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«Il y a des patients qui ne sont pas au stade terminal mais qui ont une maladie grave et incurable. Ils ne veulent pas attendre d'être complètement dégradés pour partir», argumente le Dr Denis Labayle

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Transcription
00:00 Si vous voulez, je crois qu'un changement de loi entraînerait trois choses.
00:05 La première, c'est qu'il y a un certain nombre de patients qui ne sont pas au stade
00:08 terminal mais qui ont une maladie grave et incurable, un cancer évolué ou une maladie
00:13 neurodégénérative et qui ne veulent pas attendre d'être complètement dégradés
00:17 pour partir.
00:18 Il faut respecter leurs désirs.
00:20 C'est ceux qui partent en Belgique et en Suisse.
00:22 Ça, il faut que ça cesse.
00:23 Donc, il faut entendre ces gens-là.
00:24 La deuxième chose, c'est qu'il faut dépénaliser l'actuelle loi sur la sédation profonde
00:30 et continue qui est une loi hautement critiquable, non pas dans son intitulé qui est intéressant,
00:35 mais dans son texte d'application par la haute autorité de santé.
00:39 Ce texte impose des conditions extrêmement drastiques sur les indications et une modalité
00:45 d'application que beaucoup de médecins contestent comme la déshydratation du corps ou une sédation,
00:51 je dirais modulée, qui fait que l'agonie dure longtemps.
00:54 Donc là, il faut que les médecins qui décident, qui souhaitent répondre à la demande de
01:00 leurs patients pour que l'agonie soit brève et adoreuse, puissent le faire sans être
01:05 accusés de meurtre.
01:06 Et puis, la troisième chose, c'est qu'une loi permettra de désangoisser.
01:11 Vous savez, il y a 2,5% des Belges qui demandent d'avoir une aide médicale à mourir, mais
01:18 il y a 80% qui souhaitent ne pas changer la loi.
01:22 Enfin, dernier point, je pense que si on avait une loi, cela créerait un lien véritablement
01:27 entre les soins palliatifs et l'aide active à mourir, ce qui se passe en Belgique, alors
01:32 qu'en France, il y a un mur entre les deux.
01:34 Il y a quand même la loi Cléa Nettie qui a permis d'aller jusqu'à une sédation,
01:40 que vous expliquez, profonde et continue, de certains malades en tout cas, jusqu'à
01:44 leur mort.
01:44 [Musique]
01:47 [SILENCE]

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