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Interrogé par un rapport alarmant sur la santé mentale des enfants, le docteur Jean Doridot estime qu’il y a trop de produits psychotropes qui sont donnés à nos enfants : «Énormément de produits psychotropes sont prescrits à nos jeunes».

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Transcription
00:00 Alors c'est-à-dire que si on pose le problème correctement, là manifestement il y a un
00:05 problème de prescription, puisqu'énormément de produits psychotropes sont prescrits à
00:13 nos jeunes.
00:14 Par conséquent, il est important de s'intéresser aux prescripteurs.
00:19 Et il ne vous aura pas échappé que les prescripteurs sont des médecins précisément.
00:25 Et vous aurez bien noté que les médecins ne sont pas des psychologues.
00:29 On peut rappeler qu'il faut 8 ans de médecine pour être docteur en médecine, il faut 8
00:34 ans de psychologie pour être docteur en psychologie, et il n'y a quasiment aucun point commun.
00:41 C'est-à-dire que ce sont deux métiers très très différents, complémentaires et différents.
00:46 Et c'est un fait qu'en France, les psychologues, fustiles docteurs en psychologie, n'ont pas
00:52 le droit ni de prescrire, ni même de discuter une prescription.
00:57 Ce qui n'est pas le cas par exemple aux États-Unis où les psychologues sont en capacité précisément
01:02 de discuter, d'ajuster les prescriptions.
01:05 Et là, il y a un vrai souci de formation des prescripteurs, puisque les médecins ne
01:10 sont pas psychologues, ils ne peuvent pas tout connaître.
01:12 Il y a cette tendance à prescrire à outrance, à apporter une solution médicamenteuse à
01:18 un problème qui n'est pas un problème qui se résout par des médicaments dans bien
01:23 des cas.
01:24 Alors si vous le permettez, je souhaite vous répondre quand même, Udo Victorow.
01:26 C'est bon monsieur le psychologue, donnez des leçons aux médecins qui sont en psychologie.
01:29 Ça fait 32 ans que je fais de la médecine générale et sachez que les consultations
01:32 de médecine générale, à 50% c'est de la psychologie.
01:34 Il faut travailler ensemble et pas les uns contre les autres.
01:36 Quand les médecins mettent, d'abord c'est plus souvent des psychiatres qui mettent ça,
01:40 en première intention dans les hôpitaux, en sortant des urgences, mais opposez-vous
01:43 qu'ils seraient très brillants en psychologie et pas les médecins généralistes, je regrette,
01:48 c'est ce qu'on fait principalement dans nos consultations et tous les jours.
01:50 Pas de leçons s'il vous plaît monsieur le psychologue, aux médecins d'accord ? Ce
01:53 sont pas eux les coupables.
01:54 Alors allez-y, répondez-nous.
01:56 Il n'est pas question de désigner des coupables.
01:59 Alors les nommez pas.
02:01 Il est question de trouver des solutions.
02:04 Écoutez, il y a un principe de réalité, c'est un constat, c'est la une du parisien
02:09 aujourd'hui en France, aujourd'hui, il y a une surprescription de ces médicaments
02:14 et clairement il y a un vrai souci de formation des médecins à la psychologie et à toute
02:20 cette pharmacologie.
02:21 Vous allez prendre tous les médecins et vous leur faire la formation monsieur le psychologue.
02:24 Attendez, il n'y a pas de leçons sur la psychologie des médecins généralistes,
02:28 c'est notre travail au quotidien.
02:30 Vous ne comprenez pas mon propos.
02:32 Je comprends très bien cher monsieur, comme quoi nous ne sommes pas aptes nous les médecins
02:35 généralistes à faire de la psychologie s'il vous plaît.
02:38 Le problème aujourd'hui c'est quand vous avez autant de suicides, ça veut dire que
02:41 vous êtes en échec aussi.
02:42 Excusez-moi, devant un suicide vous faites quoi ? Vous faites 6 ans de psychologie ?
02:46 Peut-être que vous essayez de faire de la psychologie, manifestement vos confrères
02:50 n'y parviennent pas ou alors ils y parviennent très vite.
02:54 Parce que vous y parvenez vous ?
02:55 C'est-à-dire que les psychologues font de l'encore mieux et ce sont aujourd'hui…
02:59 Eh bien nous on fait pour le mieux aussi monsieur, mais on travaille ensemble et pas les uns
03:02 contre les autres.
03:03 Ce qu'il vous disait au départ aussi c'est qu'il n'y avait pas assez de psychologues.
03:07 Je m'étonne de votre ton très agressif, vous connaissez quand même la situation de
03:11 la santé publique en France, il ne vous aura pas échappé que les psychologues ne sont
03:15 pas pris en charge par l'assurance maladie aujourd'hui.
03:18 Le reportage très bien fait a parlé des CNPP, ces centres médicaux psychopédagogiques,
03:27 pourquoi sont-ils importants ? Parce que c'est précisément l'argent collectif qui permet
03:30 de payer les psychologues et ils sont débordés, il faut des mois d'attente et quand une personne
03:36 veut s'adresser à un psychologue qui exerce de façon indépendante, elle doit payer le
03:41 prix fort.
03:42 L'assurance maladie ne vient pas rembourser une partie de ses actes, ce qui n'est pas
03:47 le cas pour la médecine, puisqu'il y a une médecine libérale en France qui accueille
03:52 le grand public en n'ayant pas toujours, je le maintiens, la formation adéquate parce
03:57 que psychologue c'est un métier, 8 ans pour être docteur en médecine, 8 ans pour être
04:01 docteur en psychologie et on ne fait pas la même chose.
04:04 Juste on va étendre le débat.
04:05 Je vous remercie.
04:06 Merci à vous.
04:07 Au revoir.
04:07 ♪ ♪ ♪
04:09 [SILENCE]

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