Réforme des retraites : Le Sénat Débat de la pénibilité

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00:00:37 Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver sur Public Sénat pour
00:00:47 suivre cette neuvième journée de débat sur la réforme des retraites
00:00:50 ici au Sénat. Les équipes de Public Sénat
00:00:53 continuent à vous faire vivre ce véritable marathon
00:00:56 parlementaire. Toute la journée, vous pourrez suivre
00:00:59 de nouveau les débats en direct sur notre antenne
00:01:02 et sur notre site publicsénat.fr. Alors hier, le Sénat a
00:01:05 adopté l'article 8 du texte qui
00:01:08 prévoit notamment des départs anticipés pour
00:01:11 ceux qui ont commencé à travailler tôt. Les sénateurs ont ensuite
00:01:14 commencé l'examen de l'article 9 qui
00:01:17 parle des questions de pénibilité et à ce
00:01:20 moment-là, les débats se sont véritablement
00:01:23 rendus et pour en parler, on va retrouver Quentin Calmet dans la tribune
00:01:26 de l'hémicycle du Sénat. Quentin, on a encore eu une soirée électrique
00:01:29 au Sénat. - Bonjour, oui, bonjour Alexandre, bonjour à tous
00:01:32 effectivement, on est passé à l'article 9, celui sur
00:01:35 la prise en compte de la pénibilité. La droite
00:01:38 a voulu accélérer les débats, c'est ça qui s'est joué en fait
00:01:41 en séance hier. La droite a voulu accélérer les débats
00:01:44 et faire tomber, c'est-à-dire supprimer
00:01:47 une myriade d'amendements venus de la gauche.
00:01:50 La droite a refusé de se
00:01:53 laisser faire. Ecoutez Claude Reynald hier en séance.
00:01:56 Je vous signale simplement
00:01:59 un seul mot. Il y a
00:02:02 70 amendements qui vont tomber, ça aurait fait
00:02:05 70 prises de parole sur le sujet
00:02:08 qui nous intéresse aujourd'hui. On va le remplacer
00:02:11 par 70 rappels
00:02:14 du règlement. C'est intelligent
00:02:17 et c'est de droit.
00:02:20 Alors c'est intelligent, moi j'aimerais plutôt qu'on enlève ça
00:02:23 et qu'on travaille au fond.
00:02:26 - Voilà, travailler au fond, ça a été assez peu fait hier
00:02:29 on a assez peu parlé pénibilité,
00:02:32 on a plutôt vu des échanges très musclés, une vive
00:02:35 tension entre la droite et la gauche avec de multiples
00:02:38 de très nombreux breux rappels au règlement.
00:02:41 Écoutez le rapporteur René-Paul Savary, pour lui
00:02:44 la gauche refuse d'avancer, contrairement
00:02:47 à ce qu'elle aurait promis initialement. En effet, le Sénat
00:02:50 devait attendre la mobilisation du 7 mars pour examiner
00:02:53 l'article 7 et la gauche refuserait
00:02:56 de respecter cette promesse. Écoutez-le.
00:02:59 - Moi dans la vie on m'a appris
00:03:02 qu'on récoltait ce qu'on avait semé.
00:03:05 Et vous avez récolté
00:03:08 ce que vous avez
00:03:11 semé la semaine dernière.
00:03:14 Vous n'avez pas
00:03:17 tenu vos engagements. Et quand on tient
00:03:20 pas les engagements, demandez à vos présidents
00:03:23 de groupe, ils savent bien de quoi je parle. Demandez-leur.
00:03:26 Ne criez pas comme ça.
00:03:29 Tenez vos engagements. Il était bien question
00:03:32 que l'on puisse débattre du texte pour aller jusqu'au bout du texte.
00:03:35 - Voilà, "tenez vos engagements" a dit le rapporteur
00:03:38 de la branche vieillesse. Peut-être que d'ailleurs Guillaume Gontard
00:03:41 pourra répondre à votre micro, Alexandre. Mais finalement
00:03:44 un amendement de la droite et du centre a bien été adopté en fin de séance
00:03:47 vers minuit et demi. Mais le débat autour de la pénibilité
00:03:50 ne fait que commencer et on se doute que les tensions dans l'hémicycle aussi.
00:03:53 Alex. - Merci beaucoup Quentin.
00:03:56 Il faut dire aussi que hier soir, la véritable nouveauté
00:03:59 dans ces débats au Sénat, c'est que le gouvernement a utilisé l'article
00:04:02 44 alinéa 2 de la Constitution
00:04:05 pour rejeter des amendements,
00:04:08 des sous-amendements précisément qui ont été déposés par la gauche
00:04:11 sénatoriale qui n'avaient pas encore été examinés par la Commission
00:04:14 et donc le gouvernement a demandé à ce qu'ils ne soient pas examinés.
00:04:17 Donc ça c'est un fait nouveau dans ces débats tendus
00:04:20 au Sénat. Et justement pour en parler, j'accueille sur ce plateau
00:04:23 Guillaume Gontard. Bonjour. - Bonjour. - Vous êtes président
00:04:26 du groupe écologiste au Sénat. Peut-être une première réaction
00:04:29 sur le fait que ça y est, le gouvernement utilise aussi
00:04:32 des outils constitutionnels
00:04:35 pour accélérer les débats au Sénat. - Oui, c'est ce qu'on a
00:04:38 pu voir hier soir.
00:04:41 Je ne sais pas dans quelles conditions est le gouvernement et puis la majorité
00:04:44 sénatoriale, mais sa volonté c'est de bloquer
00:04:47 le débat, quelque part quand même, parce que ce qui s'est passé
00:04:50 hier soir, je le dis, c'est de
00:04:53 la droite sénatoriale avec le gouvernement
00:04:56 bordélise le débat. Et je pense que c'est particulièrement grave parce que
00:04:59 hier soir, de quoi on parlait ? La pénibilité au travail.
00:05:02 On avait un certain nombre d'amendements
00:05:05 de la gauche, des écologistes, sur cette question de pénibilité,
00:05:08 sur les risques chimiques, sur les risques technologiques, sur les charges lourdes.
00:05:11 Eh bien, le gouvernement ne souhaite pas
00:05:14 que l'on parle de ça, parce qu'il ne souhaite pas que l'on parle
00:05:17 de ce texte, parce qu'il n'est pas à l'aise, parce qu'on est dans une imprécision
00:05:20 totale, donc on utilise maintenant le 44-2.
00:05:23 On a fait le 47-1, on a fait l'article 42,
00:05:26 l'article 38. Je pense qu'on va passer par tous les
00:05:29 chiffres, à la fois de la constitution et du règlement du Sénat
00:05:32 pour baïonner le Sénat, baïonner
00:05:35 le Parlement, baïonner le travail parlementaire. Je pense franchement
00:05:38 que ce n'est pas sérieux. Ce n'est vraiment pas sérieux.
00:05:41 Je pense que nous, on est prêts à débattre et on a
00:05:44 toujours été. On a des amendements, des amendements de fond.
00:05:47 Alors oui, on nous parle de sous-amendements qui ont été déposés, mais pourquoi
00:05:50 on a fait ça ? Puisqu'on nous retire à chaque fois l'ensemble
00:05:53 de nos amendements, pourquoi on ne peut pas continuer à débattre ?
00:05:56 C'est une riposte, en quelque sorte, quand vous déposez des sous-amendements pour
00:05:59 contrer les amendements. Le droit des amendements, c'est un droit parlementaire
00:06:02 strict. Quand on dépose des amendements, qu'ensuite on nous les
00:06:05 retire avec, je dirais, des artifices,
00:06:08 on est bien obligé, à un moment donné, de riposter
00:06:11 parce que oui, on a des choses à dire.
00:06:14 Je pense qu'on est vraiment dans une situation inacceptable
00:06:17 et moi franchement, je suis triste
00:06:20 de ce qui se passe, de l'image que l'on peut donner.
00:06:23 On a des gens qui sont dans la rue, on a des syndicats
00:06:26 unis qui attendent une réponse. Je vous rappelle,
00:06:29 un courrier a été envoyé au président de la République. Où est le président de la République ?
00:06:32 Pour recevoir les syndicats. Ben oui, ils attendent
00:06:35 toujours une réponse. Jusqu'à quand on va être dans cette
00:06:38 situation ? Je pense qu'à un moment donné, il va falloir que le gouvernement se ressaisisse,
00:06:41 que la majorité sénatoriale se ressaisisse parce que là, ça ne va pas du tout.
00:06:44 Alors, en réponse, la droite sénatoriale
00:06:47 estime que les sénateurs de gauche font, je cite,
00:06:50 de l'obstruction et hier soir, le rapporteur du texte,
00:06:53 le sénateur républicain René-Paul Savary, a parlé d'un accord
00:06:56 entre les différents présidents de groupes politiques
00:06:59 entre la droite et la gauche pour qu'il y ait l'examen de ce fameux
00:07:02 article 7 sur les 64 ans après les manifestations
00:07:05 du 7 mars et en échange, les sénateurs de gauche
00:07:08 acceptaient d'accélérer un petit peu les débats
00:07:11 pour aller au bout de cette réforme des retraites avant dimanche soir.
00:07:14 Est-ce que vous avez appris cet accord et est-ce que vous ne l'avez pas respecté ?
00:07:17 Moi, je l'ai dit très clairement, si il y avait eu un accord, d'ailleurs, ça serait grave,
00:07:20 il n'y aurait pas d'accord. On a un texte, on débattait d'un texte avec des articles.
00:07:23 Évidemment qu'on allait arriver à l'article 7, je veux dire
00:07:26 qui ne pensait qu'on n'arriverait pas à l'article 7 vu le nombre d'amendements ?
00:07:29 Parce qu'encore une fois, un peu plus de 3 000 amendements
00:07:32 déposés au début du texte par l'ensemble des sénateurs, sur ces 3 000 amendements,
00:07:35 c'est un peu plus de 1 000 par la droite, donc on est très, très
00:07:38 loin de l'obstruction. Donc on veut nous faire croire ça, que c'est de l'obstruction,
00:07:41 que c'est de l'obstruction. En fait, ce qui se passe tout simplement,
00:07:44 c'est qu'ils ne veulent pas débattre du texte. Un exemple,
00:07:47 l'amendement de M. Retailleau pour revenir sur la clause grand-père
00:07:50 qui fait beaucoup débat. Sur la suppression des régimes spéciaux.
00:07:53 Sur la suppression des régimes spéciaux, il devait être avant-hier soir,
00:07:57 ensuite hier matin, maintenant on voit qu'il est repoussé, qu'il est repoussé
00:08:00 parce qu'il n'a pas de majorité, parce que sa majorité se fissure.
00:08:03 Quand on voit le vote sur l'article 7, justement,
00:08:06 pour passer de 62 à 64 ans, c'est quand même intéressant de voir
00:08:09 que ça va bien au-delà de la gauche, même dans les rangs d'en marche
00:08:13 du groupe RDPI, on a deux personnes qui se sont abstenues.
00:08:17 Donc petit à petit, oui, cette majorité se fissure.
00:08:20 Petit à petit, quand on avance de texte, on s'aperçoit que c'est un mauvais texte,
00:08:24 que c'est un coup dur porté aux Françaises et aux Français.
00:08:27 Et donc, ils ne veulent pas aller plus loin et donc ils font tout
00:08:30 pour qu'on ne puisse pas, justement, continuer ce débat parlementaire.
00:08:33 C'est un vrai aveu de faiblesse.
00:08:35 - Est-ce que vous craignez que le gouvernement utilise finalement
00:08:38 l'arme constitutionnelle ultime dans ce débat au Sénat ?
00:08:41 C'est l'article 44, alinéatoire de la Constitution,
00:08:44 qu'on appelle l'article du vote bloqué.
00:08:46 En gros, si le gouvernement utilisait cet article, les sénateurs
00:08:49 devront voter directement sur cette réforme des retraites
00:08:52 avec les amendements choisis par le gouvernement.
00:08:54 Vous craignez que l'exécutif l'utilise ?
00:08:57 - Je le crains. En tout cas, évidemment qu'à un moment donné,
00:09:00 ils l'utiliseront certainement. Je veux dire, ils sont prêts à tout.
00:09:02 On a fait tous les chiffres de la Constitution
00:09:05 pour essayer de bloquer le débat parlementaire.
00:09:08 Donc oui, de toute façon, que ce soit Emmanuel Macron,
00:09:10 que ce soit ce gouvernement, que ce soit la droite sénatoriale,
00:09:13 ils voudraient gouverner tout seuls parce qu'eux, tout seuls, ont raison.
00:09:16 Non, ça ne se passe pas comme ça. On est dans une démocratie.
00:09:19 On est au Parlement. Au Parlement, on travaille,
00:09:23 on propose des amendements, on fait des propositions,
00:09:25 on construit un texte. Il va falloir qu'ils le comprennent.
00:09:29 En tout cas, nous, on sera là jusqu'à dimanche soir, minuit,
00:09:32 et on va tenir effectivement le siège.
00:09:34 - Olivier Dussopt, le ministre du Travail, dénonce, je cite,
00:09:37 "une mélanchonisation de la gauche sénatoriale".
00:09:39 Comment vous prenez cette critique ?
00:09:41 - Vous savez, quand on en est là, franchement,
00:09:43 moi, j'ai posé des questions à Olivier Dussopt
00:09:45 parce qu'on n'y comprend rien. Si, par exemple, sur les carrières longues,
00:09:48 quelqu'un a compris. Moi, j'aimerais retourner en Isère
00:09:51 et toutes les questions qu'on me pose, de savoir,
00:09:53 "Mais à quel âge, moi, on me dit, monsieur le sénateur,
00:09:55 à quel âge je vais partir à la retraite ?" Personne n'y comprend rien.
00:09:58 Olivier Dussopt n'a apporté aucune réponse.
00:10:00 Donc, quand on pose des questions, il répond "mélanchon".
00:10:02 Franchement, c'est un peu faible.
00:10:04 - Merci beaucoup, Guillaume Gontard, d'être venu ce matin
00:10:06 sur le plateau de Public Sénat, avant la reprise de ces débats,
00:10:09 en séance dans une minute maintenant, sur cette réforme des retraites.
00:10:12 Justement, on va retrouver Quentin dans l'hémicycle du Sénat.
00:10:16 Quentin, les sénateurs vont débattre de l'article 9
00:10:21 de cette réforme des retraites, qui concerne la pénibilité.
00:10:24 - Oui, Alexandre, un petit mot pour commencer sur l'ambiance.
00:10:27 On va regarder les sénateurs qui sont en train de s'installer.
00:10:30 Olivier Dussopt qui arrive juste ici, qui vient de saluer
00:10:34 la rapporteure générale.
00:10:35 Franck Riester, le ministre des Relations avec le Parlement,
00:10:39 qui est en train de s'installer au banc des ministres,
00:10:42 le banc des ministres qui se trouve juste ici,
00:10:44 le banc de la Commission, qui se trouve juste là.
00:10:47 Alors, effectivement, la pénibilité, c'est ce qui va être
00:10:51 au cœur de ces échanges toute la matinée, Alexandre.
00:10:54 Hier, il y a déjà eu le vote autour d'un fonds qui va,
00:11:00 comme cela, permettre de travailler à la prévention
00:11:04 de la pénibilité.
00:11:05 Mais on va voir maintenant d'autres débats autour du déplafonnement
00:11:09 du compte professionnel de prévention.
00:11:12 Et on va voir surtout, Alexandre, la gauche,
00:11:15 la gauche qui va essayer de réinstaurer des critères
00:11:17 de pénibilité, des critères de pénibilité qui existaient
00:11:20 dans la loi Touraine et qui ont été supprimés par Emmanuel Macron,
00:11:25 en l'occurrence, ses gouvernements, en 2017, Alexandre.
00:11:29 Donc, ce sont ces débats sur la pénibilité que l'on va pouvoir
00:11:32 suivre dans quelques secondes, puisque la séance va pouvoir
00:11:35 commencer d'un instant à l'autre, Alexandre.
00:11:38 Effectivement, Quentin, on va peut-être dire un mot
00:11:40 sur ce qui a été voté dans la journée d'hier.
00:11:43 Et d'ailleurs, Guillaume Gontard, le président du groupe écologiste
00:11:45 au Sénat, en parlait.
00:11:47 Le Sénat a adopté l'article 8 qui concerne les départs
00:11:51 anticipés à la retraite et notamment le dispositif carrière longue.
00:11:56 Un dispositif qui a été qualifié par beaucoup de sénateurs
00:11:58 hier dans le débat de véritable usine à gaz.
00:12:01 Et oui, ce dispositif carrière longue, il prévoit des départs
00:12:04 anticipés pour les Français qui ont commencé à travailler tôt,
00:12:08 avec plusieurs bornes d'âge différentes.
00:12:11 Par exemple, ceux qui ont commencé à travailler avant 16 ans
00:12:14 pourront partir à 58 ans.
00:12:16 Ceux qui ont commencé à travailler entre 16 et 18 ans
00:12:19 pourront partir à 60 ans.
00:12:22 Et ceux qui ont commencé à travailler entre 18 et 20 ans
00:12:25 pourront partir à 62 ans.
00:12:28 Notez que le Sénat a voté une modification de ce dispositif
00:12:32 carrière longue qui avait déjà été annoncé par la première ministre
00:12:35 Élisabeth Borne.
00:12:36 Après le vote du Sénat hier, les Français qui ont commencé
00:12:39 à travailler entre 20 et 21 ans pourront partir à 63 ans
00:12:44 s'ils ont bien tout leur trimestre cotisé.
00:12:47 Évidemment, Quentin, on va peut-être toujours sur cette journée dire,
00:12:51 on peut aussi évoquer ce qui a été voté par le Sénat
00:12:54 pour les mères de famille.
00:12:56 Tout à fait, c'est l'une des principales avancées
00:12:59 qui a été adoptée hier en séance.
00:13:02 Même qu'on peut se souvenir de ce scrutin, Alex,
00:13:05 qui a eu lieu vers 16h-17h, 280 voix pour,
00:13:10 y compris sur les bancs de la gauche.
00:13:13 C'est cette surcote, effectivement, pour les femmes
00:13:16 qui ont tout leur trimestre cotisé et qui continuent à travailler
00:13:21 jusqu'à l'âge de 63 et voire maintenant 64 ans.
00:13:25 Eh bien, lorsqu'elles continuent entre 63 et 64 ans,
00:13:28 le Sénat a voté une surcote de leur pension,
00:13:31 une forme de bonus jusqu'à 5% pour cette année travaillée en plus.
00:13:37 C'était une mesure voulue par la droite sénatoriale.
00:13:40 Écoutez le chef de file des LR, Bruno Retailleau.
00:13:43 Premier principe, je disais,
00:13:45 ne pas faire perdre aux carrières longues leur sens.
00:13:48 Pourquoi ?
00:13:49 Tout simplement parce qu'une étude récente l'a montré.
00:13:53 Désormais, il y a au moins la même espérance vie
00:13:56 pour ceux qui en bénéficient
00:13:58 par rapport à ceux qui n'en bénéficient plus.
00:14:00 On n'est plus du tout dans le système que François Fillon
00:14:04 avait inventé justement pour faire face à un certain nombre de dispositifs en 2003.
00:14:09 Voilà, c'était effectivement Bruno Retailleau.
00:14:12 Donc, il y a eu aussi cette surcote pour les femmes
00:14:16 qui ont eu au moins un enfant, alors que, au moment où je vous parle,
00:14:20 la présidente de séance est en train de s'installer.
00:14:24 C'est la radicale Nathalie Delattre,
00:14:27 qui est élue en Gironde, qui est en train de prendre place dans l'hémicycle,
00:14:31 pour ses débats sur la réforme des retraites,
00:14:33 qui vont pouvoir commencer d'un instant à l'autre.
00:14:35 Alexandre.
00:14:36 Merci beaucoup, Quentin.
00:14:38 Le Sénat qui va donc aborder l'examen de l'article 9
00:14:41 de cette réforme des retraites.
00:14:43 Un article qui concerne la pénibilité,
00:14:46 notamment ce qu'on appelle le fameux compte pénibilité,
00:14:49 avec des mesures qui sont proposées par le gouvernement,
00:14:52 notamment pour lutter contre les maladies professionnelles,
00:14:56 pour faire œuvre de prévention.
00:14:58 Allez, on retourne dans l'hémicycle du Sénat.
00:15:00 C'est parti pour cette 9e journée de débats sur la réforme des retraites.
00:15:03 Dans la discussion des articles,
00:15:06 nous sommes parvenus à l'amendement 3308 au sein de l'article 9.
00:15:09 Article 9, je donne la parole à la présidente, Madame de Roche.
00:15:14 Merci, Madame la présidente,
00:15:19 Messieurs les ministres, mes chers collègues.
00:15:21 Je vous souhaite la bienvenue pour une journée
00:15:24 qui, sans nul doute, sera aussi dynamique
00:15:27 que la soirée que nous avons connue hier.
00:15:29 Madame la présidente, en application de l'article 44,
00:15:35 alinéa 6 du règlement,
00:15:37 la Commission demande sur cet article 9
00:15:39 la priorité d'examen et de vote sur l'amendement des rapporteurs
00:15:42 le 21-38.
00:15:45 Pour préciser, il s'agit du maintien à 60 ans
00:15:48 de l'âge de la retraite pour incapacité permanente,
00:15:51 sujet que nous avons largement développé en Commission.
00:15:54 Je précise que cette priorité ne fait tomber aucun amendement.
00:15:58 Nous reprendrons...
00:16:01 Oui, on s'améliore de jour en jour.
00:16:04 Nous reprendrons ensuite le cours normal de nos débats.
00:16:08 Très bien, merci, Madame la présidente.
00:16:12 Je suis donc saisie d'une demande de priorité de la Commission
00:16:15 sur l'amendement 2138
00:16:18 afin qu'il soit appelé et mis au voie immédiatement.
00:16:22 Selon l'article 44, alinéa 6 de notre règlement,
00:16:25 la priorité est de droit,
00:16:27 quand elle est demandée par la Commission, saisie au fond,
00:16:30 sauf opposition du gouvernement.
00:16:32 Messieurs les ministres,
00:16:34 quel est l'avis du gouvernement sur cette demande de priorité ?
00:16:37 Merci, Madame la présidente.
00:16:39 Madame la présidente de la Commission,
00:16:41 Mesdames et Messieurs les rapporteurs,
00:16:43 Mesdames et Messieurs les sénateurs,
00:16:45 comme depuis le début de ce débat et traditionnellement,
00:16:47 la priorité de la Commission est sans remet au Sénat.
00:16:51 Puisque le gouvernement ne s'y oppose pas,
00:16:53 la priorité est donc ordonnée.
00:16:56 Nous sommes en train...
00:16:58 Oui, oui, Madame la présidente, il n'y a pas de souci.
00:17:01 Nous sommes en train de distribuer.
00:17:03 Je vais attendre que la distribution soit finalisée
00:17:07 de l'amendement 2138
00:17:10 avant qu'il ne soit présenté
00:17:14 par nos rapporteurs.
00:17:17 Monsieur le rapporteur, j'attends simplement que la...
00:17:23 Voilà, que l'amendement soit distribué.
00:17:27 Je souhaitais simplement que le rapporteur soit prêt.
00:17:42 C'est bon, je pense qu'il a été distribué
00:17:45 à tous les sénateurs présents.
00:17:49 Monsieur le rapporteur, pour présentation de cet amendement.
00:17:52 Merci, effectivement.
00:17:54 Nous sommes très attachés à cette modification proposée
00:17:57 par Elisabeth Douanaud et moi-même à la Commission des Affaires Sociales
00:18:01 pour faire en sorte que l'incapacité permanente
00:18:05 soit, dans le cadre des retraites anticipées,
00:18:10 prise en compte en restant, si possible, dans le droit actuel.
00:18:14 Effectivement, elle s'applique dès 60 ans actuellement,
00:18:19 lorsque vous avez une incapacité permanente
00:18:22 à minimum hauteur de 20 %,
00:18:24 ou si vous êtes entre 10 et 20 % d'incapacité permanente,
00:18:28 et vous êtes exposé un certain nombre d'années,
00:18:30 à savoir 17 ans pour certains facteurs,
00:18:32 d'autres facteurs n'ont pas duré d'exposition au risque,
00:18:35 vous pouvez bénéficier d'une retraite anticipée
00:18:37 deux ans avant l'âge légal.
00:18:39 Donc à partir de 60 ans.
00:18:41 Donc la Commission a réfléchi à ce dispositif
00:18:45 où lorsqu'on demande un effort supplémentaire aux gens,
00:18:48 il risque, effectivement, d'être plus utilisé qu'actuellement,
00:18:53 et c'est vrai qu'il est actuellement insuffisamment utilisé.
00:18:56 C'est la raison pour laquelle nous souhaitons
00:18:58 pointer cette spécificité du doigt vis-à-vis du gouvernement.
00:19:04 Ça rentre dans la logique qui nous a animés
00:19:08 de faire en sorte que nous puissions répondre
00:19:11 aux préoccupations de nos concitoyens.
00:19:13 Ils l'ont largement exprimé dans la rue,
00:19:15 et ça c'est, me semble-t-il, un élément de réponse
00:19:17 tout à fait déterminant.
00:19:18 C'est la raison pour laquelle nous sommes attachés
00:19:20 à cette proposition, monsieur le ministre,
00:19:23 pour laquelle nous n'avons pas encore obtenu satisfaction.
00:19:28 C'est que nous n'avons pas été suffisamment convaincants.
00:19:32 Un argument supplémentaire,
00:19:34 mais qui est peut-être une argucie budgétaire,
00:19:37 c'est que c'est une mesure qui relève de la branche
00:19:40 ATMP de la sécurité sociale, et non pas de la branche vieillesse.
00:19:44 Et dans le cadre de l'équilibre de cette réforme,
00:19:46 ils ne la pénalisent pas.
00:19:48 Néanmoins, c'est une dépense supplémentaire
00:19:50 sur les comptes publics, soyons tout à fait clairs
00:19:53 dans ce type de dispositif.
00:19:56 Mais ça nous paraît être un élément
00:19:58 qui peut être largement partagé sur ces bancs,
00:20:00 où on a eu suffisamment peut-être de divisions jusqu'à présent,
00:20:03 où on peut peut-être se rassembler sur ce type de dispositif.
00:20:07 Merci.
00:20:09 Merci, monsieur le rapporteur.
00:20:12 Puis-je avoir l'avis du gouvernement ?
00:20:15 Oui, madame la présidente.
00:20:18 Simplement, peut-être un mot d'abord pour dire
00:20:20 que je donne acte bien volontiers à monsieur le rapporteur
00:20:23 que la dépense que susciterait, que créerait une telle disposition
00:20:27 si elle était adoptée, n'est pas une dépense
00:20:29 qui concerne ce qu'on appelle les bornes du système de retraite,
00:20:31 puisque c'est une dépense qui serait portée
00:20:33 par la branche accident du travail et maladies professionnelles.
00:20:36 Vous l'avez dit, monsieur le rapporteur,
00:20:37 ça ne déséquilibre pas le système de retraite,
00:20:39 et donc ça ne contrevient pas à l'objectif
00:20:42 de retour à l'équilibre du système de retraite.
00:20:44 Il n'empêche que c'est une dépense publique,
00:20:46 c'est une dépense sociale portée par la branche ATMP
00:20:49 que nous évaluons entre 250 et 260 millions d'euros par an.
00:20:53 Le gouvernement, et c'est une évaluation,
00:20:55 je précise les choses brutes pour donner suite à mon raisonnement,
00:20:58 le gouvernement a fait un choix différent
00:21:00 de celui que propose votre commission des affaires sociales.
00:21:02 Nous avons fait le choix de maintenir,
00:21:04 dans cette logique de relèvement des seuils,
00:21:07 à 62 ans le départ pour incapacité permanente,
00:21:10 mais en élargissant de manière extrêmement importante
00:21:13 les critères d'accès à cette retraite anticipée
00:21:16 pour incapacité permanente.
00:21:17 Je ne donne qu'un exemple pour illustrer le propos.
00:21:20 Actuellement, pour bénéficier d'un départ anticipé
00:21:23 au titre de l'incapacité permanente,
00:21:24 il faut justifier d'une exposition
00:21:26 à des facteurs de pénibilité
00:21:28 justifiant de la situation d'incapacité pendant 17 ans.
00:21:31 Nous avons prévu, dans le texte que nous vous proposons,
00:21:34 que cette exposition soit ramenée de 17 à 5 ans.
00:21:37 De la même manière, nous avons prévu,
00:21:38 je l'ai évoqué hier je crois,
00:21:40 le fait que ce départ anticipé puisse être de droit
00:21:44 pour les assurer qui ont un taux d'incapacité reconnu
00:21:48 supérieur ou égal à 20%
00:21:50 sans passer par une seconde procédure médicale
00:21:52 considérant que la reconnaissance d'un taux égal ou supérieur à 20%
00:21:56 vaut, d'une certaine manière, un vie médicale permanent.
00:22:00 Si nous suivons votre commission,
00:22:03 cela veut dire que nous supprimons
00:22:05 les assouplissements que nous apportons aux règles
00:22:07 et vous supprimeriez le passage de 17 à 5 ans d'exposition
00:22:11 pour rester sur 17 ans d'exposition
00:22:13 mais avec en contrepartie un départ plus tôt.
00:22:16 C'est pour ça que j'ai dit il y a un instant
00:22:18 que la dépense que nous estimons entre 250 et 270 millions d'euros
00:22:21 est une dépense brute
00:22:23 puisqu'il faudrait tenir compte aussi
00:22:24 de la moindre dépense supprimée
00:22:26 du fait de la suppression, pardon pour ces répétitions,
00:22:29 des assouplissements que nous proposons.
00:22:31 Pour toutes ces raisons, vous l'avez compris,
00:22:33 l'avis du gouvernement est défavorable.
00:22:35 Je le dis en ayant bien en tête que c'est un amendement
00:22:37 qui a été adopté par votre commission
00:22:39 mais pour ces deux principes, à la fois
00:22:41 le fait que nous ayons choisi une méthode différente
00:22:43 par assouplissement des critères
00:22:45 plutôt que par bouger de l'âge,
00:22:46 nous ne pouvons que nous opposer.
00:22:48 J'ajoute que nous sommes dans une logique aussi
00:22:50 de lisibilité sur les seuils d'âge
00:22:52 à partir desquels on peut faire valoir le droit
00:22:54 à tel ou tel départ.
00:22:56 C'est une raison supplémentaire pour nous
00:22:58 de donner cet avis défavorable.
00:23:00 Monsieur le rapporteur, vous souhaitiez apporter des précisions.
00:23:04 Juste une précision, monsieur le ministre.
00:23:07 La durée d'exposition pour certains facteurs de risque,
00:23:10 pas pour d'autres, on voit bien qu'il y a une différence.
00:23:12 Elle peut être prise par décret,
00:23:14 donc rien ne vous empêche de prendre le décret.
00:23:16 Rien ne vous empêche de prendre le décret derrière
00:23:20 pour faire en sorte que notre proposition soit élargie,
00:23:23 effectivement, à cette réduction de la durée d'exposition.
00:23:27 Quant à la commission pluridisciplinaire,
00:23:31 qui serait effectivement, pour ceux qui ont plus de 20 % d'incapacité,
00:23:37 qui ne seraient pas réunis,
00:23:38 il y aura un passage systématique d'incapacité à 20 %
00:23:40 sur une retraite anticipée.
00:23:42 Franchement, c'est là aussi une avancée
00:23:44 que vous pouvez faire, quel que soit le vote du Sénat.
00:23:47 Donc, je pense que nos mesures sont complémentaires
00:23:49 et j'inciterai mes collègues, bien sûr, à les soutenir.
00:23:52 Merci.
00:23:53 Merci.
00:23:55 Pour explication de vote, Madame la Présidente Rossignol.
00:23:58 Merci, Madame la Présidente.
00:24:02 Bonjour, chers collègues.
00:24:03 Cet amendement a beaucoup de vertus.
00:24:06 La première, c'est qu'il protège le droit au départ en retraite à 60 ans
00:24:11 des salariés en incapacité permanente.
00:24:13 Et la deuxième, c'est qu'il ne fait tomber aucun amendement.
00:24:16 On n'en voudrait que des comme ça.
00:24:18 Pour autant, deux remarques quand même par rapport aux propos du ministre
00:24:23 qui dit que cet amendement va augmenter les dépenses.
00:24:27 Ce n'est pas tout à fait vrai.
00:24:28 Ce n'est pas une dépense nouvelle.
00:24:30 C'est une moindre économie sur votre projet de réforme des retraites.
00:24:34 Ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
00:24:36 Et c'est un transfert de charges de l'assurance vieillesse
00:24:39 vers la branche accident du travail, maladie professionnelle.
00:24:42 Donc, il faut qu'on soit plus précis dans notre manière de nous exprimer
00:24:46 pour ne pas faire croire aux gens qui nous regardent,
00:24:48 et ils sont quand même très nombreux, je ne sais pas si vous avez remarqué vous aussi,
00:24:51 que nos amendements seraient des amendements irresponsables.
00:24:55 Enfin, en espèce, c'est celui du rapporteur.
00:24:57 Ce seraient des amendements irresponsables qui ne prendraient pas en compte
00:25:00 le nécessaire équilibre des dépenses publiques.
00:25:03 La deuxième chose que je voulais dire, c'est que, en fait, c'est assez diabolique
00:25:09 le piège dans lequel vous essayez de nous mettre, monsieur le ministre.
00:25:12 C'est le chantage permanent.
00:25:14 Si vous votez l'amendement Savary, alors vous supprimerez des mesures importantes
00:25:19 sur les lois d'exposition.
00:25:21 Et ce chantage-là, on ne peut pas l'accepter.
00:25:23 Donc, nous allons voter l'amendement Savary et nous dénonçons votre chantage.
00:25:27 Merci, madame Ferré, pour l'explication de vote.
00:25:31 Merci, madame la présidente, monsieur le ministre.
00:25:37 Effectivement, comme vient de le préciser ma collègue, nous allons voter cet amendement.
00:25:41 Cet amendement qui va dans le bon sens, car nous avons dénoncé, depuis le début de ce débat,
00:25:47 le reportage que nous disons sans cesse, c'est deux ans de plus pour tout le monde.
00:25:53 Quelle que soit la situation, ceux qui partaient à 62 vont partir à 64
00:25:57 et ceux qui partaient à 60 vont partir à 62.
00:25:59 Cet amendement propose de maintenir cette possibilité de départ à 60 ans.
00:26:06 Ça va vraiment dans le bon sens, ça reconnaît la pénibilité et la situation parfois extrêmement difficiles
00:26:13 pour celles et ceux qui relèvent de ce dispositif.
00:26:16 Et non, ce n'est pas une dépense nouvelle, puisqu'on maintient ce qui est organisé aujourd'hui.
00:26:21 Donc, voilà, je voulais dire que notre groupe allait voter favorablement cet amendement.
00:26:25 Merci, chers collègues. La parole est donnée au président Karouchi.
00:26:34 Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, franchement, après le spectacle un peu désolant de ces derniers jours,
00:26:44 lorsqu'on rentre sur des amendements un peu construits, je souhaite vivement que le gouvernement fasse un effort.
00:26:54 Vous ne pouvez pas considérer que l'équilibre de votre texte,
00:27:00 même si vous avez déjà fait des efforts en début de débat sur les retraites,
00:27:06 mais reconnaissons qu'il faut encore des avancées.
00:27:10 Si vous souhaitez vouloir travailler avec le Sénat, avec l'ensemble du Sénat, il faut accepter des modifications.
00:27:19 On a hier, malgré le désordre généralisé, on a hier beaucoup insisté sur l'usure,
00:27:26 sur les carrières très difficiles, sur les gens qui souffraient en fin de carrière et qui avaient besoin de partir plus tôt.
00:27:34 L'amendement du rapporteur vous permet de dire que l'allongement que vous souhaitez de la durée ou le report de l'âge
00:27:43 ne sont pas les mêmes pour tout le monde, et que clairement, lorsque quelqu'un n'est plus en situation de travailler,
00:27:51 il ne faut pas le lui imposer. Alors je reconnais bien volontiers que quand vous prenez des mesures comme celle-là,
00:27:58 forcément, ça a un coût. Mais oui, bien sûr, Monsieur le Ministre.
00:28:03 Mais la justice et le fait de pouvoir présenter aux Français une réforme en disant "elle est difficile pour tout le monde",
00:28:11 parce qu'il faut sauver les comptes publics sur l'équilibre des retraites,
00:28:16 mais quand même, le gouvernement, le Sénat, sont attentifs au fait de dire "nous savons qu'il y a des gens pour lesquels ça n'est pas possible,
00:28:27 et nous prenons les mesures nécessaires pour trouver des solutions". N'hésitez pas, Monsieur le Ministre, à les prendre avec nous.
00:28:34 (Applaudissements)
00:28:37 Madame Ponce et Monge, pour explication de vote.
00:28:44 Oui, merci Madame la Présidente. Alors nous aussi, nous avions des arguments construits, mais ils ont tous été frappés par l'article 40.
00:28:51 Mais là, je vois qu'effectivement, vous le contournez. Donc, par contre, comme tous mes collègues, je le soutiendrai.
00:28:58 C'est que des mesures de transfert de branches, transfert aux autres branches des effets de la réforme.
00:29:06 Là, on parle de la TMP, mais ce n'est pas les seules. Et il y a quand même des transferts invisibilisés sur la maladie, sur la CNAM,
00:29:16 sur le chômage, sur le RSA, sur les minima sociaux. Tout ça, c'est invisibilisé. Là, comme vous voulez mettre cela,
00:29:24 vous êtes obligés de rendre visibles un des transferts, et je pense qu'ils sont plutôt à hauteur de 5 milliards que de 200 millions.
00:29:31 Alors, Monsieur le Ministre, vous dites, bon, le rapporteur vous l'a dit, les mesures d'accompagnement,
00:29:38 eh bien, vous allez les préserver, puisque je pense que c'est le seul souci que vous avez pour rendre favorable votre avis.
00:29:44 Vous allez les faire par décret. Mais moi, je voudrais revenir sur les 3,1 milliards que vous avez mis comme mesures d'accompagnement
00:29:53 sur l'incapacité permanente. À tort, puisque c'était un maintien. Donc là, nous avons 3,1 milliards de marge de manœuvre
00:30:01 pour mettre toutes les mesures qu'on voudrait ajouter, 250 à 300 millions, là, pour le coup, ça tient bien.
00:30:09 Et je n'ai jamais eu de réponse. Et ce qui m'étonne, c'est que la Commission, y compris des finances, y compris de la Commission sociale,
00:30:16 depuis le temps que je dis qu'il y a 3,1 milliards qui sont indument mis sur les mesures d'accompagnement,
00:30:22 qui, de fait, alors après, vous les laisse plus qu'à 3 milliards, personne ne se soit penché sur ça.
00:30:28 Que font ces 3 milliards ? Moi, j'estime, en début de cette réunion, que nous avons des marges de manœuvre pour 3 milliards
00:30:36 sans de mesures d'atténuation de la brutalité de votre réforme. Alors, effectivement, on ne peut être que pour.
00:30:46 Nous l'aurions proposé, d'ailleurs, je l'avais dit, très naturellement, mais nous n'avons pas les moyens que vous.
00:30:56 – Merci, chère collègue. Madame Lubin, pour explication de vote.
00:31:00 – Oui, Monsieur le Ministre, moi, Monsieur le rapporteur, je reprends un des arguments que j'avais développés avant-hier, je crois.
00:31:09 Pourquoi ne mettons pas à profit ce projet de loi, puisque vous cherchez, comme vient de le dire ma collègue,
00:31:15 à atténuer un certain nombre d'effets, des conséquences qu'il aura, pour faire en sorte que toutes les personnes
00:31:25 qui sont qualifiées de personnes handicapées puissent avoir un droit de départ à la retraite à 60 ans.
00:31:33 Certaines restent à 62 en fonction de… soit on est en âge, soit on est en incapacité, je ne sais pas très bien.
00:31:43 Je n'arrive pas à comprendre, d'autant que ces personnes-là ne travaillent pas et bénéficient d'autres sources de revenus
00:31:51 qui sont prises sur d'autres chapitres budgétaires de nos comptes de la Sécurité sociale.
00:31:59 – Merci, chère collègue. Docteur Chasson, pour explication de vote.
00:32:04 – Merci, Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, Madame la Présidente, mes chers collègues.
00:32:12 Donc moi, je suis bien sûr tout à fait d'accord avec cet amendement.
00:32:17 C'est une avancée importante pour les personnes qui ont travaillé dans un secteur de pénibilité,
00:32:25 puisque passer d'incapacité de 20% à 10% d'accident après maladie professionnelle ou accident de travail
00:32:33 pour avoir la retraite à 60 ans, c'est quand même une amélioration très importante pour nos concitoyens,
00:32:39 comme une exposition qui passe de 17 ans à 5 ans.
00:32:44 Donc je pense que c'est vraiment quelque chose de très bien pour nos concitoyens, je pense qu'il faut le dire.
00:32:53 Certains disent qu'il y a beaucoup de téléspectateurs qui regardent ces débats.
00:33:01 Eh bien là, on peut dire que c'est une avancée sociale importante et aussi une réparation des dommages
00:33:10 subis par les assurés exposés à la pénibilité au cours de leur carrière,
00:33:15 puisqu'il y a un maintien à 60 ans de l'âge minimum de départ de retraite anticipée pour incapacité permanente.
00:33:21 Donc je pense qu'il faut féliciter les rapporteurs qui ont mis en place cet amendement.
00:33:30 J'espère que le gouvernement pourra donner satisfaction. Merci.
00:33:36 Merci Madame Goulet pour l'explication de vote.
00:33:39 Oui Madame la Présidente, Messieurs les Ministres, moi je voterai évidemment cet amendement avec enthousiasme.
00:33:46 Je remercie d'ailleurs les rapporteurs au nom de la Commission de l'avoir déposé.
00:33:51 Et je voudrais dire au ministre qu'il fasse confiance au Sénat, parce que vous voyez que sur tous ses bancs,
00:33:56 nous sommes d'accord avec cet amendement et que par ailleurs, l'aspect financier n'a pas été relevé,
00:34:02 puisque vous pouvez aussi faire confiance à la Commission des finances pour topper l'article 40 quand on en a besoin.
00:34:09 Donc je pense que c'est un très bon amendement, que c'est un très bon signal aussi, les collègues l'ont dit.
00:34:14 Et donc nous voterons cet amendement.
00:34:17 Merci chers collègues. Monsieur Reynal pour l'explication de vote.
00:34:25 Oui, plus qu'une explication de vote, encore que je le mets évidemment là-dedans,
00:34:29 c'est une explication du président de la Commission des finances sur le fait qu'on regarde maintenant
00:34:36 et on travaille sur un amendement clairement article 40.
00:34:41 Et comment le président de la Commission des finances peut-il laisser passer un amendement, article 40 ?
00:34:47 Et d'autres ont dit mais nos amendements ne sont pas passés.
00:34:51 Alors je voudrais d'abord remercier le ministre Attal,
00:34:56 parce que s'il n'y a pas d'article 40 aujourd'hui sur cet amendement,
00:35:02 c'est parce que le ministre Attal dans sa dégé a ouvert dans des propos légèrement ambiguës,
00:35:10 mais permettant d'ouvrir, il a dit qu'il pensait qu'il y avait un intérêt pour une discussion sur ce point,
00:35:17 sans cependant prendre une position d'ouverture formelle sur ce sujet.
00:35:22 Je vous rappelle que pour pouvoir dépasser l'article 40, il faut qu'il y ait une intention du gouvernement.
00:35:28 Est-ce que ça c'était une intention du gouvernement ?
00:35:31 Les juristes pourraient s'en emparer, on va le dire comme ça.
00:35:35 Mais étant interrogé sur ce point, j'ai souhaité aider la Commission
00:35:41 pour donner un avis de recevabilité alors que le propos du ministre Attal n'engageait pas formellement le gouvernement,
00:35:51 et d'ailleurs on le voit puisque le gouvernement prend une position défavorable.
00:35:54 Donc ne couvre pas l'amendement. Donc je remercie, vous pouvez remercier le ministre Attal.
00:36:00 Deuxième point, vous pouvez remercier à ce stade le ministre Obon,
00:36:06 parce qu'il pourrait à tout moment se lever et dire "article 40, on retient". Il ne le fait pas.
00:36:12 Donc profitons de ce moment de grâce pour essayer de voter cet amendement.
00:36:17 Merci monsieur le Président. Je donne la parole maintenant à notre collègue, monsieur Guay.
00:36:23 Merci madame la Présidente, messieurs les ministres, mes chers collègues.
00:36:32 Donc c'est un amendement qui va dans le bon sens, il faut le dire.
00:36:36 Par contre, que je ne qualifierais pas d'avancée sociale ou de conquête sociale pour des millions de travailleurs.
00:36:44 On est loin quand même de la philosophie d'Ambroise Croizat.
00:36:47 Parce que je vais revenir sur les chiffres.
00:36:50 Les départs anticipés pour les accidents du travail ou les maladies professionnelles,
00:36:54 qui entraînent une incapacité permanente.
00:36:57 Aujourd'hui dans le texte, et vous l'avez reconnu monsieur le ministre,
00:37:00 combien de personnes ? 3 000.
00:37:03 3 000 personnes chaque année.
00:37:05 Et si on élargit tous les critères, dont je ne suis pas sûr,
00:37:09 et c'est pour ça que je pose la question à monsieur le rapporteur,
00:37:12 ça pourrait concerner au maximum 20 000 personnes.
00:37:16 Voilà de quoi nous parlons. C'est très bien.
00:37:19 Et nous allons le prendre et nous allons le voter.
00:37:21 Mais lorsque l'on vient avant-hier de voter le recul de l'âge légal de 62 à 64 ans
00:37:29 pour des millions de travailleurs et travailleuses,
00:37:31 et qu'on a un tout petit pas pour,
00:37:33 au maximum 20 000 travailleurs et travailleuses,
00:37:37 je mets un bémol sur "grande conquête sociale", vous m'en excuserez.
00:37:41 Et puis après on a une deuxième chose.
00:37:44 Il faut en venir sur les critères pénibilité, qui vont permettre encore d'élargir.
00:37:48 Il y en a 4 qui ont été enlevés.
00:37:50 Est-ce qu'on peut se mettre d'accord d'avoir le débat entre nous ?
00:37:53 Exposition aux agents chimiques dangereux, enlevée depuis 2017.
00:37:57 Est-ce qu'on le rajoute ?
00:37:59 Manutention manuelle de charge.
00:38:02 Est-ce qu'on continue à l'enlever ou on le rajoute ?
00:38:05 Posture pénible et vibration mécanique.
00:38:08 C'est les deux derniers.
00:38:09 Est-ce qu'on maintient, qu'on continue à exclure ou on le rajoute ?
00:38:13 Parce que ça, ça permet d'élargir l'assiette, vous voyez,
00:38:16 peut-être potentiellement de monter à 40 000 personnes.
00:38:20 Donc évidemment pour cela, on va le voter.
00:38:22 Mais enfin, on est très loin, je vous le dis,
00:38:25 monsieur le rapporteur, d'une grande conquête sociale ce matin.
00:38:29 Merci, cher collègue.
00:38:31 Madame Poumirol.
00:38:33 Oui, merci, madame la présidente.
00:38:41 Effectivement, depuis des jours, nous insistons sur la perte
00:38:45 de 4 critères de pénibilité qui avaient été décidés par monsieur Macron en 2017.
00:38:52 Et c'est vrai que je dirais que cet amendement va certes dans le bon sens,
00:38:56 mais moi je ne taxerai pas d'avancée sociale,
00:38:59 mais plutôt de non-recul par rapport à ce qui était prévu dans le texte.
00:39:05 Je pense qu'effectivement, il faut s'entendre sur les critères
00:39:09 et comment ils vont être inclus de nouveau pour pouvoir élargir l'assiette,
00:39:14 parce que comme vient de le dire mon collègue Fabien Nguet,
00:39:17 cette mesure ne va toucher que très peu d'agents
00:39:21 et que donc il faut être vigilant et pouvoir essayer d'élargir au maximum l'assiette.
00:39:25 Il va toutefois, monsieur Savarie, dans le bon sens,
00:39:29 et nous le voterons donc avec plaisir.
00:39:32 Pour précision, madame la rapporteure.
00:39:37 Merci, madame la présidente.
00:39:39 Messieurs les ministres, chers collègues,
00:39:41 juste une petite précision budgétaire,
00:39:43 et je vous prie de m'excuser, monsieur le président de la commission des finances,
00:39:49 en fait, juste une précision.
00:39:52 Cet élément-là ne portait pas à utiliser l'article 40.
00:39:57 Pourquoi ? Parce que nous sommes finalement dans ce qui existe dans le périmètre d'aujourd'hui.
00:40:01 Donc en réalité, vous n'aviez pas opposé l'irrecevabilité par l'article 40.
00:40:06 C'est plutôt pour un sujet qui va suivre, c'est la retraite progressive.
00:40:11 Donc je voulais le préciser.
00:40:13 En réalité, cette proposition, nous l'avons faite
00:40:16 parce que justement, nous pensons que pour un certain nombre de publics,
00:40:19 les choses sont difficiles, le travail est difficile,
00:40:22 et que leur demander cet effort n'était pas concevable.
00:40:26 Donc je remercie l'ensemble des collègues qui se sont exprimés
00:40:29 pour dire qu'effectivement, eux aussi, ils considéraient que c'était finalement
00:40:34 une mesure de solidarité dans ce projet qui est difficile.
00:40:39 On le sait bien, passer de 62 à 64 ans,
00:40:43 tout le monde le dit, ça ne fait pas l'unanimité, c'est clair.
00:40:49 Mais justement, pour ce public en difficulté,
00:40:52 nous avons souhaité maintenir et nous vous invitons à voter cet amendement.
00:40:56 Merci.
00:40:57 Alors, avant de vous donner la parole, Monsieur le Ministre,
00:41:05 je vous informe que 11 sous-amendements viennent d'être déposés
00:41:09 sur l'amendement numéro 21-38, alors que les explications de vote
00:41:13 avaient déjà commencé. Monsieur le Ministre, je vous donne la parole.
00:41:17 Merci, Madame la Présidente. Simplement deux mots.
00:41:21 D'abord, pour dire au Président Karoutchik,
00:41:23 si ma fonction me permettait de donner des avis favorables
00:41:26 à tous les amendements déposés, y compris quand je peux considérer
00:41:29 qu'ils ont un intérêt sur le fonds alors qu'ils contreviennent
00:41:32 à une recherche d'équilibre budgétaire, et quand bien même,
00:41:34 ça se passe en dehors du bord des systèmes de retraite,
00:41:38 ma vie serait certainement plus agréable qu'elle ne l'est parfois
00:41:41 quand je suis au ban. Ceci étant dit, je sais bien que cet amendement
00:41:46 présente un certain nombre d'intérêts et que nous pouvons en discuter
00:41:49 de manière extrêmement sereine quand on est sur cet amendement 21-38
00:41:53 de Monsieur Savary. Malgré tout, je tiens à répéter deux choses.
00:41:57 D'abord, une première chose que je ne répète pas,
00:41:59 mais que je dis en réponse au Président Reynal,
00:42:01 pour dire que le gouvernement a lui-même été circonspect
00:42:03 en matière d'article 40 et d'appui sur la déclaration
00:42:06 que vous avez mentionnée. La deuxième chose, pour dire que
00:42:09 le rapporteur tout à l'heure a raison, que la durée d'exposition,
00:42:14 tout comme les questions relatives à la commission pluridisciplinaire,
00:42:18 relevait du champ réglementaire. Mais le sujet est très sérieux,
00:42:22 donc je vais éviter l'expression fromage ou dessert,
00:42:24 fromage et dessert, mais ça y ressemble un petit peu,
00:42:26 et si par voie réglementaire, le gouvernement mettait en œuvre
00:42:29 les assouplissements auxquels nous avons pensé,
00:42:32 en plus de cette adoption, le coup n'en serait que ranchéri,
00:42:36 et cela fait partie des choses qui ne sont pas forcément agréables.
00:42:39 Ceci étant, le gouvernement est à la fois respectueux et soucieux
00:42:43 que soit respecté le vote de la commission des affaires sociales,
00:42:46 et l'expression d'un avis défavorable n'empêche évidemment pas
00:42:49 le Sénat de se prononcer sur cet amendement et de faire valoir sa position.
00:42:53 Nous verrons ensuite, dans le cadre de la commission mixte paritaire,
00:42:56 si les choses prospèrent ou si elles ne prospèrent pas.
00:43:00 Le gouvernement souhaite donc que le Sénat puisse se prononcer
00:43:03 sur un certain nombre de dispositions, et j'apprends, Madame la Présidente,
00:43:07 par votre intervention, que des sous-amendements ont été déposés
00:43:10 sur cet amendement 21-38. Je n'ai pas à dire si le gouvernement regrette ou pas
00:43:14 qu'il y a des pots de sous-amendements, ça serait porter une appréciation
00:43:17 sur leur contenu, ce n'est pas mon rôle. Par contre, le gouvernement souhaitant
00:43:20 que le Sénat puisse se prononcer sur des sujets de fond,
00:43:23 et celui-ci en étant en application de l'article 44 à l'inane de la Constitution,
00:43:27 nous considérons, et le gouvernement considère, que tout amendement
00:43:30 ou sous-amendement déposé sur cet amendement 21-38,
00:43:33 et n'ayant pas été examiné par la commission, sont irrecevables.
00:43:39 [Applaudissements]
00:43:41 Merci, Monsieur le Ministre. Donc, conformément à l'article 4 à l'inéa 2
00:43:46 de la Constitution, à l'article 46 bis à l'inéa 4 du règlement,
00:43:50 le gouvernement s'oppose à l'examen des sous-amendements,
00:43:53 à l'amendement numéro 21-38, qui n'ont pas été antérieurement soumis
00:43:58 à la commission. Madame la Présidente de commission, confirmez-vous
00:44:01 que ces sous-amendements n'ont pas été soumis antérieurement à la commission
00:44:04 avant l'ouverture du débat ?
00:44:06 Je le confirme, Madame la Présidente.
00:44:08 Merci. Dans ces conditions, ces sous-amendements ne peuvent être examinés.
00:44:12 Je mets donc... Alors, nous avons un rappel, plusieurs rappels au règlement.
00:44:18 Madame Rossignol. Madame Rossignol, rappel au règlement.
00:44:23 Non, je vous en prie, nous allons écouter les rappels au règlement.
00:44:29 Madame la Présidente Rossignol, allez-y.
00:44:31 Monsieur le Ministre, ça vous a pas suffi hier soir ? Vous avez aimé ça ou quoi ?
00:44:35 C'est votre... Vous avez une petite... Une petite addiction ?
00:44:40 Madame la Présidente, votre rappel au règlement, s'il vous plaît.
00:44:43 Allez-y, Madame la Présidente, votre rappel au règlement.
00:44:45 Je suis en train de défiler, mais s'il défile pendant que vous parlez à ma place, je prendrai la suite.
00:44:50 Monsieur le Ministre, c'est une addiction au rappel au règlement.
00:44:53 12 amendements. Là, vous déclenchez ce vote, l'irrecevabilité des amendements, pour 12 amendements.
00:45:02 Mais autant, parfois, je peux, tout en contestant et le combattant, imaginer, en me mettant à votre place,
00:45:09 pourquoi vous le faites quand il y en a un grand nombre.
00:45:12 Mais pour 12, si c'est pas nous priver du débat sur les sujets sérieux,
00:45:16 et puis comment ça va finir, cette affaire-là ?
00:45:19 Si à 12, vous vous énervez, dites-le franchement, vous voulez pas débattre avec nous ?
00:45:24 (Applaudissements)
00:45:29 Madame Cohen, votre rappel au règlement.
00:45:32 Oui, merci, Madame la Présidente, au nom du 44bis.
00:45:35 Écoutez, hier, il y a eu des rappels au règlement, du fait des procédures que vous avez déclenchées.
00:45:42 Aujourd'hui, pour 12 amendements, 12 amendements qui étaient extrêmement importants,
00:45:47 parce qu'enfin, dans cet hémicycle, on allait parler des métiers, et de la vie des gens, et de la pénibilité.
00:45:54 Et puis, moi, je m'étonne d'une chose, c'est que Madame la Présidente de la Commission
00:45:58 se lève en disant que la Commission, par exemple, appelle en priorité tel ou tel amendement,
00:46:05 on s'est pas réunis.
00:46:07 Après, on nous dit que, comme les sous-amendements n'ont pas été examinés par la Commission,
00:46:13 ils sont rejetés. Mais réunissez-nous !
00:46:16 Et on va décider ensemble, collectivement, avec une majorité.
00:46:22 Enfin, c'est extraordinaire de parler au nom de la Commission quand elle ne se réunit pas.
00:46:27 La Commission, c'est la Présidente, c'est le rapporteur, c'est qui la Commission ?
00:46:32 Pour rappel au règlement, Monsieur Guay.
00:46:35 Merci Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, mes chers collègues.
00:46:41 Je voulais pas le faire, mais je vais le faire.
00:46:44 Non mais, attendez, attendez.
00:46:47 Pas de provocation, on est dans le règlement.
00:46:51 Ce matin, on a demandé une demande de priorité.
00:46:54 Je voulais m'exprimer, mais comme c'était un amendement important,
00:46:57 je pensais qu'il fallait le débat comme nous toutes et tous ici.
00:47:01 Mais à un moment donné, le règlement, il est pas fait pour régler une question politique,
00:47:05 je vous l'ai déjà dit, mais pour organiser notre vie commune.
00:47:08 Donc quand on est au banc, ici, en bas là, moi je l'ai jamais été,
00:47:12 mais quand on est au banc, on est rapporteur.
00:47:15 On est rapporteur de la Commission.
00:47:18 On entend bien, rapporteur de la Commission.
00:47:21 On est rapporteur de la Commission politique, même majoritaire.
00:47:24 Donc je lis bien, article 44-6,
00:47:27 les demandes de priorité ou de réserve, dont les faits en cas d'adoption ou de modifié,
00:47:33 lors de discussion des articles d'un texte ou des amendements,
00:47:37 comme ça a été fait ce matin.
00:47:40 Lorsqu'elle est demandée par la Commission saisie au fond,
00:47:43 par la Commission, ni par la Présidente, ni par le rapporteur,
00:47:48 par la Commission. Donc moi je demande, une question que je vous pose.
00:47:52 Quand c'est que la Commission s'est réunie pour délibérer sur la demande de priorité ?
00:48:00 C'est une question, là.
00:48:02 Là, c'est l'utilisation du règlement, non pour régler une question politique,
00:48:07 mais pour l'organisation de nos débats.
00:48:09 Parce que si nous créons, comme nous le faisons depuis deux jours,
00:48:13 beaucoup, beaucoup de nouveautés,
00:48:15 alors là, je vous le dis, ça laissera des traces dans les prochains débats,
00:48:19 dans les prochaines semaines et les prochains mois.
00:48:21 Voilà, non mais, tranquillement et de façon apaisée.
00:48:24 Donc quand c'est que la Commission a pris la décision ?
00:48:26 La Commission !
00:48:27 Après, dans la Commission, comme vous êtes majoritaire, il y a un vote,
00:48:31 et donc pas de problème, la demande de priorité sera acceptée
00:48:34 par l'ensemble de notre Assemblée. Je vous remercie.
00:48:37 Monsieur le rapporteur.
00:48:43 Les choses avaient bien commencé.
00:48:45 Mes chers collègues, mes chers collègues.
00:48:54 On redescend sur Terre, on se met à la portée, effectivement,
00:48:57 de nos concitoyens qui nous demandent des réponses.
00:49:00 D'accord ? Très bien.
00:49:02 Ça fait combien de jours que j'ai passé cet amendement à la Commission ?
00:49:05 Combien de jours ça fait ?
00:49:07 28 février.
00:49:10 Depuis le 28 février.
00:49:12 Est-ce que vous ne pensez pas que quelque part,
00:49:15 quand on mène une réflexion approfondie,
00:49:18 on a quand même le temps, par rapport aux propositions faites
00:49:21 par la Commission, de se retourner,
00:49:23 de faire en sorte de faire même des auditions ?
00:49:26 J'ai refait, moi, des auditions, par ma part.
00:49:28 Je suis sûr que vous en avez faites.
00:49:30 Donc vous pouviez, effectivement, m'alerter pour qu'on puisse prendre
00:49:36 les décisions nécessaires.
00:49:38 C'est la raison pour laquelle, j'estime,
00:49:40 mais peut-être ai-je tort, que les sous-amendements
00:49:43 qui sont déposés dans la précipitation,
00:49:46 sans qu'il y ait d'études d'impact,
00:49:48 ne se relèvent pas de la Commission, me semble-t-il.
00:49:51 Ils relèvent d'une réflexion que nous aurions pu, ensemble,
00:49:54 enrichir à travers des réunions de Commission,
00:49:57 tranquilles, dans la sérénité, nous permettant éventuellement
00:50:00 des auditions supplémentaires, qui auraient fait que le Sénat
00:50:03 aurait pu faire son travail et rentrer de façon plus spécifique
00:50:09 dans le texte.
00:50:10 Voilà ce qu'attendent nos concitoyens.
00:50:12 C'est la raison pour laquelle, il me semble,
00:50:14 qu'un amendement comme celui-là, qui est largement partagé,
00:50:18 largement partagé, vous l'avez dit sur tous les bancs,
00:50:22 mérite pas, franchement, d'être, à travers ce texte,
00:50:26 modifié, quelque part.
00:50:28 Vous vous en seriez rendu compte s'il avait fallu le modifier avant.
00:50:32 En conséquence, quand tout le monde s'est exprimé,
00:50:34 il me semble tout à fait naturel que nous passions au vote.
00:50:37 Merci.
00:50:39 (Applaudissements)
00:50:40 - Pour M. Canard, pour rappel au règlement.
00:50:42 - Merci, Madame la Présidente.
00:50:48 Monsieur le Ministre, tout d'abord, un petit mot
00:50:51 par rapport à rappel au règlement qui a été porté par M. Olivier Henault,
00:50:55 hier, tardivement, dans un état d'excitation assez particulier.
00:51:00 Mais je tiens à lui dire que mon mal-être,
00:51:03 il est tout à fait bien surmonté, M. Henault,
00:51:05 et que nos groupes de gauche sont parfaitement unis.
00:51:08 C'est pas tout à fait la même chose chez vous,
00:51:10 il m'a bien semblé, au groupe UC.
00:51:12 Je ferme là la parenthèse.
00:51:14 C'était sur l'article 46 bis, Madame la Présidente.
00:51:19 - Président, dans le rappel au règlement, celui-ci.
00:51:22 - 46 bis.
00:51:24 Mais dans le règlement, il y a aussi les attaques personnelles
00:51:27 qui sont évoquées.
00:51:29 Sur le 46 bis, moi, j'ai une question à poser
00:51:32 à la droite sénatoriale et à la droite aliséenne.
00:51:35 C'est... Si, si, c'est une question.
00:51:39 C'est combien de sous-amendements vous nous permettez,
00:51:44 en générosité partagée, de déposer sur ce texte ?
00:51:49 Si vous nous dites 3, on en déposera 3, 5, 8.
00:51:53 Mais c'est un droit.
00:51:55 Nous avons le droit, mes chers collègues,
00:51:57 de déposer des sous-amendements.
00:51:59 Ça peut être dérangeant pour vous, mais c'est comme ça.
00:52:02 C'est comme ça. Premièrement.
00:52:05 Deuxièmement, effectivement, monsieur le ministre,
00:52:10 c'est la deuxième fois que vous utilisez le 44 bis
00:52:13 pour bloquer nos débats.
00:52:16 Mais c'est une forme, j'ai envie de dire,
00:52:18 d'arme nucléaire tactique.
00:52:20 Vous avez une autre arme nucléaire stratégique.
00:52:24 C'est d'utiliser le 44 dans toute sa globalité
00:52:27 et d'utiliser le vote bloqué sur la base des amendements
00:52:30 que vous aurez acceptés.
00:52:32 Mais si c'est cela que vous voulez pour arrêter le débat,
00:52:36 dites-le nous le plus vite possible.
00:52:39 Comme cela, les Français seront pris à témoin
00:52:41 de la manière dont vous gérez le Parlement.
00:52:43 Monsieur Gontard, pour rappel au règlement.
00:52:47 Merci, madame la présidente.
00:52:52 Monsieur le ministre, certes, il y a le droit,
00:52:55 mais il y a aussi l'abus de droit,
00:52:57 quand on s'écarte de l'esprit de la Constitution.
00:52:59 La décision du gouvernement me paraît d'ailleurs
00:53:01 largement improvisée.
00:53:03 Elle augure mal des discussions à venir
00:53:05 sur le débat parlementaire.
00:53:07 Monsieur le ministre, je vous demande solennellement
00:53:09 de prendre les mesures nécessaires dans la journée
00:53:11 pour que le débat ait lieu.
00:53:13 Il n'est pas bon de soumettre ainsi le Parlement
00:53:15 à un rapport de force inadmissible.
00:53:17 Recourir à des instruments de rationalisation
00:53:19 du parlementarisme,
00:53:21 quand l'on dispose d'une telle majorité,
00:53:23 constitue à mes yeux un aveu de faiblesse
00:53:25 de la part du gouvernement.
00:53:27 Nul besoin de recourir à de tels artifices
00:53:29 si l'on dispose d'arguments convaincants.
00:53:31 Pardonnez la véhémence et la solennelité
00:53:33 de mon propos,
00:53:35 mais un autre ton ne pouvait y convenir
00:53:37 quand le moment est si grave.
00:53:39 Ce sont les paroles de Philippe Bas,
00:53:41 casteur en 2018,
00:53:43 sur le texte d'André Chassaigne
00:53:45 pour les retraites agricoles.
00:53:47 Parce qu'effectivement, le gouvernement a utilisé
00:53:49 ce type d'artifice.
00:53:51 Je pense qu'aujourd'hui, on pourrait revenir
00:53:53 un petit peu au sérieux.
00:53:55 Monsieur le ministre, ce n'est pas sérieux
00:53:57 d'utiliser et de supprimer
00:53:59 une douzaine de sous-amendements
00:54:01 sur un amendement d'importance.
00:54:03 Comme l'a dit M. Carucci,
00:54:05 a priori, plutôt bien construit.
00:54:07 Et donc, continuons justement
00:54:11 à le construire.
00:54:13 Pour notre part, notre groupe, on avait un sous-amendement.
00:54:15 On est quand même très,
00:54:17 très loin de l'obstruction.
00:54:19 Mais on a un peu de possibilité pour ajouter,
00:54:21 pour discuter, pour améliorer cet amendement.
00:54:23 Donc je pense que là, franchement,
00:54:25 on avait effectivement bien débuté
00:54:27 dans les quelques minutes
00:54:29 de notre débat ce matin.
00:54:31 Je pensais que la nuit avait été bonne pour chacun.
00:54:33 Je pense qu'il faut redescendre.
00:54:35 Je pense qu'il faut peut-être
00:54:37 revenir à de la sérénité.
00:54:39 Il nous reste à peu près un peu moins
00:54:41 de 1 000 amendements.
00:54:43 Travaillons sur ces amendements.
00:54:45 Travaillons sur ces amendements.
00:54:47 Et tout ira bien. Merci.
00:54:49 Alors j'ai encore deux rappels au règlement.
00:54:51 Monsieur le ministre, vous souhaitez prendre la parole avant ?
00:54:53 Merci, Madame la Présidente.
00:54:57 Quelques mots. D'abord,
00:54:59 nous nous connaissons depuis longtemps avec Mme la Présidente Rossignol.
00:55:01 Et même si nous avons un désaccord
00:55:03 sur ce texte et peut-être sur d'autres,
00:55:05 je pense que Mme la Présidente
00:55:07 me demandait
00:55:09 ce qui m'a donné du plaisir hier soir ou pas,
00:55:11 et d'addiction.
00:55:13 Je pense, Madame la Présidente,
00:55:15 que si j'avais utilisé le même vocabulaire
00:55:17 pour vous interpeller, vous m'en auriez fait grève.
00:55:19 Donc, vraiment.
00:55:21 Vraiment, Madame la Présidente.
00:55:23 Je pense que vous me l'auriez reproché.
00:55:25 Et peut-être que d'ailleurs, vous auriez eu raison
00:55:27 de le faire, mais je ne le fais pas
00:55:29 à votre endroit.
00:55:31 Simplement, je pense qu'on peut éviter ce genre de vocabulaire.
00:55:33 La deuxième chose,
00:55:35 pour répondre au Président Cannaire.
00:55:37 Monsieur le Président, vous avez le droit de déposer des sous-amendements.
00:55:39 De la même manière qu'en application
00:55:41 de cet article 44-2, le gouvernement
00:55:43 a le droit de s'opposer à l'examen
00:55:45 de l'ensemble des sous-amendements déposés
00:55:47 sur un amendement ou un article,
00:55:49 dès lors qu'ils n'ont pas été examinés par la Commission préalablement.
00:55:51 Troisième point, pardonnez-moi.
00:55:53 Troisième point,
00:55:55 sur l'intérêt,
00:55:57 l'opportunité, la pertinence
00:55:59 d'évoquer, d'avoir
00:56:01 recours au 44-2 en l'état.
00:56:03 Il y a deux choses qui m'ont amené
00:56:05 à le faire. La première, c'est que j'ai en tête
00:56:07 un passage du débat d'hier,
00:56:09 un débat
00:56:11 initié par le Président Gontard
00:56:13 sur une liste, Monsieur le Président,
00:56:15 de 140 sous-amendements
00:56:17 que vous aviez déposés
00:56:19 demandant que soient
00:56:21 consultés telle caisse de retraite,
00:56:23 tel organisme de conseil.
00:56:25 140 amendements
00:56:27 qui avaient été déposés
00:56:29 et que vous avez défendus de manière
00:56:31 assez rapide, je dois dire, avec une dizaine d'intervenants
00:56:33 et que vous avez
00:56:35 tous retirés. Et donc, je me suis dit,
00:56:37 j'ai pensé que si
00:56:39 nous entrions dans un débat qui consistait
00:56:41 à déposer des sous-amendements pour les défendre,
00:56:43 prendre du temps pour les défendre, retarder le vote
00:56:45 et ensuite les retirer,
00:56:47 on perdait peut-être en opportunité. Puis,
00:56:49 la deuxième raison, c'est que j'ai regardé
00:56:51 rapidement les sous-amendements
00:56:53 qui ont été déposés pendant que
00:56:55 les explications de vote avaient commencé.
00:56:57 La première remarque que je me suis faite, c'est une remarque identique
00:56:59 à celle de Monsieur le rapporteur.
00:57:01 Cet amendement a été adopté par la Commission le 28 février.
00:57:03 Et je considère
00:57:05 que si les sous-amendements
00:57:07 déposés sont aussi essentiels
00:57:09 au débat, peut-être qu'ils auraient pu être déposés
00:57:11 avant le début des explications
00:57:13 de vote, sauf à vouloir au dernier moment
00:57:15 retarder ce même vote.
00:57:17 Et j'ai regardé par ailleurs
00:57:19 les sous-amendements qui ont été déposés.
00:57:21 Beaucoup d'entre vous ont une grande expérience parlementaire
00:57:23 et nous savons tous que lorsqu'on commence à écrire,
00:57:25 notamment dans un amendement ou un sous-amendement,
00:57:27 en général, on perd en lisibilité
00:57:29 ou en évidence.
00:57:31 Et la plupart des sous-amendements, en tout cas pour ceux que j'ai vus,
00:57:33 commencent par "notamment"
00:57:35 et visent à ajouter
00:57:37 à l'amendement du rapporteur
00:57:39 des professions, pour dire
00:57:41 en cas d'incapacité permanente,
00:57:43 notamment pour, par exemple,
00:57:45 nous avons le sous-amendement
00:57:47 numéro, que je ne dise pas
00:57:49 de bêtise, 972,
00:57:51 qui dit notamment pour les moniteurs d'école de conduite.
00:57:53 Il y a certainement
00:57:55 un travail et une discussion à avoir sur leurs conditions de travail.
00:57:57 Mais je pense que nous pouvons ainsi
00:57:59 décliner les sous-amendements autant qu'il y a de professions.
00:58:01 Deuxième exemple,
00:58:03 un sous-amendement
00:58:05 numéro 967,
00:58:07 qui dit notamment pour les professeurs des écoles.
00:58:09 Et là, celui-ci m'a encore plus interpellé.
00:58:11 Et en tout cas, à mes yeux, il relève
00:58:13 d'une volonté d'obstruction. La retraite
00:58:15 pour incapacité permanente ne concerne pas les agents publics.
00:58:17 Et on a là
00:58:19 des sous-amendements qui viennent sur des professions publiques
00:58:21 qui, par nature, ne sont pas concernées, par le dispositif
00:58:23 proposé par le rapporteur. Quel est
00:58:25 l'autre intérêt que de retarder
00:58:27 le moment du vote et de retarder pour le Sénat
00:58:29 la capacité de se prononcer sur le fond
00:58:31 à propos d'incapacité permanente ?
00:58:33 (Applaudissements)
00:58:35 (...)
00:58:37 -M. Ouzoulias,
00:58:39 pour appel au règlement.
00:58:41 -Merci,
00:58:43 Madame la Présidente, M. le Ministre,
00:58:45 mes chers collègues.
00:58:47 La jurisprudence du Conseil constitutionnel
00:58:49 fait qu'il intervient très, très peu
00:58:51 sur l'organisation de nos débats.
00:58:53 Très rarement. M.
00:58:55 le Ministre, quand le gouvernement
00:58:57 utilise l'article 41
00:58:59 et l'article 44 de la Constitution,
00:59:01 vous vous introduisez
00:59:03 directement dans le débat de notre Assemblée
00:59:05 et vous donnez par là même la possibilité
00:59:07 au Conseil constitutionnel
00:59:09 de donner un avis sur nos débats.
00:59:11 En faisant ça,
00:59:13 non seulement vous fragilisez l'article 9
00:59:15 parce que le Conseil constitutionnel
00:59:17 va regarder précisément,
00:59:19 dans le détail, les modalités de son adoption
00:59:21 et donc va regarder nos débats,
00:59:23 mais par ailleurs, chers collègues,
00:59:25 vous fragilisez aussi la capacité
00:59:27 du Sénat à organiser
00:59:29 librement ces débats. Merci, Madame la Présidente.
00:59:31 M. Reynald, vous rappel au règlement.
00:59:35 Très court et sur le même fondement,
00:59:41 simplement pour dire que le rapporteur
00:59:43 nous a fait une réponse qui n'était pas la bonne.
00:59:45 En m'excusant, il a été questionné
00:59:47 sur le fonctionnement
00:59:49 de la commission dont il est le rapporteur.
00:59:51 Donc, moi,
00:59:53 j'attends toujours qu'il nous réponde sur le fond,
00:59:55 sur la question.
00:59:57 Moi, je le dis parce que ce qui me gêne
00:59:59 dans cette affaire, qui est le fait
01:00:01 que la commission ne soit pas réunie préalablement,
01:00:03 alors que c'est tout bêtement le règlement,
01:00:05 c'est que, mes chers collègues,
01:00:07 c'est vous
01:00:09 qui avez ouvert ces questions réglementaires
01:00:11 avec l'article 38.
01:00:13 Je vous le rappelle.
01:00:15 C'est vous qui avez ouvert le sujet d'un strict respect,
01:00:17 strict respect
01:00:19 des règles de fonctionnement.
01:00:21 Eh bien, c'est un strict respect
01:00:23 et que les choses se fassent
01:00:25 à l'avenir correctement.
01:00:27 Et donc, on a vu
01:00:29 aujourd'hui une façon de faire.
01:00:31 C'est fait.
01:00:33 Et à l'avenir, faisons les choses
01:00:35 déjà correctement.
01:00:37 Dans l'ordre, c'est tout. Règlementaire, pas plus.
01:00:39 Monsieur Pacot pour rappel au règlement.
01:00:41 Et enfin, monsieur Caruzzi, après.
01:00:43 Merci, madame la présidente.
01:00:49 Rappel au règlement,
01:00:51 le 44.2.
01:00:53 Mes chers collègues,
01:00:55 depuis presque 10 jours,
01:00:57 le mot principal,
01:00:59 c'est débat. Vous voulez le débat
01:01:01 et vous regrettez
01:01:03 que le débat n'ait pas lieu. Mais,
01:01:05 vous voulez une forme particulière de débat.
01:01:07 Vous voulez le débat sans fin.
01:01:09 C'est une stratégie,
01:01:11 c'est la stratégie de la paralysie.
01:01:13 Vous avez transformé ces travées
01:01:15 en tranchées.
01:01:17 C'est votre choix.
01:01:19 Néanmoins,
01:01:21 quelle est la mission d'un parlement ?
01:01:23 Ce n'est pas seulement de parlementer,
01:01:25 c'est aussi de légiférer.
01:01:27 Légiférer, c'est-à-dire délibérer,
01:01:29 voter, décider.
01:01:31 Ce n'est pas votre but.
01:01:33 Malheureusement.
01:01:35 Et en choisissant la stratégie
01:01:37 de la paralysie,
01:01:39 inconsciemment ou
01:01:41 involontairement, vous nourrissez,
01:01:43 vous renforcez
01:01:45 le vent mauvais
01:01:47 de l'antiparlementarisme.
01:01:49 Vous renforcez
01:01:51 les sirènes
01:01:53 du populisme.
01:01:55 Mes chers amis, attention
01:01:57 au boomerang.
01:01:59 Monsieur Carucci.
01:02:01 (Applaudissements)
01:02:03 Madame la Présidente, Monsieur le Ministre,
01:02:07 on avait bien démarré.
01:02:09 On se met à peu près
01:02:11 d'accord sur un amendement.
01:02:13 Et au moment des explications de vote,
01:02:15 on a soumis un sous-amendement.
01:02:17 Sincèrement, si ça, c'est pas de l'obstruction,
01:02:19 je sais pas comment ça s'appelle.
01:02:21 Si vous aviez tant d'idées
01:02:23 pour sous-amender cet amendement
01:02:25 qui a été adopté par la Commission
01:02:27 le 28 février, c'était il y a 12 jours.
01:02:29 Pendant 12 jours,
01:02:31 silence radio,
01:02:33 et puis d'un coup, une masse
01:02:35 de sous-amendements qui tombent.
01:02:37 Ce qui veut dire très clairement
01:02:39 que votre intention, c'est de ne pas
01:02:41 aller au bout du débat.
01:02:43 Votre intention, c'est à chaque amendement
01:02:45 de déposer des sous-amendements.
01:02:47 C'est de l'obstruction
01:02:49 presque caricaturale.
01:02:51 À partir de là,
01:02:53 la décision du gouvernement
01:02:55 d'appliquer le 44-2
01:02:57 est tout à fait
01:02:59 normale et légitime.
01:03:01 Vous l'avez, je vous rassure,
01:03:03 quand vous étiez au gouvernement,
01:03:05 largement utilisé.
01:03:07 Beaucoup utilisé.
01:03:09 Dois-je vous rappeler que, par exemple,
01:03:11 a été adopté en deuxième lecture
01:03:13 à l'Assemblée nationale par un vote bloqué.
01:03:15 Un vote bloqué.
01:03:17 Un vote bloqué.
01:03:19 Pas un détail, un vote bloqué.
01:03:21 Donc, je pense qu'à la matière,
01:03:23 il faut rester assez serein,
01:03:25 dire que si on veut aller au bout du texte,
01:03:27 il faut que chacun y mette du sien.
01:03:29 Pardon, M. le Président Cannaire,
01:03:31 je le reconnais un peu choqué
01:03:33 de votre part, parce que je vous estime
01:03:35 beaucoup, mais
01:03:37 être en photo
01:03:39 en train de manger le règlement du Sénat,
01:03:41 pardon de vous dire, ce n'est pas digne
01:03:43 de notre Assemblée.
01:03:45 Madame Lubin, pour rappel au règlement.
01:03:47 Non, pas Madame Lubin,
01:03:49 pardon.
01:03:51 Madame Brulin, pardon.
01:03:53 Excusez-moi.
01:03:55 Madame Brulin, pour rappel au règlement.
01:03:57 M. Gueux, je ne vous donnerai pas la parole une deuxième fois pour rappel au règlement.
01:03:59 Il y a Madame Aperciopoli qui prendra la parole.
01:04:01 Non, non, M. Carroutine
01:04:03 a fait une explication
01:04:05 de vote tout à l'heure.
01:04:07 Je ne vous donnerai pas une deuxième fois pour rappel au règlement.
01:04:09 Madame Brulin, pour rappel au règlement.
01:04:11 Merci, Madame la Présidente.
01:04:13 Nous assistons
01:04:15 à une utilisation,
01:04:17 me semble-t-il, abusive
01:04:19 de la priorité
01:04:21 appelée sur certains amendements
01:04:23 qui ne tient plus
01:04:25 à assurer la clarté
01:04:27 de nos débats, mais qui devient
01:04:29 une arme de destruction massive
01:04:31 de sous-amendements,
01:04:33 lesquels sous-amendements
01:04:35 viennent sous cette forme
01:04:37 parce qu'un certain nombre de nos amendements,
01:04:39 on ne va pas y revenir,
01:04:41 mais c'est important
01:04:43 de le rappeler, ont été
01:04:45 déclarés irrecevables pour des raisons
01:04:47 qui restent tout à fait obscures.
01:04:49 Voilà pourquoi on en est là aujourd'hui.
01:04:51 Il n'y a même plus
01:04:53 d'argument
01:04:55 réglementaire
01:04:57 sur l'annulation
01:04:59 de ces sous-amendements. Il n'est plus question
01:05:01 que de chiffres, tantôt 140
01:05:03 que ça peut faire tomber.
01:05:05 Et maintenant, on en est arrivés
01:05:07 à 12. Faire tomber
01:05:09 12, vous ne ferez croire à personne
01:05:11 que vous allez accélérer
01:05:13 le débat en faisant ça.
01:05:15 Parce qu'à chaque fois que vous utilisez
01:05:17 ces procédures, nous le retardons
01:05:19 régulièrement.
01:05:21 Vous le retardez.
01:05:23 Non !
01:05:25 C'est un non.
01:05:27 C'est un non
01:05:29 collectif.
01:05:31 Collectivement,
01:05:33 par vos procédures,
01:05:35 ce débat est retardé.
01:05:37 Enfin, il n'a pas été répondu
01:05:39 à la question qu'a posée Fabien Guay.
01:05:41 Quand la Commission
01:05:43 s'est-elle réunie
01:05:45 pour demander cette priorité,
01:05:47 va-t-elle le faire
01:05:49 et va-t-elle faire son travail
01:05:51 parce que nous ne pouvons pas admettre
01:05:53 que les sous-amendements soient rejetés
01:05:55 au moment de l'annulation
01:05:57 de ces sous-amendements.
01:05:59 Que les sous-amendements soient rejetés
01:06:01 au motif qu'ils étaient dans la même veine
01:06:03 que des précédents ou qu'ils n'ont pas
01:06:05 été posés pendant les douze derniers jours.
01:06:07 Mais vous savez qu'il s'est passé des choses
01:06:09 ces douze derniers jours.
01:06:11 Vous savez ce qui se passe dans le pays depuis ces douze derniers jours.
01:06:13 Eh bien, notre débat
01:06:15 doit être sous l'éclairage
01:06:17 de ce qui se passe dans notre pays.
01:06:19 Donc oui, il y a des choses à réexaminer.
01:06:21 Madame Ponce et Manche,
01:06:23 pour un rappel au règlement.
01:06:25 Oui, merci Madame la Présidente.
01:06:27 Alors je veux rappeler effectivement
01:06:29 que nous défendons cet amendement.
01:06:31 Seulement, moi, je n'ai pas encore perçu
01:06:33 pourquoi il a été mis prioritaire.
01:06:35 Il pouvait très bien être défendu
01:06:37 dans sa place.
01:06:39 Donc la Commission, effectivement,
01:06:41 ne nous a jamais informé
01:06:43 que, quel que soit
01:06:45 le moment où on reprendra
01:06:47 cette amende,
01:06:49 il y aura un amendement
01:06:51 qui sera réglé.
01:06:53 Le moment où on reprendra
01:06:55 la discussion,
01:06:57 à la Commission, on aurait pu dire "Celui-là,
01:06:59 on le mettra prioritaire, on vous informe."
01:07:01 Ce qui aurait quand même permis
01:07:03 que ce soit une décision de la Commission
01:07:05 plutôt qu'une décision simplement
01:07:07 du rapporteur.
01:07:09 Moi, Monsieur le Ministre,
01:07:11 je suis quand même étonnée.
01:07:13 Vous empêchez donc
01:07:15 ces douze amendements d'être défendus,
01:07:17 mais vous les commentez.
01:07:19 Ça, c'est quand même incroyable en malhonnêteté intellectuelle.
01:07:21 C'est-à-dire,
01:07:23 on a douze amendements, vous dites,
01:07:25 ils ne seront pas discutés,
01:07:27 et vous prenez la parole pour dire
01:07:29 en quoi ils sont ridicules,
01:07:31 en quoi ils vous semblent...
01:07:33 44-10, on se calme.
01:07:35 Donc, je veux dire,
01:07:37 il y a vraiment souvent...
01:07:39 Parce que moi, je ne comprends pas
01:07:41 l'intention de la priorité de cet amendement,
01:07:43 et puis là aussi, vous,
01:07:45 continuellement, vous parlez de nos intentions.
01:07:47 C'est bien, vous lisez,
01:07:49 mais l'intention, en droit,
01:07:51 je veux dire, c'est très difficile.
01:07:53 Même pour la faute grave,
01:07:55 il faut prouver l'intention de nuire.
01:07:57 Et je sais que pour la faute lourde,
01:07:59 et que les employeurs y renoncent,
01:08:01 parce que l'intention,
01:08:03 à la prouver, c'est quand même très, très difficile.
01:08:05 Alors, effectivement,
01:08:07 vous n'avez pas voulu prendre le temps
01:08:09 de ces douze amendements.
01:08:11 C'est cela que disait ma collègue communiste.
01:08:13 Regardez, nous les aurions défendus,
01:08:15 le temps qu'on proteste contre vos méthodes
01:08:17 prendra plus de temps que la défense
01:08:19 de nos douze amendements.
01:08:21 (Applaudissements)
01:08:23 Monsieur Heblé, pour rappel au règlement.
01:08:25 Monsieur Heblé, pour rappel au règlement.
01:08:27 Oui, Madame la Présidente,
01:08:29 mon rappel au règlement
01:08:31 s'appuie sur
01:08:33 l'article 13 du chapitre 6
01:08:35 de notre règlement,
01:08:37 et les articles suivants,
01:08:39 relatifs à l'organisation des travaux des commissions.
01:08:41 Je suis quand même extrêmement surpris,
01:08:43 mes chers collègues,
01:08:45 il n'est pas été répondu,
01:08:47 ni même tenté de répondre,
01:08:49 dans une approche éloignée,
01:08:51 à la question de savoir
01:08:53 en quoi la commission
01:08:55 des affaires sociales
01:08:57 pouvait se préoccuper
01:08:59 de la recevabilité
01:09:01 de certains amendements.
01:09:03 Est-ce une décision solitaire
01:09:05 de notre collègue
01:09:07 présidente de commission,
01:09:09 ou du rapporteur,
01:09:11 ou est-ce une décision collégiale ?
01:09:13 J'ai eu l'honneur pendant trois ans,
01:09:15 avant mon collègue Reynal, de présider
01:09:17 la commission des finances, qui est avec
01:09:19 la commission des affaires sociales, celle qui a examiné
01:09:21 des textes financiers,
01:09:23 et qui,
01:09:25 par ailleurs, par tradition, depuis maintenant
01:09:27 un certain nombre d'années, est confiée à un élu
01:09:29 issu d'un groupe d'opposition.
01:09:31 Et quand on est dans cette position politique,
01:09:33 ça oblige à une certaine modestie,
01:09:35 c'est-à-dire qu'il faut quand même très
01:09:37 prudemment
01:09:39 observer ce qui relève
01:09:41 de l'espace de décision personnelle
01:09:43 du président, par exemple
01:09:45 la censure au titre de l'article 40,
01:09:47 des nominations individuelles, que sais-je,
01:09:49 et ce qui relève du travail collectif
01:09:51 de la commission. Et encore faut-il,
01:09:53 pour que ce travail collectif puisse se dérouler,
01:09:55 qu'elle se reminisse. Donc, je
01:09:57 repose la question de savoir
01:09:59 quand notre commission des affaires sociales
01:10:01 a eu à examiner
01:10:03 la recevabilité d'un certain nombre d'amendements
01:10:05 lors des
01:10:07 examens
01:10:09 de loi de finances.
01:10:11 Nous réunissons la commission
01:10:13 des finances le matin,
01:10:15 avant la séance, parfois
01:10:17 assez tôt, de façon à pouvoir balayer
01:10:19 tout un tas d'examens qui ont été déposés
01:10:21 dans la nuit. Je ne vois pas en quoi
01:10:23 la commission des affaires sociales ne pourrait
01:10:25 pas faire un travail de même nature.
01:10:27 Madame Appour-Soboli, pour rappel
01:10:29 au règlement.
01:10:31 Merci. En vertu, donc,
01:10:33 de l'article 44 bis,
01:10:35 nous évoquons ici 12 amendements.
01:10:37 12 amendements, monsieur le ministre,
01:10:39 que vous avez caricaturés.
01:10:41 Parce que vous avez oublié de dire
01:10:43 que dans ces sous-amendements,
01:10:45 nous évoquons
01:10:47 les sages-femmes, les infirmiers-psy,
01:10:49 les péricultrices.
01:10:51 Bon, vous voilà.
01:10:53 Alors,
01:10:55 oui, la commission s'est réunie,
01:10:57 monsieur Savary, et vous l'avez dit,
01:10:59 la fois passée,
01:11:01 au mois de février,
01:11:03 pour dire que votre amendement
01:11:05 était recevable.
01:11:07 On n'a pas de soucis sur ça.
01:11:09 Mais pourquoi est-il mis en priorité ?
01:11:11 Avec ma collègue,
01:11:13 Laurence Cohen, et d'autres,
01:11:15 d'ailleurs, nous participons
01:11:17 aux commissions des affaires sociales.
01:11:19 Nous sommes présentes
01:11:21 à la commission
01:11:23 des affaires sociales.
01:11:25 On ne peut pas dire le contraire, mes collègues.
01:11:27 Vous ne pouvez pas dire ici, sur les bancs,
01:11:29 qu'avec Laurence Cohen
01:11:31 et mes collègues de gauche, et vous, d'ailleurs,
01:11:33 nous ne soyons pas attentifs
01:11:35 à cette commission des affaires sociales.
01:11:37 Nous y sommes à toutes, pratiquement.
01:11:39 À toutes.
01:11:41 Non, mais,
01:11:43 ça serait de mauvaise foi
01:11:45 que vous nous disiez ça, parce que nous
01:11:47 sommes présentes en commission
01:11:49 des affaires sociales, et nous
01:11:51 y participons. Merci,
01:11:53 merci de redire, madame Douanaud,
01:11:55 qu'effectivement, nous sommes présentes.
01:11:57 Que vous ne l'avez pas dit. Merci, madame Douanaud,
01:11:59 de reconnaître que
01:12:01 nous sommes présentes à ces commissions
01:12:03 des affaires sociales. Alors,
01:12:05 alors, alors,
01:12:07 je reviens. Pourquoi
01:12:09 est-ce que
01:12:11 le rapporteur
01:12:13 avec la présidente
01:12:15 décide
01:12:17 de nous faire passer pour des
01:12:19 pantins, et de ne pas réunir
01:12:21 à nouveau cette commission
01:12:23 des affaires sociales ?
01:12:25 Et pourquoi est-ce que
01:12:27 vous décidez, à deux, trois, ici, sur les
01:12:29 bancs de la majorité sénatoriale,
01:12:31 de ne pas nous réunir ?
01:12:33 Monsieur Kheyrouche, pour appel au règlement.
01:12:35 Madame la présidente, monsieur le
01:12:41 ministre Bisrépetit-Applacente,
01:12:43 nous vous avions
01:12:45 prévenu, et vous recommencez
01:12:47 la même perspective que celle
01:12:49 que vous avez lancée hier soir.
01:12:51 C'est très, très bien. C'est sur la base du
01:12:53 46.2 du règlement, pour que
01:12:55 tout le monde soit à l'aise.
01:12:57 Je veux faire plusieurs points, puisque
01:12:59 certains nous donnent
01:13:01 des cours sur ce que devrait être le Parlement.
01:13:03 J'en profite, d'ailleurs,
01:13:05 pour répondre sans acrimonie
01:13:07 aucune à notre collègue
01:13:09 Eno, qui nous a interpellés hier,
01:13:11 Patrick Caner, et moi-même,
01:13:13 pour lui dire, d'une part,
01:13:15 que c'est certes confortable,
01:13:17 mais on ne choisit pas son opposition,
01:13:19 et qu'effectivement,
01:13:21 nous sommes, à gauche, déterminés contre
01:13:23 cette réforme. Et ensuite,
01:13:25 j'ai entendu également M. Pacot
01:13:27 nous faire un cours sur ce que
01:13:29 devrait être le Parlement.
01:13:31 Et je le dis avec modestie,
01:13:33 d'ailleurs, j'invite à M. Eno
01:13:35 à les parcourir s'il le souhaite,
01:13:37 j'ai une petite expérience
01:13:39 en la matière,
01:13:41 une petite bibliographie qu'il peut éventuellement consulter,
01:13:43 sur ce sujet précisément.
01:13:45 Le Parlement,
01:13:47 le Parlement n'est pas
01:13:49 une espèce d'enceinte
01:13:51 administrative dans laquelle
01:13:53 il faut prendre automatiquement des décisions.
01:13:55 Un Parlement, c'est aussi
01:13:57 la traduction des rapports de force
01:13:59 dans une société, c'est aussi simple que ça.
01:14:01 Et en l'espèce, vous tentez
01:14:03 de brider ces rapports de force.
01:14:05 Alors, ne vous étonnez pas,
01:14:07 ne vous étonnez pas de la situation
01:14:09 que vous avez vous-même créée.
01:14:11 Je l'ai dit hier, je le répète,
01:14:13 tant que vous vous livrerez à ce petit jeu,
01:14:15 nous ferons exactement le même. Le débat n'avance pas,
01:14:17 c'est un choix, manifestement,
01:14:19 que vous souhaitez conforter,
01:14:21 il est ridicule, nous ne pouvons pas avancer,
01:14:23 continuons.
01:14:25 Écoutez,
01:14:27 Monsieur Pacot, vos jugements n'engagent que vous,
01:14:29 mais les Français, les Français voient le ridicule
01:14:31 de la situation et on vous remercie.
01:14:33 Le Président Laurent,
01:14:35 pour un rappel au règlement.
01:14:37 Merci Madame la Présidente.
01:14:47 Cet abus
01:14:49 des procédures réglementaires,
01:14:51 juste pour rigoler un peu,
01:14:53 il paraît que l'imprimerie ici
01:14:55 est en rupture de stock, parce que tout le monde
01:14:57 apprend par cœur le règlement du Sénat.
01:14:59 Voilà où on en est arrivé.
01:15:01 Mais je voudrais faire un commentaire
01:15:03 sur ce qu'a dit ma collègue Poncet-Monge
01:15:05 à propos de l'intervention du Ministre.
01:15:07 Parce que non seulement la Commission
01:15:09 ne prend visiblement pas la peine
01:15:11 de réunir la Commission
01:15:13 des Affaires Sociales
01:15:15 pour examiner le problème de la recevabilité
01:15:17 des amendements,
01:15:19 mais semble-t-il, si j'en crois les commentaires
01:15:21 du Ministre, la liste des amendements
01:15:23 qui sont déclarés irrecevables
01:15:25 est faite sous la dictée
01:15:27 du Ministre.
01:15:29 Et ça c'est extrêmement grave.
01:15:31 Parce que, et pour cette raison,
01:15:33 je veux le redire,
01:15:35 au point où nous en sommes,
01:15:37 et vu l'usage répété
01:15:39 de cette irrecevabilité,
01:15:41 la réunion de la Commission
01:15:43 des Affaires Sociales, après une suspension
01:15:45 de séance, devient absolument
01:15:47 indispensable. Sinon,
01:15:49 ça veut dire que cette liste
01:15:51 d'amendements irrecevables, ce règle, dans les couloirs,
01:15:53 entre le Ministre
01:15:55 et la présidence de la Commission,
01:15:57 et les rapporteurs, c'est à la Commission
01:15:59 d'examiner cette question, et pas
01:16:01 au Ministre de venir nous commenter des amendements
01:16:03 qui ne seront même pas soumis au débat.
01:16:05 [Applaudissements]
01:16:07 Merci Président.
01:16:09 Enfin, pour un deuxième
01:16:11 rappel au règlement, M. Guay,
01:16:13 mais j'espère que ça ne fera pas jurisprudence,
01:16:15 il en a le droit, et ensuite
01:16:17 je mets au vote.
01:16:19 [Brouhaha]
01:16:21 Règlement.
01:16:23 Quel article ?
01:16:25 Le même, 44-6, mais oui,
01:16:27 ce que vient de dire
01:16:29 le Président Laurent... Attendez,
01:16:31 on vous propose, ensemble,
01:16:33 ensemble,
01:16:35 une sortie de crise.
01:16:37 Non mais, je re-relie,
01:16:39 je re-relie,
01:16:41 je re-relie, parce que vous ne nous répondez pas,
01:16:43 ni le rapporteur, ni le Ministre,
01:16:45 lorsqu'il est demandé
01:16:47 par la Commission, saisi au fond,
01:16:49 sur la question de modifier
01:16:51 l'ordre de discussion d'un article ou des amendements.
01:16:53 Je le dis parce qu'il y a Madame la Présidente
01:16:55 Prima, et donc,
01:16:57 si je mens, elle le dira.
01:16:59 Lorsque ça nous est arrivé,
01:17:01 depuis cinq ans,
01:17:03 d'avoir des demandes de priorité,
01:17:05 soit on l'a évoqué en Commission,
01:17:07 soit c'est vrai,
01:17:09 et le Président Ankaroudjie l'a dit,
01:17:11 elle a eu...
01:17:13 Normal ! Elle a prévenu
01:17:15 l'ensemble des chefs de file,
01:17:17 par groupe politique, pour dire, je demanderai,
01:17:19 sur tel ou tel amendement,
01:17:21 de le placer en priorité.
01:17:23 Vrai ou pas, Madame la Présidente ?
01:17:25 Vous le savez. On ne l'a jamais
01:17:27 découvert en séance publique.
01:17:29 Ce que vous êtes en train de faire depuis hier,
01:17:31 en demandant des priorités, sans réunir
01:17:33 la Commission, n'est pas acceptable.
01:17:35 Et ce qu'a dit le Président Laurent
01:17:37 est extrêmement important.
01:17:39 C'est la séparation entre l'exécutif et le Parlement.
01:17:41 Ce n'est pas aux ministres
01:17:43 de décider si tel ou tel
01:17:45 amendement ou sous-amendement
01:17:47 est valable ou pas.
01:17:49 C'est à la Commission qui fait le tri.
01:17:51 Si la Commission se réunit en cinq minutes
01:17:53 et décide ensemble
01:17:55 que les sous-amendements ne sont pas recevables,
01:17:57 alors nous l'accepterons.
01:17:59 Mais nous ne pouvons pas tripatouiller le règlement
01:18:01 comme cela. Nous sommes en train
01:18:03 de créer des précédents
01:18:05 extrêmement dangereux.
01:18:07 Si demain, c'est un pouvoir
01:18:09 autoritaire aux fascisants, il aura
01:18:11 toutes les armes. Parce qu'ici,
01:18:13 il n'y a que des républicains et des démocrates
01:18:15 dans cette hémicycle. Mais il aura tous les pouvoirs
01:18:17 pour annuler en réalité
01:18:19 le pouvoir des sénatrices
01:18:21 et des sénateurs et de notre Assemblée.
01:18:23 Faisons attention.
01:18:25 Ne tripatouillons pas le règlement
01:18:27 comme cela nous arrange. Réunissons la Commission
01:18:29 en cinq minutes et la faire évader.
01:18:31 Merci, chers collègues, pour ce rappel au règlement.
01:18:33 Je mets donc au
01:18:35 voix cet amendement
01:18:37 avec un avis défavorable
01:18:39 du gouvernement.
01:18:41 Qui vote pour ?
01:18:43 Je mets au voix l'amendement. Qui vote pour ?
01:18:47 Qui vote contre ?
01:18:51 Qui s'abstient ?
01:18:53 Il est adopté.
01:18:57 Monsieur le ministre.
01:19:01 Merci, Madame la Présidente.
01:19:03 Je souhaitais, Madame la Présidente, intervenir, mais
01:19:05 juste un mot de réaction
01:19:07 et le sénateur Guet n'en prendra pas
01:19:09 au bras, j'en suis sûr. Monsieur le sénateur, vous dites
01:19:11 que je déciderai de ce qui est
01:19:13 recevable ou irrecevable. En réalité,
01:19:15 pour être tout à fait précis, l'article
01:19:17 44.2 de la Constitution
01:19:19 n'autorise pas le gouvernement
01:19:21 à dire si un amendement est recevable ou irrecevable.
01:19:23 C'est la prérogative de la Commission.
01:19:25 Par contre, l'article 44.2
01:19:27 autorise le gouvernement à refuser
01:19:29 les examens de sous-amendements et d'amendements qui n'ont pas été
01:19:31 examinés préalablement par la Commission.
01:19:33 Ce n'est pas une appréciation
01:19:35 sur la recevabilité, c'est une procédure
01:19:37 constitutionnelle qui m'autorise aujourd'hui
01:19:39 comme membre du gouvernement à refuser
01:19:41 que soient soumis à l'examen des articles
01:19:43 qui n'ont pas fait l'objet d'une adoption.
01:19:45 Ceci étant,
01:19:47 Madame la Présidente,
01:19:49 je sollicite de votre bienveillance
01:19:55 une suspension de séance de 15 minutes.
01:19:57 Je suspends la séance
01:19:59 pour 15 minutes, mes chers collègues.
01:20:01 À tout à l'heure.
01:20:03 Et voilà, le Sénat qui vient de suspendre
01:20:13 la séance dans cet examen
01:20:15 de la réforme des retraites
01:20:17 après des débats houleux
01:20:19 ce matin et de nouvelles
01:20:21 tensions entre la gauche
01:20:23 sénatoriale et la droite
01:20:25 sénatoriale et également le gouvernement.
01:20:27 Alors peut-être pour rappeler
01:20:29 ce qui s'est passé ce matin, on va retrouver
01:20:31 Quentin Calmet dans la tribune de l'hémicycle.
01:20:33 Quentin, expliquez-nous ce qui s'est passé.
01:20:35 Il y a eu beaucoup de tensions
01:20:37 autour de sous-amendements déposés par la gauche
01:20:39 mais qui ont été rejetés par le gouvernement.
01:20:41 Exactement.
01:20:43 Alors effectivement, on était sur l'article 9.
01:20:45 On parlait pénibilité.
01:20:47 On avait commencé à discuter à 9h45
01:20:49 on n'aura pas parlé très très longtemps
01:20:51 pénibilité, 10h15.
01:20:53 On a vu que ça s'était embrasé
01:20:55 de nouveau dans l'hémicycle.
01:20:57 On voit ces débats qui sont très tendus maintenant
01:20:59 depuis 3 jours. Que s'est-il passé exactement ?
01:21:01 La commission des affaires sociales
01:21:03 avait demandé à ce qu'on examine un de ces amendements
01:21:05 en priorité.
01:21:07 Ça, ça lui est permis par le règlement du Sénat.
01:21:09 Donc son amendement monte tout en haut
01:21:11 de la liste. Et à ce moment-là,
01:21:13 pendant une demi-heure, on parle effectivement de cet amendement.
01:21:15 Ce dispositif de retraite anticipée
01:21:17 pour incapacité pour les victimes
01:21:19 d'une maladie professionnelle avec un droit de départ
01:21:21 à la retraite à 60 ans. Jusqu'ici,
01:21:23 tout va bien, me direz-vous. Mais
01:21:25 c'est là que le gouvernement déclenche
01:21:27 l'article 44.2
01:21:29 de la Constitution. Cet article
01:21:31 44.2 qui lui permet
01:21:33 au gouvernement d'écarter
01:21:35 les sous-amendements, en l'occurrence, de la
01:21:37 gauche, qui n'ont pas été examinés
01:21:39 par la commission des affaires
01:21:41 sociales. Sauf que la gauche
01:21:43 à ce moment-là, prend la parole avec de
01:21:45 multiples rappels au règlement. Vous le voyez,
01:21:47 lorsqu'ils lèvent leur petit livret
01:21:49 vert, ça c'est le règlement du
01:21:51 Sénat. Et cette gauche qui dénonce
01:21:53 le fait que la commission des affaires sociales n'a pas
01:21:55 été réunie et que de facto,
01:21:57 ces amendements n'ont pas pu être défendus
01:21:59 parce qu'ils n'ont pas eu la possibilité
01:22:01 de le faire par une réunion de la commission
01:22:03 effectivement, Alex.
01:22:05 Et depuis, on voit que ce débat
01:22:07 continue dans l'hémicycle.
01:22:09 Juste un mot pour terminer, Alexandre,
01:22:11 puisqu'il y a une rumeur
01:22:13 qui brise sur une possible
01:22:15 utilisation d'un autre article
01:22:17 de la Constitution dans les minutes,
01:22:19 voire dans les heures, qui viennent de l'article
01:22:21 44 alinéa 3 sur le vote
01:22:23 bloqué, Alexandre. Merci Quentin
01:22:25 et on va en parler avec notre invité
01:22:27 sur ce plateau pendant cette suspension de séance
01:22:29 Roger Carocci, bonjour. Bonjour.
01:22:31 Vous êtes sénateur, les Républicains,
01:22:33 Premier vice-président du Sénat. Un mot
01:22:35 sur ces nouvelles tensions
01:22:37 ce matin entre la droite sénatoriale et la gauche
01:22:39 sénatoriale. On a l'impression qu'on va avoir du mal
01:22:41 à aller au bout de cette réforme de retraite au Sénat.
01:22:43 Clairement, la gauche ne veut pas
01:22:45 de vote. Clairement, elle le dit
01:22:47 d'ailleurs depuis le début, on a eu tout ce qu'il
01:22:49 fallait, des centaines
01:22:51 de sous-amendements déposés nuitamment,
01:22:53 des rappels aux règlements
01:22:55 incessants, des explications de vote
01:22:57 qui n'en finissaient pas, des amendements
01:22:59 identiques déposés à l'infini.
01:23:01 Bon, clairement, la gauche ne
01:23:03 veut pas voter. Je
01:23:05 considère que c'est un tort.
01:23:07 C'est un tort, pas seulement pour la gauche,
01:23:09 qui a le droit de s'exprimer, et qui
01:23:11 s'exprime d'ailleurs largement. Elle a utilisé
01:23:13 plus de 90% du temps
01:23:15 de débat depuis 8 jours.
01:23:17 Mais le Sénat est fait
01:23:19 pour voter. L'Assemblée nationale est faite
01:23:21 pour voter. On n'est pas fait pour
01:23:23 discuter à l'infini
01:23:25 du sexe des anges ou des groupes
01:23:27 de parole. Nous sommes là pour faire
01:23:29 la loi. Et nous avons d'ailleurs
01:23:31 voté un certain nombre d'amendements quand même
01:23:33 ces derniers jours, qui sont des apports
01:23:35 sur les carrières longues, sur l'emploi des
01:23:37 seniors, sur l'invalidité.
01:23:39 On a fait le boulot.
01:23:41 Mais maintenant, on voit bien que
01:23:43 la gauche veut à nouveau bloquer. On dit
01:23:45 les sous-amendements
01:23:47 qui viennent d'être déposés sur l'amendement en priorité.
01:23:49 L'amendement a été adopté
01:23:51 le 28 février. Ils sont déposés là,
01:23:53 à la dernière minute.
01:23:55 C'est clairement de dire
01:23:57 "voilà, on va vous en déposer 12 là,
01:23:59 l'amendement suivant, on vous en déposera 15,
01:24:01 et puis 20, et puis 30".
01:24:03 Bon, clairement, il n'y a pas de vote
01:24:05 possible si c'est comme ça. Je le regrette
01:24:07 infiniment, parce que ça veut dire
01:24:09 que le gouvernement qui a déjà
01:24:11 mis en place l'article 44.2
01:24:13 qui permet d'écarter les sous-amendements
01:24:15 ou les amendements qui n'ont pas
01:24:17 été discutés par la Commission,
01:24:19 risque de dire "si nous
01:24:21 voulons un vote, il faut finir
01:24:23 par le vote bloqué". Et ce serait
01:24:25 l'utilisation de l'article 44.3 de la Constitution.
01:24:27 Je le regrette infiniment,
01:24:29 parce que je suis un défenseur
01:24:31 acharné du Parlement. Mais quand on
01:24:33 bloque complètement le Parlement, de manière
01:24:35 irresponsable, et bien il faut
01:24:37 s'attendre à ce qui est
01:24:39 des conséquences. Franchement,
01:24:41 la situation est hallucinante.
01:24:43 Je n'ai jamais vu ça en 20 ans.
01:24:45 Le Sénat est là
01:24:47 pour délibérer sereinement,
01:24:49 pour faire le travail, pour
01:24:51 améliorer les textes. La situation
01:24:53 de blocage est insensée.
01:24:55 - Le gouvernement qui pourrait utiliser
01:24:57 ce vote bloqué sur cette réforme des retraites au Sénat,
01:24:59 rappelez-nous concrètement qu'est-ce que ça
01:25:01 signifierait ? - Ah ben, si le gouvernement
01:25:03 dit, aliné à 40... Enfin,
01:25:05 article 44 aliné à 3,
01:25:07 ça veut dire qu'il fait voter de manière
01:25:09 bloquée, en un seul vote,
01:25:11 sur les articles, en acceptant
01:25:13 seulement les amendements que
01:25:15 le gouvernement accepte. C'est-à-dire, pas les
01:25:17 amendements votés par le Sénat, mais seulement
01:25:19 les amendements que lui accepte.
01:25:21 Ce qui est quand même une réduction forte
01:25:23 du pouvoir du Parlement. Mais je rappelle
01:25:25 que, pour la loi Touraine,
01:25:27 pendant le gouvernement socialiste,
01:25:29 en 2013, le gouvernement
01:25:31 socialiste avait fait le vote bloqué
01:25:33 pour la deuxième lecture
01:25:35 de la réforme Touraine à l'Assemblée nationale.
01:25:37 Donc, effectivement,
01:25:39 malheureusement, c'est une pratique
01:25:41 possible pour écarter
01:25:43 le débat parlementaire. Et
01:25:45 le fait que la gauche fasse de l'obstruction
01:25:47 conduit à cela. - Donc, selon vous,
01:25:49 le gouvernement ne devrait pas avoir le choix
01:25:51 de l'utiliser avant dimanche soir ?
01:25:53 - Soit nous acceptons l'idée que le blocage
01:25:55 continue, que la gauche continue
01:25:57 ce blocage, et il ne peut pas y avoir
01:25:59 de vote dimanche soir.
01:26:01 Soit la gauche
01:26:03 dit "Bon, allez, stop,
01:26:05 on arrête tout, on fait un vrai débat jusqu'à dimanche soir
01:26:07 et on va au vote". Et là,
01:26:09 ça peut se passer sereinement. Si ça n'est pas le cas,
01:26:11 si le gouvernement veut un vote,
01:26:13 eh bien, naturellement, il passera par le 44-3.
01:26:15 - Ce que dit la gauche sénatoriale, c'est que
01:26:17 le droit d'amendement des
01:26:19 sénateurs est un peu piétiné
01:26:21 par la droite sénatoriale. C'est un droit d'amendement
01:26:23 constitutionnel. Est-ce que ça peut fragiliser
01:26:25 cette réforme de retraite ?
01:26:27 - Pas le moins du monde.
01:26:29 Parce que le Conseil constitutionnel
01:26:31 apprécie en premier lieu
01:26:33 les tentatives de blocage.
01:26:35 Et lorsqu'il y a blocage,
01:26:37 lorsqu'il y a
01:26:39 effectivement une tentative
01:26:41 d'empêcher le Parlement de voter,
01:26:43 le Conseil constitutionnel
01:26:45 en prend vraiment compte. Et là,
01:26:47 quand il verra la masse de rappels
01:26:49 aux règlements, la masse d'amendements
01:26:51 identiques, les centaines de sous-amendements
01:26:53 déposés nuit à mont,
01:26:55 le Conseil constitutionnel dira "Il y avait
01:26:57 obstruction et par conséquent
01:26:59 les moyens du règlement ou de la
01:27:01 constitution devaient être mis en place".
01:27:03 - Ce que disent les sénateurs de gauche, c'est que ce n'est pas normal
01:27:05 que la Commission refuse d'examiner
01:27:07 certains amendements qui sont déposés.
01:27:09 - Non, mais si vous déposez
01:27:11 à tout moment, dans la nuit,
01:27:13 ou après l'ouverture de la discussion
01:27:15 générale, des sous-amendements
01:27:17 - vous ne pouvez plus déposer d'amendements -
01:27:19 des sous-amendements, clairement,
01:27:21 la Commission ne peut pas suivre. Et donc, ça n'est
01:27:23 qu'une tentative d'empêcher le débat.
01:27:25 Donc, dans ces conditions,
01:27:27 malheureusement, je ne sais pas
01:27:29 comment ça va se passer. Si le gouvernement
01:27:31 n'utilise pas d'autres
01:27:33 armes, je doute que l'on arrive
01:27:35 au vote. Sauf si la gauche
01:27:37 se ressaisissant disait "Nous,
01:27:39 nous voulons vraiment, dans les trois jours
01:27:41 qui viennent, débattre sur un certain nombre
01:27:43 d'amendements forts pour nous,
01:27:45 auquel cas la discussion est possible,
01:27:47 et si ce n'est pas le cas, et si c'est juste
01:27:49 pour faire multiplier des rappels
01:27:51 aux règlements, des sous-amendements et tout,
01:27:53 autant dire que le Sénat ne fait pas son travail.
01:27:55 - René-Paul Savary a parlé hier soir d'un accord
01:27:57 qu'il y avait entre les présidents de groupe, à droite et à gauche,
01:27:59 pour aller au bout de cette réforme des retraites.
01:28:01 - Je n'en sais rien, moi,
01:28:03 je n'étais pas dans cette réunion,
01:28:05 mais clairement,
01:28:07 on a été extrêmement
01:28:09 "gentlemen", si je puis dire,
01:28:11 à l'égard des groupes de gauche
01:28:13 sur ce qu'ils ont demandé pour le 7 mars,
01:28:15 sur l'article 7 et tout.
01:28:17 Visiblement, ça ne sert pas à grand-chose.
01:28:19 La confrontation est malheureusement
01:28:21 devenue la règle au Sénat,
01:28:23 ce qui n'était pas l'habitude.
01:28:25 - Une dernière question, Roger Carocci, sur le fond, quand même,
01:28:27 de ce qui a été discuté ce matin.
01:28:29 Il y avait plutôt un accord
01:28:31 entre les sénateurs de gauche et les sénateurs de droite
01:28:33 pour voter un amendement
01:28:35 sur les travailleurs déclarés en incapacité
01:28:37 permanente,
01:28:39 et pour qu'ils puissent partir
01:28:41 à 60 ans à la retraite.
01:28:43 C'est dommage que les débats aient tourné vinaigre.
01:28:45 - Bah oui, moi, j'ai défendu, je me suis levé pour défendre
01:28:47 cet amendement, et demander au gouvernement
01:28:49 de ne pas s'y opposer, parce que
01:28:51 ça me paraît essentiel. C'est ça, le rôle du Sénat.
01:28:53 C'est d'apporter des améliorations.
01:28:55 C'est de penser aux gens,
01:28:57 pas seulement aux rivalités politiciennes.
01:28:59 Malheureusement, avant même
01:29:01 le vote de cet amendement, on a sombré
01:29:03 dans les rivalités. - Merci beaucoup,
01:29:05 Roger Carocci, d'être venu sur le plateau de Public Sénat.
01:29:07 Pendant cette suspension de séance,
01:29:09 on va retrouver Quentin Calmet,
01:29:11 en tribune de l'hémicycle du Sénat.
01:29:13 Quentin, faites-nous vivre un peu
01:29:15 ces tensions, cette matinée
01:29:17 de nouveau électrique au Sénat.
01:29:19 - Juste un mot, Alexandre, pour vous dire que la rumeur
01:29:21 de l'utilisation de l'article 44.3 de la Constitution
01:29:23 se fait de plus en plus pressante
01:29:25 d'après les sources de Public Sénat.
01:29:27 Effectivement,
01:29:29 il y a maintenant, eh bien,
01:29:31 45 minutes, on a entendu
01:29:33 le gouvernement utiliser
01:29:35 un article de la Constitution.
01:29:37 Écoutez le ministre du Travail.
01:29:39 - J'apprends, Madame la Présidente,
01:29:41 par votre intervention,
01:29:43 que des sous-amendements ont été déposés sur cet amendement
01:29:45 21-38.
01:29:47 Je n'ai pas à dire si le gouvernement regrette ou pas
01:29:49 qu'il y a des pots de sous-amendements.
01:29:51 Ça serait porter une appréciation sur leur contenu.
01:29:53 Ce n'est pas mon rôle. Par contre, le gouvernement souhaitant
01:29:55 que le Sénat puisse se prononcer sur des sujets
01:29:57 de fonds, et celui-ci en étant en application
01:29:59 de l'article 44 à l'inane de la Constitution,
01:30:01 nous considérons, et le gouvernement
01:30:03 considère, que tout amendement ou sous-amendement
01:30:05 déposé sur cet amendement
01:30:07 21-38, et n'ayant pas été
01:30:09 examiné par la Commission,
01:30:11 sont irrecevables.
01:30:13 - Parfait.
01:30:15 - Une prise de parole, on peut le dire,
01:30:17 qui a enflammé les débats ce matin,
01:30:19 Alexandre. Pourquoi ? Parce que
01:30:21 le déclenchement de cette procédure
01:30:23 par le gouvernement fait tomber de facto
01:30:25 des sous-amendements qui avaient été déposés
01:30:27 par la gauche sénatoriale.
01:30:29 La gauche sénatoriale qui, eh bien,
01:30:31 dénonce le fait qu'elle ne puisse pas défendre
01:30:33 ces amendements sur le fonds, qui se plaint
01:30:35 d'être censurée, en quelque sorte, par cette
01:30:37 procédure. On a vu, par exemple,
01:30:39 le président du groupe
01:30:41 socialiste réagir. Écoutez-le.
01:30:43 - Nous avons le droit, mes chers collègues,
01:30:45 de déposer des sous-amendements.
01:30:47 Ça peut être dérangeant pour vous, mais
01:30:49 c'est comme ça. C'est comme ça.
01:30:51 Vous avez une autre arme nucléaire
01:30:53 stratégique. C'est utiliser le
01:30:55 44 dans toute sa globalité
01:30:57 et d'utiliser donc le vote bloqué
01:30:59 sur la base des amendements que vous aurez acceptés.
01:31:01 Mais si c'est cela
01:31:03 que vous voulez pour
01:31:05 arrêter le débat, dites-le nous
01:31:07 le plus vite possible.
01:31:09 Comme cela, les Français seront pris à témoin
01:31:11 de la manière dont vous gérez le Parlement.
01:31:13 - Voilà, Patrick Kenner qui évoque
01:31:15 la menace de l'utilisation de l'article 44-3,
01:31:17 le vote bloqué qui permet au gouvernement
01:31:19 d'utiliser uniquement les amendements
01:31:21 qu'il... Pardon.
01:31:23 D'examiner uniquement les amendements qu'il choisit.
01:31:25 Eh bien, d'après les informations
01:31:27 dont nous disposons,
01:31:29 ce recours à l'article 44-3 de la Constitution
01:31:31 serait imminent dans l'hémicycle
01:31:33 à la reprise de 11h05.
01:31:35 Un dernier mot pour vous dire que, de son côté,
01:31:37 la droite sénatoriale assume
01:31:39 de vouloir faire tomber
01:31:41 ces sous-amendements de la gauche. Écoutez Olivier Paco.
01:31:43 - Vous voulez le débat sans fin.
01:31:47 C'est une stratégie, c'est la stratégie
01:31:49 de la paralysie.
01:31:51 Vous avez transformé ces travées
01:31:53 en tranchées.
01:31:55 C'est votre choix. Néanmoins,
01:31:57 quelle est la mission d'un Parlement ?
01:31:59 Ce n'est pas seulement
01:32:01 de parlementer, c'est aussi de
01:32:03 légiférer.
01:32:05 C'est-à-dire délibérer,
01:32:07 voter, décider.
01:32:09 Ce n'est pas votre but.
01:32:11 Malheureusement.
01:32:13 Et en choisissant la stratégie
01:32:15 de la paralysie, inconsciemment
01:32:17 ou involontairement,
01:32:19 vous nourrissez,
01:32:21 vous renforcez le vent
01:32:23 mauvais de l'antiparlementarisme.
01:32:25 - Voilà, il est
01:32:27 11h01, Alexandre, la séance
01:32:29 est programmée pour reprendre à 11h05.
01:32:31 On verra ce qui se passe à ce moment-là et s'il y a un déclenchement
01:32:33 de l'article 44 alinéa 3 de la Constitution.
01:32:35 - Merci beaucoup,
01:32:37 Quentin. Et pour parler de cette matinée électrique
01:32:39 au Sénat, j'accueille sur ce plateau
01:32:41 Laurence Cohen, bonjour. - Bonjour.
01:32:43 - Vous êtes sénatrice communiste du Val-de-Marne.
01:32:45 Une réaction à ce qui se passe ce matin,
01:32:47 le gouvernement qui utilise
01:32:49 un article de la Constitution pour
01:32:51 rejeter des sous-amendements
01:32:53 de la gauche qui ont été déposés un petit peu
01:32:55 dans la précipitation sur un amendement
01:32:57 du rapporteur du texte.
01:32:59 Est-ce qu'il y a quand même une volonté d'obstruction
01:33:01 de la gauche sénatoriale et de ralentir le plus possible
01:33:03 les débats pour éviter un vote final sur cette réforme des retours ?
01:33:05 - Écoutez, le problème, c'est qu'en fait
01:33:07 on est empêchés de débattre par la droite
01:33:09 qui est en parfaite complicité
01:33:11 avec le gouvernement et avec le
01:33:13 ministre Olivier Dussopt. Parce que les sous-amendements
01:33:15 que nous avons déposés,
01:33:17 elles concernent la vie des gens, les conditions
01:33:19 de travail des sages-femmes, des infirmiers,
01:33:21 des infirmières. Et on les a déposés,
01:33:23 ils sont parfaitement bien
01:33:25 ficelés, si je puis dire, puisqu'ils
01:33:27 font partie d'amendements qui avaient été
01:33:29 rejetés sous des prétextes
01:33:31 fallacieux déjà. Donc c'est un vrai travail
01:33:33 que nous avons fait. Donc il y a un
01:33:35 problème de
01:33:37 la droite, du gouvernement,
01:33:39 de refuser le débat de fond parce qu'ils veulent
01:33:41 faire passer cette loi qui est rejetée
01:33:43 par la majorité des Français. C'est la première chose.
01:33:45 Et la deuxième chose quand même, je suis membre
01:33:47 de la commission des affaires sociales, je suis vice-présidente
01:33:49 de la commission des affaires sociales.
01:33:51 Et aujourd'hui, au banc de la commission,
01:33:53 il y en a deux qui décident,
01:33:55 la présidente et le
01:33:57 rapporteur. Mais la commission, ça n'est
01:33:59 pas deux personnes.
01:34:01 Qu'ils réunissent la commission des affaires
01:34:03 sociales comme c'est...
01:34:05 c'est même pas d'usage, comme le règlement
01:34:07 le stipule pour qu'on prenne une décision.
01:34:09 Ils ont la majorité. De toute façon,
01:34:11 leur desiderata sera
01:34:13 votée. Mais au moins que nous
01:34:15 puissions échanger. Aujourd'hui,
01:34:17 là, finalement, on se retrouve avec
01:34:19 une présidente et un
01:34:21 rapporteur qui ne sont plus... La présidente,
01:34:23 elle est plus
01:34:25 représentante et oui, responsable de la commission
01:34:27 des affaires sociales. Elle est responsable d'un groupe
01:34:29 politique, le groupe LR, le groupe
01:34:31 majoritaire. Donc ça ne va pas.
01:34:33 Ça sert à quoi d'être membre de la commission et de travailler
01:34:35 ensemble quand au moment
01:34:37 du débat dans l'hémicycle,
01:34:39 finalement, c'est une ou deux personnes qui
01:34:41 prennent la décision avec le ministre.
01:34:43 Parce que la suspension, là, d'un quart d'heure,
01:34:45 on les voit, il y a des conciliabules partout.
01:34:47 Donc, on bafoue,
01:34:49 enfin, on bafoue, pas nous,
01:34:51 mais en tout cas, le
01:34:53 groupe majoritaire et
01:34:55 le ministre bafouent la démocratie
01:34:57 dans cet enceinte et c'est eux qui
01:34:59 piétinent le parlementarisme. Alors,
01:35:01 le gouvernement pourrait, je parle bien au
01:35:03 conditionnel, pourrait utiliser aujourd'hui
01:35:05 l'article 44, alinéa 3
01:35:07 de la Constitution pour bloquer
01:35:09 le vote du Sénat sur cette réforme des retraites,
01:35:11 c'est-à-dire aller seulement sur des amendements
01:35:13 qui sont choisis par
01:35:15 le gouvernement et puis voter sur l'ensemble du
01:35:17 texte. Ce serait un coup très dur
01:35:19 porté au droit du Parlement ? Écoutez, c'est
01:35:21 un coup supplémentaire, mais ça commence déjà depuis
01:35:23 hier avec des
01:35:25 priorités qui sont accordées
01:35:27 à un certain nombre d'amendements. Donc, il y a déjà
01:35:29 un tri des amendements depuis
01:35:31 hier. Donc, là, ce serait
01:35:33 une étape franchie supplémentaire,
01:35:35 mais je pense qu'en tout cas, ça démontre
01:35:37 que ce que je viens de vous dire est plus que
01:35:39 la réalité et qu'il y a un
01:35:41 refus de débat du fond parce que
01:35:43 ils veulent passer en vitesse et peut-être
01:35:45 aussi qu'il y a une peur de voir
01:35:47 une très forte mobilisation
01:35:49 encore demain parce que les
01:35:51 gens, majoritairement, rejettent cette réforme.
01:35:53 Et on est, nous, au niveau de la gauche,
01:35:55 au niveau du groupe communiste, les porte-voix
01:35:57 de tous ceux et toutes celles qui
01:35:59 rejettent cette réforme parce qu'elle est mauvaise.
01:36:01 Mais est-ce que vous reconnaissez quand même l'objectif de la gauche
01:36:03 sénatoriale d'éviter un vote
01:36:05 final sur l'ensemble du texte ?
01:36:07 La gauche veut absolument
01:36:09 parler du fond, ce que refuse
01:36:11 la droite et ce que refuse le gouvernement.
01:36:13 Donc, le but, c'est
01:36:15 effectivement d'aller au fond des choses
01:36:17 sur chaque amendement. Quand on est arrivé
01:36:19 avant l'article 7, il nous disait
01:36:21 "Oh là là, il faut absolument arriver très vite à l'article 7".
01:36:23 Quand on est arrivé à l'article 7, qui,
01:36:25 lui, recule l'âge de départ
01:36:27 à la retraite, il a fallu bâcler les choses.
01:36:29 Et puis, on continue. On est sur la pénibilité.
01:36:31 Il faut encore aller à toute vitesse.
01:36:33 Donc, finalement, le tempo, il est
01:36:35 donné par le
01:36:37 côté vraiment
01:36:39 autoritaire de la droite et du gouvernement
01:36:41 de faire passer les choses en force.
01:36:43 Nous, on a notre rythme.
01:36:45 C'est le rythme de la gauche
01:36:47 mais c'est aussi le rythme des gens qui disent
01:36:49 "Stop, stop à cette réforme".
01:36:51 Ce que dit le gouvernement et
01:36:53 aussi la droite sénatoriale dans
01:36:55 ce débat, c'est que quand on lit
01:36:57 les dizaines d'amendements et de sous-amendements
01:36:59 qui sont déposés par la gauche,
01:37:01 vous jouez sur une déclinaison
01:37:03 de métiers, de produits chimiques,
01:37:05 notamment sur la pénibilité.
01:37:07 Et s'il n'y a pas justement un jeu pour
01:37:09 rallonger le temps de débat,
01:37:11 où est-ce qu'il faut vraiment aller sur un débat sur chaque métier ?
01:37:13 Écoutez, c'est très important de parler
01:37:15 des métiers parce que ça montre la
01:37:17 pénibilité des métiers et ça fait entrer
01:37:19 la vie des gens dans l'hémicycle
01:37:21 parce qu'on en parle peu des gens. Dès qu'on
01:37:23 donne des exemples précis, il y a
01:37:25 des huées au niveau des travées de la droite.
01:37:27 Donc voilà, ils sont omnibilés
01:37:29 en se disant "Le Sénat va pas
01:37:31 voter cette réforme". Si on
01:37:33 la vote pas, tant pis pour eux.
01:37:35 Et tant mieux pour les gens
01:37:37 qui verront que dans les hémicycles,
01:37:39 il y a un certain nombre de parlementaires qui sont
01:37:41 à leur côté et qui sont pour
01:37:43 que cette réforme ne passe pas.
01:37:45 Peut-être un mot sur le fond,
01:37:47 une dernière question. Laurence Cohen,
01:37:49 il y avait un accord ce matin entre
01:37:51 les sénateurs de droite et les sénateurs de gauche pour permettre
01:37:53 aux travailleurs qui sont déclarés en
01:37:55 incapacité permanente de
01:37:57 pouvoir toujours partir à 60 ans.
01:37:59 C'est dommage que le
01:38:01 débat est mal tourné finalement.
01:38:03 Oui, mais c'est de la faute à qui ? C'est de la faute à la
01:38:05 droite qui y fait tout pour crisper
01:38:07 les choses. S'ils avaient laissé l'examen
01:38:09 de nos 12 amendements, on les aurait déjà
01:38:11 terminés depuis longtemps. Au lieu de ça,
01:38:13 ils seraient 10. Ils ne respectent pas le
01:38:15 règlement. Donc on fait des rappels au
01:38:17 règlement. Merci beaucoup, Laurence
01:38:19 Cohen, d'avoir réagi à
01:38:21 ces débats ce matin au Sénat sur la
01:38:23 réforme des retraites. Donc réaction sur le
01:38:25 plateau de public Sénat. Merci beaucoup. On va retrouver
01:38:27 Quentin Calmet en tribune
01:38:29 de l'hémicycle du
01:38:31 Sénat. Quentin, on le disait,
01:38:33 des débats très tendus et une
01:38:35 bataille réglementaire entre la gauche et la droite qui continue.
01:38:37 Et Alex, je vous ferai remarquer
01:38:39 une séance qui ne reprend pas alors qu'elle
01:38:41 était suspendue pour 15 minutes.
01:38:43 Elle devait reprendre à 11h05.
01:38:45 Mais eh bien, il est maintenant
01:38:47 11h08 et la séance n'a pas
01:38:49 repris. Que se passe-t-il
01:38:51 dans les coulisses du palais du Luxembourg ?
01:38:53 Y a-t-il des tractations en cours
01:38:55 ou effectivement quelque chose qui est en train de se jouer ?
01:38:57 C'est ce que l'on verra à la reprise.
01:38:59 Mais effectivement, on examinait un amendement
01:39:01 qui faisait à peu près consensus,
01:39:03 on peut le dire, sur un dispositif de
01:39:05 retraite anticipée pour incapacité
01:39:07 pour les victimes d'une maladie professionnelle
01:39:09 avec un droit à la retraite
01:39:11 dès 60 ans. Ce dispositif
01:39:13 était en train d'être
01:39:15 discuté. Puis, c'est là que
01:39:17 le gouvernement a déclenché
01:39:19 l'article 44.2 de la Constitution.
01:39:21 Cet article 44.2
01:39:23 qui permet au gouvernement
01:39:25 de demander la suppression,
01:39:27 qu'on n'examine pas des sous-amendements qui n'ont pas
01:39:29 été eux-mêmes validés par la commission.
01:39:31 Écoutez ce qu'en a pensé
01:39:33 François Signol, c'est-à-dire dans l'hémicycle.
01:39:35 Monsieur le ministre, ça vous a
01:39:37 pas suffit hier soir ? Vous avez aimé ça ou quoi ?
01:39:39 C'est votre... Vous avez
01:39:41 une petite...
01:39:43 une petite addiction...
01:39:45 Votre rappel au règlement
01:39:47 s'il vous plaît. Allez-y, Madame la Présidente.
01:39:49 Le temps défile, mais
01:39:51 s'il défile pendant que vous parlez à ma place,
01:39:53 je prendrai la suite.
01:39:55 Monsieur le ministre, c'est une addiction au rappel au règlement.
01:39:57 12 amendements.
01:39:59 Là, vous déclenchez
01:40:01 ce vote,
01:40:03 l'irrecevabilité des amendements
01:40:05 pour 12 amendements.
01:40:07 Voilà, Laurence Rossignol qui fait référence
01:40:09 à hier soir, à la séance
01:40:11 de hier soir, car il y a eu
01:40:13 le même processus, l'article
01:40:15 42... 44-2, pardon,
01:40:17 qui a déjà été utilisé hier soir.
01:40:19 Sur les bancs de la commission, c'est René-Paul Savary
01:40:21 qui a répondu à la gauche
01:40:23 sénatoriale. Écoutez-le.
01:40:25 Les choses avaient bien commencé.
01:40:27 [Brouhaha]
01:40:29 [Brouhaha]
01:40:31 Mes chers collègues,
01:40:33 mes chers collègues,
01:40:35 on redescend sur terre,
01:40:37 on se met à la portée, effectivement,
01:40:39 de nos concitoyens qui nous demandent des réponses.
01:40:41 J'estime, mais peut-être ai-je
01:40:43 tort, que les sous-amendements qui sont
01:40:45 déposés dans la précipitation
01:40:47 sans qu'il y ait d'études d'impact
01:40:49 ne se relèvent pas
01:40:51 de la commission, me semble-t-il.
01:40:53 Voilà, on a vu donc des échanges très
01:40:55 musclés et des tensions vives entre
01:40:57 la droite et la gauche sénatoriale. Alexandre ?
01:40:59 Merci beaucoup, Quentin.
01:41:01 Effectivement, la séance qui ne reprend pas
01:41:03 sur cette réforme des retraites
01:41:05 dans l'hémicycle du Sénat,
01:41:07 ça veut dire que les
01:41:09 différents responsables de la commission,
01:41:11 des groupes politiques sont en train
01:41:13 de discuter, notamment avec le gouvernement,
01:41:15 sur la suite de ces débats
01:41:17 au Sénat. Et la question qui se pose,
01:41:19 c'est, va-t-on vers un blocage
01:41:21 du vote et du débat
01:41:23 au Sénat par le gouvernement ?
01:41:25 Le gouvernement en a les moyens avec
01:41:27 l'article 44 alinéa 3
01:41:29 de la Constitution. Pour en parler,
01:41:31 j'accueille sur ce plateau Vincent Héblé. Bonjour.
01:41:33 Vous êtes sénateur socialiste de Sénéma,
01:41:35 vice-président de la commission des finances.
01:41:37 Un mot sur ce qui s'est passé ce matin
01:41:39 et même depuis hier soir. Ce qui a changé,
01:41:41 c'est que le gouvernement, lui aussi, maintenant, veut
01:41:43 accélérer les débats et utilise des outils
01:41:45 constitutionnels pour rejeter
01:41:47 certains amendements de la gauche. Oui, c'est tout à fait
01:41:49 juste et cela se fait
01:41:51 de façon coordonnée
01:41:53 avec la majorité
01:41:55 de droite du Sénat,
01:41:57 puisqu'en fait,
01:41:59 d'un côté, lorsque nous imaginons
01:42:01 des amendements ou des sous-amendements
01:42:03 destinés à répondre
01:42:05 à une priorisation de l'examen des amendements
01:42:07 décidés en séance,
01:42:09 on ne réunit pas
01:42:11 la commission des affaires sociales
01:42:13 qui pourrait donner un avis sur ces amendements.
01:42:15 Et par ailleurs, le gouvernement
01:42:17 refuse l'examen des amendements
01:42:19 qui n'ont pas été examinés
01:42:21 par la commission. Et donc,
01:42:23 en fait, on censure
01:42:25 le travail parlementaire
01:42:27 et le travail que
01:42:29 pourraient souhaiter les élus
01:42:31 d'opposition dont je fais partie
01:42:33 de façon à aller au fond
01:42:35 de ce débat qui concerne nos concitoyens.
01:42:37 On le voit chaque jour
01:42:39 avec les mouvements sociaux,
01:42:41 les manifestations et
01:42:43 l'expression d'une hostilité
01:42:45 de l'opinion française à cette réforme.
01:42:47 Donc, pour contourner
01:42:49 cette réalité, aujourd'hui, on utilise
01:42:51 des artifices de procédure.
01:42:53 On ne réunit pas la commission
01:42:55 pour examiner les amendements
01:42:57 et mettre des avis. Le gouvernement
01:42:59 refuse que
01:43:01 puissent être débattus
01:43:03 des amendements qui n'ont pas fait l'objet
01:43:05 d'un examen en commission.
01:43:07 Et donc, la boucle est bouclée.
01:43:09 Et en quelque sorte, on va aller vers une forme de censure
01:43:11 encore plus explicite. Un 49-3
01:43:13 qui ne dit pas son nom, puisque ici, au Sénat,
01:43:15 il ne porte pas ce nom.
01:43:17 Mais enfin, c'est à peu près la même chose.
01:43:19 C'est-à-dire la capacité pour le gouvernement
01:43:21 d'exiger un vote global,
01:43:23 un vote bloqué, qui ne permette
01:43:25 pas le travail parlementaire.
01:43:27 Tout ça dans un cadre qui est celui
01:43:29 du choix qu'a fait le gouvernement
01:43:31 de l'examen de cette réforme
01:43:33 dans un cadre de texte
01:43:35 budgétaire, sécurité sociale,
01:43:37 qui norme le temps disponible
01:43:39 pour travailler, alors que nous pourrions
01:43:41 parfaitement, comme nous le faisons chaque année,
01:43:43 ancien président de la commission des finances,
01:43:45 j'en ai l'expérience, travailler
01:43:47 durablement, de nombreux jours
01:43:49 sur plusieurs semaines, de façon
01:43:51 apaisée, pour aller au fond
01:43:53 de l'examen d'un texte qui est quand même très compliqué
01:43:55 et qui concerne éminemment nos concitoyens
01:43:57 et qui va leur coûter deux années de vie.
01:43:59 Alors, je le disais, la question qui se pose, c'est est-ce que le gouvernement
01:44:01 va utiliser l'article 44-3
01:44:03 de la Constitution aujourd'hui
01:44:05 pour bloquer le vote,
01:44:07 le débat de cette réforme des retraites
01:44:09 au Sénat et ne sélectionner que
01:44:11 certains amendements ? Roger Carucci a rappelé
01:44:13 que le gouvernement
01:44:15 socialiste, au moment du débat
01:44:17 sur la réforme des retraites, Touraine,
01:44:19 en 2013, avait aussi utilisé le vote
01:44:21 bloqué à l'Assemblée nationale en deuxième
01:44:23 lecture de cette réforme des retraites.
01:44:25 Finalement, est-ce que ce n'est pas de bonne guerre quand
01:44:27 une majorité estime que l'opposition fait de l'obstruction ?
01:44:29 Oui, mais enfin, il faut quand même laisser
01:44:31 au débat parlementaire la
01:44:33 possibilité de se développer. Aujourd'hui,
01:44:35 on nous interdit d'examiner nos amendements
01:44:37 en commission et ensuite,
01:44:39 en séance, on vient nous dire que comme ils n'ont pas été examinés
01:44:41 en commission, on ne peut pas
01:44:43 les examiner dans l'hémicycle non plus.
01:44:45 Donc, il y a une question, une forme
01:44:47 de censure qui ne dit pas son nom
01:44:49 mais qui est tout à fait réelle, que nous ressentons
01:44:51 physiquement. Voilà,
01:44:53 j'ai moi-même déposé des amendements
01:44:55 qui ne parviennent pas à franchir
01:44:57 le seuil
01:44:59 de l'hémicycle de façon à être
01:45:01 débattu et après, on vient
01:45:03 nous reprocher que finalement,
01:45:05 nous ne sommes pas sur le débat de fond
01:45:07 mais que nous sommes sur un débat de procédure
01:45:09 mais on nous y contraint. Voilà, donc, il y a un jeu
01:45:11 de rôle dans cette affaire qui
01:45:13 n'est pas à la gloire
01:45:15 du Parlement. Or, ici, au Sénat,
01:45:17 chacun sait où sont les majorités
01:45:19 d'autant qu'on a une convergence explicite
01:45:21 entre les sénateurs
01:45:23 qui soutiennent la majorité présidentielle
01:45:25 et ceux de la droite sénatoriale qui,
01:45:27 déjà, à eux seuls, sont majoritaires.
01:45:29 Donc, je dirais que globalement,
01:45:31 on sait très bien quels sont les rapports
01:45:33 de force mais malgré
01:45:35 ces rapports de force tout à fait
01:45:37 caractérisés, on vient malmener
01:45:39 l'opposition de gauche
01:45:41 du Sénat de façon à lui interdire
01:45:43 en quelque sorte de prendre la parole
01:45:45 sur le fond en refusant
01:45:47 l'examen de nos amendements
01:45:49 qui portent au fond de façon à
01:45:51 éviter sans doute que l'opinion française
01:45:53 puisse constater, je dirais,
01:45:55 l'état des forces en présence
01:45:57 sur ces différents sujets. – Merci beaucoup,
01:45:59 Vincent Heblé, pour votre réaction.
01:46:01 On va retrouver Quentin Calmet dans la
01:46:03 tribune de l'hémicycle.
01:46:05 Quentin, avec une séance qui ne reprend
01:46:07 toujours pas. – Exactement,
01:46:09 Alexandre, ça ne vous a pas échappé.
01:46:11 Ça fait dix minutes que la séance devrait avoir
01:46:13 repris puisqu'elle avait été suspendue pour
01:46:15 quinze minutes mais elle est
01:46:17 sur le point de reprendre. C'est
01:46:19 imminent puisqu'on voit qu'au plateau
01:46:21 ici, qui est l'équivalent du perchoir
01:46:23 à l'Assemblée nationale, le plateau
01:46:25 au Sénat, on voit que
01:46:27 tout le monde se met en place pour la reprise
01:46:29 de la séance. Le président et la
01:46:31 présidente de séance qui va pouvoir rentrer par cette
01:46:33 porte et se réinstaller.
01:46:35 Que va-t-il se passer à cette reprise ?
01:46:37 C'est toute la question. Va-t-il
01:46:39 y avoir le déclenchement de l'article 44
01:46:41 alinéa 3 de la Constitution qui viendrait
01:46:43 contraindre un peu plus les
01:46:45 débats au Sénat ? C'est la
01:46:47 rumeur qui brise depuis
01:46:49 maintenant plusieurs minutes. Que s'est-il
01:46:51 passé avant cette
01:46:53 suspension de séance ? On a vu une forte tension
01:46:55 entre la droite et la gauche sénatoriale.
01:46:57 On a même entendu le vice-président
01:46:59 LR du Sénat sermonner
01:47:01 un peu la gauche sénatoriale. Écoutez
01:47:03 Roger Carucci. On avait bien
01:47:05 démarré.
01:47:07 On se met à peu près d'accord sur un amendement
01:47:09 et au moment des explications de vote
01:47:11 19 sous-amendements. Votre intention
01:47:13 c'est à chaque amendement
01:47:15 de déposer des sous-amendements.
01:47:17 C'est de l'obstruction
01:47:19 presque caritaturale.
01:47:21 À partir de là,
01:47:23 la décision du gouvernement
01:47:25 d'appliquer le 44-2
01:47:27 est tout à fait
01:47:29 normale et légitime.
01:47:31 Voilà la séance qui va reprendre
01:47:33 dans l'instant à l'autre. Alexandre.
01:47:35 Merci beaucoup.
01:47:37 Quentin Xavi-Hakobidi, question simple.
01:47:39 Est-ce que le gouvernement doit
01:47:41 raccourcir ses débats et utiliser
01:47:43 l'article 43 de la Constitution pour bloquer
01:47:45 le vote du Sénat
01:47:47 sur cette réforme des retraites et aller
01:47:49 directement au vote sur
01:47:51 l'ensemble avec des amendements sélectionnés par le gouvernement ?
01:47:53 Je voudrais déjà rappeler
01:47:55 à ceux qui nous écoutent que nous sommes
01:47:57 à 8 jours de débat
01:47:59 complet jour et nuit qui nous ont
01:48:01 permis d'aboutir à l'article
01:48:03 8. Là nous sommes à l'article 8.
01:48:05 À l'article 9.
01:48:07 Oui, je m'y perds.
01:48:09 Nous avons un certain nombre de progrès. Nous avons
01:48:11 pu voter, nous avons pu débattre largement
01:48:13 sur
01:48:15 les articles les plus importants.
01:48:17 Nous avions effectivement
01:48:19 un certain nombre d'articles encore à voir
01:48:21 sur les mesures sociales, les 6 milliards
01:48:23 de mesures sociales que le gouvernement a proposé dans son texte
01:48:25 initial, des avancées d'ailleurs que le Sénat
01:48:27 et que la Commission des Affaires Sociales ont proposé
01:48:29 également. Donc on ne peut pas laisser dire
01:48:31 aujourd'hui que le gouvernement a muselé
01:48:33 le Parlement et que le Parlement n'a pas pu
01:48:35 s'exprimer. Preuve en est, encore
01:48:37 une fois, nous sommes au 8e jour. Il y a eu
01:48:39 des procédures d'accélération. 9e jour, très
01:48:41 exactement. 9e jour, vous voyez, je m'y perds.
01:48:43 Donc nous avons eu
01:48:45 des procédures d'accélération, effectivement,
01:48:47 nous permettant à la fois de ne pas
01:48:49 avoir des amendements d'obstruction,
01:48:51 des sous-amendements d'obstruction comme nous avons pu l'avoir
01:48:53 depuis 9 jours, et
01:48:55 de pouvoir travailler sur le fond, sur les articles
01:48:57 de fond et sur les amendements de fond qui ont,
01:48:59 encore une fois, parfois été adoptés à l'unanimité.
01:49:01 Donc on voit bien que quand on parle de fond,
01:49:03 on arrive à trouver un accord au Sénat.
01:49:05 Après, moi je souhaite effectivement
01:49:07 qu'on puisse aboutir, parce que nous sommes des parlementaires
01:49:09 et le rôle d'un parlementaire, c'est de pouvoir
01:49:11 voter. C'est bien sûr de débattre, c'est d'amender,
01:49:13 c'est d'améliorer les textes, mais c'est avant tout
01:49:15 aussi de voter la loi. Et si nous ne votons pas
01:49:17 la loi, nous ne servons à rien. Et donc moi,
01:49:19 ce que je dis aujourd'hui aux groupes d'opposition
01:49:21 et aux groupes de gauche, c'est avant tout
01:49:23 de respecter le mandat qui est le leur,
01:49:25 c'est-à-dire de pouvoir voter les lois.
01:49:27 Personne ne les oblige à voter pour.
01:49:29 Il y a des divergences
01:49:31 entre nous et il faut les assumer.
01:49:33 Mais au moins qu'ils assument le fait de voter.
01:49:35 Et d'ailleurs, c'est ce que le mouvement syndical
01:49:37 demande. Même la rue, la rue ne
01:49:39 demande pas, ou le mouvement
01:49:41 syndical ne demande pas de bloquer,
01:49:43 il demande de voter contre. Qu'ils respectent,
01:49:45 qu'ils n'aient pas l'oreille
01:49:47 sélective et qu'ils écoutent
01:49:49 ce pour quoi ils ont été élus,
01:49:51 c'est-à-dire voter les lois.
01:49:53 Je le rappelle Xavier Covelli, vous êtes sénateur du groupe
01:49:55 RDPI au Sénat, c'est le groupe de la majorité
01:49:57 présidentielle. Est-ce que vous avez des informations ?
01:49:59 Est-ce que vous savez si le gouvernement va utiliser
01:50:01 cet article 44, aliné à 3
01:50:03 de la Constitution pour bloquer le vote ?
01:50:05 Moi, je n'ai pas d'informations et même si j'en avais,
01:50:07 je ne vous le donnerais pas avant que
01:50:09 le gouvernement s'exprime. Ce n'est pas mon rôle.
01:50:11 Il y a des outils de la Constitution
01:50:13 qui n'ont jamais été remis en question
01:50:15 par les différents gouvernements
01:50:17 successifs. Donc la Constitution
01:50:19 donne, effectivement, confère à la fois des droits
01:50:21 au Parlement et des droits au gouvernement pour
01:50:23 s'assurer que les débats puissent se dérouler
01:50:25 correctement et que nous puissions avoir
01:50:27 des lois qui soient votées in fine.
01:50:29 Moi, je souhaite...
01:50:31 Vous souhaitez que le gouvernement utilise ce vote bloqué ?
01:50:33 Moi, ce que je souhaite, c'est que d'ici dimanche,
01:50:35 nous puissions avoir une réforme des retraites
01:50:37 qui soit votée, amendée,
01:50:39 préparée et qu'on puisse
01:50:41 engager la commission mixte paritaire avec
01:50:43 l'Assemblée nationale à partir de mercredi matin
01:50:45 dans de bonnes conditions. Parce que quel signal désastreux
01:50:47 si ni l'Assemblée nationale, ni le Sénat
01:50:49 ne se seraient prononcés sur
01:50:51 ce texte. Donc oui, moi, je souhaite
01:50:53 que nous puissions accélérer les débats pour pouvoir
01:50:55 voter ce texte. – Alors, la droite sénatoriale et le gouvernement
01:50:57 veulent accélérer les débats, mais quand on regarde
01:50:59 un peu où on en est, on est
01:51:01 vendredi, on est à l'article 9,
01:51:03 il reste un peu moins de 1000 amendements.
01:51:05 Enfin, on n'est pas en retard.
01:51:07 On n'est pas en retard parce que
01:51:09 nous avons mis un certain nombre de procédures,
01:51:11 notamment le 44-2, qui, je rappelle,
01:51:13 est dénoncé aujourd'hui par le groupe socialiste,
01:51:15 mais qui avait été largement utilisé
01:51:17 par le gouvernement socialiste
01:51:19 à l'époque pour la réforme
01:51:21 des retraites, la réforme Touraine, en deuxième lecture
01:51:23 à l'Assemblée nationale, rappelée d'ailleurs
01:51:25 par le vice-président Carucci. Donc, on voit
01:51:27 bien que c'est un outil
01:51:29 constitutionnel qui est utilisé par
01:51:31 les différents gouvernements pour nous permettre
01:51:33 d'avancer, et principalement sur la question
01:51:35 de la réforme des retraites, parce que quand on fait une réforme des retraites,
01:51:37 c'est souvent pour demander un effort supplémentaire
01:51:39 aux Français. Et donc, le débat
01:51:41 doit avoir lieu. Nous avons eu,
01:51:43 nous aurons quasiment 100 heures
01:51:45 de débat au sein
01:51:47 de cet hémicycle.
01:51:49 Je pense que le débat, maintenant, doit
01:51:51 continuer, et nous devons
01:51:53 surtout voter avant dimanche.
01:51:55 Merci beaucoup, Xavier Akovelis, d'être venu sur
01:51:57 le plateau public Sénat. Direction
01:51:59 l'hémicycle, la tribune de l'hémicycle
01:52:01 du Sénat pour retrouver
01:52:03 Quentin. Quentin, toujours pas de reprise,
01:52:05 de séance. Non, et en plus, cette reprise,
01:52:07 elle est cruciale, et j'alerte
01:52:09 tous nos téléspectateurs, il faudra monter
01:52:11 le son lorsque la séance va reprendre,
01:52:13 car il pourrait y avoir le déclenchement
01:52:15 de l'article 44, alinéa 3
01:52:17 de la Constitution. Effectivement,
01:52:19 ce sont les informations dont dispose
01:52:21 public Sénat, la reprise dont on
01:52:23 ignore pour l'heure,
01:52:25 le moment où elle va avoir lieu,
01:52:27 puisque les sources
01:52:29 ne donnent pas plus d'informations, pour l'instant,
01:52:31 sur l'ordre de la reprise. Pourquoi ? Est-ce que c'est
01:52:33 crucial ? Est-ce que ça signifie que,
01:52:35 en coulisses, sans doute,
01:52:37 il y a-t-il une tractation sur les amendements
01:52:39 ou les sous-amendements
01:52:41 que le gouvernement pourrait
01:52:43 conserver dans
01:52:45 ce qui va se passer avec le 44.3, le vote bloqué,
01:52:47 où le gouvernement choisit les amendements
01:52:49 qu'il décide de soumettre
01:52:51 au vote au Sénat.
01:52:53 On a entendu cette forte tension
01:52:55 depuis une heure dans l'hémicycle,
01:52:57 entre la droite sénatoriale et la gauche sénatoriale.
01:52:59 La gauche sénatoriale qui
01:53:01 se plaint d'être baillonnée par les différents
01:53:03 recours à la Constitution,
01:53:05 au règlement du Sénat. Écoutez le chef
01:53:07 de file des écologistes, Guillaume Gontard.
01:53:09 On avait effectivement bien débuté
01:53:13 dans les quelques minutes de notre
01:53:15 débat ce matin. Je pensais
01:53:17 que la nuit avait été bonne pour chacun.
01:53:19 Je pense qu'il faut redescendre.
01:53:21 Je pense qu'il faut peut-être
01:53:23 revenir à de la sérénité.
01:53:25 Il nous reste à peu près, un peu moins
01:53:27 de 1 000 amendements. Travaillons sur ces...
01:53:29 Oui, travaillons sur ces amendements.
01:53:31 Travaillons sur ces amendements.
01:53:33 Avançons et tout ira bien.
01:53:35 Oui, public Sénat, donc,
01:53:37 qui peut, eh bien, vous dire que
01:53:39 à la reprise des travaux,
01:53:41 il devrait, il pourrait y avoir, on va garder le conditionnel,
01:53:43 l'utilisation du
01:53:45 44 alinéa 3 de la Constitution,
01:53:47 le vote bloqué, le gouvernement qui peut choisir
01:53:49 ces amendements et les soumettre au Sénat.
01:53:51 Alexandre. Merci beaucoup.
01:53:53 Quentin, j'accueille sur ce plateau
01:53:55 Yann Chantrel, bonjour. Bonjour. Vous êtes
01:53:57 sénateur socialiste des Français, établieur
01:53:59 de la République de France. Si jamais, dans quelques minutes,
01:54:01 eh bien, le gouvernement annonce l'utilisation
01:54:03 de l'article 44.3 de la Constitution
01:54:05 pour, eh bien, un vote bloqué
01:54:07 sur cette réforme des retraites,
01:54:09 ce serait un coup dur pour le Parlement ?
01:54:11 Ben oui, tout à fait. Ce serait une méthode
01:54:13 vraiment brutale, une sorte de mini 49.3
01:54:15 au Sénat. Et bien
01:54:17 évidemment, nous nous y opposerons,
01:54:19 comme nous l'avons fait depuis
01:54:21 le début, que des procédures,
01:54:23 justement, d'accélération, de contraintes
01:54:25 ont été mises en place par la majorité
01:54:27 sénatoriale, nous ne
01:54:29 nous laisserons pas faire. En tout cas,
01:54:31 clairement, là,
01:54:33 si vous voulez qu'on évoque ce qui s'est passé, quand même,
01:54:35 ce matin, c'est que
01:54:37 en fait, tout simplement, ça aurait
01:54:39 pu être réglé très simplement. Nous, ce qu'on
01:54:41 reproche, c'est qu'on dépose des sous-amendements,
01:54:43 ce qui est le droit
01:54:45 d'amendement, et sacré,
01:54:47 pour les parlementaires. C'est l'arme du pauvre
01:54:49 des parlementaires. Nous avons déposé
01:54:51 des sous-amendements. Pas un grand nombre, c'est à peu près
01:54:53 19 sous-amendements,
01:54:55 qui ont été, à nouveau,
01:54:57 via le gouvernement,
01:54:59 rejetés. Nous, ce qu'on dit,
01:55:01 c'est qu'à partir du moment
01:55:03 où, depuis mardi,
01:55:05 depuis les manifestations massives,
01:55:07 la majorité
01:55:09 sénatoriale souhaite nous marcher
01:55:11 dessus. C'est clairement ça.
01:55:13 Elle souhaite marcher sur les Français aussi, qui manifestent
01:55:15 à travers nous, puisque nous, nous sommes leur
01:55:17 porte-voix, ici. Et donc,
01:55:19 nous ne nous laisserons pas faire. C'est ce que
01:55:21 je pense
01:55:23 à bien compris la majorité sénatoriale.
01:55:25 À chaque fois qu'ils activeront ce type
01:55:27 de procédés, nous ne nous
01:55:29 laissons pas faire. Nous voulons
01:55:31 débattre du fond. Nous avons déposé des amendements.
01:55:33 Pas un grand nombre. Nous voulons en débattre.
01:55:35 En plus, c'était pas problématique.
01:55:37 En fait, le problème principal,
01:55:39 c'est que la Commission aurait très bien
01:55:41 pu se réunir pendant 5-10
01:55:43 minutes, pour 19 amendements, c'est
01:55:45 rapide à juger, pour dire qu'ils ne sont pas recevables.
01:55:47 Ils n'ont même pas pris ce temps-là.
01:55:49 Donc, en fait, ils fragilisent même
01:55:51 le Parlement à travers leurs actions.
01:55:53 - Vous pensez, justement, qu'avec
01:55:55 ces manœuvres d'accélération des débats
01:55:57 ici au Sénat, de la part de la
01:55:59 Commission de la droite sénatoriale et du gouvernement,
01:56:01 ça pourrait fragiliser constitutionnellement
01:56:03 cette réforme des retraites, même si
01:56:05 elle a été adoptée au Sénat ? - Absolument.
01:56:07 Tous ces artifices qui sont en train d'être utilisés
01:56:09 fragilisent le texte.
01:56:11 Déjà, on a vu ce qui s'est passé à
01:56:13 l'Assemblée nationale, où il n'a pas pu l'être au bout.
01:56:15 Si jamais ça ne va pas au bout,
01:56:17 qui plus est, avec ce genre
01:56:19 d'utilisation d'articles, je pense qu'effectivement,
01:56:21 le gouvernement lui-même,
01:56:23 avec la complicité de la majorité sénatariale,
01:56:25 sont en train de prendre un risque
01:56:27 en créant des précédents et en fragilisant
01:56:29 le texte constitutionnellement,
01:56:31 où, justement, depuis le début,
01:56:33 c'est problématique. Ce n'est pas faute de le dénoncer.
01:56:35 On a dit que c'était problématique d'utiliser
01:56:37 l'article 47.1,
01:56:39 d'utiliser le délai contraint pour débattre.
01:56:41 On a besoin de temps. Qu'est-ce qui empêche
01:56:43 le gouvernement de dire "très bien, nous avons vu
01:56:45 que ce n'était pas un débat
01:56:47 correct, équitable,
01:56:49 remettons tout sur la table, reprenons le temps".
01:56:51 En fait, ce qu'il faudrait faire surtout, c'est de
01:56:53 se remettre autour de la table, avec l'intersyndical,
01:56:55 parce qu'il y a quand même beaucoup de gens,
01:56:57 pour les écouter, pour essayer d'avoir
01:56:59 une attitude pour calmer
01:57:01 le jeu, en quelque sorte.
01:57:03 Retournons vers les discussions et reprenons
01:57:05 le temps en déposant un texte qui va permettre
01:57:07 de débattre sur la durée,
01:57:09 tranquillement, comme ça devrait être fait
01:57:11 dans tout débat parlementaire.
01:57:13 - Finalement, Yann Chantrel, est-ce que vous êtes vraiment surpris
01:57:15 de ce qui est en train de se passer ce matin ?
01:57:17 On entend vraiment
01:57:19 cette possibilité d'un vote bloqué de la part du gouvernement.
01:57:21 D'un côté, il y a la droite sénatoriale
01:57:23 et le gouvernement qui souhaitent un vote
01:57:25 final sur cette réforme des retraites. De l'autre,
01:57:27 la gauche rallonge les débats, car son objectif
01:57:29 c'est d'empêcher ce vote final.
01:57:31 C'est de bonne guerre, vous n'êtes pas surpris ?
01:57:33 - Non, ce n'est pas de bonne guerre, parce que, comme je vous l'ai dit, tout se passait
01:57:35 très bien jusqu'à mardi soir.
01:57:37 À partir du moment où la droite
01:57:39 a voulu nous écraser, parce que c'est ça qui s'est passé.
01:57:41 Ce qu'ils nous ont fait comprendre, ils ont dit
01:57:43 ce qui n'est pas correct, ils ont dit "on vous a laissé".
01:57:45 On vous a laissé de quel droit ? On peut dire ça,
01:57:47 on vous a laissé débattre
01:57:49 jusqu'au jour des manifestations
01:57:51 et à partir d'aujourd'hui,
01:57:53 c'est fini, vous vous taisez,
01:57:55 et c'est nous qui décidons. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
01:57:57 Et ça, il faut qu'ils comprennent. À chaque fois
01:57:59 qu'ils feront ça, qu'ils supprimeront des sous-amendements,
01:58:01 nous continuerons inlassablement
01:58:03 à déposer, pour que les sujets
01:58:05 qui ne veulent pas débattre soient quand même débattus,
01:58:07 parce qu'on doit ça aux Français qui se battent
01:58:09 contre cette réforme et qui sont très majoritairement
01:58:11 opposés à la réforme.
01:58:13 Et si jamais le gouvernement dégaine ce 44-3,
01:58:15 ce vote bloqué, quelle pourrait être
01:58:17 la réponse des sénateurs de gauche ?
01:58:19 Évidemment, nous ne laisserons pas faire,
01:58:21 nous interviendrons, nous ferons bien évidemment
01:58:23 des appels au règlement pour pouvoir nous expliquer
01:58:25 à quel point justement
01:58:27 cette formule est brutale et fragilise
01:58:29 justement le texte plutôt que le défendre.
01:58:31 Merci beaucoup Yann Chantrel et on va suivre
01:58:33 l'évolution de ces débats
01:58:35 au Sénat sur la réforme des retraites,
01:58:37 des débats qui sont suspendus
01:58:39 ce matin depuis quelques
01:58:41 dizaines de minutes. On va retrouver
01:58:43 Quentin Calmet dans la tribune de l'hémicycle
01:58:45 du Sénat. Quentin, on va faire un retour
01:58:47 d'abord avec vous sur cette matinée
01:58:49 très tendue dans la Haute Assemblée.
01:58:51 Oui, tout à fait Alexandre, on a vu
01:58:53 ce moment où les débats
01:58:55 se sont tendus, on débattait
01:58:57 tranquillement de la retraite des personnes
01:58:59 en invalidité et ensuite
01:59:01 Olivier Dussopt a déclenché
01:59:03 l'article 44-2
01:59:05 qui permet de faire tomber des sous-amendements.
01:59:07 Ecoutez le ministre du Travail.
01:59:09 J'apprends
01:59:11 Madame la Présidente par votre intervention
01:59:13 que des sous-amendements ont été déposés
01:59:15 sur cet amendement 21-38.
01:59:17 Je n'ai pas à dire si le gouvernement
01:59:19 regrette ou pas qu'il y a des pots de sous-amendements.
01:59:21 Ça serait porter une appréciation sur leur contenu.
01:59:23 Ce n'est pas mon rôle. Par contre, le gouvernement
01:59:25 souhaitant que le Sénat puisse se prononcer
01:59:27 sur des sujets de fonds et celui-ci en étant
01:59:29 en application de l'article 44 à l'inane
01:59:31 de la Constitution, nous considérons
01:59:33 et le gouvernement considère que
01:59:35 les sous-amendements déposés sur cet amendement
01:59:37 21-38 et n'ayant pas été
01:59:39 examinés par la Commission
01:59:41 sont irrecevables.
01:59:43 Voilà une procédure
01:59:45 déjà utilisée hier soir en séance.
01:59:47 C'est ce qui a évalué
01:59:49 ce commentaire ironique de Laurence Rossignol.
01:59:51 Écoutez.
01:59:53 Monsieur le ministre, ça ne vous a pas suffi hier soir ?
01:59:55 Vous avez aimé ça ou quoi ?
01:59:57 Vous avez une petite
01:59:59 addiction ?
02:00:01 Votre rappel au règlement
02:00:03 s'il vous plaît. Allez-y, Madame la Présidente.
02:00:05 Le temps défile, mais
02:00:07 s'il défile pendant que vous parlez
02:00:09 à ma place, je prendrai la suite.
02:00:11 Monsieur le ministre, c'est une addiction
02:00:13 au rappel au règlement.
02:00:15 12 amendements.
02:00:17 Là, vous déclenchez
02:00:19 ce vote, l'irrecevabilité
02:00:21 des amendements pour 12 amendements.
02:00:23 Voilà. Et de son côté,
02:00:25 la droite qui assume
02:00:27 et qui soutient ce recours
02:00:29 à la Constitution, au règlement du Sénat
02:00:31 pour faire avancer les débats.
02:00:33 Écoutez Roger Carucci.
02:00:35 On avait bien démarré.
02:00:37 On se met à peu près d'accord
02:00:39 sur un amendement et au moment des explications
02:00:41 de vote, 19 sous-amendements.
02:00:43 Votre intention, c'est à chaque
02:00:45 amendement de déposer
02:00:47 des sous-amendements. C'est de l'obstruction
02:00:49 presque caricaturale.
02:00:51 À partir de là,
02:00:53 la décision
02:00:55 du gouvernement d'appliquer
02:00:57 le 44-2
02:00:59 est tout à fait normale
02:01:01 et légitime.
02:01:03 Et voilà, Alexandre, pour le fil de cette matinée.
02:01:05 Cette matinée qui a vu
02:01:07 cette suspension de séance,
02:01:09 elle devait reprendre à 11h05.
02:01:11 La séance, elle n'a toujours pas repris.
02:01:13 Pourquoi ? Que se passe-t-il ? On le saura
02:01:15 dans quelques minutes. Mais d'après les informations
02:01:17 dont dispose Public Sénat,
02:01:19 le gouvernement devrait avoir recours
02:01:21 dans les prochaines minutes. On continue à utiliser
02:01:23 le conditionnel, même si nos informations
02:01:25 sont concordantes. Il devrait avoir recours
02:01:27 à l'article 44 alinéa 3,
02:01:29 le vote bloqué, Alexandre.
02:01:31 Merci beaucoup, Quentin.
02:01:33 Justement, pour en parler, on va faire réagir
02:01:35 Olivier Pacot. Bonjour, vous êtes
02:01:37 sénateur rattaché au groupe Les Républicains
02:01:39 du Sénat, sénateur de l'Oise. Est-ce que
02:01:41 vous souhaitez que le gouvernement utilise aujourd'hui
02:01:43 le vote bloqué sur cette réforme des retraites ?
02:01:45 J'espère
02:01:47 qu'on n'en arrivera pas là. Mais ce que je souhaite,
02:01:49 c'est que les débats
02:01:51 retrouvent une fluidité qu'ils n'ont pas.
02:01:53 Il y a une volonté de
02:01:55 coagulation, pour prendre
02:01:57 un terme sanguin, de la
02:01:59 part de nos collègues
02:02:01 de gauche. Ils sont dans leur rôle d'opposants.
02:02:03 Mais même s'ils
02:02:05 utilisent des armes qui sont à leur disposition
02:02:07 dans le règlement intérieur
02:02:09 du Sénat, on aboutit à une paralysie
02:02:11 qui est quand même navrante.
02:02:13 Alors,
02:02:15 nous souhaitons
02:02:17 aller au bout, c'est-à-dire
02:02:19 voter dimanche soir
02:02:21 ou avant dimanche soir, effectivement,
02:02:23 le texte. Un Parlement
02:02:25 n'est pas là seulement pour parlementer,
02:02:27 même si c'est dans le mot. On est là
02:02:29 aussi pour légiférer, c'est-à-dire
02:02:31 délibérer, voter, prendre des décisions.
02:02:33 Et, objectivement,
02:02:35 la volonté de nos collègues,
02:02:37 c'est d'empêcher d'aller
02:02:39 jusqu'au bout. Donc, si
02:02:41 il faut, effectivement,
02:02:43 que le gouvernement utilise
02:02:45 cette méthode, pourquoi pas ?
02:02:47 Ce serait navrant. Et je pense que
02:02:49 ce serait un aveu d'échec
02:02:51 un peu pour tout le monde, quand même.
02:02:53 Objectivement. – Alors que le ministre du Travail
02:02:55 fait son entrée dans l'hémicycle du Sénat,
02:02:57 ça veut dire que, normalement, la séance
02:02:59 devrait reprendre
02:03:01 de manière imminente. Olivier Dussopt,
02:03:03 vous dites qu'il y avait un manque de fluidité
02:03:05 dans les débats, mais pourtant, ce matin,
02:03:07 les débats se passaient plutôt bien. Il y avait d'ailleurs
02:03:09 un accord entre sénateurs de gauche et sénateurs de droite
02:03:11 pour permettre à ces travailleurs
02:03:13 qui sont déclarés en incapacité de pouvoir
02:03:15 toujours partir à 60 ans.
02:03:17 Finalement, rejeté 19
02:03:19 sous-amendements de la gauche,
02:03:21 c'est ce qu'a fait le gouvernement ce matin.
02:03:23 Est-ce que, justement, ça ne rajoute pas
02:03:25 de la tension ? – Écoutez,
02:03:27 l'amendement dont vous parlez,
02:03:29 du rapporteur Savary,
02:03:33 a été voté
02:03:35 à l'unanimité.
02:03:37 Et cet amendement faisait progresser
02:03:39 le texte, justement, en prenant
02:03:41 en compte le cas
02:03:43 des personnes qui souffrent d'incapacité.
02:03:45 À partir de là,
02:03:47 rajouter 19 sous-amendements
02:03:49 au dernier moment, avec un unique but,
02:03:51 gagner du temps,
02:03:53 jouer la montre, est-ce que c'est
02:03:55 responsable ? Non.
02:03:57 Ce n'est pas responsable. Je l'ai dit
02:03:59 tout à l'heure dans les débats, malheureusement,
02:04:01 nos amis de gauche ont transformé
02:04:03 les travais du Parlement
02:04:05 en tranchées. Ils sont
02:04:07 dans une guerre de tranchées,
02:04:09 de résistance,
02:04:11 de perte de temps. C'est pas sale, le Parlement.
02:04:13 C'est pas sale, le Parlement. – Merci beaucoup,
02:04:15 merci Paco pour votre réaction. – Je vous retourne, merci Alexandre.
02:04:17 – Je vous laisse regagner l'hémicycle du Sénat.
02:04:19 Nous, on va retrouver Quentin Calmet en tribune.
02:04:21 Quentin, ça y est, ça va enfin reprendre, cette séance.
02:04:23 – Oui, on entend la sonnerie qui résonne dans les couloirs
02:04:25 du palais du Luxembourg, la présidente
02:04:27 Nathalie Delattre qui est en place pour
02:04:29 effectivement prononcer la reprise
02:04:31 de la séance, les ministres qui sont au banc,
02:04:33 la commission, elle est représentée.
02:04:35 Donc la séance va pouvoir reprendre
02:04:37 d'un instant à l'autre. C'est parti, retour à la séance.
02:04:39 – Mes chers collègues, la séance est
02:04:41 reprise. Je donne la parole à monsieur le ministre.
02:04:43 – Merci Madame la présidente.
02:04:45 Madame la présidente de la commission des affaires sociales,
02:04:47 Madame et Monsieur le rapporteur,
02:04:49 Mesdames et Messieurs les sénateurs.
02:04:51 Nous débattons du projet de loi
02:04:53 de financement de la sécurité sociale rectificatif
02:04:55 depuis le 2 mars dernier dans cet hémicycle.
02:04:57 Vos travaux ont commencé les jours précédents
02:04:59 en commission.
02:05:01 De très nombreux amendements ont été déposés,
02:05:03 examinés et les débats ont été nourris.
02:05:05 Nous avons eu ensemble
02:05:07 dans cet hémicycle 74 heures
02:05:09 de débats sur un sujet central,
02:05:11 celui de l'avenir de notre système
02:05:13 de retraite par répartition.
02:05:15 A chaque article, malgré
02:05:17 des discussions de fond, malgré des avancées
02:05:19 portées par la commission bien sûr,
02:05:21 par plusieurs groupes, nous le regrettons
02:05:23 mais l'obstruction est devenue
02:05:25 un choix méthodique et répété des groupes
02:05:27 d'opposition. Nous avons
02:05:29 eu quelques illustrations, pas plus tard que ce matin,
02:05:31 je pense
02:05:33 à la déclaration de Madame la sénatrice Brulin
02:05:35 qui nous dit très clairement,
02:05:37 et je la remercie de cette clarté,
02:05:39 à chaque fois que nous avancerons,
02:05:41 tout sera mis en oeuvre pour nous ralentir.
02:05:43 Je pense
02:05:45 aux expressions utilisées hier au sujet
02:05:47 du dépôt des sous-amendements qui ont été
02:05:49 présentées comme une vie sans fin
02:05:51 et avec la volonté de faire en sorte que
02:05:53 le nombre de sous-amendements déposés soit toujours plus important
02:05:55 pour empêcher le Sénat
02:05:57 de se prononcer dans la clarté
02:05:59 sur l'ensemble du texte et sur les dispositions
02:06:01 de fond. Je pense
02:06:03 aux séries d'amendements identiques
02:06:05 ou analogues, avec des déclinaisons
02:06:07 de profession, avec des déclinaisons
02:06:09 d'institutions à concerter,
02:06:11 avec des déclinaisons de date,
02:06:13 lorsque les sous-amendements n'ont
02:06:15 comme seul objet que de décaler
02:06:17 d'un jour, puis de deux jours, puis de
02:06:19 trois jours, puis de quatre jours,
02:06:21 la date de remise d'un rapport lui-même demandé
02:06:23 par un parlementaire d'un groupe d'opposition.
02:06:25 Cela caractérise
02:06:27 une obstruction méthodique
02:06:29 et une volonté de priver le Sénat
02:06:31 de sa capacité à délibérer et à se prononcer
02:06:33 dans la clarté pour dire
02:06:35 qui soutient et qui ne soutient pas
02:06:37 les dispositions qui sont proposées.
02:06:39 Le choix du gouvernement,
02:06:41 la ligne du gouvernement,
02:06:43 la seule qui vaille à nos yeux,
02:06:45 est celui de la clarté des débats.
02:06:47 Pour les sénateurs, comme pour
02:06:49 les Français qui nous regardent et qui vous regardent,
02:06:51 nous faisons
02:06:53 un choix clair, nous avons une volonté claire,
02:06:55 celui
02:06:57 d'éviter, de contourner, et de mettre fin
02:06:59 à une obstruction qui est devenue
02:07:01 systématique et qui n'a comme seul
02:07:03 objectif, je le répète,
02:07:05 d'empêcher les sénateurs et les sénatrices
02:07:07 de se prononcer sur
02:07:09 les dispositions de ce texte et sur cette
02:07:11 réforme qui est majeure
02:07:13 pour l'avenir des Français.
02:07:15 Nous aurions pu considérer
02:07:17 que le calendrier parlementaire
02:07:19 tel que prévu par la Constitution et la loi organique
02:07:21 serait suffisant.
02:07:23 Nous considérons qu'il est
02:07:25 absolument essentiel que le Sénat
02:07:27 puisse se prononcer sur le fond,
02:07:29 dans la clarté, que cette clarté
02:07:31 des positions, toutes respectueuses,
02:07:33 dans l'opposition comme dans la majorité,
02:07:35 dans le soutien comme
02:07:37 à l'opposition à ce texte,
02:07:39 mais que cette clarté des débats
02:07:41 est tout à fait primordiale pour pouvoir
02:07:43 ainsi avancer et que
02:07:45 cette réforme puisse continuer à être discutée.
02:07:47 C'est la raison pour laquelle,
02:07:49 Mesdames et Messieurs les Sénateurs, Madame la Présidente,
02:07:51 en application de l'article
02:07:53 44, alinéa 3 de la Constitution,
02:07:55 et de l'article 42,
02:07:57 alinéa 9 du Règlement du Sénat,
02:07:59 le gouvernement demande à votre
02:08:01 Assemblée de se prononcer par un vote unique
02:08:03 sur l'ensemble du texte,
02:08:05 ainsi que sur les articles
02:08:07 9 à 20, en retenant
02:08:09 les amendements et les sous-amendements suivants,
02:08:11 je vous ferai la liste dans un instant, mais en précisant
02:08:13 que cette annonce ne
02:08:15 remet pas en cause ce qui a déjà été
02:08:17 examiné et adopté
02:08:19 à l'article 9 avant la suspension de séance.
02:08:21 Le gouvernement propose
02:08:23 que soient soumis à ce vote unique
02:08:25 les amendements pour
02:08:27 les itérations. Numéro
02:08:29 21 33,
02:08:31 21 34, 21 41,
02:08:33 21 36 modifiés
02:08:35 par le sous-amendement 47 61,
02:08:37 21 35,
02:08:39 21 37, 21 39,
02:08:41 21 43,
02:08:43 21 45,
02:08:45 21 44, 21 46,
02:08:47 21 47,
02:08:49 21 48, 21 50,
02:08:51 et 21 52
02:08:53 à l'article 9.
02:08:55 Pour ce qui concerne l'article 10,
02:08:57 les amendements 21 54,
02:08:59 20 59 rectifiés terre,
02:09:01 21 55,
02:09:03 20 58 rectifiés,
02:09:05 20 60 rectifiés bis,
02:09:07 21 56, 21 57,
02:09:09 21 58, 21 59,
02:09:11 et 21 60.
02:09:13 Pour ce qui concerne les amendements
02:09:15 portant additionnels après l'article 10,
02:09:17 les amendements 22 95,
02:09:19 20 24,
02:09:21 21 61 rectifiés bis,
02:09:23 25 46,
02:09:25 25 47,
02:09:27 475 rectifiés.
02:09:29 Pour les amendements...
02:09:31 - Voilà, on interrompt un instant le ministre
02:09:33 parce qu'il va égrener une liste d'amendements
02:09:35 pendant les prochaines minutes,
02:09:37 mais comme nous vous l'avons lancé à l'antenne
02:09:39 de Public Sénat il y a quelques minutes,
02:09:41 le gouvernement, en l'occurrence représenté
02:09:43 par Olivier Dussopt, le ministre du Travail,
02:09:45 qui déclenche l'article 44 alinéa 3
02:09:47 de la Constitution,
02:09:49 le vote bloqué, et qui est donc en train
02:09:51 de se jouer, c'est une nouvelle étape,
02:09:53 l'étape majeure dans l'utilisation
02:09:55 de la Constitution ou du règlement
02:09:57 du Sénat, puisque c'est une
02:09:59 arme très contraignante.
02:10:01 On revient sur le sujet,
02:10:03 le gouvernement a décidé
02:10:05 de ne pas voter pour le Sénat,
02:10:07 il a décidé de voter pour le Sénat,
02:10:09 il a décidé de voter pour le Sénat,
02:10:11 il a décidé de voter pour le Sénat,
02:10:13 il a décidé de voter pour le Sénat,
02:10:15 il a décidé de voter pour le Sénat,
02:10:17 il a décidé de voter pour le Sénat,
02:10:19 c'est une arme très contraignante.
02:10:21 On retourne écouter Olivier Dussopt.
02:10:23 Ou encore,
02:10:25 qui vont nous permettre de donner
02:10:27 suite à un vote intervenu en première partie,
02:10:29 permettant la modification
02:10:31 du niveau
02:10:33 de l'objectif national
02:10:35 de dépense en matière d'assurance maladie,
02:10:37 autant
02:10:39 d'amendements qui permettent
02:10:41 d'améliorer ce texte et qui permettent de poursuivre.
02:10:43 Je tiens à préciser,
02:10:45 Mesdames et Messieurs les Sénateurs, que nous allons,
02:10:47 pour ce qui concerne les articles qui suivent,
02:10:49 notamment les tableaux financiers
02:10:51 avec mes excuses puisque j'aurais dû traiter
02:10:53 l'article 13 dans la première
02:10:55 série de numéros que j'ai indiqué.
02:10:57 Le gouvernement propose aussi de retenir
02:10:59 les amendements
02:11:01 2166,
02:11:03 2167, 2169,
02:11:05 2170,
02:11:07 2172, 2173,
02:11:09 2171,
02:11:11 2174, 2175,
02:11:13 2176, 2177,
02:11:15 ainsi que les amendements
02:11:17 2360 rectifiés bis,
02:11:19 2178, 2179,
02:11:21 2180, 2181,
02:11:23 2182, à l'article 13.
02:11:25 Que nous proposons aussi de retenir
02:11:27 pour ce qui sera soumis au vote unique.
02:11:29 Les amendements 1369
02:11:31 et 2183 qui portent article additionnel
02:11:33 après l'article 13.
02:11:35 L'amendement 2563
02:11:37 rectifié
02:11:39 avant l'article 14.
02:11:41 L'amendement 4723
02:11:43 à l'article 14. L'amendement 4724
02:11:45 à l'article 15.
02:11:47 Et l'amendement 2184
02:11:49 à l'article 16. Évidemment,
02:11:51 cette liste vaut
02:11:53 exclusion de tous les autres amendements,
02:11:55 y compris des amendements portant article additionnel.
02:11:57 Merci, M. le ministre.
02:12:05 Donc, en application de l'article
02:12:07 44, dernier alinéa de la
02:12:09 Constitution, et de l'article
02:12:11 42, alinéa 9
02:12:13 du règlement, le gouvernement demande
02:12:15 au Sénat de se prononcer par un seul vote
02:12:17 sur les articles 9 à 20
02:12:19 et sur l'ensemble du texte, en ne retenant
02:12:21 à partir de maintenant
02:12:23 que les amendements proposés
02:12:25 ou acceptés par le gouvernement,
02:12:27 sans remettre en cause
02:12:29 les amendements précédemment
02:12:31 adoptés, y compris ceux adoptés
02:12:33 jusqu'à cet article 9.
02:12:35 Les amendements restant en discussion,
02:12:37 retenus par le gouvernement, viennent
02:12:39 d'être listés par le ministre. Ils reçoivent
02:12:41 donc, en quelque sorte, un avis
02:12:43 favorable.
02:12:45 Si vous me l'autorisez, je ne
02:12:47 vous redonnerai pas la liste.
02:12:49 Vous allez avoir la distribution de
02:12:51 cette liste dans quelques minutes.
02:12:53 À l'exclusion, donc, de
02:12:55 tous les autres, y compris des amendements portant
02:12:57 article additionnel, actez donc
02:12:59 donné de cette demande.
02:13:01 Mes chers collègues,
02:13:03 M. le ministre, nous avons bien entendu
02:13:05 vos propos. Il s'agit par le recours
02:13:07 à cette procédure d'assurer
02:13:09 la clarté et la sincérité
02:13:11 de nos débats et de mettre un terme
02:13:13 à l'obstruction.
02:13:15 Mes chers collègues,
02:13:17 je vous rappelle
02:13:19 que dans le cadre de la procédure
02:13:21 de vote unique,
02:13:23 les auteurs des amendements conservent
02:13:25 leur droit de présentation.
02:13:27 En conséquence,
02:13:29 chaque amendement pourra être soutenu
02:13:31 pendant deux minutes
02:13:33 et la Commission et le gouvernement
02:13:35 donneront leur avis.
02:13:37 Il n'y aura en revanche plus
02:13:39 d'explications de vote individuelle
02:13:41 sur chacun des amendements
02:13:43 et des articles.
02:13:45 Je finis de vous expliquer
02:13:49 et ensuite vous ferai des rappels au règlement.
02:13:51 Laissez-moi finir
02:13:53 vous expliquer et nous ferons ensuite
02:13:55 les rappels au règlement. Mais certains
02:13:57 souhaitent avoir cette explication.
02:13:59 De même,
02:14:01 les prises de parole sur articles
02:14:03 sont possibles dans les conditions
02:14:05 fixées par la décision de la
02:14:07 Conférence des Présidents réunie
02:14:09 le 8 mars dernier,
02:14:11 c'est-à-dire à raison de deux minutes
02:14:13 pour un orateur par groupe.
02:14:15 À l'issue de la présentation
02:14:17 des amendements, nous passerons aux explications
02:14:19 de vote et au vote unique
02:14:21 sur les amendements retenus et sur
02:14:23 l'ensemble du texte.
02:14:25 Voilà les explications,
02:14:27 mes chers collègues. Je vois quelques rappels
02:14:29 au règlement. Monsieur Canner pour rappel au règlement.
02:14:31 Merci Madame la Présidente.
02:14:33 Sur la base de l'article 44 bis,
02:14:35 la messe est dite,
02:14:37 mes chers collègues.
02:14:39 Vous indiquez, mes chers collègues,
02:14:49 que, voilà, nous ne sommes pas étonnés.
02:14:51 D'ailleurs, tout à l'heure, dans mon rappel au règlement,
02:14:53 j'avais dit à Monsieur Mili,
02:14:55 mais quand allez-vous sortir le 44.3 ?
02:14:57 C'est fait !
02:14:59 C'est fait !
02:15:01 Je vous rappelle que si on en arrive là,
02:15:03 c'est parce que, bien évidemment,
02:15:05 des articles du règlement général
02:15:07 du Sénat ont été utilisés,
02:15:09 que le 47.1 de la Constitution a été utilisé
02:15:11 en amont par le gouvernement,
02:15:13 et que la tactique et la technique
02:15:15 de l'amendement prioritaire rectificatif
02:15:17 a été utilisée pour faire tomber
02:15:19 nombre d'amendements de l'opposition.
02:15:21 Nous vous donnons acte,
02:15:23 Monsieur le Ministre,
02:15:25 et Mesdames et Messieurs les Sénateurs et Sénatrices
02:15:27 et Sénatrices et Sénateurs
02:15:29 de la droite sénatoriale,
02:15:31 que vous avez décidé, donc,
02:15:33 avant la grande journée du 11 mars,
02:15:35 de montrer au pays
02:15:39 vos réelles intentions,
02:15:41 que je qualifierais,
02:15:43 et vous le voyez pas mal, de réactionnaires,
02:15:45 puisque c'est bien une réforme réactionnaire
02:15:47 dont nous parlons aujourd'hui,
02:15:49 une réforme de régression sociale.
02:15:51 Il restait 1 000 amendements à examiner.
02:15:53 Il nous restait plus de 30 heures, je crois,
02:15:55 de débat.
02:15:57 Et donc, nous aurions pu,
02:15:59 tranquillement,
02:16:01 montrer aux Français notre volonté.
02:16:03 Nous allons,
02:16:05 nous allons, nous allons
02:16:07 rester, je vous assure,
02:16:09 nous serons en séance pour débattre
02:16:11 des amendements que vous nous
02:16:13 tolérez, Monsieur le Ministre,
02:16:15 en termes d'examen.
02:16:17 Mais, Madame la Présidente,
02:16:19 pour nous permettre,
02:16:21 néanmoins, de prendre acte,
02:16:23 et aussi de considérer les conséquences
02:16:25 d'une telle décision du gouvernement,
02:16:27 je sollicite de votre part,
02:16:29 et je crois que ce sera bien légitime,
02:16:31 une suspension de séance pour permettre
02:16:33 aux 3 groupes de faire le point de la situation.
02:16:35 Monsieur le Président, je vais d'abord
02:16:39 prendre les autres rappels au règlement,
02:16:41 notamment celui de Monsieur Gontard,
02:16:43 pour rappel au règlement.
02:16:45 Oui, merci,
02:16:47 merci, Madame la Présidente,
02:16:49 sur l'article 44 bis.
02:16:51 Quel aveu de faiblesse !
02:16:53 Quel aveu de faiblesse !
02:16:55 Oui, oui, franchement,
02:16:57 je crois que, franchement,
02:16:59 je l'ai dit beaucoup de fois
02:17:01 ces derniers temps, mais là,
02:17:03 un terrible aveu
02:17:05 de faiblesse. Oui,
02:17:07 votre majorité se fissure.
02:17:09 Ce texte n'a pas été voté
02:17:11 à l'Assemblée nationale,
02:17:13 et on a vu les conditions.
02:17:15 L'ensemble des syndicats unis
02:17:19 demandent,
02:17:21 demandent sonalément, à être reçus par le Président de la République,
02:17:23 qui leur refuse toujours d'ouvrir la porte
02:17:25 et de continuer
02:17:27 des discussions.
02:17:29 L'ensemble de la population
02:17:31 est dans la rue et attend
02:17:33 une réponse. Et vous voulez
02:17:35 passer en force. Quelle image vous donnez !
02:17:37 C'est d'une
02:17:39 brutalité, c'est une aliénation
02:17:41 du Parlement, c'est tout simplement
02:17:43 honteux, honteux.
02:17:45 Victor Hugo
02:17:47 avait appelé son chien
02:17:49 « Sénat ».
02:17:51 Eh oui, le Sénat est devenu
02:17:53 le toutou du gouvernement.
02:17:55 Voilà où on en est.
02:17:57 Voilà où on en est.
02:17:59 Alors,
02:18:03 la majorité sénatoriale,
02:18:05 effectivement.
02:18:07 Oui, allez, allez, allez. Oui, monsieur Carucci,
02:18:09 je sais que ça vous embête,
02:18:11 mais je continuerai, je continuerai.
02:18:13 Voilà. Oui, rappel au règlement.
02:18:15 Oui.
02:18:17 On n'a pas le droit de s'adresser quand je parle. Voilà.
02:18:19 OK. Voilà.
02:18:21 Donc, moi je demande
02:18:23 également, évidemment, une suspension
02:18:25 de séance. Et une suspension de séance
02:18:27 qui soit suffisante. Parce que vous,
02:18:29 vous accordez une suspension de séance. Le gouvernement
02:18:31 s'accorde une suspension de séance pour pouvoir
02:18:33 réécrire son texte. On a quand même
02:18:35 la possibilité de pouvoir réagir
02:18:37 et de pouvoir se réunir. Mais en tout cas,
02:18:39 moi je le dis, on ne pourra pas
02:18:41 continuer à accepter cette aliénation
02:18:43 du Parlement.
02:18:45 Et nous, on ne sera pas le toutou du gouvernement.
02:18:47 Monsieur le Président Laurent, pour rappel au règlement.
02:18:51 Madame la Présidente,
02:19:01 nous y sommes. Voilà donc le coup de force
02:19:03 du gouvernement
02:19:05 que vous prépariez, en fait,
02:19:07 depuis mardi,
02:19:09 depuis les appels
02:19:11 incessants au recours
02:19:13 à toutes les procédures pour mettre fin
02:19:15 au débat. Comme l'a dit
02:19:17 à plusieurs reprises la Présidente
02:19:19 de notre groupe, Éliane Assasi,
02:19:21 il s'agit effectivement
02:19:23 d'un terrible aveu de faiblesse.
02:19:25 Vous qui êtes ultra-majoritaire
02:19:27 au Sénat, vous êtes
02:19:29 incapable de faire voter
02:19:31 le texte dans des conditions
02:19:33 normales de débat.
02:19:35 Et tout cela parce que
02:19:37 vous avez décidé,
02:19:39 parce que vous avez décidé
02:19:41 depuis le premier jour,
02:19:43 non seulement de faire voter
02:19:45 les 64 ans, mais de les faire
02:19:47 voter en acceptant les conditions
02:19:49 imposées par le gouvernement
02:19:51 avec le recours au 47.1.
02:19:53 Et vous vous êtes mis dans une situation
02:19:55 d'abaissement du Sénat,
02:19:57 de jouer le jeu que vous imposait
02:19:59 le gouvernement. Vous vous êtes
02:20:01 condamné au silence pendant les
02:20:03 premiers jours du débat pour jouer ce jeu.
02:20:05 Puis à partir de mardi,
02:20:07 quand vous avez vu que le mouvement populaire
02:20:09 prenait une telle ampleur,
02:20:11 vous avez décidé l'obstruction.
02:20:13 C'est vous qui avez organisé l'obstruction
02:20:15 depuis mardi pour
02:20:17 finalement justifier ce
02:20:19 coup de force du gouvernement.
02:20:21 Et vous allez donc aller,
02:20:23 chers collègues, à la CMP
02:20:25 mercredi, alors que
02:20:27 l'Assemblée nationale n'aura pas voté
02:20:29 le texte et qu'il aura été adopté
02:20:31 ici par en fait ce
02:20:33 qu'il faut bien appeler un 49.3
02:20:35 sénatorial, parce que
02:20:37 le vote bloqué c'est la même chose.
02:20:39 Donc vous allez aller à la CMP.
02:20:41 Je vous le dis, mes chers collègues de droite,
02:20:43 ne cautionnez pas cela,
02:20:45 parce que vous le paierez très
02:20:47 cher dans le pays, parce que
02:20:49 le pays vous regarde.
02:20:51 Ne cautionnez pas cela lors de la CMP.
02:20:53 La seule issue possible
02:20:55 aujourd'hui, parce que
02:20:57 la balle est dans le camp du gouvernement,
02:20:59 puisque c'est lui qui prend l'initiative,
02:21:01 c'est le retrait du texte.
02:21:03 Le retrait du texte !
02:21:05 Madame Cohen, pour Abel,
02:21:07 au règlement.
02:21:09 Merci Madame la Présidente. Comme vient
02:21:19 de le dire mon collègue Pierre Laurent,
02:21:21 le 44.3 c'est le 49.3
02:21:23 du Sénat.
02:21:25 Et franchement, le Sénat ne sort
02:21:27 pas agrandi par cette nouvelle procédure.
02:21:29 Le parlementarisme est
02:21:31 piétiné par le gouvernement,
02:21:33 je dois le dire, mais avec
02:21:35 le sentiment de la majorité
02:21:37 de droite LR
02:21:39 centriste.
02:21:41 Et c'est triste. C'est triste
02:21:43 pour la démocratie, c'est triste
02:21:45 pour le peuple, c'est triste pour
02:21:47 toutes celles et tous ceux
02:21:49 qui nous regardent.
02:21:51 Et franchement, pourquoi vous avez fait ça ?
02:21:53 Parce que depuis le début,
02:21:55 procédure sur procédure,
02:21:57 vous avez souhaité tendre
02:21:59 les débats. Vous avez
02:22:01 souhaité dramatiser les débats
02:22:03 et vous avez refusé de parler
02:22:05 du fond, c'est-à-dire des conséquences
02:22:07 de votre projet sur la vie des gens.
02:22:09 C'est ça la réalité.
02:22:11 Et pourquoi il y a une telle attitude
02:22:13 des droites avec
02:22:15 le gouvernement ? C'est parce que
02:22:17 le projet du gouvernement,
02:22:19 c'est le frère jumeau de
02:22:21 votre projet, mesdames et messieurs de droite.
02:22:23 Puisque ça fait quatre ans,
02:22:25 ça fait quatre ans que René-Paul
02:22:27 Savary présente le
02:22:29 recul de l'âge de la retraite.
02:22:31 Donc vous êtes enfin soulagés
02:22:33 de voir cette réforme scélérate
02:22:35 votée de cette
02:22:37 manière-là par des parlementaires
02:22:39 qui acceptent que le
02:22:41 parlementarisme soit piétiné.
02:22:43 C'est pas glorieux, c'est triste,
02:22:45 mais les conséquences vont être graves
02:22:47 parce qu'aujourd'hui vous piétinez l'opposition
02:22:49 et demain, qu'est-ce qui va se passer ?
02:22:51 Alors ne mettez pas la main
02:22:53 sur le cœur en disant "Oh, le Sénat
02:22:55 c'est bien mieux qu'ailleurs,
02:22:57 nous nous sommes respectueux". C'est être
02:22:59 respectueux que de bafouer
02:23:01 l'opposition de gauche,
02:23:03 de la baïonnée, bah pour moi
02:23:05 c'est antidémocratique et c'est
02:23:07 ce que vous faites. Et en plus,
02:23:09 la commission des affaires sociales
02:23:11 a été piétinée, puisque
02:23:13 elle n'a jamais été réunie
02:23:15 depuis le début
02:23:17 et ça c'est aussi très grave.
02:23:19 Merci, Madame Rossignol,
02:23:21 Madame la Présidente Rossignol,
02:23:23 pour l'appel au règlement.
02:23:25 Merci, Madame la Présidente,
02:23:27 pour que tout le monde
02:23:29 à l'extérieur qui cherche
02:23:31 à comprendre, qui s'instruit sur le règlement du Sénat,
02:23:33 comprenne bien quelle est
02:23:35 la conséquence de la décision
02:23:37 du gouvernement
02:23:39 en accord avec la majorité sénatoriale.
02:23:41 À partir de nord et navant,
02:23:43 nous n'allons discuter que des amendements retenus
02:23:45 par le gouvernement. Nous saurons tout à l'heure
02:23:47 quand nous aurons pu examiner la liste
02:23:49 précise, combien
02:23:51 des amendements de l'opposition,
02:23:53 des groupes de gauche, ont été retenus.
02:23:55 Je ne suis pas sûre
02:23:57 qu'il y en ait beaucoup. Ensuite,
02:23:59 nous allons discuter des
02:24:01 amendements, probablement,
02:24:03 qui ont convenu au gouvernement et à la majorité
02:24:05 sénatoriale et quand on discutera ces amendements,
02:24:07 il y aura, je le précise,
02:24:09 un orateur pour, c'est pas nous
02:24:11 puisqu'on ne présente pas l'amendement,
02:24:13 la commission, c'est pas nous
02:24:15 puisque nous ne sommes pas rapporteurs, et ensuite
02:24:17 le gouvernement. Ce qui revient à dire
02:24:19 que sur tous les amendements
02:24:21 que vous avez retenus, qui ne viennent
02:24:23 pas de l'opposition, nous ne pourrons
02:24:25 pas nous exprimer. C'est ça
02:24:27 la procédure que vous mettez en place.
02:24:29 Alors vous ne pouvez pas dire que ce n'est pas une procédure
02:24:31 bâillon. Vous avez
02:24:33 décidé que la gauche devait se taire
02:24:35 jusqu'à la fin de ce débat.
02:24:37 Et puisqu'on parle de la fin
02:24:39 de ce débat, puisqu'on
02:24:41 parle de la fin de ce débat,
02:24:43 nous devions siéger jusqu'à
02:24:45 dimanche soir. Vous avez retenu
02:24:47 70 amendements.
02:24:49 Ça peut aller très vite.
02:24:51 Visiblement, votre intention est que ça aille
02:24:53 très vite. Et nous ne sommes que vendredi
02:24:55 midi. Il y avait encore
02:24:57 deux journées et demie complètes
02:24:59 de travail, soit 3, 6,
02:25:01 8 séances.
02:25:03 Alors vous,
02:25:05 qui voulez faire travailler les Français deux ans
02:25:07 de plus, vous n'êtes pas capable de travailler
02:25:09 trois jours de plus, c'est pas glorieux.
02:25:11 (Applaudissements)
02:25:13 (Applaudissements)
02:25:15 Madame la Présidente
02:25:17 Rossignol, juste de vous indiquer
02:25:19 que tous les amendements qui restent
02:25:21 jusqu'à la fin de la discussion
02:25:23 seront présentés. Vous
02:25:25 aurez donc à présenter
02:25:27 les amendements.
02:25:29 Pas seulement
02:25:31 les amendements qui viennent d'être cités.
02:25:33 Les amendements qui viennent d'être cités
02:25:35 par le ministre ont reçu un avis favorable.
02:25:37 Mais l'ensemble des amendements,
02:25:39 le petit millier qui reste, seront
02:25:41 présentés. Je donne
02:25:43 la parole pour appel au règlement
02:25:45 à M. Henault.
02:25:47 Oui, merci, Madame
02:25:49 la Présidente,
02:25:51 Monsieur le Ministre.
02:25:53 Tout au long
02:25:55 de ces débats, on s'attendait
02:25:57 bien à ce que vous vous opposiez
02:25:59 à ce texte. Et
02:26:01 on n'en a pas été surpris, on avait vu au
02:26:03 compteur un certain nombre d'amendements.
02:26:05 Mais la question qui
02:26:07 était posée, c'était de savoir si
02:26:09 vous vouliez que
02:26:11 dans le temps qui était quand même
02:26:13 compté, plus de 120 heures de débat,
02:26:15 nous puissions nous exprimer
02:26:17 et voter. Et plusieurs fois,
02:26:19 Roger Carucci, avec calme
02:26:21 et pondération,
02:26:23 a appelé les débats
02:26:25 à progresser, à avancer.
02:26:27 C'est étonnant et
02:26:29 se demandant s'il n'y avait pas une forme d'obstruction.
02:26:31 Au fond, c'est toute la question.
02:26:33 Bien sûr qu'il y a ce texte
02:26:35 des retraites. Bien sûr
02:26:37 que vous avez le droit de vous y opposer.
02:26:39 Nous-mêmes, parfois, on a
02:26:41 des réserves sur le calendrier,
02:26:43 sur la forme, sur la question
02:26:45 du travail, sur le sens du travail.
02:26:47 Et tout ça, c'est le rôle du Parlement.
02:26:49 Mais le Parlement, et c'est même,
02:26:51 j'irais dire, quelque chose qui
02:26:53 dépasse la réforme des retraites.
02:26:55 Le Parlement, la démocratie
02:26:57 représentative, elle doit
02:26:59 parler, débattre, mais
02:27:01 aussi s'exprimer. Et c'est ça
02:27:03 qui fait notre clivage.
02:27:05 On n'est pas très heureux
02:27:07 de devoir utiliser une procédure
02:27:09 comme celle-là. Mais pourquoi
02:27:11 on fait ça ? Pourquoi on fait ça ?
02:27:13 On a parlé de Jean-Luc
02:27:15 Mélenchon, quelques fois.
02:27:17 Quelques fois, on se dit qu'il rôde, mais c'est pas ça que je vais
02:27:19 vous dire. C'est pas ça que je vais vous dire.
02:27:21 C'est pas ça que je vais vous dire.
02:27:23 Au moins, lui, il y a
02:27:25 une différence avec vous.
02:27:27 C'est qu'il a l'obstruction
02:27:29 glorieuse. Et vous,
02:27:31 vous avez l'obstruction honteuse.
02:27:33 Et c'est ça, mes chers collègues,
02:27:35 qui, depuis le début, est une
02:27:37 forme d'hypocrisie. Vous ne voulez
02:27:39 pas vous exprimer, mais vous vous camouflez
02:27:41 derrière des arguments de procédure.
02:27:43 Et cette obstruction honteuse,
02:27:45 elle vous grandit pas. Et nous, on veut aller au bout
02:27:47 de ce texte, pour le
02:27:49 Sénat, pour la démocratie représentative.
02:27:51 Je vous remercie. - Merci, Madame Ponce et Manche,
02:27:53 pour rappel au règlement.
02:27:55 Madame Ponce et Manche, pour rappel au règlement.
02:27:57 - Merci, Madame la présidente.
02:27:59 Merci, Madame la présidente.
02:28:01 Qu'est-ce qui se joue
02:28:03 avec ce 44-3 ?
02:28:05 C'est que
02:28:07 le gouvernement, la droite,
02:28:09 devient illibérale.
02:28:11 Illibérale.
02:28:13 Vous devenez autoritaire. Et pourquoi ?
02:28:15 Bah tout simplement parce que vous êtes
02:28:17 extrêmement minoritaire.
02:28:19 Et quand on est minoritaire,
02:28:21 et qu'on veut imposer son point de vue, on devient
02:28:23 illibérale. Vous avez usé
02:28:25 du triptyque bien connu.
02:28:27 Provoquer, réaction,
02:28:29 répression. Vous nous avez
02:28:31 provoqué constamment. Ce matin,
02:28:33 quel était le sens de la priorité
02:28:35 de l'article ? Aucun. Ce que
02:28:37 vous vouliez, c'est qu'on fasse des rappels au
02:28:39 règlement. Donc vous nous avez
02:28:41 provoqué, nous avons réagi,
02:28:43 et maintenant vous nous réprimez. En 68,
02:28:45 c'était bien connu, ça.
02:28:47 Oui, tout à fait. Moi,
02:28:49 personnellement, je tiens
02:28:51 à adresser un message
02:28:53 au mouvement social qui est majoritaire.
02:28:55 Et que le gouvernement,
02:28:57 malgré cela, veut
02:28:59 passer en force.
02:29:01 Oui, mais parce que j'explique.
02:29:03 Rappel au règlement, Mme Ponce et Manche.
02:29:05 Non, je ne peux pas s'accepter. Donc je donne
02:29:07 la parole à M. Farniq pour un rappel
02:29:09 au règlement. En attendant, ne cédez pas
02:29:11 en provocation.
02:29:13 Rappel au règlement.
02:29:15 Madame la Présidente,
02:29:21 chers collègues, sur la base de
02:29:23 l'article...
02:29:25 Sur la base
02:29:27 de l'article 42.9 de notre règlement
02:29:29 qui dit comment se passent les choses
02:29:31 quand le gouvernement dégaine
02:29:33 le 44.3 de la Constitution,
02:29:35 je crois qu'il faut bien
02:29:37 qu'on prenne conscience les uns et les autres que si ça se passe
02:29:39 ainsi, ça signifie que nous n'aurons plus qu'un seul
02:29:41 vote. Un seul.
02:29:43 Sur l'ensemble du texte
02:29:45 et sur l'ensemble
02:29:47 des amendements dont on nous a
02:29:49 donné oralement une liste et dont nous
02:29:51 attendons de pouvoir découvrir
02:29:53 ce que nous aurons au menu,
02:29:55 que nous aurons à avaler
02:29:57 d'un seul coup.
02:29:59 Belle clarté,
02:30:01 belle sincérité des débats
02:30:03 quand il n'y a que les "pour"
02:30:05 qui s'exprimeront. Car ça aussi,
02:30:07 il faut en prendre conscience, un seul vote
02:30:09 mais systématiquement
02:30:11 un seul son de cloche
02:30:13 en trois temps. En trois temps, je le concède.
02:30:15 Il y a les auteurs
02:30:17 de l'amendement, ceux-là, ils sont pour
02:30:19 leur amendement, en principe.
02:30:21 Il y a la Commission
02:30:23 favorable à ces amendements
02:30:25 et il y a le gouvernement
02:30:27 dont j'ai l'impression qu'il sera
02:30:29 favorable aussi à ces amendements.
02:30:31 Les autres se taisent.
02:30:33 Ils écoutent. C'est tout.
02:30:35 Alors je veux bien
02:30:37 que le décorum
02:30:39 de cet hémicycle, que notre
02:30:41 salle des conférences, que
02:30:43 notre palais du Luxembourg
02:30:45 fasse un petit peu
02:30:47 second empire, c'est clair,
02:30:49 mais que notre Sénat bascule
02:30:51 dans sa pratique
02:30:53 vers un tel
02:30:55 Bonapartiste, non.
02:30:57 Je vous rappelle,
02:30:59 mes chers collègues, que les amendements
02:31:01 qui ont été lus par le ministre,
02:31:03 ce sont ceux qui vont recevoir
02:31:05 un avis favorable
02:31:07 mais nous verrons tous les amendements
02:31:09 qui restent dans l'alias.
02:31:11 Nous verrons donc le petit
02:31:13 millier d'amendements qui nous restent dans l'alias.
02:31:15 Ceux qui ont été cités par le ministre
02:31:17 sont ceux qui ont un a priori
02:31:19 favorable.
02:31:21 Monsieur Boquet, pour rappel au règlement.
02:31:23 Oui, merci, Madame la Présidente.
02:31:25 En vertu
02:31:27 de l'article 49 de notre règlement,
02:31:29 effectivement, je voudrais d'abord donner
02:31:31 lecture de la lignée A3 de l'article
02:31:33 44 de la Constitution sur lequel on est
02:31:35 en train de se prononcer les uns
02:31:37 et les autres. Je le cite.
02:31:39 Si le gouvernement le demande,
02:31:41 l'Assemblée saisie se prononce par un seul
02:31:43 vote sur tout ou partie du texte
02:31:45 en discussion, en ne retenant que
02:31:47 les amendements proposés ou
02:31:49 acceptés par le gouvernement.
02:31:51 Fin de citation.
02:31:53 J'ai eu l'occasion de le dire il y a quelques jours ici
02:31:55 qu'il n'y avait plus au Sénat qu'un seul
02:31:57 bloc libéral pour soutenir cette réforme libérale.
02:31:59 Il y a un accord de fond,
02:32:01 on le sait, ça n'est pas une surprise,
02:32:03 mais là on est en train d'assister à une forme de sabordage
02:32:05 du Sénat. Dans cette République,
02:32:07 il y avait le bicamérisme,
02:32:09 j'ai envie de parler à l'imparfait malheureusement.
02:32:11 Le Sénat joue son rôle
02:32:13 dans cette République, mais là on est en train de le
02:32:15 saborder. Et où est la séparation
02:32:17 des pouvoirs dans cette situation ?
02:32:19 C'est gravissime ce qui est en train de se passer.
02:32:21 Le ministre choisit les amendements qui lui conviennent.
02:32:23 Sincèrement,
02:32:25 ce moment est grave, je veux le dire avec
02:32:27 solennité. Après la crise économique
02:32:29 qui sévit depuis longtemps dans ce
02:32:31 pays, la crise sociale qui est en
02:32:33 train de s'exprimer, vous allez ajouter une
02:32:35 crise politique majeure dans un pays
02:32:37 fracturé et en tension.
02:32:39 Monsieur Chantrel.
02:32:41 Madame la Présidente, ce rappel au règlement en vertu de l'article 44 bis de notre règlement intérieur. Aujourd'hui, vous piétinez le Sénat avec la complicité de la droite sénatoriale. Le gouvernement est responsable de ce qui se passe depuis le début en ayant choisi justement l'utilisation de la loi.
02:33:07 Le gouvernement est responsable de ce qui se passe depuis le début en ayant choisi justement l'utilisation du 47.1 qui limite les débats, qui n'ont pas permis d'ailleurs à l'Assemblée nationale d'aller au bout des débats et qui brutalise à nouveau à travers l'utilisation de cet article de la Constitution 44-3 pour brutaliser le Sénat.
02:33:26 Vous avez une pratique du pouvoir brutal.
02:33:29 Vous prouvez à travers tous ces artifices l'essoufflement de cette République, de cette 5ème République.
02:33:36 Aujourd'hui, vous en faites à nouveau la démonstration.
02:33:39 D'ailleurs, hasard du calendrier, sort aujourd'hui un livre intitulé "Une République à bout de souffle" que je vous recommande justement de lire.
02:33:50 Elle montre à quel point les contradictions, les archaïsmes de cette Constitution, sa vulnérabilité qui augmente face aux tentations autoritaires et qu'un nouveau partage des pouvoirs serait salvateur pour une République enfin sociale et écologique.
02:34:05 Mais face à ce coup de force que vous essayez de faire, c'est un coup de force contre les Françaises et les Françaises qui se battent aussi contre cette réforme.
02:34:13 C'est eux que vous brutalisez à travers ces outils quand vous brutalisez le Parlement.
02:34:18 C'est pour ça que malgré tous ces artifices, nous serons nombreux.
02:34:22 Nous appelons justement les Françaises et les Françaises de se mobiliser en masse encore plus nombreux et nombreuses face à cette volonté de nous brutaliser.
02:34:30 Car samedi, nous serons avec eux dans la rue pour manifester, puisque c'est le seul endroit finalement où désormais les Français peuvent se faire entendre à partir du moment où vous leur privez de débats au sein du Parlement.
02:34:45 Monsieur Kérouche, je vous demande de faire votre appel au règlement en indiquant l'article auquel vous faites référence.
02:34:58 C'est monsieur Kérouche qui a la parole pour son rappel au règlement. Monsieur Kérouche, sur quel fondement du rappel au règlement ?
02:35:06 46 bis de notre règlement, Madame la Présidente.
02:35:10 Encore une remarque à notre collègue Hénot, parce qu'il nous interpelle.
02:35:16 Vous êtes obsédé, monsieur, par Jean-Luc Mélenchon. Vous faites une fixation.
02:35:20 Il y a de très bonnes consultations psychologiques en ce qui nous concerne.
02:35:24 En ce qui nous concerne, nous sommes socialistes, écologistes et communistes.
02:35:29 Bien. Un bel exercice quand même commun de médiocrité parlementaire, parce que vous nous expliquez l'ensemble des mesures ou des dispositions que nous aurions prises pour ne pas faire avancer le débat ou pour faire obstruction.
02:35:47 Ceci étant, je rappelle notamment pour le Conseil constitutionnel que, par exemple, il y a une collusion évidente entre la Commission des Affaires Sociales et sa présidente et le gouvernement.
02:35:59 Parce qu'en ne réunissant pas la Commission, cela permettait de mettre en place l'article 44 alinéa 2. C'est de la collusion.
02:36:09 Ensuite, vous avez utilisé l'article 38 avec une seule prise de parole, l'article 42.10, le temps déterminé, l'article 44.6 sur les priorités, l'article 46.2 sur les examens disjoints, l'article 46.4.
02:36:25 Dites-moi vraiment, qui a fait de l'obstruction parlementaire ? Qui ?
02:36:29 En fait, nous aurons eu avec ce débat la preuve que cette réforme était mauvaise. Je salue la présence de Franck Riester, qui le premier a manifesté le fait que cette réforme se faisait au détriment des femmes.
02:36:45 Eh bien, tout le long de l'examen, nous aurons montré que cette réforme est très mauvaise.
02:36:53 Et je terminerai par une formule bien connue, mais elle est vraiment vérifiée aujourd'hui.
02:36:57 La Roche d'Arpéienne n'est pas loin du Capitole.
02:37:01 Je voyais M. Carucci ! J'ai pensé à ça, je suis désolé.
02:37:08 Mais très sérieusement, le succès que vous pensez avoir aujourd'hui est déjà la défaite de demain.
02:37:14 Madame Brulin, pour rappel au règlement.
02:37:19 Merci, Madame la Présidente. Je crois que le temps du débat, c'est le gouvernement qui l'a volontairement réduit.
02:37:31 D'abord en soumettant l'examen de ce texte à l'article 47.1, qui oblige à finir ce débat dimanche minuit, et qui ensuite refuse d'ouvrir, ce qui reste possible, le débat au-delà de dimanche minuit.
02:37:49 Il serait d'ailleurs peut-être encore temps de le faire, parce qu'il reste un certain nombre d'amendements à exposer.
02:37:57 Et je pense que si vous vouliez vraiment montrer que vous êtes prêts au débat, vous ouvrirez la séance au-delà de dimanche.
02:38:04 La majorité sénatoriale ne s'est en effet pas grandie de prêter le flanc à toutes ces manœuvres.
02:38:11 Elle s'est réduite à une béquille du gouvernement en se prenant les pieds dans le tapis, puisque toutes les procédures activées depuis plusieurs jours maintenant n'ont contribué qu'à une seule chose.
02:38:22 C'est à retarder encore le débat et à ne pas avancer sur l'examen du texte.
02:38:28 Je crois que ce vote bloqué, vous l'activez aussi, parce que dans la majorité sénatoriale comme dans la majorité présidentielle, les fractures et les lézardes se font de plus en plus ouvertes.
02:38:44 Ici, j'ai eu l'occasion de le dire et je vais le redire, 55 de nos collègues qui appartiennent aux bancs de la droite et du centre ont refusé de voter l'article 7.
02:38:56 C'est ça qui vous pose problème ? Je tiens, c'est absolument leur droit et nous les en félicitons.
02:39:03 Ce qui est en revanche irresponsable, c'est qu'à activer ce petit frère du 49.3, vous allez redoubler la colère du pays et c'est absolument irresponsable dans le contexte où nous sommes.
02:39:16 Pour ce qui nous concerne, nous allons continuer de défendre argument après argument les méfaits de cette réforme qui repousse l'âge de la retraite de deux ans.
02:39:26 Vous pouvez compter sur nous, nous ne lâcherons pas sur chacun de nos arguments.
02:39:30 Monsieur Guet, pour rappel au règlement.
02:39:34 Merci Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, mes chers collègues.
02:39:42 J'avais vu que le Président Rotaillot s'était inscrit avant moi, j'espère que je ne lui passe pas de vent.
02:39:49 Vous avez perdu le débat politique. L'utilisation du 49.3 sénatorial, c'est la preuve que vous avez perdu le débat politique.
02:39:58 Vous avez d'abord accepté le 47.1, la procédure contrainte pour les débats, y compris vous avez un texte qui n'a pas été voté à l'Assemblée Nationale.
02:40:08 Puis ici, après l'obstruction silencieuse, vous avez utilisé l'obstruction réglementaire en allant chercher ce bouquin au fin fond d'une armoire poussiéreuse,
02:40:18 avec des arguments et des règlements qui n'avaient jamais été utilisés auparavant.
02:40:24 Et je vous le redis, vous ne réglerez pas la question politique par des arguments réglementaires.
02:40:30 Et maintenant, vous vous en remettez au gouvernement qui active l'arme du 49.3 sénatorial pour mettre fin à nos débats.
02:40:41 Mais le débat, il continue à l'extérieur. Des millions de travailleurs et travailleuses se sont mis puissamment en grève.
02:40:47 Et celles et ceux qui nous regardent, qu'ils sachent une chose, nous continuerons à défendre nos arguments et nos amendements jusqu'au bout.
02:40:56 Vous allez être contraintes d'entendre tout ce que nous voulions débattre.
02:41:00 Et il faut continuer à se mobiliser puissamment samedi, parce que nous voulons une chose et nous ne cèderons rien.
02:41:08 Et les trois groupes de gauche, écologistes, socialistes et communistes, resteront unis et rassemblés jusqu'au retrait de cette réforme unique.
02:41:18 Et chers collègues, vous êtes rentrés très forts et majoritaires, vous en sortez affaiblis et tout petits.
02:41:26 Et si vous pensez que vous allez régler la chose à 14 dans une salle en CMP contre la vie majoritaire des Français, vous vous gourrez.
02:41:37 Merci chers collègues.
02:41:39 Monsieur Savoldelli pour rappel au règlement.
02:41:48 Oui merci, 44 bits, vous avez raison d'être vigilante.
02:41:58 Messieurs les ministres, mes chers collègues, d'abord je trouve que franchement, j'écoutais Madame Bande qui nous rappelait mercredi,
02:42:06 elle a évoqué la séparation des pouvoirs.
02:42:09 Je suis assez scandalisé de la proposition du milicite d'USOP en l'absence du président du Sénat.
02:42:16 C'est un événement important pour notre institution, donc on ne choisit pas.
02:42:21 Au minimum, on se respecte.
02:42:24 Et je peux d'autant plus le dire que vous le savez mes collègues LR, j'ai porté une appréciation assez dure à l'encontre de notre président à un moment donné de nos débats.
02:42:32 Vous me connaissez avec ma sincérité.
02:42:34 S'agissant de l'obstruction, Monsieur Henault, alors là franchement, ne portons pas des mots plus hauts.
02:42:40 On n'a pas besoin d'invectives ici.
02:42:42 Personne n'a à avoir honte.
02:42:44 Moi je vais vous dire, des 145 LR, des 145 LR, il y en a 127 qu'on votait pour, mais les autres n'ont qu'une honte à avoir.
02:42:53 Les centristes, c'est 157, il y en a 35 qu'on votait pour, mais les autres n'ont pas de honte à avoir.
02:43:00 Les indépendants République et Territoire sont 24, 22 ont voté pour, les deux autres n'ont pas de honte à avoir.
02:43:06 Et je peux continuer la liste comme ça.
02:43:08 Donc il n'y a pas eu d'obstruction.
02:43:10 Il n'y a pas eu d'obstruction.
02:43:12 Il y a des parlementaires, des sénatrices et des sénateurs qui ont eu l'occasion d'exprimer des votes contraires.
02:43:18 Donc il n'y a pas eu obstruction du débat.
02:43:20 Vous n'allez pas changer y compris des éléments de votre majorité.
02:43:24 C'est pas sérieux.
02:43:25 Et puis après là quand même, on est dans un duo là.
02:43:28 Franchement c'est impressionnant. On a un article 7 qui est réécrit en duo en 10 minutes.
02:43:32 Après on nous a fait l'article 38.
02:43:34 Moi je vais vous dire ce qui est en train de se passer.
02:43:36 Vous êtes en train de créer un régime des pleins pouvoirs.
02:43:39 Voilà ce que vous êtes en train de faire.
02:43:41 Et vous, et je le dis à la majorité sénatoriale, en acceptant le diktat du gouvernement,
02:43:47 vous êtes en train de faire de la béquille, parce que vous êtes en train de préparer un nouveau régime.
02:43:53 Parce qu'on est en train d'affaiblir les deux assemblées, le pouvoir parlementaire.
02:43:57 Et je vous dis ça sans invective et sans polémique.
02:44:01 Il y a 82% de Français en colère ce matin. 82% de Français en colère ce matin.
02:44:08 Madame Von Aegg, pour rappel au règlement.
02:44:11 Madame la Présidente, un rappel au règlement en vertu de l'article 44 bis.
02:44:18 Personne n'est dupe, Monsieur le Ministre, chers collègues de la majorité sénatoriale.
02:44:24 Votre pénible liste à l'après-vert de justifications à votre décision de piétiner l'opposition n'a rien à voir
02:44:32 avec la réalité de ce qui s'est passé ici et avec la brutalité qui s'est exprimée.
02:44:38 C'est vous, Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs les collègues de la majorité sénatoriale,
02:44:44 qui nous avez muselés, baillonnés, embarrassés que vous êtes par nos arguments et nos propositions
02:44:57 en opposition à votre réforme réactionnaire et néfaste pour les Français.
02:45:03 Les Français n'y comprennent plus rien.
02:45:07 Mais il doit savoir que c'est un coup d'État que vous venez de déclencher ici au Sénat.
02:45:13 Et vous allez tristement aujourd'hui marquer l'histoire.
02:45:18 Jean Mier pour Abel au règlement.
02:45:21 Merci Madame la Présidente. Au moins trois articles, 46 bises, 44 terres.
02:45:30 A cet instant, je constate que la discussion a démarré avec un accord politique légitime.
02:45:39 Oui, oui, Monsieur Carucci, légitime entre la majorité sénatoriale et le gouvernement sur le fond d'un texte.
02:45:45 Vous nous avez donné l'habitude d'être plus placide, cher vice-président.
02:45:54 Et cet accord politique s'est transformé, et c'est là qu'est le problème, en accord institutionnel.
02:46:02 La Constitution de notre République, elle donne beaucoup de pouvoir à l'exécutif,
02:46:07 plus que dans toute autre démocratie parlementaire.
02:46:10 Et le règlement du Sénat, il tente de préserver les droits de l'institution parlementaire.
02:46:16 L'activation du 49-3 fait partie des prérogatives constitutionnelles du gouvernement.
02:46:22 44-3, pardon. Constitutionnelle du gouvernement. Le ministre choisit de l'activer.
02:46:28 Mais là, nous avons assisté à autre chose.
02:46:31 Nous avons assisté à une majorité sénatoriale qui a organisé l'activation de cet article avec le gouvernement.
02:46:39 Il en résulte une confusion institutionnelle qui est grave.
02:46:45 Vous ne défendez plus le Sénat, vous utilisez les outils que notre Constitution donne à l'exécutif
02:46:53 pour activer, accélérer l'adoption d'un texte au Sénat.
02:46:58 Vous n'utilisez pas le fait majoritaire, là.
02:47:02 Vous utilisez, vous vous pliez à une demande de gouvernement avec les outils de l'exécutif.
02:47:08 Et ça, c'est grave. Et ça, c'est grave parce que je comprends que le fait majoritaire
02:47:13 vous donne le droit de faire voter un texte. Vous pouvez vous exclamer.
02:47:18 Comme nos droits d'opposants nous donnent le droit d'accéguer les outils pour le freiner.
02:47:24 Mais là, vous avez franchi le rubicon, vous vous êtes mis dans la main de l'exécutif.
02:47:29 Monsieur Breuiller pour rappel au règlement.
02:47:33 Merci Madame la Présidente au nom de l'article 42.9 et à propos de l'article 44.3 de la Constitution.
02:47:47 Nous parlions au début de ces débats des traditionnels débats feutrés du Sénat.
02:47:54 Et nous allons terminer sur des débats baïonnés.
02:47:57 La démocratie se mesure au respect des minorités, mais aussi des syndicats, des corps sociaux.
02:48:04 Pour les syndicats, lorsqu'ils demandent à être reçus par le Président de la République,
02:48:08 la Première Ministre les renvoie dans le bureau de Monsieur Dussopt.
02:48:12 Est-ce du respect ? Je ne le sais pas. Sans vouloir manquer de respect aux ministres,
02:48:17 je pense que l'ampleur de la manifestation nécessitait que le Président les reçût.
02:48:23 En ce qui nous concerne, après le choix d'un véhicule législatif qui contraint nos débats
02:48:28 et qui nous oblige à terminer dans les délais contraints fixés par l'article 47.1,
02:48:35 pour voter vite, trop vite cette mauvaise réforme,
02:48:39 avec votre accord, hélas, chers collègues de la majorité sénatoriale,
02:48:43 voilà donc le 44.3 utilisé pour baïonner, c'est le mot, l'opposition sénatoriale,
02:48:48 et hélas, je le dis, avec la complicité de la majorité sénatoriale.
02:48:53 Je suis tout récent ici, j'ai toujours vu les sénateurs batailler pour le respect de leurs droits
02:48:59 et de la capacité d'agir et de débattre du Parlement.
02:49:03 Et si cette capacité est mise à mal, après, que reste-t-il ?
02:49:08 Que reste-t-il, chers collègues, lorsque les manifestations sont méprisées ?
02:49:13 Monsieur le ministre, que reste-t-il ? Quel article de la Constitution
02:49:17 permet de baïonner des millions de manifestants et vers quel régime allons-nous aller ?
02:49:22 Dantec pour rappel au règlement, pardon. Monsieur Dantec.
02:49:27 Oui, merci Madame la Présidente.
02:49:35 Je vous rappelle au règlement, évidemment, sur la base du 44.
02:49:39 Je voudrais vous relire l'article 28.
02:49:42 Le Premier ministre, après consultation du Président de l'Assemblée concernée,
02:49:45 ou la majorité des membres de chaque Assemblée, peut décider la tenue de jours supplémentaires de séance.
02:49:51 Avec le 47.1, nous avons 50 jours, nous pouvons donc aller plus tard que dimanche.
02:49:56 Si vous vouliez vraiment que nous débattions, vous aviez la possibilité, par la Constitution,
02:50:02 de rajouter des jours, et c'est ce que j'ai d'ailleurs proposé hier soir.
02:50:06 Simplement, vous ne le voulez pas, et ce matin, vous avez même multiplié les provocations,
02:50:12 y compris pour faire tomber 10 sous-amendements,
02:50:15 pour justement arriver à ce que vous aviez décidé depuis déjà longtemps.
02:50:19 Je crois qu'effectivement, ça a été dit par mes collègues,
02:50:22 c'est un affaiblissement terrible du Parlement, c'est un affaiblissement du Sénat,
02:50:27 avec le soutien de la majorité sénatoriale,
02:50:30 et je ne vais pas être très très long, mais ça parlera aux quelques gaullistes qui sont encore sur les bandes droites,
02:50:36 je crois que le titre de ce qui se passe ce matin, c'est « balle tragique au Sénat, un mort,
02:50:42 la société française qui sort plus fragilisée que jamais ».
02:50:47 Monsieur Pacot, pour rappel au règlement.
02:50:50 Oui, Madame la Présidente, merci, en vertu de l'article 44.
02:50:55 Alors, on a entendu des mots quand même assez forts, le Président Cannaire a parlé de réactionnaires,
02:51:01 notre ami Salvo Delli a parlé des « pleins pouvoirs »,
02:51:05 les « pleins pouvoirs », ils ont été votés à Pétain en juillet 40, c'est quand même une référence navrante.
02:51:10 On a parlé de bonapartisme, ce n'est pas le 18 brumaire,
02:51:15 le ministre du SOP n'est pas Joachim Murat, il n'y a pas de grenadier pour vous sortir d'ici.
02:51:20 Vous avez parlé, il n'y a qu'un seul regret,
02:51:25 c'est que nous soyons contraints de subir ce que vous appelez un 49.3 sénatorial.
02:51:31 Nous aurions tous aimé, vous comme nous,
02:51:35 mais peut-être pas avec la même sincérité, aller jusqu'au bout du vrai débat.
02:51:40 Cette espèce de 49.3 sénatorial, il est provoqué,
02:51:45 il faut que vous l'assumiez, par votre coagulation des débats.
02:51:50 Votre attitude aboutissait à une embolie sénatoriale.
02:51:55 Et je suis navré de conclure en utilisant la morale du rat et de l'huître de La Fontaine,
02:52:02 tels les prix qu'ils croyaient prendre.
02:52:05 Monsieur Ouzoulias, pour rappel au règlement.
02:52:10 Merci Madame la Présidente, Messieurs les Ministres, mes chers collègues.
02:52:16 Les Français et les Françaises nous regardent et ne comprennent qu'une seule chose face à cet hémicycle,
02:52:22 les Républicains du Sénat sont entrés au gouvernement.
02:52:26 Voilà ce que les Français comprennent aujourd'hui.
02:52:29 Nous sommes face à une crise politique majeure.
02:52:33 L'autorité du Président de la République est en question.
02:52:37 L'autorité de la Première Ministre est en question.
02:52:40 Le groupe majoritaire de l'Assemblée Nationale a éclaté.
02:52:44 Il ne reste plus qu'au gouvernement l'assurance de pouvoir disposer des votes du groupe républicain au Sénat.
02:52:50 Chers collègues, je vous pose la question, est-ce que vous allez sauver le quinquennat d'Emmanuel Macron ?
02:52:56 Monsieur Dossi, pour rappel au règlement.
02:52:59 Sur quel fondement, Monsieur Dossi ?
02:53:02 Sur le 44 bis, Madame la Présidente, merci.
02:53:04 On va remettre un peu de contexte parce que j'entends un peu n'importe quoi qui est raconté sur les rangs de la droite.
02:53:10 Qui réécrit largement l'histoire de ce débat ?
02:53:16 On a eu un débat serein jusqu'à mardi à peu près.
02:53:21 On a étudié jusqu'à six articles sereinement.
02:53:24 Ça a été long évidemment, mais on a étudié six articles sereinement jusqu'à mardi.
02:53:28 Mardi, il s'est passé quelque chose.
02:53:30 Les Français sont levés.
02:53:32 Ils vous ont dit à quel point ils rejetaient cette réforme.
02:53:35 Les grèves ont commencé à se mettre en place et là, ça a été le début de la panique.
02:53:38 Le début de la panique, c'est mille amendements de la gauche qui sont tombés pour un effet de procédure.
02:53:43 Ensuite, ça a été la montée en puissance du règlement.
02:53:46 42, 38, 44, 2 hier.
02:53:48 Mais aussi les débuts de la fissure.
02:53:50 On a vu certains des sénateurs de droite et du centre qui ne votaient pas l'article 7.
02:53:55 On a vu aussi qu'à l'Assemblée nationale, les menaces commençaient à pleuvoir sur les députés de la majorité qui ne voteraient pas ce texte.
02:54:02 Aujourd'hui, pour 12 sous-amendements, 12 sous-amendements, c'est une demi-heure de débat.
02:54:07 12 sous-amendements, le ministre a craqué, il a sorti le 44-3.
02:54:11 Il nous reste 900 amendements.
02:54:14 900 amendements...
02:54:16 Oui, allez, 1000.
02:54:19 1000 sous-amendements.
02:54:21 Il nous restait trois jours de débat.
02:54:23 On n'aurait même plus ouvrir une journée de plus.
02:54:26 On aurait pu aller au bout.
02:54:28 C'était les débats sur le sucré de la réforme.
02:54:30 Sur les mesures d'atténuation de la brutalité de la réforme.
02:54:33 On a vu hier, quand on a commencé les débats, qu'on n'arrivait même plus à les expliquer ici.
02:54:37 Que personne ne les comprenait.
02:54:39 Que ces mesures d'atténuation n'étaient pas à la hauteur.
02:54:42 Donc là, on vient de comprendre ce qui se passe.
02:54:45 C'est-à-dire que vous n'arrivez pas à masquer la brutalité de la réforme.
02:54:48 Vous n'arrivez plus à l'assumer, ces débats.
02:54:50 Vous arrivez à nous faire taire. Tout le monde l'a compris.
02:54:52 Mais vous n'y arriverez pas. Et demain, les manifestations seront massives.
02:54:55 Monsieur Tissot, pour rappel au règlement.
02:54:58 Merci, Madame la Présidente.
02:55:05 Monsieur le Ministre, mes chers collègues.
02:55:07 Mon rappel au règlement sera sur la base de l'article 42, alinéa 9 de notre règlement.
02:55:12 Alors que l'avenir des Françaises et des Français est en jeu,
02:55:15 et que nous débattions du droit à avoir une retraite en bonne santé
02:55:18 et un repos mérité après de longues carrières éreintantes,
02:55:21 je suis profondément choqué par le contournement du Parlement
02:55:24 et du débat démocratique décidé par le gouvernement en seulement 30 minutes.
02:55:29 Chers collègues de la majorité sénatoriale,
02:55:32 en acceptant la proposition du gouvernement,
02:55:35 prenez-vous conscience de ce que vous venez d'accepter,
02:55:39 alors que vous ne cessez de rappeler la grandeur du Sénat,
02:55:43 à laquelle, je crois, vous venez de réduire au néant son rôle institutionnel
02:55:47 au sein de notre République ?
02:55:50 Je souhaitais revenir sur les propos de notre collègue
02:55:53 qui parlait d'obstruction honteuse des groupes de gauche.
02:55:56 Et vous, mon cher collègue, n'avez-vous pas honte de refuser un débat
02:56:00 sur un texte qui privera les Français de deux ans de vie et de projets à accomplir ?
02:56:06 Moi, j'aime bien quand la droite manifeste quand je parle,
02:56:10 parce que ça veut dire que moi, en tant qu'élu de gauche, je touche juste.
02:56:14 Monsieur Dussopt, monsieur le ministre,
02:56:17 vous justifiez cette manœuvre de contournement
02:56:20 pour faire aboutir un texte de loi, soi-disant de justice sociale.
02:56:24 Pourtant, mardi dernier, plus de 6 000 personnes
02:56:27 étaient réunies dans une ville que vous connaissez bien,
02:56:30 Anonay, commune où vous avez été maire, député de cette circonscription,
02:56:35 commune qui joue sur mon département.
02:56:37 De nombreux manifestements rappelaient qu'il y a 12 ans,
02:56:40 vous manifestiez à leur côté, contre la réforme des retraites d'Eric Vordt,
02:56:46 en dénonçant, et ce sont vos mots de l'époque, une réforme doublement injuste.
02:56:52 Pensez-vous, cette fois, que votre réforme est juste, monsieur le ministre ?
02:56:56 Je pense que l'ensemble des interventions que nous avons faites...
02:56:58 Monsieur Tissot, nous ne sommes plus sur le rappel au règlement.
02:57:00 Monsieur le ministre, je demande la parole.
02:57:02 Je demande la parole à monsieur le ministre.
02:57:06 Merci, madame la présidente.
02:57:11 Merci, madame la présidente.
02:57:12 Je souhaitais réagir à quelques-uns des rappels au règlement,
02:57:15 sur un point en particulier,
02:57:17 mais monsieur Tissot, évoquant une commune qui m'est chère,
02:57:20 m'invite à réagir plus vite encore que ce que je le pensais.
02:57:23 Monsieur Tissot, vous avez évoqué la manifestation
02:57:25 qui s'est déroulée dans ma commune, celle où j'habite.
02:57:28 Cela me permet d'apporter un élément nouveau.
02:57:31 Je le dis en précisant qu'aucun des sénateurs ici présents
02:57:34 n'est responsable de cela.
02:57:36 J'ai indiqué il y a quelques heures de débat maintenant,
02:57:38 peut-être deux jours, que de 10h à 15h,
02:57:41 2 400 foyers de ma commune avaient été privés d'électricité
02:57:44 après une coupure volontaire.
02:57:47 Cette coupure volontaire a entraîné la nécessité pour les lycées
02:57:51 de fermer leurs portes, a empêché les commerçants de travailler,
02:57:55 a nécessité que les pompiers interviennent pour débloquer,
02:57:59 délivrer plus exactement des personnes bloquées dans des ascenseurs,
02:58:02 a contraint les résidents d'un foyer de personnes âgées à manger froid
02:58:06 et des interventions de pompiers pour des personnes placées
02:58:09 sous respirateur, et a causé le désordre que vous imaginez.
02:58:14 Cette coupure volontaire, monsieur le sénateur,
02:58:17 a été depuis revendiquée par la CGT Énergie.
02:58:20 Si c'est de ce mouvement social dont vous vous réclamez,
02:58:22 je ne suis pas sûr que ça participe à la clarté
02:58:25 ou à la légitimité des débats.
02:58:27 (Applaudissements)
02:58:31 Ensuite, j'ai entendu à plusieurs reprises des mots
02:58:35 qui, je crois, dépassent largement le cadre de nos débats.
02:58:39 J'ai entendu, et du cadre des rappels au règlement,
02:58:42 mais monsieur le président Carrucci, n'étant pas moi-même sénateur,
02:58:45 je n'ose me prononcer sur cet aspect-là.
02:58:47 Sur les mots que j'ai entendus, coup de force, baillon, censure,
02:58:53 régime illibéral, idémocratique, coup d'État, régime autoritaire,
02:58:59 je crois véritablement que ça n'est pas nécessairement adéquat
02:59:03 lorsqu'on met en œuvre une procédure prévue par la Constitution,
02:59:07 par notre texte principal,
02:59:09 par des dispositions qui autorisent le gouvernement
02:59:12 à solliciter du Parlement une seule chose,
02:59:15 c'est la clarté d'un positionnement et d'un débat.
02:59:17 J'ai aussi entendu des discours ou des interventions offusquées
02:59:21 disant "mais finalement, que faites-vous ?
02:59:23 "Personne n'a jamais osé faire cela, c'est absolument incroyable."
02:59:27 Les quelques rappels qui se sont succédés
02:59:29 m'ont permis de consulter les archives du Sénat.
02:59:32 Le 20 avril 2013, après 18 heures de débat,
02:59:36 après l'examen de 156 amendements sur les 679 qui étaient déposés
02:59:41 sur le projet de loi relatif à la sécurisation professionnelle,
02:59:45 qui comptait 20 articles, c'est le hasard de la comparaison,
02:59:49 un de mes prédécesseurs, Michel Sapin,
02:59:51 avait recours à l'article 44-2,
02:59:53 considérant qu'il n'y avait pas de possibilité autre
02:59:56 pour faire aboutir le texte.
02:59:58 Et c'est d'autant plus...
03:00:00 (Générique)

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