d'avoir été à notre micro ce matin.
22:57 Nathalie, Yaneta, merci ! On va faire du yoga nous, parce qu'à la place de la ministre,
23:00 on ne dormirait pas la nuit, Nicolas, avec ses jeux organisés.
23:03 Vraiment, et votre journée en tout cas Nathalie, n'est pas terminée puisqu'on vous retrouve
23:06 ce soir à 19h20 dans le téléphone son de Fabienne Saint-Est avec Tanguy Estanguet.
23:10 Tony ! Tony, pardon, j'ai mal écrit.
23:13 Président du comité d'organisation de Paris 2024.